L`humanisme : une révolution intellectuelle
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L`humanisme : une révolution intellectuelle
L’humanisme : une révolution intellectuelle ? Introduction : S’inscrivant dans la période de renouveau intellectuel de la Renaissance aux XVe et XVIe siècles, l’humanisme est un mouvement intellectuel qui transforme la vision que l’homme avait de lui-même et du monde. Dans quelle mesure l’humanisme peut-il être considéré comme une rupture dans le domaine des idées, de la pensée et des savoirs ? L’humanisme a-t-il été une révolution intellectuelle ? 1§ L’humanisme propose une nouvelle vision de l’homme et du monde • • • La pensée humaniste veut rompre avec le Moyen- Age (rupture) et prend sa source dans la redécouverte des auteurs et des savoirs de l’Antiquité gréco- latine (retour au passé). Les textes anciens philosophiques, scientifiques et religieux sont traduits et critiqués. Erasme. L’humanisme place l’homme au centre de la réflexion et du monde. L’un des thèmes majeurs de l’humanisme est l’affirmation de la dignité de l’homme, qui a été créé libre par Dieu. L’homme, placé au centre de l’univers, est apte à comprendre et à transformer le monde grâce à la connaissance. L’humanisme crée un contexte de réflexion et de renouvellement de la pensée religieuse. Esprits profondément religieux, les humanistes souhaitent une autre relation de l’homme à Dieu, fondée sur la parole de Dieu. 2§ L’humanisme ou la naissance d’un nouvel esprit scientifique. • • • L’humanisme et la soif de connaissance. La naissance d’un esprit scientifique fondé sur l’observation et l’expérimentation. De nouvelles méthodes d’observation, de calcul, de classification qui permettront le développement de la science moderne au XVIIe siècle. Le dépassement des savoirs de l’Antiquité et les progrès scientifiques : l’élargissement de la connaissance (médecine, anatomie, cartographie et géographie, astronomie, botanique grâce aux grandes découvertes) : une meilleure connaissance du monde [les grandes découvertes] et de l’homme. 3§ La révolution de l’imprimé et la diffusion des idées nouvelles en Europe. • • La révolution technique de l’imprimerie. L’imprimerie a été un agent de changement radical aux conséquences inestimables : un savoir rendu massivement disponible. L’imprimerie fût un accélérateur formidable de la circulation des idées nouvelles. L’imprimerie, aux côtés d’autres vecteurs (voyages, mécénat, république des lettres), a permis de diffuser les idées humanistes en Europe. 4§ L’humanisme : des bouleversements profonds, mais pas de rupture radicale. • • • La timidité des humanistes, qui n’ont pas toujours osé contredire les Anciens. Exemple : La « révolution copernicienne » ne connut qu’une faible diffusion. Il n’y a donc pas eu à proprement parler de « révolution » scientifique à la Renaissance. Dans certains domaines, il n’y eut pas de réelle rupture avec le Moyen- Age, mais continuité. Exemple : dans le domaine des techniques, de nombreuses améliorations d’inventions médiévales. Ou encore la sphéricité de la terre, connue des milieux scientifiques à la fin du Moyen- Age. Les limites de la diffusion des idées nouvelles. La culture humaniste et les progrès scientifique de la Renaissance ne concernent qu’une mince élite européenne (dans les villes et dans les cours européennes). Conclusion : L’humanisme et la Renaissance ont induit de profonds changements de la pensée et des savoirs, et furent résolument porteurs de nouveauté. Les idées humanistes ont profondément influencé les artistes de la Renaissance. L’humanisme a également ouvert la voie de la Réforme. Mais partagé entre un désir de retour aux sources et une soif de nouveauté, entre une timidité restauratrice et une audace novatrice, l’humanisme ne fût pas une rupture radicale, mais plutôt une dynamique particulièrement marquée dans la pensée (et les arts) qui a affecté l’Europe aux XV et XVI e siècles, et qui marquera durablement la pensée occidentale. Karine Vidal octobre 2007.