Mise au point sur l`utilisation du CO2 en coelio-chirurgie
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Mise au point sur l`utilisation du CO2 en coelio-chirurgie
MISE AU POINT Progrès en Urologie (1998), 8, 586-589 Mise au point sur l’utilisation du CO2 en coelio-chirurgie Emmanuel VAN GLABEKE, Eric MANDRON, Gonzague DESREZ, Emmanuel CHARTIER-KASTLER, Pierre CONORT, François RICHARD Clinique Urologique, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France ganisme en contient environ 120 litres répartis dans trois compartiments tissulaires : un compartiment où les échanges sont rapides (sang circulant et organes richement vascularisés), un compartiment à échange lent (muscles) et un compartiment à échange très lent (os et graisse). RESUME La chirurgie coelioscopique fait partie de l’arsenal thérapeutique de l’urologue. Les notions de physiologie concernant le CO2 et ses conséquences cliniques doivent être connues. Lors de l’insufflation, le CO2 est absorbé, responsable d’une hypercapnie avec un état d’équilibre dès la 20ème minute. La pression d’insufflation doit être comprise entre 10 et 14 mm de mercure. La surveillance peropératoire repose sur la saturation en oxygène (oxymètre de pouls) et la capnographie qui mesure la concentration en CO2 de l’air expiré. Les causes d’hypercapnie doivent être prévenues : réveil intempestif, dissection extrapéritonéale, hyperpression abdominale. Si une hypercapnie survient, il faut exsuffler et attendre avant de reprendre l’intervention. En respectant les règles de sécurité et en maintenant la surveillance pendant le réveil, les complications spécifiques de la coelioscopie (embolie gazeuse, troubles du rythme, pneumothorax) sont évitées, tout comme les douleurs d’irritation péritonéale au niveau du diaphragme sont diminuées par une exsufflation complète. Lors de la coelioscopie, le CO 2 insufflé va diffuser uniquement dans les deux premiers compartiments. La réabsorption par le péritoine va entraîner une hypercapnie [6, 28, 33, 35]. Un calcul théorique montre que si le CO 2 augmente de 100 ml dans ces deux premiers compartiments, la pression artérielle de CO2 (PaCO 2) augmente de 1 mm de mercure [36]. En pratique clinique, la quantité de CO2 absorbée est en moyenne de 40 ml/mn [34]. La pression du pneumo-péritoi ne entraîne une compression de la circulation péritonéale qui s’oppose ainsi à la réabsorption du gaz. Après la vingtième minute, l’augmentati on des pressi ons devient stable car il existe alors un équilibre entre le CO 2 insufflé et le CO2 expiré [27]. La solubilité du CO 2 augmente quand le gaz est sous tension. La réabsorption entraîne alors une hypercapnie. Les circonstances au cours desquelles une hypercapnie peut survenir sont : la dissection extrapéritonéale [23], en particulier la rétropéritonéoscopie, le réveil intempestif peropératoire avec une hyperpression abdominale, la distension brutale d’un sac hernaire [21]. Mots clés : Coeliochirurgie, gaz carbonique, complications. Progrès en Urologie (1998), 8, 586-589. Chez les patients curarisés et sous ventilation contrôlée, le pneumopéritoine modifie la dynamique diaphragmatique [14]. Le refoulement de la partie postérieure du diaphragme entraîne une diminution de la mobilité de celui-ci. Les zones pulmonaires déclives sont bien perfusées mais mal ventilées. Cette inégalité du rapport ventilation sur perfusion entraîne une augmentation de l’effet shunt dans les zones déclives et une augmentation de l’effet espace-mort dans les zones antérieures. L’effet espace-mort entraîne une augmentation de la PaCO2, qui pourrait être prédominante sur les phénomènes de réabsorption du CO2 par le péritoine. Ces troubles ventilatoires sont accentués par la position en Trendelenbourg [25]. La chirurgie coelioscopique devient une des pratiques courantes de l’arsenal thérapeutique de nombreux urologues [4, 9]. outre l’apprentissage du geste technique, il convient de connaître certaines notions physiologiques, en l’occurrence celles concernant le gaz carbonique et les répercussions sur l’organisme de son utilisation en coeliochirurgie. Les modifications ventilatoires et hémodynamiques entraînées par le gaz carbonique sont intriquées avec celles engendrées par la création d’un pneumopéritoine [7, 22] RAPPEL PHYSIOLOGIQUE Conséquences ventilatoires Manuscrit reçu : février 1998, accepté : mai 1998. Le dioxyde de carbone (CO2) est un gaz très diffusible. Il n’est ni explosif, ni comburant. A l’état normal, l’or- Adresse pour correspondance : Dr. E. Van Glabeke, Clinique Urologique, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, 47-83, Boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris Cedex 13. 586 E. Van Glabeke et coll., Progrès en Urologie (1998), 8, 586-589 Conséquences circulatoires permet pas d’améliorer la PetCO2 . Il est préférable d’arrêter 10 à 15 minutes l’intervention, puis de reprendre la coelioscopie par la suite. Le rôle du CO2 est complexe sur l’hémodynamique. L’augmentation de la PaCO2 sur le coeur isolé entraîne une dépression myocardique. Cependant chez l’homme, cette dépression est masquée par une action sur le système sympathique avec une augmentation des résistances périphériques totales. Les suites postopératoires La douleur La douleur postopératoire des patients opérés par coelioscopie est moindre qu’en cas de laparotomie [8, 18, 32] voire identique [1]. De même, la douleur est encore plus faible en cas de rétropéritonéoscopie, ce qui diminue l’utilisation des analgésiques morphiniques. La coelioscopie entraîne une douleur spécifique due à une irritation péritonéale au niveau des coupoles diaphragmatiques par le CO2 résiduel. Cette irritation péritonéale entraîne des douleurs projetées au niveau scapulaire en raison de l’innervation métamérique C4 du diaphragme. Elle est maximum au deuxième jour [10]. Pour limiter cette douleur, l’exsufflation doit être complète en mettant l e pati ent en position de Trendelenbourg et créant une légère compression abdominale afin de mettre la gaine du trocart sus-pubien au ras du péritoine. La douleur est d’ailleurs plus importante à gauche qu’à droite grâce à la protection diaphragmatique qu’entraîne le foie. L’administration intrapéritonéale d’anesthésiques locaux semble également être efficace [16]. Lors de l’insufflation intra-abdominale, lorsque la pression est égale à 30 cm d’eau, l’index cardiaque diminue de 20% [29]. Cette diminution de l’index cardiaque est proportionnelle à l’importance du pneumopéritoine. Elle est liée à une diminution du retour veineux de la moitié inférieure de l’organisme, les gros vaisseaux étant comprimés par le pneumopéritoine [20, 21]. Cependant la position en Trendelenbourg améliore le retour veineux et de ce fait augmente le débit cardiaque. D’autres hypothèses sont avancées pour expliquer le maintien d’un débit cardiaque satisfaisant (compression des troncs artériels, libération de substance vaso-active...). Ainsi, en pratique clinique, la pression intra-abdominale ne doit pas dépasser 20 cm d’eau, soit 14 mm de mercure. En moyenne, la pression doit donc être maintenue entre 10 et 14 mm de mercure par un appareil d’insufflation fiable, contrôlé, possédant un dispositif de sécurité et une alarme de surpression [19, 22, 24]. La fonction ventilatoire Contre-indications En fin d’intervention, il existe une surcharge tissulaire en CO2 qui impose une surveillance en salle de réveil en raison d’hypercapnie avec acidose mixte postopératoire [33]. Cependant les performances respiratoires postopératoires sont significativement supérieures après la coelioscopie. Ces constatations permettent de dire à certains auteurs [13] que la coelioscopie pourrait être une indication privilégiée chez les patients insuffisants respiratoires. Les contre-indications à la création d’un pneumopéritoine pour la réalisation d’une coelioscopie sont l’hypertension intra-cranienne, le glaucome, la présence d’un emphysème bulleux avec risque de pneumothorax par hyperpression sur les voies aériennes, les états de choc non compensés, et enfin la présence d’une valve ventriculo-péritonéale ou d’un shunt de Levine [28]. La reprise du transit La surveillance peropératoire Celle-ci est généralement plus rapide que pour une laparotomie, survenant en principe dans les douze heures suivant l’intervention. La diminution du débit mésentérique par l’augmentation de pression abdominale peut cependant provoquer des troubles du transit. Tout symptôme digestif inhabituel ou persistant doit également alarmer et faire craindre une complication qui serait passée inaperçue durant l’intervention (perforation digestive) [26]. Elle repose sur le monitorage de deux paramètres par les anesthésistes : • La saturation en oxygène (SaO2 ) enregistrée par l’oxymètre de pouls (capteur fixé sur un doigt ou un orteil); • La capnographie qui mesure de la concentration en CO 2 inspiré et expiré. La pression partielle en CO 2 dans l’air expiré (PetCO2 ) est un bon reflet de la PaCO2. Cette pression peut être modifiée par des vaso-constricteurs. Dans la pratique, une PetCO2 de l’ordre de 30 mm de mercure est acceptable [31]. La survenue de nausées et de vomissements est très fréquente. Elle peut rendre une hospitalisation ambulatoire très inconfortable [2]. Les complications En peropératoire, si la PetCO2 est trop importante, il faut arrêter totalement l’insufflation et évacuer le CO2 de la cavité péritonéale du patient. En effet, la diminution du volume ou de la pression intra-abdominale ne A côté des complications classiques liées au geste chirurgical, la coeliochirurgie peut entraîner des complications spécifiques : 587 E. Van Glabeke et coll., Progrès en Urologie (1998), 8, 586-589 5. BATRA M.S., DRISCOLL J.J., COBURN W.A., MARKS W.M. Evanescent nitrous oxide pneumothorax after laparoscopy. Anest. Analg., 1983, 62, 1121-1123. - les embolies gazeuses [17, 31]. Rares, elles sont limitées par la grande solubilité du CO2. Elles sont favorisées par une insufflation dans un espace extrapéritonéal et les antécédents de chirurgie abdominale. Elles doivent être suspectées immédiatement en cas de trouble du rythme associé à une élévation de la PeTCO2, voire en cas de collapsus. Des séquelles anoxiques dues à un volumineux «caillot» de mousse sont cependant possibles. 6. BRAMPTON W.J., WATSON J.R. Arterial to end-tidal carbon dioxide t ension di fference during laparoscopy. Anaesthia, 1990, 45, 210-214. - les arythmies cardiaques pourraient correspondre à des embolies a minima [30]. 8. BRUMSTED J., KESSLER C., GIBSON C., NAKAJIMA S., RIDDIK H., GIBSON M. A comparis on of laparoscopy and laparotomy for the treatmen t of ecto pic pregnancy. Obstet. Gynecol., 1 988, 71 , 889-892. 7. BRETON G., POULIN E., FORTIN C., MAMAZZA J., ROBERT J. Evaluation clinique et hémodynamique des cholécystectomies par voie laparoscopique. Ann. Chir., 1991, 45, 783-790. - le pneumothorax, qui peut s’expliquer soit par la diffusion du gaz insufflé dans l’espace pleural, soit par une hyperpression intrathoracique sur des lésions d’emphysème préexistantes [5, 15]. 9. DANJON P., LEROY J., BRUNET P., LEMAITRE L. Syndrome de la jonction pyélourétérale congénital de l’adulte traité par coeliochirurgie. Prog. Urol., 1995, 5, 946-950. 10. DOBBS F.F., KUMAR V., ALEXANDER J.I., HULL M.G.R. Pain after laparoscopy related to posture and ring versus clip stenlization. Br. J. Obstet. Gynaecol., 1987, 94, 262-266. - l’emphysème sous-cutané par diffusion dans l’espace sous-cutané du pneumopéritoine ou par une mauvaise position du trocart d’insufflation [3]. 11 . DUFFY B.L. Regurgitation during pelvic laparos cop y.. Br. J. Anaesth., 1979, 51, 1089-1090. Par ailleurs, le risque de régurgitation et de syndrome de Mendel son est favorisé par la position de Trendelenbourg. Il impose une intubation trachéale et la pose d’une sonde gastrique [11]. Enfin, la coeliochirurgie ne met pas à l’abri des complications thromboemboliques qui nécessitent une prophylaxie comme pour toute autre intervention [12]. 12. FRANCOIS Y., BRAILLON G., CUILLERET J. Morbidité de la cholécys tectomie percoelio scopiqu e. Etude de la Société de Chirurgie de Lyon : 1060 observations. Lyon Chir., 1991, 87, 459463. 13. FRAZEE R.C., ROBERTS J.W., OKESON G.C., SYMMONDS R.E., SNYDER K., HENDRICKS J.C., SMITH R.W. Open versus laparoscopic cholecystectomy. A comparison of postoperative pulmonary function. 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Anaesth., 1992, 39, 677-681. ____________________ SUMMARY Review of the use of CO2 in laparoscopic surgery. Laparoscopic surgery is one of the treatment modalities avai lable to urologists, who must be familiar with the concepts of the physiology of CO2 and its clinical consequences. CO2 is absor bed during insufflation, leading to hypercapnia, reaching a steady-state from the 20th minute. The insufflation pressure must be between 10 and 14 mmHg. Intraoperative surveillance is based on oxygen saturation (pulse oxymeter) and capnogra phy, which measures the CO2 concentration of expired air. The causes of hypercapnia must be prevented : untimely recovery, retroperitoneal dissection, excessive intra-abdominal pressure. If hypercapnia occurs, the patient must be exsufflated and the operation should be resumed after a certain interval. The speci fic complications of laparoscopy (gas embolism, arrhythmias, pneumothorax) can be avoided by respecting the rules of secu rity and by maintaining surveillance during recovery. The pain due to diaphragmatic peritoneal irritation can also be decrea sed by complete exsufflation. Key-words : Laparoscopic surgery, carbon dioxide, complica tions. ____________________ 589