Certificat d`aptitude d`instructeur pour l`autonomie des personnes
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Certificat d`aptitude d`instructeur pour l`autonomie des personnes
Commission nationale de la certification professionnelle AVIS PUBLIC D’OPPORTUNITÉ DE LA CNCP SUR LA CRÉATION DES CERTIFICATIONS RELEVANT DE L’ENREGISTREMENT DE DROIT Ministère certificateur / diplôme délivré au nom de l’Etat : Ministère des affaires sociales, de la sante et des droits des femmes Secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion Certificat d’aptitude d’instructeur pour l’autonomie des personnes déficientes visuelles Intitulé de la CPC / référence d’habilitation Commission professionnelle consultative du travail social et de l’intervention sociale Description de la nature de la certification, de son niveau et du secteur concerné : 1.1 Intitulé : Certificat d’aptitude d’instructeur pour l’autonomie des personnes déficientes visuelles 1.2 Nature : Certificat professionnel délivré par l’Etat. 1.3 Niveau : Le niveau envisagé est le niveau 2 1.4 Accompagnement médico-social (dans notamment). les établissements et services médico-sociaux ⇒ Mots clés : handicap, déficience visuelle, éducation/rééducation à l’autonomie Contexte et enjeux de la création : Ce titre est appelé à combiner un certificat délivré par l’Etat (certificat d’aptitude à l’éducation et la rééducation de la locomotion auprès des personnes déficientes visuelles, CAERL) et une formation associative (instructeur en autonomie dans la vie journalière, AVJ), non inscrits au RNCP. A/ L’éducation ou la rééducation à la locomotion s’adresse à toutes les personnes atteintes de déficience visuelle éprouvant une gêne dans leurs déplacements. Elle a pour objectif de permettre à la personne de se déplacer de façon autonome, avec un maximum de sécurité, à l’intérieur comme à l’extérieur, dans un lieu connu ou inconnu. Le certificat d’aptitude à l’éducation et la rééducation de la locomotion auprès des personnes déficientes visuelles (CAERL) créé par l’arrêté du 19 novembre 1997 modifié est délivré par le ministre chargé des personnes handicapées. La formation comporte 20 semaines de pratique de simulation et cours théoriques et 11 semaines de stage. Elle dispensée par la FAF. B/ L’éducation ou la rééducation en autonomie dans la vie journalière (AVJ) vise à développer les compétences pratiques qui permettent aux personnes malvoyantes ou aveugles de conquérir ou reconquérir leur autonomie personnelle (soins personnels, indépendance à table, tenue vestimentaire, entres autres) et préserver ainsi leur dignité. La formation est dispensée par la FAF en collaboration avec l’université Paris V. C/ Ces deux formations s’adressent à des personnes ayant exercé préalablement dans le champ de la rééducation, du travail social ou de l’enseignement spécialisé pour les déficients visuels et changeant de métier : titulaires de diplômes d’Etat d’ergothérapeute, d’éducateur spécialisé, de psychomotricien, d’éducateur de jeunes enfants, de conseiller en économie sociale familiale, d’infirmier, etc. D/ Faisant suite aux lois du 2 janvier 2002 et du 10 février 2005,et dans la continuité du plan handicap visuel 2008-2011 « pour une intégration pleine et entière des personnes aveugles et malvoyantes à la vie de la cité », les actions d’accessibilité du comité interministériel du handicap en date du 25 septembre 2013, ont pour objectifs « d’encourager et accompagner le développement de métiers contribuant à l’accessibilité, avec pour action de certifier les formations d’instructeurs de locomotion et d’instructeurs en activités de la vie journalière, avec comme chef de file le ministère délégué chargé des personnes handicapées ». 1 Commission nationale de la certification professionnelle Les deux métiers de l’accompagnement médico-social dont il est question présentent un nombre important d’activités et donc, de compétences, communes. Il semble ainsi pertinent de développer désormais une formation commune aux deux métiers, organisée par modules. Le regroupement des formations d'instructeur en AVJ et d'instructeur de locomotion sanctionné par un titre unique d’instructeur pour l’autonomie inscrit au RNCP permettrait de potentialiser les deux fonctions et de fournir les compétences nécessaires attendues par l’organisme d’emploi en réduisant le coût et la durée de la formation. En outre, les formations actuelles ne disposent pas de dispositif de VAE ni d’équivalence ; le ministère accorde au coup par coup sur examen de dossier des équivalences pour l’inscription à l’examen du CAERL. Cibles du projet de certification : 3.1 Emplois actuels et en perspective Actuellement, les instructeurs de locomotion et les instructeurs en autonomie de la vie journalière (ou « avéjistes ») sont employés par les établissements et services médico-sociaux. Les dispositions du code de l’action sociale et des familles prévoient en effet (article D.312-115) la présence dans les équipes des ESMS pour déficients visuels de « rééducateurs intervenant dans les différents domaines de la compensation du handicap visuel (…) » Pour une centaine d’établissements et services, on compte en 2014 184 Instructeurs de locomotion et 112 instructeurs en AVJ. Une quinzaine d’instructeurs sont formés par an et selon les associations professionnelles (instructeurs de locomotion -AILDV et instructeurs en AVJ -AVJADV) on compte 7 départs à la retraite par an. Les créations de nouveaux services (le programme pluriannuel 2008-2016 de création de places en établissements et services pour personnes handicapées prévoit la création de 6 300 places de services pour enfants, tous handicaps confondus) laissent envisager un besoin en instructeurs pour l’autonomie. Par ailleurs, le secteur associatif tend à développer des prestations d’instruction à la locomotion ou l’AVJ, notamment pour répondre aux besoins des personnes âgées isolées. 3.2 Principales activités repérées Le référentiel d’activités s’élaborera autour des axes suivants : - éducation ou rééducation des personnes atteintes de déficience visuelle pour leur permettre de se déplacer de façon autonome, avec un maximum de sécurité, à l’intérieur comme à l’extérieur, dans un lieu connu ou inconnu ; de développer les compétences pratiques utiles à l’autonomie personnelle (soins personnels, indépendance à table, tenue vestimentaire notamment) en particulier par l’appropriation de techniques gestuelles spécifiques ; d’utiliser les aides techniques et le matériel adapté ; - expertise et conseil en matière d’accessibilité (urbanisme, cadre bâti, sensibilisation de l'entourage familial ou socioprofessionnel des personnes) et d’aides techniques. Inscription dans le panorama des certifications existantes : Le titre délivré par l’Etat est une réingénierie de deux certifications d’instructeur en AVJ et d’instructeur de locomotion actuellement utilisées par des professionnels en exercice. Il n’existe pas de formation comparable au niveau envisagé, compte tenu, soit de l’exercice professionnel spécifique (eg au regard des éducateurs spécialisés), soit du caractère non-médical de l’intervention (professions paramédicales de la rééducation). 2 Commission nationale de la certification professionnelle Deux formations sur le champ des déficiences visuelles portées par des universités ont pu être identifiées. L’objectif de la formation d’instructeur en autonomie est différent et/ou plus large : - le DU « Techniques de compensation du handicap visuel » de l’université Paris 5 (qui collabore d’ailleurs à la formation actuelle d’AVJ), - la licence professionnelle « Intervenant Conseil en Accessibilité et Compensation Sensorielle – option déficience visuelle » délivrée par l'université Paris 13, forme des référents-conseils. Avis de la commission plénière du 12 décembre 2014 La Commission estime que la certification est utile car elle correspond à des besoins prévisibles importants. Elle s’interroge cependant sur la pertinence du niveau 2, compte tenu de l’hétérogénéité des activités et surtout de la rédaction du référentiel d’activité qui ne correspond pas entièrement aux exigences d’un référentiel de ce niveau. 3