Le permis de conduire : un vrai parcours du combattant !
Transcription
Le permis de conduire : un vrai parcours du combattant !
Le permis de conduire : un vrai parcours du combattant ! Quand on a entre 18 et 25 ans, on a sans doute déjà pensé au moins une fois à passer son permis. Certains s’y sont essayés, et ont donc eu le privilège de découvrir les méandres administratifs de l’un des examens qui fait le plus parler de lui en France, généralement en mal … Aujourd’hui, passer son permis est devenu extrêmement compliqué, notamment en raison du coût de la formation. La majorité des candidats qui se présentent à l’examen ont entre 18 et 25 ans, et à cet âge tout le monde ne dispose pas forcément de grands moyens financiers. Ce constat revient régulièrement : se payer seul son permis quand on est étudiant est quasiment impossible. Plusieurs solutions ont donc été créées pour aider les jeunes à le financer. Parmi ceux qui peuvent leur apporter cette aide, on retrouve : l’État, les banques, les entreprises privées, la famille. On ne va pas se leurrer : les seuls qui ne vous demanderont rien en contrepartie de leur aide sont les membres de votre famille. Mais si vos proches ne peuvent ou ne veulent pas financer une partie de votre formation, il faudra bien se tourner vers d’autres recours. Les aides au permis de conduire Dans certaines communes, les mairies proposent une aide financière à ceux qui veulent obtenir leur précieux sésame. En retour, elles demandent généralement un engagement bénévole plus ou moins long en fonction de la somme allouée. Pôle Emploi propose également son aide à ceux qui peuvent prouver que l’absence de permis constitue pour eux un frein à leur recherche d’emploi. Mais les conditions d’obtention de cette aide réservée aux chômeurs en recherche d’emploi depuis plus de 6 mois sont strictes. Les banques proposent également un prêt à taux zéro pour les jeunes désireux de passer le permis. Il s’agit du fameux « permis à 1€ par jour ». Le principe est simple, il s’agit d’un prêt classique de 600 à 1200 €. Le prix de la formation ne change pas, mais l’établissement de crédit avance l’argent, et les intérêts sont pris en charge par l’État. Le remboursement du prêt se fait par mensualités ne pouvant excéder 30€. De plus en plus d’auto-écoles proposent le permis à 1€ par jour, qui rencontre un grand succès. Même s’il n’est pas forcément agréable de devoir contracter un prêt ou de s’engager à faire du bénévolat, la contrepartie de ces aides reste raisonnable. Là où les choses se corsent, c’est quand l’aide est proposée par une entreprise. Encore une fois le principe est simple à comprendre : une entreprise vous propose de financer une partie de votre formation, et en échange vous devrez signer un contrat de travail qui ne sera pas forcément à votre avantage (c’est un euphémisme …). Nous touchons là à l’extrême limite de la légalité, et les entreprises qui proposent ouvertement ce genre d’« aide » sont de moins en moins nombreuses. Dans tous les cas, deux points ressortent : ces aides au permis ont toutes des conséquences sur le long terme, qui peuvent aller de l’endettement à l’obligation d’accepter un poste de gardien de nuit sous-payé. Deuxième point : le montant de toutes ces aides est fixe, et il est rare que ce soit suffisant pour payer l’intégralité de la formation. On en arrive alors au cœur du problème : il est impossible de prévoir à l’avance combien le permis va nous coûter quand on commence une formation. Le prix de la formation La formation commence par l’apprentissage du code. En général, les auto-écoles proposent un forfait qui permet de venir quand on veut pour s’entraîner à faire des séries de code. Quand on s’y sent prêt, on demande à être inscrit pour pouvoir passer l’examen du code. Tout ça se fait assez vite. Pour la conduite, c’est une autre histoire. Les auto-écoles proposent généralement de faire une vingtaine d’heures, ce qui correspond à peu près au temps nécessaire pour apprendre à conduire. Le problème, c’est que rien ne garantit qu’on pourra passer l’examen du permis une fois les 20 heures effectuées. Les auto-écoles ne peuvent présenter qu’un nombre limité de candidats à chaque session d’examen. Donc de deux choses l’une : soit l’auto-école pense que vous n’êtes pas prêt et ne vous propose pas à l’examen. Dans ce cas, la seule solution est de prendre son mal en patience et, bien souvent, de reprendre des heures hors-forfaits... Soit l’auto-école pense que vous pourriez passer votre permis, mais il n’y a pas de session prévue pour le moment. Dans ce cas, il ne reste plus qu’à patienter comme pour la première situation. Ce sont ces heures supplémentaires qui causent, bien souvent, un surcoût imprévu et non négligeable. Pour pallier à ces problèmes, d’autres systèmes commencent à se développer. Les écoles de conduite en ligne Récemment, des écoles de conduite virtuelles ont commencé à se développer. Elles proposent de mettre en contact ceux qui veulent passer le permis avec des formateurs indépendants dans leur région. Ces écoles peuvent se permettre de proposer un tarif très attractif, puisqu’elles n’ont ni locaux ni voitures à entretenir : les formateurs fournissent le véhicule. Il est même possible de sélectionner depuis le site avec quel formateur on veut effectuer ses heures de conduite. La présentation au permis se fait de la même manière que pour une auto-école classique : on a le choix entre se présenter en candidat libre, pour un coût moindre mais avec le risque d’attendre plus longtemps avant de pouvoir passer le permis, ou bien payer un peu plus cher pour que l’école nous inscrive directement sur les places qui lui sont réservées. Ce système est prometteur, mais présente deux défauts majeurs : premièrement, il conduit à une monopolisation du secteur de la formation à la conduite. Deuxièmement, il risque de ne pas y avoir une grande différence de prix avec les écoles classiques en raison du problème des délais d’attente pour passer l’examen qui rendent nécessaire le prise d’heures hors forfait. Actuellement, les écoles de conduite en ligne n’ont pas encore obtenue d’accréditation du gouvernement, et ne sont donc pas encore entrées en activité. Que se passe-t-il si on rate son permis ? Toutes les aides dont traite cet article ne sont disponibles que pour les candidats qui passent l’examen pour la première fois. Rater son permis de conduire est donc extrêmement inconfortable : le prix de la première formation et de la première présentation à l’examen est perdu définitivement, il faudra payer de nouveau pour se représenter. Les écoles de conduite hésitent à présenter une deuxième fois un candidat si celui-ci ne reprend pas encore des heures de conduite : encore des frais en perspective. Et enfin, les délais d’attente pour pouvoir se présenter de nouveau sont très longs. Il vaut donc mieux essayer d’avoir son permis du premier coup, à tout prix : ça reviendra toujours moins cher que d’avoir à le repasser. Vincent Moittie