Etude du MEDEF-NC sur le tourisme en Nouvelle
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Etude du MEDEF-NC sur le tourisme en Nouvelle
ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 Table des matières ELEMENTS DE CONTEXTE ..................................................................... 4 1. Préambule ............................................................................................................................... 4 2. Caractéristiques .................................................................................................................. 4 REPARTITION PAR PAYS................................................................................................ 4 EVOLUTION DES TOURISTES DEPUIS 1990............................................................ 5 LES INFRASTRUCTURES HOTELIERES .................................................................... 6 DEPENSES TOURISTIQUES ........................................................................................... 7 3. Etat des lieux ........................................................................................................................ 9 4. La place du tourisme dans l’esprit calédonien ...............................................10 OBJECTIFS ET ENJEUX ....................................................................................... 11 1. Progression continue du tourisme international...........................................11 2. La destination Pacifique...............................................................................................12 3. Le développement touristique en Nouvelle-Calédonie : les défis à relever .................................................................................................................................................12 UNE POLITIQUE DU TOURISME EFFICACE......................................................... 14 1. L’approche gouvernementale intégrée. ..............................................................14 2. Cohérence entre les différents niveaux d’administration ........................15 3. Engagements du secteur et évaluation des performances. ....................16 SOUTENIR LA COMPETITIVITE ET LE DEVELOPPEMENT VIABLE DU TOURISME ........................................................................................................ 17 1. Définition de la compétitivité ....................................................................................17 2. Développement des ressources humaines. ......................................................17 3. L’innovation dans le tourisme ..................................................................................19 4. La question de l’accessibilité de la destination ............................................19 5. Valoriser l’image ...............................................................................................................20 6. Promouvoir le développement économique par le tourisme (locomotive économique). ......................................................................................................20 7. Valoriser la culture et les spécificités locales –vers un éco-tourisme. 21 2 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 8. Les mesures d’évaluation ............................................................................................22 CROISIERISTES UN MARCHE DE NICHE ? .......................................................... 23 LES ACTIONS SELON LE MODELE Riva del Garda .............................................. 25 PRECONISATIONS ............................................................................................. 28 LE TOURISME EN CHIFFRES .............................................................................. 30 3 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 ELEMENTS DE CONTEXTE 1. Préambule Comme a pu le rappeler le schéma NC 2025 dans son point 6.14 consacré au tourisme, de nombreux rapports, travaux et études ont été menés par le passé sur le tourisme en Nouvelle-Calédonie (rapport CLARY en 1993, EZZANO en 2000, le Plan de Développement Touristique de la NouvelleCalédonie -PDTNC-en 2005 et le Rapport de la Chambre territoriale des comptes de la Nouvelle-Calédonie en 2008) Ces travaux ont produit des diagnostics détaillés et si les recommandations sont quasi unanimes il en est une du moins préconisée par tous : celle d’avoir une politique lisible pilotée au sein d’une gouvernance mettant en valeur le produit touristique calédonien. 2. Caractéristiques REPARTITION PAR PAYS 2014 - touristes par pays de résidence Wallis et Futuna Polynésie française 3% 6% Vanuatu Japon 3% Métropole 34% Autres 13% Métropole NouvelleZélande Australie Autres Australie 17% Japon 18% Vanuatu Wallis et Futuna Nouvelle-Zélande 6% Polynésie française 4 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 EVOLUTION DES TOURISTES DEPUIS 1990 La part du tourisme dit « affinitaire » reste très présente puisque les métropolitains (environ 35 000/an) viennent voir parents et amis et finalement contribuent très peu au secteur de l’hébergement. Il en est de même pour les touristes océaniens. Ainsi, le tourisme de séjour ne représente au total que 55% de l’ensemble de la fréquentation touristique. Cela est important puisque ces 55% (soit environ 50 000 touristes) occupent pour grande partie les chambres disponibles des gites et hôtels calédoniens dont le taux d’occupation s’élève à 57%. touristes NC 115 000 110 000 105 000 100 000 95 000 90 000 touristes NC 85 000 80 000 75 000 70 000 199 199 199 199 199 199 199 199 199 199 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 201 201 201 201 201 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 touristes NC 85 2 80 9 78 2 80 7 85 1 86 2 91 1 105 103 99 7 109 100 103 101 99 5 100 100 103 103 99 3 98 5 111 112 107 107 Le nombre de touristes n’a que très peu augmenté depuis le milieu des années 1990 invalidant la relation entre investissements promotionnels (voir dépenses pour promouvoir la Nouvelle-Calédonie) et augmentation des flux. 5 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 A fin 2014, , le nombre de touristes en provenance d’Australie était en hausse de 15% malgré la baisse des arrivées liées aux chantiers industriels. A la fin du 1er trimestre 2015, la hausse est de 40%. Donc ce chiffre n’est que le pâle reflet d’une très forte hausse favorisée par la mise en œuvre d’un contrat de destination signé par l’ensemble des acteurs et dont l’élément important était le lancement dune ligne directe aérienne entre MELBOURNE et NOUMEA. Il existe bien une corrélation entre l’ouverture de lignes aériennes et l’afflux de nouveaux touristes. Ce phénomène est d’autant plus vrai que les destinations sont proches (Australie, Nouvelle-Zélande) LES INFRASTRUCTURES HOTELIERES Nuitées par pays de résidence Autres 7% Australie 9% Nouvelle-Zélande 4% Japon 10% Australie Nouvelle-Zélande NouvelleCalédonie 53% France 17% Japon France Nouvelle-Calédonie Autres 75% des nuitées (sur un total de 606000 en 2013) sont enregistrées dans les hôtels de 3* et plus qui constituent 60% de l’offre hôtelière. 6 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 DEPENSES TOURISTIQUES 7 000 6 000 dépenses des touristes non résidents (en millions CFP -soit 20 mds CFP) 5 000 4 000 3 000 2 000 dépenses des touristes non résidents 1 000 0 7 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 180 000 Dépense moyenne par séjour en CFP 160 000 140 000 120 000 Transport local Hébergement 100 000 Restaurants, bars Loisirs, excursions 80 000 Souvenirs, cadeaux 60 000 Autres dépenses 40 000 20 000 0 France Japon Australie Nelle-Zélande Autres Les touristes australiens et néo-zélandais restent en moyenne 11 jours contre plus de 30 jours pour les métropolitains lesquels dépensent proportionnellement moins que nos voisins anglophones. INFRASTRUCTURES On constate la stagnation du nombre de salariés alors que le nombre de chambres disponible augmente de 20%. La plupart de l’offre créée provient de petites structures 8 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 A noter cependant que l’ouverture du Sheraton de DEVA offre une capacité supplémentaire de plus de 180 chambres mais finalement « compenser » au niveau destination par la fermeture de chambres au RAMADA PLAZA et au Hilton; 3. Etat des lieux Un tourisme à caractère régional plutôt qu’international comme l’indique la répartition des touristes par pays de provenance. La concentration des pays de la zone ainsi que la majorité métropolitaine reflète les difficultés du tourisme à faire venir d’autres touristes hors zone régionale. Cela n’a d’ailleurs rien d’un phénomène anormal puisqu’une forte corrélation existe entre la distance et le nombre de visiteurs. Plus on s’éloigne de la destination moins il existe de propension à s’y rendre. Pour rappel le tourisme de séjour ne représente actuellement que 55% de l’ensemble de la fréquentation touristique. Depuis une dizaine d’années de gros efforts ont été consentis pour augmenter la capacité d’accueil notamment grâce à l’apport de la défiscalisation sans laquelle les projets n’auraient pas abouti. Ainsi le parc hôtelier s’est enrichi de 1000 chambres supplémentaires pour atteindre un total de chambres de 3100. Ce total est d’ailleurs loin des objectifs de 4400 chambres mentionnés dans le PDTNC à horizon 2015 qui correspondaient, il est vrai à un objectif de 120 000 touristes supplémentaires. Pour le moment plus des ¾ de la capacité touristique est construite en Province Sud ce qui limite la contribution de la filière au rééquilibrage économique du pays. La finalisation récente de l’hôtel Sheraton DEVA reste presque anecdotique dans ce rééquilibrage mais marque cependant une première étape vers la diversification territoriale de l’offre hôtelière calédonienne et le renforcement de la notoriété par l’ajout de nouvelles marques internationales. L’attractivité touristique de Nouméa et de la Nouvelle-Calédonie est pour le moment faible. Le tourisme urbain n’offre pas de réels avantages comparés aux grandes villes australiennes ou néo-zélandaises et de manière générale la compétitivité prix n’est pas favorable par rapport aux destinations touristiques de la zone (Fidji, Vanuatu). 9 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 C’est donc plus le problème de notoriété et d’attractivité qu’il faut régler dans un premier temps puisque la capacité hôtelière actuelle permettrait l’accueil de près de 50000 touristes supplémentaires. Pourtant il faut être attentif à ne pas suspendre tout projet de construction hôtelière car en matière d’attractivité et développement touristique les choses peuvent aller très vite. La Nouvelle-Calédonie par une stratégie et une volonté affirmée d’attirer des touristes, pourrait accéder à un volume de touristes supplémentaires très rapidement. Atteindre 50000 touristes supplémentaires en 5 ans n’est pas une gageure quand on sait à quel point le tourisme mondial va se développer. C’est d’autant plus vrai que le levier de la desserte aérienne qui conditionne l’attractivité d’une destination touristique n’est pas encore activé (voir ci-après chapitre sur la compétitivité) L’offre hôtelière doit continuer de croître régulièrement avec des ouvertures d’hôtels aux capacités adaptées à leur environnement et dans le respect des objectifs à définir (rééquilibrage, catégorie d’hôtel …) grâce à l’appui de l’aide fiscale sans laquelle les investisseurs en quête de visibilité et de rendement auront du mal à déclencher de nouveaux projets. Ce secteur constitue le 5è employeur calédonien, avec 5000 emplois en direct (6000 si on compte l’emploi salarié total lié au tourisme) et le 2ème secteur exportateur après le nickel ; C’est donc un secteur essentiel à l’économie et insuffisamment mis en avant tant pour faire valoir les perspectives d’emplois et d’évolution de carrière que pour les enjeux financiers qu’il représente. Le tourisme affiche un PIB estimé de 30 milliards quand par exemple l’agriculture compte pour 2 fois moins dans le PIB calédonien et 5 fois moins dans les effectifs salariés. 4. La place du tourisme dans l’esprit calédonien Le schéma NC2025 a eu le courage de poser la question de la motivation pour savoir si réellement on souhaitait des touristes en Nouvelle-Calédonie. Pour mesurer l’intérêt économique que porte un pays à son secteur touristique, il suffit de se rendre dans les principaux salons mondiaux du tourisme et de la croisière pour voir quels sont les ministres et responsables politiques qui y vantent les charmes de leur pays pour attirer une clientèle volatile par excellence. Les responsables politiques calédoniens ont-ils pris récemment leur bâton de pèlerin pour aller prêcher la bonne parole dans ces salons ? 10 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 Pour le moment l’absence de cohérence des politiques publiques, car le tourisme fait partie des activités réparties entre de trop nombreuses compétences, a conduit à la non application des préconisations établies de longues dates pour rendre efficiente une filière créatrice de valeur et d’emplois. Donc il s’agit de s’accorder, et décider maintenant de ce que veut la Nouvelle-Calédonie en matière de tourisme. A priori nous pouvons déjà écarter le tourisme de masse dont personne ne semble vouloir, contrairement à GUAM qui reçoit 1 million, pour 165000 habitants OBJECTIFS ET ENJEUX 1. Progression continue du tourisme international Au cours des soixante dernières années, le tourisme mondial n’a cessé de croître et de se diversifier. De nouvelles destinations sont apparues, concurrençant les destinations habituelles d’Europe et d’Amérique du Nord. Mis à part les chocs observés en 2001 (attentats du 11 septembre) et 2009 (crise économique), les arrivées de touristes internationaux ont connu une croissance ininterrompue. De 25 millions en 1950, elles sont passées à 278 millions en 1980 puis 528 millions en 1995 pour atteindre 1,087 milliard en 2013. On s’attend à une croissance de l’ordre de 3,3%/ an jusqu’à 2030 du nombre de touristes internationaux ce qui porterait le nombre d’arrivées à 1,8 milliards. Les enjeux financiers sont donc considérables puisqu’aujourd’hui les recettes du tourisme mondial s’élèvent à 1159 milliards $ (la Nouvelle-Calédonie comptant pour 0,02%) et pourraient doubler d’ici 2030. On comprend pourquoi la France première destination touristique mondiale a entrepris un vaste plan de concertation (assises du tourisme en 2014) pour capter cette nouvelle manne et ne pas céder face à une concurrence mondiale féroce. L’accélération du nombre de touristes est particulièrement visible en Chine. En 2014, 8,5% de la population soit 116 millions de personnes, a voyagé en dehors des frontières. Ce phénomène devrait s’accentuer pour tendre vers des niveaux de 13%-15% de la population portant le nombre de touristes chinois à 220 millions en 2030. 11 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 Cette population touristique nouvelle est très courtisée … reste à la NouvelleCalédonie d’en faire autant ! 2. La destination Pacifique. En 2010 l’Océanie a attiré 11,6 millions de touristes, dont une grande partie est allée en Australie qui accueille aujourd’hui près de 7 millions de visiteurs par an. Les chinois affichent la plus large progression en 2014 (+11%) et sont désormais près de 700 000 a visité nos voisins australiens. La progression à horizon 2030 devrait permettre à l’Australie d’accueillir 5 millions de touristes supplémentaires. Les îles Fidji reçoivent près d’ 1 million de touristes par an, largement en provenance de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande alors que cette destination est plus éloignée que la Nouvelle-Calédonie de ces pays émetteurs. La contribution du tourisme au PIB est de 37% en 2014 et devrait atteindre 45% en 2025 (données issues du World Travel & Tourism Council – la Nouvelle-Calédonie est absente des radars du WTTC). Le poids du tourisme dans le PIB calédonien est estimé à 4%, ce qui le met loin derrière les destinations phares de la zone mais au moins au même niveau que les domiens (Guadeloupe, Réunion et Martinique) pour lesquels la contribution directe est estimée autour de 3% du PIB par le WTTC. Néanmoins il s’agit du 2ème secteur exportateur derrière le nickel et loin devant l’agriculture/aquaculture 3. Le développement touristique Calédonie : les défis à relever en Nouvelle- Développer encore plus de tourisme en Nouvelle-Calédonie est possible. Cela doit s’inscrire dans une stratégie gouvernementale globale et non uniquement provinciale dont c’est aujourd’hui la compétence et dont l’élaboration et la vision devront être partagées par les acteurs (professionnels et population) pour d’une mise en œuvre sans heurts. Etre objectif c’est également prévoir le temps de mise en place d’un schéma directeur et de sa réalisation. Car construire une offre cohérente en matière touristique prend du temps puisque de nouvelles infrastructures sont 12 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 nécessaires et de nouveaux partenariats (desserte aérienne, investisseurs étrangers…) peuvent être longs à se nouer. La deuxième partie du document explique ce que doit être la construction de la politique du tourisme efficace et comment rendre le tourisme calédonien compétitif. Car les enjeux financiers et sociaux sont extrêmement importants puisque 10000 touristes de plus représentent 2 milliards de PIB supplémentaire, une occupation des hôtels (50 000 nuitées supplémentaires), des emplois maintenus Se projeter vers un avenir proche à 50 000 touristes supplémentaires à horizon 2020, qui est un objectif réaliste, cela signifie le doublement du poids du tourisme dans le PIB soit près de 8% (équivalent au secteur du nickel de la période SLN), un volume d’emplois quasiment multiplié par 2. Cela implique d’augmenter les infrastructures (augmentation du PIB du BTP), sans compter les effets indirects pour l’économie calédonienne grâce à une visibilité accrue sur la scène mondiale (voir la partie réservée à la « locomotive économique »). 13 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 UNE POLITIQUE EFFICACE DU TOURISME La stratégie touristique est souvent déclinée en plusieurs étapes telles que schématisée comme ci-dessus. 1. L’approche gouvernementale intégrée. La Nouvelle-Calédonie n’échappe pas au phénomène de multicompétences liées à un secteur la plupart du temps morcelé. Les problèmes relèvent de niveaux d’administration différents et dans le cas calédonien accentué par des compétences provinciales exercée sur le secteur. Par conséquent les intérêts divers et parfois divergents conduisent à un manque de cohérence sur la politique touristique. La nécessité d’obtenir un consensus à minima n’est pas suffisante pour le cas de la Nouvelle-Calédonie, il est obligatoire d’avoir une vision commune formulée au plus haut niveau des institutions qui définira le cadre d’action sur des objectifs qui englobent l’intégration et la collaboration des différentes instances administratives. 14 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 C’est l’approche gouvernementale intégrée qui va permettre de concevoir une approche intégrée du développement touristique. Elle va rendre possible la mise en place du processus de planification qui réunira tous les acteurs du tourisme privés et publics autour d’un même projet clair et lisible. La planification stratégique globale est indispensable pour conserver et gagner des parts de marché, maintenir un avantage concurrentiel (espace et sécurité dans le cas de la Nouvelle-Calédonie) et veiller à obtenir des gains de productivité dans le secteur au moins aussi élevés que dans les autres secteurs. Pour que cette approche véhicule le succès, il faut préalablement que le gouvernement soit convaincu de l’intérêt du développement touristique et ensuite lui donne un poids politique plus important qu’aujourd’hui. Néanmoins ce n’est pas suffisant. Si on souhaite une approche intégrée fructueuse, il faut engager tous les organismes et administrations dans la réalisation des tâches et objectifs ainsi que dans l’application des programmes et mesures proposés. 2. Cohérence entre d’administration les différents niveaux Ce sujet de coordination entre les différents niveaux d’administration est un passage obligé pour l’élaboration d’une stratégie touristique cohérente et sa mise en œuvre. Le MEDEF-NC avait dès 2004 préconisé la mise en place d’une structure de coordination dirigée par un professionnel du secteur. Le rapport d’observations de la cour des comptes de 2008 a d’ailleurs repris cette solution en préconisant la création d’une Agence Interprovinciale pour le développement touristique (AIDT) afin d’avoir une structure de pilotage des politiques touristiques indispensable à l’atteinte des objectifs fixés par LA politique du tourisme La recommandation de la CTC était simple : faire fonctionner l’AIDT et « qu’elle apporte toute son efficacité par l’élaboration de plans opérationnels permettant de rapprocher les coûts, les calendriers et les priorités des différents plan d’actions pour chaque « volet » du plan concerté ». 15 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 La solution d’avoir un unique organe de décision et de mise en œuvre paraît simpliste mais paraît être une réponse adaptée. Ainsi une partie du budget et les moyens humains des 3 GIE pourraient être fléchés vers la structure AIDT. Actuellement les dépenses totales du secteur public en faveur du tourisme sont importantes mais à ramener à la création de richesse générée (chiffres à définir cependant), il s’agit d’être plus efficient désormais pour promouvoir et développer le secteur touristique. Adopter un partenariat public-privé en la matière pourrait être également une voie de fonctionnement plus adapté. Cela permettrait d’engager pour une mission longue durée des experts du tourisme international capables d’engager la dynamique du développement. Les enjeux sont considérables si bien que les moyens seront adaptés à la fois aux enjeux et aux objectifs définis. La CTC estimait à 4 milliards ces dépenses en 2005 (nécessité de faire une moyenne des chiffres sur 10 ans minimum pour pondérer les effets de défiscalisation par exemple). Il serait intéressant d’actualiser ce chiffre soit par requête auprès de l’ISEE dans un premier temps avant de pouvoir obtenir des chiffres et études grâce à la mise en place d’un observatoire du tourisme. 3. Engagements du performances. secteur et évaluation des La planification et l’élaboration d’une stratégie du tourisme ne peut se faire sans les acteurs du secteur privé qu’il faut associer dès le début de la réflexion. Cela crée une vision cohérente et partagée de la stratégie à mettre en œuvre et donne la possibilité par prolongement de bâtir une structure public-privé pour la réalisation de la stratégie (ou s’en tenir à l’AIDT) ainsi qu’un comité de pilotage pour suivre, accompagner, faire évoluer et évaluer les performances de la stratégie de développement du tourisme (ce schéma a été proposé pour le pilotage de la stratégie export). Les mesures des résultats et les indicateurs de performance seront à définir ultérieurement. La création d’un observatoire du tourisme servirait efficacement les intérêts du comité de pilotage (possibilité d’intégrer l’observatoire à l’AIDT ou son équivalent public-privé) 16 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 Les missions de l’observatoire seraient de deux ordres : • La réalisation d’études économiques et sociales • La centralisation et le traitement des problèmes de satisfaction touristiques (baromètre de satisfaction) SOUTENIR LA COMPETITIVITE ET LE DEVELOPPEMENT VIABLE DU TOURISME 1. Définition de la compétitivité En matière de tourisme, la compétitivité renvoie à plusieurs aspects différents, à savoir la position d’un pays donné en tant que destination touristique vis-à-vis de ses concurrents dont la plupart ont des couts salariaux très inférieurs (à l’exception de l’Australie et la Nouvelle Zélande) ; les questions de prix et de coût du séjour pour le visiteur ; la productivité et la rentabilité à l’intérieur du secteur ; sans oublier l’aptitude du secteur à innover et à renouveler ses produits et services en faisant prévaloir la qualité. La pérennité est indissociable de la compétitivité, car la croissance du tourisme doit concilier le développement économique avec des impératifs sociaux, culturels et environnementaux. La compétitivité du tourisme ne peut s’entendre sans considérer l’influence des autres secteurs économiques (commerce, services, industrie agro-alimentaire, agriculture,…) et même s’il était décidé d’un organisme « centralisateur » pour la politique touristique calédonienne, il faudra coordonner les politiques transversales pour que le secteur touristique bénéficie de toutes les retombées favorables. 2. Développement des ressources humaines. 17 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 Le marché du travail revêt une importance fondamentale pour l’essor du tourisme. Dans les pays développés, les secteurs économiques affichant une meilleure croissance de la productivité et capables de proposer des rémunérations plus élevées et des parcours professionnels plus intéressants sont mieux à même de soutenir la concurrence pour la main-d’œuvre, d’où une pénurie grandissante de personnel ou de compétences dans le tourisme. Ce constat est identique pour la Nouvelle-Calédonie dont on connaît la particularité à savoir posséder deux secteurs, la mine et le secteur public, qui attirent de nombreux salariés et concurrencent les autres secteurs du privé. Des systèmes d’éducation et de formation appropriés sont essentiels pour promouvoir l’innovation et faire progresser la productivité dans le secteur du tourisme. Sur le marché du travail, celui-ci est confronté à un certain nombre de constats : Le secteur a du mal à attirer les meilleurs salariés, à les conserver et à améliorer leurs qualifications sur le long terme ; Le secteur a constamment besoin de nouvelles compétences pour faire face à l’évolution de la demande ; et L’incapacité de remédier efficacement à la pénurie de maind’œuvre ou de compétences peut compromettre la croissance du tourisme, car la médiocrité réduit la productivité du secteur et nuit à sa compétitivité. Tout comme dans les pays développés, l’éducation et l’amélioration des compétences va constituer un défi de taille pour la NouvelleCalédonie si elle veut gagner en compétitivité et soutenir la concurrence de pays voisins dont les salaires sont plus bas. Au-delà de l’éducation, il est nécessaire, tout comme à la Réunion ou aux Antilles, que le tourisme fasse réellement l’adhésion de la population et que celle-ci l’intègre comme une priorité. En tant que terre de partage, il serait normal d’accorder de l’importance à l’accueil des visiteurs étrangers. C’est à nouveau se poser la question du la volonté d’avoir des touristes en Nouvelle-Calédonie. Avec l’accroissement annoncé des croisiéristes et l’impact environnemental et sociétal que cela entraîne sur les îles, la question va devoir être traitée rapidement. 18 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 3. L’innovation dans le tourisme La concurrence est le principal ressort de l’innovation dans le secteur du tourisme et l’innovation technologique, en particulier, a transformé les modèles commerciaux touristiques. L’innovation permet de rester compétitif face aux destinations concurrentes et la Nouvelle-Calédonie doit être à la pointe de la recherche de nouveaux produits et d’idées originales si elle veut imposer une image et une identité différente par rapport aux concurrents directs que sont Fidji et le Vanuatu. Il faut être capable de créer des produits touristiques innovants. Pour se faire, par exemple, à l’instar de la Norvège on pourrait créer une grappe d’entreprises spécifiquement dédiée au tourisme. Parallèlement, le secteur public (y compris les provinces), viendrait en support, pour rassembler des compétences et des ressources et encourager la coopération et la collaboration avec des interlocuteurs des milieux de l’enseignement et de la recherche et du secteur privé afin intensifier l’innovation et élargir les possibilités de développement commercial. En définitive c’est le partage de connaissances et de savoir-faire et leur exploitation qui rend possible l’amélioration de la compétitivité. Cela nécessite de mettre du lien entre acteurs privés et publics. 4. La question de l’accessibilité de la destination C’est un point crucial dans le développement du secteur touristique. Il faut qu’il existe la possibilité de se déplacer facilement vers les lieux de destination. Les professionnels du tourisme indiquent qu’une escale réduit de moitié l’intérêt de la destination finale par rapport à un vol direct. C’est pourquoi envisager la venue de touristes chinois n’est possible qu’en envisageant l’accès direct en Nouvelle-Calédonie. Car l’attractivité touristique de l’île dans le contexte de l’offre internationale est aujourd’hui insuffisante. De plus la francité de Nouvelle-Calédonie est en concurrence avec la France qui est quasiment à égale distance pour la clientèle asiatique, à des coûts inférieurs pour une offre globale largement plus attractive. Pour la clientèle japonaise, la concurrence c’est Hawaii qui reçoit 7 millions de touristes par an. 19 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 L’accessibilité de la destination, c’est aussi faciliter l’accès aux visas ou envisager pour les pays cibles, une entrée sans visa avec un passeport électronique. A titre d’exemple, la Polynésie Française vient d’exonérer totalement de visa les touristes chinois dont le séjour est inférieur à 15 jours. 5. Valoriser l’image C’est d’abord rendre visible la Nouvelle-Calédonie dans le radar des destinations cibles. Même si nos voisins proches ne sont pas férus de géographie, on est parfois horrifié d’être inexistant aux yeux du monde proche. Sans même parler des compatriotes français qui confondent Nouvelle-Calédonie et Polynésie ! Il y a un énorme travail de marketing et communication à produire pour que la Nouvelle-Calédonie soit repérable sur la carte du Monde. Cette promotion doit être le fait de tous, des politiques d’abord, des sportifs et des artistes qui s’exportent ensuite et enfin des acteurs privés qui interviennent dans des salons à l’étranger. Surtout il est primordial de véhiculer une même image de la Nouvelle-Calédonie à l’extérieur pour éviter la déperdition d’une communication non cohérente des différentes provinces. C’est un élément essentiel à prendre en considération au moment d’élaborer la stratégie de développement touristique. 6. Promouvoir le développement économique par le tourisme (locomotive économique). L’apport économique et social du développement du tourisme pour un pays est un constat et n’a pas à être démontré encore moins dans les petites économies insulaires où le doublement des recettes touristiques permet une croissance de 48% du PIB par habitant. Pour la Nouvelle-Calédonie dont la richesse provient en partie du nickel et des transferts de l’Etat, la relation entre l’augmentation des recettes touristiques et la croissance du PIB/hab serait certainement un peu moins importante mais certainement non négligeable. 20 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 L’observatoire du tourisme pourrait être chargé d’établir l’élasticité du PIB par habitant aux dépenses touristiques par habitant. Le secteur touristique procure des emplois à une main d’œuvre non qualifiée ou semi-qualifiée dans les hôtels, lieux de villégiatures tout en stimulant la création d’emplois dans les secteurs en amont. L’objectif est de faire partager les bienfaits du tourisme notamment en faveur des groupes défavorisés. Les enjeux en Nouvelle-Calédonie sont immenses de ce point de vue puisque le développement touristique passe par un rééquilibrage territorial en exploitant le potentiel touristique de la Province Nord peu développé aujourd’hui. Des politiques innovantes doivent apparaître pour faire émerger un tourisme durable, de niches d’appuyant sur les spécificités locales. Etre innovant en matière de développement touristique c’est aussi se servir de ce secteur pour tirer les autres et pas nécessairement l’inverse ! 7. Valoriser la culture et les spécificités locales – vers un éco-tourisme. La culture et le tourisme entretiennent une relation mutuellement bénéfique susceptible d’accroître les atouts et la compétitivité des pays. Cependant si les pays peuvent intervenir pour soutenir le patrimoine culturel et accroître l’attractivité de leur destination, il apparaît que cet investissement n’est « rentable » que sur le long terme. Pourtant cet aspect culturel doit s’inscrire dans la stratégie de développement. A contrario miser sur le développement d’un éco tourisme pourrait donner très rapidement un avantage comparatif à la NouvelleCalédonie à condition d’avoir une offre bien structurée, visible et organisée à l’échelle du territoire. Ce pourrait être la création d’éco lodges à l’identité affirmée répartis sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie mettant en avant un habitat océanien adapté à une clientèle internationale (dans l’esprit des bungalows de DEVA). 21 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 Ou concevoir des zones pour y disposer des mobiles home océaniens –autonome en eau et énergie- inspirés de l’esprit caravane du futur 100% écolo (ecocapsule de Nice Architects - Slovaquie), qui permettrait le développement du tourisme intra-calédonien et la mise en avant de la culture en zone coutumière avec des populations partie prenantes sur ce type de projet. Une fois encore c’est l’innovation technique et sociale qui permet de construire une offre différente et attractive. 8. Les mesures d’évaluation L’évaluation est essentielle, elle permet de vérifier l’adéquation et l’efficacité des politiques et programmes par rapport aux objectifs visés. Elle fait intervenir des données quantitatives et qualitatives. L’idéal serait d’avoir des indicateurs qualitatifs pour éviter de n’établir que les constats statistiques usuels (nombre de touristes, points de PIB, taux de fréquentation etc..), et obtenir des données sur la satisfaction touristique, ou encore l’impact de l’action publique (relations extérieures) sur le développement de l’image. Sachant que nous avons de gros progrès à effectuer sur la comptabilité statique pour faire ressortir la contribution du tourisme à l’économie, nous pourrions nous concentrer sur la mise en place de l’observation du compte satellite du tourisme (CST) pour bénéficier d’une meilleure vision économique du tourisme calédonien et donner des indications sur les défis auxquels sont confrontés les pouvoirs publics pour améliorer l’état de ce secteur. L’exemple australien sur les mesures d’évaluation en matière de tourisme (TIM- Tourism Impact Model) offre au travers de l’outil d’analyse coûts-avantages une méthode permettant aux autorités locales de percevoir l’incidence du tourisme à cette échelle locale. Dans le cas calédonien où les micro marchés sont multiples (Nord, Sud, loyauté) cette méthode serait certainement appréciable pour jauger des résultats à l’aune des dépenses engagées par les différents GIE tourisme. 22 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 CROISIERISTES UN MARCHE DE NICHE ? La progression continue des croisiéristes depuis 15 ans en NouvelleCalédonie fait de ce marché non plus une recette anecdotique pour la Nouvelle-Calédonie mais un réel marché en développement dont le potentiel n’est pas encore totalement exploité. Ce n’est plus le parent pauvre du tourisme. Hormis les statistiques délivrées par l’ISEE sur les dépenses des croisiéristes – 2 milliard CFP en 2014- il est difficile de mesurer l’impact réel des 421 000 visiteurs sur l’économie calédonienne. Leur nombre a été multiplié par 6 en 10 ans mais la dépense moyenne par touriste n’a presque pas varié en 10 ans et stagne autour de 4800 CFP par séjour/croisiériste. nombre de croisiéristes 450 000 421 636 400 000 385 925 350 000 300 000 277 941 250 000 235 684 200 000 150 000 100 000 50 000 Croisiéristes 183 245 152 250 131 231 124 467 118 898 77 11581 215 64 273 54 925 48 57950 671 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Même si aux dires des professionnels du secteur, la dépense des croisiéristes va essentiellement vers les excursions et transports (66%) et peu vers la consommation traditionnelle de commerce (29%) ou restauration (6%), il faut certainement chercher à 23 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 améliorer l’offre pour mieux susciter la demande plutôt que dévaloriser cette activité et ne pas l’exploiter. Les croisiéristes constituent un relais pour véhiculer l’image de la Nouvelle-Calédonie, à leur retour, et c’est lors de leur passage que l’envie de revenir doit naître. L’amélioration des comptes interviendra grâce aux deux leviers : • Augmentation du nombre de croisiéristes (objectif 1 million en 2017) • Augmentation de la dépense par croisiériste (amélioration de l’offre). Cependant une attention particulière sera portée aux impacts sociaux et environnementaux du développement des croisiéristes, car les paquebots sont de plus en plus imposants en nombre de passagers. A titre d’exemple, faire débarquer 4000 personnes à l’île des Pins qui ne compte que 2000 habitants n’est pas un acte anodin et doit être organisé, planifié et contrôlé ; Le plan stratégique de développement du tourisme qui comprendra un volet consacré à la croisière devra intégrer la gestion des impacts. 24 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 LES ACTIONS SELON LE MODELE Riva del Garda1 Recommandations pour l’action Les autorités nationales et autres parties prenantes peuvent aider les destinations et l’industrie du tourisme à améliorer leur compétitivité sur le marché mondial du tourisme au moyen de l’adoption de politiques, de pratiques et de programmes ciblés : i) Politiques et cadre institutionnel propres à créer un environnement favorable aux entreprises et donc à la croissance Ces politiques devraient inclure des politiques macroéconomiques et structurelles stables et bien conçues dans les domaines qui influent sur le développement durable du tourisme, c'est-à-dire notamment les domaines suivants : emploi et éducation ; petites et moyennes entreprises (PME) et l’entrepreneuriat ; développement durable ; transports et infrastructures ; développement local ; industries culturelles et créatives ; échanges et investissement ; sûreté et sécurité. Une gestion rigoureuse du secteur public et un système de gouvernance associant tous les acteurs devrait étayer le développement du tourisme et permettre de tirer pleinement parti de ses atouts et pour ce faire : Définir un cadre d’action global ; Promouvoir la cohérence de ce cadre d’action grâce à l’adoption d’une approche gouvernementale intégrée ; Encourager une culture de la coopération entre les acteurs du tourisme ; Instaurer une culture de l’évaluation des performances des politiques publiques et des programmes qui influent sur le développement du tourisme. ii) Programmes ciblés Les participants ont estimé que lorsqu’ils conçoivent des programmes ciblés et procèdent à des évaluations officielles de ces programmes, les autorités des pays membres et non membres de l’OCDE devraient s’interroger sur les 1 Les tendances et politiques du tourisme de l’OCDE 2010 (chapitre 2 - Tourisme 2020) 25 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 raisons de défaillance du marché et prendre en considération le principe de subsidiarité. Les programmes adaptés pourraient inclure : Des mécanismes de stimulation de l’innovation propres à encourager une croissance fondée sur la productivité et la qualité, qui viseraient à : Promouvoir le partage de pratiques innovantes en termes d’organisation, d’entrepreneuriat ou de formulation des processus (par ex. nouveaux circuits de distribution) en vue de mieux exploiter les capacités disponibles, d’améliorer la productivité de la maind’oeuvre et de rajeunir l’offre touristique (par ex. nouveaux produits). Encourager les PME à aligner leurs offres sur les attentes des consommateurs en assurant la promotion de normes de haute qualité de confort et de services grâce à des systèmes d’homologation. Faciliter la coopération, la création de réseaux et la constitution de grappes d’entreprises touristiques pour réaliser des économies d’échelle et de gamme. Améliorer et promouvoir l’attractivité des emplois dans le secteur du tourisme et à cette fin : Contribuer à améliorer le marché du travail du tourisme afin de créer des postes de travail attrayants. Renforcer la capacité entrepreneuriale/de gestion des PME du tourisme grâce des programmes d’aide et de formation adaptés. Promouvoir la formation et le développement des qualifications par le biais de l’éducation, de la formation professionnelle et du transfert de connaissances des établissements de recherche vers les professionnels. Encourager la formation de partenariats entre entreprises pour offrir de meilleures perspectives de carrière. Valoriser et promouvoir le caractère unique de chaque destination, et à cette fin : Concevoir des programmes à long terme visant à faire ressortir l’authenticité des expériences touristiques grâce à la préservation et à la valorisation des ressources naturelles et culturelles ainsi que des cultures locales. Apporter une aide aux destinations pour leur permettre de rajeunir leur offre touristique au moyen de mesures financières, réglementaires et techniques adaptées et instaurer un environnement favorable aux entreprises propre à attirer les investissements dans le secteur du tourisme. Positionner les destinations visées sur les marchés internationaux au moyen de nouvelles techniques de « branding » et d’efforts de promotion ciblés en vue d’attirer l’attention et d’attirer les visiteurs. 26 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 Assurer un développement du tourisme plus économe en énergie et plus durable, et à cette fin : Encourager les investissements dans les installations et les services de voyage et de tourisme économes en énergie afin de réduire le plus possible les coûts et d’améliorer la rentabilité des entreprises et des activités liées au tourisme. Réduire les déchets et la pollution en améliorant la gestion des ressources liées au tourisme: climat, eau, paysages et biodiversité. Atténuer les impacts des gaz à effet de serre en misant sur les progrès technologiques et faire jouer les mécanismes du marché pour l’aménagement d’infrastructures, d’installations, d’activités et de processus liés au tourisme. Réduire les obstacles au développement du tourisme et à cette fin : Poursuivre les réformes des services de transport aérien pour améliorer l’efficience et réduire les coûts, tout en préservant leur qualité et en développant les liaisons régionales et internationales. Apporter un soutien, en particulier dans les régions moins développées, aux investissements dans les infrastructures (aéroports, ports, réseaux d’électricité, d’adduction d’eau et d’assainissement) et dans les services connexes (communications, technologies) pour faire face aux besoins découlant de l’augmentation des arrivées de touristes. Éliminer les obstacles réglementaires et administratifs inutiles aux voyages et à la mobilité des touristes, et favoriser la simplification et l’harmonisation dans ce domaine. Renforcer les connaissances sur le tourisme et à cette fin : Concevoir et promouvoir un système d’information et d’outils statistiques (p. ex., Compte Satellite du Tourisme) couvrant tout l’ensemble des questions économiques, sociales et environnementales liées au tourisme, répondre à la demande des parties prenantes du tourisme et apporter un soutien aux entreprises et à la prise de décision. Sensibiliser les décideurs publics et autres parties prenantes à la nature de la contribution apportée par le tourisme à l’économie et à la société, et assurer une diffusion efficace des recherches et des informations auprès de ces derniers, par. ex., par le biais des réseaux TIC et de publications périodiques. 27 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 PRECONISATIONS Définir une politique touristique homogène, le cadre d’action global et le produit touristique calédonien Promouvoir la cohérence du cadre d’action grâce à l’adoption d’une approche gouvernementale intégrée. Créer un organe de décision unique de type AIDT (composé d’experts et professionnels du tourisme) et un comité de pilotage basé sur un partenariat public-privé. Evaluer les performances des politiques publiques et des programmes qui influent sur le développement touristique. Créer un observatoire du tourisme qui couvre l’ensemble des questions économiques, sociales et environnementales liées au tourisme Stimuler l’innovation en organisant le partage de pratiques innovantes (organisations, process, entrepreneuriat). Favoriser les e.circuits de distributions commerciaux (sites internet multilingues, plateforme de commercialisation mutualisée..) Faciliter la coopération, créer une grappe d’entreprises pour réaliser des économies d’échelle. Rendre plus accessible la Nouvelle-Calédonie (desserte aérienne régionale, éliminer les obstacles réglementaires- visas) Valoriser et promouvoir la destination calédonienne en s’appuyant sur la mise en valeur du capital naturel et culturel. Rendre visible la Nouvelle-Calédonie. Se servir du tourisme comme locomotive économique Structurer les produits (construire des hébergements de qualité sur l’ensemble du pays, professionnaliser les activités, améliorer l’offre de transport domestiques,) Cibler les marchés porteurs (Australie, Nouvelle-Zélande et Chine) et éviter la dispersion. 28 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 Promouvoir le tourisme vert et le tourisme en terre coutumière – Eco lodges, mobile home océanien Poursuivre l’optimisation du tourisme de croisière Continuer les efforts de formation sur les métiers du tourisme et les formations linguistiques 29 ETUDE DU MEDEF-NC TOURSIME en Nouvelle-Calédonie Réf : 2015-05 LE TOURISME EN CHIFFRES 2 014 Nombre d'arrivée Dépenses totales (en millions CFP) Dépenses moyenne en CFP Durée de séjour (moyenne) (1) (1) AUS et NZ =11j et métropole =32j 2 014 nombre d'emplois total de chambres disponibles nombre d'établissements taux d'occupation PIB(e) en millions CFP TOURISTES 107 187 20 774 135 971 20,2 CROISIERISTES 421 636 1 949 4 623 - Secteur tourisme 4 737 3 135 133 57% 30 000 30