Bilan de quatre années de surveillance sanitaire des cervidés
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Bilan de quatre années de surveillance sanitaire des cervidés
Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1993,12 (1), 169-170 Bilan de quatre années de surveillance sanitaire des cervidés en Nouvelle-Calédonie M. DESVALS, Ch. LAMBERT et H. LEROUX * La p o p u l a t i o n de cerfs rusa (Cervus timorensis russa), introduits de J a v a en Nouvelle-Calédonie, vers 1870, compte, en 1991, environ 120 000 sujets vivant à l'état sauvage et 12 000 vivant en élevages enclos. Le suivi vétérinaire constant de ces élevages, constitués par captures depuis 1987, et l'inspection en abattoir (4 000 animaux de 1987 à 1991) renseignent sur l'état sanitaire de la population d'origine sauvage. Les informations ainsi o b t e n u e s , ajoutées à celles issues de la surveillance z o o sanitaire globale du Territoire, sont résumées ci-après. - La Nouvelle-Calédonie est i n d e m n e de toute maladie de la Liste A de l'Office international des épizooties. - Parmi les maladies de la Liste B, la dermatophilose n'est pas reconnue chez le cerf, la paratuberculose y est rare (aucun cas clinique ; prévalence sérologique de 0,62 % par fixation du complément) et la leptospirose, quoique répandue (prévalence sérologique de 35 % p a r micro-agglutination-lyse ; sérotypes hardjo, pomona et autumnalis dominants) n'a pas d'expression clinique reconnue chez le cerf. D e même; la rhinotrachéite infectieuse bovine n'est reconnue que sérologiquement dans cette espèce (prévalence de 33,3 % par séroneutralisation). Les autres maladies p o u v a n t affecter les r u m i n a n t s (dont rage, brucellose et tuberculose bovine) sont absentes du Territoire. - Le coryza gangreneux est absent et la maladie des muqueuses n'a pas d'expression clinique (prévalence sérologique de 3,1 % par séroneutralisation). - La pathologie parasitaire est limitée, à ce jour, à un foyer de moniéziose (Moniezia expansa) affectant des faons d'élevage, les animaux sauvages étant très peu parasités. A p r è s 400 suivis coproscopiques individuels, 200 dissections d e p o u m o n s et 50 autopsies, il apparaît que Dictyocaulus viviparus est exceptionnellement présent (quelques larves) et Elaphostrongylus cervi absent chez le cerf calédonien ; ces résultats sont confortés par l'inspection des carcasses à l'abattoir. La tique Boophilus microplus, espèce tropicale de cervidés. parasite majeur des bovins, infeste r a r e m e n t cette D e fait, la pathologie de C. t. russa en Nouvelle-Calédonie est principalement liée au stress (cumulation de déficit alimentaire et d'aléas climatiques tels que cyclones ou * Direction du développement rural, B.P. 2386, Nouméa, Nouvelle-Calédonie. 170 inondations) et probablement à certaines carences (zinc, cuivre, cobalt) curables par apport de ces oligo-éléments. Le cerf C. t. russa a trouvé en Nouvelle-Calédonie un milieu très favorable à son expansion ; on peut penser que le bon statut zoo-sanitaire général du Territoire, protégé par son insularité et par le contrôle des importations, n'y est pas étranger.