Fichier PDF | Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte

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© Gérald MERCIER - 2007
LE 18 BRUMAIRE DE LOUIS BONAPARTE - Marx
• Chapitre 1
Les événements et les personnages historiques surviennent deux fois, selon Hegel. Marx
précise qu!une fois comme grand et une seconde comme misérable. L!Histoire recelle de
nombreux exemples, parmi lesquels Napoléon Bonaparte et Louis Bonaparte, l!”idiot”.
L!Histoire se répète ; entre répétition et parodie : Cf. Révolution de 1848-1851
Pour Marx, les Révolutionnaires de 1789 et Napoléon Bonaparte contribuèrent à l'émancipation et à la création de la bourgeoisie : Chasse de la féodalité des uns et instauration du
libéralisme de l!autre.
Tant que le spectre révolutionnaire français existait, le peuple de France ne pouvait se
défaire des souvenirs Napoléoniens. D!où Louis Bonaparte en politique.
La Révolution de 1848-1851 était un échec prévisible.
Trois périodes :
- Période de Février (24/02/1848-4/05/1848) : Chute de Louis-Phillipe, prologue de la Révolution. Gouvernement provisoire (gouvernement de février), réformes électorales : Chacun y avait sa place (prolétariat, bourgeoisie etc…)
- Période de la constituante (4/05/1848-28/05/1849) : La république bourgeoise se mettait
en place. La révolution prolétaire du 15 mai 1848 n!y changea rien. Le prolétariat fut
écarté de la scène politique. Pour Marx, monarchie bourgeoise = république bourgeoise.
- Insurrections de Juin : Le prolétariat se révolta, seul contre toutes les autres classes.
Nouvel échec.
Toutes les classes et tous les partis s!unirent contre les prolétaires “socialistes” et “communistes”, afin “sauver la société” de la “propriété, famille , religion et ordre”.
Pour Marx, les insurrections de juin montrèrent que le dilemme n!était plus entre république et monarchie mais…
• Chapitre 2
Les journées de juin marquèrent la suprématie de la bourgeoisie républicaine, déjà présente sous la monarchie constitutionnelle de L.P. comme opposition républicaine officielle.
Cette faction bourgeoise républicaine agissait par intérêt personnel, nationaliste et anti socialo-communiste.
Lors de la première réunion de la commission exécutive du gouvernement provisoire, les
socialistes furent exclus. Suite aux insurrections de juin, les républicains purs - Le National
- exclurent les démocrates et les républicains petits-bourgeois.
Les républicains purs obtinrent le pouvoir.
Finalement, les républicains bourgeois le récupèrent suite au aux émeutes prolétaires anticapitalistes. Ironie du sort ! “Mais elle fut [...] contre le capital”(P. 191).
La domination sans partage des républicains bourgeois dura du 24 juin au 10 décembre
1848 : Mise en place d!une nouvelle constitution, réforme électorale, proclamation du droit
inaliénable du citoyen français : libertés créées par la bourgeoisie, pour cette dernière, et
conservées précieusement en en privant les autres classes ; “Ainsi, tant que [...] réduite à
néant” ; et mise en place d!un état de siège à Paris puis dictature de Cavaignac.
La constitution républicaine, inviolable avait cependant une faiblesse : L!assemblée pouvait destituer le président par voie constitutionnelle alors que le contraire ne fut pas possiLE 18 BRUMAIRE DE LOUIS BONAPARTE- Marx
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ble. L!assemblée avait ainsi toute puissance législative, elle occupait le devant de la scène
politique alors que le président avait toute puissance exécutive, il vivait caché au ChampsElysée.
La constitution était amenée a disparaître.
Le 10 décembre 1848, élection de Louis Napoléon Bonaparte à la présidence. Ce fut la fin
de la constitution (Election de Bonaparte anticonstitutionnelle car il n!était plus en possession de la citoyenneté française ; Art. 44) et de la dictature de Cavaignac, de la république
bourgeoise et ruine de ses acteurs. Son élection résulta de la révolte de la campagne
(paysans) contre la ville auquel s!était associé l!armé et la grande bourgeoisie. La petite
bourgeoisie et les prolétaires voulant donner châtiment à Cavaignac.
Du 20 décembre 1848 au départ de la constituante ce fut l!entante entre Bonaparte, les
royalistes du parti de l!ordre et de la grande bourgeoisie. Une situation vite remise en
cause après la dissolution de l!assemblée constituante, en janvier 1849. Impossibilité de
voter les lois organiques complétant la constitution et souhaitées par les royalistes.(P. 203)
[ATTENTION RE.]
• Chapitre 3
Le 28 mai 1849 : Réunion de l!Assemblée Législative ; 2 décembre 1851: Dissolution. Entre ces deux dates, la République Constitutionnelle ou Parlementaire.
Durant la Révolution française, chacun des partis s'appuyait sur le plus avancé et l!éliminait : Ligne ascendante.
Durant la révolution de 1848, chaque parti regimbe contre celui qui le pousse en avant et
s!appuie sur celui qui le tire en arrière : Ligne descendante.
La nouvelle république fut une période confuse, faite de paradoxes politiques. Les Bonapartistes étaient arrivés au pouvoir grâce au parti de l!ordre (coalition orléanaise et légitimiste, royalistes). Les bonapartistes arrivèrent comme “mauvaise queue du parti de l!ordre”. Il obtinrent cependant une certaine légitimité électorale et historique. L'opposition
majoritaire était la Montagne (sociaux démocrates). Les républicains purs étaient marginaux (50 Dep.). La Montagne avait un certain succès. Elle remporta les élections départementales et tira profit des collisions de la coalition royaliste et du parti de l!ordre avec
Bonaparte.
Cette période républicaine fut une énième lutte entre républicains et royalistes, entre absolutisme et liberté. La différence entre Orléanais et Légitimistes résidait dans leurs conditions matérielles d'existence : Le capital pour les Orléanais, la propriété foncière pour les
légitimistes. Bien que leurs principes étaient les mêmes, leurs intérêts particuliers les faisaient diverger. Ils étaient issus de la bourgeoisie. (foncière et capital aux mains de bourgeoisie). Une bourgeoisie se cachant derrière l!étiquette royaliste pour défendre ses intérêts. Cependant, quand son pouvoir était menacé, elle agissait en bon républicain.
La bourgeoisie profita de la république parlementaire pour exercer un pouvoir absolu plus dur que la restauration et la monarchie de juillet - sur les autres classe.
Le parti social démocrate était une coalition de petits bourgeois et de prolétaires. Ils formèrent une alliance avec les socialistes (février 1849 ; magouille ; P.214). Leurs revendications se tournaient vers la démocratie. Les petits bourgeois tentaient évidement d!aboutir
sur les intérêts égoïstes de leur classe.
En juin 1849, la bourgeoisie voulait venir à bout des petits bourgeois démocrates. Elle décida de les provoquer : L!exécutif bonapartiste allié au Parti de l!Ordre viola la constitution
(bombardement de Rome, Cf. P. 216). La montagne décida de défendre la constitution par
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tous les moyens. Le 11 juin 1849, elle prit les armes, le 12 elle quitta le parlement et le 13
l!état de siège était décrété à Paris et à Lyon. L!émeute du 13 juin ne fut qu!une procession pacifique. Le Parti de l!Ordre la transforma en un “second Austerliz”. La Montagne fut
brisée alors qu!elle était à son apogée. Elle fut bien naïve pensant que l!armée, électrice
sur son nom, combattrait pour elle. Trop sur d!elle, elle crut, en défendant “le peuple” que
sa victoire serait assurée. Après tout, elle avait elle aussi déjà violé la constitution.
Le 13 juin fut aussi la victoire de Bonaparte ; la montagne voulant sa défaite. En bombardant Rome, il gagna le clergé.
Le parti de l!ordre était tout puissant à l!Assemblée Nationale. De mi-août à mi-octobre
eurent lieu les vacances parlementaires.
Durant ce temps, un seul homme, en la personne de Louis Bonaparte, fut à la tête de la
république. Le parti de l!ordre commençait sa division. Un tableau (P. 225) laissant présager le coup d!état du 2 décembre 1851.
• Chapitre 4
Mi octobre 1849, eu lieu la rentré parlementaire. Le premier novembre 1849, Bonaparte
renvoya le ministère Barrot-Falloux (parti de l!ordre). Bonaparte ne se cachait plus derrière
le parti de l!ordre :
Suite à une lettre de Bonaparte, le parti de l!ordre étouffa avec des exclamations d!incrédulité et de mépris l!idée que les idées de Bonaparte puissent avoir une quelconque signification politique
Un jour Barrot fit entendre des paroles d!indignations contre les “intrigues abominables qui
se tramaient dans l!entourage immédiat du président”.
Autant de raisons justifiant le renvoi du ministère Barrot-Falloux.
Cet événement marqua un tournant décisif : Le parti de l!ordre perdit une position indispensable au maintien du régime parlementaire.
Un nouveau ministère fut nommé : Le ministère Hautpoul, comprenant le juif Fould, haut
financier nommé au finances publiques qui investissait les fonds Français dans les actions
boursières bonapartistes. Par ailleurs Carlier fut nommé préfet de police de Paris.
Cette période parlementaire (jusqu!à mars 1850) fut marquée par le vote de deux grandes
lois : Rétablissement de l!impôt sur les boissons et l!abandon de l!incroyance dans l!instruction publique. Le but recherché par Orléanais et Légitimiste était d!unir les moyens
d!asservissement de la monarchie de juillet de la restauration afin de garantir leur règne
commun. Les paysans, écrasés par la fiscalité, s!agitaient : Répression. Les villes s!agitaient elles aussi, provoquant plus que ne détruisant.
Les échanges parlementaires bourgeois furent bien plats ! Ils se qualifiaient sans cesse de
“socialiste” sur des idées autrefois jugées comme “libérales”. Pour maintenir sa puissance,
la bourgeoisie devait se protéger du danger de sa propre domination. Le calme au parlement était une priorité.
Bonaparte cherchait une certaine popularité, faisant ressortir son opposition à l!égard de
l!Assemblée nationale : Prêt d!honneur aux ouvriers et relèvement de solde de 4 sous par
jour pour les sous officiers. L!Assemblée nationale doutait.
Les élections du 10 mars 1850, complétant les sièges vacant du 13 juin 1849 furent marquaient par la victoire de la Montagne. Bonaparte fut contraint de s!effacer une nouvelle
fois derrière le parti de l!ordre. Ce dernier ne saisit pas l!occasion pour prendre le pouvoir.
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Les chefs démocrates avaient tout fait pour embrouiller le peuple parisien (mars, avril
1850). La majorité parlementaire comprenant les faiblesses de son adversaire fit adopter
le 31 mai 1850 une nouvelle loi électorale (3 ans au lieu de vote) suivie d!une loi sur la
presse (faisant disparaître les journaux révolutionnaires non bourgeois). L!année 1850
étant industriellement et commercialement prospère, le prolétariat parisien se résigna à ce
que le processus historique se déroula une fois de plus par dessus sa tête. En supprimant
le suffrage universel, la bourgeoisie garantissait sa domination sur les autres classes. Son
pouvoir ne dépendait plus du suffrage universel législatif (qui lui devenait de moins en
moins favorable). Elle réussit à ramener indirectement l'élection du président de la république entre les mains de l!assemblée nationale. (P.239).
• Chapitre 5
Bonaparte bénéficiait, par la constitution, de 6 000 F de traitement. Il réussit à en obtenir
le double, six mois après sa prise de pouvoir.
Suite aux événements du 31 mai 1850, Bonaparte réclama à l!Assemblée nationale une
liste civile de 3 millions de francs. Il négocia ainsi son silence sur la profanation de la souveraineté du peuple par l!Assemblée nationale : 3 millions de voix populaires écartées = 3
millions de franc ! L!Assemblée nationale refusa cette liste civile mais accorda un supplément unique de 2 160 000 F.
Du 11/08/1849 au 11/11/1850 : Vacances parlementaires. Bonaparte, populiste, jouait la
comédie auprès des classes populaires. Il s!appuyait sur la société du 10-Décembre, faite
de voleurs et de tricheurs (populaires). (P.242)
“La société du 10-Décembre devait rester l!armée privée de Bonaparte jusqu!au jour ou il
réussit à transférer l!armée officielle en une société du 10-Décembre. Pour cela il usait de
clientélisme avec les officiers, les sous officiers et les troupes.
Un jour, le commissaire de police Yon, informa la commission permanente de l!assemblée
nationale qu!une section du 10-Décembre avait décidé d'assassiner le général Changarnier et Dupin, le président de l!assemblée. Une enquête parlementaire sur la société 10Décembre fut diligentée.
Le 12 novembre 1850 - jour de la rentrée parlementaire - Bonaparte fit passer un message
hypocrite à l!Assemblée nationale, appelant au calme, à la sérénité et à la non violence.
(P.248). Le parti parlementaire (paralysé !) laissait maintenant faire Bonaparte, ne voulant
pas répondre en parlant de “guerre” au message de “paix” de ce dernier. L!Assemblée nationale fut bien calme durant la période Novembre-Décembre 1850, évitant, réprimant
(Yon renvoyé) toute lutte avec le pouvoir exécutif.
Le 20 décembre 1850, Pascal Duprat interrogea le ministre de l'intérieur sur la loterie des
lingots d!or, une nouvelle escroquerie de Bonaparte. Il s!agissait d!une loterie sensée être
destinée au transfère en Californie des vagabonds parisiens. Non seulement Bonaparte
remportait tous les bénéfices, mais il fabriquait des faux billets. Bonaparte violait ainsi le
code pénal. Le parlement ne dit mot (faiblesse, corruption ?).
Changarnier fut destituait (enfin !) de ses fonctions militaires (I DM et Garde N) le 12 janvier 1850. L!Assemblée bourgeoise ne prit la peine de défendre ce fidèle. La bourgeoisie
était ainsi déchue de sa vocation à régner (elle livra l!armée à l!exécutif). Bonaparte avait
la main mise sur l!armée.
En janvier 1851, la lutte entre PO (parti de l!ordre) et exécutif était ouvertement déclarée.
Avec un parlement sans arme, à l!image d!un parlement d!Ancien Régime. (P.258). Le PO
avait même perdu sa propre majorité parlementaire autonome. Suite à l!examen en commission extraordinaire des procès verbaux de la commission permanente de l!Assemblée,
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seul un simple vote défiance put être adopté, le 18 janvier 1851. Ce vote fut inutile car il
ne put atteindre le destituteur de Changarnier ! Le ministère atteint par ce vote dut démissionner. Bonaparte, face à la situation parlementaire (absence de majorité) nomma un ministère de transition (commis et scribes), véritable marionnette pour parlementaires. Bonaparte menait l!Assemblée nationale en bateau. Mais la crise économique du printemps
1851 et la réclamation bourgeoise (non Parl.) d!un gouvernement fort poussèrent Bonaparte à restaurer, en avril 1851, le ministère du 18 janvier, renforcé d!un homme défié par
l'ancienne Assemblée constituante. [Ironie de Marx sur la victoire parlementaire du 18 janvier (P.263).].
Ce fut Changarnier, suite à un entretien avec l!exécutif, qui annonça la mort de l!Assemblée nationale aux chefs du PO.
• Chapitre 6
Le 28 mai 1851, l!Assemblée nationale devait se prononcer sur la continuité ou la révision
de la constitution. De leur coté, les bonapartistes souhaitaient abroger l!article interdisant
la réélection de Bonaparte. Les républicains ne voulaient, quant à eux, pas réviser la
constitution, ce qui aurait été une conjuration contre la république. Le parti de l!ordre était
une nouvelle fois divisé, prit entre fin du statu quo et échec constitutionnel par veto républicain. Seul la république parlementaire permettait une entente entre Orléanistes et Légitimistes. Une révision constitutionnelle posait la question de leur unité, les deux fractions
royalistes ayant leurs propres intérêts particuliers. L!idée d!une fusion entre Orléanistes et
Légitimistes faisait son chemin au fur et à mesure que la question de la révision constitutionnelle se posait. Ce fut l!Orléaniste Salvandy qui se jeta aux pieds d!Henry V (bourbon).
En somme une fusion imaginaire, ni plus ni moins que l!abdication (et ses conséquences)
volontaire des Orléanistes. Le PO fut brisé. Les deux grandes factions se décomposèrent
à leur tour. La révision constitutionnelle fut rejetée (juillet 1851).
L!aristocratie financière soutenait l!ordre, qu!elle voyait en l!exécutif, en Bonaparte.
Il y eu une citions entre la bourgeoisie et ses représentants parlementaires. Elle exhortait
le parlement de mettre fin à ses luttes contre l!exécutif ; soit pour le maintien du dynamisme économique, soit pour mettre fin à la crise économique du printemps 1851. C!est
ainsi que le statu quo, la non révision fut votée. La bourgeoisie extra parlementaire se
rangeait derrière Bonaparte, condamnant toute attaque (presse ?!) contre l!exécutif ; elle
souhaitait ainsi la domination de sa propre classe.
La crise économique de 1851 prit fin à la mi-octobre 1851. La bourgeoisie trouvait en cette
crise des raisons purement politiques (lutte parlementaire, instabilité gouvernementale,
etc.), alors que tant l!Angleterre que la France furent touchées par une crise comercialoindustrielle. Commerciale en Angleterre, elle fut industrielle en France. Les vraies raisons
résidaient dans l!importance des stocks (avec exposition universelle) auxquelles s!ajoutaient les spéculations sur la laine et le coton. (hausse puis baisse subite des cours). Les
influences locales françaises dans cette crise ne furent que des préjugés de la bourgeoisie.
La prorogation constitutionnelle de Bonaparte n!aurait pas lieu.
Le coup d!état du 2 décembre 1851 fut prévisible dés 1849, un mois après l!élection de
Bonaparte. Entre 1949 et 1851, la menace d!un coup d!état planée, enflant sans cesse.
Ainsi, la réussite du coup d!état de Louis Bonaparte résidait dans le fait qu!il se fit aux vus
et aux sus de l!Assemblée nationale, de tous, comme étant une évolution logique de la
situation.
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En octobre 1851, un nouveau ministère fut nommé : Le ministère Thorigny. Il accompagnait la requête d!abrogation de la loi du 31 mai 1850 et de rétablissement du suffrage
universel. Ce fut un ministère faible pour des mesures fortes : Le but étant de tout obtenir
contre le parlement.
Les mesures proposaient par le nouveau ministère furent repoussées. Bonaparte enfonçait ainsi un peu plus le parlement ; ça mort approchait.
Le coup d!état de L. Bonaparte ne ressemblait en rien à ceux des anales de l!histoire universelle. Ce fut celui d!un brigand, d!un voleur : Il soudoya l!armée après avoir volé la
Banque de France. Les parlementaires les plus dangereux furent mis sous contrôle. Paris
et le parlement furent occupés (nuit du 1 au 2 décembre 1851). La dissolution de l!Assemblée nationale fut annoncée à l!aube. Les parlementaires (majoritérement Légitimistes et
Orléanistes) récalcitrants furent envoyés en prison. Fin de la Révolution de Février, du
parti de l!ordre et de l!Assemblée législative.
[Récapitulatif des événements historiques P. 289, 290, 291.]
• Chapitre 7 : Chapitre de conclusion.
Si les république sociale (prolétaire) et démocrate (petits bourgeois) ont subi des défaites,
la république parlementaire (bourgeois-royalistes) a, quant à elle, sombré. La bourgeoisie
qui avait combattu le prolétariat, se retrouvait à son tour combattu par Bonaparte ; de la
même manière.
Le but de la révolution de février fut de renverser la dynastie Royalo-bourgeoise Orléaniste. Chose faite ; non en février 1849 mais en décembre 1851.
--> Le 2/12/1851 fut en quelque sorte une victoire du socialisme car il marquait la chute
“définitive et complète” de la bourgeoisie (selon Guizot). Face à cette situation, le prolétariat ne se révolta pas car toute révolte de sa part aurait rendu une nouvelle vigueur à la
bourgeoisie, la réconciliant avec l!armée afin de combattre le prolétariat.
--> En réalité le 2/12/1851 marquait la victoire de l!exécutif sur le législatif, la victoire de
Bonaparte.
La France échappa au despotisme d!une classe que pour retomber dans celui d!un individu. Toutes classes, impuissantes et muettes, sont à genoux devant la crosse de fusil. Les
différentes révolutions françaises contribuèrent à la construction d!un état français centralisé.
Bonaparte représentait les paysans à parcelles. Une masse énorme, frustrée durant trois
ans par les élections (faussées par les villes). Malgré l'absence de lien social et d!organisation, les petits paysans formaient une classe sociale a part entière, opposée aux autres.
Ils croyaient au miracle Bonaparte. Ce fut elle qui réussie à anéantir la bourgeoisie. L!intérêt des paysans ne concordait plus avec celui de la bourgeoisie et du capital. Il s!y opposait.
Les “idées napoléoniennes” réapparurent avec l!arrivée de L. N. Bonaparte au pouvoir :
- Une énorme bureaucratie bardée de gallons et bien nourrie.
- La domination des prêtres comme un moyen de gouvernement (surveiller les ennemis
bonapartistes à la campagne).
- Prépondérance de l!armée.
Bonaparte menait une politique de populiste. Il voulait apparaître comme le bienfaiteur de
toutes les classes. Il donnait donc à l!une en prenant à l!autre, reprenant à l!autre ce qu!il
donnait à l!une. Il volait à la France pour donner à la France, empochant les pourcentages
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des transactions. La France avait un voleur à sa tête. Les institutions publiques se changèrent en institutions du trafic. Bonaparte produisit l!anarchie au nom de l!ordre.
[Voir notice 1.2 de la page 314.]
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