Le Monument aux morts de la 4e Division australienne, Bellenglise

Transcription

Le Monument aux morts de la 4e Division australienne, Bellenglise
Le Monument aux morts de la 4e Division australienne,
Bellenglise
Le Chemin de mémoire australien permet aux visiteurs de mieux comprendre la part
qu’a jouée l’Australie dans l’effort de guerre allié sur le Front occidental durant la
Première Guerre mondiale, et à découvrir les récits de soldats ayant combattu à cet
endroit. Il propose à cet effet douze sites, de Passchendaele en Belgique à divers
lieux où la Force impériale australienne a mené ses derniers combats en France,
autour de Péronne en 1918.
Ce bref enregistrement audio traite de l’un des douze emplacements du Chemin de
mémoire australien. Des informations sur les douze emplacements sont disponibles
au téléchargement depuis le site ww1westernfront.gov.au.
À cet endroit précis, votre guide personnel : Le Monument aux morts de la 4e
Division australienne, Bellenglise
Pour les hommes de la 4e Division australienne, c’est sur une colline au nord du
village français de Bellenglise que la guerre prit fin et c'est donc cet endroit qui fut
choisi pour ériger le monument aux morts de cette Division. Il s'agit d'un lieu isolé,
peu fréquenté par les Australiens visitant les champs de bataille. La Division
envisagea d’abord d’autres emplacements pour le monument, comme Dernancourt
où, en avril 1918, elle mit fin à l'avancée de forces allemandes bien supérieures en
nombre à ses propres effectifs ; ou même Pozières où, en août 1916, elle subit de
lourdes pertes. Mais Bellenglise fut choisie car, selon la Division elle-même, c'est « le
point culminant des efforts de la 4e Division australienne durant la guerre [mais] aussi
le théâtre d'une opération très réussie qui se déroula du 18 au 24 septembre 1918 ».
Pour la 4e Division du 48e Bataillon d'infanterie australienne, la guerre commença en
mars 1916 en Égypte et se termina à Bellenglise. C’est en Égypte que le bataillon fut
formé autour de quelques vétérans de Gallipoli et de nouvelles recrues venant
d'Australie : des hommes décrits par l’aumônier et historien de division William
Devine dans son livre intitulé « Histoire d’un Bataillon » comme « un groupe
d’hommes en grande majorité formé de paysans, [...] durs à la tâche [...] dont
certains, même formés, étaient peut-être des soldats médiocres, mais dont très peu
s’avérèrent mauvais combattants ».
Comme le rappelle la plaque du monument aux morts, la quatrième Division participa
à la plupart des grandes batailles de la Force impériale australienne sur le Front
occidental. En chemin, 860 hommes du 48e bataillon périrent, la plupart tués au
combat ou morts des suites de leurs blessures. Les derniers dix-huit soldats qui
devaient mourir périrent près de Bellenglise entre le 18 et le 24 septembre 1918, au
cours de leur dernière mission, la célèbre Bataille de la ligne Hindenburg. Pour
Devine, « savoir que ces hommes sont tombés si près de la victoire finale en fait un
moment particulièrement poignant ». L’un d’eux était le soldat de deuxième classe
Nathanial Lunt, considéré par Devine comme le héros « de nombreux combats, sur
le front comme en dehors » et qui donnait « presque autant de fil à retordre à ses
amis qu’à l'ennemi ». Un autre de ces soldats de seconde classe était James Woods,
qui fut officiellement décoré. Tous deux participèrent à la prise d'un tronçon de la
ligne de résistance se trouvant au-delà du pont à droite du monument, de l’autre côté
de l'autoroute A26, à environ un kilomètre à gauche, dans l’axe des éoliennes qui se
trouvent là aujourd’hui.
Une faction britannique, plus loin au sud, échoua dans ses efforts pour prendre cette
zone critique du flanc droit de la 4e Division. Le soldat de seconde classe James
Woods, menant une patrouille partie en éclaireur afin de découvrir ce qui se passait
dans le secteur, s’empara par la force d’un poste allemand dans une tranchée de
première ligne et résista ensuite à un tir offensif de grenades jusqu'à l'arrivée des
renforts. Tout au long de la nuit, le 48e bataillon se battit contre les forces allemandes
pour conserver la tranchée et c’est là, selon Devine, que la « lutte dans les ténèbres
fit perdre toute dignité à la bataille et devint plus primitive et sauvage que jamais ».
Quelque part dans cette tranchée, Lunt fut tué. Woods, quant à lui, survécut et reçut
la Croix de Victoria pour son exceptionnelle bravoure. À l'aube, l'ennemi était
repoussé en bas de la pente, et 48 heures plus tard, le poste était définitivement
saisi. Les combats prirent fin pour le 48e Bataillon et la 4e Division. Les bataillons
d'infanterie de la Division se replièrent fin septembre 1918, après cette grande
bataille qui fut leur dernière sur le Front occidental.