Helen Zughaib, ambassadrice picturale du Liban et de la bannière
Transcription
Helen Zughaib, ambassadrice picturale du Liban et de la bannière
Les Libanais dans le monde lundi 12 mars 2012 Helen Zughaib, ambassadrice picturale du Liban et de la bannière étoilée 5 Art Peintre de visions antichoc des civilisations, Helen Zughaib est aujourd’hui un symbole américain de la coexistence harmonieuse. WASHINGTON – d’Irène MOSALLI À l’issue de sa visite officielle à Washington, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, s’est vu offrir par le président Barack Obama une peinture signée Helen Zughaib. Intitulée La Prière de minuit, elle donne à voir un alignement de mosquées, à dominante vert et bleu, paisiblement imbriquées les unes aux autres et s’étirant en hauteur. Récemment, en se rendant en visite officielle au Maroc, la secrétaire d’État, Hillary Clinton, avait dans ses bagages une toile de cette même artiste, dédiée au roi Mohammad VI. Cette fois, c’est le monument de George Washington, un obélisque, qu’elle a entièrement couvert de motifs géométriques, style mosaïques. Une autre de ses œuvres avait fait le chemin inverse : elle avait été présentée par l’ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri, à George W. Bush, alors locataire de la Maison-Blanche. Ici, c’est Reconciliation, une mosquée accolée à une église et traitée dans les tons ocre et brun. Américaine d’origine libanaise, Helen Zughaib a placé l’esthétique harmonieuse de sa culture initiale dans le cadre américain aux angles aigus, pour mieux effecteur son transfert d’un monde à l’autre. Deux mondes actuellement en plein télescopage qu’elle tempère par ses compostions à la fois architecturales et très finement ouvragées et sa palette optimiste. Il y a donc chez elle les structures formelles orientales, les délicates touches des enluminure, et des miniatures persanes et des éléments du patrimoine : le tout ordonné dans une épure moderniste. En bref, elle s’est imposée par des visions anticoup de poing, mais reflétant la compréhension de l’autre à travers ses différences. La diplomatie visuelle Elle a cultivé cette tendance dès ses débuts (1996), et elle est devenue aujourd’hui la parfaite illustration du concept de ce dialogue entre les peuples privilégiés par les leaders du pays de l’Oncle Sam. Ainsi, ses œuvres ont constitué le cadeau symbolique par excellence. Helen est de père libanais, Elia Zughaib (originaire de Zahlé et de Choueir), et de mère américaine, Georgia Hannett. La famille, qui avait quitté le Liban en 1975 (en principe pour une semaine), avait transité par Athènes et Paris, avant de se retrouver aux USA, où elle y est toujours. Pour Helen, cela a été d’abord des études à l’Université de Syracuse ensuite au College of Visual and Performing Art et Northeast London Polytechnic School of Art. Puis, retour aux ÉtatsUnis, où, sans avoir fait aucun crochet par Beyrouth ou un autre lieu de la région, elle en magnifie dans ses gouaches le mouvement, l’esthétique, le rythme et les couleurs, sur un mode compréhensible par tous. Pour mieux dire que la beauté pèse dans la balance de ces pays tant assimilés à la violence. Elle retrouve l’importance de ces messages dans un programme, mis sur pied par le dépatement d’État et intitulé « Visual Diplomacy ». C’est là une initiative lancée par J. F. Kennedy, qui voulait marquer la présence américaine à l’étranger via sa créativité artistique, notamment en ornant les murs des ambassades américaines de tableaux du cru. Aujourd’hui, on retrouve des toiles d’Helen Zughaib dans les ambassades américaines de Port Louis, Managua, Brunei, au siège de l’OTAN à Bruxelles. En 2008, elle avait été également nommée « envoyée culturelle des ÉtatsUnis » à Ramallah où, durant deux mois, elle avait animé des ateliers de peinture, et l’année suivante elle avait été chargée de donner des conférences à l’Université de Berne. Entre-temps, son travail a fait l’objet d’un grand nombre d’expositions et d’acquisitions, notamment par la librairie du Congrès qui a choisi « Un tapis de prière pour l’Amérique ». Elle n’est revenue au Liban qu’après une absence de plus de trente ans et elle a exposé une série de toiles à la galerie Agial ayant pour thème « Retour et départ à nouveau ». Où qu’elle soit, elle arrive toujours à prendre le pouls du monde arabe, telle cette nouvelle toile dédiée au printemps arabe : la silhouette d’une femme voilée, comme découpée dans un tissu fleuri à fond noir, se détache sur une version de ce fleuri mais sur fond blanc. Ou la sortie vers la lumière. Ce n’est pas la politique qui intéresse cette peintre, mais la manière de l’aborder avec un œil pictural fédérateur. Une vision qu’on est ensuite libre de voir ou de ne pas voir. Le grand clin d’œil au Liban : une série de gouaches intitulée « Hakawati » et inspirée par les souvenirs de la saga familiale (qui n’en a pas une) égrenée par son père. Elle croquait ses réminiscences au lieu de lui présenter un micro. « Reconciliation » : le cadeau de Saad Hariri à George W. Bush. Les cadeaux officiels US La vision du printemps arabe, ou la sortie vers la lumière. Dans un documentaire intitulé À l’intérieur du département d’État, diffusé par la chaîne de télévision National Geographic, la caméra s’est braquée sur La chambre aux cadeaux. Sur des étagères en métal sont rangés des centaines de présents (dont la toile d’Helen Zughaib destinée au roi du Maroc) que la secrétaire d’État, Hillary Clinton, présenterait à des dignitaires étrangers. Le directeur des lieux explique : « Nous choisissons des cadeaux qui sont représentatifs de la culture de notre peuple. » Notamment cette culture ouverte à celles venues d’autres horizons. Ces cadeaux ne doivent pas dépasser la somme de 1 500 dollars. Pour ce qui est des responsables Les Libanais de France se regroupent Social À mesure que la guerre s’intensifie une fois de plus au ProcheOrient et que le Liban se transforme à nouveau en terre de refuge, la volonté des Libanais dans le monde de se regrouper se concrétise à travers de multiples activités. Voici certaines de leurs activités en France. Forts de leur expérience de la récente guerre du Liban, les émigrés libanais sont nombreux à s’engager dans des missions basées sur les échanges interculturels et interprofessionnels, avec comme mots d’ordre l’indépendance et l’extension à tous les continents. À Paris, deux grands dîners se sont tenus, les 28 janvier et 3 février, au Cercle de l’union interalliée, au cours desquels les informaticiens, représentés par l’Association franco-libanaise des professionnels de l’informatique (AFPI), qui fête ses 20 ans, et les financiers, membres de la jeune association Life, très active à Londres et à Paris, ont échangé des propos enthousiastes quant à la nécessité de se rassembler pour une meilleure synergie entre le Liban et les pays d’émigration. Côté AFPI, Georges Mokhbat et Zahi Moussalli ont dressé le bilan de leur action avec quelques pointes d’humour, et la danseuse-chorégraphe Soraya Baghdadi et sa troupe, accompagnées par les musiciens de Imad Morkos, ont offert un spectacle. Pour ce qui est de l’association Life, plusieurs interventions de haut niveau ont eu lieu en présence des fondateurs et responsables Paul Raphaël, Maha Heneiné, Maha Dib-Nunez, Charles Simon-Thomas, Carlos Heneiné, François Khayat, Hady Farah et Laurent Hawat. Soutenus par les grandes sociétés libanaises, ces événements parisiens se déroulent avec le concours régulier des officiels : l’ambassadeur du Liban, Boutros Assaker, l’ambassadrice du Liban à l’Unesco, Sylvie Fadlallah, le directeur de l’Office du tourisme, Serge Akl, et le directeur de la Chambre de commerce franco-libanaise, Pierre Rozek. D’autres associations très actives étaient présentes, notamment l’Association médicale franco-libanaise, l’Association pour la sauvegarde du patrimoine de Tripoli, l’Association libanofrançaise des étudiants à Lyon Lors du dîner de gala de l’AFPI le 28 janvier à Paris (à partir de la gauche) : Maha Heneiné, Nayla Tabet, Charles et Micha Stauffer, Samir Heneiné, Naji Farah et Terry Farah. ainsi que l’Union libanaise culturelle mondiale-France, qui organise le 17 mars un grand événement culturel produit par Nicole Chami, « Escale à Beyrouth », au palais de l’Unesco. Inscriptions à l’annuaire RJLiban L’association RJLiban (Rassemblement de la jeunesse libanaise), fondée en 1986 à Paris, vient d’ouvrir son annuaire électronique de la grande famille mondiale du Liban aux associations. De nouvelles inscriptions ont été ainsi enregistrées sur le site www.rjliban.com, les membres, d’ascendance libanaise ou amis du Liban, pouvant être recherchés par ville d’origine/ famille d’origine au Liban, pays de résidence/profession ou pays de résidence/association. Le contact s’établit ensuite facilement entre les membres, qui peuvent accéder aux profils détaillés. Les nouveaux membres sont : - au Liban : Serge Saliby de Aley (chirurgien dentiste à Beyrouth) ; Tina el-Boustany (directrice financière à Beyrouth) ; Hana’ Kanaan ; (assistance académique à Amchit) ; Joseph Wehbé (génie et ressources humaines à Beyrouth) et Rhea Akiki (assistance voyage à Antoura). - au Brésil : Luis Enne (Hani) de Ghazir (ingénieur à Niteroi) – libanais de la 4e génération ; - en Colombie : Lancaster Chartuni de Chartoun (professeur de mathématiques à Soledad) – libanais de la 4e génération ; - en France : Marie Oneissi de Jage (chef d’entreprise édition-librairie à Levallois-Perret) ; Edmond Abdel-Massih de Beit-Mellet (communication à Paris) ; Dominique Habchi de Deir el-Ahmar (ingénieur informatique à Villeneuve d’Ascq) ; Jean elBoustany de Beyrouth (marketing à Levallois-Perret) ; Amal Saïdi, famille Tarraf de Debbine (directrice commerciale à Paris) ; Ali Abou Hassan de Zahlé (enseignant-chercheur en physique-chimie à Paris) ; Karine Timery (Tadmoury) de Tripoli (étudiante en art dentaire à Paris) ; Benjamin Ayoubi de Tripoli (chirurgien dentiste à Paris) ; Rabih Chacar de Maasser el-Chouf (conseiller en finance à Paris) ; Milia Sfeir, famille Zoghbi de Kornet Chehwane (ressources humaines à Paris) et Mohammad Zakaria de Tripoli (ingénieur civil à Paris) ; - au Royaume-Uni : Frédéric Kayrouz de Bécharré (électronique de pointe et aéronautique à Reading) et Ihab el-Saïdi de Tyr (financier à Londres). Nouveau point de rencontre RJLiban à Beyrouth Un nouveau point de rencontre RJLiban vient d’être établi à Beyrouth et sera ouvert du lundi au vendredi de 11h à 14h, afin d’accueillir les personnes intéressées par l’action de l’association, basée sur la promotion culturelle et touristique du Liban à travers le monde. Le bureau se trouve au 209, rue Alam, imm. Majdalani, parc Kfoury, Badaro. À cet effet, l’association a constitué un nouveau bureau de conseil juridique et financier, avec le concours de l’avocat Michel Fallah, destiné aux émigrés libanais. Pour tout contact, écrire au : [email protected] . Terminons sur la réflexion d’un jeune Mexicain d’ascendance libanaise rêvant de venir découvrir un jour son pays d’origine : « Que signifie utiliser la figure d’un cèdre libanais, grande, moyenne, petite, en or, en argent ou en bois, avec de jolies incrustations ou sans elles ? C’est mon origine, ma seconde patrie, mon sang, ma famille. C’est mon éducation, mon développement, c’est ce qui me motive dans la vie parce que tout le temps je pense à aller connaître mes racines. » Naji FARAH américains, à commencer par le président, il est établi qu’ils ne peuvent pas garder à titre personnel les cadeaux qu’ils reçoivent. Ils les remettent aux Archives nationales. Les plus précieux sont ceux offerts à la famille Obama par le roi Abdallah d’Arabie saoudite : des bijoux et objets valant environ 200 000 dollars. Helen Zughaib devant l’obélisque dédié à George Washington. Brèves du monde Congrès mondial de l’ULCM au Mexique Le XIIe congrès mondial de l’Union libanaise culturelle mondiale se tiendra du 22 au 25 mars 2012 au Mexique. Au cours de ce congrès, auquel participeront des délégations venues de tous les continents, seront élus les nouveaux président et secrétaire général, qui succéderont à Eid Chedraoui et Nick Kahwaji. Les séances auront lieu au Centro Libanés de Mexico, qui avait également accueilli le précédent congrès mondial en octobre 2009. Le programme comprendra des visites touristiques, ainsi qu’un dîner de gala et deux grandes réceptions privées. Une réunion consacrée à l’Amérique latine se déroulera avant l’ouverture du congrès. Alfredo Afif, président de la Chambre de commerce et d’industrie libanomexicaine Réunie dans la capitale Mexico le 12 février dernier, la Chambre de commerce et d’industrie des hommes d’affaires d’origine libanaise au Mexique a élu à l’unanimité comme président l’entrepreneur Alfredo Miguel Afif. Le nouveau président est un homme d’affaires renommé pour ses actions dans les domaines du commerce, de l’industrie et du développement urbain, aussi bien au Mexique Nouvel album de la chanteuse libanocolombienne Shakira, « Live from Paris » Couverture du nouvel album de Shakira « Live from Paris ». qu’aux États-Unis. Fils de José Miguel Nader Saad, natif de Bkessine dans la région de Jezzine, il est marié à Gina Bakhos Checa (Cheikha), dont il a trois enfants. Parmi ses grandes réalisations, citons : des études scientifiques diverses sur le raffinage du pétrole, des usines de fabrication de plastique, une société de financement de projets industriels et autres, des complexes touristiques, urbains et commerciaux au Mexique et aux ÉtatsUnis (Idaho...). Alfredo Miguel Afif a pour objectif de consolider les relations économiques entre le Mexique et le Liban, et envisage d’effectuer des voyages d’affaires entre les deux pays. Zeid Hamdan et Ibrahim Maalouf au Festival de Saint-Denis et Métis Alfredo Miguel Afif, grand entrepreneur libano-mexicain. Le Festival de Saint-Denis et Métis, qui se déroule sur le territoire de Plaine Commune et dans la ville de Saint-Denis, propose des concerts de musique du monde, musique actuelle et musique classique. Cette année, ce sont le Liban et la Grèce qui sont mis à l’honneur à partir du 27 mars. Zeid Hamdan, chanteur, compositeur, arrangeur, guitariste et figure emblématique de la scène musicale libanaise, viendra donner un premier concert accompagné de Daniel Baladi (opéra arabe) à Villetaneuse le mardi 3 avril à 20h30. Il se produira de nouveau le jeudi 5 avril à 20h30 à l’Ile Saint-Denis, cette fois en compagnie de la chanteuse égyptienne Maryam Saleh. Joueront également à ces concerts les musiciens Miles Jay (basse, contrebasse, buzuk, saz et lyre grecque) et Ian Jay (percussions, electric drums, sampler). Dans un second temps, le mardi 5 juin à 20h30, ce festival accueillera le trompettiste Ibrahim Maalouf dans la basilique de Saint-Denis aux côtés de l’Orchestre de chambre de Paris pour un concerto pour trompette orientale (création et commande de RadioFrance et du Festival de Saint-Denis). Informations et réservations : www.festival-saint-denis.com. Chargée de relations publiques : Jane Gray, [email protected], tél. : 01.48131218. Un nouvel album CD et DVD de Shakira, « Live from Paris », vient de sortir à Paris, avec une annonce en grande pompe faite par le clip Antes de las seis et deux nouveaux trailers mis en ligne sur le site Internet officiel de la chanteuse, www.shakira.com. La captation a été faite les 13 et 14 juin 2011 au Palais Omnisports de ParisBercy, où cette auteurecompositrice-interprète, productrice, musicienne et danseuse colombienne d’origine libanaise avait enflammé des milliers de fans. Son père William Mebarak Chadid, né à New York, est originaire de Zahlé au Liban. La charismatique Shakira, née en 1977 à Barranquilla, est l’artiste colombienne – et la 2e femme issue du continent latino-américain – ayant vendu le plus de disques de tous les temps, après la chanteuse américaine d’origine cubaine Gloria Estefan. Expositions photographiques au Festival international al-Bustan Dans le cadre du Festival international al-Bustan 2012, placé sous le thème « La musique d’Amérique latine », le Centre des études et des cultures de l’Amérique latine (CECAL) de l’Université Saint-Esprit de Kaslik présente deux expositions : « Mahjar, l’émigration libanaise en Amérique latine », collection de photos anciennes de Roberto Khatlab et du Centre de recherche sur l’émigration libanaise (LERC-NDU), et « L’Amazonie », collection de photos de Jacques Menassa. Ces expositions se tiendront jusqu’au 25 mars 2012 à la galerie de l’auditorium Émile Bustani – Hôtel al-Bustan, Beit Méry. Cette page est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com