sae lis la soul girl libanaise

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sae lis la soul girl libanaise
rencontre
SAE LIS
LA SOUL GIRL
LIBANAISE
A
Sae Lis, de son vrai nom Elissa Boustani
(d’où elle tire son pseudonyme-anagramme),
est très probablement la voix la plus
originale de la nouvelle scène libanaise.
Élevée par sa mère chorégraphe, elle
baigne depuis toute petite dans la musique,
participe à des chorales et des spectacles
de danse. Elle est ainsi autant influencée
par le gospel, la musique africaine, que la
musique traditionnelle libanaise. «Jeune,
j’écoutais Nina Simone, Fairouz, Bob
Marley, comme Chopin», confie-t-elle.
près avoir grandi en Afrique de l’Ouest, au Togo,
jusqu’au collège, puis en france et au Liban pendant le lycée, elle entreprend des études de
théâtre et production de cinéma à Paris, puis part
pour Los Angeles aux États-Unis, dans une école de musique
moderne, à 21 ans. «C’est là où j’ai appris à gérer la scène live
avec des musiciens», explique-t-elle. Plus tard, elle s’intéresse à
la pop, au hip-hop et à la variété. Sa musique, aujourd’hui arrivée à maturité (elle a 30 ans), est un mélange éclectique de
toutes ces influences, ajouté à sa voix naturellement grave et
suave. Le résultat soul-pop en anglais est détonnant.
Au retour, elle sent la nécessité de réaliser son propre album: «Il
a fallu que ça mûrisse, que je mûrisse, que je passe du temps
avec ma voix, que je travaille mon univers. J’avais besoin de le
faire et j’étais enfin prête.» elle écrit ses propres textes en anglais,
et compose sa musique, aidée par un ami compositeur libanais,
le talentueux mao Otayeck, qui a collaboré avec les plus grands,
de Alpha Blondy à Stevie Wonder.
66 8 femme
elle autoproduit son album et son premier clip qui sort au mois
de mai, pas faute d’avoir essayé de trouver du soutien auprès de
gros labels: «Au Liban, je ne rentre dans aucune catégorie, et en
France j’intéressais mais j’aurais dû changer plein de choses, j’ai
préféré faire tout cela toute seule, comme je le voulais.»
Sur la signification du titre de l’album, “The Quest”, elle
explique: «C’est mon voyage, la découverte de ma voix et de
mon identité à travers la musique. Au Liban, beaucoup de gens
grandissent dans l’espoir de devenir quelque chose, de rentrer
dans un moule. Moi, pendant beaucoup d’années, je me suis
sentie mal parce que je ne trouvais pas ma place, je n’étais pas
épanouie. C’est en voyageant dans le monde comme dans la
musique que j’ai découvert qui j’étais.»
L’album et le clip sortent ce mois-ci. et concert de lancement le
24 mai, au métro à Hamra, soyez au rendez-vous!
Nora awada Naufal
Lara Zankoul.
Sa première représentation, elle l’a donnée au Liban. Durant des
vacances auprès de sa famille en 2009, elle rencontre Ziad
Rahbani qui lui demande de l’accompagner lors d’un concert
devant 800 personnes: «Ça a déclenché quelque chose, je me
suis dis que je ne pouvais pas rater cette occasion de travailler
avec quelqu’un qui fait tellement pour son pays», affirme-t-elle. Il
lui propose de partir en tournée dans le Golfe avec lui pour son
répertoire jazz. elle plaque tout aux États-Unis, embarque simplement son piano et sa guitare, et part pour une aventure de
plusieurs mois, ce qu’elle appelle «l’école de la guerre: on ne
peut pas faire de manière, il faut assurer.»

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