ISOLEMENT SEPTIQUE Objectif Indications - CClin Sud-Est
Transcription
ISOLEMENT SEPTIQUE Objectif Indications - CClin Sud-Est
ISOLEMENT SEPTIQUE Transmission croisée CHAPUIS C, Saint Genis Laval Mai 2004 Objectif L’isolement septique a pour but d’éviter la transmission d’un agent infectieux, connu ou présumé, à partir d’un patient infecté ou porteur identifié, à des individus non infectés et non porteurs mais réceptifs (patients, membres du personnel ou visiteurs). Indications Un isolement septique doit être mis en œuvre : - Lorsqu’un patient est atteint d’une infection naturellement contagieuse, - Lorsqu’un patient est infecté par un agent infectieux spontanément non contagieux, mais susceptible de disséminer dans l’environnement et d’être transmis à un autre patient via les mains du personnel ou le matériel (transmission croisée), - Lorsqu’un patient est porteur d’un agent infectieux multirésistant aux antibiotiques à fort pouvoir de diffusion épidémique. Techniques et méthodes Les précautions particulières qui viennent dans certaines situations en complément des précautions « standard » portent soit sur la transmission aérienne (précautions « air »), soit sur la transmission par les sécrétions oro-trachéo-bronchiques (précautions « gouttelettes ») soit sur la transmission par contact (précautions « contact »). Dans certaines circonstances et pour certains micro-organismes, ces différents types de précautions sont associés. Ces précautions peuvent comporter - Un isolement géographique : en chambre individuelle ou par regroupement des patients porteurs du même micro-organisme avec limitation des déplacements des patients, - Un isolement technique : renforcement de l’hygiène des mains, port de vêtements de protection, renforcement des précautions lors de la gestion du linge, des déchets, des excréta, du matériel contaminé… Les procédures sont adaptées au type de service et d’établissement et leur mise en place repose sur une organisation des soins adéquate. I - DIFFERENTS TYPES DE PRECAUTIONS PARTICULIERES 1) Précautions « air » Objectif Les précautions air ont pour but d’éviter la transmission aéroportée de certains micro-organismes par le biais des fines particules de dimension < 5μ (droplets nuclei, poussières). Principales indications - Rougeole Tuberculose pulmonaire Varicelle (attention, précautions contact également) Fiches conseils pour la prévention du risque infectieux – Trransmission croisée Page 1/4 Mai 2004 CCLIN Sud-Est - Zona (forme généralisée) 2) Précautions « gouttelettes » Objectif Les précautions gouttelettes ont pour but d’éviter la transmission de certains micro-organismes par le biais des gouttelettes de dimension > 5μ (salive ou sécrétions respiratoires supérieures). On considère que la zone de protection nécessaire est un cercle de 1 m de diamètre autour de la source d'émission. Principales indications - Coqueluche Diphtérie Epiglottite à Haemophilus Grippe Infection respiratoire à bactéries multirésistantes Méningites (Haemophilus, Neisseria meningitidis) Pneumonies à Haemophilus influenzae (chez l’enfant), à Mycoplasma pneumoniae Oreillons Rubéole Scarlatine 3) Précautions « contact » Objectif Les précautions contact ont pour but d’éviter la transmission de certains micro-organismes par contact direct ou indirect. Principales indications - Diarrhée à Clostridium difficile Gale Gastro-entérites bactériennes ou virales si incontinence ou chez l’enfant (couches) Herpes Infection ou colonisation à bactéries multirésistantes Infections de la peau (impétigo, abcès…) Infections à Virus Respiratoire Syncitial Poux et puces Varicelle (attention, précautions air également) II - PRECAUTIONS PARTICULIERES EN FONCTION DU MODE DE TRANSMISSION DU MICRO-ORGANISME Les principales mesures à mettre en œuvre, en complément des précautions « standard », en fonction du mode de transmission du micro-organisme sont résumées dans le tableau 1. Les mesures concernant le linge, la gestion du matériel souillé, des déchets et des excréta et le bionettoyage de l’environnement du patient sont adaptées au contexte et à l’organisation de chaque établissement. Des recommandations à l’usage des visiteurs doivent également être précisées. Dans certaines structures (établissements de soins de suite et de soins longue durée par exemple), les mesures d’isolement technique sont à prioriser du fait de la difficulté de mise en œuvre d’un isolement géographique avec limitation des déplacements du patient. Par contre, les services de pédiatrie doivent pouvoir mettre en place des mesures d’isolement, y compris géographique, efficaces en raison de la forte contagiosité et du risque de diffusion épidémique de certaines maladies virales infantiles. Fiches conseils pour la prévention du risque infectieux – Trransmission croisée Page 2/4 Mai 2004 CCLIN Sud-Est Responsables Prescription isolement : Médecin Mise à disposition des moyens nécessaires : Direction Mise en œuvre : Ensemble des intervenants auprès du patient Suivi : Cadres des services et correspondants en hygiène Evaluation : Equipe opérationnelle d’hygiène et CLIN en collaboration avec les cadres des services Prescription de la levée de l’isolement : Médecin Pour en savoir plus Références BORGEY F, PARIENTI JJ, BROUARD J, et al. L’isolement en pédiatrie. HygièneS 1999 ;7 :496-505. (NosoBase n°6939) EMERY MN, CHAPUIS C, CHOUGRANI M, et al. L’isolement en rééducation fonctionnelle : expérience du Centre Médical de l’Argentière. HygièneS 1999 ;7 :506-9. (NosoBase n° 6940) LE TULZO Y, GACOUIN A. L’isolement en réanimation. HygièneS 1999 ;7 :481-88. (NosoBase n° 6937) MALLARET MR. L’isolement septique en gériatrie. HygièneS 1999 ;7 :510-5. (NosoBase n° 6941) RABAUD C, SIMON L, NAJA M, et al. Quel masque ? Pour quel usage ? HygièneS 1998;6 :112-8. (NosoBase n° 5111) Guides et recommandations COMITE TECHNIQUE NATIONAL DES INFECTIONS NOSOCOMIALES (CTIN) – SOCIETE FARNÇAISE D'HYGIENE HOSPITALIERE (SFHH). Isolement septique, recommandations pour les établissements de soins. Ed Ministère de l'Emploi et de la Solidarité, Secrétariat d'Etat à la Santé, 1998, 51 pages. (NosoBase n° 2200) (Ce guide détaille les mesures à appliquer pour chaque infection et/ou agent infectieux spécifique.) CONSEIL SUPERIEUR D'HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE. Recommandations pour la prévention de la transmission de la tuberculose dans les lieux de soins. In : Tuberculose, traitement et prévention. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 1997, numéro spécial :38-55. (NosoBase n° 3395) CIRCULAIRE DGS/SD5C/2002/400 DU 15 JUILLET 2002 modifiant la circulaire DGS/SD5C/2001/542 relative à la prophylaxie des infections à méningocoques. Non parue au Journal Officiel, 18 pages. (NosoBase n° 10977) CIRCULAIRE DGS/SD 5 C N° 2001-542 DU 8 NOVEMBRE 2001 relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque. Non parue au Journal Officiel, 18 pages; (NosoBase n° 9651) CIRCULAIRE DGS/SD 5 C N° 2001-543 DU 9 NOVEMBRE 2001 relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque de sérogroupe Y ou W 135. Non parue au Journal Officiel, 2 pages; (NosoBase n° 9652) DECRET N°99-363 DU 6 MAI 1999 fixant la liste des maladies faisant l’objet d’une transmission obligatoire de données individuelles à l’autorité sanitaire et modifiant le code de la santé publique. Journal Officiel du 13/05/02, p.7096. (NosoBase n° 6172) CIRCULAIRE DGS/VS2 N° 93-69 DU 29 OCTOBRE 1993 relative à la prévention de la transmission de la tuberculose dans les lieux de soins. Non parue au Journal Officiel, 3 pages. (NosoBase n° 5974) Fiches conseils pour la prévention du risque infectieux – Trransmission croisée Page 3/4 Mai 2004 CCLIN Sud-Est Tableau 1 : Précautions particulières à mettre en œuvre en complément des précautions Standard en fonction du mode de transmission du micro-organisme. Mesures Chambre individuelle Hygiène des mains Masque et/ou lunettes, masques à visière Gants Surblouse Matériel Transport du patient Précautions « air » Obligatoire ou regroupement des patients atteints par le même microorganisme Pression négative (tuberculose multirésistante) avec renouvellement d’air de 6 volumes/heure Porte fermée Précautions « standard » Précautions « gouttelettes » Oui ou regroupement des patients Précautions « contact » Si possible ou regroupement des patients Précautions « standard » Après avoir ôté les gants, avant de sortir de la chambre avec un savon antiseptique (ou une solution hydroalcoolique*) Standard Avant l’entrée dans la Lors des soins ou pour chambre le personnel intervenant Haute efficacité ou de type à proximité du patient EN 149 FFP1 pour la (<1 mètre) tuberculose Précautions « standard » Précautions « standard » Précautions « standard » Précautions « standard » Précautions « standard » Précautions « standard » Limitation et port de masque par le patient (mis en place avant de sortir de la chambre) Limitation et port de masque par le patient (mis en place avant de sortir de la chambre) Lors des soins En cas de contact, lors des soins et/ou avec des surfaces ou du matériel potentiellement contaminés** Au maximum à usage unique ou dédié au patient Limitation** Si déplacement, désinfection des mains du patient** * Dans le cas d’infections virales ou fongiques, les solutions hydroalcooliques sont à privilégier en raison de leur excellente efficacité ** Mesures dont le niveau de validation est faible et pouvant être modifiées dans le cadre de la politique globale de l’établissement. Fiches conseils pour la prévention du risque infectieux – Trransmission croisée Page 4/4 Mai 2004 CCLIN Sud-Est