Télécharger le numéro 63 d`Allez Savoir - Université Cergy

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Télécharger le numéro 63 d`Allez Savoir - Université Cergy
l e M a g a z i n e d e l’ u C P

www.u-cergy.fr
No 63 - NOVEMBRE 2014
Les CMI : nouvelles
filières d’excellence
dossier
parole d’ancien
Stéphane Porte,
chef de groupe GCC
recherche
À vos tablettes
focus étu.
Un entrepreneur en phase
avec l’université
photomaton
zoom sur
Pierre Jubault, délégué
dans l’âme
Dans les secrets
de Genainville
l e M a g a z i n e d e l’ u C P
C’est en musique que l’université de Cergy-Pontoise a rouvert
ses portes début septembre et clôturé sa semaine d’intégration par sa traditionnelle journée festive de rentrée aux côtés
d’artistes engagés comme vous pourrez le découvrir dans
nos pages d’actualités. Tambour battant, l’université a également accueilli sa première promotion de Sciences-Po SaintGermain-en-Laye, ouvert sa troisième maison des étudiants
à Neuville grâce aux soutiens de plusieurs partenaires, renouvelé sa présence dans le classement de Shanghaï et entériné
son appartenance à la Comue université Paris Seine. Pour
la rentrée 2014, l’UCP a par ailleurs marqué sa volonté de
continuer à travailler à l’unisson avec le monde socio-économique en ouvrant trois nouveaux cursus master en ingénierie
dans les domaines de la chimie, de la finance et du tourisme.
Notre dossier est ainsi consacré à cette filière d’excellence
entremêlant pédagogie innovante, adossement aux laboratoires de recherche et expériences professionnelles. C’est
donc toujours sur un rythme entrainant que l’UCP dévoile
dans cet Allez Savoir ! ses dernières innovations - à travers
une rubrique recherche étoffée -, ses projets engageants, ses
collaborations stimulantes.
François Germinet
Président de l’université de Cergy-Pontoise
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Stéphanie Robelus,
directrice digitale déléguée
Havas Media Group
Les CMI : nouvelles filières
d’excellence
parole d’ancien
dossier
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recherche
Stéphane Porte,
chef de groupe GCC
focus étu.
À vos tablettes
Les contrats de mariage
étudiés à la loupe
Le droit pour agir
Un homme face au big data
Une thèse en béton
Un entrepreneur en phase
avec l’université
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photomaton
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Pierre Jubault, délégué
dans l’âme
La RATP donne un coup
de pouce aux étudiants
zoom sur...
Dans les secrets
de Genainville
Place à la Comue
Sciences Po Saint-Germainen-Laye accueille
sa 1re promotion
Veolia summer school
ERRATUM Contrairement à ce qui est paru dans
le numéro 62 d’Allez Savoir !, le laboratoire SOSCO
est devenu le laboratoire de chimie biologique (LCB)
et non laboratoire de chimie sociologique.
Suivez l’actualité de l’UCP sur les réseaux sociaux
Service communication
33 boulevard du Port - 95011 Cergy-Pontoise cedex - 01 34 25 63 13 - [email protected] - www.u-cergy.fr
l e M a g a z i n e d e l’ u C P
Directeur de publication : François Germinet
Rédactrice en chef : Aurélie Tennerel
Rédactrice en chef adjointe : Amélie Bailleau
Rédacteurs : Guillaume Gesret, Fany Da Silva
Maquettiste : France Robardet Chalard
Photos : Fotolia/Simon Coste-higyou-DWP-XIII-Visaro-Onidji-dkimages, Fotolia/jamilsan-reborn55-paris paoCandyBox Images-Monkey Business-DragonImages, istockphoto, Lionel Pages, UCP, DR
Imprimeur : MF creaprint
ISSN 1284-2664. Cet ouvrage ne peut être vendu.
L’UCP ouvre une MDE à Neuville
Le 1er octobre, l’UCP a ouvert, sur le site de Neuville,
sa 3 maison des étudiants (MDE), après celles des Chênes et de
Saint-Martin. Espace de convivialité, cette MDE héberge un foyer
dédié aux manifestations et offre sept bureaux aux associations
étudiantes. Le coût total du projet s’élève à 519 483 € et a été
co-financé par la région Île-de-France, la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, le conseil général du Val-d’Oise et l’UCP.
Une inauguration en présence des financeurs se déroulera d’ici
la fin d’année.
Vie étudiante
e
Deux étudiants de l’UCP ont remporté un prix au concours du
vidéo-clip sur le thème de la sécurité routière, organisé par la préfecture de
police de Paris. Carole Moneuse et Jacob Okopny incarnent dans leur courtmétrage un couple en train d’échanger des SMS. Sauf que lui est au volant.
Imaginez la suite. L’efficacité du message et la précision de la mise en scène ont
été récompensées par le prix de la direction de l’ordre public et de la circulation
lors de la cérémonie du 23 juin dernier, en présence de Bernard Boucaud,
préfet de police.
CONCOURS
Plus d’infos : http://prefecturedepolice.tumblr.com/post/87700428935
Les 10 ans de Pacrret
ÉVÉNEMENT Le projet Pacrret (Plate-forme
d’Agglomération de Cergy pour le Réseau de la
Recherche, de l’Enseignement et de la Technologie)
est un réseau de fibre optique qui relie les établissements d’enseignement supérieur du Val-d’Oise.
Actuellement, dix établissements répartis sur trentetrois sites, dont l’UCP, y sont raccordés. Le 19 juin
dernier, l’ensemble des partenaires ont fêté les
10 ans de Pacrret. Tous ont salué l’intérêt et la qualité des 100 kms de réseau présents sur le territoire.
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Un SMS = Une vie
L’UCP accueille ses diplômés
ÉVÉNEMENT Le 2 octobre dernier, l’UCP et la
communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise ont
convié, autour d’un événement commun, 130 anciens
étudiants de l’université. Ce moment de convivialité et d’échange est né de la volonté de développer
des liens de solidarité et des contacts professionnels,
notamment sur le territoire, entre les diplômés. Ce
nouveau rendez-vous du “Rezo UCP” permettra ainsi
l’accompagnement des diplômés tout au long de leur
vie professionnelle.
Le Crédit Agricole d’Île-de-France,
mécène de Sciences Po
Saint-Germain-en-Laye
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MÉCÉNAT Le 2 juillet dernier, François Germinet, président
de l’UCP, François Imbault, président du Crédit Agricole d’Îlede-France, et Céline Braconnier, administratrice provisoire de
Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, ont signé une convention
de mécénat de 450 000 euros sur 3 ans en faveur du nouvel
institut d’études politiques. Cette contribution, principalement
destinée à financer le programme de démocratisation, permettra à des jeunes de toutes origines de bénéficier de dispositifs
de préparation aux concours, de dégrèvements, d’exemptions
de frais de scolarité ou encore de bourses d’études.
L’UCP lance le DU écriture créative et
métiers de la rédaction
FORMATION L’UCP a lancé son nouveau diplôme universitaire (DU) Écriture créative et métiers de la rédaction. De niveau bac +4, cette formation développe
des compétences fondées sur la pratique,
la création et sur une culture littéraire et artistique. Le DU offre des perspectives vers les métiers de rédacteur,
écrivain, animateur d’ateliers d’écriture
et donne une forte valeur ajoutée dans
les métiers de la communication, du marketing ou encore du journalisme.
Sabine Lepez, nouvelle vice-présidente
ÉLECTION Le 23 septembre dernier, les membres du
conseil d’administration de l’UCP ont élu Sabine Lepez,
vice-présidente en charge de l’orientation professionnelle avec 20 voix pour et 2 bulletins contre. Chef du
service information, orientation et insertion professionnelle (SCUIO-IP) depuis 2010, elle rejoint l’équipe
présidence afin de faire valoir l’orientation et l’insertion
professionnelle de l’étudiant en l’accompagnant tout
au long de son parcours universitaire.
La musique
au cœur de
Bienven’ucp
ÉVÉNEMENT Le 11 septembre
dernier, la journée festive
Bienven’UCP, organisée autour
de la thématique de la musique
en présence de Kery James,
a permis aux étudiants et personnels de profiter de nombreuses
animations (zumba, body graff,
concerts…) et de rencontrer
les associations, services
et partenaires de l’UCP. Le colloque Ethnicités et citoyennetés,
qui s’est déroulé en parallèle,
a également réuni divers artistes,
dont Médine et MNLK.
No 63
Le coup de pouce de la SATT
recherche Suite à des découvertes intéressantes, le laboratoire
ERRMECe (Équipe de Recherche sur les Relations Matrice Extracellulaire-Cellules) a reçu un financement de la SATT (Société
d’Accélération du Transfert de Technologies) IdfInnov pour réaliser un projet de maturation. Sous la houlette d’Emmanuel Pauthe
et de Véronique Larreta Garde, les chercheurs travaillent au
développement d’un brevet sur les recherches qu’ils mènent en
ingénierie tissulaire. C’est la 1re fois qu’un projet de maturation de
l’UCP reçoit le soutien de la SATT, société dédiée au transfert de
technologies issues de laboratoires académiques vers des entreprises innovantes.
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L’UCP une nouvelle fois
dans le classement de Shanghaï
CLASSEMENT Tous les ans depuis 2003, l’université Jiao-Tong de Shanghaï établit le
classement des 500 premières universités
mondiales. Pour la 3e année consécutive,
l’UCP et son laboratoire Analyse, géométrie
et modélisation se classent dans les 200
premières places pour les mathématiques.
Cette position démontre une nouvelle fois
l’excellence et la visibilité internationale de l’établissement dans ce domaine.
L’UCP lauréat du concours
de la commercialisation
CONCOURS Les dirigeants commerciaux
de France, réseau d’entrepreneurs,
organisent chaque année le concours
de la commercialisation, qui permet
à 10 000 étudiants de se mesurer sur
un cas marketing. Depuis plus de 10 ans,
le département techniques de commercialisation de l’institut universitaire de
technologie de l’UCP y compte de nombreux lauréats. Cette année encore trois
étudiants se sont distingués au niveau
départemental, Guillaume Garnier ayant
également atteint la 1re place au niveau
national.
>>>
Stéphanie Robelus,
directrice digitale déléguée
Havas Media Group
“
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Je suis la directrice du pôle Digital au sein d’Havas Media Group en France. J’encadre
un service de 150 personnes dévolues à l’achat d’espace publicitaire sur le net pour
des grands comptes comme BNP, PSA, Auchan, EDF… Avant d’arriver à ce poste, j’ai
évolué au sein de différentes agences media, en tant que directrice commerciale puis
directrice générale adjointe, où j’aidais les clients à définir leurs campagnes publicitaires sur la toile. J’ai découvert le e-marketing après ma sortie d’étude. Je venais d’effectuer une double licence économie-anglais et une maîtrise1 d’éco-gestion à l’UCP.
À l’époque, cette université venait d’être créée, nous formions une petite famille. En
1997, j’ai fait mon premier stage au sein du service marketing d’un fournisseur Internet, c’était le début d’Internet en France. Je me souviens que j’avais trouvé ce stage
sur Minitel ! Ensuite le business d’Internet s’est rapidement développé au tournant des
années 2000 et j’ai su saisir les opportunités qui se présentaient à moi. Avec le recul, je
dirais que l’université m’a appris à être autonome et ouverte d’esprit ! GG
1. Bac +4
Stéphane Porte,
chef de groupe GCC
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1. Bac +2
>>>
“
Je retrouve l’UCP plus de dix ans après l’avoir quittée.
Cette fois, je n’y viens pas pour étudier mais bel et
bien pour mettre en application les connaissances que
j’ai acquises en génie civil. Je travaille actuellement sur
le chantier de la maison internationale de la recherche
sur le site de Neuville, en tant que chef de groupe dans
l’entreprise de bâtiment GCC. Je suis content d’être sur ce
chantier, cela me permet de revoir mes anciens professeurs.
J’ai été étudiant en génie civil après une première année de
deug1 en sciences de la matière. Cette formation professionnalisante était très intéressante, nous devions faire beaucoup de
stages. Diplômé en 2002, j’ai été rapidement recruté par l’entreprise Colas bâtiment au poste de conducteur de travaux. Au
bout de huit ans, j’ai rejoint le groupe Vinci avant de devenir chef
de groupe chez GCC. J’aime mon métier, car nos missions sont très
concrètes. Par exemple, j’ai contribué à la réalisation de l’extension
de l’Essec à Cergy. Quand je passe devant ce bâtiment, je ressens une
certaine fierté ! GG
 Les CMI :
nouvelles filières
d’excellence
L’UCP mise sur un nouveau cursus, le CMI.
Ce cursus master en ingénierie est une filière
d’excellence dispensée en cinq ans à des
étudiants sélectionnés après le baccalauréat.
Basée sur le modèle international du “master
of engineering”, la formation est la rencontre
à la fois d’un volet pédagogique innovant, d’un
adossement aux laboratoires de recherche et
d’expériences professionnelles tout au long du
cursus, en France et à l’international. À ce jour,
il existe cinq CMI à l’UCP, qui regroupent un
peu plus d’une centaine d’étudiants.
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Jean-Luc Bourdon, vice-président de la commission de la formation et de la vie universitaire
et Sabine Lepez, vice-présidente chargée de l’orientation professionnelle
Quelles sont les principales caractéristiques
des CMI ?
Les CMI sont des filières sélectives d’excellence. Il faut comprendre
le terme ingénierie dans son approche la plus large, au-delà du métier d’ingénieur. L’objectif est de former des cadres de haut potentiel, ouverts à l’international, formés par la recherche et capables de
répondre aux enjeux de société dans un secteur professionnel ciblé et
porteur. Le parcours comporte au minimum trois stages obligatoires
en recherche et en entreprise, et la possibilité de suivre le master
en apprentissage. La formation accueille de très bons étudiants et
les enseignements sont prodigués principalement par des experts du
secteur visé et par des enseignants-chercheurs. L’accompagnement
de ces étudiants sera facilité grâce aux petits effectifs de chacune
de ces filières. Les CMI sont labellisés Initiatives d’excellence en formation innovante dans le programme des investissements d’avenir.
Pourquoi l’UCP croit en ces cursus ?
À travers ces CMI, l’UCP répond aux besoins présents et futurs de l’écosystème, en matière de cadres de haut potentiel dans des domaines
porteurs. Parallèlement, l’UCP se place résolument sur le champ de
l’innovation pédagogique, en intégrant notamment l’approche par
projets au cœur de ces formations. Nous voulons former les étudiants à réfléchir sous un angle nouveau et à chercher des solutions
innovantes pour penser et résoudre les défis de demain. Les enjeux
socio-économiques actuels font évoluer les besoins en recrutement et
correspondent aux profils de nos étudiants formés dans ces parcours
d’excellence. Au-delà des connaissances et compétences acquises
dans leur domaine de spécialité, de leurs compétences transversales,
ces futurs cadres auront développé notamment une véritable autonomie, une capacité à travailler en équipe et à communiquer dans
un contexte international. Notre responsabilité sociale est aussi de
proposer des formations d’excellence susceptibles d’être abordables
Qu’est-ce que le réseau FIGURE ?
FIGURE (Formation à l’InGénierie par des Universités de REcherche) est un réseau d’universités mettant en place, depuis
2012, des formations d’excellence intégrées sur cinq ans, adossées à des licences et des masters porteurs. Ces formations
doivent en effet être conformes à un référentiel national, établi
par les universitaires du réseau. Le réseau FIGURE et l’agence
d’évaluation nationale sont les garants de la qualité et
du label des CMI. Les CMI ne sont plus exclusivement
réservés aux sciences dites dures car cinq formations en sciences humaines et sociales ont ouvert
à la rentrée 2014 en France. Aujourd’hui, il existe
69 CMI sur le territoire, proposés par 18 universités
dont trois en Île-de-France.
Aymeric Histace,
chercheur en traitement
du signal et de l’image
du laboratoire ETIS,
intervenant dans les
CMI BioSan et SIC.
Un OSEC, c’est quoi ?
économiquement pour les jeunes et leur famille. Aujourd’hui, les frais
de scolarité des CMI sont les mêmes que pour les licences et masters
classiques. Une réflexion est en cours tant au sein du réseau FIGURE
qu’à la conférence des présidents d’université sur la mise en place
d’un modèle économique viable dans la durée, mais les frais demandés devraient rester toujours modestes.
Les CMI existent depuis un peu plus d’un an et demi.
Quel 1er bilan faites-vous ?
Le bilan est très positif. Nous avons eu plus de 500 candidats sur l’admission post-bac pour chacun des deux 1ers CMI en biotechnologie et
en informatique, pour une quinzaine de places dans chacune de ces
filières. Nous devons poursuivre la communication de ces parcours
d’excellence, aussi bien en amont auprès des lycéens, des étudiants
et des enseignants du secondaire, et en aval auprès des entreprises et
de toutes les organisations. Les CMI permettent également aux futurs
diplômés de poursuivre en doctorat si leur projet professionnel est en
adéquation. Le succès des CMI pourra être évalué sur plusieurs critères,
et notamment à travers l’analyse de leur insertion professionnelle et des
postes occupés, qui seront sans aucun doute conformes aux attentes
des universités, comme peuvent en témoigner les stages proposés
aujourd’hui. L’UCP, qui a toujours privilégié la professionnalisation de
ses diplômes, ainsi que l’orientation et l’insertion professionnelle de ses
étudiants, adapte ainsi son offre de formation à tous les profils des primo-entrants pour répondre aux enjeux socio-économiques de demain.
La recherche donne du sens
aux enseignements
Une des particularités des CMI est d’être adossé
à la recherche. Comment cela se traduit ?
Dès la 1re année, nous sensibilisons les étudiants aux travaux
de recherche menés dans les laboratoires de l’UCP. Comme les
étudiants sont moins nombreux en classe de CMI, nous parvenons à mettre en place des projets. Dernièrement, nous avons
réfléchi à l’introduction de systèmes embarqués dans le corps
humain à des fins médicales. Les étudiants sont très curieux
de ce type d’application, en plus ces travaux de recherche permettent de croiser des connaissances de biologie et d’informatique. Ces problématiques concrètes donnent du sens aux cours
fondamentaux. Les étudiants en CMI ont également la possibilité
d’effectuer des stages dans nos laboratoires, au cours desquels
ils découvrent la vie et le raisonnement des chercheurs.
Pourquoi est-ce important qu’un étudiant de CMI
s’initie tôt à la recherche ?
Je me suis rendu compte que certains étudiants de licence
ignoraient l’existence des laboratoires de recherche. Pourtant
les chercheurs sont aussi leurs professeurs, mais nous n’avons
pas toujours la possibilité d’évoquer nos travaux de recherche
lors des cours magistraux. En CMI, nous pouvons plus facilement parler de recherche puisqu’ils sont moins nombreux et très
intéressés. C’est important de les sensibiliser pour qu’ils comprennent mieux leur environnement et prennent conscience que
les connaissances évoluent en fonction des découvertes scientifiques. Cette science en mouvement est l’atout numéro 1 de
l’université.
Pour le chercheur que vous êtes, est-ce un bon signal
pour la recherche ?
Oui je le pense. Familiariser les étudiants motivés à la recherche
est une façon de valoriser le métier de chercheur. Les temps
sont difficiles pour certains laboratoires de recherche, il est de
plus en plus complexe d’obtenir des financements. Selon moi,
nous devons maintenir des savoir-faire pointus et montrer une
recherche très active, en impliquant les jeunes générations.
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Ce sont les cours d’ouverture socio-économique et culturelle. Les étudiants
des cinq CMI se rassemblent à Saint-Martin pour suivre ces enseignements
qui tournent autour du management, du monde de l’entreprise, de la pratique de l’anglais, de la communication, de la gestion de projet... Les OSEC
représentent jusqu’à 20 % des cours dans l’emploi du temps des étudiants
de CMI, et s’ajoutent au socle commun des étudiants de licence et de master.
Les CMistes suivent également des cours spécifiques à leur discipline. Par
exemple, les étudiants du CMI Ingénierie financière ont des cours en stratégie
d’entreprise et gestion des ressources humaines.
Tuyet Tram Dang Ngoc, maître de conférences
en sciences informatiques.
Quelles méthodes pédagogiques mettez-vous en place dans le CMI Systèmes intelligents
communicants ?
Je prépare mes cours de façon radicalement différente. J’ai recours aux méthodes d’apprentissage
par problème ou par projet, les fameuses APPs. L’idée est de confronter les étudiants à des problématiques ou à des objectifs de production. Par exemple, je leur pose la situation (problème) apparemment anodine de la disposition des panneaux indicateurs sur la route. Pour réussir leur défi, les
étudiants se regroupent en équipe et doivent résoudre collégialement une série de questions qu’ils
se seront eux-mêmes posés. Ils ont naturellement accès aux ressources de l’environnement numérique
de travail. Et pour le problème précédemment posées, sans s’en rendre compte, les étudiants
se plongeront dans des algorithmes et des protocoles très complexes de routage dynamique en
réseaux. Ce sont les étudiants, à la fois acteurs et responsables, qui conçoivent ainsi leur propre
apprentissage. Il n’y a plus ni travaux dirigés ni cours magistraux. En revanche, il y a beaucoup
de réflexion en petit groupe tutoré et énormément d’apprentissage individuel.
Quel est le rôle de l’enseignant ?
Le professeur devient un concepteur de problèmes et un tuteur. Il oriente. L’enseignant n’apporte plus
sur un plateau les connaissances, il incite à réfléchir et à devenir autonome.
CMI SIC (Systèmes Intelligents Communicants)
Ouvert à la rentrée 2013
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• Formation en sciences informatiques qui mêle licence Informatique
et master Ingénierie des systèmes intelligents et modélisation.
• 580 bacheliers ont déposé leur candidature pour 10 retenus en 1re année.
En 2e année, la promotion compte 13 étudiants.
• CMI adossé au laboratoire ETIS1.
• Les “CMIstes” doivent effectuer un stage de recherche de 5 semaines
dès la 1re année et de 6 mois en 5e année. Les étudiants font
également un stage en entreprise en 3e année.
CMI BioSan (Biomatériaux pour la Santé)
Ouvert à la rentrée 2013
• Formation pluridisciplinaire pointue qui approfondit les programmes
de la licence de Biochimie et biologie cellulaire et du master Biomatériaux.
• Forme les cadres de demain, spécialistes en recherche et développement (R&D) en science
des biomatériaux.
• 12 étudiants en 1re année et 11 en 2e année.
• CMI soutenu par un consortium de laboratoires : 4 laboratoires de l’université (LPPI2, ERRMECe3, ETIS,
SATIE4) et 3 laboratoires hospitalo-universitaires (INSERM5 de Bichât, Lariboisière et Bordeaux).
CMI CM2@ES (Chimie Macro et Moléculaire pour l’Énergie et la Santé)
Ouvert à la rentrée 2014
• Forme des spécialistes en conception et développement d’outils moléculaires pour l’énergie
et la santé/bien être.
• Au cours de leur scolarité, les étudiants effectuent au moins 14 semaines de stage
en entreprise et ont une expérience à l’étranger.
• 2 laboratoires de l’université (LPPI et LCB6) et des laboratoires partenaires comme
celui de l’université de Florence sont les supports de la formation.
1. Équipes traitement de l’information et systèmes
2. Laboratoire de physicochimie des polymères et des interfaces
3. Équipe de recherche sur les relations matrice extracellulaire/cellules
4. Systèmes et applications des technologies de l’information et de l’énergie
5. Institut national de la santé et de la recherche médicale
6. Laboratoire de chimie biologique
7. Civilisations et identités culturelles comparées
8. Théorie économique, modélisation et applications
Retour sur la semaine d’intégration du CMI SIC
Durant la semaine d’intégration de rentrée de l’UCP, les 40 étudiants du CMI SIC ont dû accomplir plusieurs missions. Le 1er défi consistait à convoyer discrètement, dans l’obscurité complète, un chariot
d’armes explosives (fictives) vers une base secrète. Les étudiants transformés en agents secrets ont
alors élaboré des stratégies algorithmiques par équipe. Le lendemain, les équipes devaient mettre
au point un dispositif en meccanoTM permettant d’envoyer une bille de pâte à modeler sur une cible.
Pour paramétrer leur “arme”, ces étudiants ont fait appel à leurs connaissances antérieures et donc,
sans s’en rendre compte, ont révisé leurs cours de physique des années précédentes. La dernière
mission, et pas la moindre, les invitait à sauver le monde. Rien que ça ! Pour combattre des extra-terrestres, les étudiants devaient fabriquer un drone et une catapulte. Ils sont passés par l’élaboration
d’algorithmes, de programmes, de modélisation, de résolution d’équations complexes, d’utilisation de
notions trigonométriques et de gestion de projets et communication pour y parvenir. Cette semaine
d’intégration, appelée “piscine”, a permis de souder les promotions et de goûter aux apprentissages
par problèmes et par projets développés dans le CMI.
CMI TCT (Tourisme Culturel et Territoires)
Ouvert à la rentrée 2014
CMI IF (Ingénierie Financière)
Ouvert à la rentrée 2014
• F orme aux métiers de demain du secteur finance, banque, assurance. La formation s’adapte aux besoins
de compétences du secteur, notamment en contrôle des risques ou en évaluation d’actifs, en préparant
les étudiants à formuler des solutions innovantes dans un environnement financier complexe.
• Sur 477 candidatures, 27 étudiants ont été sélectionnés en 1re année après des tests écrits.
• Les étudiants font 3 stages en entreprise et une année d’apprentissage durant les 5 années du
cursus et sont encadrés par des chercheurs du laboratoire Thema8 pour leurs différents projets.
« Avec mon bac S en poche, j’avais le choix entre une prépa, une école
de commerce et le nouveau CMI qui s’ouvrait à l’UCP. J’ai opté pour
la 3e solution car ce cursus est sérieux et innovant. En plus, le CMI
a l’avantage de ne pas couter cher et il permet de se projeter dans
une formation de 5 ans. J’ai intégré la promotion de 27 étudiants,
après des tests écrits. Mes 1res impressions sont bonnes, il y a un bon
niveau, les professeurs et mes camarades sont motivés. J’entends
souvent qu’en 1re année à l’université, on est noyé dans la masse des
amphis. Là ce n’est pas le cas, on peut discuter avec les professeurs,
qui nous font passer des interrogations avant les partiels. Dans les
cours supplémentaires, propres au CMI, on nous demande de travailler
Johan, en 1re année
en équipe, de présenter des oraux. Pour l’instant, cette formation
du CMI IF.
répond en tout point à mes attentes ! ».
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• CMI qui relève de l’ingénierie des sciences humaines et sociales (SHS).
• 9 étudiants formés aux métiers du développement touristique et territorial.
• Complète la licence Langues étrangères appliquées parcours culture et tourisme (anglais
et espagnol, japonais ou chinois) et le master Tourisme culturel et promotion internationale
des territoires (M2 en anglais) par 10 % de management et 10 % de disciplines scientifiques
(statistiques, sciences du patrimoine).
• Les études sont adossées aux recherches du laboratoire CICC7 et de la Fondation des sciences
du patrimoine (Labex Patrima).
À vos tablettes
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Petit à petit, les tablettes numériques entrent dans les classes. Les élèves se réjouissent et
les professeurs tentent de les intégrer dans leurs pratiques pédagogiques. Le ministère de
l’Éducation nationale s’interroge de la pertinence de ces tablettes et a, dans ce sens, commandé une étude aux chercheurs du laboratoire EMA (Écoles, Mutations et Apprentissages)
de l’UCP. François Villemonteix, enseignant-chercheur en sciences de l’éducation, a assuré
la coordination d’une enquête de terrain. « Je m’intéresse aux utilisations des technologies
informatisées dans l’éducation et en particulier à l’école primaire, milieu que je connais
bien ayant été enseignant, puis inspecteur ». Son équipe a enquêté dans huit écoles de huit
départements différents. Elle a observé les pratiques, et interrogé une trentaine d’enseignants,
d’élèves et d’inspecteurs. « Notre étude montre que l’école primaire, par sa structuration et
son fonctionnement, se prête bien à des mises en œuvre en classe de ce type d’instrument,
en particulier au cours d’activités de production de documents enrichis ». Les enseignants ont
inséré la tablette dans des pratiques existantes en les modifiant à la marge, en faisant notamment travailler les enfants par groupes. Mais si les tablettes peuvent constituer une ressource
pertinente, elles présentent aussi des limites. « Distribuer des tablettes dans les classes ne
suffit pas. Il convient d’accompagner les enseignants avec des formations sur des considérations didactiques et pédagogiques ainsi que sur des aspects techniques reliés aux spécificités
de l’instrument, aux ressources mobilisées, aux documents manipulés ». L’introduction des
tablettes réclame, selon le chercheur, des infrastructures robustes, par exemple le haut débit
pour rendre possible l’accès d’une classe entière aux ressources en ligne, les interconnexions
des tablettes entre elles ou avec le tableau numérique interactif. GG
Les contrats de mariage étudiés à la loupe
Nicolas Frémeaux s’intéresse à la famille, avec
ses lunettes d’économiste. Depuis son arrivée
il y a un an au sein du laboratoire Théma (Théorie
Économique, Modélisation et Applications) de
l’UCP, il se penche sur le choix des régimes matrimoniaux des français. Il observe et tente d’expliquer l’augmentation des contrats de mariage.
« Auparavant, la communauté de biens était le
choix le plus courant, aujourd’hui les couples
optent pour la séparation des biens parce que
le divorce est intégré comme une éventualité ».
Nicolas Frémeaux ajoute que d’autres explications
sont possibles, les français se marient plus tard et
ont eu le temps de constituer un patrimoine avant
le mariage. Ce jeune chercheur de 27 ans travaille
sur ces questions depuis sa thèse menée sous
la direction de Thomas Piketty, son professeur
à l’école d’économie de Paris. Aujourd’hui avec ses
collègues du laboratoire, Olivier Donni et Arnaud
Lefranc, il a l’intention d’élargir ses champs de
recherche. « Avec Arnaud Lefranc, nous analysons
les effets du choix du conjoint sur la reproduction
des inégalités sociales. Nous savons que les
français se marient avec des conjoints qui ont
des revenus relativement similaires. La question
est désormais de savoir quelle est la contribution
de l’homogamie à l’évolution des inégalités ».
Avec Olivier Donni, il étudie les couples qui ont
des niveaux scolaires similaires et ensemble ils
s’interrogent sur l’évolution de cette “homogamie” ces dernières années. « Je suis très heureux
d’appartenir au laboratoire Thema, sa réputation
est très bonne et les chercheurs sont reconnus ».
GG
Carole Aubert de Vincelles
Le droit pour agir
Impliquée dans la vie de l’université
En 2009, la professeure arrive à l’UCP. Elle découvre ce jeune
établissement et se réjouit aussitôt de son dynamisme. « Ici, les
projets sont encouragés et soutenus financièrement, la recherche est
une priorité pour la direction de l’université ». Au sein du laboratoire
LEJEP (Laboratoire d’Études Juridiques et Politiques), Carole Aubert
de Vincelles multiplie les publications dans des ouvrages collectifs,
signe de nombreux articles dans les revues scientifiques. « Mon travail
d’universitaire me passionne. Je n’ai pas voulu être avocate car je me
suis aperçue lors d’un stage en licence que ce qui m’intéressait dans
le droit était de réfléchir en amont, et non en aval, des textes de loi,
et les critiquer afin de proposer des améliorations ». C’est cette
démarche qu’elle essaie de transmettre à ses étudiants, dès la licence 1.
Elle accompagne également cinq doctorants cette année et dirige
l’école doctorale de droit et de sciences humaines qui regroupe
environ 200 étudiants. « J’ai accepté ce poste car je ne conçois pas
de ne pas m’impliquer dans la vie de l’université. D’ailleurs je suis
également membre du conseil de l’UFR droit ». GG
No 63
13
Novembre 2014
Cette professeure de droit privé est du genre à aller jusqu’au bout.
Quand elle entreprend des études à Paris 2 Panthéon-Assas, elle va
jusqu’au doctorat et enchaine aussitôt avec le concours de l’agrégation. « L’agrégation m’a permis de devenir directement professeure
des universités. À 32 ans, j’étais nommée professeure de droit privé à
Lyon 3 ». Intéressée par le droit européen, Carole Aubert de Vincelles
devient membre d’un groupe de recherche rattaché à la commission
européenne. Très vite, elle se hisse au rang d’experts en droit européen
des obligations, des contrats et de la consommation. Les parlementaires européens et les cabinets d’avocats la consultent, les ministères
français lui demandent son concours pour transposer des directives
dans le droit français. « Je voulais aller encore plus loin, nous avons
donc fondé avec des collègues universitaires et des professionnels
du droit l’association Trans Europe Experts. Notre but est d’inciter
les juristes français à participer plus activement à l’élaboration des
règles européennes. Les juristes français ne pèsent pas suffisamment
dans les débats européens ».
Dan Vodislav
Un homme face au Big Data
No 63
Novembre 2014
14
Le traitement des bases de données est la grande affaire de
Dan Vodislav. Depuis l’avènement du numérique et d’Internet,
les données sont partout et se multiplient de façon vertigineuse.
La gestion de ces masses de données s’impose comme le grand enjeu de
l’équipe MIDI (indexation multimédia et intégration de données) que
dirige Dan Vodislav au sein du laboratoire ETIS (Équipes Traitement de
l’Information et Systèmes). Stocker ou traiter à la volée les informations
que nous publions sur les réseaux sociaux ? Comment organiser ces
données ? Comment les filtrer intelligemment ? Autant de questions
qui occupent notre chercheur, installé au 5e étage du site de Saint-Martin à Pontoise. Dan Vodislav a choisi de prendre un poste de professeur
des universités à l’UCP en raison de la bonne réputation du laboratoire
ETIS. « Auparavant j’étais maître de conférences au Conservatoire
national des arts et des métiers, je travaillais sur les interfaces homme/
machine et sur la gestion des nouvelles données du web. Je connaissais
bien le travail des chercheurs du laboratoire cergypontain ».
Un chercheur aux multiples projets
Depuis 20 ans, la recherche le passionne et le fait rentrer tard le soir
chez lui. « J’ai grandi dans une Roumanie communiste qui valorisait
le monde de la recherche ». Mais les moyens manquaient cruellement et à la chute du couple Ceausescu, les portes du pays s’ouvrent
enfin. Dan Vodislav en profite pour venir travailler en France. « J’étais
diplômé de l’Institut polytechnique de Bucarest, à 24 ans, j’ai décidé
de reprendre des études à Paris 6 ». Il obtient un DEA1, et soutient
brillamment une thèse. Comme il aime avoir un pied dans le monde
de l’entreprise, notre chercheur participe au lancement d’une start-up
au tournant des années 2000 qui projette de concurrencer Google.
« Avec d’autres informaticiens, on croyait que le format XML allait
remplacer le format HTML. C’était un beau projet, mais on a mis la clé
sous la porte en 2005 ». Aujourd’hui, Dan Vodislav a 48 ans et plein
de projets. Il travaille avec la société Qwant, qui a lancé un moteur de
recherche spécialiste des réseaux sociaux, mais aussi avec le château de
Versailles et la bibliothèque nationale dans le cadre du Labex2 Patrima.
« Le traitement des données permet de créer des applications qui améliorent la médiation culturelle par exemple ». GG
1. Diplôme d’études approfondies
2. Laboratoire d’excellence
Une thèse en béton
François Pernot, professeur d’histoire moderne à l’UCP, a publié un ouvrage captivant sur l’année 1914. L’année du Centenaire
lui offrait cette occasion, mais c’est surtout la volonté de rendre hommage à son grand-père qui l’a conduit à écrire ce livre.
« Lorsque j’étais enfant, j’écoutais mon grand-père parler de cette Première Guerre mondiale qu’il avait faite du début à la
fin. Ces paroles d’adulte ont sans doute décidé de ma vocation d’historien », explique François Pernot. Dans cet ouvrage de
125 pages, l’auteur montre que cette fameuse année marque une rupture, correspond à la fin d’un monde, au suicide de
l’Europe... « Le XIXe siècle s’achève bien en 1914, l’Europe amorce son déclin et les peuples comprennent que le modernisme
triomphant porté par la révolution industrielle peut produire le pire, et non plus seulement le progrès ». François Pernot revient
également sur les illusions et les aveuglements lors de cette année 1914. « Les soldats croyaient qu’ils seraient de retour avant
Noël, on racontait que les balles ne tuaient pas… ». L’historien souligne aussi que certains personnages publics étaient dotés
d’une grande lucidité. C’est le cas du chef de file des socialistes allemands qui écrivait dès septembre 1914 que contrairement
à ce que l’on croyait, la guerre sera longue, l’Europe en sortira ruinée et les États-Unis d’Amérique grand vainqueur… Pédagogique, accessible au grand public, ce livre 1914 « la fin d’un monde… » est une excellente lecture avant de clore le centenaire
commémoratif.
1914 « la fin d’un monde… », aux éditions Honoré Champion 9,90 €
publication
Se souvenir de 14
No 63
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Novembre 2014
Comment se fait-il qu’une jeune fille de 27 ans consacre trois ans
de sa vie au béton recyclé ? Cléo Laneyrie répond, en levant les
épaules, qu’elle a suivi des études de chimie après son bac S et
qu’elle a décroché un stage chez un cimentier lors de son master 2.
« C’est en travaillant dans leur laboratoire Recherche et développement que je me suis intéressée au béton et aux matériaux
du génie civil plus largement ». En discutant avec les ingénieurs,
Cléo comprend qu’une thèse l’aidera à s’insérer dans une grande
entreprise du bâtiment. Elle postule alors au laboratoire L2MGC
(Laboratoire de Mécanique et Matériaux de Génie Civil) de l’UCP
pour effectuer une thèse sur le comportement des bétons recyclés
sous des hautes températures. Le béton recyclé est un matériau
d’avenir selon les industriels et les universitaires. Pour l’heure en
France, aucune construction en béton recyclé n’a été réalisée mais
dès que les normes seront définies, le béton recyclé sera monnaie courante. « En attendant, les chercheurs dont je fais partie
analysent les propriétés de ce nouveau matériau fabriqué à partir
des déchets de démolition ». Durant trois ans, Cléo Laneyrie a
testé sur le site de Neuville le béton recyclé en le plaçant dans des
fours, des malaxeurs, des presses… « C’est un travail très concret,
qui m’a beaucoup intéressée et que je présente en décembre lors
de ma soutenance ». En juin dernier, Cléo a décroché le 3e prix
au concours “jeunes chercheurs” qui rassemble les doctorants en
Génie civil. « Je suis contente, c’est un plus sur le CV et surtout,
c’est important d’avoir la reconnaissance des pairs ! ». GG
Un entrepreneur en phase avec l’université
No 63
Novembre 2014
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À 28 ans, Adrien Sommier a déjà dix ans d’expérience à la tête de sa propre agence de communication. Adolescent, il a attrapé
le “virus de l’entrepreneur”. « Quand mes camarades de lycée s’amusaient, moi je passais mes nuits à lire des livres de stratégie
d’entreprise et à développer mes premiers sites internet », raconte-t-il. Avant même de décrocher le bac, Adrien monte
sa web agency, Altered communication. Très vite, les affaires marchent fort. « À l’époque, j’étais devant un dilemme, devais-je
poursuivre mes études ou me consacrer pleinement au développement de ma boite ? ». Le jeune homme choisit de faire grossir
sa société. Les clients, comme Buddha bar, Les bains de Marrakech, Hédiard… lui font confiance pour leurs campagnes
e-marketing. « Tout allait parfaitement, mais j’avais envie de valider mes acquis à l’université ». Adrien choisit l’UCP en raison
de la bonne réputation du master Management des technologies de l’information et de la communication, qu’il obtient mention
“très bien”. « J’ai beaucoup apprécié l’université de Cergy-Pontoise, j’ai l’impression que les professeurs et les étudiants sont
en phase avec la vie réelle, ils ne sont pas déconnectés du monde professionnel comme je le craignais ». Quand notre chef
d’entreprise doit recruter, il confie qu’il regarde à présent plus attentivement les CV des étudiants de l’UCP. « Même si
je considère que les diplômes ne font pas tout, c’est la motivation et les idées innovantes qui priment à mes yeux ».
Depuis quelques mois, Adrien Sommier et ses treize collaborateurs explorent un nouveau pan de la communication sur
le web avec le lancement du réseau social Amplement.fr. Cette plateforme concurrence directement Viadeo
ou LinkedIn, avec plus de 400 000 membres inscrits. « Ce réseau social professionnel permet d’échanger
gratuitement et librement avec ses partenariats de business, je crois beaucoup en ce projet ». GG
La RATP donne un coup
de pouce aux étudiants
La Fondation de l’UCP développe des partenariats pour offrir des bourses aux étudiants. Une centaine d’étudiants ont déjà
bénéficié de ces dispositifs de bourse soutenus par des mécènes, dont le Fonds A2i (Agir pour l’Insertion dans l’Industrie),
Orange, la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et la Fondation RATP. En juin dernier, cette dernière a réuni un
jury qui a décerné la bourse “Trajet d’avenir” à six nouveaux étudiants de l’UCP en se basant sur des critères académiques
et sociaux : Ousmane (master Énergie matériaux communicantes), Moctar, Malik, Aissatou, Maxime et Sérigne (master
Génie civil et infrastructure). Les lauréats bénéficient tout d’abord d’une aide financière de l’ordre de 300 euros par mois,
ce qui les dispense par exemple d’effectuer des petits boulots en parallèle de leurs études. La Fondation RATP offre aussi à
ces étudiants la possibilité d’être accompagnés par un salarié du groupe de transport parisien. « Le dispositif du mentorat
est très important, nous dit Sédric, étudiant en master 2 Génie civil qui bénéficie de la bourse depuis deux ans, car il m’a
permis de découvrir le fonctionnement de la RATP et des métiers qui s’y trouvent. Grâce aux rencontres avec mon mentor, j’ai pu obtenir des conseils, faire des visites de chantiers, avoir des éléments de réponses à toutes mes inquiétudes par
rapport au monde professionnel ». Aujourd’hui, Sédric termine son stage de fin d’études au département ingénierie de la
RATP. GG
Sciences Po Saint-Germainen-Laye accueille
sa 1re promotion
Début septembre, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye a accueilli sa 1re promotion de 82 étudiants. Durant quatre jours d’accueil
et de découverte, ils ont été accompagnés par les équipes pédagogique et administrative du nouvel institut d’études politiques.
La 1re semaine de cette promotion a été rythmée par la découverte de leur nouvel environnement. Les lundi 8 et mardi 9 septembre ont,
tout d’abord, été consacrés aux inscriptions administratives. Le mercredi 10 septembre était une journée d’accueil avec la présentation
des équipes administrative et pédagogique, des enseignements et de la vie étudiante. L’après-midi s’est poursuivie par la visite des locaux
du site de la rue Pasteur – salles de cours et de travail collectif ou individuel, cafétéria, gymnase, bibliothèque universitaire, etc. Les étudiants
de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye ont également été informés des services du SUAPS (Service Universitaire des Activités Physiques
et Sportives) de l’UCP, soit une trentaine d’activités et l’accès à de nombreuses installations, dont bénéficient les étudiants, notamment
lors de leurs jeudis après-midi banalisés. La journée s’est terminée par un mot de bienvenue du maire de Saint-Germain-en-Laye. Jeudi
11 septembre a permis à tous de découvrir le patrimoine, la vie culturelle et commerçante de la ville de Saint-Germain-en-Laye,
en collaboration avec l’office de tourisme et l’association locale La clef. Les étudiants se sont ensuite rendus à l’UCP pour l’événement
Bienven’UCP qui fête la rentrée avec de nombreuses animations culturelles et sportives autour de stands associatifs.
Dès la semaine suivante, les étudiants ont commencé à suivre les enseignements en science politique, économie, droit ou encore
histoire dispensés par 40 enseignants et enseignants-chercheurs majoritairement issus des universités de Cergy-Pontoise et de Versailles
Saint-Quentin-en-Yvelines. AT
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Veolia summer school
Chaque été, le groupe Veolia invite des étudiants du monde entier à participer à la Veolia summer
school. Ce séminaire, qui se déroule sur une semaine au Campus Veolia à Jouy-le-Moutier, permet
aux étudiants de découvrir les différents métiers du groupe, de visiter les sites de Veolia (traitement
de déchets, stations d’épuration) et de réfléchir collectivement au développement durable. Cette
année, deux étudiants de l’UCP faisaient partie du groupe de 44 étudiants, issus de dix-sept pays
(États-Unis, Argentine, Mexique, Pologne…). Asma Ahjam, en master Sciences de l’environnement,
et Sébastien Pottemain, en master Droit et éthique des affaires, reviennent sur cette expérience
qu’ils ont vécue entre le 29 juin et le 7 juillet. « Ce stage m’a permis de découvrir de nombreux
métiers et de faire connaissance avec des étudiants étrangers qui n’ont pas la même approche
du développement durable que moi », rapporte Asma. Cette étudiante a particulièrement apprécié les échanges qu’elle a eus avec ses camarades et les cadres de Veolia. Asma et Sébastien nous
expliquent qu’ils ont eu une semaine pour monter un projet de construction d’éco-quartier en
s’appuyant sur les nouveaux dispositifs qui permettent d’économiser les énergies, de recycler l’eau
et de trier les déchets. Asma a été favorablement impressionnée par la technologie de collecte
pneumatique des déchets et elle s’est aussi souvenu du ramassage des déchets par des chevaux.
« Cette solution a déjà été mise en place par Veolia à Vannes par exemple ». Les étudiants ont restitué
leur travail en présence du PDG de Veolia, Antoine Frérot, venu spécialement les encourager. GG
Pierre Jubault, vice-président étudiant
>>>
Délégué dans l’âme
No 63
Novembre 2014
18
En mai dernier, Pierre Jubault était élu vice-président étudiant à la majorité absolue des membres du conseil académique. Ce jeune homme de 22 ans expose ses ambitions
pour l’université.
Pourquoi vous êtes-vous engagé dans cette fonction
de vice-président étudiant ?
Depuis que je suis en sixième, je suis délégué de classe. J’aime être au
courant de la vie de mon établissement, être utile aux autres, participer aux décisions, défendre l’intérêt des élèves. Quand je suis arrivé à
l’UFR droit de l’UCP, je me suis présenté au conseil de l’UFR. J’ai appris
à connaître le fonctionnement de l’université et j’ai découvert le rôle
majeur du vice-président étudiant. Être élu permet d’avoir un accès
direct aux acteurs de l’université, je remarque que nous sommes pris
au sérieux et que le corps enseignant et l’administration sont ouverts
au dialogue.
Quelles sont vos ambitions pour l’université de Cergy-Pontoise ?
Lors de notre campagne avec la Fédération UCP, nous nous sommes
engagés à créer des associations étudiantes sur chaque site de l’université pour que les préoccupations de chacun soient entendues et
relayées. Je suis persuadé aussi que les associations contribuent à la
bonne ambiance et donnent une âme à l’université. Nous aimerions
également l’ouverture d’une buvette sur le campus, le développement
du covoiturage entre étudiants et une plus large ouverture de la bibliothèque universitaire en période d’examens.
Vous disposez d’un mandat de deux ans, c’est court pour
tenir ces engagements ?
J’en suis bien conscient, d’autant plus que je suis en parallèle un master
en droit des affaires. Mais je m’investirai totalement pour concrétiser
ces engagements, et pour poser les jalons des projets futurs. Et surtout je ne suis pas seul, mes colistiers vont prendre en charge certains
dossiers. Nous ferons tout pour que l’UCP reste une université à taille
humaine et qu’elle soit un lieu d’épanouissement pour chacun.
hotomaton
Dans les secrets de Genainville
à ce jour environ 3 000 blocs sculptés que l’on peut admirer sur
le site lui-même ou dans le musée archéologique du Val-d’Oise
à Guiry-en-Vexin. Les visiteurs peuvent également contempler
les sculptures, les céramiques et les fragments
de statues en bronze de l’époque. L’équipe d’archéologues
a également étudié l’impact du climat sur l’évolution du site,
« nous avons prouvé qu’une rivière, aujourd’hui disparue,
traversait la parcelle », ajoute Didier Vermeersch. Grâce
aux financements de projets par la Fondation des sciences
du patrimoine / LabEx (Laboratoire d’Excellence) Patrima,
l’UCP a noué de nouveaux partenariats avec le Parc naturel
régional du Vexin et le Centre de recherche et de restauration
des musées de France. « Nous travaillons de plus en plus avec
des géologues, des biologistes et des informaticiens qui nous
aident à faire avancer nos travaux », explique Didier Vermeersch.
Vivien Barrière, son successeur, a le projet de mettre en place
un nouveau projet sur ce site prestigieux… GG
Place à la Comue
Depuis la loi Fioraso du 22 juillet 2013, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche sont tenus de se regrouper en
communauté d’universités et établissements. Les PRES (Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur) ont donc laissé la place aux
Comues ! L’enjeu est double : faire émerger des projets communs et améliorer la visibilité internationale des établissements français.
Le conseil d’administration de l’UCP a entériné son appartenance à la Comue université Paris Seine le 23 septembre dernier. Dans ce
rassemblement, on retrouve l’UCP, l’ESSEC (École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales), l’école d’arts de Paris-Cergy,
l’école d’architecture et l’école du paysage de Versailles, l’ISIPCA, l’ITESCIA, l’EBI, l’ISTOM, l’ILEPS, l’ECAM-EPMI, l’EPSS (École Pratique de
Service Social) et l’Institut polytechnique du Grand Paris. « Ces écoles sont situées sur un territoire stratégique, commente Anne-Sophie
Barthez, présidente de la Comue. À la fois partie prenante de la métropole parisienne et porte d’entrée de la vallée de la Seine qui relie
Paris au Havre ». Les membres de la Comue université Paris Seine se sont entendus sur les trois mots clés – innovation, esprit d’entreprise
et créativité – qui définissent le positionnement de cette nouvelle entité et trouveront un prolongement naturel en matière de recherche,
formation et vie étudiante. « Nous multiplierons les rencontres entre les chercheurs, les enseignants et les étudiants afin de décloisonner
les disciplines et les établissements ! », argumente Anne-Sophie Barthez. L’un des premiers projets d’envergure défendu par la Comue est
la création d’un campus international ouvert aux étudiants, aux entrepreneurs et aux chercheurs. Ce lieu de vie et d’innovation devrait
voir le jour au sein de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise dans les prochaines années… GG
No 63
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Novembre 2014
Le site gallo-romain des Vaux-de-la-Celle à Genainville, à proximité de Magny-en-Vexin, mobilise étudiants et enseignants de
l’UCP depuis une dizaine d’années. Ce complexe religieux a été
classé par les autorités et a figuré sur la liste des cinquante sites
archéologiques français à valoriser. En 2004, après quelques
années d’abandon, le service départemental d’archéologie
du Val-d’Oise s’est associé à l’UCP pour reprendre les fouilles
initiées dans les années soixante. Désormais, chaque été, des
dizaines d’étudiants venus de partout en France se réunissent
pour tenter de soulever les mystères de ce sanctuaire de la cité
des Véliocasses. Didier Vermeersch, maître de conférences
à l’UCP, coordonne ces chantiers. « Nous avons montré
l’existence de quatre temples dont l’un est daté du IVe siècle
grâce à la découverte d’une pièce de monnaie dans les fondations du sanctuaire ». Une série de bassins flanque le temple
associé à un édifice de spectacle de type gallo-romain de
grande taille (118 m de façade). L’inventaire répertorie
19-20/11
En soi et hors soi : l’écriture
d’Annie Ernaux comme engagement
Des femmes dans l’espace public
en France au XVIIIe siècle
04/12
Avancées dans la recherche
des maladies auto-immunes
Conférence Université ouverte.
À partir de 18h. Site de Chênes 1
à Cergy (95), salle de
conférences.
07/02
19/02
L’UCP ouvre ses portes pour
accueillir ses futurs étudiants
de 13h à 17h.
www.u-cergy.fr
De 15h à 18h. Site des Chênes 1
à Cergy (95).
Concert à partir de 19h
à la 33 Tour. Maison
des étudiants, site des Chênes
à Cergy (95).
29/01
05/02
Le génocide des Arméniens
Conférence Université ouverte.
À partir de 18h. Site des
Chênes 1 à Cergy (95),
salle de conférences.
Journée portes ouvertes
26/11
Speed Recrut’
Colloque international organisé
par le laboratoire civilisations
et identités culturelles comparées
et le centre de recherche textes
et francophonies.
À partir de 9h. Site des Chênes 1
à Cergy (95), salle de conférences.
27/11
25/11
Les villes nouvelles franciliennes :
échec ou réussite d’une greffe majeure ?
Conférence Université ouverte.
À partir de 18h. Site des
Chênes 1 à Cergy (95),
salle de conférences.
07/03
Cérémonie de remise des diplômes
Site des Chênes 1 à Cergy (95).
Ruche Hour : Time code
Les femmes au travail pendant
la Première Guerre mondiale
Conférence Université ouverte.
À partir de 18h. Site des
Chênes 1 à Cergy (95),
salle de conférences.
12/03
L’évaluation des politiques socio-fiscales :
une nécessité !
Conférence Université ouverte.
À partir de 18h. Site des
Chênes 1 à Cergy (95),
salle de conférences.
Conférence Université ouverte.
À partir de 18h. Site des
Chênes 1 à Cergy (95),
salle de conférences.
Un à deux jeudis par mois de 18 à 20 heures.
33 bd du Port à Cergy
site universitaire des Chênes 1
OCTOBRE 2014 - AVRIL 2015
http://universiteouverte.u-cergy.fr
Pour comprendre les grandes questions
que pose le monde d’aujourd’hui...
C Y C L E
D E
C O N F É R E N C E S - D É B AT S

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