JEAN-PHILIPPE RAMEAU
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JEAN-PHILIPPE RAMEAU
JEAN-PHILIPPE RAMEAU (1683-1764) Castor et Pollux, tragédie en musique en un prologue et cinq actes Livret de Gentil-Bernard (Version de 1737 – Extraits) I. II. III. IV. V. Ouverture (prologue) Chœur de Spartiates : “Que tout gémisse“ (acte I) Air très gai (acte I) Entrée d’Hébé et sa suite (acte II) Chœur de la suite d’Hébé : “Connaissez notre Puissance“ (acte II) VI. Deuxième Air d’Hébé et ses suivantes (acte II) VII. Entrée des Démons (acte III) VIII. Chœur des Démons : “Brisons tous nos fers“ (acte III) IX. Deuxième Air des démons (acte III) X. Entrée des Ombres (acte IV) XI. Chœur des Ombres : “Qu’ils soient heureux comme nous“ (acte IV) XII. Entrée des Astres XIII. Chaconne XIV. Chœur des Astres : “Que les cieux, que la terre, et l’onde“ ENTRACTE WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791) Concerto pour clarinette en la majeur, KV 622 I. Allegro II. Adagio III. Rondo : Allegro Symphonie n° 31, “Paris“, en ré majeur KV 297 (300a) I. Allegro assai II. Andante III. Allegro Orchestre de l’Opéra de Lyon Chœur et Maîtrise de l’Opéra de Lyon William Christie, direction musicale Jean-Michel Bertelli, clarinette Dimanche 10 juin 2007 à 17 heures À PROPOS DES ŒUVRES JEAN-PHILIPPE RAMEAU Castor et Pollux (extraits) On à peine à imaginer, aujourd’hui, l’effet saisissant de modernité que produisirent, à leur création, les opéras de Rameau. Le compositeur avait cinquante ans lorsqu’il apparut sur la scène lyrique, avec sa tragédie en musique Hippolyte et Aricie (1733). Ce premier chef-d’œuvre déclencha une violente querelle esthétique, opposant les défenseurs de cette musique hardie et imaginative (les ramistes) et les tenants du modèle imposé par Jean-Baptiste Lully un demi-siècle plus tôt (les lullistes). Cette bataille n’épargna pas le second ouvrage lyrique de Rameau, l’opéra-ballet Les Indes galantes, jugé trop bruyant et difficile. Elle se fit de plus en plus âpre, atteignant son paroxysme à la création de Dardanus, en 1739. Castor et Pollux ne fut pas en reste, si l’on en juge par exemple par ce compte rendu inclus par le duc de Luynes dans ses Mémoires au lendemain de la création, le 24 octobre 1737, à l’Académie royale de musique, à Paris. “Rameau, fameux musicien, qui a déjà fait trois opéras, vient de donner le quatrième, qui est Castor et Pollux. Cet opéra n’a point réussi, et a donné même occasion aux vers ci-joints, qui n’ont point été faits par un poète, mais par un homme du monde : Contre la moderne musique Voici ma dernière réplique : Si le difficile est le beau, C’est un grand homme que Rameau ; Mais si le beau, par aventure, Etait la simple nature, Dont il doit être le tableau, C’est un sot homme que Rameau.” Il semble que l’accueil ait été plus partagé. Eu égard au retentissement des ouvrages précédents, Castor et Pollux était attendu par le public autant que par la critique. Comme à l’habitude, les “anciens” s’épouvantèrent, tandis que les “modernes” acclamaient la virtuosité orchestrale, les dissonances audacieuses, les accompagnements fournis qui grignotent la préséance du chant. Le succès, au moins de scandale, fut toutefois au rendez-vous puisque l’œuvre tint l’affiche pour vingt représentations jusqu’à la fin de 1737. Elle disparut ensuite durablement de la scène. C’est en 1754 que Castor et Pollux fit son retour, non moins fracassant. Rameau était suffisamment fier de cet ouvrage pour le choisir, alors, comme porte-étendard de la musique française dans la nouvelle querelle 1 esthétique qui faisait rage, la querelle des Bouffons. Pour l’occasion, il remania considérablement l’ouvrage, supprima le prologue que les nouvelles circonstances avaient rendues obsolète, redécoupa les scènes et les actes en bousculant un peu l’intrigue, s’appuyant sur un livret modernisé dans son propos autant que dans son expression. Le triomphe fut complet, réalisant la prophétie d’André Campra découvrant Hippolyte et Aricie en 1733 : “Il y a dans cet opéra assez de musique pour en faire dix ; cet homme nous éclipsera tous.” Castor et Pollux reprend un mythe grec bien connu, qui célèbre la fraternité indéfectible unissant deux jumeaux jusqu’au sacrifice, fléchissant finalement Jupiter qui leur offre l’immortalité sous la forme de deux astres, les étoiles les plus brillantes de la constellation des Gémeaux. L’opéra de Rameau repose sur un livret de Pierre-Joseph Bernard, dit Gentil-Bernard. Dans sa version originale, il s’ouvre sur un champ de ruines : la guerre a dévasté toute beauté sur terre (les Arts) et dans les cieux (les Astres). Minerve, protectrice des Arts, s’en émeut et demande à Vénus d’intervenir. L’Amour, d’une flèche, soumet le belliqueux Mars à la belle déesse, et le prologue s’achève sur de bruyantes réjouissances, célébrant la paix revenue. Le contraste est brutal avec le chœur initial de l’acte I, “Que tout gémisse”, l’une des pages les plus émouvantes et novatrices de la partition. Les Spartiates pleurent la mort de leur héros, Castor, tué par Lincée. Dans Gil Blas du 2 février 1903, après avoir entendu les deux premiers actes de Castor et Pollux présentés à la Schola Cantorum sous la direction de Vincent d’Indy, Debussy fait le récit pittoresque de cette entrée en matière : “Après une ouverture, bruit nécessaire pour permettre aux robes à panier d’étaler la soie de leur tour, s’élèvent les voix gémissantes d’un choeur célébrant les funérailles de Castor. Tout de suite on se sent enveloppé d’une atmosphère tragique, qui, quand même, reste humaine, c’est-à-dire que ça ne sent pas le peplum ni le casque. Simplement des gens qui pleurent comme vous et moi.” Ce chœur est en fa mineur, tonalité dont Rameau dit, dans son Traité de l’harmonie, qu’elle “convient à la tendresse et aux plaintes”. Le prélude de ce chœur plonge l’auditeur en plein cœur du drame, avec ses lignes chromatiques descendantes qui se tuilent. Le chœur proprement dit, tout de majesté, n’est pas moins poignant. Rameau fit ce commentaire : “Les intervalles chromatiques, qui abondent en descendant, peignent pour lors des pleurs et des gémissements causés par de vifs regrets.” On apprend que Pollux a vengé son frère en tuant Lincée. Deux Athlètes célèbrent cette victoire, qui donne lieu à trois airs de danses enjoués. Le troisième, l’Air très gai, est particulièrement vivifiant malgré sa tonalité étrange d’ut mineur, réputée “obscure et triste”, pour reprendre 2 la description des tonalités que fit Marc-Antoine Charpentier. L’un des points qui avaient semé la discorde parmi les mélomanes était le caractère général des danses de Rameau. Non que compositeur bourguignon ait remis en cause la place primordiale de l’art chorégraphique dans l’opéra français : à l’instar de ceux de Lully, ses ouvrages regorgent de ballets bigarrés, propres à mettre en valeur l’excellence du corps de ballet de l’Académie royale de musique. Mais, alors que chez Lully ces parenthèses divertissantes restaient toujours d’une exquise courtoisie, Rameau n’hésite pas à insuffler dans ses propres numéros dansés la même inventivité harmonique, rythmique et mélodique que dans ses plus belles scènes chantées. Ses danses séduisent autant par leur vitalité que par leur invention, et cette danse des Athlètes, comme celles qui vont la suivre, en est l’exemple frappant. Pollux est amoureux de Télaïre, la veuve de son frère. Il lui déclare sa flamme et, en échange, elle obtient de lui qu’il aille chercher Castor aux Enfers. Au début de l’acte II, Pollux confie son hésitation. Puis il prend sa décision : il ira prendre la place de son frère au royaume des morts. La dernière scène de l’acte est un brillant divertissement. Debussy décrit : “Hébé danse à la tête des Plaisirs célestes, tenant dans leurs mains des guirlandes de fleurs dont ils veulent enchaîner Pollux. – Jupiter a voulu l’enchantement de cette scène afin d’arracher Pollux à son désir de la mort. – Jamais la sensation d’une volupté calme et tranquille n’a trouvé de si parfaite traduction ; cela joue si lumineusement dans l’air surnaturel qu’il faut toute l’énergie spartiate de Pollux pour échapper à ce charme, et penser encore à Castor. (Je l’avais oublié depuis un bon moment.)” Dans cette vaste scène de séduction, on découvre notamment l’Entrée d’Hébé et de sa suite, le chœur “Connaissez notre puissance !” (dont les paroles seront complètement changées en 1754) et le Second Air pour Hébé et ses suivantes (une sarabande). La tonalité de mi mineur, qui est celle de ces trois morceaux, est décrite par Charpentier comme “effemmé [efféminé], amoureux et plaintif ”. Quant à Rameau, il en dit qu’à l’instar de ré mineur, elle “convient à la douceur et à la tendresse”. La nostalgie qu’elle induit traduit le trouble de Pollux à l’idée de son sacrifice prochain. L’acte III voit Pollux à l’entrée des Enfers. Phébé, qui l’aime, tente en vain de le faire renoncer. A Télaïre venue le rejoindre, Pollux renouvelle sa promesse de sauver Castor, provoquant le désespoir de Phébé. Des monstres infernaux surgissent des flammes dans l’une de ces vives peintures dont Rameau a le génie. Le noyau de cette scène est formé par le chœur de Démons “Brisons nos fers”, que flanquent deux Airs des Démons. La permanence d’une pulsation obsédante figure l’encerclement des trois personnages par les hordes déchaînées. Rameau écrit une musique proprement effrayante, traduisant les efforts des horribles 3 engeances pour faire reculer Pollux : blocs sonores entrechoqués, traits instrumentaux zébrant les airs, syllabes martelées, couleurs sombres (les dessus – sopranos – sont absents du chœur). Mais Pollux combat héroïquement les Démons, secouru finalement par Mercure qui les frappe de son caducée. Tous deux s’abîment dans le gouffre infernal. A l’acte IV, on découvre Castor aux champs Elysées. Malgré l’agrément du lieu, son âme s’attriste à la pensée de Télaïre. Les Ombres s’emploient à le divertir, avec notamment deux morceaux tout de grâce champêtre : l’Air pour les Ombres, et le chœur “Qu’il soit heureux comme nous”, qui en est une paraphrase. Après de touchantes retrouvailles, Pollux explique le but de sa venue. Castor, qui a compris que Pollux aimait Télaïre, finit par accepter son sacrifice à une seule condition : qu’il ne retourne sur terre que pour une journée, le temps de revoir une dernière fois sa bien-aimée, et revienne ensuite libérer son frère. L’acte V s’ouvre sur la fureur vengeresse de Phébé, furieuse à la vue de Mercure ramenant Castor sur terre. Puis on retrouve Télaïre et Castor, dont la joie s’assombrit bientôt lorsque Castor explique qu’il doit retourner en enfer le soir même. Dans son désespoir, elle tente de le retenir. Le tonnerre retentit alors : c’est Jupiter qui descend. Il annonce que Castor est libéré de son serment et obtiendra l’immortalité, ainsi que Pollux et Télaïre, sous la forme d’un astre. La dernière scène a pour décor le Zodiaque, où les Astres, Planètes, Satellites et Dieux accueillent les deux héros. Le divertissement final décrit la transfiguration de Castor et Pollux au travers d’une succession de danses et de morceaux chantés. Dans l’entrée des Astres, on retrouve un motif pointé déjà entendu dans l’ouverture, traduction en musique du caractère inflexible de la mécanique céleste. Comme dans tant de tragédies en musique, les deux derniers morceaux sont une vaste chaconne, apothéose instrumentale de l’ouvrage, et un chœur qui tire la conclusion. La chaconne accompagne, dans Castor et Pollux, le ballet majestueux et irréel des corps célestes et des divinités. Dans cette forme contrainte (à l’instar de la passacaille, la chaconne consiste en de multiples variations sur une basse obstinée), Rameau fait toujours preuve d’une imagination particulièrement fertile. Ici, il ne faillit nullement à sa réputation. Ce morceau plein de trouvailles et de surprises est en la majeur (ton, selon Rameau, du “chant d’allégresse et de reconnaissance”). Le chœur final, “Que le ciel, que la terre et l’onde”, célèbre la gloire du maître du monde, Jupiter, qui invite l’univers à se réjouir. William Christie dirige ce soir la version de 1737, dont ne subsiste plus que le chant et la basse continue. Les parties intermédiaires ont été reconstituées d’après les morceaux correspondants de la version de 1753 ou, en cas de divergence entre ces deux versions, reconstruites par William Christie et Elisabeth Matiffa. 4 WOLFGANG AMADEUS MOZART Concerto pour clarinette en la majeur, KV 622 Mozart composa son unique concerto pour clarinette en 1791, dernière année de sa vie et année extrêmement productive puisqu’elle vit naître aussi deux opéras (La Flûte enchantée et La Clémence de Titus) et le Requiem. Alors que la légende colportée par la veuve de Mozart, Constanze, et son second mari peint le tableau tragique d’un Mozart mourant criblé de dettes et dans le plus grand dénuement, on sait aujourd’hui que la vérité est toute différente. Loin d’être le poète maudit dont les romantiques propageraient l’image, il jouissait d’un véritable prestige, dont témoigne cette floraison ultime de chefs-d’œuvre. Dernière page instrumentale du compositeur, le concerto fut écrit à l’intention d’un frère maçon, Anton Stadler, virtuose de la clarinette et membre de l’orchestre de la cour à Vienne, auquel Mozart avait déjà offert deux œuvres majeures : le Trio en mi bémol majeur, dit “des Quilles” (1786), et le Quintette pour clarinette et cordes en la majeur (1789). C’est à Prague que Stadler passa commande, à l’occasion de la création de la Clémence. L’un des morceaux les plus impressionnants de cette opera seria, l’air de Sesto “Parto, parto”, comporte en effet une partie de clarinette obligée très développée, et le musicien avait fait le voyage de Vienne pour l’interpréter. C’est également dans la capitale bohémienne qu’Anton Stadler assura la création du concerto le 16 octobre 1791, en l’absence de Mozart rentré à Vienne. Constanze Mozart ne portait pas dans son cœur ce joyeux drille, qui entraînait son époux dans des soirées arrosées. Certainement Stadler valait-il mieux que le portrait peu flatteur qu’elle en dressa : celui d’un homme intéressé et peu recommandable. Aucune preuve ne vient étayer formellement cette opinion. On sait toutefois qu’au moment de la mort de Mozart Stadler devait 500 florins au compositeur, et qu’il était par ailleurs redevable de 162 florins au facteur Theodor Lotz, pour l’achat de deux clarinettes de basset. Cet instrument, qui ne dépassa jamais le stade du prototype, est celui pour lequel Mozart composa en réalité son concerto – aujourd’hui joué couramment sur une clarinette en la, comme c’est le cas aujourd’hui. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une chimère entre la clarinette et le cor de basset (instrument un peu plus grave de la famille des clarinettes) : une clarinette pourvue de trous supplémentaires qui étendent sa tessiture d’une tierce vers le grave. Tout en conservant le timbre de la clarinette, cet instrument rejoint donc, vers le grave, l’étendue du cor de basset : un instrument accordé en fa et qui donc, à doigté égal, sonne une tierce plus bas que la clarinette en la. 5 Cet instrument hybride fut mis au point par Lotz à la demande de Stadler. La première mention concernant une clarinette “augmentée” dans le grave apparaît dans l’annonce pour un concert donné le 20 février 1788 : “M. Stadler l’aîné, musicien au service de Sa Majesté l’empereur, va jouer un concerto et une variation sur la clarinette basse, un instrument nouvellement inventé et fabriqué par le facteur de la cour Theodor Loz [sic] ; cet instrument possède deux notes de plus que la clarinette ordinaire.” En 1790, Lotz mit au point un nouvel instrument encore plus étendu vers le grave ; à en croire la Musikalische Korrespondenz der teutschen filarmonischen Gesellschaft (Correspondance musicale de la Société philharmonique allemande), publiée à Berlin, avec “ses notes supplémentaires dans le grave, grâce à quoi ce n’était plus mi qui était la note la plus grave, mais bien le do inférieur, [Stadler] jouait également le do dièse et le ré dièse intermédiaires avec une aisance stupéfiante”. Mozart montrait depuis longtemps une affection particulière pour le timbre de la clarinette. En 1778, lorsqu’il fit étape à Mannheim sur le chemin de Paris, il écrivit à son père Leopold, resté à Salzbourg : “Oh ! si seulement nous avions des clarinettes. Tu ne peux imaginer l’effet majestueux que produit une symphonie […] avec clarinettes.” Si l’on excepte la 31e Symphonie, composée pour la circonstance particulière du Concert spirituel à Paris, les clarinettes n’apparaissent dans sa musique orchestrale qu’en 1785, dans la version révisée de la Symphonie “Haffner”, la Musique funèbre maçonnique et le 22e Concerto pour piano, en mi bémol majeur. Après cela, elles firent partie intégrante de sa palette orchestrale. Mozart inscrivit le concerto à son catalogue le 28 septembre 1791, un peu plus de deux mois avant sa mort. Il y emprunte 199 mesures à un concerto ébauché l’année précédente pour cor de basset (KV 621b). Cette esquisse est des plus précieuse, car le manuscrit original du concerto, pour clarinette de basset, a disparu. On ne connaît donc l’œuvre que par l’édition qu’en fit André en 1801, pour clarinette “normale”. C’est grâce aux fameuses 199 mesures qu’Alan Hacker a pu reconstituer, en 1971, les fréquentes incursions dans le grave rendues possibles par la clarinette de basset. Dans un ouvrage précieux sur Le Style classique, Charles Rosen note que le Concerto pour clarinette “évoque de très près, par son lyrisme et même par le profil et les implications harmoniques de ses thèmes, les deux concertos pour piano dans la même tonalité, KV 414 et KV 488. Le dernier concerto pour piano (KV 595 en si bémol majeur), de six mois antérieur, fait baigner ce lyrisme empreint de liberté dans un chromatisme expressif, 6 voire douloureux, qui domine le discours dès le début du développement. Ces concertos donnent l’un et l’autre l’impression de ligne mélodique inépuisable et continue, infinie si l’on veut, et pourtant clairement articulée. Mais leur structure n’est ni une succession lâche de mélodies (comme dans le KV 537), ni un flux monotone”. Le Concerto pour clarinette adopte la découpe habituelle en trois mouvements, vif, lent, vif. Toutefois, le premier mouvement est plus nonchalant que ce que son tempo allegro laisse supposer. Une certaine mélancolie teinte son lyrisme, avec quelques incursions dans le mode mineur (notamment le pont conduisant du premier thème au second). Comme le Larghetto du Quintette avec clarinette, lui aussi en ré majeur, l’Adagio est une merveille de poésie, avec son chant énoncé sur un suave tapis de cordes. C’est dans le piquant Rondo final que les effets de la clarinette de basset sont le plus spectaculaires, notamment dans tout le passage où le soliste accompagne le dialogue entre la flûte et le violon, ou plus loin lorsqu’il se lance dans de grands sauts de registres, qui avec les notes de basset font une octave supplémentaires. Néanmoins, même sur une clarinette dépourvue de ces extensions, l’invention de Mozart y brille de mille feux, assurant au soliste l’enthousiasme du public. 7 WOLFGANG AMADEUS MOZART Symphonie n°31, “Paris”, en ré majeur KV 297 (300a) Au cours d’une existence riche en voyages, Mozart effectua trois séjours à Paris. Les deux premiers, en 1763-1764 et en 1766, se révélèrent très positifs. Le baron Melchior Grimm, homme de lettres allemand très introduit dans les cercles intellectuels parisiens, était tombé sous le charme du jeune prodige, “un phénomène si extraordinaire que l’on peine à croire ce qu’on voit de ses yeux”, et avait usé de toute son influence pour que les exhibitions de l’enfant fussent de francs succès. Au cours du premier séjour, les Mozart eurent même le privilège de séjourner quinze jours à la cour de France, à Versailles et, le 1er janvier 1764, le petit Wolfgang montra ses talents devant le roi Louis XV en personne. Le troisième séjour, en 1778, connut un bilan beaucoup plus mitigé. A l’époque, Mozart traversait une crise professionnelle. Nommé en 1772 Konzertmeister de l’orchestre archiépiscopal de Salzbourg, il étouffait sous la coupe d’un patron exigeant, l’archevêque Hieronymus Colloredo, qui lui laissait peu le loisir de faire les tournées de concerts dont il avait pris l’habitude dans son enfance. En août 1777, poussé par son père, Mozart donna sa démission et partit pour l’étranger dans l’espoir de trouver un employeur plus généreux. Il rentra bredouille mais, après seize mois d’absence, obtint de retrouver son poste avec un salaire triplé. C’est ainsi que Mozart séjourna à Mannheim, avant de gagner Paris le 23 mars 1778. Retenu par Colloredo à Salzbourg, Leopold, le père de Mozart, n’était pas du voyage. Seule la mère du jeune homme, AnnaMaria, l’accompagnait. Les lettres envoyées par Mozart de Paris sont amères. Il n’apprécie ni la musique qu’il y entend, ni les gens qu’il y rencontre, notamment les employeurs potentiels auxquels il est censé faire des courbettes. Paris est alors tout agitée par la querelle opposant les gluckistes (défenseurs de la musique française) aux piccinistes (partisans de l’art italien), et l’on se préoccupe assez peu du jeune Autrichien venu se faire connaître. Depuis ses premiers séjours, aucune œuvre de lui n’a jamais plus retenti dans la capitale française, et ses démonstrations d’enfant prodige ne sont plus, au mieux, qu’un lointain souvenir. Dès son arrivée le 23 mars 1778, Mozart prend toutefois contact avec Joseph Le Gros (1739-1793), directeur du Concert spirituel, l’organisation de concerts fondée en 1725 par Anne Danican Philidor. L’entrevue est fructueuse puisque, quinze jours plus tard, Mozart annonce à son père la commande d’une symphonie concertante – genre très prisé à Paris – pour flûte, hautbois, cor et basson, avec trois solistes issus de l’orchestre de Mannheim, où Mozart venait de faire leur connaissance. L’œuvre ne sera 8 jamais exécutée, et on ne la connaît que par une copie de la main d’un biographe de Mozart, Otto Jahn. Mozart vivote en donnant quelques leçons et en acceptant quelques commandes privées. En juin, l’horizon s’éclaircit avec deux créations d’importance. L’Académie royale de musique (alias l’Opéra de Paris) présente un ballet de Jean-Georges Noverre, Les Petits Riens, sur une musique de Mozart ; la partition n’est pas sa plus magistrale, mais le lieu est des plus prestigieux. Quelques jours plus tard, une Symphonie “à dix instruments” est bien accueillie au Concert spirituel – la Symphonie “Paris” qui nous occupe. Mais ce succès est assombri par la maladie soudaine d’Anna-Maria Mozart. Le médecin du baron Grimm, appelé à la rescousse, reste impuissant. La mère du compositeur s’éteint le 3 juillet. Mozart n’a pas le cœur d’annoncer brutalement la nouvelle à son père. Il lui écrit qu’Anna-Maria est très malade et, par courrier séparé, informe l’abbé Bullinger, ami de la famille à Salzbourg, de la vérité. C’est lui qui se chargera d’annoncer la triste nouvelle. Mozart perd tout espoir d’arriver à trouver quelque emploi que ce soit. Le seul poste qui se soit présenté, aura été, finalement, celui d’organiste à Versailles. Une offre qu’il a préféré décliner. Pis, l’ardeur avec laquelle le baron Grimm défend la musique de Piccini finit par l’agacer, et leur amitié se détériore. Le 26 septembre, le baron met son protégé presque de force dans la voiture qui quitte Paris pour Nancy. Lorsque Mozart s’attelle à sa trente et unième symphonie, cela fait quatre ans qu’il n’a plus composé dans ce genre. L’œuvre devait être créée au début du mois de mai, à titre de dédommagement pour l’annulation de la symphonie concertante. La première aura finalement lieu le 18 juin, après une seule répétition. Le résultat est médiocre, comme on peut s’y attendre, et comme Mozart s’en offusque auprès de son père. Le 9 juillet, dans une lettre à Leopold où il évoque enfin la mort d’AnnaMaria, il confiera à Leopold que Le Gros a été enthousiasmé par la partition et qu’il la tient pour la plus belle symphonie qu’il ait jamais reçue. Mozart tempère toutefois cette ardeur, non sans une certaine amertume : “L’Andante n’a pas l’heur de rencontrer sa satisfaction. Il le trouve trop modulant et trop long. Mais cela tient à ce que le public a oublié de l’applaudir avec autant de bruit et d’insistance que les autres mouvements. Tous les connaisseurs et la majorité du public, moi inclus, tiennent cet Andante en haute estime. Contrairement à ce qu’en dit Le Gros, il est tout à fait naturel et court. Toutefois, afin de le contenter, lui et, à ce qu’il dit, d’autres personnes, j’ai composé un autre Andante. Chacun est réussi à sa manière, car chacun a son caractère propre. Toutefois, le 9 nouveau me plaît encore davantage. […] Le 15 août (jour de l’Assomption) la symphonie va être jouée pour la seconde fois, avec le nouvel Andante.” Deux autres exécutions de la symphonie auraient lieu du vivant de Mozart, toutes deux à Vienne : le 14 mai 1780 et le 11 mars 1783. Gluck, qui assistait à ce dernier concert, se déclara très impressionné par l’œuvre. Ces deux Andante sont en sol majeur, l’un à 6/8 et l’autre à 3/4. On ignore à vrai dire lequel fut le premier composé. L’édition parisienne de 1779, parue chez Sieber, comporte celui à 3/4, mais tomba dans l’oubli. Toutes les sources allemandes et autrichiennes, qu’il s’agisse de l’édition publiée vers 1800 par André ou de copies manuscrites, comportent l’Andante à 6/8, dans une version remaniée par Mozart après son départ de Paris. Il s’agit de la version que l’on joue le plus fréquemment, que l’on considère sans plus de preuves comme la plus ancienne des deux. La Symphonie “Paris” doit beaucoup aux compositeurs de l’école de Mannheim, dont Mozart s’était abreuvé juste avant son arrivée en France. Les symphonies de Johann Stamitz et de son fils Carl, comme celle de Franz-Xaver Richter, Anton Filz, Giuseppe Toeschi ou Johann Christian Cannabich, se distinguent par une utilisation virtuose de l’orchestre et une mise en valeur des solistes des vents (ceux de Mannheim étaient très réputés), par leur aptitude aux changements d’expression rapides, par leur crescendos impressionnants. Au contact de ces partitions, Mozart découvrit toute une palette de couleurs, apprit à envisager des symphonies aux dimensions plus ambitieuses, à composer de plus vastes développements : il était prêt à produire sa première symphonie de maturité, la “Paris”. Il s’agissait également de satisfaire au public parisien. Pour se conformer à l’usage local, la 31e Symphonie ne comporte pas de menuet. Leopold, qui a de la symphonie parisienne une assez piètre opinion, se demande comment son garçon va pouvoir s’en tirer : “Les Parisiens ont l’air d’être amateurs de symphonies bruyantes. Tout n’y est que vacarme, le reste salmigondis, çà et là une bonne idée, maladroitement placée et mal à propos…” L’orchestre du Concert spirituel est considérable pour l’époque, avec plus de soixantaine de musiciens (soit le double de ce que Mozart connaissait à Salzbourg ou avait entendu à Mannheim). Le titre original de l’œuvre, Sinfonia a 10 instrumenti, ne doit pas abuser : il signifie en fait le nombre de pupitres (flûtes, hautbois, clarinettes, bassons, cors, trompettes, timbales, violons I, violons II, altos et violoncelles/contrebasses) et traduit en fait l’émerveillement du jeune Mozart – à Salzbourg, il était notamment privé de clarinettes, et il venait de découvrir la beauté de leur timbre à Mannheim. Les deux mouvements extrêmes ont été conçus dans le but évident de complaire au public français. Mozart fait débuter la symphonie par un de ces unissons fortissimo qui faisaient la fierté du Concert spirituel, et en 10 rit auprès de son père : “Et puis je n’ai pas manqué de mettre en valeur le premier coup d’archet*… et c’est déjà assez. En font-ils une affaire, ces animaux !... Que diable ! je n’y voit aucune différence avec les autres… Ils commencent bien nettement ensemble… comme partout ailleurs. Il y a de quoi rire…” Il inclut également dans le finale quelques passages virtuoses dont l’effet était certain. Mais, au début de ce mouvement, il décida de prendre à contrepied l’habitude de le faire commencer, lui aussi, par un unisson retentissant : il fait entrer les violons I et II seuls, dans une nuance piano et, au bout de huit mesures, déclenche enfin le fortissimo attendu. Cet effet, immédiatement répété, ne manqua pas de déchaîner des applaudissements frénétiques ; et le facétieux Mozart le choisit même comme fondement de son développement… La Symphonie “Paris” reste comme l’une des plus superficielles et spectaculaires des symphonies de la première maturité, sans avoir le charme ingénu des symphonies salzbourgeoises moins ambitieuses qui l’avaient précédée. Sa volonté “de briller et d’attirer l’attention” est néanmoins touchante, et l’on ne peut qu’admirer le pas qu’elle fait franchir à la plume du jeune Mozart : la maîtrise et l’ambition qui éclateront, cette fois assorties d’une réelle profondeur, en 1782 dans la Symphonie n° 35, “Haffner”. * En français dans le texte. 11 BIOGRAPHIES WILLIAM CHRISTIE DIRECTION MUSICALE Claveciniste, chef d’orchestre, musicologue et enseignant, William Christie est l’artisan de l’une des plus remarquables aventures musicales de ces vingt-cinq dernières années. Pionnier de la redécouverte, en France, de la musique baroque, il a révélé à un très large public le répertoire français des XVIIe et XVIIIe siècles. Né à Buffalo (Etat de New York, Etats-Unis), il a étudié à Harvard et à Yale et s’est installé en France en 1971. Sa carrière a pris un tournant décisif quand il a fondé, en 1979, Les Arts Florissants. A la tête de cet ensemble instrumental et vocal, il a imposé très vite, au concert et sur les scènes d’opéra, une griffe très personnelle de musicien et homme de théâtre, renouvelant l’interprétation d’un répertoire jusqu’alors largement négligé ou oublié. C’est la création d’Atys de Lully à l’Opéra-Comique qui lui a offert, en 1987, sa véritable consécration publique nationale et internationale. Sa prédilection pour le baroque français ne l’empêche pas d’explorer d’autres répertoires européens : nombre de ses interprétations de la musique italienne (Monteverdi, Rossi, Scarlatti) ont fait date, et il aborde avec autant de bonheur Purcell et Haendel que Mozart et Haydn. En témoigne son abondante production discographique, publiée chez Harmonia Mundi et Warner Classics/Erato (plus de 70 enregistrements couronnés de nombreux prix et distinctions en France et à l’étranger). Depuis novembre 2002, William Christie et Les Arts Florissants enregistrent pour Virgin Classics. Sa production lyrique se poursuit à un rythme très soutenu, et ses collaborations avec de grands noms de la mise en scène de théâtre et d’opéra (Jean-Marie Villégier, Robert Carsen, Alfredo Arias, Jorge Lavelli, Graham Vick, Adrian Noble, Andrei Serban, Luc Bondy…) font chaque fois figure d’événement : à l’Opéra de Paris (Hippolyte et Aricie en 1996, Les Indes galantes, Alcina en 1999 et Les Boréades en 2003), au Théâtre de Caen (Médée en 1993, Le Retour d’Ulysse en 2002, Les Boréades en 2003, Serse et Les Paladins en 2004), à l’Opéra du Rhin (L’Enlèvement au sérail en 93), au Théâtre du Châtelet (King Arthur en 1995, Les Paladins en 2004) ou au Festival d’Aix-en-Provence, où Les Arts Florissants ont présenté de nombreux spectacles, notamment Castor et Pollux (1991), Fairy Queen (1992), La Flûte enchantée (1994), Orlando (1997), sans oublier un triomphal Retour d’Ulysse de Monteverdi (repris en 2002) et Hercule (2004). En tant que chef invité, William Christie répond régulièrement aux sollicitations de festivals d’art lyrique comme Glyndebourne (où il a dirigé, à la tête de l’Orchestre de l’Age des Lumières, Theodora puis 12 Rodelinda, de Haendel, le second ouvrage repris en janvier 2002 au Théâtre du Châtelet) ou de scènes comme l’Opéra de Zurich (où il a dirigé Iphigénie en Tauride de Gluck, Les Indes galantes de Rameau, Radamisto et Orlando de Haendel) et l’Opéra national de Lyon (où, après Così fan tutte en 2005, il dirige Les Noces de Figaro en juin 2007). Depuis 2002, il est régulièrement invité par l’Orchestre philharmonique de Berlin. La formation et l’insertion professionnelle des jeunes artistes sont également au cœur des préoccupations de William Christie, qui a révélé en vingt-cinq ans d’activité plusieurs générations de chanteurs et d’instrumentistes. C’est d’ailleurs aux Arts Florissants que la plupart des directeurs musicaux d’ensembles baroques ont commencé leur carrière. En charge de la classe de musique ancienne au Conservatoire national supérieur de musique de Paris de 1982 à 1995, il est fréquemment invité à diriger des cours d’interprétation et des académies, comme celles d’Aixen-Provence ou d’Ambronay. Soucieux d’approfondir son travail de formateur, il a fondé à Caen une académie pour les jeunes chanteurs, Le Jardin des voix, dont les deux premières éditions en 2002 et 2005 ont eu un très large retentissement en France, en Europe et aux Etats-Unis. William Christie a acquis la nationalité française en 1995. Il est officier de la Légion d’honneur et des Arts et des Lettres. 13 JEAN-MICHEL BERTELLI, CLARINETTE Après des études au Conservatoire de musique de Genève dans la classe de Thomas Friedli, où il obtient un premier prix de virtuosité “avec distinction”, Jean-Michel Bertelli est successivement lauréat du Concours international de Toulon et vainqueur du Concours international des EtatsUnis, organisé par l’International Clarinet Society (New York, Norfolk, Etats-Unis). Dès lors, il est invité à se produire en soliste et avec divers ensembles de musique de chambre dans toute l’Europe ainsi qu’aux EtatsUnis et au Japon. Le compositeur américain Richard Felciano lui dédie un concerto (créé à San Francisco et enregistré chez Albany Records à New York). D’autres créations sont prévues, notamment du compositeur français Régis Campo. Le chef d’orchestre Sir John Eliot Gardiner l’invite à Londres comme clarinette solo à l’Orchestre révolutionnaire et romantique ainsi qu’au sein des English Baroque Soloists de 1999 à 2003. Emmanuel Krivine l’invite en 2004 comme clarinette solo à la Chambre philharmonique. Depuis 1995, Jean-Michel Bertelli collabore comme soliste avec Yamaha Musique France. Il est également clarinette solo de l’Orchestre de l’Opéra national de Lyon. L’ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE LYON L’Orchestre de l’Opéra de Lyon est créé en 1983. Premier directeur musical de l’orchestre, John Eliot Gardiner est à sa tête de 1983 à 1989. Lui succèdent Kent Nagano, Louis Langrée et Iván Fischer. L’Orchestre de l’Opéra a participé à plus de soixante enregistrements audio et vidéo avec des premières mondiales : Rodrigue et Chimène de Debussy, La Mort de Klinghoffer de John Adams, Susannah de Carlisle Floyd, Trois Sœurs de Peter Eötvös ; des ouvrages présentés dans des versions inédites : Salomé de Richard Strauss dans la version française, Lucie de Lammermoor dans la version française établie par le compositeur ; des opéras rarement enregistrés : L’Etoile de Chabrier, Dialogues des carmélites de Poulenc, L’Amour des trois oranges de Prokofiev, Arlecchino, Turandot et Doktor Faust de Busoni ; et des œuvres moins rares : deux versions de La Damnation de Faust, Werther, Les Contes d’Hoffmann. Des disques souvent salués par des distinctions de la presse musicale et des prix nationaux et internationaux. L’Orchestre est invité régulièrement en France et à l’étranger. Il s’est produit au Festival international d’Edimbourg 2006 dans Mazeppa de Tchaïkovski et dans Le Vol de Lindbergh et Les Sept Péchés capitaux de Kurt Weill. L’Orchestre de l’Opéra de Lyon a reçu la Victoire de la musique de la meilleure formation lyrique ou symphonique en 1999. 14 LES CHŒURS DE L’OPÉRA DE LYON Les Chœurs de l’Opéra de Lyon sont dirigés, depuis 1995, par Alan Woodbridge. En 2006-2007, outre La Somnambule, les chœurs se produisent dans Lohengrin (avec Lothar Koenigs), La Veuve joyeuse (avec Gerard Korsten), Eugène Onéguine (avec Kirill Petrenko), Djamileh de Bizet et Il Tabarro de Puccini (avec Eivind Gullberg Jensen), The Rake’s Progress (avec Alexander Lazarev) et Les Noces de Figaro (avec William Christie). Les Chœurs ont participé aux nombreux enregistrements discographiques et vidéographiques de l’Opéra de Lyon, parmi lesquels : Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach et Doktor Faust de Busoni sous la direction de Kent Nagano ; L’Elixir d’amour et Lucie de Lammermoor de Donizetti sous la direction d’Evelino Pidò ; Orphée aux Enfers d’Offenbach sous la direction de Marc Minkowski, etc. Les Chœurs de l’Opéra de Lyon chantent régulièrement en concert en France et à l’étranger, avec orchestre ou a cappella. LA MAÎTRISE DE L’OPÉRA DE LYON Mixte depuis sa création en 1990, la Maîtrise de l’Opéra national de Lyon poursuit un double objectif : former à la fois un chœur d’enfants de haut niveau et de jeunes chanteurs solistes. La formation musicale et scénique des enfants leur permet, à partir du CM1, de participer à des concerts et des spectacles conçus pour eux et à destination du jeune public comme L’Indien des neiges de Jacques Rebotier. De plus, comme le requièrent de nombreux ouvrages lyriques, les enfants sont distribués dans les productions de l’Opéra telles que La Bohème, Werther, La Flûte enchantée,... La Maîtrise, dirigée par Laure Pouradier-Duteil, est constituée de 8 classes, du CE1 à la 3e, et d’un chœur d’adolescentes. Depuis 1993, grâce à la convention signée entre l’Education nationale et l’Opéra de Lyon, les classes en primaire et au collège fonctionnent en horaires aménagés : en plus du mercredi après-midi, deux demi-journées sont consacrées dans le temps scolaire à l’enseignement artistique. Le contenu pédagogique associe un enseignement musical (chant, chorale, technique vocale, solfège et formation musicale, initiation au piano, études de rôles) et une formation scénique (expression corporelle, travail théâtral et claquettes). L’équilibre entre les études et l’apprentissage vocal, musical et scénique donne à la Maîtrise son caractère irremplaçable sur le plan pédagogique et artistique. La Maîtrise de l’Opéra est l’une des rares à être intégrée à un théâtre lyrique, tout en bénéficiant d’horaires aménagés. 15 FORMATIONS ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE LYON Violons Nicolas Gourbeix Laurence Ketels-Dufour Lia Snitkovski Dominique Delbart Maria Estournet Florence Carret Magdaléna Mioduszewska Anne Vaysse Karol Miczka Frédéric Bardon Frédérique Lonca Zorka Revel Calin Chis Sophie Moissette Haruyo Nagao Altos Natalia Tolstaia Ayako Oya Nagamasa Takami Henrik Kring Pascal Prévost Violoncelles Ewa Miecznikowska-Derbesse Jean-Marc Weibel Andrei Csaba Henri Martinot Contrebasses Cédric Carlier Jorgen Skadhauge François Montmayeur 17 Flûtes Julien Beaudiment Catherine Puertolas Hautbois Frédéric Tardy Jacek Piwkowski Clarinettes Sandrine Pastor Sergio Menozzi Bassons Carlo Colombo Cédric Laggia Cors Thierry Lentz Thierry Cassard Trompettes Philippe Desors Luc Delbart Timbales Olivier Ducatel Clavecin Sébastien D’Hérin CHŒURS DE L’OPÉRA DE LYON Sopranos Sharona Applebaum Marie-Eve Gouin Marie-Pierre Jury Sophie Lou Pascale Obrecht Véronique Thiébaut Pei Min Yu Mezzo-sopranos Sophie Calmel-Elcourt Françoise Courbarien Sabine Hwang Joanna Kata Marie-Lys Langlois Sylvie Malardenti Celia Roussel-Barber Ténors Jérôme Avenas Yannick Berne Gérard Bourgoin Brian Bruce Fabrice Constans Philippe Maury Hidefumi Narita Didier Roussel Barytons Dominique Beneforti Marc Fournier Charles Saillofest Paolo Stupenengo Basses Jean-Jacques Bornuat René Dassac Jean-Richard Fleurençois Jean-François Gay Alain Sobieski MAÎTRISE DE L’OPÉRA DE LYON Josepha Alloing Violette Berge Clara Bourrachot Claudine Charnay Pauline Dechavanne Béatrice Delepoulle Elsa Dreisig Sofie Garcia Claudine Guillon Bertille Lachaise Mahaut Marin-Laflèche Elodie Tuca 18 L'Opéra national de Lyon remercie pour leur généreux soutien, les entreprises mécènes et partenaires Contact : Gersende de Pontbriand Tél. : 04 72 00 45 38 [email protected] MÉCÈNES PRINCIPAUX CIC Lyonnaise de Banque Les jeunes à l’Opéra - Mécène fondateur Fondation d'entreprise La Poste Partenaire du projet Kaléidoscope 2006-2009 MÉCÈNES DE PROJETS Caisse des Dépôts Partenaire de la Journée Portes Ouvertes Pioneer Partenaire de la politique audiovisuelle LE CLUB ENTREPRISES Membre fondateur Membres associés Membres amis PARTENAIRES Partenaires d’échange Partenaires médias Rédaction Sophie Gretzel Opéra national de Lyon Directeur général : Serge Dorny Place de la Comédie 69001 Lyon 0 826 305 325 (0,15€/ mn) fax + 33 (0) 4 72 00 45 46 WWW.OPERA-LYON.COM L’Opéra national de Lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Lyon, le conseil régional Rhône-Alpes et le conseil général du Rhône.