Victime d`avalanche: “L`image de ma mère m`a poussée à continuer
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Victime d`avalanche: “L`image de ma mère m`a poussée à continuer
Rapport de www.tt.com, 24.02.2010 Accident d’avalanche du 21 février 2010 Victime d’avalanche: “L’image de ma mère m’a poussée à continuer à lutter !“ Cela aurait dû être l’une de ses plus belles randonnées à ski avec une météo exceptionnelle, mais S. Sch. a échappé de peu à la mort. C’était un dimanche digne d’un album photos: soleil et ciel bleu azur – la journée idéale pour une randonnée à ski. C’est aussi ce que pensait S. Sch. (27 ans), lorsqu'elle se mit en route avec un collègue pour une randonnée dans le Navistal – loin de se douter que quelques heures plus tard, elle frôlerait la mort. „Témérité et désinvolture“ „Cela fait plusieurs années que je pratique la randonnée à ski et j’ai naturellement suivi un cours intensif sur les avalanches. Je sais parfaitement quand et où entreprendre des randonnées et quels endroits dangereux il faut éviter. Mais quand la témérité et la désinvolture prennent le pas sur la raison, on s’expose à un accident comme celui que j’ai connu“, se souvient la jeune sportive enthousiaste. A peine entamée, la randonnée s’avère rapidement risquée. Pour les deux adeptes des sports d’hiver, l’itinéraire normal semble trop dangereux de sorte qu’ils optent sur une solution alternative passant par un cône d’avalanche. „Ça passera !“ Lorsque la montée est devenue de plus en plus étroite et aussi de plus en plus dure, les deux randonneurs auraient dû en réalité faire demi-tour. „Cela devrait passer“, se convainc S. Sch. en continuant sur sa lancée. Subitement, la randonneuse s’enfonce jusqu’aux hanches dans la neige et arrive ensuite dans la neige soufflée. Intérieurement, tous ses signaux d’alarme retentissent. Et pourtant, elle ne pense toujours pas à rebrousser chemin. „J’ai totalement ignoré mes propres signaux d’avertissements“, confie la jeune femme. Avant de franchir une dernière arête dangereuse, elle demande à son compagnon de randonnée de l’attendre un peu plus loin, puis elle s’avance. C’est à ce moment précis que la plaque de neige se décroche sous ses pieds. La jeune femme est emportée jusque dans la vallée par les masses de neige. „Je suis tout simplement déconcertée“ „Je ne peux pas m’expliquer ce qui s’est passé. Je suis tout simplement déconcertée. La neige se dérobe sous mes pieds. Je rame avec mes bras et m’efforce de garder la tête en haut, mais par moments je ne sais plus où est le haut et où est le bas“, précise la victime de l’avalanche pour décrire les premières secondes après le déclenchement. Elle est recouverte par des masses de neige et dans les premiers moments, elle inhale seulement de la poudreuse. Lorsque l’avalanche ralentit, S. Sch. dévale encore une petite pente et est finalement ensevelie sous la neige. „Cette image m’a poussée à continuer à lutter“ „Des milliers de pensées et l’image de ma mère, qui avait déjà perdu un fils, m’ont traversé l’esprit. Cette image m’a poussée à continuer à lutter.“ Ce n’est qu’après de longues minutes – perçues comme des heures par la jeune Allemande – que l’avalanche s’est arrêtée. La jeune femme commence alors à l’aide d’une main à se hisser vers la surface. Elle a de la chance: après 30 centimètres, elle voit le ciel, peut à nouveau respirer et bouger sa tête à l'air libre. Mais les jambes sont toujours bloquées dans la neige dure comme du béton. Heureusement, S. Sch a une pelle à neige dans son sac à dos. Elle cherche d’abord son téléphone portable et essaie d’atteindre son compagnon. Mais comme il n’y a pas de réseau, elle ne peut pas non plus effectuer un appel d’urgence au service de sauvetage. „Je décide d’essayer d’abord de me dégager moi-même pour éviter l’hypothermie. Je crie en espérant être entendue par mon compagnon de randonnée et j’appelle à l’aide“, se souvient S. Sch. en parlant de ses premiers instants après l’accident. Retour à Navis Heureusement, son compagnon apparaît quelques instants plus tard: choqué, il a observé la scène d’en haut et redoutait le pire. Ensemble, les deux randonneurs ont déplacé la neige à la pelle et dégagé les jambes de la victime. Comme, S. Sch. s’en était tirée avec quelques hématomes et la peur de sa vie, ils ont ensuite regagné Navis à pied. Une fois arrivés, ils ont informé le service de sauvetage de l’avalanche. „Tous les anges gardiens du monde m’ont protégée“ „J'ai mauvaise conscience vis-à-vis de toutes les personnes qui m’aiment et en particulier vis-àvis de ma mère et de mon compagnon de randonnée. Apparemment, tous les anges gardiens du monde m'ont protégée.“ Par sa mésaventure, S. Sch. lance un appel à tous les amoureux de la montagne et à tous les adeptes des sports de neige: „Ne soyez pas aussi désinvoltes que moi et écoutez votre raison. Même si la tentation de la neige est très forte!“ L’avalanche qui a enseveli S. Sch. a emporté la jeune femme sur un dénivelé de 400 mètres. (rena)