PETIT GUIDE POUR NE PAS SE PERDRE DANS

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PETIT GUIDE POUR NE PAS SE PERDRE DANS
PETIT GUIDE POUR NE PAS SE PERDRE DANS LES MÉANDRES D’INTERNET
Par Margot Phaneuf, 26-09-04
La recherche Internet est devenue une habileté incontournable de la
formation d’une infirmière et de la pratique professorale. La richesse
des informations que cette technologie offre et la facilité des
communications qu’elle permet, la rendent essentielle dans un
programme moderne. Elle semble simple de prime abord, mais il ne
faut pas se laisser induire en erreur par le fait que, comme par magie,
lorsqu’on lui donne un thème, elle nous produit une myriade
d’informations. C’est en effet merveilleux, mais c’est cette puissance
même qui fait sa faiblesse. Les informations fournies sont en effet si
nombreuses, si différentes qu’il est parfois difficile pour l’étudiante internaute et même pour
l’enseignante, de s’y retrouver. Aussi, est-il utile mettre un peu d’ordre dans tout cela et de
fournir quelques indications essentielles, car recueillir de l’information est une chose et, en
extraire ce dont on a besoin, en est une autre.
Quelques définitions
L’Internet est un système très vaste, un réseau de réseaux qui permet d’établir des liens rapides et
nombreux entre les ordinateurs. La masse d’information qu’il recèle est si importante qu’il nous
faut utiliser des outils spéciaux pour l’en extraire. Ce sont les moteurs de recherche comme
Yahoo, Alta vista, Google, Msn, Aol, La toile du Québec et plusieurs autres. Ces outils puissants
de recherche extraient l’information à partir de mots-clés. Certains d’entre eux regroupent
plusieurs moteurs, ils sont encore plus énormes, on les appelle des métamoteurs. Exemple :
Copernic, Mamma http://old.megacom.net/nomade.html. La méthode est simple, il suffit de
fournir à ces sites quelques mots qui décrivent ce que l’on recherche. Mais comment limiter les
résultats à ce qui nous est utile? Là est toute la question.
Une méthode de recherche à proposer
Pour mieux cibler une recherche, il est possible d’utiliser le truc de la « tornade inversée » décrit
par Pierre-Julien Guay (2001). Il consiste à effectuer une série de recherches, comme en
entonnoir, donnant un nombre de plus en plus petit de références. Au début, la recherche est très
large. Elle peut nous donner une idée du nombre d'occurrences d'un mot ou d'un thème. Il faut
pour cela taper quelques mots-clés décrivant ce qui est recherché. Par exemple, le mot «soin ».
On découvre alors qu’il y a un nombre inouï de références. Il faut donc mieux cibler la
recherche.
On peut ensuite limiter cette recherche aux titres des documents. Si leur nombre est toujours trop
élevé, des « opérateurs » additionnels peuvent être utilisés, par exemple le terme « near ». Ainsi,
l’expression « histoire near Canada » permettra d'identifier les documents où ces deux mots
apparaissent à moins de dix mots l'un de l'autre.
Et, s’il y a encore trop de documents, comme le suggère Pierre-Julien Guay, on peut restreindre
la recherche en utilisant les guillemets. Par exemple, la recherche « histoire et Canada »
donnerait 10 000 documents, la recherche « histoire Canada » donnerait 3 documents et la
recherche "histoire Canada " ne donne aucun document dans l'Index des sites éducatifs
francophones (ISEF) http://isef.ntic.org.
Des étapes à respecter
Afin de mieux comprendre ce processus, disons que de façon fondamentale, il se décompose en
plusieurs étapes nécessaires pour réussir.
1- Poser le diagnostic de départ : c’est-à-dire prendre quelques
minutes pour se faire une idée précise de ce qu’on désire
chercher.
2- Identifier quelques mots-clés qui décrivent bien ce que l’on
cherche.
3- Décider de l’outil qui est le plus adapté : métamoteur de
recherche (Copernic, MAMMA), moteur (Google, AltaVista,
etc.) ou répertoire de site. Un métamoteur fait des recherches
dans plusieurs sites. Mais, tout comme le moteur qui est plus limité, il fournit
l’information sous forme de pages Web. Un répertoire nous donne des noms de sites
Internet. Exemple : Le répertoire des sites Web de référence du Québec
http://www.bnquebec.ca/Wgraphie/INTRO.HTM.
4- Taper les mots-clés.
5- Utiliser au besoin des opérateurs de recherche tels que des guillemets `` ``, les signes +,
- ou l’expression sauf.
6- Identifier parmi les pages proposées, les titres qui conviennent.
7- Retenir un certain nombre de pages ou d’articles appropriés.
8- Analyser, évaluer la pertinence de l’information retenue à partir de : la date du
document, (certaines pages Web sont
dépassées, mais ont été oubliées sur le net),
Attention à la qualité !
sa source, pour chercher à savoir si elle
semble crédible (par exemple : université,
Sur l’ internet
collège, hôpital, revue de renom, site
n’importe qui publie n’importe
reconnu), du nom de l’auteur, s’il est
quoi
renommé ou si sa formation ou sa profession
- les revues universitaires côtoient les
bandes dessinées
en font une personne digne de confiance
- les discours présidentiels , les plus
(par
exemple,
infirmière,
médecin,
insipides bavardages
travailleur social, enseignante, etc.), la
mission du site ou le caractère moral de la
page ou de l’article. Certains sites sont à but lucratif et d’autres présentent des propos non
recommandables.
9- Tamiser l’information et ne conserver que ce qui est valable et pertinent.
10- Traiter l’information dans une production nouvelle.
Ces étapes pourraient en somme se résumer à chercher, évaluer l’information et construire ses
connaissances.
Ces petits cadres bleus empruntés au « Détective Internet » nous font des mises en garde
prudentes en rapport avec l’information prise sur le Web.
Soyez prudents avec
l’information trouvée sur
l’internet !
Ne dégradez pas votre travail en
utilisant des informations de mauvaise
qualité
„ Ne soyez pas pris en train de citer des
désinformations
„ Apprenez à filtrer les réponses et à trier
le bon grain de l’ivraie
„
Quelques mots d’explication sur le langage de la
recherche Internet
Afin de ne pas nous perdre dans l’infinité d’informations
que fournit le Web, il faut tenter de bien cibler la
recherche à effectuer. Il existe à cet effet des moyens
utiles pour « trouver ».
Attention à la qualité!
qualité!
L’utilisation de signes d’inclusion ou d’exclusion nous
permet de limiter l’éventail à couvrir. Si nous utilisons le
signe plus « + », cela indique que nous cherchons deux
éléments dont la présence est simultanée. Par exemple le
terme « diabète + adolescence ». Le moteur de recherche
ciblera seulement les documents qui abordent ces deux
termes à la fois, mais avec une restriction.
Attention à la qualité!
qualité!
Les ressources ne sont pas
toujours faciles à utiliser
- une mauvaise conception peut en
interdire l’accès
- leur utilité peut changer
Les ressources sur l’internet
peuvent changer à tout
moment
- elles sont ici aujourd’hui,
aujourd’hui, mais auront
disparu demain
- elles sont utiles un jour, sans intérêt le
lendemain
Par exemple, pour les termes « cardiopathies – enfants », le
moteur de recherche fournira alors des documents sur les
cardiopathies de l’adolescent, de l’adulte et du vieil âge
seulement, sans y inclure celle de l’enfant. Les guillemets
indiquent que tous les mots qui y sont inclus sont
importants.
Des
opérateurs
booléens permettent
aussi de bien cibler la recherche. L’utilisation du « et »
comme nous l’avons déjà vu et du sauf qui a la même
utilité que le moins «-».
Les « troncatures » possèdent également une utilité
pour élargir la recherche. Par exemple si nous tapons
« enfan », le moteur de recherche fournira tous les
documents concernant « l’enfant, l’enfance et l’enfantement ».
Penser comme un détective peut
être rentable
„
Chercher les indices
„
Poser des questions
„
Tenir compte des
raisons pour
lesquelles les gens
publient sur
l’internet
„
Ne faites confiance
à personne,
personne, à moins
d’être certain de
pouvoir le faire
Pour faire une recherche simple
À l’entrée dans votre opérateur de recherche, repérez la barre d’adresses de votre système (C’est
un espace laissé blanc), tapez l'adresse ou le nom du moteur de recherche choisi.
-
à l’ouverture de votre moteur de recherche, tapez vos mots-clés dans la zone de
recherche. C’est un espace laissé blanc).
-
-
Sélectionnez la langue dans l’option indiquée à cet effet.
Confirmer en appuyant sur la touche « Entrée ». Votre moteur de recherche vous
présentera une page remplie de titres d’articles ou sites (liens) et sur ce titre ou lien, vous
pourrez avoir accès à cet article ou au site.
Lorsque vous avec lu cet article la flèche verte (bouton marqué précédent) à gauche, en
haut de votre écran, vous permet de revenir à la liste des articles.
À la fin de cette page, une suite de chiffres se
terminant par « suivant » permet de rejoindre
L’internet est le reflet du monde réel:
réel:
la page qui suit.
Pour faire une recherche avancée
- il contient du bon, du mauvais,
mauvais, du
méprisable ...
C’est à vous,
vous, l’utilisateur final, de trier
Votre moteur de recherche nous permet aussi de
le bon grain de l’ivraie!
l’ivraie!
procéder à une recherche plus précise et vous offre
l’option « avancée ». Les termes « recherche
avancée » figurent sur la page d’accueil de votre
moteur de recherche. Après avoir tapé sur ces mots,
tapez les mots qui doivent obligatoirement figurer
dans les pages recherchées. Au moins, un des mots tapés permettra de faire sortir les pages
comprenant l’ensemble des mots fournis.
Pour traduire une page
Beaucoup de références Internet sont en anglais et de plus en plus aussi en langues étrangères.
Certains sites, dont Google, permettent de traduire les pages Web. À la suite du titre de certains
articles, ce moteur affiche « traduire cette page ». Cliquer sur ces mots donne accès aux outils
linguistiques de Google. Sur la page qui s'affiche, dans cette zone, tapez « traduire » et choisissez
la langue désirée. La traduction n’est pas parfaite, mais elle permet de comprendre le sens de
l’article.
Des richesses à faire découvrir
L’Internet est si vaste que certains moyens de cerner
l’information sont aussi mis à la disposition des
internautes. Ce sont, par exemple, les portails qui
hébergent plusieurs sites, tels Le Portail tic de la
Vitrine APO, Formanet, les banques de données qui
fournissent des informations ciblées par exemple
Atrium, Medline. Il y a aussi des « bibliothèques » qui
offrent
des
références
bibliographiques
et
médiagraphiques. Par exemple Opale, Webnursing, Amazone. Des sites spécialisés offrent des
informations plus pointues. Par exemple Serpsy, Egora.
De multiples sites sont aussi fournis par les différents gouvernements du Canada, du Québec et
des autres provinces, de la France, etc. par les établissements, hôpitaux et universités. À ceci
viennent s’ajouter ceux d’organismes comme l’OIIQ (Ordre des infirmières et infirmiers du
Québec), le CII (Conseil international des infirmières), l’AIIC (Association des infirmières et
infirmiers du Canada), le BIT (Bureau international du travail).
Non seulement est-il important de communiquer aux étudiantes quelques moyens techniques
pour effectuer leurs recherches, mais il faut aussi les informer de certains sites infirmiers fort
intéressants. Je pense, évidemment entre autres à « infiressources.ca », qui est déjà très vaste et
offre un corpus important de plus de 4000 références à des livres et à des revues, de même que
de très nombreuses chroniques. Il y a aussi « egora.fr », un site français, extrêmement
dynamique, ouvert aux professionnels de la santé où l’information foisonne. Mentionnons
également « infiweb », un autre site français réservé aux infirmières et aux étudiantes, le site
québécois Protéus, riche de multiples chroniques et le site de l’OIIQ où elles peuvent aussi
trouver de multiples informations. Il y en a bien d’autres dont la découverte réserve un grand
plaisir.
Conclusion
Les technologies informatiques nous posent certains défis,
mais elles nous apportent aussi des moyens performants
pour planifier, enrichir et évaluer nos cours. Ce sont des
avantages importants. Mais il ne faut pas non plus mépriser
leur apport pédagogique. Bien comprises et bien
appliquées, elles deviennent porteuses d’apprentissage et
d’évolution.
Il faut bien sûr nous méfier de certains pièges qui risquent d’entraîner la confusion. Il est facile
de nous fourvoyer sur l’autoroute de l’information! C’est pourquoi il nous faut, comme
intervenantes, acquérir certaines connaissances et même développer une certaine aisance dans
leur utilisation. C’est aussi la raison pour laquelle une intervention minimale de l’enseignante
s’avère nécessaire pour aider l’étudiante-internaute débutante.
Bonne navigation!
Références
- Bibeau, Robert. 2004. Répertoire des répertoires de scénarios pédagogiques et d’activités d’apprentissage avec
les tics, http://www.thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=20976
- CRDI. Carrefour des ressources didactiques informatisées http://www.c-rdi.qc.ca/
- Encyclopédie informatique libre http://www.commentcamarche.net
- Guay, Pierre Julien (2001) Les tics et l’enseignement : un tour d’Horizon. Clic no 41, octobre.
http://www.clic.ntic.org/clic41/enseignement.html
- Isambart, Guy. 1999. Méthodologie. Les applications pédagogiques d’Internet. Recherche en soins infirmiers,
no 59. http://fulltext.bdsp.tm.fr/Rsi/59/27.pdf?G7W60-M9K4G-W17J9-4XX98-79JD8
- Isef http://isef.ntic.org/.
- La Médiathèque http://www.lamediatheque.be/EDUCATION/fondamental/enseignement_fondamental.htm
- Le détective Internet http://www.desire.org/detective/fr/trainers.html.
- Le portail des tics de la vitrine APO http://ntic.org/.
- Ministère de l’Éducation. Rapport annuel 1999-2000 sur l'état et les besoins de l'éducation, Québec.
http://www.cse.gouv.qc.ca/f/pub/rappann/synth00f.htm