Un paratonnerre pour 2016?
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Un paratonnerre pour 2016?
Agora Un paratonnerre pour 2016? Face à la météo boursière perturbée de ce début d’année, BANCO a voulu prendre la température dans les caisses de pensions. Trois d’entre elles nous ont livré leurs réactions face à l’orage. Aucune caisse n’a cédé à la tentation de procéder à des réallocations tactiques sous prétexte de turbulences passagères. O n le sait, les caisses de pensions ont par définition une stratégie orientée à long terme. Il n’empêche: lorsqu’autant de titres changent de main sur les marchés en si peu de temps (comme cela a été le cas en janvier), il doit être difficile de faire le gros dos. C’est pourtant exactement ce qu’ont fait les trois caisses dont les responsables s’expriment dans cette Agora. Ils se montrent même d’un calme olympien. Mais, il faut le dire, les caisses de pensions qu’ils gèrent sont en bonne santé – sans doute en grande partie parce qu’elles ont toutes trois mis en place des stratégies anti-volatilité, et ce, bien avant les récentes turbulences. Chaque caisse a sa recette, mais aucune ne cède à la tentation de procéder à des réallocations tactiques sous prétexte de turbulences passagères des marchés. Les réallocations n’ont lieu qu’aux moments prévus par chaque caisse; dans l’une des caisses, leur rythme a même été ralenti, pour pouvoir se concentrer sur le maintien de l’allocation stratégique. Au-delà de toutes les sophistications liées à l’investissement, c’est peutêtre bien là le secret des caisses qui se portent bien: “Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.” (La Fontaine) Le magazine suisse de l’asset management Extrait de BANCO N° 96 - MARS 2016 Antoine de Montmollin Chief Financial Officer, Caisse de pensions Metalor Le Conseil de fondation a pris la décision en 2008 de renoncer à investir dans les hedge funds ou tout autre produit alternatif. Une mauvaise expérience et le manque total de transparence de ce type d’investissement nous ont poussés à les éviter. Nous revoyons de manière régulière l’allocation de nos actifs, tout en respectant l’ordonnance fédérale sur la prévoyance professionnelle et le règlement de notre caisse. Celle-ci est très saine financièrement, ce qui nous permet d’investir pour le long terme et nous évite de devoir prendre des décisions précipitées. Nous examinons actuellement la possibilité de diversifier notre allocation immobilière, pour l’instant à 100% helvétique, dans des fonds immobiliers étrangers. Nous avons également réduit notre taux technique de 3% à 2.5% en 2015, face au faible rendement des obligations et à l’incertitude sur les marchés financiers en général. Michael Bolt Directeur général, Hotela La stratégie mise en place par Hotela a pour objectif de diminuer la volatilité du portefeuille, soit CHF 1.7 mia, au moyen d’une diversification étendue. Malgré les récentes turbulences, nous avons maintenu notre gestion indicielle pour les obligations CHF et monde, les actions CHF et monde, ainsi que pour l’immobilier indirect suisse. Les actions et la dette des pays émergents sont par contre gérées activement, en raison de notre conviction que ce type de gestion est à même de surperformer l’indice, bien que la priorité soit à la préservation du capital. Grâce à la structure très favorable de ses assurés (1 rentier pour 17 actifs) et au faible besoin de liquidités qui en découle, Hotela a augmenté à 17% la part d’investissements alternatifs (placements privés, insurance linked securities, hedge funds et matières premières) dans le but de compenser des rendements obligataires insuffisants. Sur le plan organisationnel, Hotela a fortement réduit le nombre des séances annuelles de la Commission de placement, ralentissant ainsi le rythme de réallocations tactiques et se concentrant sur le maintien de l’allocation stratégique récemment définie. Pierre Zumwald Directeur général, Rentes Genevoises En préambule, il est important de préciser que si les turbulences sont passagères, il n’est pas nécessaire – voire même déconseillé – d’agir, dès lors que l’on est un investisseur axé sur le long terme. Cela étant dit, notre approche est basée sur une anticipation raisonnable du couple rendement/ risque sur les différentes classes d’actifs, mise en regard avec les besoins nés de nos engagements. Il n’y a donc pas de place pour des réactions épidermiques. Nos réallocations de risques sont basées sur des programmes définis à l’avance, qui intègrent des dimensions qualitatives et quantitatives. Cette approche, affinée régulièrement, est en place depuis des années et apporte des résultats convaincants. Extrait de BANCO N° 96 - MARS 2016 Le magazine suisse de l’asset management