Legénomeauvergnatdelaprévention
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LA MONTAGNE VENDREDI 27 FEVRIER 2015 Le fait du jour Cepia Il s’agit des initiales du Centre expérimental de prévention individualisé en Auvergne, un projet imaginé au lendemain, en 2012, des rencontres sur l’avenir imaginé pour le Grand Clermont. 3 Auvergne Un nombre 65 L’âge moyen, en Auvergne, où l’on peut être victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Cette limite a augmenté depuis environ dix ans. Nutravita Créé en 2001, à Saint-Bonnet-de-Rochefort (Allier), ce cluster regroupe une trentaine d’entreprises et vingt laboratoires autour de l’impact de notre alimentation sur la santé. SANTÉ ■ Conférence régionale, hier à ClermontFerrand, sur le thème « Prévention santé, l’affaire de tous ! » Le génome auvergnat de la prévention Près de 150 chercheurs, praticiens, industriels ou associatifs ont planché, hier, dans les locaux du Conseil régional sur l’idée de mutualiser connaissances et services en matière de prévention santé. Le territoire auvergnat était déjà prédisposé à le faire. Mutualite Francaise d'Auvergne / Ayant droit [email protected] L Guy Lemaître [email protected] e Pôle régional de compé tences en éducation et promotion de la santé avait bien fait les choses, hier, au Conseil régional. Il s’était fixé pour objectif de favo riser les échanges de pratiques et d’aider au maillage territorial des besoins de prévention. Mission accomplie avec les in terventions éclairées de trois spécialistes. En premier lieu, le Québécois Éric Breton, ensei gnant chercheur à l’EHESP (voir cidessous). De son côté Philippe Laurent, président de Nutravita un clus ter – ou groupement – engagé dans la stratégie de spécialisa tion intelligente (S3). « Nous tra vaillons au développement de produits et services qui tentent d’améliorer l’espérance de vie en bonne santé de l’homme. » Cette structure associative s’intéresse à l’impact de ce que l’on mange sur le maintien de notre (bonne) santé. Notam ment à travers des collabora tions avec des laboratoires de recherche médicale comme Sa nofi sur le thème de la fonte musculaire. « Nous travaillons également avec des centres de recherche en nutrition humaine », pour suit cet industriel directeur de Larena et par ailleurs président ENTRETIEN. La pratique sportive régulière, l’exercice physique adapté font partie de l’éducation à la santé et participent à la prévention. PHOTO D’ILLUSTRATION : CHRISTELLE MARILLEAU d’Auvergne Nouveau monde. Dans cette dynamique de pré vention santé, Philippe Laurent espère créer, dans la région, le Centre européen de la mobilité individualisée. Pour y parvenir, il précise que ses équipes es saient de transversaliser ses ex pertises scientifiques, techni ques et industr ielles en les mettant au service de la vision « mobilité ». D’après lui, on peut s’appuyer sur des sociétés de la région comme Innovaterm, Analgésia Pa r t n e r s h i p, à C l e r m o n t Ferrand, l’Institut de recherche pharmabiotique installé à Aurillac ou Céréales Vallée à SaintBeauzire dans le Puyde Dôme. Mutualiser des savoir-faire Et de conclure sur cette belle idée : « L’homme a sa génétique, les territoires aussi. Et l’Auver gne a un rôle à jouer ! ». Un credo repris, quelques ins tants plus tard, par le professeur Jean Chazal, doyen de la faculté de médecine de Cler mont Ferrand. « De temps en temps, il faut savoir rêver. Et la volonté de créer un Cepia (voir en tête de page) fait partie de ces rê ves. » Démarrée en 2012, l’idée d’un Centre expérimental de préven tion individualisé en Auvergne est un projet adopté et porté par le Conseil régional d’Auver gne. Jean Chazal rappelle que cette aventure est le fruit des ré flexions d’un groupe de travail interdisciplinaire associant pu blic et privé au sein duquel on le retrouve aux côtés de Pascale Duché, professeur de physiolo gie au Staps de l’université Blai sePascal, et du professeur Jac ques Dauplat, alors directeur du Centre JeanPerrin à Clermont Ferrand. « Aujourd’hui, après avoir sé duit la Région, ce projet en est à la phase de recrutement d’un chef de projet qui sera désigné dans les prochaines semaines », conclut Jean Chazal. Ce projet unique et original il lustre bien l’esprit des échanges d’hier au Conseil régional. Dé bats et questionnements aux quels les associations ont rap pelé qu’elles espéraient ne pas être oubliées dans cette belle aventure collective régionale. ■ «On doit être en amont de la maladie, en touchant tout le monde » Son nom, Eric Breton, fait parfois oublier qu’il est québécois installé en… Bretagne. Il en connaît un rayon sur la prévention santé grâce à son expérience transatlantique. Titulaire de la chaire INPES Promotion de la santé, à l’École des hautes études en santé pu blique (EHESP), Éric Breton est venu apporter ses lumières au débat sur la prévention santé. Son raisonnement est simple : Une population se trouve dans un environnement déterminé, entre ses acquis et son milieu de vie. Fort de cette philosophie, il s’emploie à travailler sur les in ÉRIC BRETON. Cet enseignant-chercheur s’investit dans la prévention primaire ou comment essayer d’agir avant que l’accident n’arrive. PHOTO : RÉMI DUGNE dividus et leur environnement au quotidien. Que ce dernier soit social, physique, économi que ou normatif. « Prenons pour exemple le ta bagisme dont on sait qu’il peut provoquer le cancer du pou mon. Il est donc impératif de trouver les meilleures condi tions pour faire diminuer ce taux de tabagisme, afin d’es sayer d’inter venir avant que l’accident n’arrive. » Témoin d’une alliance acteurs chercheurs productive en Pays de Redon Bretagne sud, Éric Breton rappelle qu’il existe de très fortes inégalités en matière d’espérance de vie entre cadres et ouvriers. Notamment en rai son des conditions de vie, du lo gement ou de la nutrition. Aussi, il lui paraît essentiel de réduire ces inégalités en amélio rant les conditions quotidiennes de santé, un précepte reconnu et adopté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Avec un francparler teinté d’accent de la Belle province, l’e n s e i g n a n t c h e rc h e u r d e l’EHESP n’hésite pas à rappeler aux cousins français combien il devrait plus souvent tirer les en seignements d’expériences réa lisées à l’étranger. Comme quoi, mutualiser des idées passe aussi par écouter celles des autres. ■ Pdd