CigaleMag n°5
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CigaleMag n°5
sommaire 4 CITY GUIDE 7 Paris à la carte Bons plans gourmands PARIS ENQUÊTE Les vignes d'Île-de-France 10 LES 24 H DU GLANDEUR 13 18 19 20 22 24 26 28 30 31 32 Chambre avec vue sur… Opéra CINÉ ET + SI AFFINITÉS DVD/CINÉMA/ART ET CULTURE Quand j'étais chanteur Bunker Paradise RESTOS -30 L'été indien en terrasse SECRETS DE VIGNE Quand Paris valait bien une messe PARIS NOCTURNE Billard Academy CITY ZEN La journée du cheval MON ART DE VIVRE Christophe Salengro LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT Vincent Desagnat SECRETS DE TENDANCE Anne et les 5 sens IN AND OUT par Tony Gomez NOUVELLES TECHNOLOGIES par Fabrice Collaro À CONTRE-TENDANCE l'Échoppe médiévale SPORT CIRCULEZ ! ESCAPADE Montmartre Paul Cox à Fontevraud L'Alsace du Nord 41 S'ÉCHAPPER EN FAMILLE 42 PARIS-AILLEURS CIGALE ET MOI 47 recette de Laurent Mariotte ABONNEMENT Recevez Cigale chez vous ! HISTOIRE DU PAIN Le livre de Mouette Barboff 48 SECRETS DE CHEFS 44 46 Edito PARIS PLAISIR SECRETS DE CUISINE La Michel Galloyer Gérard Mulot PROMIS, JURÉ S eptembre est le mois des bonnes résolutions. Je ferai ceci, je ne ferai pas cela. Plus d’excuse donc pour ne pas partir du bon pied. Les factures et impôts qui s’entassent dans les boîtes à lettres ne doivent plus vous décourager, ni les frais engendrés par la rentrée des classes. Ce n’est déjà pas drôle de ne pas avoir d’argent, alors si en plus il faut se priver… Les bons plans de Cigale vous permettent donc de garder le moral et de poursuivre sur la lancée de l’été. Et pourquoi pas continuer à chanter tout l’automne et l’hiver ? En effet, grâce à Cigale, vous ne vous trouverez pas dépourvu quand la bise sera venue. Notre objectif est de vous faire partager nos coups de cœur qui ne sont pas forcément mineurs. Vous avez aimé Cigale de printemps et d’été, vous apprécierez nos bons plans des quatre saisons. Ainsi, une ballade à Montmartre au moment des vendanges, un détour par la journée du cheval pour garder la forme. Profitez des derniers beaux jours pour vous offrir un dîner en terrasse et terminez la soirée dans la salle de billard, place Clichy, un lieu cosy, même si on n’est pas passionné par ce jeu. Cigale évoque également l’Olympia, salle mythique depuis les années 60 et une escapade en Touraine, où un jeu de piste amusera petits et grands pour découvrir le lieu magique de l’abbaye de Fontevraud. Françoise Lemoine [email protected] Vous voulez nous faire part de vos bons plans, vos coups de cœur, vous voulez voir apparaître une nouvelle rubrique, nous envoyer votre témoignage pour illustrer un dossier ? Écrivez-nous à : [email protected] Direction, administration, rédaction : 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43 – Directrice de la Rédaction : Françoise Lemoine : [email protected] – Rédacteur en chef : Christian Rol : [email protected] – Directrice artistique : Sighild Blanc : [email protected] - Service photo : Nicolas Schiffmacher : [email protected] – Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Dousson, Fabrice Collaro, Arsène Corvec, Éric Fosse, Tony Gomez, Anne Loustau, Annabelle Milot, Jean-Guy Muriel, Mathilde Régnaut. Publicité : Infrarouge, Hubert Chambon : [email protected], Nicolas Imbert : [email protected] - Tél. 01 55 90 95 51 – Directeur de la publication : Jildas Mahé : [email protected]. Cigale est édité par la société Dolmen 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43. SEP au capital de 30 000 €. Imprimé en France. En couverture : photo de Nicolas Schiffmacher. PARIS PLAISIR S B O N S P LA N Paris 0 COURS DE BRICOLAGE… Le moindre tour de vis, le coup de rabot où la scie sauteuse coûte une fortune aux handicapés du travail manuel qui doivent faire appel aux « pros » des diverses corporations. Pour remédier à ce racket, il n’est d’autre alternative que d’apprendre à planter un clou par soimême. Au sous-sol du BHV, une crypte entièrement dédiée au Dieu Bricolage, de nouveaux croyants se pressent les mercredis, jeudi et vendredi à 16h pour entendre les conseils avisés de professionnels qui, gratuitement, délivrent le message : comment réparer une fuite d’eau, apprendre à patiner un meuble en bois, monter un plancher flottant, etc. À chaque jour son thème et sa fiche-conseil récapitulative. Dates et thèmes abordés consultables sur Internet. Paris À LA CARTE …ET DE CUISINE AU BHV Au 3e étage du même BHV, une cuisine de 80 m2 offre un beau décor aux élèves de l’École supérieure de cuisine française qui vous attendent chaque samedi de 11h à 15h pour des cours de cuisine gratuits. C’est du haut de gamme et l’occasion de rencontrer et de se faire dédicacer par les chefs du moment leurs livres. www.bhv.fr (rubrique Ateliers BHV) BHV, 1, rue du Temple (IVe) M° Hôtel-de-Ville Tél : 01 42 74 90 00 AUTEURS INDÉPENDANTS Le premier Salon du Livre des auteurs indépendants aura lieu le dimanche 15 octobre 2006 de 9 h à 19 h. FIAP Jean Monnet (XIVe) - M° Glacière www.auteurs-independants.com 4 CIGALE SEPTEMBRE se dé te nd re 25 se cu lti ve r Coiffeur à domicile 30 Cours d'art de vivre Pas facile de prendre soin de soi quand on est une mère de famille qui travaille. Alors pourquoi ne pas avoir recours à un coiffeur ou une esthéticienne à domicile. Viadom, fort de trois mille coiffeurs et deux cents esthéticiennes, propose ces services à domicile. Il est possible d’avoir aussi recours à cette société pour du jardinage, du repassage et du ménage. Pour ces dernières prestations, le chèque emploi service peut être utilisé. Pour réserver il suffit de composer le 0 825 069 068 pour la coiffure et l’esthétisme, le 0 825 068 368 pour les aides-ménagères et le 0 825 068 468 pour les jardiniers. Situé au cœur du quartier Drouot, l’Esprit Culturel révolutionne le loisir en proposant un programme qui fait rimer culture avec convivialité et énergie. Conçu par une équipe jeune et dynamique, le programme mêle audacieusement l’art (cours du soir sur le marché de l’art), la gastronomie (cours de cuisine et d’œnologie) et la création (cours de décoration d’intérieur). De plus, vous serez entre de bonnes mains. L’Esprit Culturel est une filiale du Groupe EAC. Établissement d’enseignement supérieur reconnu par le ministère de la culture, l’EAC est depuis vingt ans leader dans la formation aux métiers des arts et de la culture. • www.viadom.fr Coiffure/esthétisme : 0 825 069 068 Aide ménage : 0 825 068 368 Jardinage : 0 825 068 468 • L'Esprit Culturel 13, rue de la Grange Batelière (IXe) Tél : 01 47 70 97 79 www.lespritculturel.com Faites-nous part de vos bons plans, adresses, coups de cœur… écrivez-nous à [email protected] PARIS PLAISIR se di st ra ire 2 Livres et thé anglais Des romans anglo-saxons d’occasion vendus dans leur jus, c’est-à-dire autour d’une tasse de thé ? C’est la mission de Tea & Tattered Pages, cette boutique insolite, encombrée du sol au plafond de livres en V.O. La propriétaire excentrique mais de bon conseil concocte dans l’arrière-boutique un thé qui vous transporte du côté de Notting Hill alors que vous êtes encore dans le VIe arrondissement. • Tea & Tattered Pages 24, rue Mayet (VIe) M° Duroc - Tél : 01 40 65 94 35 se cu lti ve r 5 La Seine pédagogique La société des « vedettes de Paris » présente une croisière originale baptisée « Paris Ports en Seine » qui, pendant une heure met en valeur l’activité industrielle des berges de la Seine et l’évolution du fleuve au cours des ans. Moins glamour que la saga de la Tour d’Argent mais plus intéressant. Pour les enfants de 4 à 12 ans : 2€. • Vedettes de Paris Port de Suffren (VIIe) M° Bir-Hakeim, RER C Champ de Mars Tél : 01 44 18 19 50 www.vedettesdeparis.com s' éc la te r 28 Apéro à domicile Terminées les courses de dernières minutes pour une soirée surprise. Il suffit maintenant d’un coup de fil et Aperitissimo Service s’occupe de tout : des courses comme de la livraison jusqu’à…. 4 heures du matin. Parmi les formules : Les Branchés : une bouteille d’alcool au choix (whisky, vodka, rhum, tequila…), deux bouteilles de sodas ou jus de fruit, un paquet de biscuits apéritifs, un pack de glaçons : 27,50€. La Two Love : une bouteille de champagne rosé Henri de Verlaine, deux flûtes, deux bougies, trois préservatifs…. Pour 38€. • Aperitissimo service Tél : 01 48 74 39 66 www.aperitissimoservice.com S B O N S P LA N se cu lti ve r 9 Ne pas mourir idiot L’Institut français d’architecture (IFA) organise des promenades édifiantes dans Paris et la proche banlieue. Des architectes ou des spécialistes du patrimoine décryptent pour vous le décor quotidien de nos tribulations quotidiennes, ou vous font découvrir le passé d’une banlieue proche aussi méconnue que l’île de Java. • IFA Inscription obligatoire au Centre Pompidou Tél : 01 44 78 12 57 De 9h30 à 13h du lundi au vendredi www.archi.fr/IFA-CHAILLOT s' aé re r 2,5 Se mettre au vert • Arboretum national de Chèvreloup 30, route de Versailles Rocquencourt (78) Tél : 01 39 55 53 80 Ouvert les week-ends, lundis et mercredis. 20 CUISINES EN FÊTE Depuis 4 ans, Cuisines en Fête crée l’événement chaque 1er week-end d’octobre en permettant à tous les gourmands de se remettre aux fourneaux. Du vendredi 29 septembre au dimanche 1er octobre 2006, Bercy Village se met aux couleurs de Cuisines en Fête et propose des dégustations et des animations pour petits et grands ! À l'École de Boulangerie et de Pâtisserie de Paris, chacun apprendra à faire de délicieux petits pains en un tour de main. www.cuisinesenfete.com LA FÊTE DES JARDINS L’arboretum de Chèvreloup, situé à quelques arbres du domaine versaillais de Marie-Antoinette, est un îlot de verdure qui s’étend sur deux cents hectares. Plus de 2 500 espèces composent ce parc. Les cèdres du Liban côtoient les épicéas du Colorado, les tilleuls argentés et les pins parasol. Les 23 et 24 septembre y sera célébrée la fête de l’arbre. s' ha bi lle r Paris 0 Une robe de soirée La marque Etam avait déjà démocratisé les dessous chics et redonné aux nuisettes une seconde jeunesse. Gloire donc à Etam et à ses collections girlies qui proposent désormais d’associer le charme à l’économie avec 50 à 70 % de remises sur les petits prix boutique. La robe de soirée est à 20€ et le soutien-gorge à 3€. Le strip-tease des prix rendra celui de votre compagne plus accessible. • Stock Etam 2, rue de Clignancourt (XVIIIe) M° Barbès-Rochechouart Tél : 01 46 06 44 08 La fête des jardins a dix ans. Elle sera célébrée cette année les 23 et 24 septembre. L’occasion pour les Parisiens de jeter un regard neuf sur les espaces verts de la capitale. Visites guidées, ateliers et conseils en jardinage, conférences, jeux circuitsdécouverte à pied, à vélo, en bateau, plus de six cents animations sont prévues sur une centaine de sites. Le village de la fête sera installé dans le parc de Bercy (XIIe). Les Batobus s’associeront à cet événement en proposant quatre parcours par jour entre le parc de Bercy et le parc André-Citroën (XVe). www.jardins.paris.fr SALON JEUNE CRÉATION EUROPÉENNE Une exposition itinérante inédite, du 23 septembre au 13 octobre à Montrouge, révèle les nouvelles tendances de l’art contemporain avec 75 artistes de 9 pays européens. Plusieurs rendez-vous : un grand prix européen, un vernissage de nuit, une table ronde et une journée dédiée aux enfants. La ville de Montrouge attend la venue de plus de 10 000 visiteurs. Théâtre de Montrouge, 2, place Emile Cresp - Montrouge Tous les jours de 10h à 19h Métro : Porte d’Orléans www.sejc.com CIGALE SEPTEMBRE 5 PARIS PLAISIR Bons plans GOURMANDS se cu lti ve r 23 Les tartes d'Eric Kayser Que vous ayez envie de croquer dans une tarte aux fruits, au chocolat, une quiche aux légumes ou bien dans une tatin, fiez-vous aux conseils d’Eric Kayser. Ce fils, petit-fils et arrière-petit-fils de boulanger partage ses secrets de cuisine à travers 60 recettes faciles à réaliser qui vous étonneront par la finesse de leurs accords. Côté salé, laissez-vous séduire par la tarte au confit de poireau, anchois et tapenade ou encore par la tarte au curcuma, truite fumée et fenouil à l'orange. Côté sucré, fondez pour la tarte aux figues et noix de pécan, celle au thé vert matcha et groseilles ou bien la tarte au chocolat noir et piment d'Espelette. Pâte sablée dense comme du biscuit, cuissons savamment menées, fruits ou légumes généreux, préparations onctueuses, Éric Kayser, en digne héritier du patrimoine familial, vous dévoile aussi le secret de ses irrésistibles tartes boulangères. • Les tartes d'Eric Kayser - Éditions Flammarion se re st au re r 11 s' éc la te r Design by Paco Rabanne Les amateurs de « Paris, Capitale de la création » et tous les amoureux de la mode et de la gastronomie ont rendezvous au café de la Paix pour déguster la première création gourmande de Paco Rabanne : « saveurs croisées ». Ce gâteau a la forme d’un échiquier sur lequel alternent cases blanches constituées de biscuits au chocolat et de mousse à la noix de coco et cases foncées composées de biscuits aux amandes, de crémeux au chocolat. Au-delà de la simple création esthétique, on retrouve l’inspiration de Paco Rabanne dès la première bouchée. Grâce au « popping candy » (un sucre qui pétille) qui vous piquera délicieusement la langue et la curiosité. La réussite de cette création, Paco Rabanne la doit aussi à son association réussie avec le chef du Café de la Paix : Laurent Delarbre, Meilleur Ouvrier de France 2004, qui n’est est plus à son premier challenge. Disponible en édition limitée jusqu’au 31 décembre, ce « saveurs croisées » est avant tout une histoire à partager. • Café de la Paix Place de l’Opéra, IXe Tél : 01 40 07 36 36 6 CIGALE SEPTEMBRE 0 Confitures en folie Les maîtres confituriers et autres artisans venus de toute la France présenteront leurs créations aux parisiens les 14 et 15 octobre devant la mairie du XVIIe Arrondissement au cours de l’opération Confitures en folie. On trouvera les artisans confituriers, qui présenteront des confitures traditionnelles à base de fraise, mûre, groseille mais, aussi, d’autres plus originales à base de fruits sauvages (coqueret du Pérou, airelle, etc.), de légumes (carottes, tomates vertes etc.) et aussi à base de vin, de cidre, de bière, de café, de thé… Pour les enfants, un atelier « saveurs cachées », une bourse aux confitures, la fabrication sur place de confitures, un carnaval des fruits, un atelier ludique où se maquiller en fruits, seront des rendez-vous étonnants et inter-actifs. La Place Richard Baret décorée et mise en scène avec des arbres fruitiers vous attend dès le 14 octobre à 10h pour les premières dégustations. • Place Richard Baret - Paris XVIIe M° Rome se re st au re r 10 Liqueur de cassis Lejay-Lagoute propose la version 2006 de sa « Cueillette Nouvelle ». Attendu dés septembre par les cavistes et bistrots, le célèbre liquoriste de Dijon nous fait savoir que la récolte s’est déroulée dans les meilleures conditions, et nous promet déjà un cassis primeur 2006 exceptionnel… Révélant des arômes fins et élégants qu’il doit au cassis Noir de Bourgogne, dont il est issu à 100 %, cette variété de fruit qui est la plus délicate, mais aussi la plus aromatique du cassis, a été cultivée avec passion sur une exploitation qualifiée au titre de l’Agriculture Raisonnée. Dédiée à des associations aussi insolites que savoureuses (bière, cidre ou rosé), la « cueillette nouvelle » joue la carte de l’élégance, toute de noir parée… se re st au re r 45 Vendredis du vigneron Le meilleur sommelier du monde millésime 1992, Philippe Faure-Brac, n’en finit pas de nous inviter à d’inoubliables voyages initiatiques. Cet automne, au milieu de 1000 étiquettes qui jalonnent sa carte des vins, il nous attend dans « son » Bistrot tous les vendredis midis pour une dégustation thématique : les Vendredis du vigneron. Autour d’un concept harmonieux où se retrouvent un domaine, un vigneron et un menu (réalisé au diapason par son complice des fourneaux, Jean-André Lallican), c’est une pédagogie gourmande qui enchantera la douzaine de convives réunie dans une salle voûtée. Présent au côté de ses invités, Philippe Faure-Brac dévoilera les spécificités géologiques et climatiques du vignoble invité et trouvera les mots justes pour vous accompagner dans cette découverte. Après ces instants privilégiés qui vont auront enseigné des vérités authentiques (vino veritas), vous comprendrez pourquoi le vin est un patrimoine à comprendre et à défendre. • Vendredi 22 septembre : Cauhapé (Jurancon) • Vendredi 6 octobre : la Tour penedesses ( languedoc) • Vendredi 20 octobre : Château Pedesclaux (médoc • Bistrot du Sommelier 97, Bd Haussmann - VIIIe Tél : 01 42 65 24 85 www.bistrotdusommelier.com PARIS ENQUÊTE Paris en bouteille ARTRE NTM DES VIGNES À MO Septembre et octobre sont les mois des vendanges. Avec quatre-vingt-douze vignobles répartis sur près de 72 000 m2, eh oui… Paris et l’Île-de-France n’échappent pas à la règle. L es Hauts-de-Seine viennent en tête avec 14 vignes et 11 000 bouteilles, suivis du Val d’Oise avec 19 vignes et 4 300 bouteilles. De Montmartre à Suresnes, en passant par Issy-les-Moulineaux ou encore Gagny, la cuvée 2006 s’annonce excellente. Certes, la production globale ne dépasse pas trente mille bouteilles. À Paris on compte neuf vignes, dont certaines tiennent de la treille, comme le Clos de Reuilly (XIIe), ou encore les trois pieds de vigne plantés en 1977 et qui s’étendent sur la façade d’un bar à vins, 42 rue Léon-Frot (XIe), chez Jacques Mélac. « Anecdotique », ironiseront les sceptiques. Pourtant l’association des Vignerons Franciliens Réunis (VFR), présidée par Christian de La Guéronnière, est formelle : « ce n’est pas la productivité qui est importante, mais ce vignoble urbain doit être la vitrine d’un savoir faire ». Pari réussi, mais difficile de rivaliser avec le vignoble parisien du XVIIIe siècle, qui, lui, s’étendait sur 42 000 hectares et donnait des sueurs froides aux Bordeaux et Bourgogne. Bien avant que Lutèce ne prenne l’appellation de Paris et que la butte ne devienne Montmartre, le vignoble de la capitale fut l’apanage des Abbesses et des Montmartrois. ouvert au public : « sinon, on trouverait des mégots partout dans les allées et les vignes risqueraient d’être saccagées », justifie Gilles Guillet, président de la Le côteau de la Butte Sur le versant nord de la butte, face au cabaret mythique du Lapin agile, mille sept cent soixante-deux pieds de gamay et de pinot, plantés en 1932, défient le temps. Ce petit coin de paradis, entouré de roses trémières et de pêches de vigne, n’est pas © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher par Françoise Lemoine CIGALE SEPTEMBRE 7 PARIS ENQUÊTE commanderie du Clos Montmartre, superbe dans sa tenue rouge lie rehaussée d’or et d’argent. Ici, les vendanges se dérouleront le 7 octobre, l’occasion de faire la fête à Montmartre, où un grand défilé est prévu à 15h, mais aussi d’ouvrir les portes de la superbe commanderie, à l’angle de la rue Norvins et de la place J.B. Clément. Logée dans une bâtisse octogonale de style néo-renaissance datant de 1985, entourée d’un jardin planté de ceps de vignes, ce « temple bachique » est, ironie de l’histoire, une ancienne fontaine à eau. Après les vendanges, un millier de bouteilles, seront vendues au profit d’œuvres caritatives : « c’est la mairie et le comité des fêtes du XVIIIe arrondissement qui disposent du produit de la vente, explique le grand Maître Gilles Guillet, expert comptable de profession. Les sommes récoltées permettent d’organiser des dîners pour les anciens et des fêtes pour les enfants ». À raison de 37€ la bouteille, les animations pourront être au goût de tous… À Montmartre comme dans les autres communes de région parisienne, le vignoble produit principalement du blanc (49 %) du rouge (36 %) un peu de rosé (6 %). Est-il bon ? Difficile de savoir : « le Clos Montmartre est produit et élevé dans les règles de l’art et se bonifie d’année en année », nous assure Gilles Guillet et de s’enorgueillir d’avoir obtenu le 1er prix au Symposium des vins d’Île-de-France. Comme lui, ils sont trois cents dans la confrérie à perpétuer l’esprit du vin à Montmartre : « c’est par passion et tradition que je me suis investi, explique le grand maître. Mes parents travaillaient dans les métiers de bouche ». Aujourd’hui il se bat pour que Montmartre soit intégré dans les sites touristiques du vignoble. Suprême récompense, en effet… 8 CIGALE SEPTEMBRE © N. Schiffmacher Fête des vendanges © D.R. PARIS ENQUÊTE Vignobles urbains Pour Christian de la Guéronnière, président de l’association des Vignerons Franciliens Réunis (VFR), le vignoble francilien doit être avant tout pédagogique. Doit-on prendre au sérieux le vignoble francilien ou c’est juste pour le « fun » ? Si nous commençons comme cela, nous n’allons pas nous entendre. Bien sûr, que le vignoble francilien doit être pris au sérieux, mais à sa mesure. Il n’est pas question de le comparer à des vignobles réputés. Il est intrinsèquement différent. C’est plus dans un sens festif et culturel que le vignoble urbain est exploité. Le vin n’est d’ailleurs pas commercialisé. A-t-il une existence légale ? Pas vraiment, mais il a une reconnaissance officielle. Avec les ministères de l’agriculture et des finances, nous discutons actuellement afin de déterminer un statut précis pour fiabiliser le développement du vignoble francilien. Nous avons déjà gagné une bataille puisque désormais nous pouvons nous appuyer sur un arrêté de 2004, concernant les vignes expérimentales. Que cela signifie-t-il ? Il faut entendre vignes expérimentales, au sens large. Avec ce vignoble nous cherchons surtout à réinventer un savoir-faire adapté à l’Île-de-France, afin de développer une nouvelle approche des consommateurs. En fait, nous recréons un vignoble sur des bases qui n’existaient pas. La différence avec les vignes traditionnelles, c’est que ces petites vignes urbaines sont sous la responsabilité des collectivités locales et des associations. Quelle est la productivité du vignoble francilien ? Nous ne recherchons pas la productivité, mais essayons plutôt de trouver des méthodes de productivité qui soient les plus qualitatives possibles, tout en restant pédagogiques. Quelles sont les vignes les plus originales et inattendues ? Elles sont toutes inattendues. Leur originalité est d’être concentrées à Paris et sur la petite couronne et non plantées dans un coin de campagne, ce qui leur permet d’être des lieux d’attraction, au milieu des tours et du béton. CIGALE SEPTEMBRE 9 © Shiseido LES 24H DU GLANDEUR À 12 MINUTES Les Salons du Palais Royal Shiseido Vaguement dans la com, je dois aller chez Serge Luttens. À peine entré par la galerie de Valois, le décor poétique de « ses » Salons du Palais Royal et son escalier intérieur (à hélice s’il vous plaît) m’embarquent et m’enivrent pour un voyage charmant où je flâne entre les créations et les fragrances du « meilleur parfumeur du monde ». Jardins du Palais Royal, 142, Galerie de Valois, 25, rue de Valois, Paris Ier Tél : 01 49 27 09 09 - M° Palais Royal UE SUR… CHAMBRE AVEC V Opéra À 16 MINUTES Le Prince Jardinier : du sang bleu à la main verte ! © D.R. par Jean-Rias © D.R. l' Ancienne demeure parisienne du Prince de Galles au XIXe siècle, l'Hôtel Edouard VII a conservé la magie qui enthousiasmait le souverain. Comme lui, vous pourrez profiter des balcons qui dominent l'Opéra. Mieux que lui, vous vous loverez dans les chambres luxueuses et dans les fauteuils clubs de son bar années 30… revisité à la mode de demain. Édouard VII - 39, avenue de l'Opéra - IIe - tél : 01 42 61 56 90 À 9 MINUTES Café Place du Marché La glande c’est d’abord une réflexion pour profiter sans gâcher. Idéal pour réfléchir : un café. Aussi sec, un petit tour par la très animée place du Marché. De là, une pause (en fait un brain storming…) en terrasse chez Bartolli. Ensuite lèche-vitrine devant le mobilier italien du Marché Saint Honoré, dont les canapés géants de Poltrone Sofa. Marché Saint Honoré 75001 Métro Tuileries 10 CIGALE SEPTEMBRE © A. Tourmetz © A. Tourmetz J’avoue que sans une attirance particulière pour la Galerie de Valois, mon instinct de glandeur ne m’aurait jamais poussé entre les bras d’un quelconque Prince… fût-il jardinier. Et je l’aurais regretté. Depuis décembre 1999, le Prince Jardinier est installé au 117 de la Galerie de Valois. Cette chaîne assez luxueuse inspirée par les jardins exprime un Art de Vivre simple, élégant, raffiné et proche de la Nature. En concevant des objets et des vêtements destinés à embellir le quotidien, le Prince propose un écrin de 150 mètres carrés dans lequel respirent les pierres apparentes et où l’acajou se distingue en se mêlant harmonieusement au zinc et aux tonalités amazonites des murs peints à la chaux. 117-121 Arcades Valois, 37, rue de Valois - 75001 Paris Tel : +33 (0) 1 42 60 37 13 M° Palais Royal Pour déjeuner, j’avais choisi, comme d’habitude, d’allier l’utile à l’agréable. On ne se refait pas ! Je connaissais la rue de Rivoli, mais je ne soupçonnais pas qu’au 202, je puisse disposer de 3 heures (150 € c’est vrai, au bout du compte…) à profiter sans abuser (ou presque) des plaisirs de l’Hôtel Saint James & Albany. Cet hôtel construit en 1672 pour les Ducs de Noailles a célébré le mariage de La Fayette et a reçu Marie Antoinette. En 2006, il me recevait moi, Jean-Rias ! En 350 ans, il n’aura déçu personne. J’avais le choix entre plusieurs solutions « farniente », le bar, les salons ou le restaurant gastronomique. Et j’ai finalement choisi un forfait Spa Lunch. J’ai profité de 2 soins esthétiques, je me suis baigné dans une piscine-jacuzzi avant de déjeuner au bar en me laissant aller aux bons soins du chef. St James & Albany - 202, rue de Rivoli - Tél : 01 44 58 43 77 Une fois par mois, je © D.R. LES 24H DU GLANDEUR À 20 MINUTES Moi, je suis chic À 10 MINUTES Un couvre-chef pour sortir couvert réserve une chambre dans Impasse Gomboust, un petit tour inoubliable par l’atelier de Philippe Model, le chapelier hype du tout Paris. Ça ne sert pas à grand chose et c’est pour ça qu’on vient. 33, pl Marché St Honoré 75001 01 42 96 89 02 Métro Tuileries un bel hôtel et je passe 24 heures sans vélo, sans auto, sans métro dans le périmètre immédiat de mon établissement, pour décompresser loin des cons pressés. Ce mois-ci, à partir de l’Hôtel Edouard VII, avenue de l’Opéra, le lit à portée de main. © N. Schiffmacher je profite de Paris à pied, La quarantaine assumée, je ne suis pas du genre bellâtre. Donc les problèmes psychanalytiques liés à la prise abusive de calories me concernent peu. Aussi, à l’entrée du Passage Choiseul (par le 38 rue des Petits Champs), j’achète sans rougir 200 gr de caramels à l’ancienne dans une confiserie de l’autre siècle. Celui du plaisir sans complexe. Confiserie 40, rue des Petits Champs Métro Pyramides © A. Tourmetz © A. Tourmetz À 7 MINUTES Confiseries d’autrefois CIGALE SEPTEMBRE 11 LES 24 H DU GLANDEUR Après un détour par l’hôtel pour prendre une douche (sans autre nécessité que la détente), je traverse l’avenue de l’Opéra et je me pose sur un banc de la place Gaillon pour lire un ouvrage d’occasion acheté il y une heure chez Libria (01 42 97 51 98) au 76 du passage de Choiseul. Rafraîchi par les vapeurs de la fontaine, je décide de réfléchir à la suite en profitant avec gourmandise d’un sandwich made in madame Alunno, boulangère charmante du 15 de la rue. © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher À 5 MINUTES La Fontaine Gaillon À 10 MINUTES Soirée théâtre À 30 SECONDES Quoi de neuf O’Menu ? © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher Un dîner confort au resto café Angl'Opéra où la fusion food s’exprime par touches régionales qui évitent les déceptions trop communes dans ce registre expérimental. Soutenu par une carte des vins (positivement) surprenante par l’étendu de son choix et de ses prix, on se lance sans complexes sur un O’commencement maniant habilement germes de radis et foie gras, velouté d’ail, tomates et safran. On poursuit O’centre avec une plancha (wasabi, palourdes, fèves et rumsteack) ou une snackee ( asperges, pomelos, réglisse et dorade grise). O’Final, un assortiment de 5 desserts aux noms sans queue ni tête mais à tomber par terre. Angl’Opéra 39 avenue de l’Opéra – 75002 01 42 61 86 25 – www.anglopera.com Ce soir j’irai au Théâtre. Mathurins, Edouard VII ? Ça dépendra de la programmation. Il est vrai que le bistrot Sacha Guitry accolé au second fait pencher la balance. © Angl'Opéra À 4 MINUTES Une bière au pub 12 CIGALE SEPTEMBRE Même déçu par la pièce, j’ai de quoi oublier mes soucis pour une petite éternité grâce à l’enfilade de traquenards de la rue Daunou. Jusqu’à 2 heures du matin (voir plus pour les malins), attention aux écueils au cours de cette traversée dantesque dont les déferlantes portent des noms de Paquebots (volontairement) en perdition : Kitty O’Sheas, Manneken Pis, Harry’s Bar qui vous porteront l’écume au bord des lèvres… heureusement à base de houblon. Rue des Capucines et Rue Daunou - 75002 Métro Opéra CINEMA /DVD orchestre teur Quand j'étais chan Merci, Xavier Giannoli, de faire enfin revivre Gérard Depardieu à l’écran. D © Stéphanie DI GIUSTO epuis quand n’avait-on pas vu un si grand Gérard ? Depuis Pialat ? Truffaut ? Blier ? Jouant avec subtilité du contraste frappant chez l’acteur – carrure d’ogre et voix d’ange – il lui confie un rôle tout en nuances, celui d’Alain Moreau, un chanteur de bal « mondialement connu à Clermont Ferrand ». Vedette en bout de course, Alain pensait ne plus rien attendre de la vie jusqu’à sa rencontre avec la fragile Marion, interprétée par Cécile de France. Tout en chagrin contenu, elle dévoile face à ce monstre de cinéma une richesse de jeu insoupçonnée. Écrite avec talent, filmée avec grâce, leur improbable rencontre sur la piste d’un dancing ouvre le bal des âmes fêlées, celles à qui s’offre une deuxième (dernière ?) chance. Une même finesse s’attache aux autres personnages – qui n’ont rien de secondaires – interprétés avec beaucoup de justesse par Mathieu Amalric et la trop rare Christine Citti. Loin de la caricature, l’univers des bals est restitué avec tendresse, évitant l’écueil de la nostalgie mais soulignant la beauté des slows de nos 15 ans. Le choix des musiques, indissociables de la narration, est l’autre grand plaisir du film, qui rend joliment hommage au chanteur Christophe. Il faut entendre Gérard Depardieu entamer « L’Anamour » de Serge Gainsbourg pour savoir ce qu’est une émotion de cinéma. Le film en regorge… Sortie le 13 septembre. Bunker Paradise Si vous êtes fan de Jean-Paul Rouve, précipitez-vous sur ce film, qui le voit endosser un rôle plus noir qu’à l’accoutumée. Il excelle de cynisme dans la peau de John Deveau, rentier trentenaire et oisif, qui vit enfermé dans sa villa luxueuse et passe son temps à organiser des fêtes plus décadente les unes que les autres. Sa confrontation avec Jean-Pierre Cassel est l’un des grands moments du film, qui révèle le magnétisme d’Audrey Marnay, top model dont c’est le premier rôle au cinéma. © Thomas BREMOND L'homme En DVD Synopsis Riche trentenaire reclus dans une grosse villa de banlieue, John Deveau ne fait rien d'autre que la fête. Sarcastique et cruel, ce prince du Néant semble fasciner tous ceux qui l'entourent, à commencer par David, son fidèle second, ou Laetitia, sa mystérieuse fiancée. Mimmo, lui, est un jeune homme fauché qui, pour « réussir », s'accroche tant bien que mal au rêve d'être célèbre. Le jour il court les castings, la nuit il est chauffeur de taxi. Sa rencontre fortuite avec John va bouleverser leur vie à tous deux. Car si le premier a le tort de croire un peu vite qu'il a rejoint le clan des nantis, John, pour une fois, n'a pas mesuré toutes les conséquences du jeu pervers dans lequel il pousse Mimmo. CIGALE SEPTEMBRE 13 FOCUS ART ET CULTURE An sommet de l' par Mathilde Régnaut Olympia E SALLE DE LÉGEND bienveillant d’Arnaud Delbarre, messager de ces divinités adulées par les foules … «O n ne se rend pas à l’Olympia comme dans d’autres salles ». La phrase est plus que jamais d’actualité. La réputation de cette salle mythique, ouverte en 1889 par le fondateur du Moulin Rouge, se transmet de génération en génération et l’on n’est pas loin du rite initiatique quand on vient se planter pour la première fois sous les fameuses lettres rouges… Arnaud Delbarre en première partie Inauguré par La Goulue, transformé en cinéma, rouvert par Bruno Coquatrix dans les années 50 – qui en a fait le temple du music hall – menacé de fermeture, classé patrimoine culturel et finalement racheté par Vivendi Universal, l’Olympia est aujourd’hui dirigé par le cht’i Arnaud Delbarre, ex-bassiste des Stocks et adepte de la première partie, qu’il a remise au goût du jour dès son arrivée à la tête de la salle : « cela 14 CIGALE SEPTEMBRE permet de développer de nouveaux talents : Benabar, Anaïs, Raphaël, Sanseverino, Vincent Delerm… ils ont tous démarré en première partie à l’Olympia ! Il ne faut pas non plus ignorer son potentiel économique : la fameuse phrase « la limonade sauvera le music hall » est toujours d’actualité, et les entractes sont particulièrement importants pour l’équilibre d’une salle de spectacles. Mais on constate surtout que la scène est redevenue, comme dans les années 60, un moteur, un média important ». Delbarre sait tout ce qu’il a à apprendre du passé, notamment la notion de spectacle complet chère à Coquatrix : « on a remis les attractions au goût du jour – pas sur scène mais dans le foyer – et la Salle de Billard accueille des showcases qui permettent aux jeunes talents de se frotter à un public restreint. C’est là que Johnny Hallyday a fait ses premiers pas, c’est aussi là qu’a eu lieu la fameuse engueulade entre Brassens et Dalida ». © N. Schiffmacher © Érik Bonnier Les dieux de la musique s’y donnent rendez-vous sous l’œil Arnaud Delbarre en 3 dates 21 juillet 1958 : ma naissance 23 juillet 2003 : mes adieux à la scène, devant 45000 personnes à Lille, en première partie de Johnny Hallyday 26 novembre 1994 : l’inauguration du Zénith de Lille avec ZZ TOP en 3 lieux Le Lux Bar, dans mon quartier Le Moulin à café, mon petit bistrot du boulot Ma voiture ! FOCUS Un public intergénérationnel Arnaud Delbarre au milieu des ZZ Top. © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher © Daniel Nowak C’est bien grâce aux fantômes qui hantent ses murs que la salle est devenue mythique, attirant touristes et fans dans ce quartier commerçant du neuvième arrondissement. Quiconque a récemment patienté au pied de l’illustre façade aura remarqué l’éclectisme de la foule, le mélange des looks autant que des générations. « Je vais peut-être vous choquer », avance Arnaud Delbarre, « mais on le doit à la Star Academy. On en pense ce qu’on veut, mais c’est la première émission à avoir montré de jeunes artistes interprétant des titres intergénérationnels. Et puis les jeunes pousses du rock ont des références connues des « anciens » : Iron Maiden, Led Zeppelin, les Clash… ». La nostalgie, camarade… qui assure de beaux jours à l’Olympia… ART ET CULTURE CIGALE SEPTEMBRE 15 ART ET CULTURE À lire Des petits coins de campagne SOUS LES ARBRES À PARIS «J 'aime appuyer ma main sur le tronc d'un arbre devant lequel je passe, non pour m'assurer de l'existence de l'arbre – dont je ne doute pas – mais de la mienne ». (Christian Bobin) Saint-Germain-des-Prés, rue du Figuier, rue de l’Orme, rue des Rosiers…, monumentale et minérale, Paris est aussi une ville d’arbres et de nature. Autrefois entourée de forêts, traversée par des chemins, ceinturée de jardinets et de vergers, elle est aujourd’hui piquée de jardins publics, de petits squares de quartiers, de larges coulées vertes empruntant les tracés désertés des chemins de traverses, les nouvelles voies du tram, les perspectives savantes des grands parcs. On trouve partout les traces de cette « campagne » en ville, sur les petites places de Paris, au secret des courettes, au coin de la rue… Au cours d’une promenade dans la ville, Jérôme Godeau et Stéphanie Hussonnois vous invitent à découvrir Paris sous ses arbres en évoquant les plus célèbres de ses spécimens historiques ou ses arbustes les plus secrets… Éditions Minerva - Collection Nature - 26 Autour d'un verre RIS ROTS À VIN DE PA S BIST LE VRAI GUIDE DE P our les « vrais », le véritable bistrot à vin est une institution sociale, au même titre que la poste ou la boulangerie. Ouvert en continu du matin jusqu’au soir, il est l’âme d’un quartier, d’un coin de rue, d’une sortie de métro, d’un pâté de maison et propose, au verre, des vins de vignerons indépendants et créatifs. Afin de ne pas les confondre avec tous ces restaurants qui n’hésitent pas à usurper cette appellation, les Éditions de l’If ont décidé de séparer le grain de l’ivraie, en nous sélectionnant les authentiques successeurs des bougnats d’autrefois. Au fil des adresses glanées parmi 288 pages illustrées de photos de bouteilles et de bistrotiers plus vrais que natures, nous pouvons découvrir (en même temps que certaines rues méconnues de la capitale) des lieux (encore…) unique où la convivialité est de mise. Si vous prenez le temps de vous accouder au comptoir et de tailler une petite bavette avec un patron, vous verrez sûrement arriver une assiette de fromages ou quelques rondelles de saucisses sèches. Il vous suffira alors de demander : « Qu’est-ce qu’on boit avec ça ? » pour que commence l’enchantement. En quittant les sentiers viticoles battus pour déguster un Saint-Véran, une Côtes de Thongue ou un Lirac vous pourrez, si le cœur vous en dit, passer à table et revisiter une cuisine de toujours aux Editions de l’If - 14,50 accents des terroirs régionaux. Tel est l’esprit de ce guide iconoclaste au franc-parler et à la gouaille contagieuse. Ces 150 adresses qui parcourent Paris n’auront jamais les honneurs étoilés des guides prestigieux, mais vous y passerez des moments rares en goûtant des vins rigoureusement sélectionnés auprès de viticulteurs passionnés. Réalisé conjointement par Jean Lapoujade et Robert Savoye, la plupart des adresses présentes dans l’ouvrage sont issues du répertoire des membres de l’association Tradition du vin (association fondée par Lionel Poilâne, Jean-Luc Petitrenaud, John Winroth, André Calvet, Bernard Peret et Henri Vergne). 16 CIGALE SEPTEMBRE Egypte Croisière Au fil du Nil oui! 399 €* 7 nuits en pension complète, vols inclus ! carburant 60 €, hausse de dossier de €. roport et frais 4 aé 52 es de Tax al é. t un tot ponibilit ires en plus, soi able selon dis 15 € obligato rs visites, val personnel de r personne, ho oires pour le à partir de, pa urb el, po nn €, tio 28 mo is de visa de 98 / * Prix pro rité de 4 €, fra LIC. 075 95 02 taxe de solida de voyages ou e c n e g a e tr o v dans ra.com www.mar6m1a1 61 ✆ 0892 1 (0,34 €/min) de 18 €, RESTOS -30 L' été indien en terrasse ACCUEIL 7,5/10 CADRE 8,5/10 Le Café des artistes Les Paillotes, avec ses tonnelles rococos qui donnent sur les étangs vont fermer le 17 septembre, mais on a l’embarras du choix dans ce superbe complexe. Le nôtre : le Café des Artistes avec sa terrasse fleurie. Jamais on n’a vu des dahlias aussi resplendissants, sans parler des rosiers et des hortensias. Voilà pour le décor champêtre. Côté cuisine, une formule déjeuner à 26€. À la carte on pourra opter en entrée pour un velouté de carotte et gingembre (9€) ou une salade caesar (10€). En plat on aura le choix entre une épaule d’agneau confite, pastilla de légumes (16€) ou un croustillant de saumon à la coriandre (15€). 53, rue de Versailles - 92410 Ville d’Avray Tél : 01 41 15 37 99 © D.R. ACCUEIL 7,5/10 18 CIGALE SEPTEMBRE CADRE 8/10 Une péniche restaurant, située à proximité du pont de Suresnes, qui offre un point de vue exceptionnel de StCloud à la Défense. Une cuisine où le chef Adrien sait astucieusement mêler tradition et modernité au rythme des saisons. Un bar qui s'étire sur toute la longueur du restaurant et offre une vue splendide sur la verdure et la ACCUEIL 7/10 Seine. Une vaste terrasse en teck qui vous accueille l’été pour déjeuner au soleil ou lézarder en prenant une tasse de café à l'ombre des palmiers et des bambous : un petit St Tropez sur Seine… Formule midi à 20€ ou 28€. Amarrée face au 5 quai Marcel Dassault 92150 Suresnes Tél : 01 45 06 55 55 CADRE 9/10 © D.R. © D.R. Le VOG en Scène Le Chalet des îles Daumesnil En plein cœur du bois de Vincennes, le Chalet des Îles Daumesnil, récemment rénové, vaut le détour. Repris par les anciens propriétaires du Viaduc Café et du Vinéa Café, bien connus des bobos de l’est parisien, le restaurant offre un cadre chaleureux et moderne entouré de terras- ses noyées dans la verdure de l’Île de Reuilly. Aux manettes : l’ex chef de l’hôtel Costes Kléber, qui concocte une cuisine inventive. Le Chalet des Îles île de Reuilly, Lac Daumesnil Bois de Vincennes - XIIe Tél : 01 43 07 00 10 Ouvert tous les jours SECRETS DE VIGNES Quand Paris valait bien une messe EÇON N°5 par Jean-Guy Muriel L 24 octobre 1591. Cela fait plus de 30 ans que les guerres de religion ravagent la France. Henri IV a réussi à se faire reconnaître comme Roi de France. Mais il reste un village Gaulois peuplé de © N. Schiffmacher catholiques inspirés par la Sainte Ligue. Et quel village ! Car Paris ne veut pas d’un roi protestant. Aussi le Béarnais assiège la ville, avec son armée de reîtres allemands et de paysans gascons. La ville a soif, l’armée a faim. Et inversement. A l’intérieur des remparts, une corporation va réconcilier tout ce joli monde : en ce 24 octobre, les vignerons de Paris vont convaincre les catholiques de les laisser négocier une trêve avec leurs assiégeants. Pas de messe sans vin, voilà leur argument. Les soldats protestants ont comme tous les soldats toujours un peu trop soif, et les mauvaises langues distilleront plus tard que c’est de ce jour qu’Henri IV prit la décision de se convertir : le fameux « Paris vaut bien une messe » serait né d’une soif. Plus sérieusement, il était déjà bien tard pour vendanger, et la récolte risquait d’être totalement perdue. Songez qu’à l’époque, les vins voyageaient peu ou mal. Toutes les villes de France étaient donc environnées de vignobles. Ne grimacez pas : ces piquettes restaient moins dangereuses que l’eau sale qu’elles venaient souvent couper. Alors nos bourgeois viticulteurs et leur escor- te armée partirent vendanger leurs vignes de Suresnes, de Meudon, de St Cloud, et d’Argenteuil. Car tous ces « coteaux de Seine » rendaient à pleines barriques. Que valait le jus de ces treilles ? Trois siècles plus tard, Victor Hugo chantait « le petit bleu de Suresnes, couleur d’azur ». Il faut beaucoup de bonheur poétique et d’optimisme communard pour qualifier ainsi les reflets violacés du rouge épais servi dans les « assommoirs » parisiens. Pourtant, rien n’interdit de penser qu’il ait pu y avoir des exceptions de qualité. Dès 1225, l’auteur de La Bataille des vins couvre d’éloges quelques blancs du Paris médiéval. Sur la rive gauche, les mauvais esprits regretteront l’arbitraire qui priva de ceps la Montagne Sainte-Geneviève pour y loger Polytechnique. Gentilly, Vaugirard, et sur la rive droite, Passy, Auteuil, Montmartre, Belleville et Saint Mondé, résonnaient des cris joyeux des vendangeurs. Au XVIe siècle, nous l’avons vu, la ville a repoussé les vignes hors les murs. Le phylloxéra les tuera à la fin du XIXe siècle, et l’urbanisation achèvera avant 1914 celles qui survivaient. Aujourd’hui, quelques parcelles maintiennent joliment la tradition du Paris vigneron : le Clos Montmartre ne doit pas éclipser le pinot noir du Clos des Morillons (parc Georges Brassens), ni le gamay du Parc de Belleville. Enfin, saluons la treille de Jacques Mélac à Charonne et les ceps des pompiers de la Caserne Blanche. La banlieue également goûte à ce renouveau : Argenteuil, Issy, Sucy en Brie, Suresnes, et aussi Conflans, Courbevoie, Bagneux, Clamart et Rueil ont replanté qui du Chardonnay, qui du Gamay. Les municipalités trouvent là, le temps d’un « vin d’honneur », l’occasion d’oublier leurs querelles politiques, comme au temps du « bon Roi Henri ». CIGALE SEPTEMBRE 19 PARIS NOCTURNE Billard par Christian Rol Académie avertis se donnent rendez-vous dans la salle de la rue de Clichy ; la plus belle de Paris. u royaume du tapis vert, il convient de montrer patte blanche et de laisser à l’entrée votre carte d’identité. Passé le sas, c’est le gigantisme de la salle qui frappe. À Paris, l’espace intérieur est devenu si rare qu’on ne s’attend plus à regarder au-delà de quelques mètres. Puis, l’attention se pose sur les détails : des boiseries patinées, des moulures parfois ébréchées et des lustres qu’un miracle semble suspendre au-dessus des enjeux dérisoires habitent cette salle construite en 1901. Et, pardessus tout, l’immense verrière estampillée Giroux, plane entre le ciel et nous-mêmes. Quand on s’étonne de l’incroyable conservation de cette œuvre début de siècle, Luc Richard qui préside aux destinées du lieu s’en explique « En fait, elle n’a que deux ans. C’est une création qui respecte parfaitement l’esprit de la salle, ce qui est mon souci majeur. À l’origine, je suis historien d’art et je ne conçois pas de trahir d’une quelconque manière l’intégrité architecturale de la salle ». Bien joué, le vitrail profane est un 20 CIGALE SEPTEMBRE bel hommage des années sages aux années folles. Une salle où il fait bon s'encanailler D’ailleurs, le seul changement notable intervenu dans cette vénérable institution vouée au billard depuis 1946, est l’arrivée, il y a une quinzaine d’années, du billard américain en lieu et place des joueurs de cartes que Monsieur Richard priait d’aller se faire plumer ailleurs « Non seulement, ils jouaient de l’argent, ce qui est interdit, et en plus, ils étaient bruyants ». Depuis, d’immenses tables Brunswick (le Steinway du billard) côtoient la feutrine made in France sous des lampes qui diffusent la lumière opaque mélangée aux volutes de tabac. Ici, des champions de France, et pas mal de jeunes qui poussent la boule en ivoire avec une précision de chirurgiens, côtoient des vieux de la vieille qui se souviennent d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître ; à l’époque © N. Schiffmacher A © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher Depuis des décennies, les champions de billard et les amateurs PARIS NOCTURNE où les truands étaient tirés à quatre épingles et que les blousons noirs se tenaient à carreau. Luc Richard se souvient : « Ce n’est pas le billard en soi qui attirait parfois cette population – le billard est aussi innocent que la pétanque – mais la proximité de Pigalle et de ses mauvais garçons qui venaient ici pour le cercle de jeu que nous possédons. » Un univers de cinéma en noir et blanc Même si ce temps est révolu, tout ici porte aux références en noir et blanc. Un mélange de Brooklyn d’après guerre et de Gabin de la grande époque s’insinue au milieu du parfum de tabac brun (il n’y a plus qu’ici qu’on fume des gauldos) que des messieurs d’âge honorable, et parfaitement mis, laisse échapper. Oui, cette salle est une plongée en apnée dans un Paris intemporel, bon enfant et pourtant mâtiné de gravité. Comme si l’on touchait à la fin d’un cycle. Pas étonnant si tant de cinéastes ont posé ici leurs caméras et dirigé Gabin ou Belmondo dans des scènes mythiques ; et que les photographes de mode louent régulièrement ce décor immaculé afin d’immortaliser des créatures à la féminité d’autant plus évidente qu’elle contraste souverainement dans cet univers d’hommes. Notons enfin le bel hommage du photographe Benoît Rajau qui, pendant cinq années, est venu régulièrement sculpter sur le papier la beauté de cette salle et sa dramaturgie mise en scène par un superbe texte de JeanClaude Carrière. Une manière de consécration à laquelle Luc Richard est éminemment sensible. © D.R. © A. Tourmetz Académie de Billard, 84, rue de Clichy (IXe) M° Place de Clichy - Tél : 01 48 78 32 85 Académie de billard, un dernier regard Texte de J.C. Carrière, photos de Benoît Rajau Éditions Nicolas Chaudun/Paris Musées CIGALE SEPTMBRE 21 © Maindru SPORT envie évasion Une d' par Arsène Corvec HEVAL LA JOURNÉE DU C Depuis 17 ans, chaque premier dimanche de l’automne célèbre La Journée du Cheval organisée par la Fédération Française d’Équitation. Une excellente occasion de renouer avec la plus belle conquête de l’homme. C ette année, le thème fédérateur du 24 septembre 2006 s’intitule « L’équitation c’est l’évasion », thème autour duquel tout ce qui touche de près ou de loin au cheval – à l’exception notable des boucheries chevalines – est prié de se réunir. Clubs, centres équestres, haras, hippodromes, manèges et villages s’apprêtent donc à revêtir leurs habits de fête pour le plaisir des petits et grands qui se découvriront pour l’occasion une âme de cow-boy ou de Cosaque, bref une identité résolument en phase avec la nature. Ce que confirme Nicolas Touzaint, parrain de l’édition 2006, champion olympique par équipe (JO d’Athènes 2004) et cavalier de l’Équipe de France qui souhaite que cette manifestation « donne 22 CIGALE SEPTEMBRE l’occasion au plus grand nombre de s’offrir un moment d’évasion et de découvrir ce rapport complice avec l’animal ». 4e Fédération derrière le foot, le tennis et le judo, l’équitation est en effet de plus en plus l’affaire d’une majorité de Français qui disposent d’une vingtaine de disciplines, dont le très prisé tourisme équestre. Une bien belle revanche pour cet animal attachant qui fut longtemps cantonné au trait avant l’avènement du tracteur, et au loisir d’une gentry dépassée parfois par cette démocratisation. Sociologiquement, l’équitation ne repose donc plus sur les bases élitistes qui furent longtemps les siennes, notamment parce que cet animal coûte beaucoup moins cher qu’auparavant et que les agri- culteurs délestés de leurs vaches par l’Europe technocratique touchent une « prime au cheval ». L’industrie du loisir a donc gagné là où la paysannerie a perdu pour le plus grand bénéfice de classes sociales qui ne pouvaient autrefois goûter au frisson de chevaucher le moindre destrier. La multiplication des clubs et centres équestres offre donc la possibilité pour tout un chacun de s’essayer au trot, à la promenade ou au galop et de s’offrir un baptême à dos de cheval. Ce sera le cas, le 24 septembre, au sein de plusieurs centaines de centres en France qui organiseront une journée portes ouvertes doublée d’animations et d’initiations édifiantes. Pour trouver un club prés de chez vous : www.ffe.com SPORT Enavecselle Jacinte Giscard d'Estaing © D.R. propos recueillis par Françoise Lemoine À l’origine de « Triple Galop », une société spécialisée dans les manifestations équestres et à la tête de trois poneys-club à Thiais, la Celle-Saint-Cloud et Antony, Jacinte Giscard d’Estaing nous communique sa passion de l’équitation. tradition militaire. Maintenant, la selle est plus adaptée et plus confortable. Par définition, le cheval est plus fort que l’homme, il faut donc apprendre à se maîtriser et à coordonner ses gestes. Autre atout, c’est un sport de plein air qui permet de se rapprocher de la nature tout en se dépensant physiquement. Mais ce n’est pas à la portée de toutes les bourses ? Pas du tout. L’équitation est devenue très abordable. Une inscription d’un an n’est pas plus chère qu’une semaine au ski. Il faut compter entre 12 et 18€ de l’heure, pas plus chère qu’une leçon de tennis. En revanche, monter à Paris pose un réel problème. À part un poney-club à la Villette, tous les autres se trouvent en proche banlieue : Boulogne, Issyles-Moulineaux, Meudon, Chaville, Sèvres… Cela dit ce n’est pas si loin de la capitale. Toutes ces banlieues sont facilement accessibles. www.poneyland.com Triple galop : 01 48 04 93 72 © PSV Quelles sont les relations entre un cavalier et son cheval ? La relation entre l’homme et le cheval est très particulière. Entre eux il y a un respect mutuel. Le cavalier est attiré par l’aspect esthétique de l’animal, qui de son côté lui transmet sa force. Le cheval se domestique assez bien tout en restant sauvage, il suffit de trouver un terrain d’entente : le dompter quand il est trop fougueux, le rassurer quand il est craintif. Tout cela s’apprend. Après, c’est une question de feeling. Quand la relation devient harmonieuse, quand naît la complicité, on vit un instant inoubliable et magique. L’équitation est une école de modestie et de rigueur. Quels sont les bienfaits de ce sport ? C’est beaucoup plus physique qu’on ne le pense. L’équitation développe les muscles du dos, des jambes, des fesses. Pendant longtemps on a cru que ce sport faisait mal au dos. C’est une fausse idée, car aujourd’hui, la façon de monter est différente de celle des années 60, basée sur une CIGALE SEPTEMBRE 23 MON ART DE VIVRE actu Télévision 7 jours au Groland Tous les samedis à 20h30, sur Canal +. Président iconoclaste d’une Présipauté cathodique, et héritier direct Christophe Salengro du trône d’HaraKiri, Christophe Salengro est également un propos recueillis par Christian Rol Monsieur le Président, pourquoi avoir choisi le restaurant La Pomponette comme ambassade du Groland ? Vous auriez pu aussi bien choisir Chez Michou ou Chez Ali, l’épicier d’Amélie Poulain… Je vous remercie de votre question. La Pomponnette est un très bon restaurant où je me rends souvent. Chez Michou, en revanche, je n’y vais jamais. Quant à l’épicier du film que vous citez, je le laisse aux touristes. Dois-je vous rappeler que lors du jumelage entre Groland et le Bas Montmartre que nous avions organisé, nous exécutions en place publique l’incarnation d’Amélie Poulain à coup de fromage blanc… Ce qui ne m’empêche pas d’être un ami de longue date de Jean-Pierre Jeunet (NDLR : le réalisateur) avec qui j’ai tourné des courts-métrages. 24 CIGALE SEPTEMBRE éminent. De Canal + à la rue Lepic, son © N. Schiffmacher LAND O PRÉSIDENT DE GR Montmartrois situationnisme n’a pas de limites. Pourquoi autant de célébrités, dont vous, ont choisi de vivre à Montmartre ? Je l’ignore. J’habite Montmartre depuis plus de trente ans parce que j’aime bien la vie de quartier ici. Une ambiance qui tend à disparaître d’ailleurs parce que toutes les épiceries, les tripiers, les traiteurs sont remplacés par des banques, des coiffeurs, des agences immobilières, des chaînes de fleuristes ou des fausses auberges. Si cela continue, Montmartre va devenir le Mont-Saint-Michel. L’esprit de Montmartre perdure quand même un peu, et notamment autour de La Pomponnette où l’on rencontre encore de vrais personnages. C’est aussi le cas dans un petit café où je me rends quand mes fonctions m’en laissent le loisir, à La Midinette, rue Véron. MON ART DE VIVRE Vous préférez Groland ou Montmartre ? J’aime bien les Grolandais de Montmartre et vice versa. Vous pensez que Groland durera autant que Montmartre ? J’espère ! Chaque année depuis 15 ans que l’émission existe nous pensons que cela sera la dernière et nous sommes toujours là. Même Chirac sera viré avant nous ! Est-ce que la rue Lepic est le centre du monde ? Non, c’est le pic du monde, évidemment. Avez-vous un lien de parenté avec Roger Salengro, le ministre de l’Intérieur socialiste d’avantguerre qui s’est suicidé ? Non, et je le déplore. Néanmoins, j’ai un lien affectif avec lui car je suis originaire du Nord comme lui, et il était maire de Lille. Et puis, si tous les ministres de l’Intérieur pouvaient se suicider… Président, quels seraient vos arguments de campagne pour convaincre nos lecteurs de voter pour vous plutôt que pour d’autres ? Les mêmes que mes concurrents pour le même résultat : Votez pour moi ! De toute façon, une fois élu, je ne ferai rien… Monsieur le Président, merci. © N. Schiffmacher Est-ce qu’on boit plus à Montmartre qu’ailleurs ? Ni plus ni moins qu’à Groland en tout cas. Ce qu'il aime à Paris U La Tour Eiffel. U Le Grand Palais. U Le Musée de la Vie romantique à Montmartre. Ce qu'il N' aime PAS à Paris V La muséification de Paris. « On va tous finir en momies que les touristes viendront visiter. » © N. Schiffmacher Qui de Céline, Michou, Gérard Jugnot, Dalida, Claude Lelouch, Amélie Poulain ou Cécile de France, tous montmartrois de naissance ou d’adoption, aimeriez-vous avoir comme voisin(e) de palier ? Sûrement pas Claude Lelouch ! Je soupçonne Michou d’être assez emmerdant ; Jugnot, je ne le connais pas mais il est probablement sympathique. Cécile de France, pourquoi pas, elle est plutôt mignonne. Mais j’aime beaucoup Louis Ferdinand Céline et Dalida. Et puis, comme ils sont morts, au moins ils ne feront pas de bruit… eu plus de chance que moi puisque nous avions installé trois tire-fesses pour remonter la rue Lepic. La manifestation s’est terminée en apothéose sous une pluie de plumes d’oreiller en guise de confettis. © D.R. « J'habite Montmartre depuis plus de trente ans parce que j'aime bien la vie de quartier ici. » Vous l’avez remontée à dos de chameau, je crois. Combien de temps cela vous a pris ? Je ne sais plus mais cela a été fort long et douloureux. Je ne sais pas si vous êtes déjà monté sur un chameau mais ça fait très mal au cul. D’autres ont CIGALE SEPTEMBRE 25 LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT REAU DE… U B E L S N A D E T S MON INCRU © D. Desrue Ses préférences Vincent photos : Jérôme Flament B Restaurant : L'autre Café 62, rue Jean-Pierre Thimbaut, Paris XIe. B Quartier préféré à Paris : Le XVIIIe. A grandi C'est la rentrée! Je suis là-bas. allée rendre visite au B Films : la trilogie de Retour vers le futur, plus drôle, sympathique, le film qui lui a donné envie de faire du skateboard. B Acteurs : Pierre Richard et Alain Chabat, aimerait beaucoup bosser avec eux. charmant, grand (!)… B Réalisateurs : Mathieu Kassovitz et François Desagnat, « c'est mon frère, je trouve qu'il réalise bien! » B Théâtres : deux petites salles parisiennes, B BD : Calvin et Hobbes. B CD : Secret Story, de Pat Metheny, son actu Actu ciné Les Aristos De Charlotte de Turckheim, avec Charlotte de Turckheim et Jacques Weber. Sortie le 20 septembre 2006. L'école pour tous D'Éric Rochant. Sortie le 18 octobre. Fracassés De Franck Llopis. Sortie début 2007. Actu DVD Morning Live Le meilleur de l'émission. Sortie fin 2006. 26 CIGALE SEPTEMBRE des trublions, Vincent Desagnat. Au cas où vous ne l'auriez pas compris, le Mélo d'Amélie et le Café d'Edgar. un guitariste de jazz. aimable, humble, avenant, je suis assez fan de l'energumène! Dis donc on n'est pas chez toi ici ? Où sommes-nous ? On est presque chez moi, nous sommes dans les bureaux des productions musicales, graphiques et de post production de la bande : Les Connards, les Bratislaboys, Alphonse Brown… Tu as une grosse actu cinéma pour la rentrée, tu peux nous en parler ? Le 20 septembre, sortie des Aristos, de Charlotte de Turckheim, où je joue un dandy alcoolique, fils de Charlotte de Turkeim et Jacques Weber. Le 18 octobre, sortie de L'École pour tous d'Eric Rochant. À la fin de l'année sortira le meilleur du Morning Live en DVD, dont je suis en train de réaliser la charte graphique. Et début 2007 mon coup de cœur : Fracassés, un film de Franck Llopis dans lequel je joue un dealer de shit. Dans Fracassés, tu as le premier rôle, comment t'es-tu retrouvé sur ce projet ? Un premier rôle c'est trop la classe ! C'est Franck Llopis et Julien Guéris (tu as vu, c'est marrant, les deux se terminent en "is" comme Daniel PicoulYS… Oui comme pipisse, ou chaude-pisse… Ouh il est bien méchant celui-là… Comme syphilis, et c'est mon dernier mot !) Donc c'est Franck Llopis, réalisateur et co-producteur, et Julien Guéris, co-producteur, qui sont venus me chercher, ils m'ont fait lire le scénario et ils m'ont trouvé ! J'aime ce film, c'est une chronique de génération sur 48 h, on peut y suivre différents groupes de jeunes, le tout est abordé sur le ton de la comédie. C'est assez agréable à regarder, et méchant pour personne. Dans le film, ton objet fétiche est un skateboard, et dans la vie aussi. Jusqu'à quel point ton personnage te ressemble-t-il ? La ressemblance s'arrête au skateboard parce que je n'ai jamais dealé ! Tu joues donc un dealer de shit à temps partiel. Après La Beuze, tu n'as LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT Le chat, « mon skate préféré ! » Desagnat Le côté obscur du trio dess iné par Vincent Desagnat. pas peur d'être catalogué comme l'acteur idéal pour interpréter les fumeurs de chichon ? Non, et de toute façon ce n'est pas très grave comme association. Rassure-moi, tu ne fumes pas dans la vie ? Tu veux que je te rassure ? Alors je te rassure, je ne fume pas. (rires) Tu fais de plus en plus de cinéma. Si on te proposait à nouveau une matinale à la télévision, tu serais partant ? Euh … Oui et non ! Oui : pourquoi pas ! Et non : parce que je ne pense pas qu'aujourd'hui on nous laisserait aller aussi loin qu'à l'époque du Morning Live. T'aimes bien faire des bêtises ? J'aime en dire, plutôt. Récemment j'ai dit que je pousserais bien ma grandmère dans l'escalier, alors que je n'en avais nullement envie ! Qu'est-ce que tu fais lorsque tu ne travailles pas ? Je ne fais rien du tout. 1: Je m'assieds dans un canapé ; 2 : un petit peu de musique ; puis 3 : le néant total envahit mon cerveau ; et 4 : j’atteins le fond du fond du rien. C'est très agréable mais c'est très difficile à atteindre ! Tu n'avais que trois ans lorsque ton père a réalisé Les Charlots contre Dracula, est-ce que tu penses que ce film a influencé le reste de ta vie ? Oui, je crois que ça a beaucoup influencé mon futur, avoir un père qui côtoie les Charlots alors que tu es tout petit, tu te dis que c'est cool, et qu'il est sûrement aussi dingue qu'eux. Mon père, lorsque nous étions petits, faisait n'importe quoi pour nous faire rire. Il a aussi pour lui un rire très personnel, il est capable par un éclat de rire d'entraîner avec lui des dizaines de personnes. Il a le rire le plus communicatif de la terre. Es-tu un sex symbol ? Tu rigoles… pas du tout ! Physiquement, je me trouve très bizarre, j'ai tout qui cloche : mes attitudes, ma taille, mes grands bras maigres, mon nez… Mais je n'ai absolument pas envie de changer quoi que ce soit, j'aime bien ma tête bizarre ! Maintenant que j'ai fait le tour de ton lieu de travail, on peut aller chez toi ? Non ! Pourquoi ? Parce que je n'ai pas rangé ma chambre ! (rires) Signes particuliers o N'est pas allé au bout de son CAP photo. o A un diplôme d'architecte d'intérieur. o Doué en dessin. o Est fainéant. o Veut devenir moins paresseux. o Propriétaire d'un appartement de 3 pièces de 70 m2 dans le XIe arrondissement. o Lit peu et se lasse vite. o "Faux guitariste" joue de la basse pour plaire aux filles. o Possède un chat tout noir, Alphonse, qui pèse 7 kilos (Il l'a trouvé sur le tournage d'Alphonse Brown). o Petit, avec son frère, en jouant un des sketchs qu’ils avaient écrit, ils ont failli tuer leur grand-mère qui a fait un malaise à force de rire. o Sa plus grande fierté : avoir serré la main de JeanPierre Foucault ! o Très admiratif de ses deux grands frères, « ils vont me chambrer lorsqu'ils vont lire ça ! ». o Est le petit dernier de la famille mais le plus grand ! CIGALE SEPTEMBRE 27 SECRETS DE TENDANCE Anne et les par Anne Loustau 5 sens LE RÈGNE VÉGÉTAL « C’est triste de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas. » (Victor Hugo) C’est avec intérêt et grâce à nos cinq sens que nous abordons le monde végétal. Quoiqu’il arrive vous ne pourrez y échapper © D.R. C’est l’événement culturel de la rentrée. La nature prend possession de l’habillage extérieur et intérieur d’un des bâtiments du musée des Arts Premiers, Quai Branly. Patrick Blanc (dont le nom est trompeur puisqu’il porte le cheveu… vert) a habillé cette façade de 15000 plantes, témoignages de contrées lointaines : Japon, Chine, États-Unis et Europe centrale. C’est grâce à ses connaissances qu’il a breveté une nouvelle technique de culture verticale et assure la pérennité de ses créations pour au moins trente ans. Musée des Arts Premiers - 37, quai Branly - VIIe © D.R. car c’est la tendance de la rentrée. On le croyait réservé aux pandas qui s’en régalent depuis des lustres. C’est nouveau, le bambou pousse sur nos pieds. Grâce à cette nouvelle fibre, Timberland lance une chaussette antibactérienne, anti-transpirante. Elle procure un bien être immédiat et une sensation de fraîcheur et de douceur. Tél : 03 25 76 40 00 - 10 Cette chaussette est lavable en machine… © N. Schiffmacher D’ailleurs, la lessive Ariel Pureté et Douceur aussi évolue vers un hédonisme doux. Et elle fait appel au lait de coton. Ainsi grâce à ses vertus votre linge vous procure une émotion charnelle de bien-être au quotidien. Anne Loustau • Petite main chez Chanel • Assistante de studio chez Ungaro 28 CIGALE SEPTEMBRE • Chambre syndicale de la haute couture parisienne • École de broderie haute couture Lesage 2004 : Créatrice de broderies, broches et bijoux fantaisies SECRETS DE TENDANCE © D.R. La saison s’y prête et les longues balades dans les bois s’annoncent. Le roulement de tambour des bogues de châtaignes et le bruissement des feuilles d’automne sous nos pieds sont les musiciens de la grande symphonie de la forêt. Et même si la botte Aigle est devenue la star du bitume, elle reste néanmoins à l’origine des promenades authentiques de plein air. Elles sont fabriquées avec des matières innovantes et des finitions soignées. Un nouveau « way of life ». www.aigle.com - points de vente : 05 49 02 38 98 Dans la tradition, l’Artisan Parfumeur crée des fragrances inspirées par la nature. Le dernier né : Fou D’absinthe est une composition masculine, transgressive et entraînante. En effet cette plante aromatique qui pousse dans des lieux incultes, a des vertus amères et toxiques. Ce parfum est troublant et enivrant : toute ressemblance avec une boisson alcoolisée serait fortuite ! L’artisan Parfumeur 2, rue de l’amiral de Coligny - 75001 Paris © Aigle © N. Schiffmacher C’est dans un écrin sophistiqué et baroque que le « Pousse Pousse » élabore ses élixirs. Pour une fois nous n’avons rien à envier à la magie d’Harry Potter. On y découvre une variété exceptionnelle de jus incroyables à base de jeunes pousses, d’algues, d’herbes aromatiques. Les incontournables à siroter sont le jus d’herbe de blé de pharaon, le jus de jeunes pousses de Kamut riche en chlorophylle et au pouvoir hautement détoxiquant : SURNATUREL ! Pousse Pousse - 7, rue Notre Dame de Lorette - 75009 Paris - 01 53 16 10 81 CIGALE SEPTEMBRE 29 SECRETS DE TENDANCE In and out par Tony Gomez Coups de cœur Nouvelles technologies © D.R. par Fabrice Collaro spécialiste TF1 des nouvelles technologies Un objet : le nouveau goût du Baileys Plus de trente ans après son apparition, la fameuse liqueur Baileys s’offre deux nouveaux parfums. Avec un soupçon de menthe-chocolat ou de crème Caramel, Baileys conserve tout de même ses origines irlandaises et sa recette originelle. De quoi prolonger la succes story d’une liqueur qui a fait le tour du monde et que l’on peut trouver dans plus de 160 pays ! À consommer avec modération… et gourmandise ! Baileys Menthe Chocolat ou Crème Caramel, à partir de 13 , disponible en grande distribution. Une personnalité : Kad Merad Il s’est fait une véritable place dans le domaine de l’humour, aussi bien au cinéma qu’en télévision avec son compère Olivier. Il s’offre aujourd’hui un rôle profond et grave dans le superbe film de Philippe Lioret Je vais bien ne t’en fais pas . Empruntant aussi bien aux figures du thriller que du drame psychologique, l’acteur construit un personnage magnifique où la part d’ombre est exposée à la lumière pour le plus grand bonheur des spectateurs… En salle, Je vais bien ne t’en fais pas, de Philippe Lioret avec Mélanie Laurent, Kad Merad, Isabelle Renauld… OUT Les transports en commun À l’heure où l’essence et les loyers parisiens flambent démesurément, il serait peut-être temps de redéfinir la politique des transports en commun… En réfléchissant aux modes de transports de nuit afin que les noctambules et tous ceux qui travaillent en soirée puissent avoir accès à certaines lignes de métro, par exemple. Paris ne s’arrête pas de vivre à minuit et tout le monde ne se réveille pas à 5h ! 30 CIGALE SEPTEMBRE Le T-Shirt avec écran souple Indispensable pour être tendance, que ce soit en boite de nuit ou dans la rue ! Cet écran à base de LED est souple et se plie avec les mouvements du corps, on peut donc l'incorporer à n'importe quel vêtement. On peut afficher ce que l'on veut, la programmation des messages se fait avec 3 boutons très discrets, ou par un PC avec une liaison USB. Et on peut même programmer des logos ou des images en provenance de l'ordinateur ! Poids total : (batterie incluse) 40gr. Autonomie : +/- 30 heures en continu. Prix public : 79 € avec LED rouges. Hyperobjets - 15, rue des Blancs Manteaux - IVe - www.hyperobjets.com Le nouveau Segway Avec ses grosses roues et sa direction intuitive, il est le véhicule urbain par excellence ! La nouvelle génération vient tout juste d'être dévoilée, et cette fois toutes les phases du mouvement sont contrôlées par l’inclinaison du corps du conducteur. Celui-ci se penche à droite pour tourner à droite, il se penche à gauche pour tourner à gauche. Autre innovation, l’InfoKey, une clé de démarrage sans fil qui permet au conducteur de régler la vitesse de l'engin et fonctionne comme indicateur de vitesse, compteur kilométrique, ordinateur de bord et indicateur de charge de batterie. Cette clé active également un système de sécurité lorsque le Segway est stationné : en cas de tentative de vol, les roues se bloquent et une alarme sonore se déclenche. Simultanément, une alarme visuelle est envoyée à la clé de démarrage afin d’informer son propriétaire. Sa vitesse maximale est de 20 km/h et il a une autonomie de près de 38 km. Prix de lancement : 6499 € TTC jusqu'à fin septembre, puis 6899 € TTC. © Hyperobjets.com De Marilyn Monroe, on pensait tout savoir, on croyait avoir tout entendu, tout vu… Mais la star mythique nous étonnera toujours et l’exposition qui lui est consacrée au Musée Maillol nous fait découvrir Marilyn sous un nouveau jour, malheureusement l’un des derniers… En effet, l’exposition propose les clichés de la dernière séance photos de la star fuyant le plateau de son dernier film inachevé Something’s got to give, par Herbert Ritts. Des clichés troublants où la femme se dévoile derrière le mythe tout en conservant une aura immense. À ne rater sous aucun prétexte. Marilyn, la dernière séance, jusqu’au 30 octobre, musée Maillol, 61, rue de Grenelle, VIIe. Elle débarque le 27 octobre en Europe, au prix conseillé de 149 €, et vous fera voir la vie en rose ! Après une tendance estivale au noir et blanc, voici donc la version rose de la nouvelle DS lite, idéale pour égayer les longues soirées d'hiver ! Avec son double écran dont un tactile, cette console de jeu a révolutionné les habitudes des joueurs. L'esprit de créativité de Nintendo se retrouve dans des jeux très amusants, avec bien sûr les célèbres Mario et Luigi, personnages adorés par les enfants ! Pour les adolescents, il y a aussi l'adoption d'un chien avec Nintendogs, et enfin les adultes pourront toujours faire de la gymnastique cérébrale avec le programme d'entraînement cérébral du Dr Kawashima : Quel âge a votre cerveau ? © D.R. Une expo : divine Marilyn La nouvelle Nintendo DS Lite Pink © Segway IN Le Moyen-Age, c'est l'avenirLE ! par Christian Rol VA L'ÉCHOPPE MÉDIÉ Depuis quelques années, l’imaginaire médiéval ressurgit dans tous les domaines. Le succès que remporte l’Échoppe médiévale confirme l’enthousiasme de nos contemporains pour leurs origines profondes et les subtilités de la civilisation européenne. L a première originalité de l’Échoppe médiévale est l’accueil : courtois – ainsi qu’il en fut de l’amour – personnifié par Sandrine. Sanglée dans une robe qui nous ramène aux elfes de Brocéliande, la damoiselle offre à chaque visiteur un verre d’hypocras, délicieux breuvage « d’époque » qu’on ne trouve nulle part ailleurs, à l’instar des divers produits de bouches exposés au-dessus d’un tonnelet : terrine de cuisse de grenouille, jambon au foin, terrine d’escargots aux noisettes et « philtre d’amour ». Les recettes, transmises de siècle en siècle, sont ici garanties d’origine. Pour autant, l’échoppe médiévale n’est pas une auberge espagnole mais un « musée » où chaque pièce à vendre est un ravissement pour l’œil. Des blasons suspendus aux murs de pierre cohabitent avec des vitrines consacrées aux bijoux vikings ou celtes tandis que les somptueuses robes moyenâgeuses – et bon marché – d’une étonnante modernité attendent les nombreuses petites filles et jeunes femmes qui se pressent ici. Des épées de combat forgées à la main par des artisans hongrois et tchèques, des poteries calquées directement sur des pièces archéologiques taquinent une très belle verrerie, façonnée par un orfèvre belge, inspirée des services de nos ancêtres. Est-il un public pour de tels articles ? Une foule en vérité, ainsi que le confirme l’affluence présente, gage d’un succès dont Sandrine est l’interprète : « Nous avons 125 fournisseurs triés sur le volet, une autre boutique à Carcassonne et bientôt une autre au Puy-en-Velay… Je crois que notre succès tient à deux choses : le goût des gens pour leurs racines anciennes et la qualité de nos articles. Néanmoins, nous ne faisons pas dans le « folklore » mais dans la tradition. » La nuance est de taille et a pour effet de voir affluer une clientèle inclassifiable et transgénérationnelle. Cela n’exclut pas l’aspect ludique. Des épées de bois dans de beaux fourreaux en cuir, des casques gaulois et quantité de farfadets et figurines en plomb at- tendent les parents soucieux de transmettre un morceau d’histoire à leurs descendants. N’en déplaise aux narquois, l’Échoppe médiévale est bel et bien une halte pour notre imaginaire, un chapitre merveilleux bercé par les troubadours et les ménestrels. © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher FOCUS À CONTRE-TENDANCE L'Échoppe médiévale 47, rue du Cherche Midi (VIe) Tél : 01 45 49 12 71 M° Vanneau / St Placide www.echoppe-medievale.com Partenaire des soirées organisées tous les jeudis soirs par la Taverne médiévale (50, rue Saint Sabin (XIe). Entrée gratuite pour les gens costumés. CIGALE SEPTEMBRE 31 ESCAPADE Montmartre en Charleston au Moulin de la Galette. Gen Paul, 1925 version originale par Christian Rol À chacun son Montmartre : celui des touristes, trop beau pour être honnête, et celui d’Amélie Poulain, bobo et stylisé. Reste le Montmartre des Montmartrois, un village unique, généreux en surprises. 32 CIGALE SEPTEMBRE 10H00 20, rue Lepic Michel Langlois La rue Lepic tolère les touristes mais ne les flatte point. C’est le cas de Michel Langlois, figure locale, directeur de la publication « Montmartre à la Une » et charcutier de son état à qui Cigale doit une plongée en profondeur entre deux eaux et quelques Pastis au cœur d’un Montmartre secret. Si Michel a un cœur gros comme ça, il pourrait aussi avoir la grosse tête depuis qu’il est apparu dans le film de Jean-Pierre Jeunet © N. Schiffmacher À Montmartre, tout est art même tôt ; y compris l’édicule Art Nouveau du métro Abbesses, point de départ du funiculaire et d’une promenade en colimaçon qui vous mènera, selon vos goûts et convictions, jusqu’à la Basilique, aux sex-shops de la place Blanche en contrebas ou dans le dédale des rues mythiques. La place Émile Goudeau, ombragée, presque provençale, abrite, au n°13, le fameux Bateau-Lavoir, l’ancienne manufacture de pianos qui compte aujourd’hui 25 ateliers d’artistes hermétiquement fermés à notre curiosité mais aiguisée par le souvenir de Gauguin qui posa là son chevalet à son retour de Tahiti. Plus tard, Picasso, Durrio, Juan Gris, Jean-Louis Barrault et plusieurs générations d’artistes lui emboîtèrent le pas confirmant, chacun dans son registre, la vocation artistique des environs. qui habite à deux pas. Au contraire, ne vous avisez pas d’évoquer devant lui l'œuvre incriminée. Ce Montmartre contrefait ne le concerne pas auquel il oppose la Butte d’antan quand Jacques Prévert, Raymond Souplex et le gangster Jo Attia venaient chez lui pour déguster ses pâtés maison. « À cette époque, les vrais artistes bouffaient de la vache enragée et le porteflingue de Monsieur Jo aidait les vieilles dames à traverser la rue. ». O tempora ! O mores ! Néanmoins, sa charcuterie se situe en face du Café des 2 Moulins, autre référence poulinesque, où Michel enchante tout Paris avec son pâté berrichon au foie de porc et ses rillettes de lapin et d’oie qui ont régulièrement les honneurs des meilleurs guides gastronomiques et de la presse étrangère. © N. Schiffmacher L'ombre de Gauguin © N. Schiffmacher Place Émile Goudeau Le fabuleux destin d'Ali À l’angle des rues des Trois Frères et Androuët, la modeste épicerie d’Ali est devenue objet de culte depuis que, dans le monde entier, les foules ont adhéré au Fabuleux destin d’Amélie Poulain et au Montmartre stylisé où elle évolue. L’épicerie, pièce maîtresse du film en question, est la proie d’une cohorte ininterrompue de fans en short qui immortalisent les poireaux et bananes de Monsieur Ali avec la même ferveur que les « toiles » de la Place du Tertre. Décidément, on est bien peu de chose… © N. Schiffmacher 9H00 Rue des Trois Frères © N. Schiffmacher © C. Rol © N. Schiffmacher 9H25 ESCAPADE CIGALE SEPTEMBRE 33 10H25 Place Blanche À la base de la rue Lepic, la place Blanche déploie ses charmes douteux. Les boîtes de strip-tease et les esclavagistes de la muqueuse vendent du sexe comme la rue du Faubourg Saint-Antoine vend des meubles. Pas étonnant qu’on reste de marbre. Mais si la chair est triste elle peut être parfois amusante. Le Musée de l’érotisme confirme ce paradoxe où, sur 7 étages (de 10h à 2h du matin !), toutes les étreintes possibles et inimaginables, les combinaisons les plus improbables se regroupent sous la forme de tableaux, gravures, photos, sculptures, etc. qui 11H00 97, rue des Martyrs Les baromètres de Montmartre 34 CIGALE SEPTEMBRE © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher © C. Rol Érotisme composent une collection unique de 2000 pièces à la gloire du Kama Sutra. Le poussah obèse et nu avachi à l’entrée ne dément pas le caractère épuisant de cette visite ventre à terre. Musée de l'Érotisme 72, bd de Clichy (XVIIIe) - M° Blanche Tél : 01 42 58 28 73. Plus bucolique est la cité Véron, l’impasse fleurie qui étire ses 80 mètres de long derrière le Moulin Rouge. Boris Vian et Jacques Prévert habitaient au n°6 bis où ils partageaient la même terrasse et une passion commune. © C. Rol ESCAPADE Prenons de la hauteur jusqu’à l’atelier de Laurence Gillery. La restauration de dorure sur bois, et sa spécialité, la remise en marche des baromètres à mercure, confèrent à Laurence une aura particulière dans ce village où les façades les plus discrètes cachent souvent des trésors d’antiquité. « J’ai parfois de jeunes héritiers de 75 ans qui m’apportent des baromètres d’époque Louis XVI auxquels il faut redonner une seconde jeunesse »… et une précision qu’elle maîtrise, ne se contentant pas de la seule restauration d’ornements mais également du mécanisme et des accessoires qui annoncent la pluie et le beau temps sur Montmartre. Laurence Gillery 97, rue des Martyrs (XVIIIe)- Tél : 01 42 54 75 97 - M° Abbesses ESCAPADE 11H30 Rue du Tertre, rue Norvins… © C. Rol © C. Rol © C. Rol Tenter d’échapper au Montmartre touristique est un défi que nous ne relèverons pas ; à moins de se priver de la beauté de la vue depuis le Sacré Cœur, des rues calmes qui cernent la place du Tertre et des vignes qui dégringolent le long de la rue des Saules où se réfugie Le lapin Agile, le célèbre cabaret acheté en 1903 par Aristide Bruant ; une modeste maison villageoise – nous sommes là au cœur du village – où les plus grands, d’Alexandre Lagoya, Georges Brassens, Annie Girardot à Claude Nougaro sont nés une seconde fois. De ce côté-ci du Village – par les rues des Saules, Norvins, de l’Abreuvoir ou avenue Junot –, nulle boutique de colifichets et de T-shirts, pas la moindre gargote douteuse et marchands du Temple mais l’impression étrange d’être à 300 kilomètres de Paris dans la France profonde… La culture et l’art en plus. Sur quelques mètres carrés, le PasseMuraille de Marcel Aymé (une sculpture signée Jean Marais) précède, rue Norvins, l’atelier du peintre Gen Paul, avenue Junot, juste en face du Ciné 13 de Claude Lelouch qui compte, entre autres bonheurs, celui d’habiter cette artère, l’une des plus chères de Paris. En la dévalant tranquillement jusqu’à son coude, la villa Léandre, une impasse perpendiculaire, a revêtu une architecture britannique insoupçonnable au cœur de ce jardin à la française. Très français également, le CLAP (le Club de Pétanque Lepic-Abbesses) qu’on rejoint en empruntant un passage presque secret de l’avenue Junot (et encombré par le Rocher de la Sorcière). Une sorte de square aménagé en boulodrome accueille les amateurs qui, sous une tonnelle ornée d’un bar et de quelques tables, refont le monde à leur manière. Encore une fois, l’idée de village est ici loin d’être surfaite. © C. Rol Dédalle, des arts et de la culture CIGALE SEPTEMBRE 35 ESCAPADE rature quartier litté 13H05 À la Pomponnette © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher Les plumes de la Butte Déjeuner grolandais La profusion de tables montmartroises ne rime pas toujours avec la qualité française revendiquée à chaque coin de rue. La Pomponnette, bien que fort touristique, est le restaurant du quartier des Abbesses. Pour la cuisine traditionnelle qu’on y déguste, pour la chaleur de l’accueil mais aussi pour l’histoire et le cadre unique qui nous replongent au début du XIXe siècle quand l’arrière-grand-père de Dominique et Catherine, les propriétaires de ce musée gastronomique, devient l’ami de nombreux peintres, dont Gen Paul et Poulbot. Ce dernier ne tardera pas à monter dans une arrière-salle demeurée en l’état, un dispensaire voué aux soins gratuits pour les enfants malades. La Pomponnette est également le siège de l’ambassade de Groland, le royaume allégorique et absurde d’une France grotesque revue et corrigée chaque semaine sur Canal + par l’équipe de Moustic. Le Président à vie de la Présipauté en question, Christophe Sallengro, bénéficie de la double nationalité (Groland/Montmartre) qui le poussait en 2004 à entreprendre le jumelage de ces deux entités au cours d’une cérémonie restée dans toutes les mémoires (inauguration d’un tire-fesses rue Lepic et ascension de cette même rue à dos de chameau) qui attira plusieurs milliers de personnes, dont notre incontournable ami Langlois, cheville ouvrière de l’événement. Une plaque très officielle signe donc la façade de La Pomponnette où souffle encore cet esprit libertaire et bon enfant propre au Montmartre éternel. À la Pomponnette, les buveurs d’eau risquent de s’ennuyer… 42, rue Lepic (XVIIIe) Tél : 0146 06 08 36 - [email protected] 36 CIGALE SEPTEMBRE Montmartre des écrivains ce fut (déjà bien supplanté par le montparnasse des années 20, les écrivains ont tous, de nos jours, quittés la butte) un art de vivre, une atmosphère, des lieux et des personnages. Des lieux, bien sûr, avec les célèbres Moulin de la galette, le cabaret le Lapin Agile ou bien encore les rues Norvins, Caulaincourt et Junot… Mais aussi et surtout des figures emblématiques de ce quartier de la grande tradition littéraire française du XIXe siècle, avec Zola (la Débâcle et l'Assommoir), Gérard de Nerval (Promenades et souvenirs), et surtout des premières années du XXe siècle avec Dorgelès (Bouquet de bohème et le Château des brouillards), Mac Orlan (Montmartre et Villes), Marcel Aymé (le Passe-muraille, le Vaurien, le Chemin des écoliers et qui dans sa célèbre nouvelle avenue Junot retrace ses aventures de jeunesse avec Céline qui parlera lui-même avec son immense talent de la butte dans Féerie pour une autre fois) et encore Carco (de Montmartre au quartier latin) ou Kessel (Nuits de Montmartre). La liste pourrait se poursuivre durant des pages au fil des lectures et des souvenirs de ses témoins-acteurs de la bohème parisienne qui aura, tel un aimant, attiré tant d'artistes, peintres, sculpteurs et écrivains étrangers (citons par exemple Henry Miller qui en 1967 retracera ses années montmartroises dans Jours tranquilles à Clichy). Ce temps n'est plus et le plaisir de la lecture de merveilleux textes n'en a que plus de force et il vous reste, ce qui n'est déjà pas si mal, une belle balade à Montmartre, avec des fantômes par dizaines et des anecdotes puisées dans ces livres par millier. Recherche de livres épuisés, d'éditions originales et de manuscrits, littérature des XIXe et XXe siècles. Librairie Éric Fosse 12, rue Puis de Chavannes - XVIIe [email protected] La rue Yvonne Le Tac est presque plane – très rare dans les environs – et nous transporte jusqu’à la Boutique des Anges où l’angélique Laetitia officie sous le regard de Brigitte de Cuyper installée là depuis 10 ans. Le concept de l’ange conjugué à l’infini est une exclusivité fort prisée par les Américains de passage dont la religiosité kitch trouve là une prise originale. Des statuettes, des montres, des médailles et autres objets baroques à l’effigie de chérubins porte-bonheur emplissent la boutique de Brigitte. « Beaucoup de gens du spectacle viennent chez nous, et, curieusement, des chanteurs lyriques » s’étonne-t-elle. Mais sa boutique est surtout un merveilleux poste d’observation. « Je travaille et je vis à Montmartre et je peux vous dire que c’est un vrai village. Pas du tout bobo, comme © N. Schiffmacher Un ange passe © N. Schiffmacher La boutique des anges on le dit. Ici, on se soucie des autres ; du clochard en bas de l’immeuble, des enfants que tout le monde connaît et qui ne peuvent pas faire une bêtise sans que tout Montmartre soit au courant. Moi, par exemple, j’ai les clefs de 4 personnes de mon immeuble. Quel quartier de Paris fonctionne encore ainsi ? ». Question sans réponse. Un ange passe… La Boutique des Anges 2, rue Yvonne Le Tac (XVIIIe) Tél : 01 42 57 74 38 [email protected] © N. Schiffmacher 14H30 ESCAPADE 15H00 77, rue des Martyrs © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher La Providence Au 77, rue des Martyrs, presque en face du célèbre cabaret de travestis Chez Michou, et voisinant avec une boîte de nuit et un sauna pour hom- mes, La Providence cultive un mélange des genres assez particulier. Cette Maison de retraite fondée en 1804 (on parlait alors d’Asile Royal) accorde à ses pensionnaires tous les gages de sérénité et de calme renforcés par la présence rassurante d’un beau jardin, d’une petite chapelle et de sœurs en robe gris-perle. Sœur Fatima veille sur ses ouailles avec toute la compassion requise en ne s’étonnant point du contraste local. « Nous prions pour nos pensionnaires, et surtout ceux qui souffrent au soir de leur vie. Mais nous n’oublions pas la population du dehors (NDLR : les prostituées et les créatures de la nuit des deux sexes) qui se perd souvent mais que nous ne jugeons pas. Notre vocation est d’évoluer parmi les pécheurs et nous sommes très bien tolérées par eux dans le quartier. Quant à monsieur Michou, sa générosité est proverbiale à Montmartre. Une fois par mois il invite gratuitement les personnes du troisième âge dans son cabaret. » La sainteté ignore les frontières… CIGALE SEPTEMBRE 37 16H10 Place du Tertre Au village sans prétention… La place du Tertre est à Montmartre ce que Capri est à l’Italie ; la belle humeur de nos cousins transalpins en moins. Une bonne franquette en toc, des aigrefins et des pigeons, des peintres publics et des marchands véreux règnent donc au sommet de l’ancienne Commune libre de Montmartre qui a vendu son âme au diable pour devenir un piège à touristes. Ici, on vous décongèlera le menu « gastronomique » moyennant 20 , et des « artistes » vous harcèleront afin de croquer un portrait-robot que votre propre mère ne consentira pas à identifier. Restent les petites maisons XVIIIe siècle et des ruelles pavées qu’on ne se lasse pas de parcourir en imaginant la vie paisible qui régnait là jusqu’au tournant des années 50, quand Montmartre était encore un jardin suspendu au-dessus de Paris. Mais, foin de nostalgie quand on sait que, déjà, en son temps, Gérard de Nerval pronostiquait la fin de Montmartre. © N. Schiffmacher ESCAPADE 17H50 La Crémaillère 1900 Place du Tertre, côté jardin © N. Schiffmacher Si la place déplore une fort mauvaise image, elle se distingue néanmoins par la présence de La Crémaillère 1900, le beau restaurant cabaret tenu par Henri Boulard qui dément à lui seul les vérités énoncées plus haut mais qui ne les ignore pas. « C’est vrai, il y a des gens qui ne reculent devant rien pour gagner de l’argent, jusqu’à racoler dans la rue. Sans parler des règles élémentaires d’hospitalité qui ne sont même plus respectées. C’est d’autant plus déplorable que le monde entier a les yeux braqués sur Montmartre et que nous travaillons tous avec les guides internationaux. Mais, ces pratiques ne sont pas une fatalité », ajoute-t-il d’autant plus confiant qu’en l’espace de 5 ans il est parvenu à doubler le chiffre d’affaire de cette entreprise où il a commencé en 1987 comme commis de cuisine avant d’en devenir l’âme et chef d’orchestre. Certes, La Crémaillère est un restaurant touristique, et cette vocation est hautement revendiquée, mais le bon esprit et les prestations proposées – sans oublier le jardin sous les étoiles et les 450 couverts en salle – ont gagné la confiance des grosses agences internationales et, surtout une clientèle française notoirement exigeante. Enfin, cerise sur le gâteau, La Crémaillère s’alimente en pâtisseries et pièces montées chez Pascal Barrillon, le boulanger des Abbesses dont la réputation n’est plus à faire. La boucle est presque bouclée. La Crémaillère 1900 15, place du Tertre (XVIIIe)- Tél : 01 46 06 58 59 www.cremaillere1900.com Remerciements : Tout au long de cette escapade, nous avons rencontré les gens qui font de Montmartre un village à part. Pour des raisons de place, nous n’avons pas pu retranscrire l’atmosphère infiniment sympathique et humaine que les habitants de Montmartre perpétuent encore aujourd’hui et que nous invitons nos lecteurs à connaître. Citons, parmi tant d’autres, Catherine Jacquet qui tient son Atelier-Brocante au 34, rue Véron (01 42 58 95 13), Valérie et Evelyne, créatrices de vêtements pour enfants, Pamp’lune, 4, bis, rue Piemontesi (01 46 06 50 23) www.lescreateursdesabbesses.com, M. Barillon, artisan boulanger du 6, rue des Abesses. Une soirée chez Clint au 11, rue Joseph de Maistre, contribuera à votre connaissance de Montmartre ainsi qu’un dîner à La Bougnate, rue Germain Pilon. Merci aussi à Joseph, aux joueurs du CLAP, à Pascal Barrillon, André Roussard, Michel Langlois et à Michou. Merci également à Toulouse-Lautrec, Renoir, au docteur Destouche, à Marcel Aymé, au sculpteur Henri Laurens, à Cocteau, Jean Marais etc., tous Montmartrois de cœur qui ont fait de ce village unique au monde ce qu’il est. Nous adressons enfin un hommage sincère et chaleureux à Sœur Fatima et aux pensionnaires de La Providence à qui nous dédions cette escapade. 38 CIGALE SEPTEMBRE ESCAPADE er © C. Rol éric ru Flae Cam mm ille ario n nn Sch neid e © C. Rol Arth ur Ra nc Va re AVEN UE DE DE SA LA INT-O PORTE UEN rt Leto rue rue onniè re in od sq Ornuare ano des rue To ru mb e d ou e cto u v. Poisson s rue rue Fleury LA nnière Poisson du Condorcet La Crémaillère 1900 15, place du Tertre ............ FG-4 Le Moulin Rouge 82, bd de Clichy .................. B-7 Fa aubo urg Pétrelle rd rue es Gard p de Gass. ard e me om Belh rue t ntonne des nière BOULEVARD rue do Rochecho uartt u de La Providence 77, rue des Martyrs .............F-7 ra n Gé ru e R od ier Ernestine Léon rue de d rd r. Charles Nodier r ue R on sa d’A nd r éz ie rue BARBÈS rdin Paul Albert rue ois ub Poisso nniers deli Bau rue on Floc and el Herm rue rue e cité d'Orsel Bo Clignanco urt que rue Cen is Lape Mon t rue du u l’A rue bbé de Patu rea e rue court r rue re nniè arbo de BOULEVARD sq. Pétrelle rue Le Martyrs ux Her ure int Isa rue rue Sa yrère igne de rue rd rue Dia r. Cyrano de Bergerac el r. Nob cité de la Mairie Chapp rue du Calva ire vet r. Dre Da n rue r ue nier Mon Henri rue mel Du he s m e Letort rue BlémÉmile ont ru e Tréta e Du he sm Saules r. Gas to Couté n des ru e Ho ud Gue lma And ré v. de rue al le on main Ge r idi uM llin Pi g Lallie Ravi ru pass e Abb . des esse s Pilon ntoine Plata des villa cité d tin . Co pass auld te hefo uc Roc imp d . Tertu re Bur q rue ru Aud e ran nes pic men tis a Fon rue tain de la ed uB ut rue é Tho loz rue r. A ri Bru stide ant Lep ic r. Fro Je an -B ap Girardon ru rue Juste Métivier UE it qu pa De ss. pa t ’Ori en rue rue ptal Cha cité enner rue H rue chil r. A squa Lamarre ck square Caulaincourt nt rém o Da m rue on Vér cité Blan che rue nche rue N de la euve Cha rd eau Ruiss Gro imp.de sse Bo uteille cité net arti le M ÿs Clo des pa ss. rue Carrière ène Eug rue Ca r. Fe r. F réd int Compo Robert imp. llez No Da mré mo nt rue Marchdu 0rde é ner rue D Ruggésiré ieri rgette A rue Geo rue V incent gutte cité du Talus in irm CHE L e AV. RA t du . St Ju les pass Jea n rue an r. J e rue Do llfu s rue Clo Jule que s t rt nitz im du p. Talu s Leib sq. Ch pas arl s. es Alb e Gé mie r Ten nis des r. F r. Ja Carcques tier slo ox d’O sev Coy P. H are A rue cité de rue ChCh artre La boutique dese dAnges e la s ru 2, rue Yvonne Letac ............G-7 DE issieu Delta C pas n Stephenso a de ge rue St Bru La Pomponnette Polonceau rue 42, rue de Lepic la ....................... Goutte-d’Or B-5rue r. Bo rue et Cavé Affre du r rue Pierre l’Ermite rue rue la ue e mm Laurence St icho Gillery rue St Mathieu rue R Saint-Bernard square 97, rue des Martyrs .............F-6 de la Chapelle St-Bernard rue Jean-François r ue no Sofi rue Ber vic rue Jean Robert a rue de rue de anam L uc ni ille Doudeauv rue de P z Suel'érotisme Musée ede an rue d 72, bd de Clichy Myrha .................. B-7 rue StJérôme tia UART HOU CH HEEC CH ROC r ue ule Po t ot N d’A r. rue Capla rse l onnier t dorc Michel Langlois 20, rue Lepic .......................LagB-6 houat rue t rue des Islettes rue rue Turg Tour Con r. Pierre Budin rue ErckmannChatrian ris Sarte r. Thim rcadet Le BateauMaLavoir 13, place Émile Goudeau ....E-5 at rue Francis Carco ne sti Cu rue ru eC h Picard imp Orde ner rue Émile t ru ar ille m r rue cité i ée Si te Con dorc e e all rue hain Chez Ali Du plo rue Frères Rue des Trois ............E-5 yé d’Oran e ru Feutrier ves DE b La ey Ram r. C Ta am ha ill n e ile C D PLACE DU CHÂTEAU ROUGE eje Mulle du imp. ran Cad Se La rue Ém e t hele n lto Mi ger rue Falconet d ’O AINE Tourimp.de -d’A La uver gne de Traë ru bert Lam Bac Vi nt im NO rue de r. Her an m NA OR rue t rique rue B rque Steinke rue sq Trud . aine rue rrue let TRUD n el E elle L Cottin rue Pierre PLACE D'ANVERS square d'Anvers Say Saro arin Lama rck e rue d Nav Clauz Bonne Mass rue de la rue rue RD LEVA U AVEN cité rue e ru rue Livin rue gsto ne . pass t Brique de rbes é de ieu K Labat rue Andre del PL. SUZANNE VALADON PLACE SAINT-PIERRE ard ue T n La cha p rue Barre aurice rue Mtrillo U ru Caz e otte acq tet r. Cre rue lger rue rue Nico la de r ardinal D art Boch rue C r.du Funiculaire de Montmartre r. ère s aleshe r dar PLACE CHARLES DULIN villa yrs Mart Bruy Steven cité M Victo pl. du Parvis ars BOU des re rue André Gill du Sacré Cœur Azaïs du Sacré Cœur r rue CLICH Y PLACE G. TOUDOUZE éB Le Tac Duc ruyè ndr V. le e La La B Yvonne rue alle ru sq. cité Pig lle Tr i pass. A. Stevens rue A lfred i d’A pass. Ramey e Lé Cus ru tine ru e rue alie hev Basilique square Na uthèr e brie r. A rue 9e e rue ège ptal Piémrue ontés FROCHOT AV. tain rue Cha be rue sse s Saint Pierre de r. Dancourt PLACE Duperré PIGALLE i des square J. Rictus Ga C ru s DE the rue ilon u Ro ène pass. Foyatier Germ cité ain P Ber PLACE r. de La Vieuville DES ABBESSES hot Froc Fon de y Monce ier rue rue l ere qu cité du Sacré-Cœur rue e cuyer Bec rue PLACE DU TERTRE Montmartre PL. DU CALVAIRE hesm pass. ampion du net Roi d’ d Alger Eug J ue ade r t imp. Pers rue ron t rue cité Hermel rue du Bai gneur du rue St Norvin -Rustique s Ma rc I rue l rue Cortot lb o gnan rue Do ua Féva l’A bre uv oir Martyrs rue Paul e Frèr ULE VAR D ur St-V incent des stou BO de rue Pu rue Ab Cou Ballu tort H r. Jules Jouy CARR. ROLAND DORGELÈS PLACE JEAN BAPTISTE CLÉMENT rc de s rue . Le Mes sag er pass . Du pass . Ch imp rue Vé ette G oe ois nqu get de Escud square S. Buisson n ard rue rue villaano n Or PLACE ALBERT KAHN rue du Cardinal Guibert rue Pla nc rue St-Ele ert Fra Lam arrck Gaul r. Pou ob rue Mansart rue P. rdo cien rue et Androu r. R ois rue villa çois imp. du Gu enis RD rue BOULEVARD nt-C EVA nel Mo UL n . Pe . du BO Sain imp. t Fra n ngo A x Caserne de Clignancourt NIERS CLIGNANCOURT Escla u tea Po ira tin ch pa ss. Le rue .G D rue rue 10 y rue s er Merci sq. Monce bvre an ce au all. des Brouillards Dereure n ura onst l Ma istr e r ue ur.r t incour Caulaincou Lu PLACE CONSTANTIN PECQUEUR OT JUN c rue rue F PLACE MARCEL AYMÉ e l’ Arm ée d rue C im p Bla. Ma nch rie e rue lai ru e r. d’O de Ca 9 riette rue e qu r. d E arwin rla Joseeph u To 8 u -Hen impasse des Cloÿs rue D im im p e dr 18e t PLACE BLANCHE elles Brux Ball du e r ou CLIC HY STE-RITA PLACE L. BOULANGER lmp. Calmels rd ru st e Fore 6 de pass nd ré No ue ru e ru inlen Ste nc ai ul e a Lé a eC sq. Berlioz k vill ru PLACE A. MAX Marie ôle Ziem e ti lot 5 7 ont D PLACE DES QUATRE FRÈRES rue Simon CASADESSUS 4 ru amp- uP Lamarc C n 3 na Cardi du Ch r. d r. Félix r. Arm Gau and thier dit "de Montmartre" rue rue rue B PLACE NATTIER Maiisstr du Nord r ue . Ste villa Mo ntcal m de Ete DE DES POISSON PTE Cocteau Jean rue Lycée pass imp s ue h Josep A 2 e Stade des Poissonniers Paris Rabelais e-Lécuyer imp. Alexandr es villa des Tulip du Po teau im des Pa p. villons Damvilla rém rue square Carpeaux imetière ru LA AV. DE LA PTE Université tte Neveu ine DE t rue rue AV. rue Fernand Labori é poin PLACE CHARLES BERNARD 1 rue du René pass. naim om pass. arg villa Arman d Bretonneau Ete x e r. G Sorbonne PORTE DE CLIGNANCOURT Croisset de Francis rue Binet rue Eugène Fournière de la Bie eC net ers ven t rue Hôpital de rue Lieutenant Colonel Dax cité liqu Bon Dure l Mosk cité owa im Falais e d’A p. ng u Va Cha villa mpio nne DE at n ngé rue cité Saint Geneviève des Grandes Carrières rpe D AR EV UL mb o iss Temple du Tabernacle Ca PLACE JACQUES FROMENT n Se Br rue imp. Ste Monique rue el ri r. A cité French Cancan es Da ss. una y square Marcel Sembat Stade Bertrand Dauvin NEY filles agitent leur truc en pluété avantageusement remplacée par d’autres D BOULEVAR PORTE DES NEY les Dorris Girls redonnant au French mes devant desPOISSONNIERS touristes Américains LEVARD U BO Cancan de nos arrière-grands-mères qui ne regarderont plus tout à fait d ar rn rue Be Belliard Dimey un coup d’arrière-train salutaire. Les la dinde de Thanksgiving du même rue Leibnitz heureux gardiens de ce temple où œil. Le Cancan final, tout en cuisses, Le Moulin Rouge rue Gustave Rouanet Belliard rue Jo l’on honorera tous les seins se sont bonnets C et frous-frous, signe l’aposéphin rue e rue imp. rue adaptés aux nouvelles habitudes de théose d’une soirée Massonnet formatée mais fort Champi net onserait n n consommation en s’alignant très claiagréable qu’il sot de snober sous et o i mp pa Cha Kracss. her et sesruerevues prétexte qu’elle se déroule à deux pas Montmartre et ses environs sont his- rement sur Las Vegas rue rue d s Ver sign Amir Lag géant, dude chez soi. eTenue toriquement liés à la nuit et à la fête. pailletées : dans un aquarium y aux correcte et fiancée ille rue lm J a o r c s ue t epprodes dauphins souriants – mais pas trop jalouse exigées. À cet égard, le Moulin Rouge règne hD rue on S ij imp on M ru e A rue sur le boulevard de Clichy comme Calbablement neurasthéniques –iméjouent Le MoulinlonRouge mels Lav y O villa rue rdener Ordener ru string 82, Boulevard de Clichy (XVIIIe) e une évidence. Dans ce donjon dédié à cache-cache avec des filles ensquare du de des N ord 82 Clignancourt qu’on rêverait de croiser à la piscine Tél : 01 53 09 82 aux SqComités d’Entreprise et au Paru Cloÿs uare e du PLACE Carp eaux JULES JOFFRIN www.moulin-rouge.com square municipale.rueDes garçons équivoques ris by night en duty free,rue ToulouseLéon Serpollet Mairie du XVIIIe cade Lautrec estMardevenu le nom d’un Din- lèvent la jambe à Dla uc hauteur des ta-rue M° Place Blanche t Porterue des s Bla nà che170 € ner & show à 155 € et La Goulue a rifs pratiqués (par-dessus la tête !) et SueTarifs : de 87 x s au Mil Va vil ord uve la na rgu v Bell illa ia pa rd arc en p. r. M 20H00 r. H im rue E RTR MA NT Claude Bernard MO Huchard Henri Jardin René Binet DE Hôpital Bichat TE LA P square Henri Huchard rue DE AV. rue Gérard de Nerval PORTE DE SAINT-OUEN rue Louis Pasteur-Valléry Radot Gosset Professeur du rue Fabre Henri Jean rue Babinski Dr du rue CIGALE SEPTEMBRE 39 Jessain square de FOCUS Expo Gen Paul TRE FOIS UNE AU SCANDALE POUR Si le nom de Gen Paul ponctue notre promenade ce n’est pas tout à fait un hasard… L'âme damnée de Montmartre sort du purgatoire et s'expose enfin. C et enfant de la Butte né en 1895 rue Lepic d’une mère brodeuse et d’un père musicien de cabaret se découvrit un don pour la peinture après la Première Guerre Mondiale où il devait laisser une jambe (amputée) et beaucoup d’illusions. Louis Ferdinand Céline, auquel son nom est associé pour l’éternité, a comparé les œuvres de Gen Paul à celles de Vlaminck. Ce n’est pas rien même si cela n’est pas tout. André Roussard, le spécialiste de Gen Paul en France, consacre à partir du 28 septembre 2006 une exposition à ce célèbre inconnu en même temps qu’il publie la première vraie biographie de Gen Paul (Éditions Roussard). L’art, aussi bien que la vie de ce maudit qui eut le tort et le privilège d’être le frère ennemi – et un personnage – de l’auteur de Bagatelles pour un massacre, appartiennent à l’histoire du Montmartre anar, pictural et bohème au même titre, sinon plus, que les peintres qui l’ont précédé. Par ailleurs, 40 CIGALE SEPTEMBRE André Roussard, loin de se limiter aux contours sinueux de son « protégé » contribue, par son amour de la peinture et de Montmartre (où il est né et vit), à la promotion de ses peintres, dont Pierre Gougerot. Auteur d’un monumental Dictionnaire des peintres à Montmartre (les plus grands, qui le sait, ont vécu ici même), André est très logiquement une encyclopédie vivante, un galeriste reconnu dans le monde et un centre névralgique incontournable qu’on sollicite pour les entreprises les plus folles. « L’appartement de Van Gogh a été vendu il y a deux ans à un Japonais qui voulait avoir l’assurance qu’il avait bien appartenu au maître. Grâce à des photos de toiles exposées au musée d’Amsterdam que je lui ai soumises, il a eu la confirmation de l’identité de l’ancien propriétaire au point de payer aux ayants droit dix fois le prix du marché. » Depuis, le mécène japonais a transformé l’appartement du Hollandais en une sorte de Villa Médicis miniature où des peintres nippons viennent peindre, tous frais payés, un ou deux ans. Avant de devenir des stars dans leur pays… Quid de la vie à Montmartre ? « C’est un vrai village, comme en province, où tout le monde se connaît. Ici, nous ne souffrons pas de l’anonymat qui règne à Paris ; tout se sait, ce que certains ont parfois regretté… ». Dont un certain Gen Paul. Galerie André Roussard 13 rue du Mont Cenis (XVIIIe) Tél : 01 46 06 30 46 www.roussard.com © André Roussard © N. Schiffmacher ESCAPADE Jeu de piste par Françoise Lemoine À FONTEVRAUD L’abbaye de Fontevraud, monument majeur du patrimoine religieux fondé en 1101, situé au cœur de la Touraine, participera les 7 et 8 octobre à l’opération « Monument jeu d’enfant ». L’occasion pour petits et grands de découvrir en s’amusant ce lieu magique abritant les gisants des quatre souverains Plantagenêt. P aul Cox, un artiste atypique – peintre, affichiste, scénographe –, a imaginé un parcours hors du commun qui pointe des détails et des formes de l’abbaye, qui auraient pu échapper au visiteur. Pour vous guider dans les méandres de la plus grande cité monastique d’Europe, un petit fascicule fait de signes insolites, concoctés par l’artiste, est remis à l’entrée. Livre en main, vous partirez à la découverte du cloître du Grand Moutier, grimperez le magnifique escalier renaissance et vous perdrez dans les dortoirs avant d’arpenter la vaste nef de l’église abbatiale : « Même munis de documents touristiques il est bien difficile de se retrouver dans cet endroit labyrinthique, explique Paul Cox. J’ai donc imaginé un parcours atypique en mentionnant dans le livre des détails qui sinon seraient passés inaperçus. » Pari réussi pour cet artiste qui a toujours rêvé d’un musée sans explication, où le visiteur serait livré à lui-même : « Je trouve intéressant de ne pas avoir recours à la connaissance pour apprécier les choses ». Le dimanche 8 octobre, pour finir la saison en beauté, les enfants seront aux anges. Outre son jeu de piste, Paul Cox leur propose des dessins animés qu’il aura dessinés et animés en direct sur sa tablette graphique. Des petites histoires sans queue ni tête, ni paroles, y seront racontées. Carnet de route Jours d’ouverture : Tous les jours jusqu'au 8 octobre, de 9h à 18h. Abbaye Royale de Fontevraud BP 24 - 49590 Fontevraud l’Abbaye Tél : 02 41 51 71 41 Réservation : 02 41 51 73 52 www.abbaye-fontevraud.com © A. Cantreau © A. Cantreau S'ÉCHAPPER EN FAMILLE CIGALE SEPTEMBRE 41 PARIS-AILLEURS A la découverte d'une Alsace secrète © ADT 67 ALSACE DU NORD Dans une vie trépidante et parfois stressante, les pauses pour (re) faire le plein d’énergie sont précieuses. L’Alsace du Nord vous invite à vous ressourcer et à retrouver les sensations naturelles d’une région authentique, les saveurs du terroir ainsi qu’une nature préservée et propice à la détente. L oin de la carte postale de la Route des Vins et de l’Alsace touristique, l’Alsace du Nord ne livre ses secrets qu’à ceux qui la méritent. Prenez le temps de découvrir une terre où la tradition est ancrée et qui fleure bon la vie rurale. Une région qui a du caractère ! Avec leurs fermes blanches à colombages, leurs toits à auvent, leurs vitres bombées, leurs très beaux costumes, les villages typiques de Seebach et Hunspach (classé « un des plus beaux villages de France ») dégagent un sentiment d’harmonie et de quiétude. A quelques kilomètres, vous rejoindrez les fameux villages de potiers. 42 CIGALE SEPTEMBRE La forêt environnante a été généreuse et l’homme a su tirer partie de la terre argileuse. Deux types de poteries se distinguent en Alsace : le grès verni au sel typique du village de Betschdorf qui se caractérise par sa couleur grise rehaussée de décors au bleu de cobalt et le grès de Saint-Amand du village voisin, à Soufflenheim, où vous pourrez découvrir les célèbres moules à kougelhopf et les terrines à bäckeoffe ornés de séduisants motifs. trecoupées de prairies et d’étangs : vous êtes dans le Parc naturel régional des Vosges du Nord ! Cet immense territoire de 130 500 hectares allie sérénité des grands espaces et beauté des sites préservés. Le manteau forestier, marqué par les contrastes entre feuillus et résineux, déploie à l’automne des couleurs flamboyantes. Un régal pour les amoureux de la nature à l’état pur ! Faite une halte Le Parc naturel régional gastronomique… des Vosges du Nord Tradition, créativité et Paysages de grés rose ponctués de châteaux forts, reliefs et forêts que ponctuent des sentiers ombragés et des chemins ensoleillés, vallées en- produits du terroir vous réjouiront le palais autant que le cœur. La nature généreuse fournit des produits de caractère : asperges de Hoerdt, oignons PARIS-AILLEURS Une région dynamique et sportive En effet, l’Alsace du Nord se dévoile aux randonneurs, grimpeurs, vététistes et autres cavaliers amateurs ou confirmés leur offrant ainsi une formidable variété des paysages, de la flore et de la faune. Que de bonnes occasions de quitter voitures et itinéraires routiers pour faire le plein d’énergie. Le plaisir des vacances et des loisirs c’est également celui des enfants : Le château des Enigmes vous propose un immense parcours de 20 jeux, unique dans tout le nord-est de la France, cheminant à travers la forêt et dans les pièces secrètes du Château de Fleckenstein. Sans oublier le « P’tit Fleck » qui invite les petits à se suspendre comme des chauves-souris, se glisser dans le terrier des blaireaux ou encore mettre la tête dans la fourmilière, idéal pour les initiations à la nature. Il n’y a pas de pauses sans détente ! L’Alsace du Nord vous a concocté un menu dont vous ne serez pas déçu. Au programme : des activités manuelles pour libérer sa créativité en se rendant aux ateliers de potiers de Betschdorf et de Soufflenheim proposant des stages d’initiation, de la relaxation dans les eaux thermales de l’époque gallo-romaine de Niederbronn-les-Bains avec des offres de soins mais aussi de bienêtre et des spectacles et espaces de jeux au casino de Niederbronn-lesBains qui a su réunir avec talent les ingrédients de la fête. Autrement dit autant de bonnes raisons de venir passer un séjour en Alsace du Nord ! © ADT 67 et pommes des vallées de la Zorn et de la Moder, confitures et miels des forêts et Vosges du Nord, la bière artisanale d’Uberach ou de Marienthal brassée avec le Houblon cultivé ici, les eaux-de-vie artisanales de Lobsann et Uberach exaltant les parfums des fruits des vergers et des fleurs. Il n’est guère de village sans une halte possible pour refaire le plein d’énergie. L’hôtel** Alsace Village vous accueille à Obersteinbach, au cœur de la Vallée de la Sauer, classée Réserve Mondiale de la Biosphère. Week-end Amoureux de la forêt à l’hôtel ** ALSACE VILLAGE à Obersteinbach comprenant : • 2 nuitées en hôtel** en chambre double avec douche ou bain/WC • 2 petits déjeuners «randonneur » • 2 dîners «spécialités culinaires de l’auberge» dont un aux chandelles • Documentation sur la forêt et carte de randonnée • Assortiment de 5 produits du terroir, brochure aquarelles et textes sur la forêt de la Vallée de la Steinbach Tarif : Forfait à 135 € par personne en chambre double. Service de Réservation Loisirs Accueil Bas-Rhin 9 rue du Dôme - B.P. 53 F 67061 Strasbourg Cedex © ADT 67 Tél. : +33 (0)3 88 15 45 85 Fax : +33 (0) 88 75 67 64 [email protected] www.tourisme67.com CIGALE SEPTEMBRE 43 SECRETS DE CUISINE ISON DE… LA RECETTE DE SA Laurent Mariotte © Cuisine TV Nage de veau aux senteurs d'Automne Laurent Mariotte en 3 dates 6 janvier 2001 : naissance de mon fils Avril 2005 : première émission sur Cuisine TV Juillet 2005 : obtention de mon CAP cuisine en 3 lieux Le Marché des enfants rouges, le plus vieux marché de Paris, IIIe Les Voisins, bar à tapas sur le Canal Saint Martin : 27, rue Yves Toudic Chez Mora, la Mecque des ustensiles de Cuisine : 13, rue Montmartre, Ier en 3 produits Le jambon à l'os de chez Davoli, charcutier 34, rue Cler, VIIe Le fenouil avec de l'agneau en papillote La Cancoillotte, fromage de Franche-Comté actu Télévision 24 minutes chrono Présentation d’une recette en direct, du lundi au jeudi à 10h30 sur Cuisine TV. Radio 24 minutes chrono Lundi, mardi et jeudi en direct sur France Bleue, à 11h30. 44 CIGALE SEPTEMBRE POUR 4 PERSONNES PRÉP. - DE 30 MIN CUISSON 20 MIN >>> 600g de quasi de veau (ou noix de veau) • 150 g de poitrine fumée • 1 oignon • 10 cl de vin blanc sec • 40 cl de bouillon de volaille • 1 gousse d’ail • 300 g de champignons des bois (girolles, bolets, trompettes) • 100 g de châtaignes • 100 g de radis roses • des baies roses, du thym, du laurier • 4 figues fraîches > Nettoyez les champignons, coupez le > Ajoutez le bouquet garni et les baies pied et passez les rapidement sous l’eau s’ils sont plein de terre. roses. Assaisonnez de sel, de poivre d’ail dégermé. > Taillez la poitrine fumée en gros lardons > Laissez mijoter 8 minutes. et faîtes les dorer dans une cocotte > Coupez les figues en huit et laissez bien chaude. Pas besoin d’ajouter de graisse, celle du lard suffit ! > Ciselez l’oignon (le couper en petits dés) et ajoutez-le avec le lard. Faites suer 1 minute. > Ajoutez les champignons égouttés et faites-les suer. Ils doivent perdre leur eau. > Mouillez avec le vin blanc. Faites reprendre l’ébullition et ajoutez le bouillon de volaille. Là aussi, attendez la reprise de l’ébullition. les confire avec un peu de sucre et du vinaigre. > Taillez la viande de veau en goujonnettes (petites bandelettes) > Nettoyez les radis et coupez-les en deux. Ne coupez pas toute la tige. Gardez en 1 cm, c’est bon et plein de vitamines ! > Ajoutez les châtaignes et les radis. > Plongez la viande et laissez cuire 1 min 30 s. > C’est cuit ! Servez dans des assiettes > Laissez mijoter 10 minutes. creuses en présentant les figues > Pendant ce temps, préparez le bouquet à part. garni en ficelant le thym et le laurier. OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER ABONNEMENT MAI 2006 MARS 2006 LE MAGAZINE DE L’ART DE VIVRE AU PARISIEN LE MAGAZINE DE L’ART DE VIVRE AU PARISIEN S’ÉCHAPPER EN FAMILLE LE PUY DU FOU Annabelle Milot chez FLORENCE FORESTI PARIS GALÈRE SECRETS DE TENDANCE L’hiver en noir SANTÉ BIEN-ÊTRE Le pain, indispensable à notre équilibre PARIS NOCTURNE PARIS GALÈRE BAINS DE MINUIT le regard Américains des à Belleville Clovis Cornillac OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER MARS 2006 HISTOIRE DU PAIN Le pain au Moyen Âge PARIS PLAISIR BONS PLANS À VOLONTÉ ESCAPADE LE PARIS SECRET DE CIGALE N°1 Circulation et pétitions ESCAPADE Bastille ANNABELLE MILOT CHEZ !LEXANDRA,AMY OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER 7/03/06 22:42:40 LE MAGAZINE DE L’ART DE VIVRE AU PARISIEN chez vous pour 15 15 par an !* * pour 10 numéros, soit uniquement les frais d'affranchissement & Nom : ....................................................................................... Prénom : ............................................................................................... Adresse : ..................................................................................................................................................................................................... Code postal : ...................................................................... Ville : ....................................................................................................... Tél : ........................................................................................... Mail : ....................................................................................................... Signature : Oui, je m'abonne à Cigale pour ■ 6 mois (5 numéros, soit 7,5 ) ■ 1 an (10 numéros, soit 15 ) Merci d'envoyer le coupon rempli accompagné de votre chèque, libellé à l'ordre de Cigale, à l'adresse suivante : Cigale Magazine - 36, rue Scheffer - 75116 Paris Informatique et libertés : le droit d'accès et de rectification des données concernant les abonnés peut s'exercer auprès du Service abonnements. FOCUS HISTOIRE DU PAIN pain se livre par Arsène Corvec Le FF MOUETTE BARBO Du pain brié du Calvados au sübrot d’Alsace en passant par la fougasse du Midi et la baguette parisienne, sans oublier le paillasse de Lodève et tant d’autres spécialités régionales sorties des fournils, © Marc Dantan Mouette Barboff retrace une petite n dépit d’un prénom qui évoque le grand large et la pêche en haute mer, Mouette Barboff a choisi d’emmener ses lecteurs à la quête des terroirs enracinés chantés par Charles Péguy. De cette plongée en apnée dans ces patries charnelles et dorées à souhait, ce docteur en ethnologie et anthropologie sociale à l’EHESS (et présidente de l’association « L’Europe, civilisation du pain ») a exhumé 140 pages chargées d’effluves que les photos de Marc Dantan rendent encore plus palpables. La diversité du pain, une diversité que l’on croyait réservée au fromage, est ici exposée dans tous ses états, et toutes ses régions où l’auteur a rencontré les artisans boulangers qui perpétuent la tradition et racontent leur métier. Ainsi que le note Mouette Barboff, « au-delà des gestes et des mots, certains racontent une L’appétit vient en lisant… légende, un mythe, un événement (…) Parler des pains régionaux, c’est une autre façon d’aborder l’histoire de France, au gré des gouvernements, des découvertes et des progrès techniques ; mais aussi, grâce à l’amélioration du niveau de vie, d’évoquer l’évolution du goût, des modes et des tendances culinaires ; en fonction des influences extérieures, davantage frontalières, qui placent la France à la croisée de l’Europe ». de nos journées de saveurs qui sont encore aux yeux du monde entier un luxe. On l’aura compris, ce livre tout chaud sorti du fournil est une bible en même temps qu’un guide à mettre entre toutes les mains. Éditions Heöbeke, 30 Une bible à mettre entre toutes les mains En évitant l’écueil érudit et par trop « chercheur » l’auteur de ce bel ouvrage rend un double service : au lecteur qui parcourt la France et son histoire en croquant chaque page d’un pain l’autre ; et aux boulangers eux-mêmes, ces artistes du quotidien qui ponctuent chacune © Éditions Heöbeke E histoire du pain et de France. CIGALE SEPTEMBRE 47 SECRETS DE CHEF Michel Galloyer par Françoise Lemoine © D.R. IN À IDÉES L U O M T E IN A P À GRENIER Terres cuites au sol, comptoir chiné dans les brocantes, meubles en bois vieilli, non seulement on est sensible au charme d’antan dans les dix-huit boutiques « Grenier à pain », mais ce sont surtout les pains dorés, craquants à souhait, qui attirent le chaland. 48 CIGALE SEPTEMBRE que les dernières ; en 2005 : 3e prix du Master de la meilleure baguette et 1er prix du Concours du Meilleur croissant au beurre AOC CharentesPoitou , Paris. Cette année, il vient de recevoir la Légion d’honneur, consécration suprême : « Bien souvent le ruban est remis à des hommes politiques ou syndiqués. Dans mon cas, je considère ce geste comme un respect du métier et de la formation. » Peu de temps avant il avait reçu le prix de la Banque Populaire pour la dynamique artisanale à Paris et Île-de-France. serie, il se perfectionne donc pendant six ans auprès de Gaston Lenôtre. Après avoir acquis suffisamment de connaissance, il ouvre en 1976, à Angers, sa première pâtisserie-chocolaterie : Le Trianon, dont la réputation n’est plus à faire. Entre-temps, il court le monde pour faire de la for- Un artisan du monde C’est dès l’âge de 14 ans que ce fils de cultivateur, passe du blé à la farine et met la main à la pâte pour apprendre à faire des gâteaux. À 21 ans, il s’installe dans l’Orne à Bellem, mais se rend compte qu’il a encore de gros progrès à faire en boulangerie-pâtis- © D.R. P ains bios, baguette de tradition, pâtisseries et viennoiseries, tous ces produits réalisés sur place sont fabriqués selon des méthodes ancestrales. Sans oublier, bien sûr, les produits nobles et de qualité qui les accompagnent : farine sans additif, sans fève, pétrissage lent, fermentation contrôlée, qui donne cette mie très alvéolée et une croûte craquante avec un léger goût de noisette. Côté pâtisserie même qualité : beurre du Poitou-Charentes, AOC, crème synthétique exclue : « Nous faisons tout de A à Z », se félicite Michel Galloyer, à la tête de cette « petite entreprise », qui comprend près de cent soixante personnes dont vingt-huit apprentis. Et cela marche. La preuve, ce jeune homme de… 58 ans, visage poupin entouré de cheveux en bataille avec de faux airs de Charlebois, égrène ses nombreuses récompenses. Ne citons SECRETS DE CHEF Grenier à Pain 52, avenue d'Italie - XIIIe Tél : 01 45 80 16 36 Gâteau aux pommes POUR 8 PERSONNES PRÉP. 10 MIN CUISSON 40 MIN >>> 1 saladier • 1 balance • 1 verre doseur • 1 moule à manqué de 28 cm • 1 casserole • 1 fouet • 1 économe • 1 couteau >>> 50 cl de lait • 250 g de sucre cassonade • 1 pincée de sel • 215 g de farine • 1 sachet de levure chimique • 2 œufs entiers • 150 g de beurre doux • 2 grosses pommes (Tentation Delbard) • 1 demi-gousse de vanille > Préchauffez le four à 180 °C. >> Préparation > Épluchez et coupez les pommes en douze et disposez-les dans un moule à manqué préalablement beurré et fariné. > Faites bouillir dans une casserole la moitié du lait avec le beurre et la demi-gousse de vanille. Grattez ensuite cette dernière afin d’en récupérer les graines. > Dans un saladier, mélangez la farine, le sucre, le sel et la levure chimique. Délayez avec le reste de lait, puis ajoutez-y les œufs. Une fois le mélange bien lisse, ajoutez le lait et le beurre parfumés à la vanille préalablement chauffés. >> Cuisson > Versez la préparation dans le moule et placez-le dans un four à 180 °C. > Prévoir une cuisson de 40 à 50 min. Attendez le refroidissement complet pour le démouler. astuces Il est possible de remplacer les pommes par des poires ou des mirabelles. Ce gâteau peut être mangé tiède accompagné d’un verre de cidre. Rapide à faire, le gâteau aux pommes peut se préparer à la dernière minute. © D.R. mation et exporter son savoir-faire, mais aussi ouvrir des boutiques. Un jour il est à Beyrouth (Liban) où en 1992, il crée la boulangerie-pâtisserie « Cannelle », un autre à Tokyo, Osaka ou Fukuoka (Japon). Parfois, il se contente de l’Europe. Bruxelles, Rimini, Londres le réclament. Car l’originalité de cet homme dynamique, c’est que non seulement il forme des apprentis, mais il leur apprend aussi à devenir des gestionnaires pour que, plus tard, ils dirigent une de ses boutiques : « La formation est très importante, estime Michel Galloyer. Il n’est pas possible d’être à la tête d’une boulangerie si le métier n’a pas été appris à la base. Ils commencent donc par être apprentis, mais ils sont formés aussi pour prendre des responsabilités. » Et de lancer sa formule favorite : « Si tu veux enseigner, réjouistoi d’apprendre » ou cet autre adage de Prosper Montagnier, cuisinier du début du siècle, auteur du premier Larousse gastronomique : « Ce qu’on te donne est à toi pour toujours. Ce que tu gardes est perdu à jamais ». Des devises qu’il ne cesse d’appliquer. C’est donc pour ses apprentis, mais bien sûr aussi pour lui, qu’il ouvre en 1998 le premier « Grenier à Pain ». À la tête : Sylvain Joly, qui aujourd’hui âgé de 27 ans, n’est autre que son bras droit. Car il est vrai que Michel Galloyer met de moins en moins la main à la pâte : « Je voyage beaucoup. Je me repose donc totalement sur lui et lui fais entièrement confiance ». Idem pour sa fille Géraldine, 30 ans, qui s’occupe de la pâtisserie d’Angers et de la Holding. La relève semble donc assurée, même si cet éternel jeune homme n’a pas l’intention de passer la main. CIGALE SEPTEMBRE 49 SECRETS DE CHEF Chaque mois, un artisan boulanger-pâtissier vous propose ses recettes gourmandes. La recette © N. Schiffmacher de Gérard Mulot Maître Pâtissier depuis 1974 Val de Loire POUR 6 PERSONNES PRÉPARATION 2 HEURES REFROIDISSEMENT 1 À 2 HEURES aux framboises, fraises, ou autres fruits de saison (pêches, pommes, poires, marrons…) >>> 1 moule • 1 robot avec fouet • 1 couteau • 1 récipient • 1 casserole • 1 poche à douille >>> Pour la pâte sablée • 250 g de farine • 150 g de beurre à température ambiante • 100 g de sucre glace • 30 g d’amandes en poudre • 1 œuf • 1 pincée de sel fin • 1 cuiller à café de sucre vanille • Pour la crème d’amandes • 50 g de beurre à température ambiante • 50 g de sucre en poudre • 50 g de poudre d’amandes • 1 gros œuf • 10 g de fécule • 20 g de pâte pistache • Pour le crème légère • 120 g de sucre en poudre • 30 g d’eau • 2 blancs d’œuf • 140 g de lait • 1/2 gousse de vanille • 2 jaunes d’œufs • 15 g de maïzena • 2 feuilles de gélatine (4g) • 1 cuiller à soupe d’eau de vie de framboise (facultatif) >> Pâte sablée > Mélanger le beurre, le sucre glace, le >> Crème légère (Chiboust) > Monter les 2 blancs d’œufs fermes au > Mélanger délicatement la crème > Quand le mélange est onctueux, ajouter > Pendant ce temps, cuire à 120 ° le > Disposer la crème légère sur le fond de > Refroidir au réfrigérateur. > Étaler la pâte et la disposer dans le > Verser en filet le sucre cuit sur la poudre d’amandes, l’œuf et la farine. moule, repasser au réfrigérateur. >> Crème d’amandes à la pistache > Travailler le beurre « pommade ». Ajouter le sucre et travailler pour obtenir une crème homogène sans grumeaux. > Ajoutez les amandes, la pâte de pistache, l’œuf, et la fécule. Tout doit rester à consistance crémeuse. > Remplir le moule en pâte sablée de cette crème d’amandes et cuire à 180°/ 200° pendant environ 25 minutes. > Refroidir et démouler. > Recouvrir le fond obtenu de fraises et de framboises. 50 CIGALE SEPTEMBRE pâtissière bouillante à la meringue italienne chaude. fouet dans le bol d’un robot. la tarte à l’aide d’une poche à douille. Faire prendre au réfrigérateur 1 à 2 heures. sucre semoule dissout dans l’eau. les blancs montés, on obtient une meringue italienne. > Lustrer de gelée de fruits fondue bien fluide. Décorer de fruits au choix. > Mettre la gélatine à ramollir dans de l’eau froide ainsi que la vanille qu’on gratte avec un couteau pour garder les graines dans le lait. >> Finalisation > Dans un récipient, mélanger les jaunes d’œufs et la maïzena, verser en mélangeant au fouet le tiers du lait et reverser le tout dans une casserole. > Porter à ébullition, ajouter la gélatine ramollie et fortement essorée, puis l’eau-de-vie de framboise. > Lisser au fouet. © N. Schiffmacher sel, la vanille.