Tract 2015-10 final_enquête salaires 201[...] - CFE
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Tract 2015-10 final_enquête salaires 201[...] - CFE
1.1.1.1.1.1 Le syndical 1.1.1.1.1.2 Editorial : Avec la démarche de simplification, l’entreprise est engagée dans une transformation en profondeur et dans la durée. Elle en sortira grandie ou affaiblie, mais dans tous les cas différente. A l’occasion de l’enquête temps de travail, vous avez été nombreux à nous exprimer une attente de simplification et une souffrance liée à la complexité actuelle. La CFE-CGC soutiendra la démarche pourvu que la direction de l’entreprise veille à ce que la ligne directrice qu’elle a donnée ne dévie pas vers le raccourci utilisé dans les opérations « Tonus » précédentes : supprimer des postes et compter sur l’auto-organisation des personnes restantes pour continuer à faire le même travail. Quelle conséquence aurait une nouvelle dégradation de la charge de travail, dans un contexte où l’organisation est déjà jugée pathogène par 6,5% des salariés ? La tentation sera inévitablement forte car cette démarche est celle qui produit les résultats financiers les plus rapides et évite de prendre la responsabilité de nouveaux modes de fonctionnement. Octobre 2015 Version en ligne sur www.cfecgcmichelin.org Retour enquête salaires Vous trouverez dans cette lettre d’information le retour sur l’enquête salaires 2015. Nous remercions vivement celles et ceux qui ont participé et contribué ainsi à apporter un éclairage profitable à tous. Nous voulons en synthèse souligner 4 points marquants de la politique salariale appliquée en 2015 : § Les augmentations moyennes annoncées ont été respectées, mais masquent de très fortes disparités qui les rendent illisibles pour chaque individu. § L’entreprise a appliqué une politique nouvelle : la primauté donnée au niveau de salaire (la position par rapport à la médiane) sur la performance. C’est un renversement de valeur par rapport aux années précédentes. L’objectif est clairement de se doter d’un nouvel outil de limitation de la masse salariale. § La majorité des managers a, comme demandé, communiqué les NRP des postes pour la 1ère fois en mai. Nous rappelons que c’est une donnée clé pour comprendre sa gestion de carrière, aussi importante que le salaire (NRI). § Les parts variables individuelles – pour ceux qui en bénéficient – sont en baisse moyenne de 5 points par rapport à 2014. Cela préfigure une tendance qui devrait s’accélérer l’an prochain avec la nouvelle règle sur le coefficient d’ajustement des objectifs (CAJ). Nous abordons page 4 un sujet sensible : la politique salariale appliquée à l’occasion des changements de poste. Dans un contexte où la restructuration en cours d’étude devrait se traduire par le besoin de nombreux mouvements internes, nous demandons instamment à l’entreprise de changer de politique. Un changement de poste est un nouveau contrat entre un salarié et l’entreprise. Cette dernière ne peut pas continuer à léser l’autre partie en réalisant à l’occasion une économie sur la progression salariale. Qui imaginerait construire un contrat solide à partir d’une vexation initiale ? Au sommaire de la lettre d’information d’octobre Nous invitons tous les salariés à nous alerter s’ils constatent dans leur secteur Enquête salaires Démarche de simplification : nous attendons, mais nous une dérive « tonusienne ». Nous sommes vigilants relaierons leur alerte. Standard téléphonique : image en vente Nous pouvons ainsi avoir collectivement Production de pneus Poids Lourd à La Roche sur Yon : une vraie contribution à la réussite d’un non au reniement changement clé. Osons agir ensemble Retraite progressive : soyez vigilants au service de l’intérêt de tous. Déplacements le week-end : la règle Mutuelle : un contrat responsable et solidaire Jean Christophe Laourde Joint-venture Page 1 Fives Délégué syndical Témoignage de militant : Dominique Bourgois Page 2à5 6 6 6à7 7 7 8 8 8 Enquête salaires : Les chiffres 2015 Noël Morel, Brigitte Juchet Nous tenons à remercier celles et ceux, nombreux, qui nous ont communiqué leurs données personnelles. Vous avez été encore plus nombreux qu’en 2014 et nous disposons ainsi d’un échantillonnage particulièrement fiable. Nous avons des données très représentatives dans certains métiers. Cela permet à tous de disposer d’informations utiles pour se positionner et comprendre la gestion de la rémunération dans l’entreprise. Nous allons utiliser ces données pour agir afin d’obtenir une inflexion de la politique salariale de l’entreprise dans un sens plus favorable aux salariés. Collecte Comme les 5 années précédentes, les réponses proviennent très majoritairement des sites de Clermont Ferrand, même si davantage de personnes en UP se sont mobilisées. Vous avez très majoritairement répondu en ligne. Encore merci. Cela nous facilite le traitement des données. Voici en bleu les valeurs de référence des médianes. En jaune, le salaire moyen calculé à partir des réponses à l’enquête. Nous avons eu 25% de réponses supplémentaires par rapport à l’an passé. Le salaire moyen est à 93,5% de la médiane 40 000 € 60 100 € 51 800 € 39 100 € 34 600 € 60 000 € 30 500 € 80 000 € 44 700 € 100 000 € 83 500 € Médianes et salaire moyen 70 900 € 120 000 € 101 000 € Salaires médians par NRI L’augmentation du salaire individuel est obtenue en croisant la PGD, issue de l’appréciation annuelle (en janvier), et la position par rapport à la médiane de votre NRI qui vous a été communiquée lors de la remise de situation en mai 2015. La référence est les médianes France de décembre 2014 fournies par HAY Group. La société HAY Group communique à ses clients un état mensuel des salaires France par niveau de responsabilité (NRI). Mais au fait, qui sont ses clients ? 20 000 € 0€ P O N M Méthode HAY L K J I H Evolution des médianes par NRI Les médianes de décembre 2014 sont restées stables par rapport aux médianes de décembre 2013 pour les NRI à partir et au-dessus de K. Elles ont augmenté d’environ 2% pour les NRI en-dessous de K. Positionnement des salaires par rapport aux médianes Depuis que nous réalisons l’enquête, nous notons que la moyenne des salaires pratiqués dans chaque niveau de responsabilité est inférieure à la médiane. Nous notions cependant une tendance lente mais régulière à la convergence, qui s’est inversée cette année. La moyenne des salaires s’établit à 93,5% des médianes, en recul de 0,5 point par rapport à 2014. C’était clairement l’objectif visé par la politique salariale 2015 : la primauté donnée au niveau de salaire sur la performance (voir page 5). Michelin fait délibérément le choix de payer ses salariés 6% en dessous du salaire de référence communiqué par HAY pour leur niveau de responsabilité. La logique voudrait que les entreprises qui ont une performance supérieure à la moyenne tirent le marché vers le haut. Dans le cas de Michelin, c’est l’inverse. Les conséquences sont importantes, car en agissant de la sorte, Michelin tire l’ensemble des salaires français vers le bas. Page 2 Ce sont 534 entreprises françaises de toutes tailles. Seuls quelques grands groupes français de la taille de la MFPM utilisent les services de Hay Group. La taille moyenne est une PME de 1500 personnes. L’utilisation des données HAY par Michelin a ainsi un sens très précis : la valeur marché des salariés de Michelin en France est déterminée par comparaison de sociétés de tailles en moyenne beaucoup plus modestes. La croissance du groupe à l’international, au service de laquelle travaillent de nombreux salariés français, n’entre pas en ligne de compte de la politique salariale de Michelin en France. Enquête salaires : Les chiffres 2015 Noël Morel, Brigitte Juchet Correspondance entre échelon/coefficient et NRI En adoptant la méthode HAY comme référence de gestion, l’entreprise s’est de fait déconnectée de la convention collective. Elle ne gère plus les coefficients, dont l’évolution découle du franchissement des minimas en cours de vie professionnelle. Ainsi, il n’y a pas d’évolution notable par rapport à 2014. Nous notons que des salariés gérés dans un même NRI peuvent avoir jusqu’à 4 coefficients différents. Nous sommes cependant en mesure de vous communiquer ci-contre un tableau de correspondance entre médiane HAY et coefficient. Nous avons calculé un coefficient « équivalent » à chaque NRI. Nous vous rappelons que le coefficient sert à déterminer le salaire minimum garanti par la convention collective du caoutchouc. Correspondance entre niveaux de responsabilité HAY (NRI) et échelons/coefficients issus de la convention collective - Correspondances NRI / coefficient échelon / coefficient 800 H / 781 72 / 770 71 / 660 I / 636 Augmentations 2015 Les chiffres moyens sont cohérents avec la politique salariale annoncée pour 2015, mais nous notons de gros écarts entre NRI. Chez les collaborateurs : Pour les collaborateurs lettre P, les chiffres montrent une augmentation inférieure à celle des agents : notre échantillon n’est pas suffisant pour faire la part des choses entre politique salariale et effet position médiane. Pour les collaborateurs N, nos chiffres montrent une augmentation moyenne de 2,1%, qui est minorée par le fait qu’une partie importante de la population de notre échantillon a un salaire supérieur à la médiane, et a eu une augmentation nulle. L’augmentation moyenne si on rééquilibre la population est de 2,5%, soit le niveau de l’augmentation moyenne pour les cadres L,M,N. Chez les cadres : l’augmentation moyenne pour les NRI LMN est inférieure d’environ 1% à celle des NRI HIJK. 4,0% 3,5% Augmentations moyennes des salaires bruts par NRI 3,0% 2,5% 2,4% 3,5% 2,5% 2,6% M L 3,6% 3,2% 3,0% 2,1% 2,0% 2,0% 1,5% 1,0% 0,5% 0,0% P O N K Moyenne des salaires par coefficient J I H Le nombre de réponses est tel que les moyennes issues de notre enquête sont identiques aux valeurs communiquées par l’entreprise dans les bilans sociaux, et ce pour la majorité des coefficients, ce qui valide la représentativité de notre échantillon. Page 3 600 63 / 560 J / 527 K / 483 400 L / 408 M / 370 62 / 480 61 / 420 53 / 370 52 / 335 N / 314 O / 283 P / 251 51 / 305 43 / 285 42 / 270 41 / 255 32 / 230 200 En détails l 5 % des collaborateurs et des cadres ont eu une augmentation inférieure à 1%. 11 % inférieure à 1,5% et 30 % inférieure à 2%. l La moyenne des augmentations des plus de 50 ans est 1 point inférieure à celle des moins de 35 ans. Cependant, on continue à observer des augmentations importantes pour les séniors décalés vers le bas par rapport à la médiane de leur poste. Mais, pour une grande majorité d’entre eux, la politique salariale de 2015 s’est traduite par un coup de frein. l Pour la première fois, nous avons noté une différence de traitement entre hommes et femmes avec un écart de 0.2 point sur la moyenne des augmentations. Cet écart s’explique en partie par la moindre proportion de femmes parmi les plus hauts NRI. l La situation des collaborateurs N est particulière : on trouve dans cette population une part importante de salariés positionnés très au-dessus de leur médiane. Des salariés qui ont eu une contribution élevée en cours de carrière mais n’ont pas eu la reconnaissance de pouvoir accéder à des postes cadres. Enquête salaires : Les chiffres 2015 Noël Morel, Brigitte Juchet Matrices PGD – Position médiane 2015 Nous donnons une matrice pour les 3 catégories de personnel gérées par l’entreprise : OP / LMN / HIJK On retrouve la logique de rémunération HAY : une personne qui a une bonne appréciation et dont le salaire est nettement inférieur à la médiane « prend l’ascenseur » et reçoit une augmentation individuelle supérieure de 1 à 4 points par rapport à la moyenne des augmentations. Inversement, une personne qui a une bonne appréciation, mais dont la position par rapport à la médiane est décalée vers le haut voit son augmentation freinée, dans les mêmes proportions. On peut bien travailler et avoir 0% d’augmentation ! L’entreprise a appliqué en 2015 une règle nouvelle en donnant la primauté à la position du salaire par rapport à la médiane sur la performance individuelle. Cette politique se traduit par un traitement dissymétrique : ü un bonus d’augmentation important pour ceux dont le salaire est inférieur à 87,5% de la médiane, à condition que leur PGD soit élevée (2 ou 3) ü un malus pour les salariés qui sont au-dessus de 112,5% de la médiane. Ils ont eu une augmentation nulle quelle que soit leur performance Ils ont ainsi vu leur pouvoir d’achat s’éroder. Politique salariale et changement de poste Nous constatons fréquemment l’application d’une règle non écrite. Un changement de poste pour un bon contributeur (noté 2, 3 ou 4) se traduit le plus souvent par une dégradation de la PGD d’ 1 à 2 cases, qu’il faut plusieurs années pour corriger. Dans le cas d’un changement de poste à NRP identique, cas le plus fréquent, les conséquences sont graves car le salarié voit son évolution de salaire freinée alors même qu’il rend service et accepte le risque d’une remise en cause personnelle. Lors d’un changement de poste avec prise d’un NRP supérieur, on peut aboutir à la situation inhabituelle où une promotion se traduit par un freinage salarial temporaire. Nous demandons la remise en cause d’une pratique, qui certes permet une économie de masse salariale, mais provoque une frustration profonde des salariés contreproductive dans la durée. Directeur de Publication : Denis Paccard Rédacteur en chef : Chris Boyer Cette répartition est homogène par rapport aux consignes qui n’existent pas officiellement, mais qui ont été données aux collèges métiers. L’insuffisance demeure une sanction individuelle rare : aucune PGD 6 n’a été relevée dans notre enquête. Nous notons ainsi que l’objectif de l’évolution de la PGD, modifiée en 2014, est atteint : réduire le nombre de salariés en PGD 3 et augmenter le nombre de salariés en PGD 4. La situation 2015 est stable par rapport à 2014. « Règle » SP La règle consistant à dégrader la PGD à l’occasion d’un changement de poste est une règle SP que votre manager doit appliquer et porter. Certains l’expliquent aux salariés. D’autres exacerbent le sentiment d’injustice en argumentant sur la moindre compétence dans le nouveau poste, ce qui ne se justifie pas toujours. Nous conseillons aux salariés satisfaits dans leur poste de bien réfléchir avant de demander un changement. Et s’ils font le pas, de bien s’informer sur le NRP et les perspectives du futur poste, et de demander des garanties salariales. [email protected] [email protected] Page 4 Rendez-vous sur notre site Comparaison de la distribution des PGD 2015 et 2014: www.cfecgcmichelin.org Enquête salaires : les chiffres 2015 Brigitte Juchet, Noël Morel Part variable individuelle CAJ Cette année, l’application du CAJ a été nettement plus homogène entre services. C’est une bonne chose après les cafouillages de l’an passé. L’enquête salaire indique un taux moyen d’atteinte des objectifs de 85%. Cela représente une distribution supplémentaire de 20M€ … aux seuls salariés éligibles cette année, soit à partir du NRI N. Tous les collaborateurs n’auront accès à la part variable que l’an prochain sur la base de l’atteinte des objectifs de cette année. Nous notons, entre 2015 et 2014, une diminution du nombre d’atteinte des objectifs à 100% avec un décalage vers les niveaux 90% et 80%. Cela a représenté une économie d’environ 1M€ pour l’entreprise, qui préfigure sans doute celle qui ne manquera pas d’apparaître l’an prochain avec la modification des règles du coefficient d’ajustement des objectifs (CAJ) : voir ci-contre. Cartographie des métiers Nous nous sommes donnés pour objectif d’être en mesure de vous fournir une information que l’entreprise a choisi de ne pas communiquer, opacité volontaire que nous avons du mal à comprendre. La cartographie des métiers peut vous être utile pour mesurer les opportunités et les risques dans 2 types de situations : ü pour connaître les perspectives d’évolution dans une filière métier : la plupart des métiers donnent accès à 2 ou 3 niveaux de NRP, parfois plus. les NRP ouverts dans un métier obéissent à une logique apprenant-confirméexpert ou de niveau d’action (périmètre géographique par exemple). Vous pouvez ainsi savoir si votre NRP actuel est équitablement positionné. ü A l’occasion d’un changement de poste, pour connaître les NRP accessibles dans le nouveau poste. La politique pratiquée par l’entreprise rend cette étape cruciale dans la gestion de carrière. Vos réponses ont été plus précises sur la définition de votre métier de rattachement : environ 70% étaient exploitables. Il reste cependant une marche de progression. Nous vous rappelons que le code métier constitue la référence dans laquelle vous êtes gérés par les collèges métiers. C’est une donnée importante à connaître. Une majorité de managers a communiqué le NRP à l’occasion de la remise de situation en mai, ainsi que l’entreprise l’avait demandé. Il reste également une marge de progression, soit que certains managers aient fait de la résistance, soit que le salarié n’ait pas demandé l’information. C’est également une donnée importante à connaître : un déséquilibre NRI – NRP n’est jamais durable. Nous disposons des données partielles ou complètes de 301 métiers. Aideznous à compléter un document que nous réalisons au service de tous. Page 5 Nous vous rappelons que la règle va évoluer l’an prochain : dans un contexte considéré comme « normal », la part variable maximum accessible sera de 90% (et 80% si le contexte est considéré « facile »). Seuls les salariés placés dans un contexte « complexe » auront la possibilité de concrétiser une part variable individuelle à 100%. Nous avons déjà vivement dénoncé ce qui constitue d’évidence un nouvel outil de freinage de la masse salariale. Et une nouvelle démonstration du sens réel d’Avancer Ensemble : faire plus pour moins. Cartographie Il y a 609 métiers dans l’entreprise, parmi lesquels 37 ont été créés en 2015. 57 métiers auparavant gérés ne le sont plus. Or, nous notons que les données personnelles n’ont fréquemment pas été actualisées, de nombreux salariés continuant à être rattachés à des métiers non gérés. En particulier, dans le domaine administratif, le collège métier a réalisé un gros travail de rationalisation, fort utile. Il reste maintenant à actualiser les données individuelles. Démarche de simplification : nous attendons, mais nous sommes vigilants Henri Georges Perrier, Jean Christophe Laourde La communication de l’entreprise a surpris beaucoup de salariés. La surprise n’est pas venue de l’annonce d’une telle démarche : la volonté de réduire les coûts fixes, donc la masse salariale des services groupe, a fait l’objet de nombreuses communications financières. Nous sommes même plutôt rassurés de constater que la direction de l’entreprise entend conduire l’opération via une logique de remise à plat des organisations et des modes de fonctionnement, plutôt que via une démarche comptable. La surprise est venue de l’absence de chiffres dans cette communication. Nous pouvons apporter un élément d’éclairage. Nous avons montré dans notre tract de juillet que la pyramide des âges ouvrait de larges possibilités de suppressions de postes sans douleur sociale pour reprendre la volonté affirmée par la direction. Les salariés âgés sont en effet dans leur majorité désireux de partir en retraite. Encore faut-il que les conditions de retraite le permettent. C’est à ce niveau qu’existe une très forte incertitude : que va-t-il sortir de la négociation nationale sur les retraites complémentaires qui redémarre en octobre ? Une chose est certaine : si c’est le projet du MEDEF qui est retenu (déclenchement du versement des retraites complémentaires à taux plein repoussé à 67 ans), cela va complètement modifier le paysage social de la restructuration à venir chez Michelin. C’est clairement l’une des raisons qui explique pourquoi l’entreprise ne pouvait pas annoncer de chiffres. Dans ce contexte, nous appelons à votre plus grande vigilance : la tentation pourra être forte de provoquer des départs « volontaires ». Les méthodes sont bien connues : laisser un salarié sans travail, lui retirer les tâches les plus valorisantes, le cantonner à des missions de courte durée sans vision d’avenir, lui dire qu’il n’a pas d’avenir chez Michelin, lui proposer un poste d’évidence inacceptable (une mutation en Roumanie sous contrat roumain par exemple). Alertez-nous si vous êtes confrontés à ce type de pression ou à d’autres (l’imagination et le zèle de certains sont sans limites). Nous avons bien entendu la volonté de Monsieur Senard de conduire une restructuration sans douleur sociale. Nous saurons agir pour assurer le respect de cet engagement. Enfin, notre vigilance porte également sur la nature de la démarche de simplification. Il serait inacceptable que simplifier signifie dans les faits délocaliser. Production de pneus Poids Lourd à La Roche sur Yon : non au reniement Denis Paccard, Alain Barranger, Fabrice Herbreteau A l’occasion de la fermeture de l’activité poids lourds (PL) à Joué les Tours en 2013, l’entreprise avait annoncé un investissement de 100M€ à La Roche sur Yon, avec la création de 170 nouveaux emplois, pour porter la capacité de production de l’usine à 100000T et en faire ainsi un site de référence en Europe en termes de compétitivité. Nous avions bien identifié que cet engagement était lié, non pas à un transfert des productions de Joué les Tours - moins de 10% ont effectivement été transférées -, mais à une prévision de croissance du marché à l’horizon 2017-2019. Or cette prévision marquait un renversement de la tendance connue au moment de l’annonce. Nous avions exprimé nos craintes que cette annonce n’ait d’autre finalité que de faire « passer » l’arrêt de Joué les Tours. Aussi, nous avions demandé à Monsieur Senard d’apporter une caution morale à cet investissement, qu’il a donnée devant l’ensemble des organisations syndicales. C’est pourquoi l’annonce début septembre d’une division par 2 de l’investissement a constitué un choc majeur. D’abord un choc pour la confiance qui constitue le socle de relations sociales de qualité. Page 6 Rêve de MEDEF La négociation sur les retraites complémentaires qui va rouvrir en octobre montre l’ampleur des décalages aberrants entre les discours et les actes. D’un côté, le MEDEF affirme qu’il faut repousser l’âge de départ en retraite. D’un autre côté, les entreprises veulent utiliser leurs salariés âgés comme soupape de régulation de leurs coûts salariaux. Parmi elles, les plus grandes entreprises, celles-là même qui auraient le plus de capacité à développer une politique de l’emploi des seniors, sont en pointe, poussées par des actionnaires institutionnels qui pressent pour augmenter sans cesse leurs revenus. Privatiser les bénéfices et faire assumer les coûts par la collectivité : LE rêve continuera-t-il à être réalité ? Image en vente Le standard téléphonique va être externalisé. La décision a été annoncée lors de la réunion du CE de septembre 2015. L’objectif est clairement de réaliser une économie financière. Nous sommes stupéfaits de constater qu’un service porteur d’image pour l’entreprise fasse l’objet d’un tel projet, car une économie viendra soit d’une délocalisation du service, soit d’une dégradation du niveau du contrat de travail si l’activité reste en France (avec un risque de turnover élevé). L’entreprise fait une nouvelle fois le choix de privilégier le coût à la qualité du service. Les 5 salarié(e)s qui travaillent actuellement dans le service et dont le professionnalisme est reconnu apprécieront. Production de pneus Poids Lourd à La Roche sur Yon : non au reniement Denis Paccard, Alain Barranger, Fabrice Herbreteau Mais aussi un choc pour l’avenir de l’usine car sa capacité sera limitée à 70000T, loin des 100000T annoncées. Elle aura ainsi inévitablement un handicap de compétitivité structurel par rapport aux 2 sites majeurs de production poids lourd en Europe que sont Aranda (200000T) et Homburg (100000T). L’annonce concomitante de mise en production de pneus FAZ destinés au marché premium est en soi une bonne nouvelle, mais ne constituera pas un avantage compétitif puisque ARA et HBG sont également concernés. Nous connaissons les conséquences d’un tel handicap : les usines les moins compétitives sont déchargées en priorité en cas de baisse du marché et les investissements futurs seront réalisés prioritairement dans les usines les plus compétitives. Un cercle vicieux qui engage le pronostic vital d’une usine. La CFE-CGC entend être un syndicat réaliste. Nous comprenons qu’on ne planifie pas un investissement de capacité lorsque les conditions marché ne le justifient pas. La CFE-CGC entend aussi être un syndicat constructif : nous avons fait à l’occasion de la réunion du comité central d’entreprise de septembre une proposition qui pourrait permettre de respecter davantage les engagements pris en 2013. Nous proposons, en complément du lancement de production de pneus FAZ, d’augmenter la production de pneus classiques destinés au marché américain (marché en croissance que l’usine sert déjà) ou européen. Cela conduit à adapter l’objectif donné au projet de productivité du site vers la recherche d’une utilisation maximum des capacités existantes. Nous savons que Michelin est en difficulté sur le marché en Europe, mais nous pensons que cette proposition peut être réalisée à coût réduit par PLE. La confiance dans la parole d’un dirigeant fait partie du socle du fonctionnement du super-organisme que constitue une entreprise. Cette confiance est nécessaire pour fédérer et guider l’action de tous : les acteurs financiers, ainsi que les pouvoirs publics et les salariés. Monsieur Senard, vous avez un devoir moral envers ces derniers. Retraite progressive : soyez vigilants Noël Morel, Denis Paccard En mai 2015, l’entreprise a fait une communication sibylline sur la retraite progressive. Elle avait auparavant refusé notre demande d’ouvrir une négociation sur ce thème. Nous avons été consternés en constatant que la communication de l’entreprise omettait d’aborder l’impact sur le dispositif de retraite supplémentaire Michelin. L’entreprise a refusé de faire un correctif, mais nous avons obtenu les informations utiles pour vous éclairer. Un salarié qui opte pour la retraite progressive passe à temps partiel pendant ses 2 dernières années d’activité. Le problème potentiel que nous avons détecté est que le déclenchement du dispositif de retraite supplémentaire Michelin est basé sur un calcul de taux de remplacement qui prend en compte justement le salaire moyen des 2 dernières années d’activité. Nous avons obtenu l’assurance que le salaire pris en référence dans le cas d’une retraite progressive était un salaire reconstitué équivalent temps plein. Nous demandons que cette règle soit écrite dans l’intranet à la rubrique retraite, afin de limiter le risque d’interprétation abusive (voir ci-contre). Notre conseil : si vous êtes intéressés par le dispositif de retraite progressive, demandez à votre gestionnaire une simulation pour savoir si vous êtes éligibles au dispositif de retraite supplémentaire Michelin, et dans l’affirmative, un calcul du montant de la pension avec ou sans retraite progressive. Page 7 Déplacements La règle est simple pour les collaborateurs et cadres : un déplacement le week-end (retour le samedi ou départ le dimanche) donne lieu à récupération par journée complète, quel que soit le temps de déplacement. Or des salariés nous contactent régulièrement - trop régulièrement pour nous alerter sur des tentatives d’interprétation abusives de la règle : par exemple pour imposer une récupération par ½ journée pour un départ dimanche après 12h. Nous mettons le sujet sur la table en réunion DP et obtenons un rappel à la règle, mais il s’agit d’une démarche curative. Aussi, nous avons demandé que la règle soit écrite dans l’intranet à la rubrique « Déplacements ». Retraite supplémentaire Michelin Les conditions d’attribution et le montant des pensions allouées obéissent à des règles complexes qu’il est difficile de décrire dans un article court. RETROUVEZ-LES SUR NOTRE SITE INTERNET (volet CONSEILS) Retenez 2 chiffres clés : ü Le seuil de déclenchement en 2016 est un taux de remplacement inférieur à 54% ü Le montant de la pension versée peut atteindre jusqu’à 12% du salaire annuel brut moyen des 2 dernières années pour un salarié qui remplit en totalité les conditions d’attribution. Les montants en jeu peuvent être considérables. Mutuelle : un contrat responsable et solidaire Thierry Palou, Laurence Gauthier, Bruno Maillard, Noël Morel, Jean Christophe Laourde L’entreprise a accepté d’ouvrir en septembre une négociation sur l’application du volet de l’accord national interprofessionnel relatif aux mutuelles. L’objectif était de négocier un accord répondant au statut de « contrat responsable et solidaire » qui garantit à l’adhérent un niveau de couverture minimum et maximum des soins, évite les pratiques contribuant à la dérive du prix de certaines prestations ou à une segmentation accrue des offres au détriment des personnes les plus fragiles. En contrepartie, l’entreprise et l’adhérent bénéficient d’exonération fiscale. Les organisations syndicales ont rappelé en prérequis que l’accord de branche CHIMIE prévoit une répartition à 50% de la cotisation entre employé et employeur. Ce qui n’est actuellement pas le cas pour la MFPM (41% employeur, 59% employé). Après deux réunions durant lesquelles les parties ont su écouter les arguments présentés, l’entreprise a donné son accord pour participer à hauteur de 50% des dépenses courantes. Cela se traduira dès l’an prochain par une baisse annuelle de cotisation salarié d’environ 80 euros pour un salaire brut annuel de 40 000 euros. En contrepartie du surcout de 1,5M€ pour l’entreprise, celle-ci supprimera sa subvention 2016 de 300k€ dédiée aux actions de prévention organisées par la Mutuelle. La CFE-CGC sera signataire de l’accord, qui prévoit en outre de proposer un accord local pour CSM et MTP basé sur les accords de leurs branches (Chimie et SYNTEC) et de créer une catégorie « Alsace-Moselle » car ces départements bénéficient d’un niveau de prestations CPAM supérieur au reste de la France. Les élus ont présenté par ailleurs des revendications relatives à la participation employeur sur la cotisation des retraités. L’entreprise a pris note, et un groupe de travail réunissant toutes les parties verra le jour prochainement. Témoignage de militant : des vertus du dialogue social Dominique Bourgois Secrétaire du CHSCT des Carmes, j’ai été convié avec mon manager à une journée de formation sur l’évolution des relations sociales dans l’entreprise. Ces relations sont formalisées au travers d’un accord de relations sociales. L’entreprise y reconnaît notamment l’action « positive » (sic) du dialogue social et des organisations syndicales dans le développement de l’entreprise. Les choses évoluent dans le bon sens. Pour autant, le chemin à parcourir reste long, notamment au niveau des mentalités. Certains – pas tous mais quelques-uns – managers restent au mieux indifférents, au pire rétifs, à cette évolution, considérant les syndicats comme facteurs d’immobilisme, quand ils ne les considèrent pas comme nuisibles. Quant aux salariés, on constate un engagement limité par rapport aux nombreux témoignages de soutien que nous recevons. Ce taux de déperdition est probablement lié à une crainte pour le salarié d’être « catalogué » par le service du personnel s’il s’engage. L’entreprise acte au plus haut niveau qu’il n’y a pas d’anti-syndicalisme. Je l’ai crue. Ceux qui ont franchi le pas en prenant des mandats ne l’ont pas regretté. Ils se sont constitués un réseau et ont eu une vision transverse de l’entreprise, alors que celle-ci reste très compartimentée. Ils ont obtenu des résultats concrets, tangibles au bénéfice de l’ensemble des salariés, même s’ils n’ont pas eu gain de cause dans toutes leurs revendications. Ils ont aussi pu développer des compétences que l’entreprise souhaite désormais reconnaître. Surtout, ils sont devenus acteurs des nombreuses mutations que connait et que connaitra demain l’entreprise. Ayez-vous aussi un rôle actif en nous rejoignant, à la mesure de votre disponibilité, même limitée. Plus nous serons nombreux, plus notre action gagnera en efficacité. Page 8 50% de quoi ? L’entreprise a cherché à imposer que la règle des 50% prévue dans l’accord de branche s’applique au panier minimum des prestations. Les organisations syndicales ont demandé et fini par obtenir que la référence soit la dépense courante. Nous avons ainsi eu une nouvelle déclinaison du sens donné par l’entreprise au logo « Avancer Ensemble » : le minimum pour les salariés. Nous avons été avisés que les 1,5M€ accordés dans cette négociation seraient retirés du montant de l’enveloppe destinée à la politique salariale 2016. Nous avons cependant maintenu notre demande, estimant qu’elle conduisait à un progrès cantonné, tangible et mesurable. Joint-venture FIVES Michelin et Fives ont décidé de s’associer pour créer une jointventure afin de développer en commun des solutions de moulage par impression 3D permettant pour Michelin de concevoir des éléments de sculpture non réalisables sur les procédés de fabrication actuels. Il va être proposé à des experts Michelin du domaine de travailler dans la société commune ainsi créée : Fives Michelin additive Solutions. Le contrat de travail a été présenté aux élus du personnel lors du CE de septembre. Nous avons réagi en constatant que les écarts avec le contrat de travail actuel (temps de travail, intéressement, participation, CE, mutuelle, dispositifs d’épargne,…) étaient compensés par une prime de 10%. Celle-ci nous parait largement sous-évaluée. Nous invitons les salariés concernés à nous contacter pour que nous puissions les aider à obtenir des conditions de transfert plus équitables.