Instruments africains (1) : ceux faits en calebasse (a)
Transcription
Instruments africains (1) : ceux faits en calebasse (a)
Fiche Thématique Discutons avec Madou ... Instruments africcains (1)) : ceux faits en calebasse (a)) Quelle journée ... ! Eh bien, vivement ce soir !!! Tôt ce matin, ma petite soeur et moi, sommes partis au BAFING, une rivière assez proche de notre petite ville de Kita. Là-bas, assis dans d’énormes calebasses servant d’embarcation, nous avons assisté des cousins pêcheurs. Ils utilisaient aussi des calebasses, mais comme flotteurs pour garder leurs filets en surface. On est revenus exténués ... ! Mais ce soir, il va falloir être en forme parce que c’est la fête dans notre quartier ... Un mariage ! Une occasion pour danser au son de la Kora et du Balafon ... deux instruments essentiels de la tradition musicale ouest-africaine. Et tu sais quoi ? Ils sont fabriqués avec des calebasses ! (Cette Fiche Thématique est une actualisation du Journal des Clubs Afrique n°13) La Kora ... Que c’est beau une kora ! Mon père dit que c’est le plus bel instrument d’Afrique. En plus, il est doux à écouter. Jamais je ne l’ai essayé mais à mon avis, il doit être dur d’en jouer. Elle n’est très répandue qu’au Sénégal, en Guinée et ... au Mali. Faite de bois, peau, corde et calebasse, c’est l’instrument de prédilection du griot. La tenant face contre lui par ses deux manches, il en pince les cordes pour en sortir une mélodie qui accompagne ses chants composés, ce soir, à l’intention des deux futurs époux : Samakoun et Niana. On y apprend toutes les petites histoires qui ont bien ponctué leur adolescence. Les jours précédents, toute la famille a été mise à contribution pour les raconter au griot du quartier. Dès la nuit tombée, quand il annoncera : “Hommes, femmes, enfants, écoutez le son et la voix de ma Kora !”, ce sera avec la plus grande attention que je m’apprêterai à entendre les indiscrétions ... qu’il aura collectées. Il nous les narrera avec son habituelle tendresse et tous ses jeux de mots poétiques. La kora peut à la fois être très douce et très entraînante, me semble-t-il. C’est pour ça que : Programme Clubs Afrique j’aime presque plus la kora que ... Le Balafon ... S Oui, c’est vraiment lui l’instrument NOM Les ne de musique que je préfère. Il en o h p xylo du existe de partout en Afrique et porte de nombreux noms (cf. ciali) contre). Avant, on l’utilisait pour n (M afo Bal soutenir le chant de féticheurs o) ong a (C lors de la recherche d’individus Baz e) coupables d’un crime ou lors Zaïr ba ( Ilim de la guérison des malades. e) uiné fo (G Maintenant, il est plutôt voué Bala au divertissement musical. ïre) a (Za nb Kala Chez moi, au Mali, il peut se pratiquer seul, en duo avec la Kora, ou encore accompagné d’un tambour comme le Djembé. ) iopie a (Eth Ambir ngo) a (Co Dimb a) ugand inda (O Amad ue du Sud) Dipela (Afriq Mais ailleurs, en pays Sénoufo, au nord de ) Madimba (Congo la Côte d’Ivoire, le balafon, est là-bas Balangui (Sierra Leone) porté. De plus, il est joué par des M’Bila (Afrique du Sud) divers groupes formant des Akadinda (Ouganda) orchestres de petites Knonimpo (Centrafrique) tailles (cf. dessin en Xylophone (Franc e) bas de la Fiche). L’utilisation qu’avaient certains Bamoun du Cameroun voici très longtemps est intéressante : lorsqu’un chef de village décidait de se mettre en route pour visiter les régions avoisinantes, un orchestre de xylophones (tu le nommes comme cela en France) ouvrait la marche. La possession d’une telle formation était un symbole de puissance. Parlons un peu technique : le balafon le plus courant comporte entre 15-20 lames de bois, souvent d’ébène, d’une longueur de 25 à 40 cm. Elles sont placées sur un support, parfois de bambou. Sous les lames, se trouvent des calebasses percées de tailles croissantes qui servent de résonateurs. Chacune de ces dernières porte un orifice fermé à l’aide de résine par une membrane afin que le son soit encore plus beau. Celleci est constituée, à l’origine ... d’un bout de toile d’araignée, d’une petite partie d’aile de chauve-souris ou d’un mince morceau de peau de poisson ou de serpent. De nos jours, on utilise surtout des matières synthétiques ou textiles, je te rassure ... la plupart du temps ... ! Sources (et pour aller plus loin) : “Les instruments de musique dans le monde - T.1” de François-René TRANCHEFORT - Seuil - 1980 “Jeliya. Etre griot et musicien aujourd’hui” d’Abdoulaye DRAME - Ed. Harmattan - 1992 “Musique de l’Afrique noire” de Francis BEBEY - Horizons de France - 1969 “Musique africaine ...” W. BENDER - Harmattan - 1992 00.466