spécial: détresse de stars

Transcription

spécial: détresse de stars
Le Journal des Étudiants au bidisciplinaire en
Communication et Politique
Tout individu a droit à la liberté dʼopinion et dʼexpression, ce qui
implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de
recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les
idées par quelque moyen dʼexpression que ce soit.
Article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
FÉVRIER 2008
BIEN-ÊTRE ENVIRONNEMENT
Les trucs de Le paradoxe de l’automobile
la ménagère
CHRONIQUE PARISIENNE
Sur les révolutions dénominatives des rues de Paris
«PEOPLE»
.:Plus de détails à l’intérieur...
SPÉCIAL:
DE STARS
DÉTRESSE DE
IMPRIMÉ SUR DU
PAPIER RECYCLÉ
TABLE DES MATIÈRES
3
4
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7
8
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MOT DE LA RÉDACTION
CHRONIQUE PARISIENNE
• Sur les révolutions nominatives des rues de Paris
POLITIQUE
• Conflits au Kenya
CHRONIQUE
• L’Usinersité; entreprise de production intellectuelle
à la chaîne
ENVIRONNEMENT
• Le paradoxe de l’automobile
BIEN-ÊTRE
• Les trucs de la ménagère
CUISINE
• Brioches à la cannelle
«PEOPLE»
• IN et OUT
• SPÉCIAL: Détresse de stars
CHRONIQUE
• La génération YOUPORN
CINÉMA
• Oscar: La cuvée 2007
MUSIQUE
• L’année 2007 en musique
HUMEUR
•...Et j’ai écouté Virginie
HUMEUR
•Des bestioles dans votre sous-sol
CHRONIQUE
•So, So, Sommeil bureaucratique
SPORTS
•Érik Guay, ça vous dit quelque chose?
........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
RÉDACTRICE EN CHEF
Maude Léonard
DIRECTEUR
Oliver Vinette
MISE EN PAGE/GRAPHISME
Samuel Campbell
CORRECTEURS
Hélène Lamarre
Marie Stewart
COLLABORATEURS
Audrey Baril
Louis-Simon «Bourbon» Bourbonnais
Samuel Campbell
Étienne Desbiens-Després
Marc-André Gauthier
Maude Léonard
Ève Lortie-Fournier
Xavier Peich
Anouk Serra Godart
Dominic Simard
Émilie B. Tremblay
Oliver Vinette
_____________________________________
POUR NOUS JOINDRE
Pavillon Marie-Victorin, C-266
514.343.6111 poste 5515
POUR NOUS ENVOYER VOS TEXTES
[email protected]
___________________________________
Compoliens et Compoliennes, l’Article 19 a
besoin de vous. Donc, si vous rédigez un article, vous pouvez
vez l’envoyer à l’adresse
[email protected]. Veuillez enregistrer
votre article sous votre nom ex: dion.stephane.
doc. Si vous avez une image annexée à votre article, veuillez l’envoyer dans un fichier séparé et en
jpg.(ex: dion.stephane.jpg). Signez votre article,
indiquez votre adresse courriel si vous souhaitez
qu’elle soit affichée et voilà, vous avez accompli
quelque chose de grandiose.
MOT DE LA RÉDACTION
Par Maude Léonard
Bienvenue, chers lecteurs, à cette troisième édition de l’année du fabuleux journal de COM-POL,
l’Article 19. Nous sommes fiers de vous présenter notre nouvelle équipe, version 2008, composée de
Samuel Campbell en tant que responsable de la mise en page, Oliver Vinette au poste de directeur
et Maude Léonard à la rédaction. L’année étant déjà bien entamée, nous considérons toutefois qu’il
se fait un peu tard pour vous souhaiter une bonne année 2008, c’est pourquoi nous nous en abstiendrons.
Il est de tradition que la rédactrice propose un éditorial en introduction au journal. Suite à une recherche fastidieuse sur
Wikipédia, nous définirons l’éditorial comme « un article qui reflète la position de l’éditeur ou de la rédaction sur un thème
d’actualité ». Toutefois, puisque nous sommes un journal ouvert d’esprit et soucieux de plaire à tous les étudiants du baccalauréat en communication et politique, nous ne prendrons pas position sur les enjeux politiques, juridiques ou autre en
tant qu’entité à part entière. Nous laisserons le soin à nos collaborateurs de se pencher dans leurs articles sur ce qui leur
plaît, sans contraintes préalable ou idéologique nonobstant un niveau éthique respectable.
Quoi de mieux pour introduire le journal qu’un survol de ce que nous espérons réaliser au fil de nos éditions? Dorénavant,
le journal sera divisé en plusieurs sections. Nous vous offrons donc dans cette présente édition la section People, nouvellement ajoutée, sous la plume de notre vedette Émilie B. Tremblay.
Surveillez également dans les éditions à venir la parution de notre nouveau cahier à conserver pour satisfaire notre public
cible. Vous pouvez d’ailleurs soumettre vos idées pour cet éventuel cahier.
Nous proposons de plus un segment « ménagère au foyer » grâce auquel vous pourrez résoudre tous vos petits soucis
domestiques. Vous y trouverez des recettes et des trucs pratiques pour la maison. Néanmoins, ce journal ne deviendra pas
un équivalent com-polien de la revue « Coup de Pouce ».
Finalement, pour parler culture, nous inaugurons la critique de cinéma de Louis-Simon Bourbonnais. En musique, MarcAndré Gauthier nous présentera une rétrospective musicale de 2007. Nous tenterons de vous présenter des critiques
semblables dans chaque édition du journal.
Bonne Lecture!
L’ARTICLE19 est fier de vous présenter un nouveau membre de sa prolifique équipe.
Il s’agit d’Hélène Lamarre. Elle agira à titre de correctrice.
Nous lui souhaitons la bienvenue!
‘
PROCHAINE DATE DE TOMBÉE
18 MARS 2008
SPÉCIAL RÉGION
3
CHRONIQUE
PA R I S I E N N E
Sur les révolutions dénominatives
des rues de Paris
Par Xavier Peich
PARIS COLLECTIONNE LES RÉVOLUTIONS. PLUS QU’UNE DATE,
LA RÉVOLUTION MARQUE LES ESPRITS (POLITIQUES, LITTÉRAIRES, ARTISTIQUES) ET MIEUX, LA VILLE S’EN IMPRÈGNE,
SE TRANSFORME. PORTRAIT D’UN PARIS ORGANIQUE ET
MOUVANT, À TRAVERS LE NOM DE SES RUES ET AU GRÉ DE
SES RÉVOLUTIONS.
A
A) Place de la Concorde, 8e arrondissement
Quand la place qui s’appelait à l’origine Louis XV est inaugurée, celui qui lui donna son nom ne régnait déjà plus sur les cœurs. Pourtant on choisit tout de même d’y commémorer l’union du Dauphin Louis et de l’archiduchesse d’Autriche Marie-Antoinette, mariés
quelques jours auparavant. Entre les carrosses des gens de « qualité » et le flot populaire qui arrive par la rue Royale, la foule est
compacte. Pendant que l’assistance s’émeut de la pyrotechnie, un feu d’artifice retombe « malencontreusement » sur la poudre
gardée en réserve pour le bouquet; incendie, panique et un joyeux bilan de 133 morts. En 1792, juste au moment où commence la
Terreur, elle change de nom pour Place de la Révolution. Puis en pleine tentative de réconciliation nationale, en 1795, la place devient
Concorde. Napoléon, qui pourtant s’était présenté à l’époque comme le seul apte à conserver les acquis de la Révolution, restaure
l’ancien nom de Louis XV, puis celui de son successeur décapité sur cette même place, Louis XVI. C’est à la Monarchie de Juillet en
1830, quand la royauté revient au pouvoir après la Révolution des Trois Glorieuses, que la Place est donnée à la Ville de Paris et qu’elle
reprend paradoxalement, le nom de Concorde. L’Obélisque de Louqsor [j’adore] est érigé en plein centre, puis quelques années
plus tard sont comblés les fossés adjacents, au grand regret des jeunes gens qui l’utilisaient comme lieu de rendez-vous nocturne.
B
B) Rue du Roi-de-Sicile, 4e arrondissement
Cette rue résulte de la fusion avec la rue Bercy-Saint-Jean. Elle tient son nom de l’hôtel qui possédait Charles d’Anjou, roi de Naples
et – on s’en doute – de Sicile. Avec une candeur désarmante, les révolutionnaires français en changèrent temporairement le nom
pour rue des Droits-de-l’Homme, dénominatif qui dura jusqu’à la fin du Directoire, en 1799.
C
D
C) Passage des Soupirs, 20e arrondissement
Ce sent
sentier est pavé sous la Révolution de Juillet, à l’époque où se développe le romantisme, courant philosophique et artistique qui
s’oppose aux Lumières de la Révolution, au rationalisme classique jugé trop rigide. Peut-on y trouver le sens du nom?
D) Rue Vercingétorix, 14e arrondissement
Ouverte après les Trois Glorieuses, cette rue porte le nom d’un chef Gaulois célèbre, et comme chacun sait, ancêtre d’Astérix
et Obélix. Après la Commune de Paris – première expérience socialiste de l’histoire – la rue est prolongée jusqu’à croiser une
rue située un peu plus loin. Ironie de l’histoire : cette rue se nomme Alésia, lieu de la défaite des Gaulois et de la déposition des
armes par… Vercingétorix! Par ailleurs, au n°6 se trouve un atelier construit avec des matériaux provenant de la démolition de
l’Exposition de 1889; l’année suivante, y élisait son dernier domicile parisien le postimpressioniste Paul Gauguin, peintre tout à
fait révolutionnaire.
E
E) Rue de l’Ancienne comédie, 6e arrondissement
Originellement situé en dehors des murs de la ville, elle correspondait aux sentiers boueux des remparts de Charles V, ce qui lui fit
prendre le nom des Fossés. Cette dénomination changea pour Neuve-des-Fossés, puis Comédie, quand les comédiens-français s’y installèrent (et non pas les canadiens-français). Chassés de la rue Mazarine, les comédiens tentèrent auparavant de s’installer à l’Hôtel
de Sourdis, mais le curé de Saint-Germain l’Auxerrois s’y opposa, jugeant l’endroit trop près de son église : « Du théâtre on aurait
4
........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
entendu les orgues, et de l’église les violons!». Ils s’établirent donc au n°14 et jouèrent notamment des pièces de Duclos, Rousseau,
Voltaire, Diderot et Beaumarchais. Ce dernier ce fit d’ailleurs enfermer trois jours pour sa pièce « Le Mariage de Figaro ». Un siècle
plus tard, l’endroit en ruines fut abandonné et la rue prit le nom de Fossé-Saint-Germain, puis finalement en 1834 son nom actuel.
Au n°13 se trouve le plus vieux café de Paris : le Procope. Combien de jeunes personnes, tel que Francesco Procopio dei Coltelli le fit
en 1670, laissent encore aujourd’hui derrière eux ville natale, amis, famille (et qui sait peut-être aussi programme universitaire) pour
venir découvrir les plaisirs parisiens? Le jeune homme en question rencontre à son arrivée des marchands d’un arôme nouveau : le
café. Il ouvrit un établissement qui connaitra un vif succès. À l’ouverture, le café réunit des encyclopédistes, puis les plus brillants révolutionnaires : Danton, Marat, Desmoulins, Hébert. Après la mort de Procopio – parce que même les jeunes finissent aussi par mourir
– le café restera un centre littéraire de premier plan qui sera fréquenté par Balzac, George Sand, Verlaine. Est-ce que le Procope pourrait encore produire des encyclopédistes, des révolutionnaires ou des romanciers à notre époque? Il suffit de regarder les prix pour se
convaincre qu’ils sont révolutionnairement dissuasifs.
F
F) Rue Saint-André des Arts, 6e arrondissement
Le nom vient d’une déformation de « arcs », car nombre de paroissiens à l’époque étaient des marchands d’arcs. La dénomination fut
modifiée par la suite, eu égard aux maitres artistiques dont les collèges étaient voisins. La rue menait autrefois à une église portant
le même nom, détruite après la Révolution et après qu’on lui ait donné, comme bien des églises à cette époque, le nom de « Temple
de la Raison ». Assez paradoxalement, Voltaire – figure de proue du mouvement rationaliste des Lumières – s’y ait fait baptiser. Durant les années les plus anticléricales de la Révolution, le nom fut raccourci à rue des Arts, mais le nom est aujourd’hui revenu à celui
que portait l’église, et qu’occupe maintenant la place Saint-André des Arts.
G
G) Place des Vosges, 4e arrondissement
Cette place superbe est construite en 1605 dans le Marais, quartier central et aujourd’hui endroit sélect de la branchitude parisienne:
juif, gai et bohême, parfois les trois en même temps. La place porte à l’époque le nom de Royale jusqu’à l’abolition de la monarchie,
en 1792. La Révolte fédéraliste dû à l’élimination des Girondins, faction politique en faveur du respect des particularités locales françaises, change son nom pour place des Fédérés. La réaction centralisatrice émanant de Paris ne se fait pas attendre, et la place devient celle de l’Indivisibilité. Le département des Vosges, premier à acquitter ses contributions à la fin de la Révolution, lui fait prendre
son nom actuel. Avec l’abdication de Napoléon et la fin du Premier Empire, la place renoue avec le nom de Royale, dénomination qui
change (encore!) pour Vosges à la Révolution des Trois Glorieuses. Comme si ce n’était pas assez, cette bascule nominale reprend
une dernière fois : au milieu du siècle avec le coup d’État de Napoléon III puis en 1870 avec la Commune de Paris. Elle aura aussi
pendant de courts moments portée les noms de Parc-d’Artillerie, Fabrication-des-Armes, et de la République.
CQFD : l’importance du lien entre la bataille communicationnelle, aussi symbolique soit-elle, et celle induite par le pouvoir politique.
5
POLITIQUE
Conflits au Kenya
Par Ève Lortie-Fournier
LE KENYA COMPTE 36,9 MILLIONS D’HABITANTS QUI SONT
PRÉSENTEMENT AUX PRISES
AVEC UN CONFLIT INTERNE
IMPORTANT. LA RÉGION LA
PLUS TOUCHÉE EST CELLE DE
LA VALLÉE DU RIFT, SITUÉE À
L’OUEST DU PAYS ET INCLUANT
SA CAPITALE, NAIROBI.
I N T E R N AT I O N A L
Ce conflit a pris naissance le 27 décembre 2007, lorsque le président Mwai Kibaki, chef du Parti de l’unité nationale
(PNU), en poste depuis 2002, a été réélu.
En effet, Raila Odinga, leader du Mouvement démocratique orange (ODM),
le parti de l’opposition, affirme que les
élections présidentielles sont truquées
d’environ 300 000 voix.
Le Kenya, un pays considéré stable
depuis son indépendance, en 1963, a
complètement changé de cap et plusieurs manifestations et événements violents font rage. On compte environ 900
morts et plus de 250 000 personnes se
sont réfugiées dans des camps, lesquels
ne sont pas exempts de violence depuis
le résultat controversé de l’élection.
Cette élection suspecte n’est toutefois
pas l’unique cause des conflits actuels.
Effectivement, un conflit intérieur perdure depuis la répartition des terres par
les Britanniques entre les ethnies. On
peut associer les différentes ethnies à
des partis politiques. En effet, les ethnies
des Luos, Luhyas, Kalenjins sont reconnues être partisanes de l’ODM, tandis
que les Kikuyu soutiennent le PNU.
Plusieurs tentatives de rétablissement
de l’ordre et de la paix ont été tentées.
L’ancien secrétaire général de l’ONU,
Kofi Annan, joue un rôle de médiateur,
depuis le 28 janvier 2008, entre le pré-
ON COMPTE ENVIRON 900 MORTS
ET PLUS DE 250 000 PERSONNES
SE SONT RÉFUGIÉES DANS DES
CAMPS, LESQUELS NE SONT PAS
EXEMPTS DE VIOLENCE DEPUIS
LE RÉSULTAT CONTROVERSÉ DE
L’ÉLECTION.
6
........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
sident et l’opposition. Dans les premiers
jours de son mandat, il a réussi à faire
approuver officiellement une feuille de
route comprenant :
• Des actions immédiates pour
mettre fin à la violence et restaurer
les droits et libertés fondamentaux;
• Des mesures pour permettre pour
résoudre la crise humanitaire;
• Un règlement de la crise politique
actuelle;
• La résolution à long terme du
litige;
Kofi Annan espère que les trois premiers
points seront régularisés dans les 7 à 15
jours suivant son arrivée au Kenya, alors
qu’une année sera nécessaire pour résoudre le dernier point.
Cependant, suite à la signature de ce
document, la région de la vallée du Rift
a été touchée par une vague de violence.
On compte 57 morts en 24 heures et
plusieurs maisons brûlées. En dépit de
l’opinion de Kofi Annan sur les avancements de sa médiation, la violence est
donc toujours présente malgré les nombreux appels à la paix du présent secrétaire général, Ban Ki-moon, et d’autres
personnalités politiques internationales
importantes. Le sort de ce pays repose
dans les mains de Mwai Kibaki et Raila
Odinga, qui doivent trouver un terrain
d’entente mutuel.
CHRONIQUE
L’Usinersité; entreprise
de production intellectuelle à la chaîne
Par Anouk Serra Godart
Selon une étude menée à la Kansas State
University, un étudiant moyen dort 7 heures par nuit, passe 1 h 30 par jour à regarder la télévision, 3 h 30 sur Internet, 2
h 30 à écouter de la musique, 2 h à parler
au téléphone, 3 h en classe, 2 h à manger, 3 h à travailler et 3 h à étudier. Le
tout pour un total de 27h30. Considérant
qu’une journée normale comporte 24 h,
si l’on fait un calcul rapide, on se rend
vite compte qu’on est en déficit de 3 h 30.
Bien entendu, ces chiffres sont ceux retenus pour nos voisins du sud, mais par
expérience, je crois que notre réalité à
nous, chers universitaires québécois, est
tout aussi chargée. Mais on survit parce
qu’on est des machines! Le système nous
a bien conditionnés à être surproductifs
sur tous les fronts. De vrais petits guerriers intellectuels, toujours bien armés et
au garde-à-vous.
de l’espresso à même la veine jugulaire
pour être capables de donner tout ce
qu’ils peuvent…
Or, je ne sais trop pourquoi, mais je
n’échangerais pas ma vie d’étudiante
pour rien au monde. On chiale, on
s’apitoie sur notre sort, mais au fond, on
sait bien qu’on est des champions. C’est
nous, l’avenir de ce beau pays qu’est le
Québec! Et au fond, n’est-ce pas par choix
personnel qu’on se retrouve assis sur
ces bancs d’études supérieures? J’avoue
qu’il existe parfois quelques exceptions à
ce tableau, mais à chaque troupeau ses
petits moutons noirs…
Sur ce, j’aimerais donc vous laisser
sur une citation de Joan Noritiov qui dit
qu’hier forme l’histoire, que demain est
un mystère, mais qu’aujourd’hui est
un cadeau et que c’est pour cela qu’on
l’appelle présent.
«
C’EST
NOUS,
L’AVENIR
DE CE
BEAU PAYS
QU’EST
LE QUÉBEC!
»
Qui n’a jamais entendu l’adage selon
lequel les années universitaires sont les
plus belles années d’une vie? Peut-être
bien, mais on doit avouer que le poids
du stress, de la pression ou de l’anxiété
causés par un horaire surchargé, et le
nombre de fins de semaine complètes ou
de nuits sacrifiées pour rencontrer une
multitude d’échéanciers pèsent parfois
très lourd sur nos pauvres épaules. Que
dire de la fin de session, où la plupart
d’entre nous, consommateurs invétérés
de caféine, auraient envie de s’injecter
7
ENVIRONNEMENT
LE PARADOXE DE L’AUTOMOBILE
Par Samuel Campbell
Il faut remonter à la fin du 19e siècle pour
voir les premiers balbutiements de la voiture électrique. À cette époque, l’électricité
l’emportait sur l’essence. D’ailleurs, la
toute première voiture à atteindre les 100
kilomètres heures, nommée la «Jamais
Contente», était alimentée par des batteries. Malgré cet exploit, l’électricité s’effaça
graduellement du paysage automobile,
laissant la voie grande ouverte à un moteur plus adapté.
LES QUÉBÉCOIS CONTINUENT
D’ACHETER DES AUTOMOBILES
Ainsi, durant tout le 20e siècle, le moteur à
combustion éclipsa les sources d’énergie
alternatives. Contrairement à la propulsion électrique, l’essence offrait la pos
DE PLUS EN PLUS PUISSANTES.
DES
TECHNOLOGIES
PLUS ÉCOLOGIQUES, PUISQUE
L’OFFRE TEND À DEMEURER À
SENSIBLEMENT LA MÊME ANNÉE APRÈS ANNÉE. BIEN QUE
LE DISCOURS ENVIRONNEMENTAL GAGNE EN IMPORTANCE,
LES
CHEVAUX-VAPEURS
SE
FONT TOUJOURS PLUS NOMBREUX À GALOPER SUR NOS
ROUTES.
Alors que la technologie verte est disponible et que l’écologie a la cote au Québec et ailleurs, les constructeurs automobiles nagent en plein laxisme. L’exemple
de l’automobile électrique illustre le
manque de sérieux de l’industrie automobile. Imaginez. Ce savoir-faire existe
depuis plus de 100 ans et rien n’indique
que de tels modèles entreront en production sous peu.
8
........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
De plus, les constructeurs se servent de
la technologie hybride pour nous vendre de gros véhicules utilitaires sport
(VUS) en leur accolant des vertus envi
ronnementales. Il est vrai que ces camions consomment moins que leur équivalent à essence, mais leur consommation
et leur taux d’émissions polluantes ne
sont toutefois pas exemplaires. En dépit
de ces efforts, les publicités automo-
LA TOUTE PREMIÈRE
VOITURE À ATTEINDRE
LES 100 KILOMÈTRES
HEURES, NOMMÉE
LA «JAMAIS CONTENTE»,
ÉTAIT ALIMENTÉE
PAR DES BATTERIES.
DIFFICILE POUR EUX D’OPTER
POUR
à tous nos maux. Or, acquérir une voiture
hybride coûte plus cher qu’un modèle
traditionnel. C’est pourquoi sa rentabilisation ne sera effective que plusieurs années après l’achat.
Gravure de La Jamais Contente
sibilité de rouler sur de plus grandes distances. Ce n’est que vers les années 1990
que l’on commença à reconsidérer ce type
de moteur. La montée du prix du pétrole et
la prise de conscience que cette ressource
n’est pas infinie, mais aussi la hausse fulgurante des émissions polluantes dans
l’atmosphère, imposent un virage vert. En
apparence, les constructeurs automobiles
semblent avoir compris, mais en profondeur, force est d’admettre que les résultats
tardent à se manifester.
À l’heure où l’environnement est au centre de nombreux débats sociaux, il n’est
pas surprenant de voir les géants de
l’automobile orienter leur communication dans une logique de développement
durable. On le constate dans l’angle de
certaines publicités où des véhicules hybrides sont présentés comme la solution
biles, que ce soit à la télévision ou dans
les médias imprimés, mettent encore à
l’avant-plan les performances des véhicules comme argument de vente. Or, qui
dit performance dit plus grande consommation de carburant. Cela va de soi. Pourquoi, dans une telle situation, l’industrie
automobile continue-t-elle de produire
des modèles de plus en plus puissants
alors que les consommateurs sont prêts
à passer au vert?
Il est dommage de constater qu’une
bonne part des profits réalisés par les
constructeurs servent à développer des
motorisations plus énergivores, tandis
que d’autres alternatives comme la propulsion électrique nécessiteraient davantage d’argent pour la recherche et le
développement.
Par exemple, chez Honda, la Civic a vu sa
puissance augmenter de 92 à 148 chevaux
en seulement dix ans. Sa consommation
a cru au lieu de réduire. Le constat est
identique pour de nombreux modèles.
Malgré ces faits incontestables, l’industrie
automobile persiste à propager une image faussée du marché. En effet, lors
d’événements annuels, tel le Salon de
l’auto de Montréal, le marketing vire au
vert. Les publicités nous présentent des
prototypes écologiques ainsi que des voitures moins énergivores,, et ce, même si
la grande majorité des voitures exposées
roulent à l’essence. Le public en a marre
de voir ces beaux élans créatifs se pavaner le temps d’une fin de semaine, tout
en sachant que ceux-ci ne parviendront
jamais aux chaînes de montage. Nous
voulons du concret, un point c’est tout.
Le scepticisme des citoyens à l’égard des
constructeurs est palpable. Ces derniers
nous promettent mer et monde en matière
d’écologie, alors que la majorité de leur
prototype ne franchit pas l’étape de la production en masse. Pourquoi dans ce cas
nous les présenter en grande pompe lors
de salons ultramédiatisés? Est-ce pour
se donner bonne conscience à l’heure où
l’environnement est au coeur des préoccupations communes? Comment obliger
les constructeurs à privilégier la mise en
marché de véhicules alternatifs?
Je crois sincèrement que la balle est le
camp de l’acheteur. Lui seul a le pouvoir
de choisir judicieusement. La révolution
verte doit s’appuyer sur la volonté des
consommateurs à boycotter les grosses
cylindrées, forçant ainsi l’industrie à se
plier aux contraintes environnementales
actuelles. Les connaissances nécessaires
pour répondre à ce défi existent, quoi
qu’en disent les constructeurs.
Espérons seulement que les consommateurs n’attendront pas que le prix de
l’essence atteigne deux dollars le litre
pour réviser leurs habitudes de conduite.
Une chose est certaine, les prochaines
années seront déterminantes.
9
BIEN-ÊTRE
TRUCS
DE LA
LES
MÉNAGÈRE
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Pour rép
des deux côtés puis essuyer.
10 ........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
de moisi qui hante votre
Suspendre
un bas de nylon rempli de
copeaux de cèdre.
Pour nettoyer vos lunettes :
Placer une goutte de vodka
sur chaque verre.
CUISINE
BRIOCHE À LA CANNELLE
Selon la revue « Harrowsmith Country Life »
POUR LA PÂTE
3/4 tasse d’eau tiède
1/4 tasse de jus d’orange
5 c. à table de miel
2 c. à table de levure active
1/4 tasse de beurre non salé ramolli
1 tasse de farine de blé entier
2 tasses de farine tout usage
1/2 tasse de gruau rapide Quaker
1/4 tasse de lait en poudre non gras
1 c. à thé de sel
2 œufs
1 c. à table d’huile végétale pour le bol
Beurre non salé pour le plat
POUR LE REMPLISSAGE
1 tasse de cassonade
1 1/2 c. à table de cannelle
1/4 tasse de beurre non salé
PRÉPARATION
POUR LE GLAÇAGE
2 tasses de sucre en poudre
2 c. à thé de vanille
1/4 tasse de beurre fondu
Lait ou crème si nécessaire pour
adoucir la consistance
POUR FAIRE LA PÂTE
Mettre ensemble l’eau, le jus d’orange et 1 c. à table de
miel dans une tasse à mesurer.
Verser la levure sur le mélange et laisser reposer jusqu’à
ce qu’il soit mousseux (10 min.).
Combiner la préparation obtenue avec le reste du miel, le
beurre non salé, la farine de blé entier, 1_ tasse de farine
tout usage, le gruau, le lait en poudre et le sel. Malaxer
avec vos mains jusqu’à ce que le mélange soit uniforme.
Ajouter les œufs un par un et remuer encore. Incorporer
le reste de la farine tout usage et mélanger jusqu’à ce que
le tout soit homogène. Laisser reposer une heure.
Sortir la pâte du bol et la pétrir durant 5 minutes. Huiler
un nouveau bol et déposer la pâte à l’intérieur. Recouvrir
d’un linge à vaisselle humide et laisser lever une heure.
Beurrer un plat d’environ 30 cm par 40 cm (style plat à
lasagne).
POUR LE REMPLISSAGE
Mélanger la cassonade avec la cannelle dans un petit bol.
Réserver.
Étendre la pâte avec un rouleau jusqu’à l’obtention d’un
rectangle de 30 cm par 40 cm. Badigeonner la pâte de
beurre fondu. Saupoudrer de préparation de cassonade.
Rouler la pâte (comme une bûche de Noël) en gardant
la surface sucrée à l’intérieur. Utiliser un couteau très
coupant pour couper le cylindre obtenu en douze petits
morceaux (comme des sushis). Déposer les brioches dans
le plat beurré et laisser reposer en recouvrant de papier
cellophane durant une heure.
Chauffer le four à 350oF et cuire durant 25 à 30 minutes
ou jusqu’à ce que les brioches soient bien dorées. Laisser
refroidir, puis passer un couteau sur les côtés. Renverser
le plat pour démouler. Employer une planche à découper
afin de retourner les brioches dans le bon sens.
POUR LE GLAÇAGE
Mélanger le sucre à glacer, la vanille ainsi que le beurre
dans un bol. Agiter jusqu’à ce que le mélange semble facile à étendre. Vous pouvez ajouter un peu de crème ou de
lait si nécessaire. Étaler sur les brioches complètement
refroidies avant de les glacer.
11
«PEOPLE»
IN OUT
ET
Par Émilie Tremblay
UN POLITICIEN QUI SORT AVEC UNE CÉLÉBRITÉ : BON, ÇA NE
SEMBLE PAS FONCTIONNER SI BIEN POUR SARKO, DONT LA COTE
DE POPULARITÉ NE CESSE DE BAISSER DEPUIS QU’IL MAKE OUT
AVEC CARLA. CETTE DERNIÈRE ÉTAIT D’AILLEURS CONVAINCUE
D’AMENER LA PAIX DANS LE MONDE EN POSANT NUE DANS UN
MAGAZINE ESPAGNOL. ON S’EN FOUT, POUR NOUS, INDIVIDUS
FRIANDS DE POTINS, C’EST DU BONBON! C’EST POURQUOI IL
DEVRAIT Y EN AVOIR PLUS.
IN
Imaginez...
- Mario Dumont qui flushe sa fermière
enrobée pour Caroline Néron... HOT! Le
Journal de Montréal pourrait voguer au
moins un mois sur la trop grande place
du culte de la beauté et de la jeunesse
dans notre société qui se répercute
même sur nos politiciens les plus près
du peuple. (Avec, en prime, une série
d’entrevues avec la larguée, qui deviendrait une star... et coanimatrice à 2 filles
le matin). Châtelaine pourrait en faire un
dossier dénontiateur à saveur féministe,
pour ensuite nous vanter, trois pages
plus loin, les mérites de la liposuccion.
- Jean Charest qui arrête de faire semblant d’être encore amoureux avec Michou et qui nous avoue enfin sa relation
amoureuse impossible avec Elsie Lefebvre. (My god, on dirait Roméo et Juliette!!!)
On comprendrait que, dans l’esprit du
premier ministre, l’expression « chienne
» prenne un tout autre sens... (genre : «
Hum... grrr, ma petite chienne... » sur un
ton coquin!)
- Stephen Harper qui, pour tuer son image de puritain, démarre une relation
torride (et ce n’est pas peu dire!) avec
Karla Homolka. (Pourquoi elle ? Parce
qu’il se dit que c’est winner de sortir avec
une Carla... et il ne faut pas questionner
la logique de Stephen!) Avec elle, il dé-
12
........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
couvrirait assez rapidement que la sexualité, ce n’est pas uniquement pour faire
des bébés...
Facebook : Ok, je sais, j’en parle tout le
temps! Qu’on le veuille ou non, le phénomène Facebook sera plus important
en 2008 qu’en 2007! C’est l’addiction la
plus in du moment. La cocaïne... nah,
le crystal meth, encore moins, ça te
scrappe une face (pis ça, c’est loin d’être
in). Facebook est sans danger pour la
santé; profitons-en, on va sûrement apprendre dans quelque temps que c’est
cancérigène...! Mais de grâce, ne vous en
servez pas pour cruiser, ça, c’est out et
tellement pathétique (l’application Flirtable, ôtez-moi ça au plus sacrant!!!) Ah
oui, encore une petite chose; gardez un
peu de mystère. Mettre votre numéro de
téléphone, votre année de naissance, etc.
sur votre profil, c’est pas un peu trop???
Gagner : Foutez-moi la paix avec : «
l’important ce n’est pas de gagner, mais
de participer »... tout le monde le dit,
mais personne ne le pense vraiment. Être
compétitif, se donner corps et âme pour
arriver au top (quitte à jouer de façon
opportuniste ou un peu unfair), ça, c’est
in! Tiens, prenez Geneviève Jeanson, un
exemple pour la jeunesse! N’oubliez jamais qu’que finir deuxième, c’est être le
premier perdant.
OUT
Entrer dans l’armée : Voulez-vous
bien m’expliquer c’est quoi le trip ? Et
n’essayez pas de me faire gober que c’est
pour le bien de notre pays ou pour aider à
réinstaurer la démocratie au Moyen-Orient (de toute façon, je serais surprise si le
« militaire moyen » pouvait me nommer
tous les États qui composent le MoyenOrient, outre l’Irak et l’Afghanistan). Je
sais, pendant un moment, les vêtements
ornés d’imprimés armés étaient in, mais
faites-vous à l’idée, c’est terminé. Être
dans l’armée, je compare ça à montrer
qu’on est nostalgique de la période poil
des années ‘80 en portant encore une
Longueil. Chers militaires, vous n’avez
plus huit ans. Les G.I. Joe, ça devait être
ben le fun, mais il faut grandir un jour.
Si vous voulez réellement montrer toute
votre virilité ou faire un power trip parce
que vous tenez une arme (et comprenez
bien que je m’adresse ici autant aux
hommes qu’aux tomboys), il y a le Laser
Quest, le paintball ou la police (pensez-y,
un Taser, ça doit vraiment être trippant à
utiliser!)
«
L’ÉTAT DOIT TOUT FINANCER,
»
MAIS LES HAUSSES D’IMPÔTS, C’EST CON!
Avoir l’attitude gogauche : Prôner
l’anarchie, vouloir la mort du capitalisme, croire fermement que le gouvernement vous doit tout, être convaincu que
bouder la société en faisant la grève pour
n’importe quoi constitue un moyen efficace d’obtenir ce que l’on désire... Merde,
c’est pas sérieux ça! Cessez de faire les
enfants gâtés. Tout le monde se rend
compte que votre look hippie est travaillé,
que votre linge vous a coûté une fortune
et que, bien sûr, c’est maman et papa qui
ont tout payé parce que vous refusez de
gagner de l’argent parce que ça signifie
entrer dans le système pis que les valeurs néo-libérales, c’est con! Mais vous
avez quand même besoin de votre laptop
et de votre cellulaire, même si la société
de consommation, c’est con! L’État doit
tout financer, mais les hausses d’impôts,
c’est con! Vieillissez et comprenez que
la vie implique des responsabilités, que
l’argent, c’est essentiel pour le fonctionnement des institutions et que ça ne
pousse pas dans les plantes décorant le
Parlement, mais bien dans les poches
des contribuables. On se fout que vous
ne soyez pas prêts à commencer votre
vie d’adulte et que vous préfériez fumer
du pot en chialant contre la société, mais
arrêtez de nous écoeurer avec ça et ayez
conscience que c’est totalement OUT!
Entendu dans un cours...
Le magnifique blogue Entendu à Montréal (www.entendu.ca) vient d’avoir un an. Dans cette
optique, j’ai décidé (aucun mérite, la charmante Fabbie avait fait l’exercice dans une publication
antérieure et j’avais trouvé l’idée fantastiquement amusante) de lui rendre en quelque sorte
hommage dans l’Article 19, hommage qui se continuera, je l’espère bien, dans les prochains numéros. Pour cela, j’ai besoin de VOTRE collaboration! Pour ceux qui seraient peu familiers avec
le principe, il s’agit d’un répertoire de citations cocasses (et parfois, vraiment drôles) entendues
dans la vie courante, à Montréal. Pour mettre le concept à la sauce UdeM, soyez attentifs lors
de vos cours (ce qui, normalement, est déjà le cas...) et saisissez au vol les plus délicieuses
envolées lyriques de vos professeurs et camarades de classe.
13
«PEOPLE»
Par Émilie Tremblay
SPÉCIAL
DÉTRESSE STARS
DE
L
a récente mort d’Heath Ledger a laissé la population nord-américaine perplexe (aux dernières nouvelles, il ne s’agirait pas
d’un suicide, mais d’une surdose «accidentelle» de médicaments; on ne m’aura pas, moi! Je n’y crois pas une seconde). Si
un artiste comme lui, qui semblait à première vue sain d’esprit et plutôt heureux (une carrière qui va à ravir, une petite fille,
séances de hang out avec Mary-Kate Olsen, et de french avec Jake Gyllenhal, etc.) décide de s’enlever la vie comme ça, sans
démontrer de signe de détresse, qu’en est-il de ces artistes qui eux, n’ont vraiment pas l’air d’aller bien? On peut penser à
Lindsay Lohan, qui s’éloigne de plus en plus de l’époque de l’Attrape-parents, à Amy Winehouse avec ses problèmes de drogues,
d’habillements et de laideur ou, bien entendu, à Britney Spears qui... euh, est-ce que j’ai vraiment besoin de vous expliquer
pourquoi?! Chez les hommes : Mel Gibson et ses accrochages avec l’alcool et les juifs, Pete Doherty (star du rock et ex (ou peutêtre pas, pour eux, ça dépend des semaines, je crois) du top model Kate Moss, qui promet pour une Xième fois d’entrer en cure
de désintox ou Tom Cruise, qui est devenu un pur control freak avec Katie et tellement trop brainwashé par la scientologie qu’il
donne des entrevues incohérentes sur le sujet. Plus près de nous, sans aucun doute, Dany Bédar, qui peine à s’accepter tel qu’il
est, François Massicotte, qui est bipolaire et Alain Zouvi, qui souffre d’hyperémotivité (Canoë.ca). Ils sont, d’après moi, les plus
susceptibles de commettre l’Irréparable et je ne parle pas de voter pour John McCain aux primaires américaines! Je ne suis
pas la seule à constater cette détresse. Le populaire «portail d’informations sur l’actualité et le divertissement», reconnu pour
sa rigueur journalistique sans faille, Canoë.ca, nous pose la question dans le cadre de son Quiz Minute : «Laquelle de ces deux
vedettes troublées risque de nous quitter en premier?». Les choix de réponses : Britney Spears et Amy Winehouse !
Interpellée par le fléau de la maladie mentale chez nos stars chéries, j’ai entrepris de déceler les marques de désespoir dans
leurs oeuvres respectives. Je me suis notamment attardée aux signaux émis par Heath Ledger (même si c’est trop tard, paraît
qu’il faut apprendre du passé pour éviter de commettre les mêmes bévues à l’avenir) et Britney Spears.
Heath Ledger
Il avait des problèmes de drogue et n’avait pas peur de mourir.
Tout récemment, sur le site entrevue.fr, on nous montrait une vidéo où l’on
pouvait présumer que feu l’acteur australien faisait usage de cocaïne et une
autre où il déclarait être un fervent consommateur de marijuana. Après avoir
visionné cela, on est convaincu qu’Heath ne flottait pas sur un nuage rose,
mais bien dans les sombres abysses de la Drogue!
Dans une de ses dernières entrevues, Heath affirmait, et je cite : « I’m not
afraid of dying because I feel that I am alive in her », en parlant de sa petite
fille de deux ans. Pis après, on vient me faire croire qu’il est mort « accidentellement » parce qu’il a « accidentellement » mélangé ses antidépresseurs...
foutaise!
14 ........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
Britney Spears
Dans le cas de Britney Spears, je me suis demandé si, en examinant attentivement ses oeuvres passées, on aurait pu prévoir
l’issue tragique de son existence. J’ai donc tenté d’analyser la
véritable signification des paroles de ses chansons. Allons-y
donc chronologiquement, on pourra alors mieux percevoir la
déchéance!
Baby... one more time
Son tout premier succès. Elle était alors une jeune adolescente
pimpante et vierge. Déjà, on peut déceler un profond sentiment
de solitude et un besoin irrationnel d’être aimée, une dépendance affective malsaine.
Extrait :
« My loneliness is killing me, I must confess, I still believe,
When I’m not with you I lose my mind, Give me a sign. »
Mais ce qui démontre le mieux une déviance est sans doute
cette phrase: « Hit me baby one more time! »
I’m a slave 4 u
C’est le début de la période wild de Britney. Elle passe de charmante et gentille « vierge » à une bombe sexuelle qui frenche
Madonna sur scène. Donc, si on suit bien les événements, Britney disait : « J’aime ma maman, je l’écoute quand elle me dit
de rentrer à 23 h 30. J’ai dit à Justin que JAMAIS nous n’aurions
de relations sexuelles avant notre mariage et il comprend, il est
si chou, c’est ce que je recherche chez un gars! » Et quelques
mois plus tard, son discours était devenu : « Justin, c’est fini,
t’es qu’un gamin, moi j’aime les vrais hommes. J’ai des tendances bisexuelles. Allez, venez les mecs, j’ai envie d’une partouse. J’aime la double pénétration. » Un revirement complet,
qui nous prouve deux choses. Premièrement, elle souffre de
dédoublement de personnalité. Deuxièmement, elle est prête à
tout pour demeurer célèbre. Elle commence d’ailleurs à intégrer l’école de pensée « Parlez de moi en bien, parlez de moi en
mal, l’important c’est que je fasse la une d’au moins dix magazines à potins par semaine ».
Déjà, le titre de la chanson nous montre une tendance au masochisme ainsi qu’à la dépendance affective.
Ça se passe de commentaires!
Me against the music (en duo avec Madonna)
Encore une fois, le titre de la pièce nous montre sa relation
malsaine avec son métier.
Crazy
Bon, ici, aucune analyse n’est nécessaire, le titre de la chanson
dit tout.
Mais le pire dans tout ça, c’est que Madonna, en plus de la
convertir à la Kabbale, encourage Britney à s’enfoncer dans la
maladie mentale.
Lucky
Cette pièce montre explicitement que la pauvre Britney est
malheureuse et souffre de solitude dans sa célébrité. La fille
réalise alors qu’en dehors de tous ces gens qui l’entourent en
raison de sa vedettitude, PERSONNE NE L’AIME!
Extrait :
« Hey Britney, you say you wanna lose control
Come over here I got somethin ‘ to show ya
Sexy lady, I’d rather see you bare your soul
If you think you’re so hot, better show me what you got
All my people in the crowd, let me see you dance
C’mon Britney lose control, watch you take it down »
Extrait :
« And they say... She’s so Lucky, She’s a star. But she cry cry
cries in her lonely heart,
Thinking, if there’s nothing missing in my life, Then why do
these tears come at night?»
« Lost in an image, in a dream, But there’s no one there to wake
her up, And the world is spinning and she keeps on winning, But
tell me, what happens when it stops ? »
Everytime
Encore une fois, la solitude l’assaille. Personne ne l’aime, la vie
est poche et elle gâche toujours tout. Bref, c’est la dépression!
Extrait :
« Everytime I try to fly, I fall without my wings, I feel so small. »
« I may have made it rain, Please forgive me, My weakness
caused you pain, And this song is my sorry. »
Toxic
Britney rencontre Kevin Federline et comprend tout de suite
qu’il lui sera impossible d’avoir une relation saine avec lui. On
s’entend que le gars laisse sa blonde enceinte de son deuxième
enfant pour Britney, un modèle de vertu! Elle persiste quand
même. La tendance maso est confirmée.
Extrait :
«You’re dangerous, I’m lovin’ it.»
«Too high, Can’t come down, Losing my head, Spinning ‘round
and ‘round, Do you feel me now.»
«With a taste of your lips, I’m on a ride, You’re toxic, I’m slipping under, With a taste of poison paradise, I’m addicted to you,
Don’t you know that you’re toxic, And I love what you do, Don’t
you know that you’re toxic.»
15
«PEOPLE»
Gimme more
Après une période wild qui dure à peu près le temps d’un album, Britney devient éperdument dépendante affective de Kevin et toute la planète le vit en même temps qu’elle grâce à la
magie de la télé-réalité (le titre de l’émission : Britney et Kevin
–Chaotic ! Ça augure bien pour la suite!). Elle prend une pause
dans sa carrière pour faire un enfant. Elle gagne beaucoup de
poids pour que les médias continuent de s’intéresser à elle. Ensuite, ça commence à aller mal dans son couple. Kevin vit de
sa fortune et ne s’occupe aucunement du petit. Notre Britney
a alors une idée de génie pour régler ses problèmes de couple
: faire un autre enfant! Entre temps, elle consomme drogue et
alcool. Mais elle est une star et on s’en inquiète peu. Elle accouche de son deuxième garçon et rien ne va plus avec Kevin.
S’ensuit un divorce des plus médiatisé. Britney va mal. Elle peine à s’occuper de ses enfants. Elle se rase la tête dans un élan
de folie. C’est le début de sa descente aux enfers. Elle perd la
garde de ses enfants. Sa fortune est désormais administrée par
son papa. Elle perd son droit de visite à ses enfants, le récupère
puis le perd à nouveau. Elle est hospitalisée en raison de sa
consommation. Finalement, elle est internée et devrait sortir
sous peu.
SON NOUVEL ALBUM PARLE OUVERTEMENT
DE SA DÉPENDANCE À LA CÉLÉBRITÉ ET DE
SA PROPENSION À L’AUTODESTRUCTION.
Ce pendant, au même moment, elle sort un nouvel album. Elle
réussit à décrocher une prestation (exhibition... Lol) aux MTV
Choice Awards durant laquelle, où elle interprète Gimme more.
Tout le monde croit à une résurrection! son numéro est un flop.
Britney, qui était une bonne danseuse, semble perdue sur la
scène et elle a de la difficulté à bouger. C’est l’humiliation!
Son nouvel album parle ouvertement de sa dépendance à la célébrité et de sa propension à l’autodestruction.
Extrait :
«Gimme gimme more, Gimme (Uh), Gimme gimme more,
Gimme gimme more, Gimme more, Gimme gimme more,
Gimme gimme more, Gimme (Uh), Gimme gimme more.»
«I just can’t control myself, (Mo- Mo- Mo- Mo-) More Uh.
They want more? Well I’ll give’em more, Aww!.»
Freakshow
En prime, un extrait d’une autre chanson de son nouvel album,
qui exprime le cercle vicieux de la célébrité.
Extrait :
«(Make it a) freakshow (freak)
Freakshow, freakshow
(Make it a) freakshow (freak)
Freakshow, a freakshow.»
16 ........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
CHRONIQUE
La génération
Par Étienne Desbiens-Després
à la libéralisation du contenu XXX sur le web. De plus, on peut
extrapoler en disant que dans le Web 2.0, l’être n’est plus qu’un
simple récepteur d’information sur Internet : il peut participer
activement à la création de contenu, et le cas échéant, à la création de pornographie. Il ne s’agit que d’avoir une webcam et un
peu de témérité. Chacun peut ajouter ses petits (ou plus long,
et donc plus complets…) vidéos amateurs. L’amateur est à son
paroxysme et peut-être pour le mieux.
Qui n’a jamais dit à sa tendre moitié : « Chérie, j’vas me partir sur Internet pis après j’vas venir te gâter »? Encore lorsque
vient le temps de se satisfaire seul, l’être humain a souvent
recours à plusieurs stratégies discursives pour nommer la
chose. Les très grands classiques qui transcenderont les
époques témoignent de toute l’imagination de nos très grands
connaisseurs—mais surtout consommateurs—de pornographie quand vient le temps de nommer quelque chose que tout
le monde fait, allant du plus commun comme « se toucher » au
plus évolué comme « astiquer sa matraque », sans oublier les
plus vulgaires comme « blanchir son poireau ». Le fait étant
qu’un grand pourcentage de personnes s’adonne à cette activité, considérée par Bourgault comme faire l’amour à quelqu’un
qu’on aime. Mon fidèle ami de fin de session, et j’ai nommé
l’encyclopédie Wikipédia, estime qu’en 1998 il existait plus de
100 000 sites pornographiques et que depuis, 200 nouveaux
sites sont apparus quotidiennement. Au moment de lire ces lignes, Dieu seul sait (mais peut-être aussi Steve Jobs) combien
de sites pornographiques pullulent sur Internet. Si vous croyez
être les seuls à combattre la tentation de vous aventurer dans
ses limbes érotiques, sachez que des 57 millions d’Américains
ayant accès à Internet, près de la moitié se surprennent à y
passer d’une à dix heures par semaine. Cette prolifération nous
a conduits à l’avènement du très réputé site Youporn.com, le
penchant XXX du populaire site Youtube.com. Soyons francs et
posons-nous les vraies questions : Quelle espèce de génie a
eu cette idée-là? Je lui souhaite d’ailleurs prospérité jusqu’à
la fin de ses jours et une dizaine de vierges une fois qu’il aura
rejoint le royaume des cieux. Non mais, trêve de plaisanteries,
j’ai simplement l’impression que l’avènement d’un tel site ne
traduise quelque chose de beaucoup plus pernicieux.
Ce portail de matériel XXX contient bien évidemment toutes
sortes de films purement vernaculaires. La communauté Internet fut terrifiée de voir que certaines personnes pouvaient
s’émoustiller devant la scatophilie qu’incarnait le très appétissant film Two girls one cup. Heureusement, Youporn renoue les
auditeurs avec le côté sain de la sexualité du simple fait qu’on y
retrouve sensualité, gêne, tendresse, ce qui rend l’acte si beau
dans l’imaginaire de tous, grâce à son contenu issu de la quotidienneté des gens. Bref, Youporn représente l’idylle pour tous
les gens dont l’imagination a été détruite par l’ère de la télévision et qui seraient tentés par une soudaine manus stupare.
Pour ceux qui aiment comme moi un film bien construit où
l’intégration de scènes érotiques et sensuelles s’harmonise
bien au reste de l’histoire, je vous conseille de visionner
« Le pornographe » qui, somme toute, raconte la vie d’un producteur de films osés qui tente de faire l’apologie de l’amour
dans son œuvre éponyme. Aussi, Travolti da un insolito destino
nell’azzuro mare d’agasto qui raconte l’histoire d’une bourgeoise autoritaire qui, par un concours de circonstances, se
retrouve seule sur une île avec un marin pour qui elle ne porte
que très peu d’estime. Évidemment, une relation passionnée
en découlera. L’érotisme y est très présent, mais grandement
pertinent, car bien utilisé.
Je m’ennuie peut-être du temps où regarder un film dans lequel
la caméra ne faisait qu’effleurer une poitrine féminine, objet de
convoitise pour les jeunes garçons, suscitait l’excitation quasi
instantanée. Youporn rend la pornographie accessible pour quiconque peut se connecter au réseau Internet. Nous assistons
17
CINÉMA
Oscars:
La
cuvée
2007
Oscars : La cuvée 2007
Par Louis-Simon «Bourbon» Bourbonnais
AVEC L’APPROCHE DE LA CÉRÉMONIE DES OSCARS QUI
AURA LIEU LE 24 FÉVRIER PROCHAIN À LOS ANGELES, J’AI
DÉCIDÉ DE VOUS CONCOCTER UN PORTRAIT DE QUATRE
DES CINQ FILMS QUI SONT NOMINÉS DANS LA CATÉGORIE
DU MEILLEUR FILM, AINSI QU’UNE DESCRIPTION DU FILM
ROUMAIN AYANT GAGNÉ LA PRESTIGIEUSE PALME D’OR
AU FESTIVAL DE CANNES EN MAI DERNIER.
Il y aura du sang
v.f. de There Will Be Blood
De Paul Thomas Anderson
Avec Daniel Day-Lewis et Paul Dano
Pourcentage de Bourbon : 81 %
Dans ce quatrième film du prolifique Paul Thomas Anderson,
trois choses transcendent littéralement l’écran. Tout d’abord,
la beauté des images et de la
réalisation nous présente un
décor du début du 19e siècle
dans l’ouest des États-Unis, à
l’ère du pétrole, de façon magistrale. Fidèle a lui-même, Daniel Day-Lewis devrait repartir
avec l’Oscar du meilleur acteur
pour sa performance à couper
le souffle dans le rôle principal
d’un magnat du pétrole. Ensuite, il y a la musique extrême
ment originale du guitariste de Radiohead, Jonny Greenwood :
une musique bien différente de ce que l’on retrouve habituellement dans ce type de film. Bien que parfois percutante et même
agaçante, elle colle parfaitement aux images du film. Les seuls
points négatifs que je noterais sont quelques petites imperfections au niveau du scénario, et la longueur de certaines scènes,
la durée dépassant les 2 heures 30. Néanmoins, ce western ay
ant comme ambitieux sujet le monde du pétrole des années
1910 demeure un film épiqueet très bien maîtrisé, de la part
d’un jeune réalisateur en pleine ascension.
18 ........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
Juno
De Jason Reitman
Avec Ellen Page et Jennifer Garner
Pourcentage de Bourbon : 86%
Après l’excellent Thank You for
Smoking, Jason Reitman revient
avec l’un de ces films qui font du
bien à voir afin de passer un moment joyeux, en sachant très bien
que l’on ne vient pas de voir un
œuvre révolutionnaire. Juno est
en fait à l’année 2007 ce que Little
Miss Sunshine fut à l’année 2006,
une petite comédie indépendante légère, mais irrésistible.
Une jeune fille de 16 ans tombe
enceinte et plutôt que de se faire
avorter, elle décide de trouver une
famille qui s’occupera de son
bébé. Une histoire toute simple où toute la beauté réside dans
le ton, les dialogues et la performance de la jeune actrice canadienne Ellen Page dans le rôle titre. Les personnages secondaires sont tous aussi attachants les uns et que les autres
et c’est sans parler de cette musique indie/pop ultra simple,
qui nous reste en tête pendant les jours qui suivent notre visionnement. Mon film coup de cœur de 2007, Juno est un film
duquel on ressort avec le sourire aux lèvres, et qui donne le
goût de retourner à l’adolescence.
Expiation
Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme
v.f. de Atonement
De Joe Wright
Avec Keira Knightley et James McAvoy
Pourcentage de Bourbon : 76%
v.f. de No Country for Old Men
De Joel et Ethan Coen
Avec Tommy Lee Jones et Javier Bardem
Pourcentage de Bourbon : 84%
Le film britannique Atonement
a tout pour plaire au jury afin de
mériter l’Oscar du meilleur film,
et c’est justement ce qui me
dérange dans ce beau film de Joe
Wright. Une première heure se
déroulant entièrement dans un
manoir tout à fait magnifique de la
bourgeoisie anglaise des années
1930. Les images de tous ces jardins anglais ainsi que le montage
dynamique sont très captivants.
Cependant, la deuxième partie du
film est bourrée de clichés cinématographiques : c’est comme
si le réalisateur avait voulu ajouter une petite touche classique
afin de rendre son film un peu plus oscarisable. Voulant rester
fidèle au roman du même nom de Ian McEwan, on n’a pas voulu
sortir des sentiers battus de ce qui se fait généralement à Hollywood. Il me semble que le sujet « histoires d’amour portant
sur une femme attendant que son prétendant revienne de la
guerre », a déjà été utilisé plusieurs fois par Hollywood.
Certains diront que ce film est
beaucoup trop violent et qu’il n’y
a pas vraiment d’histoire, et ils
n’ont pas tout à fait tort, mais
c’est également ce qui fait la force
de ce film. Un Javier Bardem terrifiant, un Tommy Lee Jones presque sympathique et un Josh
Brolin tentant de sauver sa peau,
voilà ce que nous offrent les frères
Coen. Filmé dans le même désert
que There Will Be Blood et tourné
entièrement sans musique, les
Coen ont laissé place aux bruits
ambiants et ont laissé parler les
sublimes images. Une véritable chasse a l’homme a travers
le Texas qui n’est pas sans nous rappeler l’humour et le génie
d’un Quentin Tarantino. Javier Bardem est tout simplement remarquable dans son rôle de méchant sans scrupule. Un film qui
permet de confirmer la place des frères Coen parmi l’élite des
réalisateurs américains de leur génération.
4 mois, 3 semaines et 2 jours
v.f. de 4 luni, 3 spatamani si 2 zile
De Cristian Mungiu
Avec Anamaria Marinca et Laura Vasiliu
Pourcentage de Bourbon : 89%
Le cinéma roumain est en pleine expansion depuis
l’obtention de la Palme d’or de 4 mois, 3 semaines et 2 jours.
Un film dur et percutant se déroulant a l’époque de Ceausescu en Roumanie, dans les années 1990, où l’avortement
était fort présent, bien qu’illégal. Le film nous montre le
calvaire d’une jeune fille étant prête à tout afin d’aider son
amie dans ses démarches d’avortement. Filmé sans aucun
mouvement de caméra, chaque plan semble être choisi
minutieusement sans rien laisser au hasard. Un film brillant qui, à l’opposé de Juno, n’est pas rose du tout. Ce film
fait réfléchir et le spectateur ne peut sortir indemne de tant
de scènes choquantes et dotées de beaucoup de génie.
Je suis très déçu de ne pas retrouver ce film roumain en
liste pour l’Oscar du meilleur film étranger. Pour ce qui est
de mon choix pour l’oscar principal de la soirée, mon cœur
est avec le rafraîchissant Juno, mais je crois qu’Atonement
devrait repartir avec les grands honneurs. Bref, une cuvée 2007 très relevée où chacun des candidats vaut le prix
d’entrée.
Faites vos jeux et bon cinéma!
19
MUSIQUE
L’ANNÉE
2007
EN MUSIQUE
Par Marc-André Gauthier
TOP 7 DES MEILLEURS ALBUMS DE 2007
IDÉE ORIGINALE : UN TOP 7 (PAS UN TOP 10) SANS ORDRE
PARTICULIER ET QUI N’INCLUT PAS IN RAINBOWS, NEON BIBLE,
BACK TO BLACK ET FAVOURITE WORST NIGHTMARE.
AGAINST ME! – NEW WAVE
GRINDERMAN – GRINDERMAN
DILLINGER ESCAPE PLAN – IRE WORKS
THE HIVES – THE BLACK AND WHITE ALBUM
Cette année, The Hives a voulu rendre hommage à Jay-Z
et aux Beatles sans se mettre Danger Mouse à dos. Donc,
plutôt qu’un Grey Album, les Hives nous ont offert cet album qui ne sonne absolument pas comme un mix de JayZ et des Beatles, étant donné que j’ai inventé cette histoire
de toutes pièces. Reste que ces Suédois savent toujours
comment allumer un party 60’s avec de la musique punk.
« Sellout!!! » Oui, mais n’empêche
que New Wave est du Against Me!
Évidemment, le Against Me! de 2007
sonne très différemment de celui d’il
y a dix ans. Or, depuis le début de sa
carrière, le groupe ne se cache pas
de suivre une progression logique
vers un son beaucoup plus rock que
folk punk et New Wave ne vient que confirmer cette tendance. C’est quoi le problème avec ça?
Certes, Dillinger Escape Plan est reconnu pour faire pleurer les enfants. Cependant, il s’agit ici d’un album étonnamment accessible pour un groupe qui joue habituellement dans les extrêmes. Grâce à des éléments pop bien
intégrés au corps musical, Ire Works est beaucoup moins
essoufflant à écouter comparativement à leurs précédents albums. Après un peu de tri, on peut même le faire
écouter à ses grands-parents (supposant que vos grandsparents soient âgés de 20 à 30 ans…).
«I had to get up to get down to start all over again, head on
down to the basement and shout: “Kick those white mice
and black dogs out, kick those white mice and baboons
out, kick those baboons and other motherf**kers out,
and get it on!”» C’est bien la seule fois que j’ai entendu
de telles insanités cette année et je dois avouer que je ne
déteste pas ça. Un album que je conseille très fortement
aux fans du Velvet Underground et de Nick Cave, (parce
que Grinderman, c’est son groupe qu’on retrouve ici en
tant qu’auteur-compositeur-interprète).
LCD SOUNDSYSTEM – SOUND OF SILVER
DINOSAUR JR – BEYOND
L’album « air-guitar» de l’année. Habituellement, les solos ridiculement
longs sont difficiles à tolérer, mais
Dinosaur Jr réussit toujours (ou presque) à les rendre intéressants. De
plus, ce qui est spécial, c’est que Beyond est le genre d’album qui aurait
dû sortir au début des années 90; de la musique comme
ça, on n’en entend plus aujourd’hui.
20........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
Wow. Pourquoi est-ce que les discothèques ne font pas
jouer des albums comme Sound Of Silver? Cette année,
LCD Soundsystem a ramené tout le boogie, le groovy et le
gravy qui sont si mal exécutés depuis que les grands du
funk ont tiré leur révérence.
QUEENS OF THE STONE AGE – ERA VULGARIS
« Chaud! » C’est ce que j’ai hurlé au moment où mes mains
stupéfaites ont touché mon misérable lecteur CD, dont
Era Vulgaris a abusé durant une grande partie de l’année.
Oui, il est bon à ce point-là le dernier des Queens!
PLUS GRANDE DÉCEPTION DE 2007
BEASTIE BOYS – THE MIX-UP
Le directeur de l’Article 19 a entendu dire que « le nouvel album des Beastie Boys est trop instrumental. » C’est normal, c’était ça le but : faire un album instrumental. Or, on s’en lasse assez vite. The Mix-Up, lent et très paresseux, n’a rien à voir avec ce que les Beastie Boys promettaient, quoique
ce ne soitpas une catastrophe.
MEILLEURES RÉÉDITIONS PARUES EN 2007
SONIC YOUTH – DAYDREAM NATION (1988)
Est-ce que j’ai déjà dit qu’un aspirateur n’est pas un instrument de musique
À vous de m’en faire la preuve, il reste que Sonic Youth est probablement le
seul groupe de l’Histoire qui pourrait s’en servir avec succès. Depuis 1981, ce
quatuor a su démontrer que tournevis et perceuses peuvent être utilisés en conjonction avec des guitares pour produire de la musique. Les membres de Sonic
Youth ont voulu nous le rappeler cette année avec l’exceptionnelle réédition de
cet album culte.
OPERATION IVY – ENERGY (1989)
Operation Ivy a réédité cette année son album classique, son seul album à vie.
Energy est en quelque sorte une discographie presque complète de la courte,
mais combien reconnue carrière de ces légendes du ska-punk. Un incontournable pour les «has-been» adepte du style (parce qu’on sait tous pertinemment
que le ska est périmé).
MEILLEURS ALBUMS QUE J’AURAIS DÛ ACHETER AVANT 2007
FU MANCHU – THE ACTION
IS GO (1997)
« C’est la toune de SPAM! » Oui,
tout à fait. En plus, elle est suivie
de 13 autres chansons, qui ont une
sonorité semblable à celle d’un aspirateur amplifié. Il est bien connu
que les aspirateurs ne sont pas
très musicaux et c’est pour cela
qu’il est bon d’ajouter The Action
Is Go à sa collection.
NEIL YOUNG & CRAZY HORSE
– RUST NEVER SLEEPS (1979)
À écouter assis sur sa moissonneuse-batteuse, Rust Never
Sleeps est un incontournable album bipolaire pour les fans de
country-folk acoustique et pour
tous ceux qui se demandent d’où
provient le son grunge électrique
qui a explosé au début des années
1990.
PUBLIC ENEMY – FEAR OF
A BLACK PLANET (1990)
Il n’y a que Public Enemy qui est
capable de marquer l’histoire du
hip-hop deux fois de suite (voir
aussi It Takes A Nation Of Million
To Hold Us Back, 1988) en agençant les bruits les plus absurdes
au monde pour créer des rythmes
étonnamment cohérents.
21
HUMEUR
… Et j’ai écouté Virginie
Par Dominic Simard
Il y a de ces jours. Et il y en a d’autres…
mais surtout, il y a les mercredis. Le mercredi, cette journée qui a la tâche ingrate
de diviser la semaine en deux. Notre calendrier, le grégorien, a ceci de particulier
: les semaines ont 7 jours (les plus futés
auront compris qu’il s’agit d’un nombre
impair). En ce sens, il est donc inévitable
qu’un membre de ce septuor soit l’ennemi
public : il n’a personne à qui s’allier pour
s’aider à passer plus vite.
Le dimanche, le plus effronté de tous, «
flirt » avec le dernier jour de la semaine
qui le précède pour former ce que l’on
nomme « La fin de semaine ». Tout le
monde aime le week-end en tant que regroupement, mais personne ne peut se
vanter d’être profondément attaché au
dimanche, particulièrement passé 16h.
Peut-être parce qu’il est le dernier jour
de ce célèbre duo, mais peut-être aussi
parce qu’il a été assez traître pour s’allier
avec « un gars de l’autre semaine ». Malgré quelques faiblesses de fin de journée,
dimanche demeure une journée de congé
sur laquelle ont peut se fier et où les banlieusards tonde le gazon. Toujours est-il,
samedi et dimanche sont en couple.
Puis viennent lundi et mardi. Jumelage
naturel. Lundi et mardi sont à la semaine
ce que… en fait, aucune comparaison (qui
soit assez intellectuel pour ce texte) ne
me vient à l’esprit, passons donc. Toujours est-il, lundi et mardi jouent dans les
mêmes cordes : on s’ennuie du samedi,
on voit le jeudi (et son 4 à 7. Voir : explications prochaines) comme un mirage… La
fin du mardi est toutefois porteuse d’un
élément heureux : les collègues cesse-
22 ........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
ront de parler de « Tout le monde en parle
» pis de « comment il y a donc une belle
complicité entre Guy A. pis Dany, hein ? ».
Même si ils possèdent la position 2-3 dans
l’ordre de la semaine, le lundi et le mardi,
une fois jumelé, sont considérés comme
le « début de semaine ». Si on compare
donc, le terme « début de semaine » est
tout aussi contradictoire que le terme «
fin de semaine », qui contient à la fois le
dernier jour de la semaine et le premier
de la suivante… tout le monde me suit ?
Encore est-il : le calendrier grégorien fait
en sorte que théoriquement, le lundi et le
mardi sont les jours où le nord-américain
type a le plus d’énergie. Voilà une piste de
solution : ils paraissent si long puisqu’on y
fait la même chose, parfois moins, que les
journées de « fin de la semaine » (à ne pas
mélanger avec « fin de semaine ») mais
avec plus d’énergie… donc le temps ne
passe pas vite (il serait pertinent d’inscrire
cette théorie sur Wikipédia). Pour en finir
avec ce couple, disons juste du lundi qu’il
est une journée longue, toujours longue et
est suivie d’une journée qui lui ressemble
étrangement : mardi. Toujours est-il, lundi
et mardi sont un couple.
Voilà donc pour le samedi, dimanche, lundi
et mardi. Le calendrier grégorien voudrait
qu’on discute maintenant du mercredi.
Toutefois, mon esprit littéraire m’incite à
passer directement au jeudi. Nous reviendrons au « cas mercredi » sous peu. Faisons donc.
Tel que mentionné plus haut dans le texte,
jeudi et vendredi forment le troisième
couple, le couple « fin de la semaine ».
Dès lundi, on pense au jeudi. Et rendu au
jeudi, on regarde derrière et on est fier d’y
être parvenu. Le jeudi, c’est aussi le 4 (ou
5) à 7 pour plusieurs, et non pas uniquement pour les fêtards étudiants. Et le
jeudi on peut s’en permettre, dans toutes
les sphères de nos relations sociales. Par
exemple, choisir le jeudi pour faire une
mauvaise blague à un collègue de bureau
est judicieux. D’une part, vous n’aurez
qu’à vivre avec l’odieux de votre mauvaise
boutade pendant une journée avant la «
fin de semaine », et d’une autre, cette dite
« fin de semaine » vous permettra de ré-
parer les pots cassés avec le dit collègue
(lui écrire un courriel, lui faire une tarte,
lui créer un groupe Facebook, complètement l’oublier, fouiller dans ses ordures
à la recherche de preuves incriminantes
et rigolotes pour les gens du bureau …).
Quant à lui, il est bien commun de dire que
le vendredi est la journée de la « cravate
slack ». Nombreux sont les environnements où on conseille, ou permet, le port
du jeans un vendredi. C’est démontrer là
à quel point le vendredi a un pouvoir sur
l’imaginaire des gens. Aussi, le vendredi
peut également s’accompagner du 4 (ou 5)
à 7. Toujours est-il, jeudi et vendredi sont
un couple.
Puis, il y a le cas du mercredi. Le mercredi,
lui, n’est pas en couple. Même si il ne l’est
pas, il possède un nom comme les trois
autres couples (où les six autres jours,
c’est selon), « le milieu de la semaine ». Si
on vous dit « ça me prend ça pour le milieu
de la semaine », sachez quelque chose :
on vous parle du mercredi. Reste que le
mercredi est creux. Si vous possédez un
agenda dans lequel la semaine débute le
lundi et que la « fin de semaine » ne comprend qu’un petit espace dans le coin droit
de la page, le mercredi est au milieu de la
semaine. Et même si vous possédez un
agenda dans lequel dimanche et samedi
occupent le même espace que les autres
jours de la semaine, devinez quoi, mercredi est encore au centre. Dans une gang,
mercredi serait le chaperon qui empêche
d’être juste 4 à La Ronde et qui complique donc la disposition des gens dans les
manèges. Mercredi est comme une crise
d’adolescence : on y passe tous mais il
nous amène généralement vers des jours
meilleurs. Bref, le mercredi n’a rien pour
lui, même pas un ami dans les jours de la
semaine.
Le mercredi n’a qu’un avantage (s’il en est
un) sur, disons, le vendredi. Mercredi possède son épisode de Virginie. Toutefois il
n’y a même pas d’action dans Virginie le
mercredi, on ne fait que mettre la table
pour la finale hebdomadaire du jeudi.
On est mercredi et avant d’écrire ce texte…
j’ai écouté Virginie.
Des
bestioles
dans
votre
sous-sol?
Par Maude Léonard
DES LOCATAIRES SE SONT INSTALLÉS CHEZ MOI. HEUREUSEMENT, ILS SONT COMMODES, ILS NE ME DEMANDENT NI À
MANGER NI À BOIRE. JE DIS ILS MAIS EN FAIT IL FAUDRAIT
PLUTÔT DIRE ELLES. ELLES NE SONT PAS SI NOMBREUSES,
SEULEMENT AUJOURD’HUI J’EN AI TROUVÉ HUIT SUR LA
FENÊTRE DE MA CHAMBRE. JE CROIS QU’ELLES Y ONT ÉLU
DOMICILE. ELLES SONT MIGNONNES, ROUGES AVEC DES
POINTS NOIRS. EH OUI! CE SONT DES PETITES COCCINELLES.
Ça faisait au moins deux mois que j’en
voyais, une par-ci, une par là, j’avais averti
mon papa (quand même, c’est pas moi qui
vais me mettre à la chasse aux bestioles…).
Il m’avait répondu d’aller regarder sur Internet, ce que je n’avais pas fait jusqu’à
ce que je tombe sur huit coccinelles bien
vivantes. Une, ça passe, deux aussi, mais
huit! En plus, c’est sûr qu’elles ne sont pas
seules, on se doute franchement qu’elles
doivent être venues habiter chez moi avec
toutes leurs copines qu’on ne peut voir
puisqu’elles sont cachées dans les murs…
Je suis un peu moins emballée par mes
locataires suite à ma découverte, ce qui
m’incite finalement à aller m’informer sur
ces bestioles sur Internet.
Non, détrompez-vous, je n’ai pas été sur
Wikipédia pour résoudre mes problèmes.
J’ai consulté des blogs de gens ayant les
mêmes locataires que moi. Oui, certaines
personnes désirent partager avec le monde
entier qu’ils ont trouvé des centaines de
coccinelles dans leur salle de jeux. Ce qui
me console grandement, puisque jusqu’à
nouvel ordre, le plus gros nombre de bêtes
aperçues dans mon humble demeure est
huit. De plus, je n’ai pas d’enfants, donc
pas de risques de se retrouver à Sainte-
Justine pour indigestion de coccinelles.
J’ai appris beaucoup de choses sur ces
bestioles que je me dois de partager avec
vous, au cas où soudainement mes locataires deviendraient les vôtres. Les coccinelles ne sont pas dangereuses pour l’être
humain (sauf probablement lors d’une ingestion…). Elles ne sont pas non plus dangereuses pour les matériaux de la maison
(ouf! moi qui m’en faisais pour ma laine
minérale). J’ai appris aussi que c’est une
espèce particulière de coccinelle, la coccinelle importée d’Asie, qui aime hiverner au
chaud dans nos habitations. Cette espèce
a été importée pour manger les méchants
pucerons qui dévorent toutes sortes de
choses, dont les légumes biologiques.
Comme la coccinelle d’Asie n’est pas habituée à nos froids sibériens, l’automne
venu, sans gêne aucune, elle entre dans
notre demeure et y reste jusqu’à ce que
le printemps se pointe le bout du nez. Oui,
c’est une effrontée. On reconnaît cette
espèce de coccinelle non pas à ses yeux
en amandes mais bien à sa couleur orangée, les coccinelles québécoises arborant
plutôt un pelage rouge écarlate.
mais comment se débarrasse-t-on de ces
êtres gentils, certes, mais tout de même
préoccupants? Eh bien, on ne s’en débarrasse pas. Lorsqu’on a beaucoup de ces
bestioles, on peut passer la balayeuse et
ensuite jeter le sac immédiatement pour
éviter un retour des locataires. Sinon, on
peut seulement les écraser une par une.
Pour prévenir la venue de nos petites
amies l’automne suivant, il faut s’assurer
que nos fenêtres soient bien calfeutrées
et qu’elles soient toutes munies de moustiquaires. Pour apprendre à s’habituer à
elles, vous pouvez tout de même leur donner des noms avant de les écraser avec un
mouchoir de papier. Finalement, rassurezvous, votre colocation n’est pas si pire que
ça : j’ai lu sur un blog à propos de quelqu’un
pour qui la balayeuse ne suffisait pas, vu la
grosseur des bêtes. Je ne vous le souhaite
pas, des coccinelles transgéniques ayant
des gènes de hamsters, ça me semble un
problème de taille.
Une question vous brûle sûrement les
lèvres à ce moment de mon exposé :
23
CHRONIQUE
SO, SO, SOMMEIL BUREAUCRATIQUE
Par Oliver Vinette
JE NE SAIS JAMAIS COMMENT COMMENCER UN ARTICLE. JE POURRAIS LE FAIRE À LA MANIÈRE DE PIERRE FOGLIA « J’AIME MES CHATS…
BLA-BLA-BLA, J’ÉTAIS EN VÉLO ET JE PENSAIS À ÇA… BLA-BLA-BLA
», MAIS JE NE VOUS LE CACHERAIS PAS, JE DÉTESTE LES CHATS ET
MON VÉLO EST MORT DEPUIS 1 AN. MAINTENANT QUE J’AI UN PRÉAMBULE, ENTRONS DANS LE VIF DU SUJET. VOUS AVEZ ENTENDU PARLER
DU COMITÉ DE MOBILISATION DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL? OUI?
NON? PEUT-ÊTRE? JE SUIS UN CHEVREUIL?
Celui-ci fut créé l’automne dernier par des étudiants de l’UdeM
en réaction aux campagnes de grèves proposées par l’ASSÉE.
Les membres de ce Comité proviennent, entre autres, de différents programmes de sciences humaines. Depuis la session
d’hiver, le Comité est beaucoup plus visible sur le campus, et
visite les Assemblées générales des différentes associations
pour présenter son initiative. Afin d’en apprendre un peu plus
sur ses motivations, je me suis entretenu avec Olivier LanctôtD., étudiant en Communication et Sciences politiques et membre du Comité de mobilisation.
informait de l’augmentation des frais afférents. Vient ensuite le
second bulletin d’informations, distribué à grande échelle dans
les différents pavillons de l’Université.
Par une journée de tempête, nous nous étions donné rendezvous dans un cubicule au 7e étage de la BLSH, vous savez, là
où les ascenseurs sont tellement sécuritaires (lire cette phrase
sur un ton sarcastique). Après les salutations, nous avons entamé la conversation. Olivier m’a raconté qu’il s’est associé au
Comité à la fin de la session d’automne dans le but de contrer le
dégel des frais de scolarité imposé aux étudiants universitaires
par le gouvernement Charest, ainsi que de promouvoir un réinvestissement massif en éducation. Le Comité publia à ce sujet
un bulletin d’informations, visant à faire connaître sa position
et à inviter les étudiants à se joindre à eux. Olivier ne cache pas
qu’il y avait des lacunes dans les communications du Comité;
lui-même leur avait écrit pour y prendre part, mais n’a eu aucune réponse. Il persista et alla les rencontrer en personne.
Le 31 janvier dernier avait lieu l’Assemblée générale de
l’association des étudiant(e)s en Communication et Sciences
politiques. Le Comité de mobilisation a alors présenté sa vision
et la mission qu’il s’est donnée. J’ai pu leur poser quelques questions et nous avons été étonnés d’apprendre que l’Association
facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) de l’UQÀM
finançait le Comité, ainsi que d’autres associations étudiantes
de l’UdeM. Julie Bouchard, Secrétaire générale de la FAÉCUM,
était présente à cette AG et elle en aurait eu connaissance
en même temps que nous. Fut également abordé le sujet de
l’occupation des bureaux de la FAÉCUM par des gens se réclamant du Comité de mobilisation. Il y aurait même eu vol de
documents. Le Comité s’est dissocié de cette action, affirmant
qu’elle est le fait de quelques membres du Comité ainsi que
d’autres étudiants. (Vous voyez tout ce que vous manquez en
ne venant pas aux AG… c’est encore meilleur que Virginie en
matière de rebondissements)
Arriva la session d’hiver, avec des événements propres à L’UdeM.
Le recteur Luc Vinet annonce que l’Université augmentera ses
frais afférents dès la session d’été 2008. La facture est salée pour
les étudiants : une augmentation de 260 $ pour les étudiants
du bac et... jusqu’à 570 $ pour ceux en rédaction à la maîtrise.
La FAÉCUM, ainsi que le Comité de mobilisation réagissent. Le
Comité de mobilisation s’est réuni, pendant la période du temps
des fêtes, afin d’élaborer ses revendications ainsi qu’une stratégie d’intervention. Son objectif était clair, entreprendre une
grève à l’Université de Montréal. Une des premières actions de
la rentrée hivernale fut une fausse lettre du Recteur, distribuée
aux étudiants dans les bouches de métro et à l’Université, qui
24........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
Bémol concernant ce bulletin; plusieurs s’interrogent quant à
sa valeur environnementale. De grandes quantités de papiers
furent utilisées, certes, dans le but louable d’informer, mais
des moyens plus écologiques auraient pu être mis en oeuvre,
telle une distribution de tracts référant à un site internet où la
même information aurait pu être accessible.
Après ces événements, Olivier a demandé à l’exécutif de Com
Pol de financer un nom de domaine pour leur futur site internet, pour la somme de 15 $, ainsi qu’un montant d’argent pour
imprimer des tracts. L’exécutif s’est réuni, en huis clos, pendant
un 4 à 7 à la Maisonnée. Il a été voté à majorité que l’association
donnerait 75 $ au Comité de mobilisation, mais qu’elle aurait
un droit de regard sur le contenu des publications. Par la suite,
le Comité a décidé de ne pas accepter le financement de Com
Pol et de continuer à faire imprimer ses documents à l’AFESH.
Cela m’amène à vous parler du financement du Comité. La
FAÉCUM a envoyé à l’AFESH et à ses associations membres
une lettre affirmant que celle-ci subventionne un comité voué à
la nuisance et oeuvrant à l’UdeM. Est-ce que le Comité et, ses
actions, est vraiment une nuisance ou est-ce simplement que
la FAÉCUM n’a pas de droit de regard sur ses actions? Est-ce
que la FAÉCUM a un droit de regard sur tous les comités qui se
créent sur le campus ainsi que leur financement? Olivier m’a
affirmé que le Comité de mobilisation n’a pas voulu répliquer
à cette lettre pour ne pas commencer une guerre de clocher,
car il préfère investir son énergie plus intelligemment. Ce qui
est regrettable, c’est que le Comité de mobilisation avait décidé (avant l’histoire de la lettre) de coopérer avec la FAÉCUM et
avait prévu de publiciser les actions de celle-ci.
Le Comité s’active présentement à faire en sorte que les différentes associations de l’UdeM convoquent des AG de grèves. Son
plancher de grève serait de cinq associations (un plancher est
un nombre minimum à atteindre avant d’entreprendre la grève).
À ce sujet, j’ai demandé à Olivier si on ne brûlait pas des étapes
en déclenchant tout de suite une suspension des cours. Ce
dernier rétorque que le gouvernement n’a pas l’intention de négocier et que le dialogue entre celui-ci et la FEUQ est inexistant
pour le moment. Pour lui, la grève est le seul vrai moyen que les
étudiants détiennent pour construire un rapport de force avec
le gouvernement.
voté lors du référendum de la FAÉCUM. 21 %.... c’est très peu.
Pourtant, les questions abordées les concernaient directement.
Est-ce par manque d’intérêts ou d’informations? Plusieurs de
ceux-ci croyaient que le référendum portait uniquement sur la
grève. Pourquoi? C’est bien beau de payer des panneaux publicitaires dans les stations de métro pour informer les étudiants,
mais est-ce vraiment le bon moyen de les rejoindre ?
Parlant de vision bureaucratique, combien d’entre vous se
sont fait créditer les frais technos pour la session d’hiver? « Ah
oui, j’ai oublié », me direz-vous. Vous aviez jusqu’au 31 janvier
pour le faire par internet, cela prenait deux minutes et permettait d’économiser 45 $. Mais, étiez-vous au courant? Où était
l’information? Elle se trouvait sur des feuilles au comptoir de la
FAÉCUM. Pourquoi la FAÉCUM n’a-t-elle pas fait plus de publicité là-dessus, alors qu’elle a dépensé d’importantes sommes
pour placarder l’UdeM d’autocollants prônant l’abolition de
ces frais l’an dernier? Pourquoi alors arrêter maintenant? Cet
automne, 45 % des étudiants ont fait créditer leurs frais technologiques. L’UdeM n’avait pas envisagé que tant d’entre eux le
feraient. Y aurait-il eu entente entre les deux partis pour tenir
ça mort? Mystère et boule de gomme.
Pour plus d’informations sur le Comité de mobilisation :
http://www.mobudm.org/
Le Comité veut également apporter une autre vision de la lutte
étudiante. Il dénonce la voie bureaucratique empruntée par la
FEUQ, la FECQ et la FAÉCUM, avec leur lobbying. Olivier admet qu’ils réussissent bien dans leur domaine, mais ne se
cache pas pour dire que leur lacune est la mobilisation ainsi
que l’information étudiante (nous l’avons clairement vu avec
le Carnaval de la FAÉCUM et la faible participation des étudiants aux différents événements, en plus d’activités annulés par
le manque de participants). Le Comité entre alors en ligne de
compte et s’est donné comme mission d’informer et de conscientiser les étudiants quant aux impacts du sous financement
sur le système d’éducation afin de les mobiliser.
Il est clair que le Comité a débuté dans la controverse. Comme
nous l’avons appris dans nos cours de communications (eh oui,
il nous arrive d’apprendre quelque chose en communication),
les conflits sont souvent la résultante d’une mauvaise transmission d’informations. Oui, le Comité de mobilisation est subventionné par l’AFESH, mais lorsque l’Université Laval a voulu
se désaffilier de la FEUQ, et bien c’est l’argent de tous ceux qui
finançaient la FEUQ, y compris les étudiants de l’UdeM, qui était
mis à contribution. Je crois personnellement que la FAÉCUM
passe trop de temps à tenter de discréditer le Comité et pas
assez à combattre le vrai problème, la mobilisation étudiante à
l’UdeM. Bien sûr, le stéréotype étudiant veut que ceux-ci viennent à leurs cours et repartent chez eux sans prendre part aux
activités de toutes sortes. Cet automne, 21 % des étudiants ont
25
SPORTS
Érik Guay, ça vous dit quelque chose?
Par Audrey Baril
Né le 5 août 1981, Érik Guay fait partie de l’équipe nationale canadienne de ski alpin depuis 1998. Il a gagné une coupe du monde en
descente, en 2007, à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne. En
2008, il poursuit sur la même lignée, en quête d’un nouveau triomphe. Il a été le premier Canadien à gagner une première position dans
cette discipline depuis la victoire de Cary Mullen, en 1995. On peut
donc daffirmer qu’Érik Guay nous a donné des émotions fortes.
Étant une admiratrice fidèle (fan finie…) de ce skieur, j’ai toujours énormément de plaisir à prendre connaissance de ses résultats,
mais aussi de sa vie de tous les jours. Pourrais-je me qualifier de groupie? Je ne crois pas. Par contre, en tant qu’ancienne skieuse
sur un circuit de compétition, je ne peux demander mieux qu’Érik Guay comme idole, car il représente la relève. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu une équipe comme celle que nous avons présentement. Les gars sont déterminés, puissants,
compétitifs et ont plus que jamais l’esprit d’équipe. Les résultats sont significatifs de leur attitude. L’équipe canadienne cumule
plus de podiums, depuis 2007, que toutes les dernières années réunies.
Lors des nombreuses world cup auxquelles il a participé, Éric Guay a réussi à battre des vétérans du ski, tels qu’Hermann Maier
et Didier Cuche. Je peux donc dire, en toute honnêteté, qu’Érik Guay est un dieu à mes yeux. Pour l’avoir rencontré à quelques
reprises, je peux vous assurer qu’il sait se démarquer de ses coéquipiers et qu’il a énormément de passion pour son sport. Le
ski occupe la majeure partie de sa vie et cela ne l’ennuie pas du tout. D’ailleurs, toute sa famille a un lien direct avec le ski alpin.
Son père a été entraîneur pour l’équipe du Québec et pour celle du Canada durant plusieurs années et sa mère est monitrice à
Tremblant depuis plusieurs années. Son frère Christian a lui aussi fait partie de l’équipe nationale canadienne de ski alpin dans
les années 1990, tandis que Stefan, son plus jeune frère, est actuellement dans l’équipe canadienne. Le ski chez les Guay, c’est
une affaire de famille!
Malgré un début de saison 2008 difficile, Érik est un ancien au sein de l’équipe nationale et c’est pourquoi j’ai toujours confiance
qu’il remportera un podium cette année. La saison n’est pas terminée et il a toujours la possibilité de nous démontrer que la persévérance et la performance peuvent le mener à la victoire.
Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de ce skieur, c’est maintenant le temps d’en apprendre davantage sur sa volonté de
gagner. Alors, faites vite! Ouvrez votre ordinateur, tapez www.erikguay.com et constatez par vous-même la détermination de ce
skieur québécois!
26........... L’ARTICLE 19 FÉVRIER 2008
«
POUR L’AVOIR RENCONTRÉ À QUELQUES
REPRISES, JE PEUX VOUS ASSURER QU’IL
SAIT SE DÉMARQUER DE SES COÉQUIPIERS
ET QU’IL A ÉNORMÉMENT DE PASSION POUR
SON SPORT.
»
27
[email protected]