En savoir plus sur L
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En savoir plus sur L Son premier album est un choc, une révélation. L., 30 ans, de son vrai nom Raphaële Lannadère, impose son style. Et sa voix, bouleversante. Séquence 1re : dans une petite salle parisienne, près du canal Saint-Martin, une inconnue chante. Le son est brouillon mais la voix, prenante. Surtout, les chansons sont époustouflantes : d'aussi fortes, on n'en a plus entendu depuis des lustres ! En ce mois de juin 2009, la jeune femme n'a pourtant ni maison de disques, ni manager. Juste une indéfectible envie de chanter et un culot en béton armé qui lui a permis d'enregistrer une petite galette de six titres, Premières Lettres, comme une carte de visite. « J'ai décroché mon téléphone, je me suis fait passer pour ma propre manageuse, et j'ai trouvé quelques sponsors. J'ai aussi appelé des journalistes en leur disant : "Bonjour, je suis Raphaële Lannadère, attachée de presse de L, une jeune chanteuse qu'il faut absolument découvrir"... » Séquence 2e : six mois plus tard, Brigitte Fontaine répond à nos questions : « Vous avez repéré de jeunes talents récemment ? – Oui, une fille qui s'appelle L, comme la lettre. Je l'ai entendue à la radio »... Par bonheur, le mini-disque a tapé dans l'oreille d'un programmateur de FIP, Vincent Provini, qui en diffuse chacune des plages. Marion Guilbaud, du Fou du roi (sur France Inter), a elle aussi craqué : elle a déjà convié deux fois la jeune femme sur son plateau. Et Marie Drucker, qui passait par là, a succombé : elle a glissé l'un des titres en clôture de son journal télévisé, Petite, extraordinaire chanson sur la perte, la quête et l'obsession ; un parfum de soufre, une histoire de prostituée sans papier. Petite est si forte qu'elle marque tous ceux qui l'entendent. Séquence 3e : on tient enfin l'objet. Initiale, premier album de L, remarquable de bout en bout par sa poésie, sa profondeur et son exigence. Un aboutissement ! Car du haut de ses 30 ans, Raphaële jure avoir toujours chanté : « Gamine, j'organisais des petits concerts dans la maison de ma grand-mère ; à 7 ou 8 ans, je connaissais des chansons de Brel par coeur, ça étonnait la famille. » Elle rit. Sa voix claire porte encore les lumières de l'enfance. « J'ai eu la chance d'avoir des parents lecteurs et mélomanes. Ma mère écoutait non-stop Barbara et Billie Holiday pendant sa grossesse. » Deux monstres sacrés, deux voix phénoménales. « Ma came de base »... Comme en écho, c'est par le chant que Raphaële s'est forgée. Vers ses 20 ans, auprès d'une ethnomusicologue, elle étudie les polyphonies tsiganes, corses, bulgares. Le gospel et le fado. Chants profonds et ancestraux, éclats de voix d'une humanité pas encore polie ni compressée dans le moule de la mondialisation ; tout ce qu'il faut à une chanteuse décidée à bouder les itinéraires fléchés. En 2002, elle se jette à l'eau, se choisit un nom de scène aussi sensuel qu'insaisissable, et donne son premier concert dans la cave d'une rôtisserie parisienne (!). Le fils de sa prof de chant, David, l'accompagne au piano – il deviendra Babx. Années d'euphorie et de galère. Raphaële Lannadère se met à écrire et à composer, colle ses propres affiches, remue ciel et terre pour pouvoir chanter. Mais de caves en pianos-bars, elle manque aussi de s'épuiser. « Il y a deux ans, je me suis posé des questions. Je faisais du surplace, j'étais découragée. Je me suis dit : si dans six mois, rien ne bouge, j'arrête. » C'est à ce moment-là qu'on l'a entendue pour la première fois. Elle a bien fait de s'accrocher : depuis, tout s'est accéléré. L a été sélectionnée aux Découvertes du Printemps de Bourges et au Chantier des Francos (deux festivals qui l'ont invitée de nouveau cette année). Elle a enchaîné les concerts, écrit pour Camelia Jordana. Imposé un ton. Son premier album est d'une intemporelle modernité, car si ses références sont claires, aucun fantôme ne l'écrase. L'audacieuse plante son décor, promène sa féminité dans un monde d'hommes, d'errances, de nuits et de bordels... Quand elle chante, même son souffle semble nous parler. Son Initiale est un labyrinthe sensoriel ; le titre qui donne son nom à l'ensemble est un autoportrait en forme de collage qui vous file la chair de poule... Devant un tel disque, immanquablement, un autre nous revient : en octobre 1964, Barbara publiait son premier album d'auteur-compositeur-interprète où figurent notamment Nantes, Pierre, Au bois de Saint-Amand, A mourir pour mourir. Certaines de ses chansons, elle les avait portées longtemps avant de les enregistrer, vivant avec elles, attendant qu'elles approchent – ou atteignent – leur propre perfection. A peine sorti, le disque de Barbara fut un classique car il avait la force de l'évidence. Initiale, de L, a cette force-là. Télérama Extraits de presse : C’est une jeune femme qui s’appelle L, comme - Brigitte Fontaine, Télérama n°3116, 30 septembre 2009 la lettre, et que j’ai découverte sur FIP. Une jeune artiste irrésolue à l’écriture très riche et dont l’univers interlope happe celui qui s’y frotte. Brigitte Fontaine la cite comme l’une de ses plus belles découvertes ces derniers mois. Nous aussi. Télérama Jeune femme lumineuse aux textes d’une sombre densité. Le Monde L distille [...] ses textes d’une douceur tamisant le tragique. Le Parisien Chanson, nouvelle Eve, nouvelle voix, nouvelle fleur [...] Une écriture distinguée, un port de tête royal, un air de fraicheur et de grâce. Politis Cette jeune artiste française, auteur-compositeur, propose six chansons à texte […] habitées par une voix sincère, qui surfe au gré du jazz ou du fado Coup de Coeur Télé 7 Jours Jeune artiste dans la galaxie de la chanson française, L présente ses Première Lettres, et explore les sentiments de la vie. 20 minutes