Ingénieuse.ch No 13 - HES-SO

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Ingénieuse.ch No 13 - HES-SO
Une belle énergie pour demain
Numéro 13 / Novembre 2012
4Portrait d’étudiante
Une mordue d’étoiles
4Personnalité
Rappeuse La Gale
4Dossier Produit
Concert solaire
4Portrait d’ingénieure
Une jeune femme énergique
4Reportage
Visite à la Grande Dixence
Consultez notre site
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Une clef pour l’avenir
Ce n’est pas la première fois que l’ingénieuse choisit de vous parler d’énergie. Pourquoi ? Parce
que l’approvisionnement énergétique est un des défis majeurs lancés à nos sociétés. Comment
concilier nos façons de vivre avec la nécessité de protéger le climat et la biodiversité, augmenter la capacité des énergies renouvelables, en abaisser le coût ? Les réponses à ces questions
fondamentales passe par la recherche, la créativité, les compétences des ingénieur-e-s. Vous
voulez participer à cette aventure passionnante ? Intéressez-vous aux métiers techniques, ceux
qui détiennent quelques clefs de notre avenir et n’ont pas de sexe.
MARIE-CHRISTINE PASCHE
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Déborah Liechti
Mordue d’électricité et d’étoiles
Dans la famille Liechti, la passion pour le courant électrique
se transmet de père en fille. Munie d’un CFC de monteuse
électricienne, Déborah termine ses études en génie électrique
à l’Ecole d’ingénieur-e-s et d’architectes de Fribourg (EIA).
Petite, elle s’imaginait astronaute, avocate ou vétérinaire. « Dès la neuvième, j’ai su que
je voulais devenir monteuse électricienne, comme mon père. Aujourd’hui, il est resté
dans la technique, en tant que dessinateur. Il m’a encouragée, bien sûr, mais il l’aurait
fait de toute façon, quel qu’ait été mon choix. »
Un stage en entreprise confirme le choix de Déborah. « Ca bouge, on rencontre des
gens de tous horizons. Et puis, j’ai toujours été manuelle. Etre assise toute la journée
derrière un bureau ne me conviendrait pas. »
Habitante du Jura-bernois, la future ingénieure de 23 ans a suivi ses écoles à Corgémont.
« Dans l’ensemble, j’étais plutôt bonne élève. Les branches dans lesquelles j’étais la
moins forte sont celles qui sont à la base de ma formation aujourd’hui : les maths et la
physique. Ce n’est pas un problème, il faut juste bûcher !»
Une formation complète
A la fin de sa scolarité, elle entre en apprentissage dans une entreprise d’électricité
générale à St-Imier. « J’y ai appris tout ce qui concerne l’électricité, travaillant pour des
client-e-s privé-e-s ou des entreprises. » Aux cours, elle est la seule fille parmi 11 garçons. « Ca n’a jamais posé de problèmes. Sur les chantiers, en revanche, il fallait parfois
se boucher les oreilles, l’ambiance est plus macho. J’ai entendu des commentaires sur
le fait que la place d’une femme n’est pas sur un chantier, mais chez elle… A l’école
d’ingénieur-e-s, ça ne se passe pas comme ça, être une fille ne fait aucune différence. »
Puis Déborah continue ses études, enchaînant une maturité et la formation d’ingénieur-e
en génie électrique à l’EIA de Fribourg. « C’est une école très sympa. On a la chance
d’avoir des professeurs disponibles.» Est-ce un atout d’avoir un papa dans la profession
? « Le métier a tellement évolué depuis son apprentissage, avec le développement de
l’électronique et de nouvelles technologies, qu’il n’a pas tellement pu m’aider. Cela ne
nous empêche pas de parler boulot ensemble lorsqu’on se retrouve… »
A quelques mois de la fin de ses études, comment imagine-t-elle son avenir une fois son
diplôme en poche ? « Tout dépendra de mon
travail de bachelor, en mai et juin prochains.
On aura six semaines pour réaliser un projet
dans le cadre de l’école ou d’une entreprise.
Après, soit l’entreprise m’offre la possibilité
de rester, soit je cherche ailleurs. Je suis
ouverte à tout ce qui peut se présenter ».
La passion des astres
Déborah a toujours aimé la nature et les activités en plein air. « Depuis peu, l’astronomie
prend aussi toujours plus de place dans ma
vie ». Avec son ami, un mordu d’étoiles, elle
est membre de la Société d’astronomie Les Pléiades à Mont-Soleil. « On observe, on
photographie. Au début, pas besoin de tout un attirail, il suffit d’une paire de jumelles
pour que ce soit déjà exceptionnel ».
La jeune femme a déjà passé à l’étape suivante en acquérant un petit télescope pour se
rapprocher encore un peu plus du ciel. Elle se rend aussi régulièrement à l’Observatoire
de Mont-Soleil, non loin de St-Imier, équipé d’un grand télescope. Cet été, elle s’est
même offert le rêve absolu des astronomes du monde entier : se rendre dans le désert
d’Atacama, au nord du Chili, sur le site du télescope le plus performant du monde, le
Very Large Telescope (VLT). « Situé en très haute altitude, avec un climat sec et une
pollution lumineuse absente, le ciel y est pur et le spectacle indescriptible ». On la croit
sur parole. Lorsqu’elle en parle, ses yeux scintillent comme des étoiles.
Patricia Bernheim
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Rappeuse La Gale
« Un poids plume qui fait l’effet d’une enclume »
Etre une fille dans le monde du rap, ça se passe comment ?
J’écoute du rap depuis que j’ai 12-13 ans, pour moi c’était normal de me mettre à chanter, de ne pas me taire. Mais être une fille dans n’importe quel monde est compliqué :
ça implique d’évaluer sans cesse ses actes et ses comportements, on est tout le temps
observée, ça pèse sur notre tête. Plus que dans le rap, je l’ai beaucoup senti dans la
technique de spectacle, où j’ai travaillé et évolué depuis mes 15 ans. Il faut encore
bien jouer des coudes. C’est compliqué car nous sommes sans cesse réduites à notre
schéma émotionnel, comme si les filles, c’était forcément émotionnel, qu’on fasse 40
ou 150 kilos. J’essaie de faire passer un autre message sur scène, qui nécessite de la
précision dans mes propos. Je n’ai pas envie de dire que c’est un combat, ce n’est pas
vraiment ça surtout qu’aujourd’hui, je ne rencontre pas du tout ce genre de problème
dans mon travail. C’est simplement normal que nous ayons une place.
Pourtant, vos chansons parlent de révoltes, de lutte, pas forcément de sexisme?
Oui, car ce serait faux de croire que pour changer une société, on peut s’attaquer uniquement au sexisme, qui ne concernerait qu’une seule strate de la société. La lutte doit
être plus globale. C’est un travail de fond, à faire à tous les niveaux. Les femmes sont
concernées, elles ont un rôle à jouer et doivent en prendre conscience. Le problème
vient aussi, parfois, de leur attitude : sortons d’un féminisme bien-pensant qui se pose
en juge face aux classes plus pauvres. ça rend la lutte féministe très problématique et
dégoûterait les féministes les plus motivées.
Par exemple ? « Ni Putes ni Soumises », qui stigmatise la prostitution. Au fond, quel est le problème
d’être une prostituée ? Ce sont aussi des citoyennes, non ? Cela me fait penser à la
problématique du voile, où sous prétexte de l’interdire, on fait passer des femmes à la
trappe, on les radie des écoles.
Karine Guignard, alias La Gale. Il y a la rappeuse qui a sorti son premier album en mars
2012, « La Gale ». Avec « Frontières » ou « Tes balafres », elle crache sa rage d’une société
qui exclut. Et il y a l’actrice. D’abord dans « De l’encre », avec Béatrice Dalle, dirigée par
les leaders de La Rumeur, Hamé et Ekoué. Ensuite dans le dernier long métrage de
Nicolas Wadimoff, « Opération Libertad », sorti en salles tout récemment. Deux rôles
d’écorchée, qui lui ressemblent. Rencontre stressée et paroles « cash »…envisageait de
devenir ingénieure ? 2
Qu’avez-vous envie de dire aux jeunes femmes qui vous écoutent?
Je n’ai pas vraiment de message à faire passer. La seule chose qui me paraît importante,
c’est de savoir se tenir debout toute seule, faire preuve d’indépendance, prendre l’initiative
de sa propre vie, de ses choix, pour mener une vie qui nous plaît et nous ressemble. Sans
suivre les traces des mecs. Et faire attention à ne pas être stigmatisée, rester la bénéficiaire
de ses choix.
Propos recueillis par Florence Hügi
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Solar Tour
Des concerts éco-compatibles
Promouvoir les énergies renouvelables par le biais de concerts de rock avec le soleil comme seule
source énergétique : c’est le projet Solar Tour, conçu à la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion
du canton de Vaud (HEIG-VD) et réalisé l’été dernier lors d’une tournée dans quatre villes vaudoises.
Pour assurer la sono d’un concert de rock en plein air, deux semi-remorques
bourrés d’enceintes acoustiques de 1000 à 2000 W sont nécessaires. Une série
envoie le son vers le public, l’autre le renvoie aux musicien-ne-s qui ont besoin
d’entendre ce qu’ils jouent. Conséquence? Une consommation d’électricité qui
atteint des sommets himalayens. Est-ce vraiment indispensable? Si la réponse
est non, comment faire autrement tout en continuant à se faire plaisir ? Ces
interrogations ont donné naissance à Solar Tour.
Le projet de la HEIG-VD avait comme objectifs de produire des concerts de
musique électrique grâce à l’énergie solaire, et de sensibiliser aux formations liées
à ce domaine de manière ludique. Six représentations ont eu lieu l’été dernier à
Lausanne, Nyon, Yverdon et Montreux.
L’idée d’un concert vert trotte depuis longtemps dans la tête de Dominique Bollinger, un homme animé par deux passions : la musique pop-rock et la protection
de l’environnement. « Je ne suis pas un ayatollah de l’écologie raisonnant en
termes de sacrifices. Pour moi, l’écologie, c’est penser autrement et continuer
à se faire plaisir. Les deux sont compatibles ».
Réfléchir autrement
Auteur, compositeur-interprète connu sous le nom de DOM, il est aussi professeur en génie de l’environnement à la HEIG-VD, chargé de la promotion de cette
filière et de ses débouchés. « Solar Tour m’a permis de réunir mes deux passions.
C’était aussi une excellente manière, plus attrayante et tout aussi sérieuse que
les classiques flyers, de promouvoir cette filière. Il faut dépoussiérer l’image de
l’ingénieur à la mine triste, qui aligne des calculs seul dans son coin ».
La direction de l’école donne son aval et participe au financement. Le prof-musicien trouve le reste des fonds nécessaires et des partenaires. L’un, Solar Sound
System, a mis au point un système de panneaux solaires pour faire du DJing il y
a déjà dix ans. L’autre, ITEXADER, est une association chargée de la promotion
didactique des énergies renouvelables.
Organiser un concert vert et faire venir deux semi-remorques supplémentaires
chargés de panneaux solaires n’ayant aucun sens, Dominique Bollinger réfléchit à
des solutions moins énergivores. « Durant les concerts, les musiciens sont munis
d’oreillettes, ainsi on peut se passer d’amplis sur scène. Une économie considérable : on passe de 1000 W pour quatre amplis, à 37 W pour un amplificateur
de quatre casques, soit une consommation proche de celles de quatre IPods.
Et nous avons joué en journée pour se passer de light show. »
L’apport des étudiant-e-s
Une fois les dépenses énergétiques réduites à leur minimum, il restait à déterminer la surface de panneaux solaires nécessaire. C’est là que les étudiant-e-s
de la HEIG-VD entrent en scène puisque la résolution de cette équation faisait
partie des travaux de semestre en électricité. Quelques hypothèses et simulations
plus tard, la conclusion tombait. Pour assurer un concert de rock, du Djing, et
alimenter des frigos, histoire d’avoir des boissons fraîches, 6 m2 de panneaux
solaires suffisent. Le tout pour satisfaire un public de 200 à 300 personnes et en
comptant le recours à des batteries en cas d’absencede soleil. Les étudiant-e-s
ont aussi assuré la mise en place du matériel, et le suivi pendant chaque concert.
L’expérience a été riche et ludique pour les participant-e-s, c’est certain. Mais quel
impact a-t-elle eu ? « Par rapport à une tournée de concerts rock « traditionnelle »,
l’économie énergétique représente un mois de consommation d’électricité pour
quatre personnes ». L’impact est également mesurable sur les étudiant-e-s de
la HEIG-VD: Dominique Bollinger a déjà reçu 50 inscriptions pour participer à
une deuxième édition de Solar Tour pour huit places disponibles, et sans savoir
encore si la direction de l’école donnera une suite à ce projet.
PATRICIA BERNHEIM
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Line Barras
Une belle énergie pour demain
Ingénieure en mécanique et électricité, Line Barras accompagne
et soutient les initiatives privées et publiques en faveur des énergies renouvelables. Mais elle avait aussi envisagé d’être coiffeuse
ou décoratrice.
Rencontre avec une jeune femme que rien n’effraie vraiment.
«Pratiquement toutes les plantes vertes que vous voyez dans ces bureaux, c’est moi qui les ai apportées, il faut
bien que j’assume!» lâche en souriant Line Barras tandis qu’elle se déplace d’un bureau à l’autre, arrosoir à la main.
Engagée fin 2011 dans l’unité Power & Control de l’Institut Systèmes industriels de la Haute école valaisanne (HESSO Valais), la jeune femme s’y sent à l’aise même si, avec la secrétaire, elles sont les deux seules femmes du bureau.
Adolescente, la citoyenne de Chermignon commence par s’intéresser à des métiers largement pratiqués par la
gent féminine: coiffeuse d’abord, décoratrice ensuite. «J’ai fait deux stages. La coiffure ne m’a pas plu et le centre
commercial ne m’a pas retenue comme décoratrice.» Un jour, son doigt parcourt une liste de métiers et s’arrête sur
«automaticienne». A l’aise avec les chiffres, fille d’un électricien, Line Barras n’est pas effrayée par la technique. Elle
effectue donc un stage chez Alusuisse (aujourd’hui Alcan), durant lequel elle réalise des montages électriques, de la
soudure, de la pneumatique,… Cette variété la séduit, elle y entre comme apprentie en mécanique.
«En cours, j’étais la seule fille de ma classe, mais ça ne m’a jamais gênée.» Après quatre ans, elle obtient son CFC
de mécanique et sa maturité professionnelle technique. Elle enchaîne par la HES-SO Valais à l’Institut Systèmes
industriels et décroche son Bachelor, orientation « Power & Control» en 2008. «On peut aussi dire ingénieure en
mécanique et électricité !» Avant même la fin de ses études, un bureau de Martigny spécialisé dans le chauffage, le
sanitaire et la ventilation lui propose un job. Rien à voir avec sa formation mais elle accepte ! Un an et demi plus tard,
rebelote dans une entreprise sédunoise de dépannage et vente de matériel électrique. Jusqu’au jour où elle fait acte
de candidature à la HES-SO Valais. Un poste vient de se libérer, elle est engagée.
Un travail très varié
Son travail lui permet de découvrir des milieux, des problématiques et des gens différents. «Je me charge, sur mandat
de l’agence Minergie à Fribourg, d’évaluer des dossiers de demande de subvention pour le label. Nous effectuons
aussi des études thermographiques de bâtiments. Par des photos prises tôt le matin avec un appareil infrarouge, on
peut voir les zones de déperdition de chaleur.» Dans le même esprit, celui d’informer et d’encourager les gens à une
meilleure gestion de l’énergie, son unité conseille en toute indépendance les privés ou entreprises qui souhaitent se
doter d’une toiture photovoltaïque et se posent mille questions pratiques et financières.
Avec la participation des écoles d’ingénieur·e·s
de la HES-SO
Et le soutien financier de l’OFFT
Dans un registre un brin différent, Line Barras officie également comme «médecin à distance» du Musée d’histoire
de Valère, effectuant tous les mois des relevés de température et d’hygrométrie (taux d’humidité) grâce aux sondes
installées dans chaque pièce. «La conservation exige une certaine stabilité de température et d’humidité.» Pas toujours
facile, malgré la ventilation mise en place, au vu de l’absence d’isolation et du va-et-vient des visiteurs.
Un emploi du temps bien chargé mais qui n’occupe pas toute la place dans la vie de la jeune femme, ses hobbies
sportifs sont nombreux et sa vie amoureuse se porte bien. «Je m’imagine très bien mère de famille et ingénieure, ça
n’est pas incompatible.»
CAROLE PELLOUCHOUD
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Les écoles partenaires :
Dans les entrailles de la Grande Dixence
HEIG-VD
Haute École d’Ingénierie et
de Gestion du Canton de Vaud
Route de Cheseaux 1
CH-1401 Yverdon-les-Bains
Tél. : +41 (0)24 557 63 30
Fax : +41 (0)24 557 64 04
www.heig-vd.ch
Histoire de terminer l’année en beauté, les élèves de
l’Année préparatoire Future Ingénieure sont parties,
en juin dernier, avec quelques professeur-e-s, à la
découverte du barrage de la Grande Dixence (VS), en
passant par la centrale hydro électrique de Bieudron.
EIA-FR
École d’Ingénieur·e·s et
d’Architectes de Fribourg
Bd de Pérolles 80 - CP 32
CH-1705 Fribourg
Tél. : +41 (0)26 429 66 11
Fax : +41 (0)26 429 66 00
www.eif.ch
hepia-GE
Haute école du paysage, d’ingénierie
et d’architecture de Genève
Rue de la Prairie 4
CH-1201 Genève
Tél. : +41 (0)22 546 24 00
Fax : +41 (0)22 546 24 10
www.hesge.ch/hepia
HE-Arc
Haute École Arc-Ingénierie
Rue Baptiste-Savoye 26
CH-2610 Saint-Imier
Tél. : +41 (0)32 930 11 21
Fax : +41 (0)32 930 11 22
www.he-arc.ch
HES-SO Valais
Haute École ValaisanneSciences de l’ingénieur-e
Route du Rawyl 47
CH-1950 Sion
Tél. : +41 (0)27 606 85 11
Fax : +41 (0)27 606 85 15
www.hevs.ch
4
Impressum
Direction du projet
Florence Hügi, responsable
de la plateforme égalité de la HES-SO
Rédactrice responsable
Marie-Christine Pasche
Photos
jph-daulte-photo.com
Isabelle Favre
Imprimé
Maquette Sophie Jaton
Mise en page Albena Basset, hepia-GE
Site internet
Conception initiale Vincent Greset
Mises à jour Bastien Rentsch HEIG-VD
Catherine Odiet HE-Arc
Impression
Imprimerie St-Paul, Fribourg
Edition
Projet www.ingenieuse.ch
Rue de la Jeunesse 1
2800 Delémont
[email protected]
Tirage : 30’000 exemplaires
Distribution :
Apprenties et étudiantes
des écoles professionnelles,
des classes gymnasiales et
des écoles de culture générale
de Suisse romande.
Au détour d’un lacet de la route, il apparaît tout-à-coup
au loin: un immense mur gris fermant le fonds du Val
des Dix. C’est le barrage de la Grande Dixence, 285 m
de haut, 6’000 m3 de béton, érigé là entre 1953 et 1961
pour recueillir et stocker les eaux de 35 glaciers valaisans,
s’étendant de la région de Zermatt jusqu’au Val d’Hérens.
Après avoir visité la centrale de Bieudron le matin en
plaine, chacune se réjouit de rallier le cœur du dispositif
d’approvisionnement en énergie de la Grande Dixence.
Arrivées au pied de l’édifice, sa hauteur est impressionnante et les visiteuses tentent d’imaginer avec admiration
comment les bâtisseurs de l’époque ont pu acheminer
les matériaux et réaliser cet ouvrage, aujourd’hui encore
le barrage-poids le plus haut du monde. Les futures étudiantes en ingénierie sont aussi fières d’apprendre qu’une
femme, à l’époque seule ingénieure de Suisse, était responsable de contrôler la qualité du béton !
Une épopée industrielle
La visite emmène le groupe dans les entrailles du barrage :
17 étages de galerie, 2’222 marches, 16 km à l’horizontal,
16 km de puits. Les guides expliquent la complexité de
cette construction et son gigantisme, surtout lorsqu’on
comprend que le barrage-poids n’est qu’un maillon,
certes le plus spectaculaire, du captage de l’eau. Cent
km de galeries ont été creusés entre Zermatt et Dixence,
avec 75 prises d’eau pour acheminer l’or bleu jusqu’au
lac des Dix, sans compter les stations de pompage
nécessaires lorsque les glaciers sont situés en contrebas.
Une épopée industrielle qui a mobilisé 3’000 ouvriers sur
20 ans, sur un chantier exceptionnel de par sa situation
géographique et qui exigeait une logistique hors du commun puisque tous vivaient là toute la semaine.
Marie-Christine Pasche
A suivre sur www.ingenieuse.ch

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