CLASSE DE 6e Jan Brueghel l`Ancien dit « de Velours », Énée et la

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CLASSE DE 6e Jan Brueghel l`Ancien dit « de Velours », Énée et la
CLASSE DE 6e
Jan Brueghel l’Ancien dit « de Velours », Énée et la Sibylle aux enfers, 1598.
Huile sur cuivre, 26,4 cm x 35,3 cm, collection particulière
05 : 14min
Période historique : Renaissance (XVIe siècle)
Grand domaine artistique : Arts du visuel
Thématique : Arts, mythes et religion
I – Contexte
Une famille de peintres 00 : 09 min
La famille Brueghel, originaire des Flandres (la Belgique actuelle), a compté aux XVIe et
XVIIe siècles plusieurs peintres remarquables. Pieter Brueghel l’Ancien est resté célèbre
pour ses scènes de la vie quotidienne où de nombreux personnages sont pris sur le vif. Son
fils aîné, Pieter Brueghel le Jeune, est appelé « Brueghel d'Enfer » en raison de son talent
pour peindre des incendies. Le cadet, Jan Brueghel l’Ancien, doit son surnom de « Brueghel
de Velours » à la finesse de son travail et la délicatesse de ses couleurs. Le fils de ce
dernier, Jan le Jeune, et son petit-fils, Abraham, sont aussi des peintres réputés.
Une illustration de l’Énéide 00 : 48 min
En 1598, Jan Brueghel l’Ancien a peint le tableau Énée et la Sibylle aux enfers. Il existe
plusieurs versions de cette œuvre, réalisées par Jan Brueghel lui-même, ses élèves ou son
fils. En effet, le sujet plaisait beaucoup et permettait aux artistes de développer une
imagination fantastique. Le tableau illustre le passage le plus célèbre de l’Énéide de Virgile :
celui du chant VI, vers 269 à 292. Les dieux ont permis à Énée de visiter le séjour des morts.
Accompagné de la Sibylle de Cumes, il y rencontre d’abord son amante Didon, puis son père
Anchise qui lui révèle alors sa noble descendance.
II – Analyse de l’œuvre
Un espace effrayant 01 : 33 min
Bien que les dimensions du tableau soient réduites, le peintre y représente avec beaucoup
de détails un espace souterrain, immense et profond. Celui-ci fourmille de créatures
inquiétantes. Au fond, la faible lumière du jour éclaire l’entrée des enfers où coule le fleuve
Styx. Des roches escarpées couronnées de ruines sont éclairées par les lueurs sinistres d’un
incendie. Une étroite corniche de pierre surplombe l’abîme.
Les visiteurs des enfers 02 : 00 min
Deux personnages sont mis en valeur dans une zone plus éclairée. Il s’agit d’Énée et de la
Sibylle de Cumes, une prêtresse capable de prédire l’avenir. Énée, vêtu d’une armure de
parade aux couleurs vives, chemine prudemment. Il a tiré son épée et recule d’effroi à la vue
des monstres qui se trouvent à ses pieds et le menacent. Il protège la Sibylle, qui avance
derrière lui. Celle-ci est éclatante de jeunesse et de beauté. Elle sourit car elle a toute
confiance dans la force du héros et… connaît d’avance son destin glorieux !
Une imagination fantastique 02 : 33 min
Le tableau grouille de détails effrayants et fantastiques. Des damnés nus sont entraînés
dans les abîmes par des diables bleus ou bien tourmentés par des êtres griffus et cornus.
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CLASSE DE 6e
Sous une tenture rouge sang sont réunies trois sorcières grimaçantes. De nombreuses
créatures monstrueuses, mi-homme, mi animal, rampent sur le sol ou volent dans le ciel.
Un anachronisme surprenant 02 : 54 min
Le peintre propose une interprétation très audacieuse de l’œuvre de Virgile ; il donne libre
cours à son imagination et à sa créativité. Comme le faisaient les peintres du Moyen Âge, il
n’hésite pas à actualiser l’histoire d’Énée et à peindre des sujets anachroniques. En effet, il
montre un groupe de nouveaux arrivants dans les enfers, vêtus à la mode du XVIe siècle
flamand. Parmi eux se trouve un homme important et riche puisqu’il est à cheval. Tous sont
poussés sans ménagements vers la fournaise par des diables et des animaux fabuleux.
III – Portée de l’œuvre
La peinture flamande des XVe et XVIe siècles 03 : 27 min
L'introduction de la peinture à l'huile, vers 1420, permet un essor remarquable de la peinture
aux Pays-Bas. De très grands artistes renouvellent la peinture religieuse sur panneaux.
Dans ses représentations d’épisodes bibliques, Jérôme Bosch invente des créatures
fantastiques et caricature férocement ses contemporains. Au XVIe siècle, les grands ports
comme Anvers se développent. Les peintres répondent au goût de leurs riches clients et
pratiquent des genres nouveaux : le portrait, la nature morte et le paysage. Pieter Brueghel
peint des scènes villageoises avec de nombreux personnages.
Le goût de l’Antiquité 04 : 04 min
Comme la Bible, l’lIiade, l’Odyssée et l’Énéide ont inspiré un très grand nombre d’images :
gravures, peintures et sculptures, entre autres. Mais c’est surtout à partir du XVIe siècle que
le goût pour l’Antiquité se développe. Cette époque est appelée la Renaissance car
l’Occident revient à ses racines gréco-romaines et s’en inspire. Les œuvres illustrant les
anciens récits mythologiques ou épiques se multiplient. Certains épisodes, les plus
spectaculaires, sont souvent représentés car ils plaisent particulièrement aux artistes et à
leur public.
Représenter l’Enfer 04 : 36 min
Beaucoup de religions et de mythologies proposent une représentation du séjour des morts.
Dans la tradition chrétienne, surtout au Moyen Âge, l’Enfer était présenté comme un lieu de
souffrances réservé aux damnés après leur mort et le Jugement. Ces images avaient pour
but d’effrayer les croyants et de les pousser à faire le bien pour échapper au châtiment. Le
tableau de Jan Brueghel l’Ancien témoigne d’un changement des mentalités à la fin du
XVIe siècle. En effet, on n’y trouve ni jugement ni portée morale, mais plutôt un goût pour
l’imaginaire fantastique.
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