CLASSE DE 6e Pieter Brueghel l`Ancien, La Tour de Babel, vers

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CLASSE DE 6e Pieter Brueghel l`Ancien, La Tour de Babel, vers
CLASSE DE 6e
Pieter Brueghel l’Ancien, La Tour de Babel, vers 1563.
Huile sur toile, 60 cm x 74,5 cm, vers 1563, musée Boymans, Rotterdam (Pays-Bas)
04 : 57min
Période historique : Renaissance (XVIe siècle)
Grand domaine artistique : Arts du visuel
Thématique : Arts, mythes et religion
I – Contexte
Un tableau de la Renaissance 00 : 06 min
Pieter Brueghel l’Ancien, un peintre flamand qui vécut de 1525 à 1569, a peint trois tableaux
illustrant l’épisode biblique de la tour de Babel. Deux seulement nous sont parvenus.
Plusieurs peintres ou graveurs flamands de la Renaissance ont également été intéressés par
ce thème. Ils représentent cette construction gigantesque ou bien sa destruction.
Les ziggourats de Mésopotamie 00 : 28 min
Pendant plusieurs millénaires, jusqu’à la chute de Babylone au VIe siècle avant J.-C., les
civilisations mésopotamiennes érigèrent de gigantesques tours à étages en briques,
appelées « ziggourats ». Ces superpositions de terrasses de taille décroissante étaient
généralement surmontées d’un temple. On pense que ces édifices affirmaient le pouvoir
royal et avaient aussi une fonction religieuse. Ainsi, le nom de la ziggourat Etemenanki à
Babylone signifiait : la « maison de la fondation du ciel et de la terre ». À l'origine haute de
sept étages, il n’en subsiste plus rien aujourd’hui.
Le récit biblique 01 : 05 min
Le chapitre XI du Livre de la Genèse rapporte un épisode inspiré par la construction de ces
ziggourats, celui de la tour de Babel.
« Tout le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots. […] Ils dirent : “Allons !
Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux !"
Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit :
“Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs
entreprises ! […] Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne
s’entendent plus les uns les autres.” Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et
ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est là que Yahvé confondit le
langage de tous les habitants de la terre. »
En hébreu, le mot « babel » signifie « confusion ».
II – Analyse de l’œuvre
Une construction gigantesque 01 : 56 min
Les dimensions de ce tableau sont assez réduites. Pourtant, l’édifice paraît gigantesque et
remplit presque entièrement le cadre dont il occupe le centre. À sa base, les bateaux
paraissent minuscules ! La tour est vue de haut. Ce point de vue élevé abaisse la ligne
d’horizon et permet à la tour de se découper sur un ciel clair qu’elle semble réellement
transpercer : ses étages traversent les nuages. Autour de sa forme conique, une spirale
ascendante s’enroule et conduit le regard du spectateur vers le sommet.
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CLASSE DE 6e
Une architecture inachevée et absurde 02 : 28 min
La tour se présente comme un édifice circulaire percé d’ouvertures. Elles sont réparties
régulièrement quatre par quatre et séparées par des contreforts. On pense que Brueghel a
emprunté des éléments architecturaux au Colisée de Rome. La partie inachevée au sommet
laisse entrevoir le cœur de l’édifice qui n’est constitué que d’arcades superposées. Ce
bâtiment est absurde. Il n’a en effet aucune fonction sinon celle de pénétrer les cieux et
d’affirmer la démesure de l’orgueil humain.
Un chantier contemporain 03 : 00 min
La tour est en pleine construction. Brueghel multiplie les détails réalistes empruntés à son
époque. Il choisit de situer la tour près d’un port fluvial couvert d’embarcations où des
personnages minuscules s’activent en grand nombre. En effet, au XVIe siècle, les routes
étaient mauvaises et les matériaux de construction lourds devaient être acheminés sur des
bateaux. Des appareils de levage sont en action et on aperçoit des échafaudages.
Une lumière inquiétante 03 : 27 min
Le tableau baigne dans une lumière rougeoyante crépusculaire. La tour et le nuage cachent
le soleil et l’ombre couvre le port. Ces effets de lumière donnent au tableau une ambiance
inquiétante. L’orage qui menace symbolise peut-être la colère divine !
III – Portée de l’œuvre
Un mythe difficile à interpréter 03 : 45 min
Le mythe de la tour de Babel a donné lieu à des interprétations diverses. On peut y voir une
dénonciation de l’orgueil démesuré des hommes qui les conduit à leur perte : sur le tableau
de Brueghel, les personnages, occupés à construire une tour absurde, en oublient de bâtir
une ville pour y vivre ensemble ! Quant à la dispersion des hommes et à la multiplication des
langues, elle peut être vue comme une source de malentendus et de guerres ; mais on peut
aussi penser que c’est la diversité des hommes et des cultures qui fait la richesse de
l’humanité.
Un document sur les Flandres au XVIe siècle 04 : 16 min
En peignant avec réalisme de nombreux détails, Brueghel nous fournit de précieux
renseignements sur les techniques de construction de son époque. Il place sa tour dans un
paysage côtier ; c'est en effet grâce à la mer que les Hollandais acquirent une grande partie
de leurs richesses au XVIe siècle. L’intérêt des peintres flamands pour la tour de Babel vient
peut-être du fait que, dans les villes portuaires en pleine expansion comme Anvers, la
diversité des langues, des cultures et des religions était grande et parfois source de
tensions…
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