Livret d`exposition

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Livret d`exposition
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CJ LIM
Virtually
Venice
EXPOSITION
FRAC CENTRE
DU 10 FÉVRIER AU 23 AVRIL 2006
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Né en Malaisie, cj LIM s’installe en Angleterre en 1982 pour y poursuivre ses études
d’architecture. Diplômé de l’Architectural Association de Londres en 1987, il
travaille dans plusieurs agences d’architecture londoniennes avant d’établir son
propre cabinet, le « Studio 8 Architects SA » [www.cjlim-studio8.com], en 1994.
Outre son cabinet d’architecte, il dirige le laboratoire de recherche architecturale
ainsi que le centre de Développement international de la Bartlett University
College de Londres.
En 2004, il fut sélectionné pour représenter la Grande-Bretagne à la Biennale
d’architecture de Venise. Lauréat de nombreuses compétitions internationales, cj
LIM a publié ses travaux dans un grand nombre de revues et de journaux internationaux comme AA Files (Royaume-Uni), Abitare (Italie), A+U (Japon), Architectural
Design (Royaume-Uni), ArtPress (France), Bauwelt (Allemagne)… Il est l’auteur de
nombreux livres : 441/10…we’ll reconfigure your space when you’re ready [1996], Sins
+ Other Spatial Relatives [2001], Realms of Impossiblity : GROUND [2002], Realms of
Impossiblity : WATER [2002], How Green is Your Garden? [2003], Museums [work in
process] [2004], Realms of Impossiblity: AIR [2002], Devices [2005]…
Une monographie lui a été récemment consacrée : NeoArchitecture : cj Lim/
Studio 8 Architects [2005]. Ses projets ont été largement salués par le milieu professionnel anglais et par le public. Ils font partie de la collection permanente du
Victoria & Albert Museum de Londres, du Fonds Régional d’Art Contemporain du
Centre (FRAC Centre), ainsi que de la bibliothèque britannique d’architecture du
RIBA à Londres. Parmi ses principales expositions, citons la Royal Academy of Arts
de Londres [2005], la Biennale d’architecture de Venise, Pavillon britannique
[2004] ; Mackintosh Museum de Glasgow [2004] ; Architecture Foundation de
Londres [2001] ; RIBA, Londres [2000] ; Académie de France à Rome [2000] ;
ARCHILAB, Orléans [1999] ; Stadelschule de Francfort (Allemagne) [1997] ; RMIT,
Melbourne (Australie) [1996]
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cj LIM
Précis de (re)composition de l’espace
Marie-Ange brayer
Ainsi qu’il l’énonce lui-même, cj LIM est à la « recherche de nouveaux territoires
pour la pratique architecturale ». En ce sens, il occupe une place à part, unique,
dans le monde actuel de l’architecture. Alors que les rendus numériques ont envahi
la pratique de l’architecte, cj LIM trace de surprenants dessins à la main. À rebours
des modes, il évoque l’univers victorien des inventions, celui des Wünderkammer,
cabinets de curiosités au XVIe siècle ; se réfère autant aux bandes dessinées qu’à
Lewis Carroll et ses traversées du miroir. En effet, tout est à la fois multiple et
singulier dans la démarche de cj LIM. Ses flottaisons de signes insulaires, ses distorsions géométriques, les orbes elliptiques de ses objets architecturaux, nous aspirent dans un univers tout à la fois abstrait et narratif, à la technicité ambiguë. Il
ne s’agit cependant pas de spéculations fantaisistes pour une réalité constructive à
venir, comme dans les utopies passées, mais d’une exploration de nouvelles possibilités d’occupation de l’espace à travers d’autres paramètres, tributaires de la
recherche pure. Si l’écriture peut se donner comme mode d’exploration spatiale,
cj LIM s’inspire moins de récits littéraires, qu’il ne les traduit en « conditions architecturales » ainsi les péripéties d’Alice dans le projet How green is your garden ? ou
encore, le monde positiviste au fonctionnalisme outrancier de Jules Verne devenu
onirique.
Influencé à ses débuts par la déconstruction, par les dessins « constructivistes » de
Zaha Hadid et une certaine « architecture-machine », telle qu’elle a pu être
élaborée à la fin des années 1980 par Neil Denari ou Wes Jones, cj LIM invente des
« fictions d’espace » où se multiplient « les événements insolites » (Nadine
Labedade). L’architecture est une machine réflexive, qui vit aussi comme un organisme vivant. Ainsi cette dualité sous-jacente dans les dessins extraordinaires de cj
Lim rejoint-elle la grande lignée visionnaire de Jérome Bosch à Archigram, des
Métabolistes japonais à Lebbeus Woods, de Hejduk à Denari : l’incision machinique
du trait et son animation organique. Cinématiques, ses projets incorporent le
mouvement, l’instabilité, la décomposition des formes en séquences sans début ni
fin, qui peuvent évoquer la transience temporelle d’Archigram ou le processus organique des Métabolistes. La perte d’ancrage de ses entités constructives débouche
sur une architecture de la métamorphose, tiraillée entre deux cultures, occidentale
et extrême-orientale. Des territoires hybrides de végétations et de machines se
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sont constitués dans un univers anachronique, hypertechnologique, mais aussi
marqué par l’humour. Cj LIM parle à propos de ses projets de « paysage
mécanique » ou de « machines spatiales », qui se diffractent à travers des réverbérations sémantiques, des chevauchements de couches mémorielles et d’expérimentations tectoniques imprévisibles.
L’indétermination spatiale de ses dessins trouve une résonance dans le caractère
complexe des techniques utilisées qui puise, dans l’époque romantique, la notion
d’œuvre d’art totale et synesthésique ; dans le modernisme, la technique de l’assemblage, le cinétisme (films de Hans Richter ; Moholy-Nagy, Light-Space
Modulator, 1930), mais en même temps, cj LIM défie les techniques habituelles de
représentation de l’architecture en ayant recours à d’autres médias tout aussi
signifiants : peinture, impression numérique, photographie, photo-montage,
textes, etc. Ces techniques hybrides rendent insituable ce qui relève du dessin à la
main et ce qui renvoie au processus digital. Qu’en est-il, si ce n’est une sublimation
manuelle de modes hétérogènes de représentation qui sont autant tributaires de
schèmes abstraits de pensée que de l’univers mouvant et aléatoire du digital ? De
même, ces dessins véhiculent un statut d’ « artefact », qui les fait ressembler
parfois à des représentations de maquettes. L’écran noir, qui inverse le fond blanc,
accentue encore cette ambivalence. Ce statut d’artefact ôte sa subjectivité à l’acte
créateur, mais aussi élargit les champs d’investigation architecturale à d’autres
domaines de création, stylisme, design, graphisme, communication, qui tous irriguent la pratique de cj LIM.
Un de ses premiers projets témoigne déjà de ces « architectures narratives », la
Guest House en 1995 (collection du FRAC Centre), dans lequel la topographie s’est
transmuée en architecture évolutive. La Guest House résulte d’un dialogue continu
entre l’architecture et ses occupants, qui lui confèrent une forme toujours différente : un plancher peut devenir un plafond ; la maison ne cesse de se transformer
à travers les fluctuations de son environnement. Elle incarne ce « paysage mécanique », animé et artificiel, qui traverse la plupart des projets de cj LIM. Ici ni
forme prédéterminée ni programme arrêté ; tout se donne en état de genèse
permanente. L’extraordinaire fluidité de ses dessins évoque des pictogrammes,
quintessences lexicales, mais aussi le potentiel cinématique de la décomposition
du mouvement chez Marey ou Muybridge, qui s’ancrait dans la durée. Ses dessins
s’étirent en séquences narratives, qui nous racontent une histoire en train de se
faire et de se défaire sous nos yeux.
Cj LIM était alors un des premiers à formuler une architecture adaptative et réactive, que l’on retrouve, la même année, dans son projet qui obtient le premier prix
pour le concours d’UCL Museum (University College London Museum) que cj LIM
décrit comme un « vide habitable », délimité par des murs cinétiques, écrans sur
lesquels se projettent des ombres et ondulant grâce à une façade de verre en cristaux liquides. Un même processus cinétique de transformation habite son projet
de concours pour le Nam June Paik Museum, en Corée, en 2003, inspiré d’images
de papillons englués dans le sucre. Ou encore, celui pour une Country House
(Lancashire, 2000) qui proposait un jardin modulaire recomposant le paysage.
L’exposition au FRAC Centre (février-avril 2006) présente dans sa version originale
et inédite le projet, Virtually Venice, pour le pavillon anglais lors de la Biennale d’architecture de Venise en 2004. Dessins et maquettes y recréent un univers
fictionnel à la manière des « villes invisibles » d’Italo Calvino, nourrissant un récit
aux franges de deux mondes comme dans le Rivage des Syrtes de Julien Gracq.
Virtually Venice met en scène un dialogue au 13e siècle entre l’empereur mongol,
Kublai Khan et Marco Polo. Si Kublai Khan contrôle la plupart des régions
d’Extrême-Orient, c’est le marchand vénitien qui lui raconte les histoires qui s’y
déroulent.
Les dessins de cj LIM nous montrent de quelle manière Kublai Khan imagina Venise
d’après leurs conversations ; la cité lacustre y prend des contours orientaux qui
reconfigurent ses formes architecturales, déclinées en 6 stations (Lido, Giardini,
San Marco, etc). Ces fragments architecturaux sont constitués de sédiments de
mémoires et de récits entremêlés, comme un Songe de Polyphile, tout à la fois
archétypal et contemporain. L’installation des dessins et maquettes retranscrit à sa
manière les flux des récits, les vagues narratives de ces architectures flottant entre
remémoration et « évaporation ». Bien des années plus tard, à l’orée de sa mort,
alors que peu ont cru à ses histoires extraordinaires, Marco Polo reçut la visite de
Kublai Khan qui vint lui décrire une ville dans laquelle Marco Polo se mit à voyager
à nouveau.
L’épure rationnelle du trait, l’abstraction du diagramme s’y mêlent avec l’absurde,
l’irréel, l’invisible, la prolifération. Ces récits d’architecture sont toujours disloqués,
fracturés, fragmentés : il est impossible d’en retrouver l’origine. « Cj LIM a la dextérité de faire se côtoyer l’inattendu avec l’attendu » (Peter Cook). En cela, réside
notamment leur « provocation ». Excentriques, ses dessins le sont, par les mondes
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étranges qu’ils convoient, charrient dans tous les sens. Les registres graphique,
pictural, architectural, déploient un écheveau ébouriffant de formes et de signes.
Ses narrations architecturales s’évaporent en effet dans une dimension atmosphérique et aérienne. Stylisés, implacables et doux à la fois, ses dessins ne laissent
jamais ses spectateurs indifférents, mais subjugués ou intrigués.
Les dessins de cj LIM sont en fait des « dispositifs », qui génèrent de nouvelles
modalités constructives de l’espace, qui se meuvent « machinalement » dans un
récit ; ils ne représentent rien, mais suscitent des champs magnétiques de force
entre rationnel et imaginaire ; ils n’ont pas de finalité, si ce n’est provoquer l’émergence d’autres univers, informels ou déjà manufacturés. La question est : « Est-ce
qu’une compréhension technologique et abstraite de ces dispositifs et de leur
construction peut influencer et redéfinir le potentiel de la pensée architecturale et
spatiale ? » (David Porter) Sur cette question, se tient tout l’inachèvement des
projets de cj LIM
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Virtually Venice de cj Lim est une digression poétique sur la ville et le
temps.
Ce texte se lit à la manière d’un labyrinthe que l’on arpente, sans début
ni fin. Les fils du récit se dévident et s’enchevêtrent, sans aucune
logique préalable.
Tout comme les dessins de cj LIM, ce texte se donne comme une exploration erratique des potentialités de l’écriture et de l’espace.
La rencontre entre Marco Polo et l’empereur Kublai Khan sert ici de
prétexte aux divagations architecturales à travers Venise.
Le récit est tout à la fois opaque comme la lagune et transparent comme
la vie qui l’habite.
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Virtually Venice
cj lim
KUBLAI KHAN
A la fin du XIIIe siècle, la majeure partie de l’Orient se trouvait sous la domination du
grand empereur mongol Kublai Khan. A la différence de son grand-père Gengis, un
homme avide de pouvoir, Kublai était quelqu’un de raffiné et de cultivé. Assis dans
les splendides cours et jardins de Cambaluc, il écoutait Marco Polo, marchand vénitien et explorateur intrépide, lui conter les histoires des nombreuses provinces de son
empire.
Marco Polo
Largement considéré comme le plus grand explorateur occidental des pays de l’Orient,
Marco Polo était gouverneur attitré du Yangzhou, région sous l’empire de Kublai
Khan. A la cour du Grand Khan, il rapportait à l’empereur les récits de ses fantastiques expéditions dans des contrées inconnues; fasciné par les descriptions de Marco
Polo, l’empereur mongol imaginait les nombreux endroits de son vaste empire qu’il
n’avait pas vus.
Quand Marco Polo rentra en Italie en 1295, ses récits merveilleux furent accueillis
avec un grand scepticisme par ses contemporains, et on le surnomma Marco il Milione
(aux mille mensonges). On dit qu’un soir de fièvre, alors que Marco Polo était à
l’agonie, il reçut la visite de Kublai Khan. L’empereur guida le vieux Marco Polo à
travers une ville qui, aux yeux d’un occidental, paraît à la fois magnifique et étrangement familière. Ceci est le récit de leur ultime rencontre.
Dans la mer Adriatique par 45°14’ de latitude Nord et 12°18’ de longitude Est, se
trouve la cité lacustre aux 108 majestueuses digues. Dans la lagune se trouvent
aussi un jardin d’information planté de citronniers, un lieu pour se reposer, la Tour
de la Mort qui s’apparente à une cathédrale et une plage serpentant à la pointe est
de la ville. Tapi sur les eaux miroitantes, un vaisseau étranger glisse sans bruit ; il
fait apparaître toute une succession de fenêtres, portes et balcons animés et,
étendant ses antennes, il relie d’un pont les différents espaces entre eux.
Parfois, la présence des habitants de cette ville se réduit à de rares indices : des
paniers décorés, suspendus ça et là, ou encore du linge en train de sécher. C’est
aussi un lieu marqué par différentes distances focales, par des changements
d’échelle dramatiques et des variations de vitesse. A un moment donné votre
regard sera fixé sur la tour Saint-Marc, à un autre vous vous retrouverez entouré
de linge à sécher et des branches feuillues d’un citronnier.
Telle un lion, la ville est forcée d’hiberner durant les mois d’hiver. Vous verrez que
pendant cette période toute l’animation de la ville s’arrête et les éléments gisent
dans des bassins d’eau calme. Les principales activités domestiques retombent sur
elles-mêmes et dans l’obscurité alors que les fenêtres et leurs habitants disparaissent dans l’air léger. Les ombres, communément révélatrices de l’inanimé, s’étendent pleines de charme, faussées par les ondes célestes qui menacent d’engloutir
la cité tout entière.
Le changement de température au début du mois de juin réveille la ville en attirant de nouveau ses habitants et surtout un flot rentable de voyageurs étrangers
venus d’Orient. Aucune autre ville au monde ne connaît une telle différence entre
la période d’activité et la période d’accalmie et de dissolution qui lui succède. Une
fois de plus, l’imposante digue pivote, tourne et flotte sur l’eau, aspergeant et
rafraîchissant les habitants. On peut apercevoir des groupes de femmes titubant
comme des folles sur les plages alors qu’une armada de sampangs s’approche des
rives tout juste redevenues fertiles et splendides. Dans les espaces invisibles de
sous-bois extrêmement touffus sont assis des enfants malicieux, occupés à lancer
des rondelles de citron dans une mer aux couleurs fluctuantes. Les fenêtres sont
grandes ouvertes, les rues détrempées sont de nouveau envahies par une foule de
gens et de fleurs tout juste cueillies. Même l’air stagnant de l’hiver souffle une
piquante fraîcheur et inspire de l’optimisme.
La ville est incongrue ; dans un effort visant à engendrer harmonie et stabilité,
ses composantes urbaines s’accommodent rapidement de moyens de fortune
provisoires.
Tout angle de la ville constitue une image parfaite et chacun de ses éléments semble
poser. Les voyageurs s’acharnent futilement à la prendre en photo, contribuant ainsi
à accumuler de nouveaux points de vue fragmentés. Ainsi la ville est-elle constamment reconfigurée et ses légendes rapportées de millions de façons différentes.
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De petits « pékinois-lions » geignent sur les marches d’un escalier situé entre deux
mondes – intérieur et extérieur, lumière et obscurité, public et privé – alors que
leurs maîtres laissent pendre leurs jambes de balcons fixés à des structures d’une
élégance sublime. Des papillons volètent entre des voiles de linge étendu, taquinant à la fois l’océan au-dessus duquel ils voltigent et le ciel vers lequel ils
montent. Au nord, de la fumée s’élève de cheminées extensibles, soufflant
bruyamment lorsqu’elles rejettent des nuages de vapeur chatoyante. Des navires
étrangers interrompent la désolation passagère, dérivant avec indolence parmi une
activité effervescente ; ils font naître des bavardages, des expressions significatives
et perplexes. L’atmosphère s’emplit d’un chœur irrésistible de rythmes déterminés,
doublés d’improvisations imprévisibles, dans lequel virevoltent des corps se
murmurant les uns aux autres sur un ton animé les événements de la veille.
Interrompant cette frénésie symphonique orchestrée – tout s’arrête alors soudainement –, un chat apparaît brièvement, surgissant de sous une grande cape
mystérieuse servant de déguisement, à la poursuite d’un pigeon battant des ailes.
De fins tuyaux sortent de l’eau, des bobines d’usine dansent majestueusement sur
sa surface matelassée, alors que le vent serpente entre des champs d’orgues verticales apportant la senteur fraîche de viande rôtie… Des systèmes de poulies
masquent et révèlent certains aspects de la vie et des éléments d’une grande ingéniosité technique facilitent la manipulation de grands aqueducs, chuintant et
soufflant lorsqu’ils se tordent afin d’éviter une infiltration imminente. Un vieil
homme est assis, ses pieds nus plongés dans un bassin de fleurs bouillonnant ; sa
voix tremblante est masquée par les bavardages de petits groupes dont l’écho se
répercute sur les plafonds.
Quelques petits oiseaux gazouillants volent autour d’un jeune citronnier et ses
branches délicates frissonnent sous la douce brise. Des lavandières chantent en
étendant les vêtements de vieillards cacochymes qui jouent aux cartes et misent
des meubles, des animaux domestiques ou tout ce qui leur tombe sous la main.
Les grands gardiens qui surveillent la ville affichent une détermination intransigeante, descendant sur de petits navires le fleuve qui se divise et s’appauvrit en un
réseau d’affluents entrelacés. De larges cerceaux rebondissent énergiquement et
entraînent l’eau dans les petits pores, ouvertures et tuyaux qui recouvrent l’intérieur de la surface matelassée. Les dessous de grandes crinolines se retournent laissant apparaître d’extravagantes tapisseries de fleurs qui tombent et recouvrent
alors l’ensemble des voyageurs.
Dans le sud, une nuée de sons inintelligibles escorte un petit sampang. Hommes,
femmes et enfants venus du monde entier se précipitent sur les ponts mal entretenus et les navires délabrés, criant et hurlant dans leurs dialectes familiers. Les
recoins et les interstices des embarcadères dansant sur l’eau sont pleins de citrons
qui flottent. Des voiles de papier entourent des plates-formes et des tonneaux illuminés animent le feuillage non loin de là. Un enfant, évoluant dangereusement à
deux pas de la surface de l’eau, tente de reprendre le contrôle de son cerf-volant.
Le ruban de papier, plongeant entre de lourdes colonnes et des cages où vient
mourir le vol des oiseaux, ignore les tentatives désespérées du petit garçon de
contenir sa jubilation. De grandes pousses de bambou apparaissent en arrière-plan,
elles se balancent d’avant en arrière au-dessus d’un groupement de petites cheminées qui dégagent de fraîches senteurs
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Vivaldi
les quatre saisons
EN CONSÉQUENCE
DE CAUSE, MARCO
POLO ET KUBLAI KHAN APRÈS AVOIR ÉTÉ EXPOSÉS À DES MERS DE NUAGES ONDOYANTS,
ÉTAIENT ASSIS FUMANT LA PIPE AU BEAU MILIEU D’UN BANC DE POISSONS CHANTANTS.
ALORS QUE LA FUMÉE S’ENROULE SOUS LES BALCONS ET DANS LES RECOINS DES
RÉSIDENCES, LES POISSONS EN PARADE RÉPONDENT AU FLUX ET REFLUX QUOTIDIEN DE
LA LAGUNE.
KUBLAI KHAN : CHANTS ET DANSES ILLUSTRENT
LES CYCLES DIURNES D’ICI ET RAPPELLENT L’AISANCE AVEC LAQUELLE NOUS VIVONS NOS VIES.
MARCO POLO : UNE HORLOGE PEUT-ÊTRE… ?
NON DE CELLES QUI INDIQUENT UNE EMPREINTE
RÉGULIÈRE DU TEMPS, MAIS UN MÉCANISME
CAPABLE DE METTRE AU JOUR LES DURÉES SANS
PRÉCÉDENT QUI CONSTITUENT LA VIE.
TANDIS QUE LES PETITS TÉLÉVISEURS
RONDS VENUS DU PAYS DES CITRONNIERS REMUENT DOUCEMENT, LES POISSONS REMONTENT LENTEMENT AVEC
LA MARÉE ET CE FAISANT ENTONNENT
UN MERVEILLEUX POT-POURRI DE SONS
SYMPHONIQUES. COMME EN UN CHŒUR,
CHAQUE ENTITÉ CHANTE UNE NOTE
DIFFÉRENTE CONTRIBUANT AINSI À
ENGENDRER UNE ONDE IMPÉNÉTRABLE
DE CALME ENCORE AUDIBLE.
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acte I
par xien gou hai
PEUT-ÊTRE RENCONTREREZVOUS EN UNE CHAUDE
JOURNÉE D’ÉTÉ « PAR XIEN GOU HAI », CE QUI SIGNIFIE « HUIT DIEUX TRAVERSANT
L’OCÉAN ». SUR UNE EXTRÊMEMENT GRANDE ÉCHELLE, CETTE CRÉATURE ÉTRANGE ERRE
SUR LES VOIES NAVIGABLES DE LA VILLE. SES TENTACULES EN PLEINE DÉSAGRÉGATION
S’ÉTENDENT ET ÉCARTENT LES RÉSIDENCES DES PROPRIÉTÉS PRIVÉES. CETTE MACHINE,
UN LIEU DE RÉUNION POPULAIRE DES GENS DU PAYS, EST UN ENDROIT OÙ L’ON PEUT
LOUER UNE PARCELLE DE TERRAIN LE
TEMPS QUE SÈCHE LE LINGE TANDIS QUE
L’ON FAIT SA LESSIVE DANS DES BASSINS
DE PIERRE ET DES BAINS DE VAPEUR. CELA
FLEURIT EN PLEINE SAISON. CE VAISSEAU
DONNE TOUT SON DYNAMISME À LA
VILLE ; FENÊTRES ET INTÉRIEURS DISPA-
RAISSENT QUAND GLISSENT LES PNEUS
ATTACHÉS AUX TENTACULES. DES CORDES
À LINGE SERVANT DE FILS CONDUCTEURS
RELIENT ENTRE EUX BASSINS, SEAUX,
PANIERS ET TREMPLINS ET DES USAGERS
SE DÉCHARGENT DES RÉSIDUS INDÉSIRABLES DE LA VIE URBAINE.
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acte II
lido
AU LIDO, DES FRAGMENTS ARCHITECTURAUX PRENNENT LA POSE. ICI, ON PEUT
EXPOSER DES CORPS HUILÉS SUR LA PLAGE OU TOUT SIMPLEMENT SE DÉTENDRE À
L’OMBRE GÉNÉREUSE DE JOURNAUX DÉPLOYÉS, TOUT EN SIROTANT UN THÉ AU CITRON.
POUR CEUX QUI ONT HÂTE DE PARLER CHEZ EUX À LEURS PROCHES OU PEUT-ÊTRE
D’ÉCOUTER DES CONVERSATIONS PRIVÉES, UN EXTRAORDINAIRE JEU DE CANNES DE
BAMBOU SOUPLE EST OFFERT. LE MARCHÉ ET LES CUISINES ORIENTALES OFFRENT AUX
VOYAGEURS DES PRODUITS CENSÉS ATTÉNUER LEUR NOSTALGIE. TOUT AU LONG DU
LITTORAL, S’ÉTEND UNE PLAGE TISSÉE DE LONGUES FEUILLES DE LEMON-GRASS QUI
POUSSENT DANS DES SAMPANGS DE BOIS BOURRÉS DE VIEUX JOURNAUX. LA SENTEUR
DES LEMON-GRASS EFFLEURÉS PARFUME CETTE PLAGE D’UNE FRAÎCHEUR ORIENTALE
SENSIBLE. LE LIDO EST UN AGRÉABLE LIEU DE REPOS POUR TOUTE LA FAMILLE ET UN
PARFAIT ANTIDOTE CONTRE LE MAL DU PAYS.
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acte III
giardini
LE GIARDINI EST UNE IMMENSE STRUCTURE
COMPOSÉE DE TONNEAUX FLOTTANT SUR
L’EAU QUI CONTIENNENT DES ÉCRANS DE TÉLÉVISION, DES RONDELLES DE CITRONS ET
DES PETITS ANNEAUX DE PARCHEMIN. LES ESPACES PUBLICS DE CE PARC SONT DÉLIMITÉS PAR DES NIMBES DE PAPIERS COUVERTS D’INSCRIPTIONS AU JUS DE CITRON,
LAISSÉES PAR DES VOYAGEURS DÉSIREUX DE FAIRE PARTAGER DES HISTOIRES. POSER LE
PAPIER AU-DESSUS D’UNE FLAMME PERMET DE RÉVÉLER LES MESSAGES CACHÉS ; DES
BRAISES FUMANTES SONT ENCASTRÉES DANS LE CIEL, ET IL Y A AUSSI DE L’EAU OÙ DE
NOUVELLES PLANTES COMMENCENT À FLEURIR. LE GIARDINI CONFIGURE DANS L’ESPACE
LES MODULATIONS DE LA LUMIÈRE ET DU SON DE COMMUNICATIONS ÉTRANGÈRES.
DANS LE SOUCI DE RÉCONCILIER LES
CULTURES ET DE PROMOUVOIR LA NOTION
DE NARRATION, LE GIARDINI EST UN
ESPACE OÙ L’ON PEUT ALLER REGARDER
DES JOURNAUX TÉLÉVISÉS DIFFUSÉS EN
DIRECT DU MONDE ENTIER OU PORTER
SA CONTRIBUTION AUX ARCHIVES DE
MESSAGES ÉCRITS.
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acte IV
san marco
LA TOUR SAINT-MARC EST UNE INVERSION DE
LA PLACE SAINT-MARC ET INCARNE L’IDÉE DE
MORT À VENISE. ELLE CÉLÈBRE LA MAGNIFICENCE D’UN DÎNER SERVI EN UN LIEU AUSSI
IMMENSE QU’UNE CATHÉDRALE. TOUT PRÈS DE LA TOUR, DES ENSEMBLES INSTABLES DE
PIÈGES POUR OISEAUX PIVOTENT ET SE
TRANSFORMENT EN CHANDELIERS VOLANTS.
ÂMES SENSIBLES S’ABSTENIR : LES INVITÉS
VONT DÎNER SUSPENDUS PRÈS DE CES
PIÈGES, ESSAYANT DE HAPPER GOULÛMENT
DE NOMBREUX PIGEONS QUI SERONT
ENSUITE GRILLÉS DANS DES FOURS FLOTTANTS AU DESSOUS SUR LES EAUX.
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acte V
fontuna pozzo-pozza
DESTINÉES À
CONTENIR
LES EAUX QUI ENTOURENT LA VILLE, LES ‘FONTUNA POZZO-POZZA’ (DES VAGUES
MASCULINES ET FÉMININES) SONT D’ÉNORMES TOURS QUI DANSENT ÉLÉGAMMENT À
L’HORIZON, QUEL QUE SOIT L’ENDROIT VERS LEQUEL ON DIRIGE LE REGARD. SOUFFLANT
BRUYAMMENT, ELLES RÉGULENT LES EAUX À L’AIDE DE LOURDS APPAREILS ABRITANT
DES JARDINS SECRETS TOUT PRÈS DE
BELLES FABRIQUES. LES MÉCANISMES,
CONSTRUITS SUR LE MODÈLE DE CORSETS
ET DE CRINOLINES, ASPIRENT ET PULVÉRISENT, ET OFFRENT RÉGULIÈREMENT À LA
VILLE DES PÉRIODES DE PROSPÉRITÉ.
DÉVERSANT DES CASCADES D’EAU QUAND
ELLES MONTENT ET DESCENDENT, CES
DIGUES CONSTITUENT UN VÉRITABLE
ORCHESTRE DE POMPES QUI JOUENT DANS
LA PLUS GRANDE HARMONIE.
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acte VI
San Michele
LA CONSTRUCTION OFFRE AUX VOYAGEURS
LAS D’AVOIR MARCHÉ LA JOURNÉE TOUT
ENTIÈRE UN ASSORTIMENT LUXUEUX DE SOINS, ALLANT DES BAINS DE PIEDS À BASE DE
PLANTES À DES MASSAGES RELAXANTS. LES HÔTES REPOSÉS, DÉTENDUS, BUVANT LEUR
THÉ AU CITRON, OUBLIENT VITE LES CLAMEURS DE LA VILLE. ALORS QUE L’ON DONNE
LIBRE COURS À DES RÉCITS ET DES LÉGENDES, DES HISTOIRES À NE PAS RACONTER
DANS UN CIMETIÈRE, LORS D’UN FESTIVAL D’ÉCHANGES CULTURELS, DES CENTAINES DE
CHATS DISSIMULÉS LE LONG D’UNE
PROMENADE ENTOURANT UN PETIT PORT
PARTICIPENT À UN SPORT NOMMÉ « LE JEU
DU PIGEON ». SURGISSANT D’INTERSTICES
CACHÉS, LES CHATS BONDISSENT SUR DES
PIGEONS INCONSCIENTS ET, CE FAISANT,
SE TRANSFORMENT EN LION EMBLÉMA-
TIQUE DE SAINT MARC. LES VISITEURS DE
CETTE STRUCTURE AMUSANTE ÉCHAPPENT
AU REMUE-MÉNAGE DE LA VILLE TOUT EN
SATISFAISANT LES BESOINS DE LEURS
PIEDS MEURTRIS.
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RECHERCHES EN ARCHITECTURE / CONCOURS
| SÉLECTION |
ROYAL CANAL LINEAR PARK INTERNATIONAL COMPETITION DUBLIN 2005
BONN SQUARE OXFORD INTERNATIONAL COMPETITION UK 2005
EXTENSION DE LA KUNSTHALLE BREMEN INTERNATIONAL COMPETITION ALLEMAGNE 2005
THE UNITED COLOUR OF BRITAIN 2005
SHAFTESBURY AVENUE LONDON 2005
VIRTUALLY VENICE : San Marco BRITISH ARTS COUNCIL UK POUR LE PAVILLON ANGLAIS, BIENNALE DE VENISE, 2004
VIRTUALLY VENICE : San Michele 2004
VIRTUALLY VENICE : Lido 2004
VIRTUALLY VENICE : Giardini 2004
VIRTUALLY VENICE : Par Xien Quao Hai 2004
VIRTUALLY VENICE : Fortuna Pozzo 2004
VIRTUALLY VENICE : Vivaldi 2004
PARIS Olympique 2012 LANDMARK FRANCE 2004
CENTRAL GLASS INTERNATIONAL ARCHITECTURAL COMPETITION JAPON 2003
NAM JUNE PAIK MUSEUM INTERNATIONAL COMPETITION CORÉE 2003
GREEN CROFT NW6 2003
SITTINGBOURNE CULTURAL INTERNATIONAL COMPETITION KENT UK 2002
TOMOHIRO MUSEUM DE SHI-GA INTERNATIONAL COMPETITION JAPON 2002
CENTRAL GLASS INTERNATIONAL COMPETITION JAPAN : Restaurant 2002
AQUA CENTRE INTERNATIONAL COMPETITION AALBORG DANEMARK 2001
3 ACRES ON THE LAKE 2001
CENTRAL GLASS INTERNATIONAL ARCHITECTURAL COMPETITION JAPAN : GlassHouse 2001
PALOS VERDES ART CENTRE USA INTERNATIONAL COMPETITION 2000
15th MEMBRANE DESIGN INTERNATIONAL COMPETITION JAPON 2000
elements Biographiques
et bibliographiques
RECHERCHES EN ARCHITECTURE / CONCOURS
| SÉLECTION, SUITE… |
RIBA COUNTRY HOUSE COMPETITION LANCASHIRE UK 2000
FOLKESTONE SEAFOOD STALL COMPETITION 2000
SINS : Kiss and Tell 2000
SINS : Show Me The Money 2000
SINS : You Talking To Me 2000
SINS : Load Of Bull 2000
SINS : Twentyfourseven 2000
SINS : Sodom and Gormorrah 2000
SINS : Tonic 2000
15th MEMBRANE INTERNATIONAL COMPETITION JAPON 2000
14th MEMBRANE INTERNATIONAL COMPETITION JAPON 1999
CONCEPTHOUSE 2000 (INTERNATIONAL) IDEAL HOME EXHIBITION 1999
MUSEUM COSTANTINI INTERNATIONAL COMPETITION BUENOS AIRES 1997
GUEST HOUSE, SHINKENCHIKU COMPETITION JAPON 1995
EXPOSITIONS PERSONNELLES
| SÉLECTION |
CJ LIM VIRTUALLY VENICE FONDS REGIONAL D’ART CONTEMPORAIN DU CENTRE (FRAC CENTRE) FRANCE 2006
MUSEUMS MACKINTOSH MUSEUM, GLASGOW
HOW GREEN IS YOUR GARDEN ? LOBBY GALLERY @ BARTLETT, UCL
SINS + OTHER SPATIAL RELATIVES LOBBY GALLERY @ BARTLETT, UCL
441/10...WE'LL RECONFIGURE THE SPACE WHEN YOU'RE READY STRATHCLYDE UNIVERSITY GLASGOW
(1996), LOBBY GALLERY @ BARTLETT UCL (1996), RMIT MELBOURNE (1996), STADELSCHULE, FRANCFORT (1997)
MONOGRAPHIES
NEO ARCHITECTURE : cj LIM / STUDIO 8 ARCHITECTS IMAGES PUBLISHING AUSTRALIA, 2005
MUSEUMS (GLASGOW SCHOOL OF ART PRESS, 2004) CJ LIM
HOW GREEN IS YOUR GARDEN ? (WILEY ACADEMY, 2003) CJ LIM + ED LIU
SINS + OTHER SPATIAL RELATIVES (STUDIO 8 LONDON, 2000) CJ LIM + ED LIU
441/10...WE'LL RECONFIGURE THE SPACE WHEN YOU'RE READY (STUDIO 8 LONDON, 2000) CJ LIM
ÉDITIONS
DEVICES (ARCHITECTURAL PRESS ELSEVIER, 2005) CJ LIM
REALMS OF IMPOSSIBILITY : AIR (WILEY ACADEMY, 2002) CJ LIM + ED LIU
REALMS OF IMPOSSIBILITY : GROUND (WILEY ACADEMY, 2002) CJ LIM + ED LIU
REALMS OF IMPOSSIBILITY : WATER (WILEY ACADEMY, 2002) CJ LIM + ED LIU
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COLLECTIONS PERMANENTES
PARIS OLYMPIQUE 2012 LANDMARK, FRANCE (2004) VICTORIA + ALBERT MUSEUM, LONDRES UK
MUSEUM COSTANTINI COMPETITION, BUENOS AIRES (1997) VICTORIA + ALBERT MUSEUM, LONDRES UK
NAM JUNE PAIK MUSEUM COMPETITION, CORÉE (2003) RIBA BRITISH ARCHITECTURAL LIBRARY, LONDRES UK
GUEST HOUSE, SHINKENCHIKU COMPETITION JAPAN (1995) FRAC CENTRE, ORLÉANS
JYVASKYLA MUSIC/ARTS CENTRE COMPETITION, FINLANDE (1997) RIBA BRITISH ARCHITECTURAL
LIBRARY, LONDRES UK
Coordination : Sophie Bellé
Textes : Marie Ange Brayer, cj LIM
Conception et réalisation graphique :
[email protected]
Impression : Copie 45
CJ LIM
FRAC Centre
12 Rue de la Tour Neuve
45 000 Orléans, France
T 33 (0)2 38 62 52 00
F 33 (0)2 38 62 21 80
E [email protected]
www.frac-centre.asso.fr
VIRTUALLY VENICE
PRIX
| SÉLECTION |
AJ/BOVIS AWARDS FOR ARCHITECTURE (2005) ROYAL ACADEMY SUMMER SHOW
CENTRAL GLASS INTERNATIONAL ARCHITECTURAL COMPETITION JAPAN :
GlassHouse (2001) PREMIER PRIX
CONCEPT HOUSE 2000 INTERNATIONAL IDEAL HOME EXHIBITION (1999) SECOND PRIX
UCL CULTURAL CENTRE INTERNATIONAL COMPETITION (1996) PREMIER PRIX
PRIX ACADÉMIQUES
RIBA President’s Medals for Academic Contribution in Architecture Part 2 1999
RIBA President’s Medals for Academic Contribution in Architecture Part 1 1998
RIBA President’s Medals for Academic Contribution in Architecture Part 2 1998
RIBA President’s Medals for Academic Contribution in Architecture Part 1 1997
10 FÉVRIER - 23 AVRIL 2006
FRAC CENTRE
VERNISSAGE : JEUDI 9 FÉVRIER 2006 À 18 H 30
EN PRÉSENCE DE L’ARCHITECTE
INTRODUCTION DE PETER COOK
Ouverture du lundi au vendredi,
de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
Les week-ends et jours fériés : de 14 h à 18 h.
Visites commentées en semaine sur réservation,
les samedi et dimanche à 16 h.
Président : Jean-Marie Panazol
Directrice : Marie-Ange Brayer
Adjointe : Sophie Bellé
Secrétaire de Direction : Delphine Mensac
Service des publics : Camille de Singly (Chargée
des publics), Rozenn Morizur (chargée des publics
scolaires), Nadine Labedade (Professeur détaché)
Régisseur : Anthony Barrault
Webmaster : Paul Laurent
Assistant régisseur : Lajos Kun Moreau
Stagiaire : Constance Héau
Le FRAC Centre bénéficie du soutien du Conseil régional du
Centre et du Ministère de la Culture et de la Communication
(Délégation aux Arts plastiques (DAP) ; Direction Régionale des
Affaires Culturelles du Centre) et du British Council.
Images : Courtesy cj LIM, Londres.
Couverture : cj LIM, Virtually Venice
Courtesy cj LIM
© FRAC CENTRE, 2006
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CJ LIM
Virtually
Venice
EXPOSITION
FRAC CENTRE
DU 10 FÉVRIER AU 23 AVRIL 2006