Lettre 123 - Initiative France

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Lettre 123 - Initiative France
DOSSIER
REVITALISATION ÉCONOMIQUE
Créer des
entreprises
là où des emplois
disparaissent
143
FRANCE I N I T I AT I V E
Septembre
2009
Nacre
Mobilisation pour
les chômeurs-créateurs
185 PLATEFORMES FRANCE INITIATIVE SUR 248 SONT CONVENTIONNÉES POUR LE DISPOSITIF
NACRE, LA PLUPART SUR LA PHASE 2 : L’APPUI POUR LE FINANCEMENT DES PROJETS DES
CHÔMEURS-CRÉATEURS AVEC UN PRÊT À TAUX ZÉRO POUVANT ALLER JUSQU’À 10 000 EUROS.
ouzi Smaili est l’un des premiers
bénéficiaires du dispositif. Demandeur d’emploi après un licenciement économique, il souhaite reprendre
un cabinet de géomètre mais les
banques jugent son apport personnel
trop faible. Il se tourne alors vers Est Vald’Oise Initiative, qui l’accompagne et lui
octroie un prêt Nacre de 10 000 euros
en plus d’un prêt d’honneur classique.
Les banques lui font confiance et Fouzi
Smaili démarre son activité en juillet.
Le fonds de prêt à taux zéro Nacre, géré
centralement par France Active Financement, est opérationnel depuis le 27 mai.
Les plateformes attendaient sa mise à
disposition pour décaisser les premiers
prêts. À destination des demandeurs
d’emploi et des bénéficiaires des minimas sociaux, le Nouvel Accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise (autrement dit Nacre), piloté
par le ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi avec la Caisse des
Dépôts, remplace Eden et les chèquesconseils.
F
Moyens
supplémentaires
Les 185 plateformes (elles n’étaient que
76 délégataires d’Eden) qui ont signé
des conventions d’objectifs avec les
DRTEFP 1 ont obtenu 9 755 dossiers
pour 6 407 projets de création 2, répartis
dans les trois phases métiers du parcours d’accompagnement : montage du
projet, financement et développement
de l’entreprise. Cette mobilisation a une
contrepartie significative : 4 millions
d’euros de ressources pour que les plateformes contribuent au parcours des
chômeurs vers la création d’entreprises.
« Ces volumes impactent dès cette
année l’activité, les choix stratégiques
de gestion et de développement de
l’offre des plateformes », estime Gyl
Cela n’a pas été partout simple à mettre
en place ! Néanmoins, des avancées ont
été réalisées. En amont du dépôt de
dossier de labellisation, Nord-Pas-deCalais Initiative a contacté ses partenaires habituels – Boutiques de gestion
(BG), chambres de métiers et chambres
de commerce. Un accord-cadre a été
signé par certaines plateformes de la région et la BG prévoyant une répartition
sur les différentes phases. « Le système
fonctionne », se félicite Grégory Retz,
animateur d’Initiative Clé. « Une réunion
de suivi de la convention est prévue en
septembre afin d’en évaluer la réussite
par territoire. »
Pour Bernadette Sozet, animatrice de la
coordination régionale Rhône-Alpes,
« Nacre est un dispositif bien pensé,
avec la reconnaissance des trois phases, notamment celle du financement
qui ne l’était pas jusqu’à présent ». Cependant, la multiplication des opérateurs
sur chacune des phases complique la lisibilité de l’offre pour le chômeur-créateur. « Si la collaboration entre les réseaux de financement (France Active,
Adie) fonctionne bien, il faut l’améliorer
avec les réseaux d’accompagnement
qui se positionnent maintenant sur le financement », précise-t-elle.
Avenants aux conventions
Demandeuse
d’emploi, Claudie
Cartron a créé
son entreprise
de retouches
de couture, grâce à
un prêt Nacre octroyé
par Nantes Initiative.
Coppey, adjoint à la déléguée générale
de France Initiative. Certaines ont saisi
cette opportunité pour renforcer leurs
équipes. C’est le cas d’Ader Initiative,
qui accueille depuis peu une assistante
gestion PME-PMI en contrat de professionnalisation. « Les moyens financiers
de Nacre nous permettent de renforcer
notre action », précise André Genelle,
responsable de la plateforme. « L’assistante s’occupera aussi du parrainage et
du club de créateurs, inexistants jusqu’à
présent. »
1. Direction régionale
du travail, de l’emploi
et de la formation
professionnelle.
2. Chiffres au 30.6.2009.
3. Délégation
générale à l’emploi
et à la formation
professionnelle.
Fluidité des parcours
À la mise en place de Nacre, la DGEFP 3
appelait à la solidarité entre les réseaux
pour faciliter la fluidité du parcours d’un
créateur-repreneur, autant d’éléments
qu’évaluent depuis juin les DRTEFP.
Fin mai, France Initiative a mené, auprès
d’une cinquantaine de plateformes
conventionnées, un sondage pour
connaître l’état de la mise en œuvre du
dispositif sur la phase 2. Il en ressort
que 30 % en moyenne des objectifs
étaient déjà atteints à cette date par les
plateformes.
« Les DRTEFP sont tenues de faire un
premier bilan en régions et encouragent
les opérateurs à faire entrer davantage
de porteurs de projets dans le parcours », explique Élise Bouydron, chargée de mission à France Initiative. Des
avenants aux conventions devraient rapidement être formulés par la DGEFP,
qui espère dépasser l’objectif des
20 000 créateurs accompagnés cette
année. De nouvelles campagnes de labellisation sont en cours ; l’occasion
pour les plateformes France Initiative qui
ne s’étaient pas positionnées de le faire.
Zoé Boissel
Notre grande cause à nous, c’est faire naître votre entreprise
la lettre
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n° 143
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Développement durable
Mise à l’eau de Fluvial Initiative
LA PREMIÈRE PLATEFORME NATIONALE SECTORIELLE A ÉTÉ LANCÉE LE 21 JUILLET EN PRÉSENCE DE DEUX
MINISTRES ET DE BERNARD BRUNHES.
Lors de la conférence
de presse
de lancement
de Fluvial Initiative.
De droite à gauche :
Dominique Bussereau,
Hervé Novelli,
Albert Ollivier,
Bernard Brunhes
et Christian Parent.
E
Les besoins de la filière
« La création de cette nouvelle structure
est une des suites du Grenelle de l’environnement et elle participe au plan de
relance du gouvernement », a rappelé
Dominique Bussereau. L’État s’est fixé
un objectif de report de 25 % du transport routier sur d’autres voies, dont le
transport fluvial. Cela passe concrètement par une relance de la filière, a expliqué Christian Parent, président d’Entreprendre pour le fluvial. Celle-ci doit
faire face à un double enjeu, a rappelé
Albert Ollivier, président de Fluvial Initiative : le départ à la retraite de nombreux
bateliers et un fort besoin de renouvellement de la flotte.
Fluvial Initiative est donc la première
plateforme France Initiative qui intervienne sur un secteur d’activité, le transport fluvial, à l’échelle du territoire national. Elle est dotée par ses fondateurs
– la Caisse des Dépôts, Voies navigables de France, le Crédit coopératif,
les Banques populaires – de 4,5 millions
d’euros sur trois ans, qui permettront
FLUVIAL INITIATIVE • 6, rue Galilée
75116 Paris • Tél. 01 47 20 01 68
Contact : Jean Loeper, chef de mission
[email protected]
2
d’accorder une centaine de prêts d’honneur, allant de 10 000 à 90 000 euros,
avec un très fort effet de levier (de
l’ordre de 14) sur les prêts bancaires.
Les entrepreneurs bateliers pourront
ainsi faire face aux investissements très
lourds que représente la création ou la
reprise d’une entreprise de batellerie et
qui peuvent aller de 150 000 euros à
3 millions d’euros.
Six plateformes France
Initiative de bassin
Le mode opératoire de cette plateforme
est original. Elle s’appuie en amont sur
l’expertise technique d’Entreprendre
pour le fluvial, émanation de Voies navigables de France, qui valide la dimension technique du projet (état du bateau,
cohérence du projet, qualifications de
l’entrepreneur). Le comité d’engagement de Fluvial Initiative valide ensuite
le plan de financement, incluant le montant du prêt d’honneur, avant que l’une
des plateformes France Initiative de bassin ne reçoive le créateur en comité
d’agrément. In fine, c’est ce comité qui
décide de l’attribution du prêt d’honneur
de Fluvial Initiative et du prêt d’honneur
de la plateforme de bassin ainsi que des
mesures d’accompagnement. Ces plateformes de bassin sont au nombre de
six et elles interviennent à une échelle
plus large que leur territoire : il s’agit de
Val de Seine Initiatives, pour le bassin
parisien, d’Oise Est Initiative pour le
bassin de l’Oise, de Rouen Initiative,
pour la partie aval de la Seine, de VNEI
pour le bassin du Nord, de Metz Initiative pour le bassin de l’Est et de Rhône
Développement Initiative pour le bassin
du Rhône. Ces plateformes sont également chargées du suivi et de l’accompagnement des créateurs.
Bernard Brunhes a insisté sur le caractère innovant du montage, en rappelant
qu’il permettait au mouvement d’être un
acteur d’une politique publique de première importance, celle du développement durable. Hervé Novelli a relevé le
rôle de France Initiative : « Je salue
l’adaptation des plateformes qui élargissent ainsi leur modalités d’intervention »,
tout en rappelant que l’intervention de
France Initiative était un gage de pérenJ.-M. M.
nité pour les entreprises.
* Lire aussi Lettres nos 133 et 142.
■ Haute-Vienne Initiative :
Telex
n remettant les chèques des deux
premiers prêts d’honneur de Fluvial Initiative à des bateliers, Hervé
Novelli, secrétaire d’État chargé du
commerce, de l’artisanat, des PME, du
tourisme et des services, et Dominique
Bussereau, secrétaire d’État chargé des
transports, ont salué le 21 juillet la mise
à l’eau de la plateforme, lors d’une
conférence de presse de lancement.
À leurs côtés, les acteurs de cette naissance : Entreprendre pour le Fluvial, la
Caisse des Dépôts, France Initiative et
l’ensemble des partenaires financiers et
techniques de l’opération.
10 ans de bénévolat
et de parrainage
Le 24 juin, la plateforme présidée
par Jacques Fillet célébrait ses 10 ans
d’existence. Réunis en tables rondes,
partenaires et bénévoles ont débattu
du bénévolat et du parrainage,
en présence d’Anne Chatauret,
déléguée générale de France Initiative.
Dimension importante de l’offre de
la plateforme : sur 80 projets financés
en 2008, 50 ont été parrainés. HauteVienne Initiative compte une centaine
de parrains grâce à des partenariats
avec Agir ABCD, EGEE et Abel,
une association locale de parrainage.
Meriem Jamaledine, animatrice, voit
plus loin : « Nous visons à terme un
objectif de 80 % des projets parrainés. »
Les cinq chefs d’entreprises qui ont
successivement présidé la plateforme se sont
vus remettre un trophée symbolisant la relation
tripartite : plateforme-porteur de projet -parrain.
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dossier
la lettre
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Créer des entreprises
là où des emplois
disparaissent
La création d’entreprises est un facteur clé de
la relance économique. Dans les territoires
les plus touchés par les plans sociaux,
les plateformes France Initiative
participent de plus en plus
aux opérations de
revitalisation.
ontinental, Valeo, Sevel Nord,
Molex, Amora, etc. : la crise
économique a singulièrement
allongé la liste des plans sociaux ces derniers mois. Les
fortes réductions d’effectifs, voire les
fermetures de sites, mettent à mal
l’économie locale. Parce que leur
désengagement prive le territoire d’importantes ressources et d’emplois, les
entreprises de plus de 1 000 salariés
qui mettent en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sont tenues
par la loi * à une « obligation de revitalisation ». Cela se traduit par une contribution financière dont le montant
s’élève à au moins deux fois le Smic par
emploi supprimé. Entre 50 et 1 000 sa-
C
* Article L1233-84
du Code du travail
(art. 76 de la loi
de programmation
pour la cohésion
sociale du
18 janvier 2005).
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lariés, il n’y a pas d’obligation ni de
montant défini, mais des « actions de
revitalisation ». Elles sont négociées,
au cas par cas, entre les représentants
de l’État et les entreprises, en tenant
compte de leur situation financière et
du nombre d’emplois supprimés.
Des outils
pour les plateformes
Les fonds versés par les entreprises
dans le cadre de ces conventions sont
entièrement destinés au développement
économique local. La création d’entreprises est en première ligne. Et les plateformes France Initiative sont de plus
en plus associées aux opérations de revitalisation et destinataires d’une partie
Les fonds versés
par les entreprises
sont destinés au développement
économique local.
de ces fonds. Certaines ont même été
créées à l’occasion d’un plan de revitalisation (voir Lettre n° 115). Récemment
encore, Saint-Quentin-en-Yvelines Initiative a bénéficié d’un financement de
100 000 euros de Thales Systèmes Aéroportés, dans le cadre d’une convention de revitalisation signée avec l’État
en 2006.
Selon une enquête récente auprès des
plateformes France Initiative, 61 % des
répondants sont ou ont été ... suite p. 4
3
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dossier
la lettre
... associés à une opération de revitalisation. Une proportion importante,
mais qui peut être encore améliorée. Le
mouvement se mobilise sur le sujet. Depuis mars dernier, les plateformes sont
outillées pour faire, dans le cadre de ces
opérations, une offre de services aux
préfets de région et aux préfets de département, aux directeurs régionaux et
départementaux du travail ou aux nouveaux commissaires à la réindustrialisation, créés en mars 2009 *. Des territoires
jugés fragilisés ont également été labellisés dans le cadre du Fonds de revitalisation national mis en place en mai
2009. France Initiative veut poursuivre la
réflexion sur ce sujet avec les plateformes, via un groupe de travail : « L’objectif est de doter le réseau d’outils communs et de l’aider à bien se positionner
sur ces dispositifs », indique Sabine
Hamot, responsable de l’animation régionale et du développement territorial.
L’enjeu : être perçu comme un acteur de
la relance économique.
Concernées
et associées
Philippe Marguerit,
président de SaintQuentin-en-Yvelines
Initiative, aux côtés
de Kim Huynh,
cocréatrice
de Lisotherme,
entreprise améliorant
la chaîne du froid,
première bénéficiaire
d’un prêt d’honneur
de la plateforme
dont Thales est l’un
des contributeurs.
* Voir le site
de la Délégation
interministérielle
à l’aménagement
du territoire
(www.diact.gouv.fr).
4
n° 143
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« Participez-vous aux
opérations de revitalisation
des
territoires ? » C’est le titre
de l’enquête à laquelle
les plateformes ont été
invitées à participer, en
mai 2009. Pour un premier sondage effectué
en ligne sur l’intranet
du réseau, la participation a été importante :
86 plateformes ont répondu, soit plus d’une
sur trois. Le sujet explique sans doute ce taux de réponse car
les mutations économiques ne sont pas
un thème qu’elles découvrent : 93 % des
répondants se sentent concernés et 80 %
ont eu connaissance d’opérations de revitalisation sur leur territoire. Leurs
sources d’information ? En tête, et à égalité, les élus ou acteurs du territoire,
d’une part, les services de l’État, d’autre
part – « les principaux acteurs sont bien
identifiés », commente Sabine Hamot.
Viennent ensuite les cabinets de revitalisation, les médias et l’entreprise ellemême. 61 % des plateformes disent
avoir été associées à une ou plusieurs
opérations de revitalisation ou à un
contrat de site : une proportion importante qui positionne le réseau comme un
acteur incontournable.
Les entreprises qui doivent contribuer à
la revitalisation de leur territoire choisissent souvent un cabinet ou un organisme pour mettre en place les actions
Les abondements
de fonds de prêts
profitent directement
aux créateurs
ou repreneurs
d’entreprises.
de revitalisation. Invitées à citer les cultés. Elles ne sont que 34 % à avoir été
noms des structures qui sont interve- associées au comité de suivi de l’opéranues au moins une fois sur leur terri- tion. Et 20 % déclarent avoir essayé, en
toire, les plateformes placent BPI et vain, d’être reconnues comme parteSodie ex-aequo en tête (30 % chacun) naires. Les plateformes évoquent plupuis Altedia (24 %). 17 % citent « un sieurs difficultés : trouver les bons interautre cabinet », 11 % la Sofred et 10 % locuteurs, le positionnement d’un autre
l’agence de développement ou le comité organisme, être informées à temps.
38 % des plateformes
d’expansion.
Dans
La contrepartie des
interrogées déclarent
15 % des cas, les plafinancements est la
ne pas savoir s’il
teformes ont eu un
existe des opérations
partenariat avec BPI, création d’emplois, via des
avec qui un partena- prêts attribués aux créateurs en cours sur leur territoire. « Ces plateriat national existe, et
ou repreneurs d’entreprises. formes ne sont pas
dans 8 % des cas,
elles ont été partenaires de Sofred, avec encore entrées dans la problématique,
lequel France Initiative a aussi signé une observe Sabine Hamot. Il existe des
convention. Enfin, 13 % des plateformes marges de progrès et des actions de
sensibilisation à poursuivre. »
ont été partenaires de Sodie.
Des difficultés
Dans le cadre de ces opérations, près
d’une plateforme sur deux a bénéficié
au moins une fois d’un financement
pour son fonds de prêts d’honneur. La
proportion diminue de moitié (23 %)
pour celles qui ont bénéficié d’un financement pour le fonctionnement. « Ce
chiffre est significatif : il est de plus en
plus admis d’attribuer une partie des
fonds à l’accompagnement des créateurs », nuance Sabine Hamot.
Dans la plupart des cas, la contrepartie
des financements est la création d’emplois, via des prêts attribués aux créateurs ou repreneurs d’entreprises mais
aussi à des entrepreneurs en phase de
développement. Dans ces conditions, la
plateforme exerce son métier en s’engageant sur un nombre d’emplois à créer.
Plus rarement, les plateformes sont
choisies pour distribuer ces fonds sous
forme de subventions.
La reconnaissance des plateformes
comme acteurs majeurs des plans de
revitalisation ne doit pas cacher les diffi-
David Barbassat, créateur
de Cristalant Solutions,
entreprise qui conçoit
des solutions de traçabilité.
L’entreprise s’est installée
sur l’ancien site Reynolds
et a bénéficié d’une
subvention de 30 000 €
de Reynolds et d’un prêt
d’honneur d’IEDV.
Elle doit créer 12 emplois
en trois ans.
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Retour d’expériences
Comment s’associer aux opérations de revitalisation ? Quelle offre
proposer aux pouvoirs publics ? Quels bénéfices pour les porteurs
de projet et le territoire ? Les réponses du terrain.
L’entreprise Celatec,
à Lannemezan dans
le bassin de
reconversion d’AlcanRio Tinto,
a bénéficié d’un prêt
d’honneur du fonds
de revitalisation et
d’un prêt d’honneur
de Bigorre Initiative.
réfecture, SGAR (Secrétariat général aux affaires régionales), Direction départementale du travail, de
l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP) : ces services de l’État
négocient les conventions de revitalisation, mettent en œuvre les actions et associent les acteurs du territoire à la démarche. Première condition donc pour
participer au plan de revitalisation : être
bien identifié par eux. « Notre stratégie
est d’être visible auprès des directeurs
du travail. Ce sont les premiers à être informés des plans sociaux qui donneront
lieu, ou non, à revitalisation », affirme
Loïc Dosseur, directeur adjoint de Scientipôle Initiative, plateforme spécialisée
dans les projets innovants à l’échelle de
l’Île-de-France. Les relations de travail
avec la DDTEFP sont un atout. « En tant
que délégataires du dispositif Eden,
puis de Nacre, pour l’Ardèche et la
Drôme, nous sommes habitués à travailler avec la DDTEFP. Lorsque Reynolds a fermé son site de production de
Valence, nous nous sommes manifestés
auprès du directeur du travail de la
Drôme pour être intégrés au plan de revitalisation », raconte Nathalie Lefaivre,
directrice d’Initiative Emploi Dauphiné
Vivarais (IEDV). Elle espère faire de
même en Ardèche, où un plan social
d’envergure est en cours. « J’invite la
DDTEFP à toutes nos manifestations.
Cette forte présence se révèle efficace »,
conseille Carole Forestier, directrice de
Val de Seine Initiatives. Vincent Arvis, de
Montpellier Initiative Entreprise, ne la
contredira pas : les relations suivies avec
P
la DDTEFP ont valu à la plateforme
d’être choisie par le directeur départemental du travail pour contribuer au plan
de revitalisation d’AGF, en mai 2009. La
plateforme participe au comité de pilotage de ce plan.
L’impact d’actions
régionales
région et aux préfets de départements.
En Midi-Pyrénées, c’est la coordination
régionale Midi-Pyrénées Initiatives qui
a signé, le 8 juillet dernier, la charte de
partenariat PISTe (Plateformes d’initiatives pour la sauvegarde des territoires) avec les dix plateformes de la
région. Objectif : mutualiser les compétences des plateformes à l’occasion
de la mise en œuvre des actions de revitalisation liées aux plans de sauvegarde de l’emploi.
« Nos plateformes s’engagent collectivement à mettre chacune à la disposition du réseau régional ou de leurs collègues, un équivalent travail de cadre
qualifié de 50 jours/homme par an, quel
que soit l’endroit où se situe le plan social », explique Marie-Laure Neaume,
animatrice de Bigorre Initiative. De son
côté, le président de Midi-Pyrénées Initiatives, Claude Miqueu, relaie les candidatures de chacune des plateformes
aux plans de revitalisation auprès du
préfet et du président de la Région. La
charte s’accompagne d’une cartographie des compétences des plateformes
ainsi que des résultats obtenus lors de
précédentes opérations. À un autre
échelon, départemental cette fois, dans
l’Hérault, ce sont les cinq plateformes
qui se sont regroupées dans un groupement d’intérêt économique pour
s’engager à mettre en place une
convention de revitalisation sur le territoire de celle qui aura un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Autre porte d’entrée : les cabinets de reclassement choisis par les entreprises
pour mettre en œuvre les actions de re- Des objectifs à tenir
vitalisation. Bien identifié par la DDTEFP, Associer une plateforme à une opération
IEDV n’en a pas moins jugé utile de se de revitalisation représente une garantie
rapprocher de BPI pour être intégré au de création d’emplois. « La DDTEFP est
plan de revitalisation Reynolds. En 2006, très sensible à cet argument : à raison
c’est Sodie qui a contacté Vienne Initia- de 10 000 € en moyenne par prêt, c’est
tives pour participer à la convention de très vite une trentaine d’emplois que
revitalisation signée entre le Comptoir nous pouvons créer si l’on nous attribue
une enveloppe de 250 000 € qui vient
européen de la confiserie et l’État.
Le niveau régional est souvent pertinent, abonder notre fonds de prêts », exsurtout quand l’impact du plan social plique Carole Forestier. Les pouvoirs
dépasse le territoire de la plateforme. publics sont sensibles au fait qu’il ne
« Le préfet veut se
Les pouvoirs publics s’agit pas de fonds
perdus : les prêts sont
simplifier la vie et
sont sensibles au fait remboursés et aident
n’avoir qu’un seul ind’autres créateurs.
terlocuteur », constate qu’il ne s’agit pas de fonds
Attention cependant à
Loïc Dosseur. Ancien perdus : les prêts sont
rester modeste dans
directeur de Calvados
remboursés et aident
les objectifs, conCréation, il rappelle
seillent plusieurs plaque la coordination d’autres créateurs.
régionale de Normandie a été créée, en teformes. L’État, légitimement, suit les
2001, pour être associée aux actions de conventions de très près. Si le nombre
revitalisation liées à la fermeture des d’emplois prévu n’est pas au rendezsites Moulinex, sur trois départements vous, à la fin de la convention, il faudra
rembourser les fonds. À l’inverse, une
de la région.
Dans cet esprit, Rhône-Alpes Initiative plateforme qui dépasse ses objectifs
vient d’envoyer une lettre présentant avant la fin de la convention peut obtel’action des plateformes au préfet de nir de nouveaux fonds si d’autres ...
5
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I N I T I A T I V E
R E V I TA L I S AT I O N É C O N O M I Q U E
... partenaires n’ont pas atteint leurs
objectifs. C’est ce qui s’est produit à
IEDV autour du plan Reynolds. « Nous
avions contractualisé sur 30 emplois.
Nous avons contribué à en créer 56 et le
fonds de prêt d’honneur a été doté de
15 000 € supplémentaires et de 5 000 €
en fonctionnement », évoque Nathalie
Lefaivre.
Moyens renforcés
Dans certains cas, une partie des fonds finance l’accompagnement des créateurs
tout au long de leur parcours. Il s’agit
alors de rémunérer la plateforme pour
l’instruction des dossiers, le déblocage
des fonds et le suivi des remboursements. Virginie Bretaudeau, qui a l’expérience de nombreux plans de revitalisation (voir Lettre n° 138, mars 2009),
Des leviers d’action
s’efforce de négocier une cotisation de
Tout en s’engageant sur des objectifs l’entreprise à la plateforme, en plus de
quantitatifs, les plateformes doivent sur- l’abondement du prêt d’honneur, en la rétout travailler leur offre. « Il faut présen- partissant sur trois ans. « Cela permet de
ter une offre structurante. Le projet de fidéliser l’entreprise, de l’associer à nos
convention doit être vaactions et de la faire
À Montpellier
lidé par l’entreprise qui
participer à notre foncInitiative Entreprise, tionnement », indique la
fait le plan social. Il faut
donc être crédible vis- les fonds constitueront
directrice de Vienne Inià-vis des DRH », note
tiatives.
un levier pour agir
Loïc Dosseur. ExemTous les fonds liés à une
ples de ces offres sur les quartiers sensibles. revitalisation sont pri« structurantes » proposées par Scienti- vés et constituent donc un levier pour
pôle Initiative : utiliser les fonds pour obtenir des financements publics. « Juriacheter de l’expertise, nerf de la guerre diquement, la Région Île-de-France ne
dans les projets innovants (convention peut pas dépasser 50 % de notre budget
avec Altis, fabricant de semi-conduc- en subvention, explique Loïc Dosseur.
teurs) ; mettre à la disposition des en- Chaque euro en plus venant du privé
treprises lauréates le supercalculateur peut générer un euro supplémentaire du
d’une société de services pour public. » Même constat d’Hélène Mollaquelques centimes de l’heure (conven- ret, animatrice de Nord Isère Initiative :
tion Hewlett-Packard).
« Grâce aux 211 000 € versés sur le
L’usage le plus évident des fonds est fonds de prêt par EDF, après l’arrêt de la
l’abondement du fonds de prêts d’hon- centrale de Creys-Malville, nous avons
neur. Certaines plateformes essaient pu lever des fonds auprès de la Caisse
d’en optimiser l’usage. À Montpellier Ini- des Dépôts. » À IEDV, les fonds Reynolds
tiative Entreprise, par exemple, les ont contribué à obtenir une nouvelle do40 000 € d’AGF constitueront un levier tation du fonds par la Caisse des Dépôts
pour agir sur les quartiers sensibles. « Il et la Région.
est prévu de soutenir cinq projets dans La contribution des entreprises peut
la zone franche où nous travaillons déjà prendre d’autres formes, tout aussi apavec des structures associatives et où préciées. Ainsi, dans le cadre d’un PSE,
plusieurs de nos créateurs sont implan- EADS a mis à disposition de Val de Seine
tés », indique Vincent Arvis.
Initiatives une salariée à temps plein.
Avec les fonds provenant de plusieurs
entreprises (Essex, Saint Louis Sucre,
Alsthrom), Aisne Initiative gère un
fonds de prêts, le « prêt Croissance 02 », distinct du fonds de prêt
d’honneur. Il est destiné aux entreprises en développement ayant plus de
dix-huit mois d’existence et envisageant de créer trois emplois au moins,
dans les cinq prochaines années. « Le
montant du prêt, attribué dans ce cas
à l’entreprise, peut aller jusqu’à
100 000 € au lieu de 30 000 € pour un
prêt primodéveloppement normal qui
est fait à l’entrepreneur. Il est à taux 0 et
se rembourse avec un différé d’un an »,
indique Lucie Gervois, responsable
d’Aisne Initiative. L’attribution du prêt
se fait par un comité d’agrément distinct, présidé par le DDTEFP et coanimé par l’agence de développement,
l’Interconsulaire et Aisne Initiative.
6
« En deux ans, elle a permis une croissance significative de l’activité, élargi le
territoire d’intervention de la plateforme
et structuré le parrainage avec un suivi
plus régulier des créateurs. Son travail a
permis de drainer de nouvelles ressources », observe Carole Forestier, directrice de Val de Seine Initiatives.
Le territoire gagnant
Enfin et surtout, les plateformes mettent
en avant l’intérêt des actions de revitalisation pour les porteurs de projets. Sur
le territoire de la Moyenne Durance,
35 prêts à 2 % ont été accordés en trois
ans à des créateurs sur le fonds de revitalisation Arkema/Total Développement
régional, complétés par un prêt d’honneur d’Alpes Provence Initiative. « Pour
beaucoup de projets, ce prêt a représenté un effet de levier décisif pour lever
les réticences des banquiers », indique
Delphine Grillères, directrice de la plateforme. À Nevers, Nièvre Initiatives Locales est chargé de repérer les porteurs
de projets éligibles à une subvention de
3 000 €, en complément du prêt d’honneur ou du PCE. Une mission confiée à
la plateforme (rémunérée pour cela) par
le préfet et la Diact, qui pilotent une opération de revitalisation impliquant plusieurs entreprises (Dim, Henkel, Falcom, Look Fixations). « C’est un vrai
coup de pouce pour nos porteurs de
projets. La subvention limite leur taux
d’endettement », constate Aurélie Cousseau, directrice de NIL. Par ailleurs, la
subvention draine vers la plateforme des
créateurs qui doivent s’inscrire dans un
parcours d’accompagnement global.
« Cela favorise la pérennité de l’entreprise », ajoute Aurélie Cousseau.
Au final, c’est bien le territoire qui sort
gagnant.
dossier
la lettre
Marine Gauthé, esthéticienne, a ouvert
un salon à Châtillon-en-Bazois (58).
Elle a bénéficié d’une subvention
via Nièvre Initiatives Locales.
Dossier
réalisé
par Violette
Queuniet
S e p t e m b r e
2009
L’équipe d’Effilux
récompensée
dans la catégorie
création d’entreprises
du concours
« Innovons
ensemble ».
Innovation
Les jeunes
à l’honneur
PREMIÈRE ÉDITION DU CONCOURS
NATIONAL « INNOVONS ENSEMBLE », ORGANISÉE PAR RETIS.
tudiants et jeunes diplômés, associés dans des équipes pluridisciplinaires autour d’un concept innovant : les uns et les autres se sont
retrouvés pour la remise des prix du
concours « Innovons ensemble », le
29 juin au ministère de l’Économie, de
l’Industrie et de l’Emploi. Ce concours
national est la concrétisation du programme du même nom, labellisé par
l’Union européenne dans le cadre de
l’Année de la créativité et de l’innovation.
France Initiative, partenaire de Retis depuis dix ans, a apporté son soutien aux
différentes étapes du concours. Le jury
de sélection, présidé par Diaa Elyaacoubi, présidente de Streamcore (entreprise de pointe dans l’optimisation des
réseaux informatiques), a présélec-
É
tionné les dossiers les plus intéressants. Des projets plus que variés
étaient en lice : dans les services (système de commande et de paiement en
ligne pour les restaurants et les fastfoods, encarts publicitaires dans les
taxis, etc.) et dans les produits notamment en matière d’énergie (chauffage,
éclairage, recyclage des eaux d’égout,
énergie solaire, etc.).
Effilux, une entreprise innovante qui propose des solutions d’éclairage technique
à base de LEDs, créée depuis juin 2009,
est lauréat de la catégorie « création d’entreprises ». Les quatre fondateurs du pro-
jet, trois ingénieurs en optique et un enseignant-chercheur, emmenés par leur
P-DG Jean-Philippe Blanchot, sont accompagnés depuis un an par Scientipôle
Initiative. La plateforme, spécialisée dans
l’innovation en Île-de-France, leur a octroyé un prêt d’honneur de 60 000 euros.
Dans le cadre du concours « Innovons
ensemble », ils vont bénéficier d’une enveloppe de 5 000 euros. Leur activité a
déjà démarré : outre un contrat avec l’un
des laboratoires du CNRS, d’autres doivent être conclus à la rentrée.
www.innovons-ensemble.com
LES AUTRES
LAURÉATS
DU CONCOURS
◆ Faery & Fiend
(logiciel de
paramétrage
des sons d’une
guitare) dans
la catégorie
« projet
pédagogique ».
◆ Crysalid-Plum
(bulle de
relaxation
qui regroupe
luminothérapie,
aromathérapie,
musicothérapie
et massages)
dans la
catégorie « coup
de cœur ».
Partenariat
Premiers pas dans la filière auto
FRANCE INITIATIVE A SIGNÉ UNE CONVENTION DE PARTENARIAT AVEC LE CONSEIL NATIONAL DES PROFESSIONS
DE L’AUTOMOBILE LORS DU 40 e CONGRÈS PLANÈTE AUTO, DÉBUT JUILLET.
Bernard Brunhes,
président de France
Initiative, signe
la convention avec
le président de la
branche nationale de
l’artisanat du CNPA,
Francis Davoust
(à sa gauche).
e secteur du commerce, de la réparation et des services de l’automobile, l’un des plus importants de
la TPE après le bâtiment et l’hôtellerierestauration, est aujourd’hui confronté à
des enjeux démographiques. Sur un
total de 60 000 entreprises, 22 000 chefs
d’entreprises de l’automobile, tous artisans, partiront à la retraite d’ici à 2015.
L
* CNPA : Conseil
national des professions
de l’automobile.
Le CNPA * , qui représente les intérêts
des entreprises de la distribution et des
services de l’automobile en France,
s’emploie à favoriser la création, la transmission et la reprise d’entreprises automobiles grâce à un dispositif spécifique,
« Mon entreprise auto ». Objectif : accompagner 500 transmissions dans les
deux prochaines années.
Francis Davoust, président de la branche nationale de l’artisanat du CNPA, explique : « Nous avons souvent constaté
le passage d’un entrepreneur de la filière par une plateforme France Initiative
dans son parcours de création ou de reprise. » D’où ce partenariat, qui vise dans
un premier temps à faciliter les échanges entre les organisations locales des
deux réseaux sur les enjeux de transmission d’entreprises du secteur.
Par ailleurs, les pouvoirs publics ont sollicité le CNPA pour participer au plan de
soutien à l’automobile, qui doit permettre à la filière de surmonter les difficultés actuelles et de soutenir les entreprises dans une période de mutation du
secteur. Sur les sites concernés, des
rapprochements seront encouragés
entre les plateformes France Initiative et
les antennes locales du CNPA.
www.cnpa.fr
www.monentrepriseauto.fr
7
S e p t e m b r e
2009
n° 143
la lettre
Pays de Saint-Brieuc
Les 10 premières années
d’Armor Initiative
UN ANNIVERSAIRE ET UN RETOUR AUX SOURCES.
our fêter les 10 ans d’une plateforme, on peut interviewer les acteurs à l’origine du projet ou choisir d’interroger les créateurs aidés
depuis le début. Armor Initiative a choisi
les deux solutions pour sa soirée d’anniversaire, qui s’est déroulée le 1 er juillet
en présence de 250 invités, dont les élus
locaux et régionaux ainsi qu’Anne Chatauret, déléguée générale de France Initiative. Dans un film passionnant, les initiateurs
de la plateforme (Michel
Lecocq, Loïc Cauret,
Claude Saunier, Éric de
Rancourt et Bernard Joubrel, président en exercice) rappellent sa genèse. Résultat : une belle
leçon sur l’appropriation de l’outil plateforme par des élus locaux et les acteurs
économiques d’un territoire ! Il y est
P
question de « dynamique territoriale »,
de « coopération entre acteurs », de
« rentabilité sociale de l’argent public et
privé » mis dans les fonds de la plateforme ou du souci de l’Agence de développement de « ne pas faire elle-même »
mais de « faire faire », en permettant
à chaque outil d’avoir son autonomie…
Armor Initiative a également voulu savoir
ce qu’étaient devenus les
entrepreneurs aidés en demandant à ses bénévoles
d’interroger 110 chefs
d’entreprises sur 180 entreprises financées.
Bonne nouvelle pour les
élus locaux : à 97 %, ils
sont restés fidèles au
Pays de Saint-Brieuc. Leurs entreprises
ont généré 828 emplois directs, soit
7,5 emplois en moyenne par entreprise
et un doublement des effectifs du dé-
marrage. 73 % des entreprises ont un
chiffre d’affaires supérieur à 150 000 euros. 67 % des entreprises ont des projets
d’investissement. Enfin, 92 % des bénéficiaires reconnaissent un rôle important
à la plateforme.
Dominique Mirada, directeur régional
de la Caisse des Dépôts, a salué le travail en réseau mené par Armor Initiative
avec les plateformes bretonnes pour
contribuer à la réussite du fonds régional pour la reprise BRIT. « Notre investissement auprès de vous n’est pas une
charge, mais un produit. Vous êtes producteur d’entreprises et producteur
d’effet de levier à l’égard des financements bancaires. » ■
Michel Morin (viceprésident du Conseil
régional), Dominique
Mirada (Caisse des
Dépôts), Loïc Cauret
(président du Pays
de Saint-Brieuc)
et Anne Chatauret
entourent Bernard
Joubrel et Cécile
Le Bihan.
des moments comme celui-là, car ils
portent de formidables messages d’espoir et de dynamisation de l’économie.
Et nous en avons bien besoin ! » ■
Jean-Pierre Broussois
entre Bernard
Brunhes et Bernard
Labye (Haute
Normandie Initiative).
Dieppe Bresle Initiative
Association de compétences
UNE PLATEFORME BIEN INTÉGRÉE AU TISSU ÉCONOMIQUE.
réateurs et repreneurs figurent
parmi les meilleurs ambassadeurs
de France Initiative. Après plus de
deux ans de gestation, Hervé Gomart a
ouvert fin août une plaine de jeux avec
un restaurant intégré dénommé l’Îlot Pirate. En assemblée générale de Dieppe
Bresle Initiative, le 22 juin, il témoigne de
l’intérêt d’être passé par la plateforme :
« J’ai pu bénéficier d’un regard extérieur
sur le projet et d’un prêt d’honneur qui
m’ont crédibilisé aux yeux des banques. » Un peu plus tard, Franck Amelin
raconte son parcours de repreneur de
l’entreprise d’électricité industrielle où il
était salarié et qui emploie aujourd’hui
40 salariés. « Grâce à Dieppe Bresle Initiative, je ne me suis jamais senti seul.
Le partage avec d’autres, notamment
mon parrain, ont été aussi importants
que le prêt d’honneur. »
Dieppe Bresle Initiative a fêté en 2008
ses quinze ans d’activité. Elle a labellisé
36 projets l’an dernier, dont 29 ont bénéficié d’un prêt d’honneur, les autres
C
8
ayant reçu des aides régionales gérées
par la plateforme. Elle s’inscrit dans son
territoire comme une « association de
compétences », en fédérant de nombreux acteurs économiques comme le
résume Jean-Pierre Broussois, son président, chef d’entreprise en activité.
Des propos prolongés par Bernard
Brunhes, grand témoin de cette assemblée, qui a salué le travail de Dieppe
Bresle Initiative, adossée à la chambre
de commerce de Dieppe en rappelant
à quel point il était important que les
plateformes soient bien intégrées au milieu économique et social. Et le président de France Initiative de rappeler
quelques-uns de ses credo : l’importance des TPE dans le développement
économique local ; le fort besoin d’accompagnement ; l’impossibilité pour
l’État de tout faire lui-même et la nécessité pour lui de s’appuyer sur des acteurs comme France Initiative. Interrogé
sur ce qui le poussait à s’engager dans
France Initiative, il a répondu : « Ce sont
DIRECTRICE DE LA PUBLICATION Anne Chatauret
RÉDACTEUR EN CHEF
Jean-Michel Mestres ([email protected])
RÉDACTION Zoé Boissel ([email protected])
MAQUETTE • RÉALISATION Edire (Barbara Starita • Sylvie Truffaut)
PHOTOS Fotolia p. 3 • Frédéric Achdou p. 4h • C. Laut/Photothèque
CASQY p. 4bg • Celatec p. 5 • DR
IMPRESSION Imprimerie Mouquet 93350 Le Bourget
Union Européenne
FRANCE INITIATIVE
55, rue des Francs-Bourgeois • 75181 Paris cedex 04
TÉL . 01 40 64 10 20 • FAX 01 43 20 58 34
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ISSN 1951-9672
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