la lettre du cambodge - Khmer

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la lettre du cambodge - Khmer
LA LETTRE DU CAMBODGE
UNE PUBLICATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCO - CAMBODGIENNE AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ÉCONOMIQUE DE PHNOM PENH
ÉDITORIAL
Numéro 7
JUIN 2007
SUCCÈS RETENTISSANT DU 3ème FORUM DES CARRIÈRES DE LA CCFC
SOMMAIRE
ÉDITORIAL
1
DOSSIER SPÉCIAL ARTISANAT
2
Le mois de juin est marqué cette année par le succès
enregistré par la 3ème édition du Forum des Carrières,
organisé les 1er et 2 juin par la Chambre de Commerce
Franco-Cambodgienne au Centre Culturel National de
Phnom Penh.
Entre 8000 et 9000 personnes se sont bousculées
ces deux jours pour découvrir des entreprises et des
métiers; une fréquentation exceptionnelle puisqu’elle a
plus que doublé depuis l’année dernière. Ceci confirme
l’importance de cet évènement qui prend d’année en
année toujours plus d’ampleur et qui s’inscrit désormais
dans le calendrier des recruteurs et des chercheurs
d’emploi.
- La Soie
- L’Artisanat à l’Export
- L’Avis du Spécialiste : Artisans
d’Angkor
BRÈVES
Preuve en est, les exposants ont rivalisé cette année
d’efforts pour offrir aux visiteurs des stands de très
belle facture, animés par des équipes très dynamiques
et ont offert également pour certains des animations
spécifiques (quizz,…).
10
- Missions
- Aide Internationle
- Environnement des Affaires
La préparation des visiteurs s’est améliorée également
de façon notable, ceux-ci se sont révélés très motivés et
très demandeurs. Beaucoup d’échanges se sont révélés
positifs et il y aura certainement à la clé des embauches
adaptées.
- Pétrole et Minerai
- Projets
- Commerce, Distribution, Textile
- Actualité juridique
- Transport - Logistique
PRÉSENCE FRANÇAISE 15
Citadel
ÉDITEUR
Chambre de Commerce Franco- Cambodgienne
Hôtel Cambodiana, 313 Quai Sisowath,
Phnom Penh, Cambodge
Directeur de la Publication:
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
[email protected]
Revue par :
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
Guillaume PRÉVOST
[email protected]
Date de parution : 7 Juin 2007
www.ccfcambodge.org
Abonnement : [email protected]
Innovation 2007, le nouvel Espace Carrières a fait l’unanimité aussi bien parmi les visiteurs, que
les exposants et les universités. Cet espace est conçu comme un parcours didactique en 3 étapes,
original et ludique « se connaître - connaître les métiers - se tester ». Ce sont les nouveautés telles que
le test de personnalité (« se connaître ») ou la simulation d’un entretien d’embauche (« se tester ») qui
ont connu le plus de succès auprès des visiteurs, ce qui est assez révélateur. C’est bien la preuve que
la jeunesse cambodgienne est en train d’évoluer et qu’elle constitue un formidable potentiel, ouverte
aux changements et avide d’apprendre.
Ce Forum et plus particulièrement l’Espace Carrières, a également été un lieu d’échanges et de
collaboration absolument unique : au milieu d’une atmosphere bruyante, joyeuse et très créative,
professionnels, universités et visiteurs ont échangés leurs points de vue lors d’une quarantaine de
mini-conférences souvent passionnantes et toujours très animées.
Pour finir, j’aimerais adresser mes remerciements à nos sponsors en particulier l’Ambassade, le PNUD
et le Ministère du Commerce ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à l’organisation de ce Forum,
équipes de la CCFC, étudiants, professionnels des ressources humaines, entreprises et universités qui
ont tous apporté leur pierre à cet édifice désormais solide qu’est devenu le Forum des Carrières.
Comme l’a souligné très justement SE Sok Chenda, notre invité d’honneur lors de la Cérémonie
d’ouverture, cette démarche s’inscrit dans le long terme et dans le cadre d’une action visant au
développement durable du pays. Nous sommes très heureux de pouvoir y contribuer et espérons
susciter dans l’avenir davantage d’initiatives en faveur de l’emploi et de la formation.
Jean-Boris Roux
Président de la Chambre de Commerce Franco-Cambodgienne
DOSSIER SPÉCIAL ARTISANAT
Dossier préparé par
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
Directrice , CCFC
NUMERO 7 - JUIN 2007
LA SOIE AU CAMBODGE
[email protected]
Incontournable lorsqu’il s’agit de parler d’artisanat au Cambodge, le secteur de la soie est en croissance,
notamment grâce à la très forte augmentation du tourisme dans le pays. Il doit nénamoins surmonter certaines
difficultés pour pouvoir prendre un vrai essor à l’international.
Cette étude est basée sur des entretiens avec des spécialistes du secteur ainsi que sur l’étude réalisée par le
Centre du Commerce International “ Sector-Wide Strategy for the Cambodian Silk Sector “
Le travail de la Soie constitue l’un des éléments le plus importants de l’artisanat cambodgien. Le marché de
la soie au Cambodge pourrait être un atout pour l’économie du pays. La véritable soie cambodgienne, tissée
au fil doré, a la particularité d’être entièrement tissée à la main, d’être solide et très belle. Traditionnellement
artisanal, ce secteur connaît actuellement des difficultés pour répondre à la demande de soie et doit faire face à
la concurrence des pays voisins. Des études en cours visent à rendre ce secteur plus compétitif à l’exportation.
Les mesures entreprises visent à améliorer les compétences techniques des tisserands, et ce dans le but
d’atteindre quatre objectifs précis :
-
une qualité constante de la marchandise,
-
une quantité de production suffisante pour répondre à la demande intérieure et internationale,
-
une bonne compétitivité-prix,
-
une amélioration des temps de livraison.
L’Offre de produits
Fil doré et Fil blanc
Outre le manque de productivité du Cambodge, les
faibles ressources en mûriers du pays ne permettent pas
de satisfaire la demande des producteurs cambodgiens.
Le pays ne produit qu’une infime minorité de sa
consommation de fil de soie et importe plus de 95% de
la Chine et du Vietnam (chiffres de 2004). La production
locale (5% de la consommation) est désignée sous
le nom de « fil d’or » en raison de sa couleur et de sa
rareté et les 95% importée sont du fil blanc, qui est plus
classique.
Le type de fil (doré ou blanc) n’a aucun rapport avec la
qualité du tissu. Cette dernière dépend des processus
de transformation du cocon en fil à proprement dit.
Cela dit, les cambodgiens mettent l’accent sur le fil doré
car c’est une ressource naturelle propre au Cambodge.
Le fil doré est un matériau très rare dans le monde, et qui
de ce fait ajoute de la valeur au produit et à son prix.
Actuellement le fil doré au Cambodge est travaillé à
100% à la main tandis que le fil blanc est traité par des
machines.
Les produits principalement vendus au Cambodge sont les tissus de soie unie, les
écharpes, les sacs à main, les couvertures de coussins et autres accessoires de maison.
Au Cambodge, le secteur de la soie bénéficie en effet d’une haute qualité au niveau du
tissage et de la couture, mais malheureusement pas au niveau de la teinture ni du fil de
soie qui doivent souvent être importés.
La teinture est importée de Thaïlande et le fil de soie du Vietnam et de Chine.
La croissance forte du tourisme dans le pays a entrainé une demande importante dans
les deux catégories.
Il existe deux catégories de soie au Cambodge : la soie importée et la soie locale.
La soie importée, de qualité moindre et à bas prix se vend en général sur les marchés et
est destinée au tourisme ‘local’. C’est un marché important. Importée des pays voisins,
cette soie est mise en vente comme étant cambodgienne. Elle est moins chère car
fabriquée en masse au Vietnam ou en Chine.
La deuxième catégorie est la véritable soie cambodgienne. C’est une très belle soie
faite à la main, avec des méthodes et techniques traditionnelles artisanales ; elle est
plus coûteuse et est destinée au tourisme ‘moyen-haut de gamme’. C’est cette soie qui
génère la plus forte valeur ajoutée.
LA TEINTURE
La coloration de la soie est essentiellement faite à la main par des tisserands, qui utilisent des méthodes et techniques traditionnelles.
Il existe plusieurs types de teintures utilisées pour la soie :
- La teinture thaïlandaise : peu coûteuse, couramment utilisée, elle contient de l’azote.
- La teinture naturelle: obtenue à partir d’éléments végétaux, ce qui limite le nombre possible de couleurs.
- La teinture allemande : relativement chère, elle est de meilleure qualité.
En conséquence d’une directive de l’UE qui interdit l’importation de produits de soie teints avec des substances contenant de l’azote, la teinture
thailandaise, couramment utilisée au Cambodge n’est pas adaptée à l’exportation vers la Communauté européenne.
Certains groupes ont donc été formés pour l’utilisation de teinture allemande, pour des produits destinés essentiellement à l’exportation. La majorité
des tisserands utilisent encore la teinture thaïlandaise pour la consommation nationale (y compris la consommation touristique).
Des études de faisabilité sont en cours pour la création d’un centre de teinture, ce qui permettraient de réduire les coûts (relativement importants
pour la teinture allemande) dus à l’importation de la teinture.
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SECTEUR
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La Demande
70 % du tissu au Cambodge est destiné à la demande locale, tandis que seulement 30 % est utilisé pour
l’exportation ou pour satisfaire la demande des touristes (la soie représentant un souvenir khmer typique) et
des expatriés.
Le marché national est composé de soie aux dessins traditionnels (ikat). Le marché international comprend
à la fois les touristes qui achètent des produits bon marché importés sur les marchés de Phnom Penh, et les
touristes “haut de gamme” qui achètent des produits de bonne qualité dans les boutiques de Phnom Penh ou
Siem Reap.
Les importateurs achètent directement aux producteurs ou s’adressent aux associations professionnelles.
Les destinations les plus courantes pour les exportations non touristiques sont les Etats-Unis, l’Union Européenne
(principalement la France, l’Italie, l’Allemagne, la Suisse), l’Australie puis Singapour et le Japon
Les principaux acheteurs de soie dans le pays sont les cambodgiens. A un niveau international, les marchés
d’exportation les plus importants sont les Etats-Unis et l’Union Européenne, et l’Australie.
Ce marché est pour l’instant limité à de petites quantités dont la plupart sont transportées par avion sans
container.
Les marchés étrangers qui offrent le meilleur potentiel sont déjà ouverts aux importations de soie
cambodgienne.
Caractéristiques importantes
Hormis les « Artisans d’Angkor », les quantités produites par les tisserands sont petites, et les livraisons dépendent
des commandes et expéditions.
Cette faible production est le résultat de trois particularités propres au Cambodge.
- le tissage ne représente qu’une activité secondaire pour les paysans,
(ralentissement de la production pendant les périodes de plantation et de récolte)
- le manque de moyens techniques et financiers entraîne une faible mécanisation des équipements,
- la productivité est encore relativement basse, et il y a un manque de spécialisation.
Améliorer la Productivité des Tisserands
Plusieurs projets sont mis en œuvre pour améliorer la productivité : par la spécialisation, la création de
centres de tissage qui pourraient centraliser les formations, le contrôle de qualité dans les villages ou alors
des formations entrepreneuriales données pour encourager à plus d’investissements (mise en contact
avec des organismes de micro-crédit…)
C’est aussi le cas pour la production artisanale pour laquelle la bonne qualité des accessoires (fermetures,
boutons, etc.) manque (la plupart des accessoires sont importés de Thaïlande, directement ou par
l’intermédiaire d’importateurs qui vendront sur les marchés en petites quantités).
La production moyenne est de 3 mètres environ par jour (pour 90 cm, la largeur habituelle des machines),
et peut varier en fonction de la qualité et du modèle de tissu. Il faut également tenir compte du temps
de préparation utilisé pour le dégommage, le dévidage, la teinture et la mise en place des machines. Tout
cela explique que les tisserands ne soient pas flexibles et qu’il soit encore difficile pour eux d’accepter
différentes commandes à la fois.
Pour limiter le recours à l’importation, plusieurs actions ont été entreprises, car l’importation génère des
coûts supplémentaires.
Par exemple, le secteur de la soie au Cambodge dépend essentiellement des compétences étrangères
pour le design, étant donné le manque de dessinateurs qualifiés dans le pays.
L’une des autres particularités de ce secteur au Cambodge est son manque de fil de soie. La demande
cambodgienne en tissu de soie s’élèverait à 150 à 200 tonnes par an alors que la production totale de tissu à
partir du fil doré ne dépasse pas 5%. Ainsi, le pays est obligé d’importer les 95% restants du Vietnam.
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Les Acteurs du marché
Les tisserands cambodgiens
Le nombre total de tisserands cambodgiens est estimé entre 18 000 et 20 000 personnes, dont la plupart sont
concentrées dans cinq provinces: Takeo, Kandal, Kampong Cham, Prey Veng la région du nord-ouest.
Les principaux lieux de production de la soie sont organisés en communautés de tissage. Il existe d’autres zones
de production mais elles sont moins nombreuses car organisées en entreprises, comme à Siem Reap (Artisans
d’Angkor) ou autour de Phnom Penh.
Les tisserands indépendants constituent la très grande majorité. Les entreprises de tisserands privées ou semiprivées sont encore limitées, leur nombre est estimé à 1130 à l’heure actuelle.
Les entreprises exportatrices sont généralement de petite taille, Artisans d’Angkor fait encore une fois exception.
Des associations se sont créés dans une démarche collective nécessaire et souvent fructueuse.
Les Associations du secteur
Le Cambodian Silk Forum (CSF) est composé d’une dizaine d’entreprises locales, dont certaines dirigées par
des expatriés. La mission du CSF est de transmettre et faire perdurer la fine tradition de la soie cambodgienne,
ainsi que de produire et promouvoir des produits cambodgiens basés sur la qualité qui améliorent et dynamisent
le style de vie contemporain (www.cambodiansilk.net).
La “Artisans’ Association of Cambodia” (AAC) est composée essentiellement d’ONG khmères artisanales,
y compris d’ artisans travaillant la soie. Les ONG, au sein de AAC, travaillent ensemble afin d’améliorer les
opportunités d’emploi pour les personnes handicapées à travers la production et la vente artisanale (www.aac.
org.kh).
Deux autres organisations se distinguent CraftNetwork-Cambodia et l’importante entreprise, les Artisans
d’Angkor.
CraftNetwork est une ONG issu d’un programme-pilote de l’IFC-MPDC (la branche secteur privé de la World
Bank) qui regroupe des membres du CSF et de la AAC. Cette opération offre des services commerciaux (www.
craftnetwork-cambodia.com).
Photo: Couleurs d’Asie
Les Artisans d’Angkor travaillent avec vingt tisserands dans un atelier central, ainsi que 181 tisserands dans des
ateliers de village. Huit cents tisserands travaillent avec des sous-contractants (certains ont des sous-contrats
avec le CSF et la AAC) (www.artisansdangkor.net).
La concurrence internationale
Le Cambodge est en concurrence avec quatre gros producteurs de soie dans la région asiatique (la Chine,
l’Inde, la Thaïlande, le Vietnam) qui travaillent activement à exporter et introduire leurs produits en soie sur les
marchés où le Cambodge est déjà présent.
Cette tendance est facilitée par le fait que l’industrie artisanale cambodgienne ne permet de répondre
pleinement à la demande existante et pousse donc à l’importation. En outre, la soie des pays voisins est le
résultat d’un système de production de masse mécanisé et est donc, vendue beaucoup moins cher sur le
marché, par rapport aux produits cambodgiens, dont la spécificité est justement leur haute qualité et leur
caractère unique.
C’est pourquoi les associations, telles que AAC, essaient d’améliorer la productivité et la compétitivité du pays,
en formant les artisans sur les méthodes et techniques de production, et en essayant d’améliorer l’organisation
des artisans (centralisation, laboratoires…)
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SECTEUR
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
NUMERO 7 - JUIN 2007
L’ARTISANAT CAMBODGIEN À L’EXPORT
Exporter et se faire connaître à l’étranger quand on est un petit artisan est une gageure dans un système
mondialisé et extrêmement compétitif. L’artisanat au Cambodge est une tradition, pluridisciplinaire et ancestrale.
Il n’empêche que l’histoire tourmentée du pays a provoqué des ruptures. Aujourd’hui en pleine renaissance,
cet artisanat trouve peu à peu ses marques et peut s’appuyer sur une vibrante sensibilité artistique partagée
par l’ensemble de la population. Quelques associations Cambodian Silk Forum (CSF), Artisans Associations of
Cambodia (AAC)…) permettent aujourd’hui de valoriser une action collective nécessaire au développement,
certes embryonnaire, mais payante sur le long terme, d’exportation de cet artisanat. CraftNetwork-Cambodia
est une de ces initiatives.
Un entretien avec Sotévy Ly, sa directrice, nous a permis de faire le point sur l’offre et la demande actuelle des
produits cambodgiens à l’international ainsi que d’évaluer leur potentiel.
L’offre et la demande de produits artisanaux au
Cambodge
Les produits en soie constituent la part la plus importante des exportations. La soie Cambodgienne, au niveau
du haut de gamme n’a pas d’équivalent car elle est produite de façon entièrement artisanale, avec des matières
très nobles et rares comme le fil doré, plus communément connu sous le nom de « golden silk ».. Cette soie
d’exception ne vise que certaines niches d’acheteurs. Le problème réside cependant dans les prix. La main
d’œuvre demeure chère comparativement aux pays voisins, et l’absence d’optimisation des systèmes de
production, se répercutent dans les coûts
L’argent et la statuaire sur bois et pierre sont aussi des produits typiquement khmers. Les Cambodgiens sont
des artistes, ils ont un savoir-faire lié à leur culture mais ce n’est pas encore un savoir-faire spécifique.
Il existe également des compétences en matière de laque mais qui ne sont pas encore suffisamment exploitées.
C’est au Cambodge un savoir-faire ancestral mais qui est aujourd’hui assez peu retransmis. C’est un domaine
qui pourrait être davantage développé.
La peinture sur soie et sur toile commence aussi à se développer.
La demande du marché évolue et se porte également sur des nouveaux matériaux tels que le coton, le bronze,
les nattes (« mat ») et surtout sur des matières recyclées telles que le sac de riz.
Les Avantages comparatifs du Cambodge
Il est difficile de faire concurrence à des pays comme l’Indonésie par exemple qui est très bien organisée dans
sa démarche à l’export. Pour le moment, bien que l’on reconnaisse la valeur des produits cambodgiens, ce sont
surtout des achats touristiques qui prédominent. L’exportation reste difficile. Ce qui attire dans les produits
cambodgiens, c’est qu’ils proviennet du Cambodge et moins les produits eux-mêmes.
Le principal avantage comparatif du Cambodge est également une de ses faiblesses : il réside dans le fait que
c’est souvent un travail sur mesure qui est effectué, avec une véritable flexibilité dans la réponse à la demande
du client surtout lors de commandes particulières. C’est une clientèle haut de gamme qui correspond le mieux
à ce créneau. Dans de nombreuses commandes avec des créateurs ou des designers, les artisans cambodgiens
ont su fournir un travail de qualité, avec une grande souplesse dans la fabrication et la possibilité de s’adapter
à des changements.
Ce positionnement vers du haut de gamme et sur des produits uniquement de grande qualité a pour corollaire
des volumes moindres. C’est une stratégie par ailleurs qui ne doit en aucun cas être exclusive car il existe
encore des problèmes de régularité par rapport justement à cette qualité et l’artisanat reste encore une activité
populaire qui doit continuer à fournir des emplois à un grand nombre de personnes.
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SECTEUR
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La clientèle à l’export
Le Casse-tête du Certificat d’Origine
L’exportation en Union Européenne implique le respect de standards de
qualité élevés imposés par l’Europe.
Dans l’exemple de la soie, celle-ci doit être notamment fabriquée avec de la
teinture allemande.
Le Cambodge, en tant que PMA – pays moins avancé – a droit au système
TSA – Tous sauf les armes – qui lui permet de bénéficier d’un accès au marché
européen à droit zéro en théorie. Cependant, ce privilège est accordé à
condition que l’acheteur puisse prouver l’origine de son produit, et ce, grâce
à un certificat d’origine délivré par le Ministère du Commerce. Normalement,
pour les quantités exportées en Union Européenne n’excédant pas 6000 euros,
le certificat d’origine n’est pas nécessaire.
Pour les compagnies légales (déclarées), le certificat d’origine est normalement
gratuit (mais il y a des frais annexes liés à l’inspection, aux documents
d’exportation…). Le problème est que les entreprises doivent être enregistrées,
ce qui n’est pas le cas de la plupart des petits artisans cambodgiens, ce qui
pose des difficultés réelles pour l’exportation. Une solution alternative parfois
utilisée avec certains pays (mais pas en France) est la déclaration d’origine («
statement of origin »), à défaut de certificat.
Les chiffres sont en progression dans les 4 segments qui
constituent l’ensemble du marché à l’export. Néanmoins
des efforts sont à faire pour maintenir une qualité
constante et pour pouvoir faire face à des commandes
importantes.
- Le Commerce Equitable/Ethique :
Ce secteur constitue un segment de marché intéressant
et florissant notamment dans les pays anglo-saxons, très
sensibilisés par ces critères de développement durable.
- Les Cadeaux d’Entreprises
Ils constituent également un marché intéressant en raison
de l’aspect culturel rattaché aux produits cambodgiens.
- Les Groupes et grands magasins
Se pose le problème souvent des quantités demandées
et de ce fait de la productivité. Le réseau des artisans
cambodgiens ne dispose pas des moyens humains
et logistiques nécessaires pour la prise en charge de
commandes de grands groupes internationaux.
-
Le Luxe, les designers : c’est de loin le plus grand potentiel en terme de valeur et de marges mais pas en
terme de volumes. Les expériences récemment enregistrées sont extrêmement encourageantes dans ce sens.
EN SAVOIR PLUS SUR CRAFTNETWORK-CAMBODIA...
CraftNetwork-Cambodia a été mis en place afin de servir d’interface entre les artisans cambodgiens et les acheteurs
internationaux. Au départ, CraftNetwork-Cambodia était un centre d’export mise en place dans le cadre d’un programme de
l’IFC (International Finance Corporation) pour la promotion et le développement durable de l’artisanat cambodgien. L’évolution
sociale et économique des artisans ainsi que la promotion d’un artisanat de qualité constituent la vocation première de ce
centre.
CraftNetwork-Cambodia constitue une plate-forme unique visant à réunir d’une part des acteurs de l’industrie artisanale
cambodgienne, et d’autre part des acheteurs internationaux. L’objectif étant de trouver des relais de croissance a l’international
pour les premiers et de faciliter le processus d’achat pour les seconds.
CraftNetwork-Cambodia fournit donc un support aux entreprises membres de son association qui va de la recherche de clients
au paiement final, en passant par un support logistique (agent exportateur) ainsi que du renforcement des compétences de
ses membres. Deux priorités sont en vue : la première est d’atteindre des standards internationaux, la seconde est l’autonomie
des membres. L’accompagnement est fait sur le long terme, avec une orientation nettement secteur privé.
Pour les acheteurs internationaux, CraftNetwork-Cambodia sert de seul interlocuteur privilégié en réunissant dans un même
lieu (showroom dédie) des fournisseurs “pré sélectionnés” pour leur savoir-faire et pour la qualité de leurs produits, en offrant
un vrai service d’expertise comme par exemple au niveau du design (réalisation de commandes spéciales), et en prenant en
charge toutes les démarches relatives a l’export (logistique, expédition, documents contractuel et administratifs…).
En outre, plusieurs participations a différents salons professionnels sont prévues au programme: Bangkok, Ambiente a
Francfort, Sources en Californie.
C’est un véritable service professionnel qu’offre CraftNetwork-Cambodia, doublé d’une vocation sociale.
A ce jour, CraftNetwork-Cambodia compte 12 membres: Nyemo, Rehab Craft Cambodia, Sentosa Silk, Subtyl, United Holding,
Water Lily, Silk and Pepper, Cambodian Craft Cooperation, Hagar Design, KSPA, Lotus Pond, NCDP.
Pour plus de renseignements : [email protected] et www.craftnetwork-cambodia.com
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L’AVIS DU SPÉCIALISTE: ARTISANS D’ANGKOR
Entretien avec M. Lionel REQUILLART
Directeur Général, Artisans d’Angkor
Propos recueillis par Ratana PHURIK-CALLEBAUT
Pour rappel, vous étiez au départ une ONG et vous êtes devenus une société privée
depuis 2003, qu’est ce que ce changement a apporté chez Artisans d’Angkor ?
Il y a bien entendu eu un profond changement de nature dans la société, cela a mis un certain temps mais aujourd’hui,
les changements ont été entérinés par tous. Cependant, certains aspects fondamentaux, en particulier en ce qui
concerne nos missions premières, demeurent : ainsi notre premier rôle reste toujours de faire connaître la culture
khmère et le second est de former des jeunes ruraux à des métiers artisanaux. En 2007 par exemple, nous avons formé
plus de 117 jeunes.
Quels sont les produits phare que vous proposez ?
Nous travaillons autour de trois matériaux principaux : la pierre, le bois (brut ou laqué) et la soie (tissage et
confection). Bien que nos produits en soie arrivent en tête de nos ventes, nous pouvons dire que ces trois pôles
sont relativement équilibrés, grâce à l’alliance entre la tradition cambodgienne que nous souhaitons perpétrer et
la création permanente que nous recherchons. Depuis deux-trois ans, nous avons souhaité être également une
vitrine de l’artisanat cambodgien au sens plus large, nous diffusons donc d’autres produits, comme par exemple des
produits en marbre de la région de Pursat ainsi que de la Bijouterie. Nous aidons donc des artisans indépendants à
être distribués au Cambodge et même à être exportés, tout en exerçant bien évidemment un contrôle rigoureux sur
la qualité puisqu’il s’agit aussi de notre réputation que nous souhaitons maintenir.
Comment d’ailleurs maintenir un tel niveau de qualité lorsque tous ces produits sont
fait artisanalement ?
Tout d’abord un énorme travail est fait en amont, par exemple, en ce qui concerne les sculptures, dans le système de
découpe et d’identification des pierres. Pour cela nous utilisons des moyens modernes pour contrôler la matière et
donc la qualité. Le reste est entièrement artisanal. Ensuite, dans notre structure même, nous avons un département
de contrôle qualité indépendant de la production. Tout cela pour permettre de maintenir une qualité constante et de
très haut niveau sur des produits uniques et entièrement artisanaux.
M. Lionel REQUILLART
Vous êtes une des seules sociétés au Cambodge dans l’artisanat qui réalise une part
significative de son chiffre d’affaires à l’export, quel est votre positionnement et
votre type de clientèle?
Notre positionnement se situe dans le haut de gamme, avec un souci dans le détail mais aussi de création. Nous
distinguons deux sortes de clientèle : celle que nous avons au Cambodge et la clientèle « internationale ». Au
Cambodge, nous avons une clientèle en très grande majorité de touristes qui viennent à Siem Reap, là où nous
sommes basés, ou qui achètent dans les aéroports. Les gens de la bonne société à Phnom Penh constituent un
marché également en croissance. Nous n’avons pas encore de magasin en ville à Phnom Penh, car cela ne s’est pas
révélé absolument nécessaire pour toucher notre clientèle cible mais nous y réfléchissons. Ensuite, il y a notre clientèle
internationale : nos ventes par Internet par exemple sont en forte progression, mais il y a aussi les boutiques. A Paris,
nous avons un distributeur exclusif. la galerie Javayarman VII, et nous venons d’ouvrir une boutique à l’aéroport de
Hong Kong. Des chantiers de décoration privés peuvent aussi constituer de grosses commandes. Enfin les cadeaux
d’entreprises sont en forte progression. Nos principaux marchés d’exportation sont l’Europe et les Etats-Unis. Nous
avons par exemple quelques grands noms du CAC40 parmi notre clientèle. Nous véhiculons une image d’entreprise
de commerce durable, culturelle et citoyenne. Offrir un cadeau fabriqué par les Artisans d’Angkor valorise aussi le
donateur. En moyenne, nous souhaitons maintenir environ 10% de notre CA à l’export et atteindre d’ici quelques
années une part de 20%.
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AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
SECTEUR
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Une clientèle majoritairement composée de touristes, alors que le tourisme au
Cambodge est en plein boom, c’est plutôt positif non ?
La croissance forte du secteur du tourisme est certainement un facteur positif pour tous. En revanche, il ne faut
pas sous-estimer les conséquences et la brutalité des changements qu’il y a eu. Il y a deux ans encore, 60% de notre
clientèle était occidentale, à présent près des 2/3 sont des asiatiques. La nécessité de nous adapter rapidement à ces
changements a constitué un vrai défi, en effet il faut en permanence ajuster notre offre. Il a fallu repenser la coupe de
nos vêtements et l’adapter également à la morphologie asiatique ou alors imaginer une autre offre dans les modèles
que nous proposons (les européens aiment les têtes de statue, pas les asiatiques…).
Quels sont justement les points forts de Artisans d’Angkor et votre vision de l’avenir ?
Tout d’abord, il faut reconnaître que l’histoire de la société est très particulière. Nous sommes une entreprise
crée,
qui repose d’abord sur la formation des jeunes, cela donne bien évidemment un modèle économique unique et
fabrique et commercialise
universellement séduisant, attractif pour de nombreux clients qui sont sensibles à cet aspect social et en cohérence
des
avec le développement durable.
Artisans
d’Angkor
objets
d’artisanat
inspirés de l’art et la culture
cambodgienne. La société
conçoit et réalise également
des projets de décoration.
Créé en 1998 par un projet
de
l’Union
Européeenne
pour favoriser l’insertion de
jeunes Cambodgiens formés
à des métiers d’artisanat
traditionnels,
Artisans
d’ANgkor est depuis 2003
Ensuite, nous avons cette recherche constante de rigueur et de qualité dans nos produits. De gros efforts sont
également consacrés à la création. Pour nous, l’artisanat n’est pas figé, l’art traditionnel doit s’accompagner de
modernité et de style. Nous avons une équipe de 7 personnes dont un designer très connu, M. Theam Muy Lim. Ensuite,
nous attachons une grande importance dans la qualité de présentation de nos magasins. Enfin, nous disposons
d’une équipe multilingue pour faire partager a nos visiteurs nos valeurs fondamentales.
Les perspectives semblent plutôt bonnes pour le moment car nous sommes en forte croissance. Nous envisageons
d’ailleurs pour l’avenir d’élargir notre gamme à de nouvelles matières.
Enfin, quels sont les atouts du Cambodge en matière d’artisanat ? A l’exportation ?
une Société à participation
Il faut admettre qu’historiquement, il existe dans ce pays une sensibilité artistique forte et qui reste vivante
publique minoritaire.
aujourd’hui. C’est de plus, un pays extrêmement attachant. Les produits cambodgiens ont une histoire. L’artisanat
constitue certainement un choix intéressant pour un développement harmonieux du pays, en aidant par exemple au
développement des communautés isolés et en contrebalançant les effets que pourrait avoir une urbanisation trop
rapide. L’artisanat reflète sans aucun doute les valeurs du Cambodge. Après, il faut bien reconnaître qu’il n’est pas
si facile d’exporter dans un monde qui devient de plus en plus compétitif. Mais il existe des traditions fortes dans le
pays qu’il convient de mieux valoriser. Par exemple, les produits cambodgiens ne véhiculent pas à priori une image
de produits de qualité. En réalité, cela tient surtout au fait que la qualité n’est pas toujours constante, même si vous
avez quelques produits de très belle qualité disponibles au Cambodge. En tout cas, il ne tient qu’à nous de modifier
cette perception. D’autres pays l’ont fait, le Japon par exemple en quelques décennies a transformé radicalement son
image en s’appuyant sur une recherche systématique de la qualité. C est en tout cas notre philosophie.
LA LETTRE DU CAMBODGE - UNE PUBLICATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCO-CAMBODGIENNE
AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
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uniquement Inde, Chine, Malaisie, Thaïlande, Japon, Vietnam et Singapour
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BRÈVES
NUMERO 7 - JUIN 2007
Missions
Mission du MEDEF International au Cambodge
Jean-Daniel GARDÈRE
Conseiller économique
Chef de Mission au Cambodge et Laos
[email protected]
Du 28 Juin après-midi au 30 Juin au soir, une délégation d’une quinzaine d’entreprises conduites par le Président
du directoire de Fives-Lille et président du Comité Asie du Sud Est du patronat français se rendra à Phnom Penh
pour évaluer la nouvelle dimension et la nouvelle dynamique économiques acquises par le Cambodge, d’une
part, repérer des opportunités d’échanges et d’investissement, d’autre part.
Le centre de gravité de la mission semble s’être, au fil des semaines de préparation, établi autour des secteurs
infrastructures, BTP et construction, urbanisme et transports, énergie, financements bancaires et crédit export.
L’importance de cette délégation dépasse cependant assez largement son impact propre et sa composition
sectorielle. Il s’agit en effet, au travers d’un dialogue avec les principales autorités politiques et économiques du
pays, de rapporter en France une image du marché, de ses perspectives et des conditions d’établissement qui
y prévalent, plus positive ; il s’agit aussi de pouvoir peser sur les évolutions qui se dessinent, mais qui méritent
d’être confortées, en matière d’appréciation du « risque Cambodge » et de politique de crédit et assurance-crédit
à l’endroit de cette petite économie en transition rapide à laquelle la paix civile enfin acquise et la ressource
pétrolière qui s’annonce devraient donner un nouveau coup de fouet.
Plusieurs rencontres avec les membres du gouvernement, le CDC, les banques et groupes locaux désireux de
contacts sont déjà acquis. D’autres sont en préparation ou attendent confirmation.
Une rencontre collective est déjà programmée avec les membres de la CCFC le 29 Juin à 12 heures.
Aide internationale
Prêt coréen au Gouvernement
Guillaume PRÉVOST
Conseiller économique
Adjoint au Chef de Mission
[email protected]
Destiné à réhabiliter les 137 km et 2 ponts de la route nationale n° 3 reliant Phnom-Penh à Kampot au Sud,
ce prêt de 37 millions de dollars sur 30 ans est sans intérêt durant dix ans puis porte ensuite intérêt à 0,5 %. Il
suit un prêt de 17 millions de dollars. La Corée se situait en 2006 au 9e rang des donateurs bilatéraux avec des
déboursements de 13,3 millions de dollars sur un total de 588 millions. Tous donateurs confondus, elle se situe
au 15e rang. Elle est rées présente dans la confection textile, le développement immobilier (un projet de ville
nouvelle de 2 Mds $) et le financement de projets (implantation de Tong Yang).
Des antirétroviraux moins chers pour le Cambodge
Sotheavy NUON
Attachée sectorielle
Mission Economique de Phnom Penh
[email protected]
Grâce à la fondation Bill Clinton et l’Unitaid, le Cambodge va bénéficier d’une importante baisse de prix d’une
partie des médicaments contre le VIH/SIDA. Le 8 mai dernier l’Unitaid vient d’annoncer que 27 pays dont le
Cambodge vont pouvoir bénéficier des prix obtenus auprès des laboratoires indiens tels que Matrix, Cipla ou
Ranbaxy qui représentent une baisse de 25 %. L’accord passé entre la fondation et les laboratoires va permettre
aux malades du Sida dans les PMA de bénéficier d’une baisse de 25 à 50 % sur le traitement. Il revient ainsi un
coût d’un dollar par jour soit plus de 350 $ par an contre le double auparavant. Actuellement, plus de 134 000
personnes sont séropositives dans le pays et environ 40 000 reçoivent un traitement.
Aide suédoise de 6,4 millions de dollars US en faveur de la MRC
Pascal KHOY
Attaché sectoriel
Mission Economique de Phnom Penh
[email protected]
Ces fonds seront destinés à financer plusieurs programmes de la Mekong River Commission (MRC) à savoir
l’environnement, la pêche, le soutien institutionnel et le plan de développement du bassin du Mékong.
La MRC a été créée en 1995 et concerne quatre pays riverains du fleuve : Cambodge, Laos, Thaïlande et Vietnam.
Elle a pour principal objectif le développement équitable et durable du bassin du Mékong tout en préservant
ses équilibres écologiques.
Environnement des affaires
9% de croissance en 2007 pour le FMI
Guillaume PRÉVOST
10
Le FMI vient de conduire une mission de consultation au titre de l’article IV. Celle-ci, révisant l’estimation de
croissance pour 2006 de 10,5 à 10,8 % du PIB, prévoit encore 9 % en 2007, et de 7,5 à 8 % en 2008 dans un
contexte macroéconomique d’inflation maîtrisée et de sagesse budgétaire : le déficit, de 3,5 % du PIB, est financé
par des fonds concessionnels étrangers. Le déficit de la balance des paiements courants se réduit encore à 7,5 %
du PIB, et les réserves nettes de devises ont encore progressé pour atteindre 1,2 milliard de dollars à la fin avril
2007. Entre autres sujets le FMI note l’expansion très vive du secteur bancaire, avec un accroissement annuel de
l’ordre de 40 % des prets et des dépôts.
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BRÈVES
NUMERO 7 - JUIN 2007
Le Cambodge obtient la note B2
Guillaume PRÉVOST
Moody’s vient d’accorder la note B2 aux obligations du Gouvernement. Il s’agit certes d’une notation indiquant
un risqué élevé de défaut, mais, considérée comme stable, cette première notation du pays est une indication
positive que le Gouvernement a prise comme telle.
Une nouvelle étude sur les conséquences négatives pour la croissance des prélèvements
informels
Le Business Issues Bulletin de l’IFC n° 13 rend compte d’une étude PBES sur les charges informelles auxquelles
sont soumises les entreprises.
L’étude définit ces prélèvements informels comme des paiements supplémentaires faits à des agents publics
pour obtenir certains avantages pour un individu ou une entreprise.
Guillaume PRÉVOST
On peut distinguer deux niveaux de prélèvements informels : au niveau micro-économique, des petits
versements faits pour obtenir des agents publics une décision favorable, accélérer une procédure ou satisfaire
aux obligations d’une inspection. Il s’agit des plus fréquentes, et toutes les entreprises, selon l’étude, doivent en
verser dès lors qu’ils ont affaire à l’administration.
A un niveau macro, il existe des paiements, généralement en pourcentage de la valeur de l’opération, versés
pour obtenir un contrat public, et qui peuvent atteindre des montants considérables. Mais ceci ne concerne
qu’un très petit nombre d’entreprises, puisqu’au Cambodge 99 % des entreprises sont des PME qui sont trop
petites pour répondre à des appels d’offre publics.
L’étude identifie deux causes à ces prélèvements informels. D’une part le faible niveau des salaires des agents
publics, ce qui les incite à améliorer leur revenu, notamment par les prélèvements informels. La seconde cause
est la complexité et la longueur des procédures bureaucratiques, qui donnent de nombreuses occasions à des
agents publics de solliciter des avantages en contrepartie de l’accélération de l’avancement du dossier.
Les charges informelles ont, selon l’étude, plusieurs conséquences négatives sur l’activité des entreprises.
La première est de réduire leur profitabilité. La seconde est d’accroitre l’incertitude des affaires. La troisième est
d’être source de perte de temps. Au total, ces charges informelles réduiraient la confiance.
Plus pernicieusement, la combinaison des charges informelles et des procédures bureaucratiques complexes
encouragerait fortement les entreprises à rester petites, informelles et discrètes. Cette stratégie, payante pour
elles à court terme, est un obstacle à leur développement et à celui du pays.
Par ailleurs, les taxes informelles seraient d’autant plus importantes que les entreprises sont visibles et importantes,
ce qui réduit la compétitivité de ces firmes formelles au profit des entreprises du secteur informel.
Cette étude complète les travaux menés depuis plusieurs années, notamment par l’Economic Institute
of Cambodia. Celui-ci avait publié l’an dernier une étude d’où il ressortait entre autre que les prélèvements
informels représentaient 6 % du PIB, mais qu’au total ils généraient une perte de 7 points de PIB pour les
recettes publiques. Toutefois, si les entreprises sont globalement gagnantes au plan macroéconomique, rien
ne permet d’affirmer que ce soit vrai pour chacune. On peut faire l’hypothèse que les prélèvements informels
sont probablement assez inéquitablement répartis, notamment au détriment des grandes entreprises du
secteur formel, et, peut-être, tout particulièrement des entreprises internationales. La question mériterait d’être
expertisée, compte tenu de l’importance des Investissements directs étrangers pour le pays.
Un tiers de la bière consommée au Cambodge est importée en fraude
Guillaume PRÉVOST
Une étude de l’Economic Institute of Cambodia (Indépendant) estime qu’en 2006 la demande de bière au
Cambodge était satisfaite à 67 % par de la bière produite localement, à 4 % par de la bière importée légalement,
mais aussi à 29 % par de la bière importée frauduleusement, principalement de Thaïlande. Le marché, en
croissance annuelle de 24 %, correspond à une consommation de 9 litres par personne et par an. L’étude, fondée
notamment sur la comparaison des statistiques d’exportations des pays voisins et d’importations au Cambodge,
montre que les importations officielles de bière ont rapporté environ 3 millions de dollars à l’Etat, mais qu’il a
subi une perte de revenus de 22 millions du fait des importations parallèles. Au total, seules 12 % des taxes sur
la bière importée ont été collectées, dans un pays dont les ressources publiques proviennent encore largement
de la taxation des importations.
Près de 300 000 comptes bancaires dans le pays en 2006 pour près de 14 millions
d’habitants
Guillaume PRÉVOST
11
Le Gouverneur de la Banque nationale du Cambodge a indiqué qu’il y avait au Cambodge 287 286 comptes
bancaires en 2006. Par ailleurs 440 000 familles utilisent les circuits de microfinance dans le pays.
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AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
BRÈVES
NUMERO 7 - JUIN 2007
Pétrole et minerai
Le pétrole, toujours
Guillaume PRÉVOST
Tandis que la BAsD, dans son Asian Development Outlook 2007, mentionnait que l’un des blocs offshore explorés
dans le Golfe de Siam, le « bloc A », pourrait contenir 700 millions de barils de pétrole représentant un revenu
annuel pour le Gouvernement cambodgien estimé entre 750 millions et un milliard de dollars US, OXFAM tenait
un séminaire à Phnom-Penh pour rappeler, à l’aide d’exemples étrangers, les risques liés à la malédiction du
pétrole. A cette occasion, un parlementaire a déclaré que Chevron, Mitsui et LG vont étudier la faisabilité de la
construction d’un pipeline pour évacuer le pétrole du bloc A vers Sihanoukville. Le parlementaire a ajouté qu’il
n’était pas encore certain qu’une raffinerie serait construite au Cambodge. Enfin, le 16 avril la firme chinoise
China Petrotech Holdins Ltd annonçait que près de 250 millions de barils de pétrole exploitable et près d’un
demi-trillion de gaz existeraient dans le sous-sol sous-marin du bloc D. Toutefois les autorités ont répondu que
ces informations étaient vraisemblablement imprécises et destinées à améliorer la performance de l’action de
la compagnie à la bourse de Singapour.
A ce jour, Chevron achèverait sa campagne de forages dans le bloc A, campagne destinée à déterminer
précisément quel est le volume exploitable de pétrole, et les résultats de ses travaux ne sont pas attendus avant
la fin du printemps ou l’été. Elle serait la seule compagnie à avoir poussé ses investigations jusqu’à ce stade. En
l’absence d’informations nouvelles de sa part, tous les commentaires sur les volumes exploitables et les revenus
à venir doivent être pris avec prudence car basés sur les seules informations disponibles depuis début 2006.
Début de l’exploitation pétrolière en 2008 ?
Prévue initialement pour 2009, l’exploitation pétrolière sur le block A offshore situé dans le Golf de Siam devrait
commencer dans le courant de l’année 2008 selon les autorités du port de Sihanoukville. Chevron aurait
terminé sa phase d’exploration et préparait l’expédition du matériel nécessaire à l’exploitation. Cependant, ces
informations n’ont pour le moment été confirmées ni par Chevron ni par la Cambodian National Petroleum
Authority.
Pascal KHOY
Germain THOMAS
Attaché sectoriel
Mission Economique de Phnom Penh
[email protected]
Le Cambodge ne sera pas un « nouveau Nigéria » d’après Hun Sen
Excédé par les nombreuses mises en garde d’observateurs étrangers concernant la possible mauvaise gestion
de la manne financière issue du pétrole cambodgien, le Premier ministre M. Hun Sen veut rassurer la scène
internationale. Reprenant les exemples du Tchad ou du Nigéria, des ONG (Oxfam en tête) craignent une
dilapidation des ressources financières liées à l’exploitation des réserves d’hydrocarbures. HUN Sen a répondu
sur un ton ironique que les Cambodgiens n’étaient pas si bêtes et qu’ils sauraient utiliser cet argent à bon
escient, notamment en goudronnant toutes les routes de campagne.
Des aciéries chinoises s’associent pour extraire du fer dans la province de Preah
Vihear
Germain THOMAS
Les quatre plus gros producteurs d’acier chinois (Baosteel, Wuhan Iron and Steel Group, Anshan Iron and Steel,
Shougang Group) ont formé une joint venture afin d’extraire du minerai de fer dans la province de Preah Vihear.
Ils espèrent trouver 200 millions de tonnes de minerai, volume dont les autorités cambodgiennes jugent
prématuré l’annonce, eu égard au fait que l’étude de faisabilité du projet n’est pas encore terminée.
Du minerai dans un sanctuaire naturel
Guillaume PRÉVOST
La « Southern Mining Company » vient de déclarer qu’en plus des 6 millions de tonnes de chrome et d’antimoine
déjà découverts, le site de sa concession de 10 000 hectares contiendrait également plusieurs millions de
tonnes de cuivre qui justifieraient la mise en place d’une raffinerie employant un millier de travailleurs. Le
Gouvernement avait levé en août 2006 l’interdiction des explorations minières dans les zones protégées. La
compagnie n’a pas précisé la teneur de ses droits ni les délais de mise en œuvre.
Le gouvernement obtient 2,5 millions de dollars US suite à une concession de
prospection minière
En 2006, le groupe australien BHP Billiton et la société japonaise Mitsubishi Corp. ont été conjointement autorisés
à procéder à l’exploration de produits miniers, notamment de bauxite, sur une concession située à l’est du pays.
Dans le cadre de cet accord, le gouvernement a récemment annoncé avoir reçu 2,5 millions de dollars US. Cette
somme sera destinée à financer un projet d’irrigation à l’ouest du pays dans la province de Pursat.
Pascal KHOY
Projets
Une seconde banque internationale au Cambodge
Guillaume PRÉVOST
12
La Shihan Bank, 3e banque coréenne par ses actifs, aurait indiqué le 13 avril qu’elle ouvrirait une filiale au
Cambodge afin de s’inscrire dans le financement des grands projets d’infrastructure et de construction du pays.
Le projet pourrait se concrétiser dès septembre 2007.
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AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
BRÈVES
NUMERO 7 - JUIN 2007
L’achèvement de la première phase de la ville nouvelle World City prévu pour fin 2009
Cette première phase de 109 millions de dollars US s’inscrit dans le cadre du projet de construction d’une ville
nouvelle de 2 milliards de dollars US par la joint-venture khméro-coréenne World City. Située sur un site de
120 hectares au nord de Phnom Penh, la ville satellite pourrait voir la réalisation complète de l’ensemble de ses
phases de construction avant la fin de l’année 2019. Par ailleurs, la joint-venture devrait mettre en place une
banque, Camko Bank, qui aura pour but de proposer des prêts aux futurs acquéreurs de logements.
Pascal KHOY
Une ligne aérienne prévue entre Siem Reap et le Myanmar
Opérant depuis peu sur une liaison vers Bangkok, la compagnie aérienne birmane Air Bagan souhaite
développer de nouveaux vols internationaux, notamment à destination de pays de la région : Chine, Singapour,
Corée, Cambodge, Inde, etc. La compagnie a prévu d’étendre sa flotte aérienne par l’acquisition de deux A320
pour relier au mieux l’ensemble de ces futures destinations. L’opérateur privé envisage de desservir Siem Reap
à partir de fin octobre 2007.
Pascal KHOY
Implantation envisagée de General Electric au Cambodge
La firme américaine devrait ouvrir un bureau à Phnom Penh avant la fin de l’année 2007. General Electric semble
principalement s’intéresser au secteur des équipements et matériels de santé ainsi qu’au domaine des centrales
électriques. L’arrivée de la multinationale pourrait annoncer le début d’investissements significatifs de sociétés
américaines au Cambodge dans un contexte où le pays connaît une croissance économique moyenne de 8,4%
par an depuis 1994 et de plus de 10% depuis 3 ans.
Pascal KHOY
Des compagnies chinoises obtiennent de nouveaux projets hydroélectriques
Germain THOMAS
Les deux compagnies, China Yunnan Corporation for International Techno-Economic Cooperation et Yunnan
South-East Asia Economy and Technology Investment Industrial Co Ltd., déjaà impliquées dans la construction
de la station hydroélectrique de Steung Atay, province de Pursat, pour un montant de 200 millions de dollars
US, viennent de signer un MOU avec le Ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, portant sur le projet
de station hydroélectrique de Steung Rassey. Par ailleurs, ces deux firmes se chargeront de relier les réseaux
électriques de Phnom Penh, Kompong Chhang, Pursat et Battambang pour un montant de 113 millions de
dollars US.
La privatisation des plantations d’hévéa lancée
Sotheavy NUON
La procédure de privatisation des plantations d’hévéa a été lancée le 21 mai dernier. Elle est inscrite dans le
cadre du programme de développement de l’agriculture de la Banque Asiatique de Développement. Le
gouvernement cambodgien a décidé de privatiser, dans une première phase, trois des sept plantations d’Etat. Il
s’agit des plantations de Chamkar Andong, Boeung Ket et Mémot situées dans la province de Kampong Cham.
La filière de l’hévéaculture représente 4 % du PIB de l’agriculture. Les exportations officielles de caoutchouc
représentent 42 millions de dollars US en 2006. Le Cambodge est classé 16ème rang des pays producteurs soit
0,29 % de la production mondiale.
Dans le même temps, le pays prépare un sous-décret sur la certification de son caoutchouc afin de refaire valoir
sa qualité, le caoutchouc cambodgien étant actuellement sous-coté entre 10 et 20 % sur le marché mondial en
raison de l’absence de certification reconnue à l’international. En outre, le pays accueillera les 14, 15 et 16 juin
2007 l’Asean Rubber Conference, qui sera organisée pour la première fois au Cambodge.
Débat sur les conditions et le lancement d’une place financière
Au cours d’un séminaire organisé par l’Institut Economique du Cambodge, une des figures du parti de
l’opposition a exprimé une vision pragmatique de la mise en place immédiate d’un marché financier. L’élue a
préconisé l’émission dans un premier temps d’obligations d’Etat avant l’introduction d’actions du secteur privé.
Quant au représentant du Ministère de l’Economie et des Finances, il a indiqué qu’il restait encore plusieurs
points en suspens et que le gouvernement travaillait actuellement en coopération avec des experts coréens
afin d’établir le cadre juridique idoine. En effet, le projet de loi sur l’émission de titres privés n’a pas encore été
approuvé par l’Assemblée Nationale contrairement à celui sur les obligations d’Etat et les bons du Trésor.
Selon toute vraisemblance, le marché financier domestique ne devrait pas voir le jour avant 2009.
Pascal KHOY
Commerce, distribution, textile
Le commerce équitable se développe
Sotheavy NUON
13
L’ONG Village Focus International a organisé en mai dernier pour la première au Cambodge, une foire dédiée au
commerce équitable. Environ 200 artisans ont présenté leurs produits de consommation, tels que papeterie, miel,
fruits confis. Le but de cette foire a été de promouvoir le développement des entreprises socio-responsables,
qui d’après un quotidien francophone, seraient près de 60 sociétés dans ce domaine.
LA LETTRE DU CAMBODGE - UNE PUBLICATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCO-CAMBODGIENNE
AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
BRÈVES
NUMERO 7 - JUIN 2007
Phnom Penh attire les investisseurs de la grande distribution
Germain THOMAS
Ouvert le 11 février dernier, le centre commercial Paragon Cambodia, rue 214 à Phnom Penh, attire environ 2000
visiteurs par jour et génère 7 000 à 10 000 dollars US par jour. Pas assez par rapport aux 6 millions de dollars
US investis, selon son directeur OR Suthy. Mais il préfère parier sur l’avenir et l’augmentation de la taille des
classes moyennes et supérieures au Cambodge, 8% des habitants de Phnom Penh, Siem Reap et Sihanoukville.
Cette population devrait doubler d’ici trois à cinq ans selon Tim SMYTH, directeur d’Indochina Research. Treize
grandes surfaces ont déjà ouvert leurs portes à Phnom Penh.
Si les classes moyennes se développent au Cambodge, la croissance à deux chiffres du pays depuis trois ans
n’a pas pour autant fait disparaître la pauvreté dans le pays, qui était estimée à 35 % de la population en 2004
selon la Banque Mondiale.
Les grandes marques du textile appellent les autorités cambodgiennes à empêcher
toute violence envers les syndicats
Germain THOMAS
Eddie Bauer, Gap, H&M, Liz Claiborne et Phillips-Van Heusen, grandes marques s’approvisionnant au Cambodge,
ont envoyé une lettre aux autorités du pays, notamment le Premier ministre M. Hun Sen, pour leur faire part
de leur inquiétude quant aux violences perpétrées envers les responsables syndicaux de certaines usines ainsi
qu’à l’absence de poursuites judiciaires à l’encontre des coupables. Depuis 2004, trois militants du Syndicat
Indépendant des Ouvriers du Cambodge (SIORC) ont été tué par balles. Sans, selon les signataires, d’enquête
approfondie, deux hommes ont été condamnés à vingt ans de prison, une mise en scène du gouvernement
selon les syndicats qui souhaitent que l’OIT mette en place un comité international, en partenariat avec les
fédérations syndicales internationales, afin que justice soit rendue aux victimes.
Actualité juridique
Le Premier Ministre pousse à la réduction de la majoration des heures de nuit
Jean-Daniel GARDÈRE
Il s’agit de passer les salaires horaires nocturnes, conformément aux demandes répétées du patronat textile, de
200 à 120~130% du salaire normal. Pour augmenter la flexibilité et la réactivité du secteur, crucial pour l’économie
et l’emploi, mais menacé par la concurrence (Vietnam) et la hausse de ses tarifs horaires. L’affrontement syndical
et politique sur ce dossier pourrait être sérieux.
Le Cambodge se dote d’une loi anti-blanchiment
Guillaume PRÉVOST
L’Assemblée nationale vient de voter à l’unanimité le projet de loi relatif à la lutte contre le blanchiment et au
terrorisme. Ce texte prévoit l’institution d’une autorité auprès de la Banque Nationale du Cambodge, autorité
qui sera dotée de larges pouvoirs d’investigation. L’absence de réponse à des demandes d’information pourra
être pénalement sanctionnée, et les actifs frauduleux confisqués.
Adoption de la loi sur les standards
Sotheavy NUON
Une loi déterminant les standards des biens de consommation de fabrication locale et d’importation a été
adoptée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale. Cette loi permettra de valoriser les produits « made in Cambodia
» qui sont jusqu’ici très peu mis en valeur. Dans un premier temps, le Ministère de l’Industrie, des Mines et de
l’Energie établira des normes pour les produits électroniques, mécanique et l’eau. Les entreprises souhaitant
produire ou importer devront s’aligner sur ces règles.
Transport - Logistique
Des avions gros porteurs au Cambodge
Les 30 et 31 mai, pour la première fois de son histoire, l’aéroport international de Phnom Penh a accueilli dans la
même journée deux B-747s. Cet événement
survient après le premier atterissage jamais
realisé au Cambodge et à l’aéroport d’un
avion de cette catégorie, le 19 novembre
2006.
Le premier appareil appartient à la
compagnie australienne Qantas, le second
à une personnalité du monde des affaires.
L’aéroport procède actuellement à l’élargissement de son parking avion afin de recevoir sur une base régulière,
avant la fin de cette année, les gros porteurs du type B-747
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LA LETTRE DU CAMBODGE - UNE PUBLICATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCO-CAMBODGIENNE
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PRÉSENCE FRANÇAISE
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
NUMERO 7 - JUIN 2007
CITADEL
Créée au Cambodge en 1999 par Dominique Eluere, Citadel est une entreprise relativement unique dans son
genre puisqu’elle fabrique et exporte des couteaux et des sabres de style japonais entièrement faits main, de
très haute qualité.
A l’origine, le Cambodge ne dispose pas d’une culture artisanale du travail de l’acier. De l’avis même de son
fondateur, il s’agissait d’un pari un peu risqué, voire farfelu, de souhaiter se positionner comme concurrent des
japonais sur une niche aussi traditionnellement haut de gamme que celle des sabres. En l’occurrence, à force de
volonté et de recherche de perfection, la société peut s’enorgueillir d’avoir réussi son pari.
Aujourd’hui, Citadel emploie 80 personnes dont 2 français. La fabrication des sabres occupent 20 personnes
dont 3 forgerons hautement qualifiés. Les produits, entièrement fabriqués à la main ont acquis en peu de
temps une réputation mondiale. Aujourd’hui, la totalité de la production est exportée vers des marchés qui sont
d’abord la France et l’Italie (un peu plus de 20% des ventes) suivis de l’Allemagne, l’Espagne et les Etats-Unis.
Deux gammes de produits sont développées, à part égale : les couteaux et les sabres de style japonais.
La gamme des couteaux va du couteau de cuisine au couteau de chasse… Les couteaux pliants sont un marché
en plein essor pour Citadel puisque ce type de produit totalise près de 80% du marché mondial du couteau,
cependant avec des marges plus faibles.
Les sabres s’adressent bien évidemment davantage à un marché de vrais connaisseurs, qui est néanmoins
également en croissance. Aujourd’hui, les sabres Citadel sont réputés être la seule alternative sérieuse à un
sabre japonais d’origine.
Il aura fallu dès le départ plus de trois ans de travail intensif pour obtenir un tel résultat. Les techniques utilisées
sont délibérément très proches (souvent identiques) des techniques traditionnelles japonaises.
Pour obtenir un tel niveau de qualité, certains critères stricts ont été respectés pour coller au plus près de
la vérité historique notamment au niveau des matériaux (utilisation d’un acier XC75 acheté aux Acieries de
Bonpertuis, galuchat…) et des proportions. Dans les ateliers toutes les étapes de fabrication sont strictement
contrôlées depuis la forge au charbon de bois réalisée à trois marteaux jusqu’à l’assemblage des montures.
Chaque lame forgée est suivie individuellement : elle reçoit dans une gangue d’argile une véritable trempe
sélective qui produira, après polissage, un véritable Hamon (ligne de trempe). Chaque sabre est donc un objet
unique, rien n’est interchangeable et les lames sont garanties à vie. La fabrication d’un sabre, entièrement fait
main, demande environ un mois à un bon ouvrier et la main d’œuvre, très qualifiée représente 80% des coûts.
Sur cette niche si particulière, Citadel n’a d’ailleurs pas de concurrent direct. Il existe bien évidemment de
multiples artisans indépendants mais aucun ne produit en grande quantité. C’est d’ailleurs le véritable avantage
comparatif de la société : s’appuyer sur un travail artisanal pour offrir la qualité d’un produit sur-mesure à un
prix raisonnable. Pour comparaison, l’échelle de prix entre un sabre Citadel et un sabre japonais, à qualité
comparable, est de 1 à 6.
Aujourd’hui la demande est en croissance mais se heurte à une productivité trop faible liée justement au côté
trop artisanal de certaines tâches qui pourraient être déléguées ou sous-traitées comme la découpe des lames
ou des morceaux de bois pour les manches…Il est nécessaire à l’avenir pour la société de pouvoir concentrer
la main d’œuvre qualifiée sur les tâches les plus difficiles et spécifiques afin de pouvoir gagner en productivité
sans pour autant renoncer à cette recherche constante de qualité.
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Contributeurs :
Mission Economique de LA
Phnom
PenhDU
: Jean-Daniel
GARDERE,
PRÉVOST,
NUON,DE
Pascal
KHOY, Germain
THOMAS
LETTRE
CAMBODGE
- UNEGuillaume
PUBLICATION
DE Sotheavy
LA CHAMBRE
COMMERCE
FRANCO-CAMBODGIENNE
Chambre
de Commerce Franco-CambodgienneAVEC
: Ratana
LEPHURIK-CALLEBAUT
SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
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