Théâtre et religion [modifier]

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Théâtre et religion [modifier]
Le théâtre a une origine religieuse : Dionysos, dieu du vin et de la fertilité, était célébré trois
fois l'an par des « Dionysies ».
Les trois principaux festivals de théâtre sont les Dionysies champêtres, de décembre à janvier,
les Lénéennes, de janvier à février et les grandes Dionysies, de mars à avril.
Les grandes Dionysies ont lieu à Athènes, durent cinq jours de suite du lever au coucher du
soleil à raison d'un auteur par jour. Ceux qui assistent à celles-ci entièrement peuvent entendre
près de vingt mille vers sans compter les dithyrambes.
Masque de théâtre représentant Dionysos, terre cuite de Myrina, musée du Louvre
Ces festivals donnent lieu à un concours de tétralogies : trois tragédies et un drame satyrique.
L'ouverture des festivités est faite de processions et de cérémonies en l'honneur de Dionysos.
L'auteur ayant créé la meilleure pièce était récompensé par un bélier.
Le théâtre grec a pour origine le culte de Dionysos, dieu du vin et de la fertilité. Des
dithyrambes, des processions, des danses, des chants et des paroles en vers à la gloire des
héros grecs, avaient lieu autour de son temple ou sur l'agora dans la région de Corinthe.
Lentement, un lieu spécifique s'intègre au temple pour les représentations théâtrales.
La tradition rapporte que Thespis, auteur du VIe siècle av. J.-C. qui se produisit près d'Icaria,
révolutionna les dithyrambes : il introduit le premier acteur, le protagoniste. Pendant que le
chœur chante ceux-ci, l'acteur, Thespis en l'occurrence, intercale des vers parlés. Le
protagoniste joue tous les rôles. C'est la forme primitive du théâtre.
Eschyle introduit le deutéragoniste (2e acteur) et Sophocle le tritagoniste (3e acteur). Cette
forme-ci connut un développement très rapide. En effet, dès 538 av. J.-C., Pisistrate organisa
le premier concours athénien de tragédie.
Aux temps du développement de la philosophie et de la démocratie, le théâtre devint sujet à
des interrogations politiques.
Mais on célébrait toujours Dionysos au temple. Le culte restait aussi toujours présent au
théâtre. Non seulement le théâtre contait toujours des mythes et des fables et se déroulait
toujours pendant les Dionysies et les Lénéennes, mais en plus, le théâtre était organisé de
manière à instaurer un support pour la communication avec les dieux...
Jane Ellen Harrison1 signale que Dionysos dieu du vin (boisson des couches aisées) s'est
substitué tardivement à Dionysos dieu de la bière (boisson des couches populaires) ou
Sabazios, dont l'animal emblématique chez les crétois était le cheval (ou le centaure). Il se
trouve que la bière athénienne était une bière d'épeautre, trágos en grec. Ainsi, les « odes à
l'épeautre » (tragédies) ont-elles pu être considérées tardivement, par homonymie, comme des
« odes aux boucs » (l'animal qui accompagnait le dieu et associé au vin chez les crétois).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C3%A2tre_grec_antique
Dionysos
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Dionysos
Dans la mythologie grecque, Dionysos (en grec ancien Διώνυσος / Diốnysos ou Διόνυσος /
Diónysos) est le dieu des jonctions des opposés et des ambiguïtés (mort-vie, homme-femme,
vigne, vin et ses excès-lierre soporifique, dieu souterrain-dieu solaire, dieu étranger, barbaredieu grec quasi maître de l'Olympe). Il est le fils de Zeus et de la mortelle Sémélé. Les
Romains l'ont assimilé au pâle Bacchus. Selon les listes, il fait partie ou non des douze
Olympiens, bien qu'il ne vive pas sur le mont Olympe (c'est essentiellement un dieu errant).
Sommaire
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1 Le mythe
2 Fonctions
3 La liturgie et les cultes
4 Iconographie
5 Épiclèses, attributs & sanctuaires
6 Note
7 Voir aussi
o 7.1 Articles connexes
o 7.2 Bibliographie
o 7.3 Lien externe
Le mythe [modifier]
Dionysos navigant, vase grec d'Exékias, Staatliche Antikensammlungen (Munich)
Excitée par la jalousie d'Héra, Sémélé, fille du roi de Thèbes, veut contempler son amant Zeus
dans toute sa majesté. Lié par un serment, Zeus ne peut s'y soustraire, et Sémélé, simple
mortelle, meurt foudroyée. Zeus alors tire son fils du ventre de sa mère, et s'entaillant la
cuisse, y coud l'enfant, pour mener sa gestation à terme.
C'est l'origine de l'expression « être né de la cuisse de Jupiter ». C'est aussi une étymologie
proposée pour Dionysos (« deux fois né »). La cuisse pouvant être une désignation
euphémique pour les organes sexuels (procédé courant, voir par exemple le français « basventre »), Dionysos pourrait être considéré comme issu directement du sperme (ou de
l'urine ?) de Zeus.
Pour le soustraire à la vengeance d'Héra, il est confié à sa tante Ino (sœur de Sémélé) et à son
époux, Athamas. Mais Héra les rend fous et ils tuent leurs enfants. Ino se jette à la mer avec le
cadavre d'un de ses fils : ils sont transformés en divinités marines, Leucothée et Palémon.
Dionysos est ensuite confié aux nymphes, sous la direction de Silène, sur le mont Nyséion, en
Thrace, c'est-à-dire, pour les Grecs, en Asie. Pour échapper à Héra, il est transformé en
chevreau.
Il mène une adolescence mouvementée : selon l'Iliade, il est d'abord poursuivi par Lycurgue,
puis est fait prisonnier par des pirates tyrrhéniens, auxquels il n'échappe qu'en réalisant
d'effrayants prodiges (Hymnes homériques). Son culte excite d'abord les railleries, et il doit
châtier les filles d'Éleuthère ainsi que Penthée, roi de Thèbes, pour cela. Dionysos est, avec
Apollon, un dieu qui se manifeste par épiphanies (apparitions) : éternel voyageur, il surgit par
surprise. Il se présente toujours comme un étranger, courant le risque de ne pas être reconnu.
Désireux d'aller visiter sa mère aux Enfers, Dionysos demande l'aide d'un guide, Prosymnos,
qui accepte de lui montrer le chemin en plongeant avec lui dans le lac de Lerne, qui
communique avec le royaume d'Hadès. Ce plongeon est associé à de nombreux rites
initiatiques en Grèce ancienne, généralement liés au passage de l'adolescence à l'âge adulte, et
donc aussi aux amours entre un aîné (éraste) et un cadet (éromène). Prosymnos accepte ainsi
d'aider le jeune dieu mais exige en échange que celui-ci, lorsqu'ils seraient de retour, lui
accorde ses faveurs. Mais lorsque Dionysos revient des Enfers, Prosymnos, lui, est mort. Le
dieu décide de tenir son engagement malgré tout : il taille un morceau de figuier en forme de
phallus et s'acquitte de sa dette sur la tombe de Prosymnos1.
Dans le panthéon grec, Dionysos est un dieu à part : c'est un dieu errant, un dieu de nulle part
et de partout. À la fois vagabond et sédentaire, il représente la figure de l'autre, de ce qui est
différent, déroutant, déconcertant, anomique.
Le retour de Dionysos chez lui à Thèbes, s'est heurté à l'incompréhension et a suscité le drame
aussi longtemps que la cité est demeurée incapable d'établir le lien entre les gens du pays et
l'étranger, entre les autochtones et les voyageurs, entre sa volonté d'être toujours la même, de
demeurer identique à soi, de se refuser à changer, et, d'autre part, l'étranger, le différent,
l'autre.
Il est rarement associé à la geste olympienne. Il se contente de prendre part à la
Gigantomachie, et négocie auprès d'Héphaïstos la libération d'Héra prise au piège par ce
dernier.
Alors que Thésée revient de Crète avec Ariane, Dionysos serai tombé amoureux d'elle et aurai
obligé Thésée à l'abandonner sur une île deserte. Là, il apparait à Ariane, l'emmène sur
l'Olympe et en fait sa femme. Elle est parfois vue comme la mère des Ménades. D'Althée, la
reine de Calydon, il a un fils, Méléagre, qui sera adopté par l'époux d'Althée, Oéné. Enfin,
Aphrodite lui donne un fils, Priape.
Fonctions [modifier]
Dionysos parlant avec Hermès, un satyre dansant à gauche, vase attique, v. 550-520 av. J.-C.,
Staatliche Antikensammlungen (Munich)
Dionysos est avant tout un dieu de la végétation arborescente et de tous les sucs vitaux (sève,
urine, sperme, lait, sang), comme en témoignent ses épiclèses de Φλοῖος / Phloĩos (« esprit de
l'écorce ») ou encore de Συκίτης / Sukítês (« protecteur des figuiers »). Il se spécialise
ensuite dans la vigne, qu'il est censé avoir donnée aux hommes, ainsi que dans l'ivresse et la
transe mystique. Ses attributs incluent tout ce qui touche à la fermentation, aux cycles de
régénération. Il est fils de Sémélé, avatar de la déesse phrygienne de la terre, amant d'Ariane,
déesse minoenne de la végétation, et le compagnon des nymphes et des satyres. Il est
également fréquemment associé au bouc et au taureau, animaux jugés particulièrement
prolifiques.
Il est surtout le père de la comédie et de la tragédie (du grec τράγος / trágos, « bouc »).
C'étaient au départ des sortes d'« illustrations » du culte, qui se donnaient au théâtre grec au
cours des Dionysies, en présence de ses prêtres (comme les mystères que l'on jouait au Moyen
Âge sur les parvis des cathédrales). Elles avaient une forme littéraire scandée particulière, le
dithyrambe. Les chants et musiques dionysiaques font appel aux percussions et aux flûtes. Ils
sont dissonnants, syncopés, provoquent la surprise et parfois l'effroi. En ce sens, il est
l'antithèse d'Apollon, qui patronne l'art lyrique et l'harmonie. D'ailleurs les flûtistes (aulètes)
étaient perçus comme des bateleurs et non des musiciens, car l'usage de l'instrument déformait
leur bouche, ce qui heurtait l'esthétique grecque et donnait lieu à des plaisanteries.
Jane Ellen Harrison2 signale que Dionysos dieu du vin (boisson des couches aisées) s'est
substitué tardivement à Dionysos dieu de la bière (boisson des couches populaires) ou
Sabazios, dont l'animal emblématique chez les crétois était le cheval (ou le centaure). Il se
trouve que la bière athénienne était une bière d'épeautre, trágos en grec. Ainsi, les « odes à
l'épeautre » (tragédies) ont-elles pu être considérées tardivement, par homonymie, comme des
« odes aux boucs » (l'animal qui accompagnait le dieu et associé au vin chez les crétois).
La liturgie et les cultes [modifier]
Dionysos
Les Grecs considéraient Dionysos comme une divinité étrangère, ainsi que l'indique l'attribut
du bonnet phrygien, qu'il partage avec Mithra. On a parlé d'une origine indienne et
mésopotamienne. Le décryptage par Evans des tablettes en linéaire B découvertes dans les
palais mycéniens a cependant révélé que le nom de Dionysos figurait dans la liste des
divinités grecques dès l'époque archaïque.
Il semble qu'à l'époque pré-olympienne, son culte soit à rapprocher des cultes agro-lunaires et
chtoniens. Eusèbe de Césarée, auteur chrétien, a évoqué des sacrifices au cours desquels on
dépeçait la victime vivante (d'où l'épiclèse d'Omadios) pour la consommer.
Dionysos est un dieu très répandu et très populaire dans toute l'Antiquité. On trouve de
nombreux temples tout autour du bassin méditerranéen, qui voisinent avec ceux des plus
grands dieux.
Son culte public donnait lieu aux fêtes des « Dionysies », mais il existait aussi un important
culte secret, représenté par des Mystères, comportant des cérémonies initiatiques. Il est
souvent accompagné d'un groupe de satyres, de ménades, de panthères, de boucs, d'ânes et du
vieux Silène, formant le « cortège dionysiaque ».
Le culte privé avait lieu entre initiés, c'est un culte à Mystères. Le regroupement de ces initiés
porte le nom de thiase. Les thiases pratiquaient un culte caché et initiatique, souvent dans des
cavernes et la nuit, au cours desquels on initiait les nouveaux membres du thiase, et qui
officiaient dans la dimension ésotérique de la résurrection du dieu. On manque de sources
pour savoir ce qui s'y passait exactement, mais ces cérémonies secrètes et nocturnes ont
perduré jusque sous l'empire romain. Elles comportaient des sacrifices, mais aussi des délires
dus à l'ivresse ou à la consommation de drogues végétales, et des excès de toutes sortes,
notamment sexuels. Un scandale retentissant a fait interdire ces cultes par un sénatus-consulte
en 186 av. J.-C.
Enfin il faut signaler l'existence d'une résurgence contemporaine du culte de Dionysos. Il
existe ainsi plusieurs thiases aux États-Unis, et quelques-uns en Europe, mais qui n'ont rien à
avoir avec ceux de l'Antiquité.
Iconographie [modifier]
Statue du dieu à Délos
Il existe d'innombrables statues de Dionysos, à l'époque où il était un dieu révéré. On trouve
également nombre de mosaïques à énigme, car il était courant pour un initié un peu riche de le
faire savoir au sol d'une pièce publique de sa maison. Enfin des scènes évoquant ses aventures
sont souvent présentes sur des sarcophages ou bas-reliefs, car il avait une importance dans la
perception de la mort et de la renaissance.
Lorsque son culte s'est éteint, ses représentations ont souvent repris la confusion avec
Bacchus, et il faut attendre le Symbolisme pour le voir réapparaitre avec le thyrse dans la
peinture d'un Simeon Solomon.
Épiclèses, attributs & sanctuaires [modifier]
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épiclèses :
o Δενδρίτης / Dendrítês, protecteur des arbres ;
o Ὠμάδιος / Omádios, qui aime la chair crue ;
o Φαλληνός / Phallênós, garant de la fécondité ;
o Φλοῖος / Phloĩos, esprit de l'écorce ;
o Συκίτης / Sukítês, protecteur des figuiers ;
épithètes : « au bruyant cortège »
attributs : L'attribut majeur et personnel de Dionysos est le thyrse, qu'il tient à la main
ou qu'on trouve à ses pieds ou dans son cortège. Ses plantes principales sont le pin et
le lierre, ansi que leurs fruits, la pomme de pin et les baies de lierres, dont il est
souvent couronné. Ces plantes sont une apparente exception dans la nature, car elles
sont toujours vertes au cours de l'année, et ne semblent pas perdre leurs feuilles, ce qui
renvoie aux résurrections du dieu. On notera aussi que les vrais fruits du pin sont
cachés dans la pomme, et que les baies de lierre, toxiques, entraient dans la fabrication
d'une bière que consommaient les ménades, et qui contribuait à leur transe. On trouve
aussi le grenadier et la grenade, le figuier et les figues (le grenadier est issu du sang du
dieu, ses fruits mûrissent en hiver, et Perséphone reste liée aux enfers pour en avoir
mangé ; le figuier est associé à la vie cachée dans le monde méditerranéen, car il
pousse spontanément là où il y a de l'eau souterraine et révèle les sources).
Comme il a apporté la vigne et le vin aux hommes, on trouve également la vigne et le
raisin, la coupe à boire. Mais il s'agit plutôt d'une contamination avec Bacchus, son
équivalent romain.
Le bonnet phrygien rappelle son origine asiatique. On trouve aussi la flûte, les
cymbales et les tambourins.
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animaux associés : le bouc, la panthère, l'âne.
temples majeurs : Athènes (théatre de Dionysos), Éleusis, Smyrne, Éphèse.
fêtes en son honneur : Dionysies, Anthestéries
Note [modifier]
1.
2.
↑ Ce mythe est étudié par Bernard Sergent dans Homosexualité et initiation chez les peuples indoeuropéens, éditions Payot.
↑ (en) J. E. Harrison, Prolegomena to the Study of Greek Religion, VIII.
Voir aussi [modifier]
Articles connexes [modifier]
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Zagreus et Iacchos, avatars orphiques de Dionysos
Ménades et bacchantes, son bruyant cortège
Silène, son père adoptif
Bibliographie [modifier]
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Atrium Musicae de Madrid, Musique de la Grèce antique, Harmonia Mundi.
Jean Brun, Le retour de Dionysos, Les bergers et les mages, 1976.
Maria Daraki :
o Dionysos, Arthaud, 1985 (ISBN 2700305035),
o Dionysos et la déesse Terre, Flammarion, coll. « Champs », 1999 (ISBN
2080813110).
Marcel Détienne :
o Dionysos mis à mort, Gallimard, coll. « Tel », Paris, 1998 (ISBN 2070742121),
o Dionysos à ciel ouvert, Hachette, coll. « Pluriel », Paris, 1998 (ISBN
2012788955).
Louis Gernet, « Dionysos et la religion dionysiaque : éléments hérités et traits
originaux » Anthropologie de la Grèce antique, Flammarion, coll. « Champs », 1999
(ISBN 2080811053).
Henri Jeanmaire, Dionysos, histoire du culte, Payot, 1991 (ISBN 2228884405).
Walter F. Otto, Dionysos, le mythe et le culte, Mercure de France, 1969 (ISBN
B0000DORX8).
Jean-Pierre Vernant, « Dionysos à Thèbes », in L'univers, les dieux, les hommes, Seuil,
1999.

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