Dossier pédagogique caraïbesdéf
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Dossier pédagogique Global Caraïbes 12 juin-17 octobre 2010 La petite épicerie du Musée International des Arts Modestes Sommaire > Présentation des Caraïbes p3 > Présentation de l’exposition p4 > Rappel historique p 5 et 6 > Thématiques abordées dans l’exposition p7à9 > Liens avec les scolaires- pistes pédagogiques p 10 à 12 > LOR p 13 > Informations pratiques p 14 2 Présentation des Caraïbes L’Espace Caraïbe est un ensemble de 38 territoires de plus de 5,2 millions de km² (10 fois la superficie de la France métropolitaine) alors que les îles de la Caraïbe font environ 235 000 km² (superficie du Royaume-Uni). Un tiers des pays n’est pas indépendant. La Caraïbe se compose de grands espaces et de microétats, territoires non indépendants et pays souverains ième C’est au cours du 19 siècle que les États (la plupart d’anciennes colonies espagnoles) ont acquis ième leur indépendance. Il faudra attendre le 20 siècle pour les anciennes colonies britanniques. La Caraïbe “continentale” Belize Colombie Costa Rica El Salvador Guatemala Guyana Guyane (territoire français d’outre mer) Honduras Mexique Nicaragua Panama Porto Rico (état libre associé aux Etats-Unis) Surinam Venezuela Anguilla Les îles de la Caraïbe Antigua-et-Barbuda Bahamas Barbade Cuba Dominique Grenade Jamaïque Sainte-Lucie Saint-Kitts-et-Nevis Saint-Vincent-et les-Grenadines Trinité-et-Tobago Les Iles Britanniques : Anguilla Bermudes Îles Turques et Caïques Îles Caïmanes Îles Vierges britanniques Montserrat Les îles françaises : Guadeloupe Martinique Les îles hollandaises : Antilles néerlandaises Aruba Les îles américaines : Îles Vierges américaines Souveraineté partagée : Saint Martin (partie française et partie néerlandaise) Hispaniola composée de : Haïti à l’ouest et République Dominicaine à l’est Carte de la zone Caraïbe 3 Présentation de l’exposition L’exposition Global Caraïbes présente 27 artistes d’origines caribéennes issus de la scène artistique contemporaine. Ces artistes, souvent jeunes et tous différents dans leur production artistique, sont aussi tous liés par l’histoire forte et la culture métissée dont ils sont issus. Les îles de la Caraïbe sont leur source d’inspiration et d’engagement. Cuba, Trinidad- et-Tobago, la Martinique, La Jamaïque, Les Bahamas, Haïti, La Guadeloupe, La Barbade, Puerto Rico, la République Dominicaine sont les îles d’origines de ces artistes. Dans cette exposition, l’exhaustivité géographique n’est pas de mise, seules les individualités et les interrogations sur l’identité créole et les liens forts qui les lient à l’histoire ont été le fil conducteur qui anime la découverte de ces artistes. Les œuvres présentées sont tout à fait représentatives de la variété des origines de leur auteur : installations faites d’accumulations, d’assemblages et de transformations d’objets, photographies quasi documentaires, vidéos, huiles sur toile, lithographies, sculptures proche du registre du détournement d’images nous interrogent sur ce qui est commun et spécifique à des lieux hantés par la colonisation, la traite et l’esclavage mais aussi la place de la région caraïbe dans la mondialisation. Commissariat d’exposition : Edouard Duval-Carrié assistée de Martine Buissard Les artistes exposés Alexandre Arrechea Jorge Pineda Alex Burke (détail) Hew Locke Arthur Simms Blue Curry Keisha Castello (détail) Gustavo Pena Pablo Butcher Nicole Awaï Télémaque Jean-François Boclé Joscelyn Gardner (détail) K'CHO David Damoison Betty Rosado André Eugène (détail) 4 Rappel Historique Vers 5000 ans avant J.-C Installation de populations précolombiennes dans l'archipel des Antilles A partir de 700 ans après J.-C La pêche prédomine, la population migre vers les mangroves. C'est le début de la période «Caraïbe». Les karibs (peuple caraïbe) demeurèrent aux Antilles pendant près de six siècles avant d'être chassés et exterminés par les colons européens 1492 Christophe Colomb part en expédition vers la "route des Indes" avec trois caravelles qui le mène en réalité dans les Caraïbes. Il débarque dans l’archipel des Bahamas puis à Cuba (qu’il pense être le Japon) et Ayti qu'il appelle "Isla Española" (dont on fera "Hispaniola") 1493 Deuxième voyage où sont embarqués les premiers «Nègres» Le système de colonisation démarre, les amérindiens sont réduits à l'esclavage et meurent massivement 1494 Signature du Traité de Tordesillas dans lequel l'Espagne et le Portugal se partagent le nouveau monde. Tout ce qui avait déjà été découvert ou serait découvert en Amérique revenait ainsi à l'Espagne, tandis que le Portugal pouvait coloniser l'Afrique et la pointe orientale du continent sud-américain (qui deviendra le Brésil). La France, l'Angleterre et la Hollande n'acceptent pas leur exclusion de ce partage, et pendant plusieurs siècles auront lieu les guerres coloniales, donnant naissance à des trafics irréguliers. 1512 les espagnols délaissent peu à peu les îles des Caraïbes pour partir à la conquête du continent sud-américain. Le Venezuela, la Castilla del Oro, le Mexique, le Pérou seront colonisés par les Espagnols et leurs richesses minières d'or et d'argent exploitées. L’Empire colonial espagnol est resté l'un des plus grands du monde jusqu'à son déclin, commencé au début du 17ème siècle. 1518 Charles Quint, alors roi d'Espagne, accorde l'autorisation d'importer des esclaves directement d'Afrique vers les îles 1537 Le pape Paul III condamne l'esclavage. 1626-1674 En France, plusieurs compagnies de commerce voient le jour afin de tirer profit du commerce du tabac et de la canne à sucre et ainsi mettre fin au monopole espagnol : La compagnie de Saint-Christophe (1626-1635) puis la compagnie des Iles d'Amérique (1635-1649) fondée par le Cardinal de Richelieu. La compagnie des Indes Occidentales (1664-1674) fondée par Colbert. Le transport maritime se développe au départ des ports de Nantes et de Bordeaux (commerce triangulaire) 1685 Promulgation du «Code Noir» par le roi Louis XIV et son ministre Colbert. En tout, soixante articles juridiques dans lesquels la déportation et la mise en esclavage des Noirs sont codifiées dans les Amériques et l’océan Indien 1500-1730 Naissance de confréries de marins aventuriers qui sillonnent la mer des caraïbes pillant les galions espagnols 1500-1900 On estime entre 12 et 15 millions le trafic d'esclaves dans les colonies 1804 Création du premier État noir indépendant au monde en Haïti 1848 Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises 1902 Indépendance de Cuba 1914 Ouverture du Canal de Panama. Les Caraïbes acquièrent une importance internationale de par leur position. Tout début du tourisme dans quelques îles 5 1959 Les révolutionnaires dirigés par Fidel Castro prennent le pouvoir. Cette victoire met fin à l’hégémonie américaine sur l’Ile et les relations entre les deux pays s’enveniment 1960 Les États-Unis imposent un embargo commercial contre Cuba 1961 Echec du débarquement de la Baie des Cochons orchestré par les Etats-Unis 1970-1980 Essor touristique des Caraïbes 1993 Le président d’Haïti Jean-Bertrand Aristide est renversé par une junte militaire dirigée par le général Raoul Cedras. L’ex-président se réfugie aux Etats-Unis 1994 Le 19/09, débarquement de troupes américaines en Haïti Le 15/10, rétablissement au pouvoir d’Aristide 2001 Une loi reconnaît l'esclavage et la traite négrière comme crimes contre l'humanité 2008 Raul Castro succède à son frère Fidel Castro Cuba est touchée par l’ouragan Gustav le plus dévastateur qu’ait connu l’île de Cuba ces 50 dernières années. Quatre tempêtes meurtrières ont dévasté l'île d'Haïti 2009 Grèves massives des Antilles françaises. Les revendications principales de cette «grève contre la vie chère» étaient une baisse des prix jugés abusifs de certains produits de base, comme le carburant et l'alimentation ainsi qu'une demande de revalorisation des bas salaires 2009 L'OCDE publie trois listes de paradis fiscaux après la décision prise par le G20 de sanctionner les Etats fiscalement non coopératifs. Figurent sur la liste grise (centres financiers ayant promis de se conformer aux nouvelles règles sans les appliquer) de nombreuses îles des caraïbes. Le produit intérieur brut (PIB) des Iles Caïmanes, des Bermudes et des Iles Vierges britanniques totalisent à elles seules un PIB par habitant dépassant les 35000 dollars 2010 Un violent séisme ravage Haïti et fait 222 500 morts Les caraïbes aujourd’hui La population de l’ensemble de l’Espace Caraïbe s’élève à près de 250 millions d’habitants en 2002 avec une densité de 47 habitants par km². Elle représente 4 % de la population mondiale. Le Mexique est le pays le plus peuplé avec plus de 41 % de la population de l’espace Caraïbe en 2002. Les 25 États et territoires des îles de la Caraïbe rassemblent plus de 38 millions d’habitants en 2002, soit 0,6 % de la population mondiale. La densité atteint 163 habitants par km². L’anglais, le français, l’espagnol et le néerlandais sont les quatre langues officielles avec une prédominance de l’anglais. Cependant, les habitants de l’espace Caraïbe et des îles de la Caraïbe sont très majoritairement hispanophones, héritage de la colonisation espagnole antérieure. A ces langues officielles s’ajoute le créole (certains États comme le Guatemala et Haïti reconnaissent des langues endogènes). De façon générale, la plupart des caribéens sont au moins bilingues (créolophones / anglophones ou créolophones / hispanophones). 6 Les thématiques abordées 1) Etre esclave qu’est-ce que c’est ? Le commerce de l’esclavage La richesse des terres propice aux plantations agricoles et à l'exploitation minière mais également la baisse importante des ressources humaines a été le motif principal de l'introduction massive d'esclaves africains aux Antilles pendant plusieurs siècles. ième ième Entre le 16 et le 19 siècle, on estime entre 12 et 15 millions le trafic d'esclaves dans les colonies. Le commerce triangulaire se déroulait en trois phases distinctes : - Première étape : les navires chargés de marchandises destinés à l'achat des esclaves partaient d'Europe pour rejoindre les côtes d'Afrique, où avaient lieu les transactions. - Deuxième étape : les bateaux rejoignaient les Antilles ou les continents américains pour vendre les esclaves. - Troisième étape : chargés de produits coloniaux, les navires rentraient en Europe Carte des traites négrières (16ième 19ième siècle) Le Code Noir Promulgués en 1685 par le roi Louis XIV et son ministre Colbert, le Code noir se compose de soixante articles juridiques dans lesquels la déportation et la mise en esclavage des Noirs sont codifiées dans les Amériques et l’océan Indien. Extrait du Code Noir Art. 7 - Leur défendons pareillement de tenir le marché des nègres et de toutes autres marchandises aux dits jours, sur pareille peine de confiscation des marchandises qui se trouveront alors au marché et d'amende arbitraire contre les marchands. Art. 12 - Les enfants qui naîtront de mariages entre esclaves seront esclaves et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves et non à ceux de leur mari, si le mari et la femme ont des maîtres différents. Art. 15 - Défendons aux esclaves de porter aucune arme offensive ni de gros bâtons, à peine de fouet et de confiscation des armes au profit de celui qui les en trouvera saisis ; à l'exception seulement de ceux qui seront envoyés à la chasse par leurs maîtres, et qui seront porteurs de leurs billets ou marques connues. Art. 16 - Défendons pareillement aux esclaves appartenant à différents maîtres de s'attrouper le jour ou la nuit, sous prétexte de noces ou autrement, soit chez l'un de leurs maîtres ou ailleurs, et encore moins dans les grands chemins ou lieux écartés, à peine de punition corporelle qui ne pourra être moindre que du fouet et de la fleur de lis ; et, en cas de fréquentes récidives et autres circonstances aggravantes, pourront être punis de mort, ce que nous laissons à l'arbitrage des juges. Enjoignons à tous nos sujets de courir sus aux contrevenants, et de les arrêter et de les conduire en prison, bien qu'ils ne soient officiers et qu'il n'y ait contre eux encore aucun décret. Art. 33 - L'esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de sa maîtresse ou leurs enfants avec contusion ou effusion de sang, ou au visage, sera puni de mort. Art. 35 - Les vols qualifiés, même ceux des chevaux, cavales, mulets, boeufs et vaches, qui auront été faits par les esclaves ou par les affranchis, seront punis de peines afflictives, même de mort si le cas le requiert. Art. 36 - Les vols de moutons, chèvres, cochons, volailles, cannes à sucre, pois, mil, manioc, ou autres légumes, faits par les esclaves, seront punis selon la qualité du vol, par les juge, qui pourront, s'il y échet les condamner à être battus de verges par l'exécuteur de la haute justice et marqués d'une fleur de lis. Art. 38 - L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lis sur une épaule ; s'il récidive un autre mois à compter pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé et il sera marqué d'un fleur de lys sur l'autre épaule ; et la troisième fois il sera puni de mort. Art. 42 - Pourront seulement les maîtres, lorsqu'ils croiront que leurs esclaves l'auront mérité, les faire enchaîner et les faire battre de verges ou cordes, leur défendons de leur donner la torture, ni de leur faire aucune mutilation de membres, à peine de confiscation des esclaves et d'être procédé contre les maîtres extraordinairement. 7 Art. 44 - Déclarons les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la communauté, n'avoir point de suite par hypothèque, se partager également entre les cohéritiers sans préciput et droit d'aînesse, n'être sujets au douaire coutumier, au retrait féodal et lignager, aux droits féodaux et seigneuriaux, aux formalités des décrets, ni aux retranchements des quatre quints, en cas de disposition à cause de mort ou testamentaire. Donné à Versailles au mois de mars mil six cent quatre-vingt-cinq, et de notre règne le quarante deuxième. Louis le quatorzième, Colbert. Visa, Le Tellier. Scellé du grand sceau de cire verte, en lacs de soie verte et rouge.» L’intégralité du Code noir peut vous être fourni sur simple demande. Les Œuvres dans l’exposition: Jean-François Boclé, Tu me copieras, 2004, installation vidéo et sonore, vidéo couleur diffusée en boucle sur un tableau d’école noir (vidéo : le Code Noir écrit à la craie blanche sur un tableau d’école sans jamais passer l’éponge), DVD (durée : 27’ 30), casque audio suspendu, deux enceintes, dimensions variables. Joscelyn Gardner, Creole portrait II, 2007, lithographies Alex Burke, sans titre, 2008, poupées, tissus, crayons, bobines de fil 2) les Caraïbes : la nouvelle Afrique créole ? La population des îles de la caraïbes s’est crée un système de croyances et de pratiques culturelles directement liés au métissage des différentes populations qui composent la région : l’Europe, l’Afrique, l’Amérique, l’Asie du sud et de l’est. On le retrouve dans : La cuisine Les langues (le créole) Les fêtes populaires (notamment le carnaval) Le vaudou haïtien La musique (Gwoka-Guadeloupe, Bèlè -Martinique, Maloya -Réunion; Calypso –Trinité, Reggae-Jamaïque) et l’importance du Tambour dans la mémoire de l’Afrique Redemption song de Bob Marley Old pirates yes they rob I Sold I to the merchant ships Minutes after they took I from the bottom-less pit But my hand was made strong By the hand of the almighty We forward in this generation triumphantly Won't you help to sing these songs of freedom Cause all I ever had redemption songs, redemption songs Emancipate yourself from the mental slavery None but ourselves can free our minds Have no fear for atomic energy Cause none of them can stop the time How long shall they kill our prophets While we stand aside and look Some say it's just a part of it We've got to fulfill the book Won't you help to sing these songs of freedom Cause all I ever had redemption songs, redemption songs Traduction Vieux pirates oui ils m'ont volé Et vendu aux bateaux d'esclaves Quelques minutes après qu'ils m'aient attrapé de la plus profonde fosse Par la main du Tout-Puissant Nous avançons dans cette génération triomphante Ne voudrais-tu pas m'aider à chanter ces chansons de liberté ? Parce que tout ce que j'ai c'est des chansons de rédemption Des chansons de rédemption Emancipez-vous de l'esclavage mental Personne d'autres que nous-mêmes ne peut libérer nos esprits N'ayons pas peur pour l'énergie atomique Car personne ne peut arrêter le temps Combien de temps encore tueront-ils nos prophètes ? Pendant que nous nous tenons à part et regardons Certains disent que c'est juste un passage Nous devons accomplir la prophétie Ne voudrais-tu pas m'aider à chanter ces chansons de liberté ? Parce que tout ce que j'ai c'est des chansons de rédemption Les œuvres : Eugène André, Baka, 2009, 60 pneus découpés Hew Locke, the kingdom of the blind, 2008, techniques mixtes Arthur Simms, Buddha, 2008, barbelés, bouteilles, bambou, métal, patins à glaces, roues Télémaque, Allez fétiche, 1994, techniques mixtes sur bois (marc de café, brou de noix, clous) Pablo Butcher, Urban Vaudou, 146 images projetées sur un mur tirées du livre « signal books limited », Oxford, 2010 8 3) Stigmates du colonialisme : des îles sous influences ? Dans les Caraïbes, la mise en œuvre des prescriptions libérales aboutit à l'explosion des inégalités et à la marginalisation de milliers d'être humains. La Caraïbe conjugue les extrêmes : pauvreté et richesse, spécialisation et diversification. L’économie de la zone est le reflet de cette hétérogénéité. Six territoires non indépendants (Îles Turques et Caïques, Îles Caïmanes, Îles Vierges britanniques, Bermudes, Aruba, les Antilles néerlandaises) totalisent plus de 11 % du PIB total (alors qu’ils ne représentent que 2 % en termes de superficie et de population de l’Espace Caraïbe). Ils ont profité des activités économiques à haute valeur ajoutée (tourisme, services financiers et industrie pétrolière) combinée à la relative faible taille de leur population. A l’heure de la mondialisation, les caraïbes vont-elle perdre leurs cultures et leur diversité ? Le danger de l’uniformisation des paysages, les nouveaux modes de vie : la multiplication des voitures devenues symboles de richesse, les autoroutes, les centres commerciaux, les fast-foods, les problèmes écologiques engendrés par le tourisme de masse, l’industrie pétrolière et les essais nucléaires, le trafic d’armes à feu et la montée de la violence sont autant d’éléments qui concourent à l’évolution du monde caribéen. Les œuvres dans l’exposition : Alexandre Arrechea, White Corner, 2006, vidéo Blue Curry, Untilted, 2009, mâchoire de requin, 754 heures de bandes sonores Keisha Castello, Hybrid Realities II, 2006, assemblages, techniques mixtes Gustavo Peña, Attack in the jungle, 2008, acrylique sur toile Jorge Pineda, Afro Fight-Issue III, 2007-2009, installation 4) L’exil Le départ pour une vie meilleure ? De quelle façon traiter plastiquement les questions d’identités liées au déracinement et au sentiment d’appartenance ? Comment vivent les communautés caribéenne à Paris, Londres, New York ou Miami ? Selon l’âge, le niveau social, le contexte culturel, la ville d’accueil et les droits accordés aux minorités, les situations sont multiples et variées : assimilation, intégration, ghettoïsation. Les œuvres dans l’exposition : David Damoison, Sans titre, photographies couleurs Betty Rosado, Identity Series, Luis Garcia, 2007, impression gélatine sur plexi en noir et blanc Nicole Awaï, Specimen from local ephemera : drab hanger, 2007, techniques mixtes sur papier K’cho, Ideas en conflicto 1, 2004, Fusain sur papier Fabriano Carte des artistes exilés Alexandre Arrechea Nicole Awai Jean-François Boclé Alex Burke Charles Campbell Keisha Castello Christopher Cozier Blue Curry David Damoison Roberto Diago Edouard Duval-Carrié André Eugène Joelle Ferly Kendra Frorup Jocelyn Gardner Marlon Griffith Kcho Hew Locke Melvin Martinez Raquel Paiewonsky Gustavo Peña Vickie Pierre Jorge Pineda Betty Rosado Arthur Simms Télémaque Cuba ► Espagne Trinidad ►Etats-Unis Martinique ►Paris Martinique ► Paris Jamaïque ►Canada Jamaïque ►Angleterre Trinité et Tobago Bahamas ►Angleterre Martinique ►Paris Cuba Haïti ►Miami Haïti Guadeloupe ►Angleterre Bahamas ►Etats-Unis Barbade ►Canada Trinité et Tobago Cuba Guyane ►Angleterre Porto Rico République Dominicaine République Dominicaine Haïti ►Etats-Unis République Dominicaine Porto Rico ►Etats-Unis Jamaïque ►Etats-Unis Haïti ►France 9 Les Pistes Pédagogiques Pour tous les âges: Le collage et l’assemblage Dans un grand nombre d’œuvres, nous retrouvons les techniques de collage et d’assemblage inventées par Picasso et Braque pendant la période du Cubisme Synthétique (1911/1915). Le collage, bidimensionnel, et l’assemblage, tridimensionnel, permettent de faire intervenir des nouveaux matériaux dans l’art : papier, sable, objets récupérés, … qui sont des éléments issus du réel et non plus représentés. Références : Cubisme, Dadaïsme, Scwhwitters et Duchamp. Références dans l’exposition : Alex Burke, Keisha Castello, Blue Curry, Hew Locke, Arthur Simms. Pistes de travail : Choix et analyse des éléments issus du reel Articulation avec des éléments fabriqués, dessinés, peints , .. Effet de narration. Pour les maternelles et primaires : L’accumulation L’accumulation est devenue un geste artistique avec les accumulations d’Arman, artiste du Nouveau Réalisme, en 1960. On peut aussi retrouver ce geste dans une autre sphère artistique, celle de l’art modeste, des collections comme on peut le voir dans les vitrines de Bernard Belluc au dernier étage du MIAM. Références : Le Nouveau Réalisme, Arman, l’exposition le Plein d’Arman en 1960 ; Tony Cragg. Références dans l’exposition : Hew Locke, Arthur Simms. Pistes de travail : Faire des petites collections : qu’est-ce qui fait collection ? Pourquoi fait-on des collections ? Reconnaître des objets, les réunir suivant des critères à inventer (la couleur, la taille, la fonction, ..), en faire des accumulations. Pistes de manipulations: Réunir un répertoire d'objets et faire des classements, des rangements: faire des contours d'objets, les agrandir au maximum et les rapetisser le plus possible. L'enfant avec l'objet en représentation avec des variations d'échelle: les objets deviennent comme des monuments. Les poupées La poupée est souvent vue comme un élément de l’univers féminin enfantin, elle est néanmoins présente dans l’exposition dans le travail d’artistes masculins et mêlées à un univers inquiétant, le vaudou. La poupée peut aussi ici faire référence à l’univers 10 de Louise Bourgeois qu’aux formes noires d’Annette Messager. Références : Louise Bourgeois, Annette Messager Références dans l’exposition : André Eugène, Hew Locke. Pistes de travail : La poupée dans le temps, les cultures et les civilisations et les âges. Pistes de manipulations: Ma poupée, mon doudou, mon poupon : en faire des photos et les redécouper, les redessiner, en faire des images, les mettre à distance. Inventer des poupées à partir d’un choix de matériaux complètement étrangers à l’univers du jouet : bouts de bois, objets du quotidien, cartons,… se transformer en poupée. Pour le collège : Deux espaces , deux cultures : l’exil De nombreux artistes se sont exilés pour des raisons économiques mais aussi pour se retrouver au cœur du monde contemporain aux Etats-Unis et en Europe, ils sont donc liés à deux cultures qui parfois s’opposent. Les œuvres présentes dans l’exposition témoignent de ce double ancrage : dans l’art contemporain et dans une culture qui n’a pas eu pendant de longues années la même histoire de l’art. Références : Sarkis, Pascale Marthine Tayou, Barthélémy Toguo. Références dans l’exposition : Alexandre Arrechea, Jorge Pinada, Gustavo Pena. Pistes de travail : Créer deux images : l’une de soi ici et l’autre de soi ailleurs, un ailleurs réel ou fictif selon les cas. Faire un inventaire des lieux qui évoquent les ailleurs dans Sète : les cabanes, les bateaux, de magasins, des végétaux, … Pistes de manipulations: Avec des journaux, des magazines et des publicités d'agences de voyages, collecter les mots et les images qui évoquent l'ici et l'ailleurs et en dessiner une cartographie. Pour le lycée : Est-ce qu’une œuvre d’art peut ou doit témoigner d’une histoire ou d’une actualité ? Dans cette exposition de nombreux artistes témoignent de leur histoire collective et personnelle : colonialisme, esclavage, grande pauvreté et extrême richesse, exil… Elles posent la question de comment un travail artistique peut être engagés et comment la forme plastique peut se nourrir, faire question, penser, faire ressentir le fait politique. L’art change-t-il le monde ? Les références : 11 Hans Haacke, Bruce Nauman, Dominique Gonzales-Torres, Kader Attia, Nan Goldin. Les références dans l’exposition : Tous les artistes ont une réflexion sur l’engagement mais il est encore plus évident chez Alexandre Arrachea, Jean-François Boclé, Joscelyn Gardner, Betty Rosado, Jorge Pineda et David Damoison. Pistes de travail : La photographie : document, témoignage, formes plastiques ? Qu’est ce qu’une photographie documentaire ? Ce travail peut être mis en parallèle des expositions phots de Cétavoir si certains élèves les ont vues. Choisir un thème qui a une résonnance politique et travailler à sa mise en forme plastique Pistes de manipulations: Mettre en scène et en situation comme des slogans, des banderoles, des messages d'alerte, des questionnements. Féminin/masculin L’exposition pose aussi la question des genres en art notamment par l’apparition de registre qui semble être déterminé par le sexe de l’artiste mais qui peuvent être aussi complètement contredit par cela : comme le montrent les poupées d’Alex Burke. Comment dans cette société complexe, l’image féminine apparaît-elle ? Cette question peut aussi être rapprochée du choix du Musée national d’Art moderne de ne montrer que les travaux des artistes femmes pour mettre en avant qu’elle sont aussi les représentantes de la modernité mais aussi d’une singularité. Références : Louise Bourgeois, Pierre Molinier, Rrose Sélavy, Nikki de Saint-Phalle. Le catalogue Féminin/masculin du Centre Georges Pompidou est une excellente ressource pour ce travail. Références dans l’exposition : Nicole Awai, Joscelyn Gardner, Marlon Griffith, Raquel Paiewonsky, Vickie Pierre. Pistes de travail : A partir d’images publicitaires pratiquer par le dessin, le collage, le découpage une perturbation des genres. 12 Les matériaux : un lieu ressource L’OR Le Lieu des Objets à Ravir (L.OR) de l’école municipale des Beaux-arts de Sète réunit des matériaux et des rebuts propres provenant d’usines ou d’entreprises artisanales et industrielles. Situé dans l’ancienne maison du concierge à l’entrée du jardin de l’école, il réunit : papiers à dessin, papiers de soie, papiers colorés autocollants, bobines de fil colorés, boîtes en tous genres et de toutes couleurs, fils de silicone, sachets plastiques, prothèses en silicone, éponges d’enfants pour ardoise, sachets argentés à gonfler, …. Cette tentative inventaire loufoque mais réel, montre la diversité des matériaux collectés grâce aux entreprises et à leur personnel. Ils sont stockés dans ce lieu qui devient ainsi un « magasin gratuit » pour tous les usagers de l’école des Beaux-arts (enfants, adultes, étudiants, enseignants) mais qui est destiné à s’ouvrir à tous ceux, pédagogues, enseignants, animateurs, artistes, qui souhaitent utiliser ces matériaux. En échange, l’école et les entreprises demandent que ces utilisateurs leur envoient des images de ce que sont ces matériaux devenus. Sylvette Ardoino, enseignante à l’école des Beaux-arts où elle travaille avec les enfants et les adolescents lors de cours hebdomadaires ou de stages, est à l’initiative et en charge de ce projet. 13 Informations pratiques Les visites accompagnées de la petite épicerie Les groupes sont accueillis sur réservation uniquement. Les groupes ayant un effectif supérieur à 30 personnes sont obligatoirement divisés en deux. Les ateliers de la petite épicerie Les ateliers de pratiques artistiques sont réalisés par un enseignant de l’école des beaux-arts dans un état d’esprit proche de celui du MIAM et par des approches spécifiques liées aux expositions temporaires. Trois formules ont été imaginées et peuvent s’adapter en fonction de la demande. « La formule d’aval » La petite épicerie propose de recevoir les enfants et les adolescents pour une visite dont le temps sera adapté à l’âge des enfants puis un atelier de pratique artistique lié à l’exposition dans la salle pédagogique du MIAM. L’enseignant recevra avant la visite un dossier pédagogique pour la préparer et des matériaux après l’atelier pour le poursuivre. « La formule d’amont » il nous semble aussi important que les enseignants et les enfants puissent préparer une exposition à venir dont ils deviendront ainsi les acteurs et qu’ils auront encore plus d’impatience à la découvrir.. La petite épicerie fera pour la préparation de chaque exposition des ateliers qui seront proposés aux enseignants qui pourront soit venir au MIAM soit recevoir la petite épicerie dans leur établissement. Ensuite une visite de l’exposition aura lieu. « La formule spéciale » La petite épicerie est prête aussi, dans la mesure de ses moyens, à participer ou à monter avec les enseignants des projets d’école liés aux problématique de l’art modeste ou celles spécifiques des expositions, pour créer des liens plus approfondis et sur le long terme. L’accueil des classes et des groupes se fera les mardis et jeudis sur rendez-vous et exceptionnellement pour d’autres jours. L’accueil des enseignants se fera les mercredis matins Les droits d’entrée: Visites libres ou accompagnées Le musée est gratuit pour les moins de 10 ans Groupes scolaires à partir de 10 ans : 2 € par personne Gratuit pour les scolaires sétois Les contacts [email protected] Contact visites et groupes: Vanessa Sans-Boëdot Contact ateliers pédagogiques : Vanessa Notley Coordinatrice : Sylvette Ardoino MIAM 23, Quai Maréchal de Lattre de Tassigny 34200 Sète Tél. 04 99 04 76 44 Fax 04 67 18 64 01 Ouverture : er Du 1 avril au 30 septembre : ouvert tous les jours de 9h30 à 19h00 sans interruption er Du 1 octobre au 31 mars: ouvert tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h sauf lundis er er er Fermeture le 1 /01, 1 /05, 1 /11, 25/12 14