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chroniqueculinaire le magazine des éditions les itinéraires une édition gratuite « à périodicité variable » Décembre•2015 Diffusion numérique auprès de 28 000 acteurs gastronomiques, touristiques, politiques et institutionnels Au sommaire Michel Sarran Gérard Baud Laurent Lalvée Thomas Planchot Reine Sammut Abdel Alaoui Thomas Marie Franck Dépériers François Bourgon Jean-François Drouin Stéphane Buron Sébastien Chevalier Mona Fajal Fabien Pairon Ludovic Bisot... Et bien d’autres encore à découvrir... Retour sur les rencontres gourmandes qui ont fait notre actualité. #6 LE MA les itinéraire c h r o n i q u e CULINAIRE Éric Fauguet créateur des collections «Les itinéraires» — Nantes — savoir-faire, tradition, recettes... du produit à l’assiettes...pre les pro nnent la parole ! Rédaction 09 61 33 54 94 - [email protected] AU SOMMAIRE Adélaïde Audran, Mr. & Mme B Chloé Vierling, Tokyo Eat Dimitri Dufaux, Le Coin perdu François Bourgon, MOF Fromager Stéphane Buron, Le Chabichou Pierre Meneau, Crom’Exquis Quentin Blum, Bièrolgue Jean-François Drouin, «Brasseurs de France» Gérard Baud, Téléshoping TF1 Christophe Girerd, Lycée Storck Pascal Favre d’Anne, Version Française Ludovic Bisot, «Tout un fromage» Maroussia Wilk Tatin, Vigneronne Franck Dépériers, La petite boulangerie Saint-Félix Sébastien Chevallier, créateur de pains décoratifs Abdel Alaoui, Radioscopie d’un gourmand télévisuel Pierre-Alain Rouchon, Chocolatier 1 2 4 5 7 9 10 13 15 17 19 20 21 22 23 24 25 #6 spécia l fêtes Aurélie Bernard, Centre de réadaptation 26 Yummy Atelier, Cakedesign 27 Laurent Lalvée, MOF Charcutier 28 Marie De metz Noblat, L’épicerie du goût 29 Mona Fajal, Il était une fois au Maroc 30 Michel Sarran, Chef 31 Thomas Planchot, MOF Boulanger 33 Christophe François, Les Chants d’avril 35 Paul Bouhélier, Compagnon Vigneron 37 Fabien Pairon, Douceurs charcutières 38 Aubin Boutin, Boucher Charcutier 39 Thomas Marie, MOF Boulanger 41 Reine & Nadia Sammut, Auberge la fenire 42 Stephen & Ivana Guermeur, Ô Crêp’ucule 43 Pascal Batagne, Président de l’académie gourmande des charcutiers 45 Les couteliers basques 49 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Adélaïde Audran Mr. & Mme B — Savenay — Chronique culinaire : Comment êtes-vous arrivée chez Mr. & Mme B. ? Adélaïde Audran : J’ai beaucoup voyagé. J’ai commencé par l’Australie pour mes études, ce qui m’a donné le goût des voyages. J’ai vécu ensuite plusieurs années au Canada : j’ai travaillé dans un restaurant français à Montréal. C’est là-bas que j’ai vraiment découvert les burgers. Montréal est une ville qui a un côté anglo-saxon, avec pas mal d’influences jazzy. C’est très proche de New York : j’adorais y partir en week-end « music hall » ! CC : Pouvons-nous en savoir plus sur le projet Mr. & Mme B. ? AA : Le projet date de mon retour en France il y a cinq ans ; j’ai commencé par imaginer le concept pour Nantes, puis il y a eu l’opportunité du terrain ici. C’est un projet familial : j’ai même emmené ma mère au Canada pour lui faire goûter les burgers, les bagels. Elle s’y connaît vraiment en décoration : [pour la décoration de la brasserie,] elle s’est très inspirée des ÉtatsUnis. Nous avons travaillé en binôme, nous avons fait travailler des artisans locaux, nous avons écumé les brocantes, les lustres sont faits sur mesure… Côté cuisine, l’objectif était d’avoir le burger en produit phare, et de porter une attention particulière au pain. Dans les burgers, ceux qui se démarquent sont ceux qui font euxmêmes leurs produits. Pour le pain, nous avons donc travaillé avec Ludovic Richard, MOF Boulanger, et nous avons élaboré la recette ensemble. Je voulais retrouver un pain particulier, avec un côté brioché, sans être sucré ni ressembler à du pain industriel. Notre fournisseur est un minotier local, le moulin de Cadillac à Noyal-Muzillac (www.mpmf.fr/le.moulin.de.cadillac). Nous avons des boulangers en cuisine, et le pain est donc fait sur place. Nous espérons développer la production pour pouvoir proposer plusieurs sortes de pains. CC : Vous avez évoqué les bagels lorsque vous avez parlé du Canada… Pourrons-nous en manger ici ? Rencontre gourmande AA : C’était ma première idée ! C’est un produit que je veux développer ici. Mais pour l’instant, nous changeons la carte côté brasserie, et cela prend du temps. Commercialement, le bagel est peut-être encore trop nouveau pour ouvrir un lieu qui lui est dédié, alors que le burger est intégré : on a « envie d’un burger », mais on a rarement « envie d’un bagel », pour le moment. CC : Notre publication est une publication de gourmands : quels sont vos plats préférés ici ? AA : Côté burger, c’est le Rital : j’aime beaucoup la mozzarella panée avec le pesto maison. Côté brasserie, c’est la brochette avec la viande marinée... ou alors le wok gambas. Nous faisons nous-mêmes la marinade, dont le goût me rappelle un peu l’Asie et me fait voyager. CC : Côté burgers, vous proposez un burger du mois. Qui le crée, quelles sont les inspirations ? AA : Nous le créons ensemble, le chef et moi. Nous nous inspirations du temps qu’il fait, des produits de saison. En ce moment, nous proposons par exemple le burger printanier. Le burger du mois sera proposé également côté brasserie, dont nous changeons la carte. Nous proposerons des tendances plus fraîches, avec une touche asiatique, comme la coriandre, le riz thaï ; nous aurons un poisson du marché ; nous aurons désormais deux cartes à l’année. Le mot de la fin… Le projet est unique, nous sommes des indépendants, nous ne sommes pas une franchise. Ce projet est un projet familial, de générations, que nous avons conçu ensemble, et dont nous sommes vraiment fiers. Mr. & Mme B. Zone de la Colleraye 44260 Savenay www.monsieur-et-madame-b.com p a g e•3 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Chloé Vierling Tokyo Eat — Paris — L’interview ! 1. Chloé, quel a été votre parcours professionnel ? 2009 à 2011 BTS MUC (management des unités commerciales) 2011 à 2012 Licence création d’entreprise 2012 à 2013 Formation pâtisserie à l’école Bellouet Conseil (2 mois de stage dans la pâtisserie Carette) 2014 à 2015 CAP 5 mois pour adultes au CEPROC ( stage 1 mois aux Enfants Gâtés, 2 mois au Tokyo Eat) 2010 à 2013 Conseillère client chez Alice Délice Juillet 2014 embauche au Tokyo Eat 2. Est-ce votre expérience commerciale chez Alice Délice d’Amiens qui vous a menée vers la pâtisserie ? Alice Délice m’a totalement menée vers la pâtisserie. J’étais chargée des démonstrations culinaires du magasin ; la pâtisserie étant une grande mode, je ne cuisinais quasiment que des gâteaux. J’adorais faire ça et voir les gens apprécier mes démos. J’ai donc décidé de partir sur Paris pour suivre une formation accélérée. 4. Votre rencontre avec Hermès Abgoton : une histoire humaine, un tremplin ? Hermès Agboton est un véritable tremplin professionnel, il m’apprend énormément chaque jour et a de beaux projets pour moi. 5. Dans cet exercice pâtissier, quelle est selon vous la technique la plus « sensible » ? Beaucoup de produits sont très sensibles en pâtisserie. Mais si je devais en choisir un seul, je dirais le chocolat. Il faut le travailler en tenant compte de sa température : celleci change en fonction du chocolat. Il nécessite beaucoup de précision et de rapidité à la fois, sans oublier de prendre en compte le goût. 6. Si un dessert vous était conté, quel seraitil ? J’aime les choses simple et bien faites, avec une petite touche d’originalité. Je dirais donc le fraisier à la pistache. 7. Votre madeleine de Proust ? Ma rencontre avec le Chef pâtissier de La Cerise sur le gâteau à Amiens, Éric Courbet. Il m’a dit de partir sur Paris pour ses grandes écoles et ses grands chefs. Aujourd’hui, je ne regrette pas de l’avoir écouté. p a g e•4 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Chloé Vierling Tokyo Eat — Paris — 8. Des projets en perspectives ? Travailler sur Le Journal du Pâtissier avec mon chef Hermès Agboton et travailler dans sa future boutique. L’interview ! Craquelin Choux crème Soho/Violette Avant cela, je vais gérer l’ouverture d’un restaurant en tant que chef pâtissière au courant du mois de février, un très beau challenge pour moi. En savoir plus Hermès Agboton http://www.hermesagboton.com/ CEPROC http://www.ceproc.com/ Alice Délice http://www.alicedelice.com/ Le Journal du Pâtissier http://www.lejournaldupatissier.com/ farine 100 g cassonade 100 g beurre 100 g Mélanger la totalité des ingrédients jusqu’à l’obtention d’une pâte. Étaler le craquelin très finement (2mm) entre deux feuilles de papier sulfurisé. Détailler des cercles de la taille de vos choux à l’aide d’un emporte pièce, réserver au congélateur et déposer sur le choux juste avant sa cuisson. Pâte à choux (40 choux) Crème Soho/Violette crème liquide 200 g mascarpone 250 g sucre semoule 40 g liqueur Soho 20 g arôme violette 5 g Monter au batteur à grande vitesse la crème liquide, le mascarpone, le sucre semoule. Ajouter délicatement la liqueur de Soho et l’arôme violette. Réserver. lait 250 g beurre 125 g farine 150 g œufs 4 à 5 sel 2 g Dans une casserole, porter à ébullition le lait, le sel et le beurre. Dès que le mélange bout, incorporer hors du feu la farine en une fois et bien mélanger. Remettre sur le feu et dessécher la pâte en remuant à l’aide d’une spatule environ 4 min. Transvaser la pâte dans un cul-de-poule, puis incorporer les œufs un par un en mélangeant bien à chaque fois. La pâte à choux est prête, pocher sur une plaque beurrée ou graissée et ajouter le craquelin. Cuire dans un four à 180°C environ 20min jusqu’à ce que la pâte soit bien dorée. Montage Couper le chou en deux, le garnir de crème à l’aide d’une poche et d’une douille cannelée, appuyer le chapeau du chou sur la chantilly pour qu’il tienne, mettre une framboise garnie de coulis de fruits rouges pour avoir un peu de couleurs sur le devant. Tokyo Eat PALAIS DE TOKYO 13, avenue du Président Wilson, 75 116 Paris www.palaisdetokyo.com/fr/lifestyle/ le-tokyo-eat tokyoeat@palaisdetokyo. com 01 47 20 00 29 p a g e•5 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Dimitri Dufaux Le Coin perdu — Saint-Martin-de-Londres — le respect du client, du produit, des assiettes faites par la cuisine. J’allais souvent à Rungis avec lui, des moments inoubliables. Et encore maintenant, j’y retourne avec lui quand je remonte chez moi. 2. J’ai lu que l’amour de la cuisine vous était venu d’une rencontre vigneronne ? (C’est pas tout à fait ça le journaliste s’est trompé) Mon mentor m’a donné l’amour de la cuisine et ses valeurs, j’étais destiné à la cuisine, mais la cuisine m’a choisi.… 1. De votre terre de naissance, la Seineet-Marne, à Saint-Martin-de-Londres aujourd’hui votre lieu de travail, quel est votre parcours ? Mon parcours est assez atypique : fils de menuisier, j’ai très tôt évolué entre la menuiserie et la restauration. J’étais barman, serveur, menuisier. Mes parents m’ont appris les valeurs du travail très tôt. Une fois mon diplôme de menuiserie en poche, j’ai travaillé en tant que serveur dans un 2 fourchettes où j’ai rencontré mon mentor, Gérard Duport, qui m’a appris certaines valeurs du métier : 3. Votre restaurant présente une « carte des vins » qui offre, je crois, de très belles escapades vigneronnes... Oui tout à fait, le vin à une grande importance pour moi. Nous sommes dans une région magnifique, qui chaque année évolue et se fait un nouveau nom. Je travaille aussi avec des vins de la France entière, car, comme en cuisine, il est bien de pouvoir faire découvrir des goûts et des odeurs différents à nos clients. La France est un magnifique pays de vin, ça fait partie de nous, tout comme le fromage, le pain, et maintenant l’huile d’olive. 4. Cette tradition du terroir, du patrimoine, L’interview ! nourrit-elle votre cuisine, les produits régionaux sont-ils très présents dans l’élaboration de vos plats ? Bien sûr ! Quoi de mieux que découvrir les produits avec son maraîcher dans son champs ? Nous apportons une promesse de qualité du produit, ainsi qu’une traçabilité sans faille… 5.Comment choisissez-vous vos producteurs ? Je choisis les producteurs selon plusieurs critères : la qualité des produits, les conditions de production ; mais ce qui fait tout, qui compte le plus pour moi, c’est l’amour et la passion que le producteur apporte à ses produits. 6. Quel est celui de vos fournisseurs dont vous souhaiteriez faire un coup de cœur ? Je pourrais en citer deux… La pisciculture à Saint-Jean-de-Buèges, avec M. Olivier : il m’apporte des truites du pays qui sont magnifiques, élevées dans des conditions optimales ; et mon maraîcher David des jardins de la Buèges, qui travaille avec des magnifiques produits et beaucoup d’amour. 7. Quel regard portez-vous sur les produits, les associations, et leur travail en cuisine ? Il est important de valoriser le produit avant tout, sans le dénaturer, avec un bon assaisonnement, une bonne cuisson, un beau mélange de saveurs… 8. Finalement, comment pourriez-vous décrire votre cuisine ? Ma cuisine, c’est une cuisine qui sort de mes tripes : je veux donner du plaisir avant tout, mettre en avant les gens qui travaillent dur pour me fournir de beaux produits. Je suis sur une cuisine actuelle pleine de goûts et de saveurs, avec une touche de modernité… modernité qui n’est pas de la cuisine moléculaire. 9. Je ne résiste pas à vous solliciter pour un conseil gourmand : quelle serait selon vous une belle association vin/fromage ? Le brie de Meaux aux truffes avec un vin rouge léger comme le domaine de Sauzet champ de la tour. Restaurant Le Coin perdu 19, route des Cévennes 34380 Saint-Martin-de-Londres 04 67 55 23 10 h t t p : / / w w w. f a c e b o ok .co m / pages / Le-Coin-Perdu/ www.le-coin-perdu.fr p a g e•6 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire François Bourgon MOF Fromager 2011 — Toulouse — produits et de t des artisans, de leu, etrs sur la tradition, le respec t le plaisir tou lité qua la de che her rec la ire, -fa oir sav r leu gustatif... voilà «l’esprit du fromage» que je défends L’interview ! Le titre de MOF a-t’il changé votre vie ? Ma vie n’a pas changé en 2011. Le titre de MOF est une reconnaissance de mes pairs et n’a jamais été un objectif. J’ai éprouvé un immense plaisir à rejoindre la société des MOF, c’est un groupe de passionnés qui cherchent à faire toujours mieux ; Ce fut donc, plus un nouveau départ qu’un bouleversement. Ce que j’apprécie maintenant, c’est que tout le monde trouve naturel que je le tutoie. Je l’ai toujours fait rapidement car je trouve que ça permet d’établir une certaine égalité dans les relations. Ce que j’ai aussi réalisé en tant que MOF c’est que je serai perpétuellement entre tradition et modernité ! Au départ, vous vous êtes orienté vers une carrière commerciale... J’ai gagné mon premier argent de poche en tournant les fromages dans nos caves d’affinage. Pourtant très tôt, j’avais décidé de faire autre chose et me suis dirigé vers le commerce international. Une fois diplômé, j’ai refusé un poste de trader en devise pour créer une société de négoce avec l’Asie du Sud-Est. Cinq ans après et suite à diverses crises économiques, j’avais travaillé en tant que responsable des zones Asie, Amérique du Sud et Europe du Nord. Travailler dans l’industrie High-tech était passionnant, avec des budgets que je ne retrouverais sûrement jamais. Pourtant quand mon père a appelé ses cinq enfants pour annoncer qu’il vendait, j’ai été le seul à me montrer intéressé. Sûrement la crise de la trentaine... et quel bonheur depuis ! Comment avez-vous géré cette réorientation en 2002 ? La phase de transition fut à la fois simple et compliqué. J’avais décidé de ne pas changer les fondamentaux de la fromagerie : fromages fermiers au lait cru, affinés dans nos caves ! Le plus délicat fut le changement de paradigme professionnel. On ne manage pas une équipe en fromagerie comme dans le High-tech, et tout d’un coup, je me suis retrouvé très isolé de par ma position de patron. Ce qui m’a beaucoup aidé à cette époque, fut de rejoindre un groupe appelé Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise, qui milite pour mettre l’économie au service de l’Homme. Cela m’a permis d’échanger avec un public qui partageait mes problématiques et qui m’a permis de poser les bases de mon développement futur. uuu Fromagerie Xavier 6, Place Victor Hugo 31000 Toulouse tél. 05 34 45 59 42 [email protected] www.xavier.fr Ouvert le lundi de 15h30 à 19h15, du mardi au vendredi de 9h30 à 13h15 et de 15h30 à 19h15, et le samedi de 8h30 à 13h30 et de 14h30 à 19h15. p a g e•7 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire François Bourgon MOF Fromager 2011 — Toulouse — Fort de cette passion familiale, quels sont vos critères fromagers, entre tradition et modernité ? Mes critères fromagers sont très simples. Quand je goûte, il faut que j’ai une émotion ! C’est très personnel. Ensuite, je me renseigne sur la ferme qui fabrique les fromages, et si tout fonctionne au niveau de la qualité que je souhaite, alors on valide la vente. Cela peut prendre jusqu’à un mois ! Bien sûr, les fromages industriels sont directement exclus... Vous êtes fondateur de «l’Origine» pain, vin, fromage. Quels sont ses axes de travail ? Ce que je souhaite, c’est valoriser les produits, le travail et donc les hommes qui œuvrent pour faire de vrais produits. Il s’agit de retrouver le goût de ces produits emblématique d’un certain art de vivre à la Française, dans ce qu’ils ont de plus naturel. Nous maîtriserons donc la fabrication, la dégustation et la transmission des savoir-faire, avec une ouverture internationale. Il s’agit d’un lieu complexe, dans lequel va se croiser un public varié, qui viendra pour la convivialité de la table, pour se former à une spécialité produits, ou pour participer à un évènement scientifique et/ou artistique. Pouvez-vous nous indiquer une pleine harmonie gustative pain/fromage ? Il y a autant d’harmonie possible que de fromages. Il est difficile d’en choisir une car c’est l’envie L’interview ! suite... du moment qui guide mes choix. A cette heure, proche de l’apéritif, j’ai envie d’un beau pain de seigle dense et profond, accompagné d’un laguiole d’été, fleuri, fondant et terrien. suivants : Chablis premier cru : Un Soumaintrain fermier de 3 semaines d’affinage. AOC Cahors : Un Brillat Savarin très affiné ! AOC Bandol rosé : Un Pelardon juste souple. Ce plaisir d’associer fromage et pain vous a-t’il permis de tisser des liens privilégiés avec des confrères boulangers ? Posez un fromage et du pain sur une table et vous n’aurez que des copains ! C’est peut-être pour ça que j’ai choisi de changer de vie ! Actuellement, je m’investis énormément avec les Boulangers Compagnons du Devoir. Cela fait plusieurs années que nous travaillons à la fabrication de pains en harmonie avec des fromages. La France cultive une belle passion pour le cidre fermier et la bière artisanale. Faitesnous découvrir une nouvelle expérience gustative... Avec un cidre fermier brut normand, pas d’hésitation, un Camembert, surtout en début d’automne ! Avec une bière blonde artisanale, la Mimolette extra-vieille de chez Philippe Olivier ! Quel est le lien gourmand que vous nourrissez avec les cuisiniers ? Les cuisiniers sont incroyablement exigeants. C’est un stimulant extraordinaire. Je ne parle jamais prix avec un restaurant mais toujours goût, stade d’affinage et formation des serveurs. Le fromage est l’enfant terrible dans un restaurant. Il arrive à la fin, quand on est presque rassasié, le chef a très peu de travail à faire dessus, il est vivant et jamais pareil, il peut être un moment exceptionnel ou le contraire... Le fromage en restauration gastronomique est toujours un long poème ! Pas de fromage sans vin... Quels seraient, à votre goût, les accords avec les vins p a g e•8 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Stéphane Buron Restaurant «Le Chabichou» — Courchevel — L’interview ! Vous semblez dédier votre amour du métier à Michel Rochedy, qui vous a transmit la passion de la «Montagne» ? La cuisine est affaire de voyage et de rencontre, on ne croit pas si bien le dire. Pour moi, quitter la Lorraine familiale est une affaire de cœur et de motivation. Forger mon caractère, mon empreinte, marquer ma cuisine, reste à une entreprise à définir. Cinq années passées à sculpter un esprit culinaire, entre autre au Chabichou Saint-Tropez, ma rencontre avec Michel Rochedy a ancré pour très longtemps notre passion partagée pour la cuisine de tradition. Comme le dit Michel Rochedy «tape dans la main, bon ardéchois», le pacte gourmand est scellé avec une mission : le Chabichou Courchevel. En cuisine, l’esprit et la main travaillent de concert, et Michel m’a toujours laissé carte blanche en cuisine. Ainsi, cette fusion de 28 années m’a permis de gravir les échelons, de perfectionner ma cuisine, de multiplier les bonheurs. Ici, on rend les gens heureux, que ce soit sur la table ou en cuisine. De cette vraie confiance qui nous unit, est né une cuisine étoilée moderne et évoluée. Cela s’appelle l’»Harmonie des chefs». Vous évoquez souvent les souvenirs familiaux comme la base de votre révélation pour la cuisine ? Vos grands parents semblent avoir été le ciment de votre passion ? Bien sûr, il n’y a pas d’homme sans histoire, sans racine.... la mienne se rattache avant tout à la famille. Ma grand-mère maternelle, femme de goût et d’entreprise, m’a laissé l’amour des produits de tradition, des produits de terroir. Ces souvenirs d’enfance zigzaguent entre légumes de petits producteurs, de fromages à la découpe et de recoins remplis de vins d’Alsace... Et que dire des repas où se succèdent entrée chaude, poisson, puis viande, plateau de fromages, puis dessert et pâtisserie ! Si l’amour de la cuisine ne s’appelle pas gigot d’agneau, foie gras, escargots, poisson beurre blanc, alors il n’a pas de nom ! uuu Le Chabichou Rue des Chenus 73120 Courchevel 1850 tél. 04 79 01 46 65 www.chabichou-courchevel.com p a g e•9 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Stéphane Buron Restaurant «Le Chabichou» — Courchevel — Pour couronner cet enseignement, mon grand père, entrepreneur en charcuterie ayant le goût de la bonne chère, m’a transmis les plaisirs gourmands de la restauration. Votre «amour» pour Joël Robuchon fut l’essence de votre initiation à la cuisine ? On le comprend aisément, un parcours de vie est bien le fruit d’un ensemble de rencontres, de passion et également celui d’un idéal qui nourrit secrètement les rêves d’un jeune espoir. On ne gravie pas les échelons du succès sans mentor ! Le mien, c’est Joël Robuchon... c’est bleu blanc rouge au col et prix Taittinger. Cela a été un vrai challenge pour le jeune apprenti que j’étais. Depuis, le temps a agit, l’expérience est venue, comme le savoir-faire... à mon tour d’être un L’interview ! suite... chef, deux étoiles, au commande d’une cuisine de saveur. Cette tradition du terroir, du patrimoine, nourrit votre cuisine, les produits des montagnes sont très présents dans l’élaboration de vos plats ? La truite confite à basse température... 46°C pendant moins de 20 minutes, confite au beurre fumé au foin, livrée avec sa petite écrasée de pommes de terre aux gésiers confits... si l’esprit de la montagne de vous a pas encore envahi... alors je ne peux plus rien pour vous ! Quels regards portez vous sur les produits, les associations, et leur travail en cuisine ? Un Chef a toujours un but : un des miens, ce sont les trois étoiles ! Alors vos papilles n’ont qu’à bien se tenir car nos assiettes porteront les stigmates d’une inventivité répétée et continue. Au-delà du choix incontournable des producteurs locaux (poissons du Lac Léman, cochon, légumes de saison), l’idée est d’offrir trois cartes interchangeables qui permettent de sublimer les produits tout en renouvelant nos recettes. Nous travaillons notre propre jardin d’herbes et fleurs, à 1850 mètres ! Quels sont les équilibres indispensables entre le beau et le bon, la source du goût ? En parler c’est déjà saliver, mais le plaisir ne fait que commencer. L’assiette... le tableau plutôt, est proposé comme un voyage graphique. Adepte du monochrome, j’aime à offrir au détour de mes créations, des émotions teintées de vert, ou de blanc. L’assiette se visualise en plusieurs moments de grâce qui commencent dès la première bouchée. Votre voyage culinaire oscille sur les textures moelleuses, craquantes, fondantes, coulantes, fermes... Ce jeu sensoriel n’est-il pas le lit d’une addiction au bon goût pour vos clients ? J’aime bien décliner les produits en plusieurs façon...la Saint-Jacques en pot au feu, en compote, sur un galet chaud... j’apporte beaucoup d’importance aux textures, la surprise est à ce prix d’exigence. Le beau et le bon s’allient pour nous combler de bonheur. Cette richesse d’innovation culinaire, cette volonté de créer une sensation gustative unique, vous pousse à réfléchir sur d’autres associations comme certaines bières ou cidres qui viennent aujourd’hui apporter une variation sensorielle ? La tradition, au Chabichou, c’est sacré. Vous connaissez le cidre de Savoie ? Ici, j’en fais une émulsion pomme verte et cidre... et les vins de Savoie s’invitent à table dans la plus grande tradition culinaire française, celle de ses terroirs. Quel serait le fromage à emporter pour un exil sans retour ? Partir, c’est la liberté. La liberté de choisir un couteau et un saucisson bien sec... l’odeur du séchoir, vous accompagnera tout au long de votre gourmandise. Partir, c’est se rappeler d’où l’on est... alors une tome de Savoie s’impose ! p a g e•1 0 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Pierre Meneau Restaurant «Crom’Exquis» — Paris — L’interview ! Le cromesquis est-il un concept, une vision, une réadaptation ? Le cromesquis est une réadaptation de ce que l’on peut trouver dans l’Escoffier. Cependant, il n’est plus comparable à ce qu’il fût, car c’est un concept. En effet, le classique de mon père, au foie gras, truffes et porto, est toujours présent, mais nous avons décliné le concept en plusieurs goûts différents, tout en gardant l’idée de ne pas le dénaturer. Quels sont les produits que vous travaillez le plus souvent ? Les produits que je travaille le plus dépendent uniquement des saisons car nous changeons nos plats toutes les semaines, en respectant ces produits et les producteurs. Cela étant, les poissons restent ce que je préfère travailler, comme le bar de ligne ou encore le turbot, lors de sa pleine saison. Quels sont vos critères de recherche pour obtenir l’harmonisation parfaite entre les goûts ? Ce que je recherche dans un plat, c’est l’équilibre des textures, des produits, des cuissons et de l’assaisonnement. Par exemple, ajouter une texture croquante afin qu’il y ait de la mache en bouche. Trop souvent, on oublie de garder du croquant, tout est flasque ! C’est pourquoi il est important de ne pas oublier que nous avons des dents ! Avec l’assaisonnement, il faut rester juste, ne pas dénaturer le produit. J’aime bien les antinomies comme salé et sucré ou acide et doux. L’art de sublimer le quotidien vous caractérise, parlez-nous de votre œuf au plat ? L’œuf est très intéressant car il existe une multitude de façon de le préparer, mais ce qui est surtout plaisant, c’est de partir d’un goût neutre et d’y ajouter assaisonnement et texture, mes principes d’harmonisation. Quelle vision avez-vous de votre cuisine ? Je m’emploie à recréer et réinterpreter les classiques de la cuisine bourgeoise, en y apportant une touche de modernité. Il faut savoir d’où nous venons et quel est notre passé afin d’écrire le présent et imaginer notre futur. Et si Pierre Meneau était un plat ? Une boisson ? Une tradition ? Les cromesquis bien sûr ! Le vin de Vézelay ou un gin tonic ! pour la tradition, ce serait le service à la russe ! Le Crom’Exquis 22, rue d’Astorg 75008 Paris tél. 01 42 65 10 74 [email protected] www.cromexquis.com p a g e•1 1 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Quentin Blum Biérologue & Promoteur de bières — Paris — Vous avez fait vos «classes brassicoles» à la brasserie de la Goutte d’or. Ce fut les bases de votre apprentissage et de votre expérience ? Ce fût effectivement ma base d’apprentissage, mais mon port d’attache aussi. J’ai d’abord enchaîné les jobs de serveur, barman ou caviste, en parallèle de mes études, toujours dans le monde de la bière, avant de m’intéresser aux modes de production, et c’est à cette occasion que j’ai rencontré Thierry à la Brasserie de la Goutte d’Or, une histoire qui se poursuit encore aujourd’hui ! Mais en parallèle j’ai traversé notre vieux continent, pour voir ce qu’il s’y passait. Il faut dire que la France fait bien pâle figure face à certains de ses voisins. Pas en nombre, puisque nous comptons pas moins de 600 brasseries en hexagone, mais en qualité et en culture. J’ai donc visité, parfois brassé, beaucoup discuté, et au moins autant bu, avec des brasseurs en Scandinavie, Grande Bretagne, Italie, Belgique, Allemagne, ou même en Suisse. Quelle richesse ! Il y a au moins autant de patrimoine que de nouveauté en Europe. Aujourd’hui le paysage brassicole est très influencé par le renouveau américain, que je meurs d’impatience de visiter, mais certains pays, certains brasseurs, ont fait preuve d’une telle créativité, d’une telle ingéniosité, qu’il devint presque impossible d’affirmer l’origine de tant d’inspiration. L’Italie, notamment, m’a beaucoup marqué. J’y retourne tous les ans, ça bouge beaucoup, il n’y a pas de limite à la création, juste un sens aigu du produit, de la qualité, et de l’équilibre. Quel est votre regard sur la production des bières artisanales en France ? Plein d’espoir, mais en attente. Je ne veux pas être trop négatif, mais avec 10 ans de retard sur nos voisins anglais, scandinaves ou italiens, il reste du chemin à parcourir. Le problème c’est aussi le consommateur, car le mot artisanal est biaisé. Il n’est plus synonyme de qualité, mais de petite échelle, parfois il sonne même comme fermier. Cidre fermier, bière fermière ? Non, la bière c’est technologique, c’est de la chimie. Il faut faire très attention à la qualité des matières premières, et ces dernières, il est difficile de toutes les trouver en France. Les meilleurs malteries sont en Allemagne ou en Angleterre, les meilleurs houblons sont dans l’Oregon, dans le Kent, ou encore dans la région de Saaz en République Tchèque, et que dire de la qualité de l’eau ? Ensuite, le processus de fabrication est très précis, très subtil, il ne suffit pas de mettre des dizaines de kilos de houblons qui sentent le litchi pour faire une bonne bière, hors, c’est ce que pensent beaucoup de nouveaux brasseurs en France. A contrario, brasser en petite quantité des bières fades, insipides et industrielles, se distinguant sur le marché par une étiquette valorisant l’encrage régional (encore biaisé !) n’a pas non plus grand intérêt... Mais entre ces deux extrêmes, il y a une poignée de brasseurs exceptionnels, talentueux, et en devenir. Ce sont eux qui feront la fierté du paysage brassicole français dans quelques années. Le marché est tellement jeune ici, il faut lui laisser le temps de s’épanouir, et je pense qu’importer L’interview ! des bières d’exception de l’étranger y participe grandement. Dans ce souci d’excellence, de goût, d’harmonie, de plaisir, comment «éduquer» les professionnels pour qu’ils proposent des produits souvent méconnus ? Il faut casser les carcans dans lesquels trop de professionnels sont enfermés. Faire découvrir, goûter, expliquer, mais avant tout se faire accepter. Assis dans le grand bureau du Professeur Fritz Briem, membre éminent de l’école de Weihenstephan, prestigieuse école de brasserie à Munich, ce dernier m’affirmait haut et fort - son grand fauteuil participait au côté théâtral de la scène - qu’il est nettement plus compliqué de réaliser une bière de grande qualité qu’un grand vin. Ce n’est pas une phrase facile à recevoir quand on connait la force des préjugés et des «traditions» en France. Les vignerons ont pourtant réussis à imposer une certaine ouverture d’esprit, et à servir des vins d’exception sous le nom Vin de France, sur des tables de renom, à Paris surtout. Ça doit être possible avec la bière aussi. Dans votre démarche de sélection, sollicitez vous l’avis de confrères sommeliers ? C’est très important de ne pas goûter seul, il faut savoir s’entourer, et s’ouvrir au maximum à d’autres univers. La quasi totalité des bières référencées chez DBI ont été sélectionnées avec l’aide d’amis du monde du vin, des spiritueux ou de la cuisine. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord, c’est primordial de regrouper les avis de chacun. Une dégustation entre «Beer Geek», c’est sympa, mais n’a aucun sens. Je suis moi-même amateur de vins, et m’intéresse de plus en plus aux spiritueux, comme aux cafés, pour rester dans l’univers des boissons. Il y a beaucoup de parallèles à faire, c’est passionnant ! Mon coup de coup de cœur du moment, ce sont les vins cultivés sous voile du Jura, car on y trouve une acidité comparable en certains points à celle des bières de fermentation spontanée. Sarl Distributeur des Brasseurs Indépendants 27, rue du Docteur Heulin 75017 Paris tél. 06 85 32 53 82 «DBI» pour Distributeur des Brasseurs Indépendants, est une entreprise en circuit court qui a pour vocation d’introduire des brasseries étrangères rigoureusement sélectionnées, et de développer la culture bière en France. DBI importe et distribue les productions de petits artisans brasseurs, avec pour ambition d’en être les ambassadeurs. Il est important, pour chaque brasseur, d’obtenir une reconnaissance en étant présents dans différents établissements spécialisés en bière, mais il est aussi très important d’introduire ces beaux produits, dans les rayonnages d’épiceries, ou sur les tables de cafés et restaurants qui n’étaient par forcément prédisposés à proposer une sélection de bières de qualité auparavant. C’est ainsi que le marché de la bière en France peut aller de l’avant. Du processus de création au consommateur, DBI met toute sa passion au service du brasseur, du revendeur, comme du consommateur. p a g e•1 2 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Quentin Blum Biérologue & Promoteur de bières — Paris — L’interview ! La carte des restaurateurs n’est pas toujours orientée vers l’association plats/bières, avez-vous des expériences truculentes à nous conter ? Pour vivre une expérience truculente, envolez-vous pour le Danemark, à Copenhague, et choisissez une bonne table au hasard. Prenez l’Eurostar pour Londres, les assiettes y sont peu sophistiquées, mais la carte des bières toujours très pointue. Il est impossible aujourd’hui, d’ouvrir un restaurant à Londres sans une carte de bières artisanales. Enfin, filez vous régaler en Italie, à Bologne tout particulièrement, mais aussi à Rome, Milan, ou Turin. Privilégiez l’Italie du Nord. A Bruxelles, quelques bonnes tables cachées, mais évitez les welsh et autres plats rustiques, on n’en peut plus ! Enfin à Paris, réservez votre table à la Fine Mousse, le premier restaurant parisien à proposer une carte 100% accords mets et bières. C’est tout nouveau et a été ouvert par les propriétaires du bar éponyme. Aux fourneaux, on retrouve William Ransone (Bistrot Urbain, Saturne, Jour de Fête...) rien que ça ! Votre offre professionnelle propose un grand nombre de bières européennes. Ce choix s’inscrit dans votre démarche qualité. Pouvez-vous nous donner quelques notes de dégustations ? Un coup de cœur, la saison du «√225ème anniversaire» de chez Brasserie des Franches Montagnes en Suisse. C’est la réinterprétation d’un ancien style brassicole belge. Une bière à 5° sur une base d’orge et une faible proportion de blé. La moitié du brassin est vieillie quelques mois en fût de chêne, où la bière est «contaminée» par les levures sauvages (Brettanomyces), apportant une acidité caractéristique. Le blend qui résulte de l’assemblage de la bière vieillie en fût et de la bière gardée en cuve inox permet de combiner la fraîcheur et l’amertume préservée par l’inox à l’acidité de la fermentation «sauvage». Une amertume suite... qui disparaît dans le temps au profit d’une subtile acidité. La bière atteint pour moi son paroxysme vers 6 mois de garde en bouteille, mais elle va continuer de s’épanouir. Autre école, autre style, la Gorm, un puissant Imperial Stout de chez Fanø Bryghus, sur une île danoise. Une expérience intense, pleine d’arômes de torréfaction, avec un corps riche et une texture incroyable, presque huileuse, des jambes aux reflets jaune-orangés persistent sur les parois du verre. La finale pourtant est sèche et amère à la façon de certains arabicas sud-américains, absolument pas écœurante, si toutefois vous êtes familier et amateur de bières de cette envergure. Une bière intense mais balancée, à ne pas mettre entre toutes les mains tout de même. Comment ne pas vous solliciter pour nous donner trois coups de cœur sur des bières artisanales françaises ? Bien sûr, il ne faut pas les oublier ! J’aimerais d’abord rendre hommage à l’Etoile du Nord de la Brasserie Thiriez, à Esquelbecq, dans le Nord de la France, l’une des premières bières noblement amères en France, et qui n’oublie pas ses origines de Saison ou de Bière de Garde typiques de cette région, et mis en valeur ici par une levure propre à cette formidable brasserie. La brasserie du Mont Salève, en Savoie, bien connue des Beer Geeks français, et qui a su valoriser les houblons français, et notamment alsaciens, dans son IPA nommée Mademoiselle. Un style très connoté américain ou anglais, mais qui trouve ici son originalité dans la mise en avant de jeunes houblons aromatiques développés en France. Enfin, pour ne pas parler que houblon, la Château Rouge de la Brasserie de la Goutte d’Or, à Paris, dans laquelle je mets pas mal d’espoir, car lorsque nous parlions de «terroir culturel», c’est avant tout à la Goutte d’Or que je pensais. La Château Rouge est une bière qui ne répond à aucun style particulier, on dirait une Spicy Red Ale en langage américanisé, mais qui veut retranscrire la culture de ce qui l’entoure, en mobilisant des épices et différents produits commercialisés dans le quartier africain de la Goutte d’Or. Un bel exercice de style ! p a g e•1 3 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Quentin Blum Biérologue & Promoteur de bières — Paris — Concevons ensemble un «menu bière»... à nous le menu, à vous l’esprit bière ! (réalisé avec Léone Oriez) Un cocktail ? Par principe, je suis plutôt contre les cocktails à base de bière, car le produit n’a pas besoin d’être dénaturé, on y trouve déjà tellement de saveurs et sensations différentes. Mais comme il existe de grand mixologues, qui utilisent avec brio des spiritueux très précieux, l’expérience vaut certainement la peine ! A cet égard je proposerais volontiers de jouer avec un style brassicole marginal, la Berliner Weisse, soit une bière de blé (blanche) produite à partir de ferments lactiques, et développant ainsi une fine mais vive acidité. Les vieux berlinois l’agrémentaient, avant qu’elle ne tombe en désuétude, d’un sirop sucrée, pour balancer l’acidité. Ici, tentons le chic et l’exotique, sans en faire trop, avec un sirop de Yuzu, sur la 1809 du Docteur Fritz Briem. Quelques gouttes suffiront, puis laissons-y s’épanouir une lamelle de gingembre frais. En entrée, fois gras du Périgord et son chutney à l’orange... Une belle bière de type Saison, typique de l’Hainaut, en Belgique, tapissante, sèche, mais peu amère. Je pense à la rustique Saison d’Epeautre de la Brasserie de Blaugies. Une belle longueur en bouche, mais une puissance toute relative, elle ne se fera pas oublier, mais laissera le noble foie gras s’exprimer. L’interview ! suite... Au tour du poisson... rougets poêlés sur tartine de tapenade... On va chercher la complémentarité ici, de la douceur, et pourquoi pas du fumé ? Partons sur une Wedding Rauch de la Birrificio del Ducato, dont le malt a été fumé au feu de hêtre. D’une belle robe rouge ambrée, au corps rond et malté, sans excès. La viande maintenant... Joue de porc au miel et aux épices, servie avec des navets caramélisés... De l’amertume, du fruit exotique, c’est une IPA qu’il nous faut ! Partons sur un style West Coast, mais éliminons les bières trop résineuses, c’est l’amertume de l’agrume que nous cherchons. La Freeride, toujours de la Birrifiocio del Ducato ou, pour les plus téméraires, pourquoi ne pas partir sur la formidable Limoncello IPA brassée chez Siren à Londres, en collaboration avec le Danois Mikkeller et les Américains de chez Hill Farmstead. Le fromage... un maroilles Le fromage est une affaire sérieuse, qui forme avec la bière un mariage parfait. On ne rigole plus, la fin du repas est trop proche, c’est au tour de Jérôme Rebetez, depuis la Brasserie des Franches Montagnes d’intervenir, avec la magnifique Alex le Rouge, ses 10°, sa robe noir réglisse, son poivre de Sarawak, sa vanille bourbon et son thé russe... si il vous reste un bon gros cubain dans la poche de votre veste, c’est le moment de l’allumer. Enfin, en dessert... l’incontournable tatin... Terminons avec ce par quoi nous avons commencé : de l’acidité, mais plus sèche cette fois, grâce aux levures sauvages. Une Mummia de chez Montegioco par exemple, maturée 6 mois en fût de Barbera, dans le Piémont, gentiment attaquée par les levures sauvages, et les levures rescapée du vin précédemment contenu. p a g e•1 4 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Jean-François Drouin Représentant des Brasseries Artisanales au sein de l’Association «Brasseurs de France» President de l’Union des Brasseurs Lorrains — Pont-à-Mousson — L’interview ! Une brasserie artisanale, c’est quoi au juste ? L’esprit d’un brasseur, la typicité d’une bière originale, un savoir-faire artisanal, les trois à la fois ? Une brasserie artisanale c’est un état d’esprit, une manière de travailler, un respect du produit, un ancrage local et bien souvent un positionnement organoleptique qui tranche avec les bières de grande consommation. J’ai l’habitude de dire à mes visiteurs : un artisan est un chef d’entreprise qui est capable d’occuper tous les postes de son entreprise - il maitrise toute la chaine de la conception à la commercialisation. Chaque bière a son identité bien entendu, mais quelles seraient les grandes caractéristiques d’une bière artisanale ? La caractéristique d’une bière artisanale : l’amour, la passion et tout le cœur de l’artisan. C’est aussi une quête de naturalité pour la bière : le respect des 4 éléments : le malt, le houblon, l’eau et la levure. En général, les bières artisanales sont : des bières pure malt, travaillées avec la fleur de houblon, utilisant de l’eau non traitée, sans additifs ni conservateurs et ne subissant aucune pasteurisation. Le choix des matières premières semble primordial, les malteries ont-elles une production particulière pour la filière artisanale ? Les brasseurs artisans utilisent des malts traditionnels mais sont très demandeurs de malts spéciaux qui apportent de la typicité à leur pro- duit. Ils cherchent aussi de plus en plus à pouvoir utiliser des malts locaux. Des malteries font donc évoluer leur gamme pour répondre à cette diversité et certaines commencent à s’implanter en région pour répondre au développement de ces circuits courts et à la demande de traçabilité régionale. C’est d’ailleurs une des propositions de l’association brasseurs de France dans son livre blanc. Comment déguste-t-on une bière artisanale ? œil, nez, Bouche ? La dégustation d’une bière, qu’elle soit artisanale ou non, doit mettre tous les sens du dégustateur en éveil. La bière doit d’abord capter l’attention visuelle par sa couleur, sa mousse et sa pétillance. Le dégustateur doit ensuite sentir les arômes qui se dégagent et qui sont très différents d’une bière à l’autre. Évidement la dégustation se termine en bouche pour apprécier : la rondeur, les goûts, l’amertume, l’équilibre... N’oubliez pas d’écouter votre bière : c’est un produit vivant qui crépite avec plus ou moins de vigueur... La bière artisanale gagne sa place à la table des Chefs ! La bière accompagne viandes, poissons, desserts... quels sont vous accords mets/bières préférés ? C’est une bonne chose que la bière se positionne enfin sur les tables des restaurants à sa juste place. Mes accords préférés : bières rondes et fortes avec des fromages de caractère, bière brune et viandes grillées... uuu p a g e•1 5 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Jean-François Drouin Représentant des Brasseries Artisanales au sein de l’Association «Brasseurs de France» President de l’Union des Brasseurs Lorrains — Pont-à-Mousson — On voit se profiler une qualification Bière de Terroir... Qu’en est-il ? La bière de terroir a un bel avenir devant elle : les 600 brasseries artisanales implantées dans nos régions témoignent de cette effervescence et ce n’est pas fini. La notion de terroir est déjà très forte car chaque brasserie utilise l’eau de sa ville ou de son village et valorise souvent une spécialité régionale (châtaigne, mirabelle...). Cet ancrage au terroir s’amplifiera avec l’utilisation possible de matières premières de plus en plus locales. Comment peut-on trouver et acheter des bières artisanales de nos régions, une Lorraine à Nantes, une bière du Nord à Marseille ? Trouver une bière lorraine à Marseille n’est encore pas chose aisée ! Mais les réseaux et les distributeurs s’adaptent à cette demande croissante et de nouveaux entrants font leur apparition sur ce marché renaissant : caviste spécialisé L’interview ! suite... en bières, caves à bières et opération régionales en GMS, bar à bières spécialisés... je pense que cette distribution de bières régionale dans l’hexagone peut s’accroitre, mais je reste aussi convaincu qu’une majorité de consommateurs souhaitent pouvoir déguster la bière produite non loin de chez eux... Brasseries artisanales et fermes brassicoles, une démarche commune pour un artisanat de terroir ? Brasseries artisanales et fermes brassicoles ont une démarche commune dans la production de bières de terroir. Les agriculteurs brasseurs veulent souvent pouvoir valoriser l’orge qu’ils cultivent, mais la philosophie globale reste la même. Nous partageons ces mêmes objectifs au sein de l’association «Brasseurs de France». Des mots pour parler des saveurs d’une bière artisanale ? Tous les mots du vocabulaire de la bière ! Du sucré d’une triple à l’amertume d’une pils , de la touche de céréales d’une blonde légère au gout torréfié d’une brune, de la citrus d’une blanche au côté réglisse d’une stout : la bière nous offre sa grande diversité de saveurs. Cette diversité étant plus étendue que les saveurs du vin... Quel est votre accord parfait chocolat/bière ? Opera et Bière Gamète ! La route des bières et brasseries de France Bière et Gastronomie Découvrez une culture et des pratiques ancestrales ! «La route des bières et brasseries de France» vous mène à la rencontre des brasseurs, de leurs équipes de production et de leurs partenaires, incluant producteurs, bièrologues et chefs, tous connaisseurs et créateurs de bons produits. Un livre reflet de diversité, de passion partagée, et bien entendu de savoirfaire. Inscrit dans la lignée de la valorisation du patrimoine et des terroirs français, vous y trouverez notamment des avis de professionnels et des recettes au goût de bière incontournables. Ne manquez pas cette occasion en or de parfaire vos connaissances du domaine brassicole et de ses acteurs. Un livre à consulter avec gourmandise, des bières à comsommer avec modération ! u 224 pages illustrées, tout en couleuru format beau livre 20x25 cm - plus de 1000 photos u 108 brasseries artisanales et traditionnelles «Brasseurs de France» u 76 recettes gourmandes concoctées par 53 Chefs u Prix public : 26,90 € u ISBN : 978-2-369370-24-6 p a g e•1 6 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Gérard Baud Téléshopping TF1 — Paris — L’interview ! Gérard Baud , est chroniqueur culinaire, animateur Téléshopping sur TF1 et surtout, gastronome averti et défenseur des produits et producteurs qui font la renommée gastronomique de la France. Il est originaire de Montbéliard dans le Doubs, un village à côté de la frontière Suisse. Sa mère, excellente cuisinière, a certainement été le déclencheur de sa vocation car depuis tout petit, la cuisine a été pour lui, une véritable motivation. «Faire la cuisine c’est donner de l’amour aux autres, quand on cuisine, on fait l’amour avec les produits pour en faire profiter les autres.» Vous êtes une figure emblématique de Bordeaux... alors est-ce un restaurant ou une fromagerie ? Je suis gêné lorsque je suis personnellement mis en avant, la vedette ce n’est pas moi mais le Fromage, avec un grand F ! Natif d’un petit village au cœur de la Franche-Comté (ceci est un élément de réponse à mon affection pour le Sieur Fromage)... ajouté à 15 années outre-mer et toutes les privations «affinées» pour déclencher en moi une farouche envie de rattraper le temps des mangues/papayes et nourritures exotiques... Créer un lieu unique, un royaume ou trônerait un cépage oublié de Bordeaux : le lait... Je revendique la paternité de la création du premier restaurant/boutique de fromages à Bordeaux, il y a de cela 27 ans. Amoureux de l’harmonie, quelles sont vos associations culinaires préférées ? Harmonie, harmonie, j’ai une tête d’harmonie !? Oui, je le revendique avec force et vigueur. J’adore me promener sur les chemins de la découverte... Découvrir des arômes, des textures, des températures, des saveurs et essayer de comprendre comment en trouver l’âme sœur... Comment ne pas rester dans les clichés vins rouges et fromages... Goûter, prendre son temps en quête de «l’inaccessible étoile»... la perfection entre solide et liquide, entre texture et température... aller jusqu’à l’extrême... Mon mariage préféré ? Une assiette avec 4 morceaux de fromages et 4 liquides... u Camembert au lait cru avec un verre de moiré, u Maroilles au lait cru avec une bière blanche bien fraîche, u Munster fermier nature au lait cru avec un pur arabica et une noisette de lait, u Gouda jeune fermier (oui, ça existe) avec un verre de lait à température. jaune du Jura (j’aime également le cépage D’où vous vient cette passion pour les boîtes de «Vache qui rit» ? «La vache qui rit» est un produit industriel, mais il a été en Franche-Comté un moyen pour les producteurs de récupérer un peu d’argent quand il y avait de la casse à l’affinage. En voyageant, je me suis rendu compte à quel point cette crème de «pâte pressée cuite» était importante pour les populations privées de lait ou de fromage. Et puis les boîtes sont belles avec les écritures dans des langues étrangères... Une vie de passionné comme vous se nourrie de rencontres. Quel est un des grands rendez-vous que vous pouvez nous raconter ? Une rencontre inattendue ? Je vais peut-être vous surprendre, bien loin de ce que vous pourriez supposer ! Parlons Fromage... s’il devait n’en rester qu’un, lequel choisiriez-vous ? Et vous avez le droit à une bouteille pour l’accompagner... S’il ne reste qu’un fromage et une bouteille ? Sans hésitation, mais alors, aucune, ce serait une belle tranche de Morbier au lait cru de race Montbeliarde ! Plutôt produit dans la région de Morteau (j’aime le terroir du Haut-Doubs) et avec une bouteille de vin Faisons un écart, votre coup de coeur pour un fromage du Monde ? Un coup de cœur pour le Stilton fermier. Vous savez, le Stilton pas plus gros qu’une fourme d’Ambert, avec une texture un peu crayeuse et une petite pointe d’amertume, sur un Porto Vintage Ramos Pinto ou Quinta Do Noval)... une vraie tranche de bonheur. Savagnin, et les 75 mois de barriques. Sans publier une belle tranche de pain au levain comme avant...comme hier. .../... Le bonheur du mariage de trois cépages : u cépage de lait pour le fromage, u cépage de céréales pour le pain, u cépage de raisins pour le vin. Ma vie outre-mer a été riche en rencontres, et je me suis retrouver à papoter, dans une suite présidentielle, en tête-à-tête avec son excellence Léopold Sedar Senghor... Un homme, un grand homme, un poète, un académicien... un sage. p a g e•1 7 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Gérard Baud Téléshopping TF1 — Paris — L’interview ! Homme de cœur, homme de passion, homme de télé, le rendez-vous Téléshopping sur TF1, c’est l’amour du partage ? Surprenant, mais pour Téléshopping, c’est exactement cela, très loin de l’envie de faire ou de passer à la télévision... envie de partager ma passion, envie de devenir contagieux... Plus que la main de l’expert... Quel serait pour vous, l’outil indispensable, à conserver coûte que coûte ? Un objet à emporter... un couteau Laguiole (un vrai ! de forge !), pas un couteau acheté dans une station-service sur l’autoroute ! «made in China» ou «made in India»... juste pour pouvoir couper mon fromage et mon pain avec respect. suite... Vive les fromages... continuez à prendre du plaisir avec des fromages au lait cru, dépêchez-vous avant que les industriels ne s’approprient l’ensemble de nos AOP/AOC/ IGP ! Les producteurs ont besoin de vous, les consommateurs, ne les laissez pas mourir... Leur savoir-faire devrait être inscrit au patrimoine de l’Humanité ! Plein de bisous à tous vos lecteurs ! Quels sont vos projets pour 2015 ? Un livre avec Marie -Ange Nardi. Continuer à Téléshopping et pourquoi pas des chroniques radio... Mais avant tout, rester simple et continuer de sillonner notre bien belle France à la recherche des produits du terroir et des hommes et femmes qui les fabriquent. Car sans eux, nous serions pauvres. N’oublions pas qu’ils sont la clef de la richesse de notre patrimoine culinaire. p a g e•1 8 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Christophe Girerd Lycée Storck — Guebwiller — L’interview ! Le lycée storck Lycée qui date de 1975 avec une vocation hôtelière dès le début mais que en formations professionnelles avec en plus un CFA. Agrandissement en 1995 puis arrivée des filières BTN puis BTS fin des années 90. Début des années 2000 (en 2002 je crois) le CFA perd la moitié des apprentis. Restructuration en 2008 avec la construction d’une nouvelle aile et la rénovation des cuisines. Les formations du tertiaires sont présentes aussi avec des modifications régulières en fonctions des réformes. Au début des BEP pour arriver aujourd’hui à des BACS PRO. Important de noter que le lycée à le label lycée des métiers. Nous participons aussi à la formation continue pour adultes et à la validation d’acquis d’expérience. Face à démultiplication des émissions de télévision liées à la cuisine, observez-vous une augmentation des inscriptions au sein de la filière Cuisine ? En termes de recrutement, l’influence de la télé réalité a eu un impact indéniable sur la valorisation de nos métiers. Il est clair que depuis 5/6 ans, les filières se remplissent et affichent globalement complet... Le souci est de garder ces jeunes et de les motiver à rester dans le métier qui n’est pas de tout repos mais tellement passionnant. Le problème majeur de ses émissions est qu’il n’est pas facile pour une jeune recrue d’avoir le recul nécessaire par rapport à ce qu’il voit à la télévision, et beaucoup pensent qu’en quelques mois, on peut devenir chefs...ou ouvrir son propre restaurant. Nous le savons bien, avant d’être à «maturité» dans nos métiers, il faut avoir sacrifié des moments de vie et être passé par différentes maisons...pour s’être aguerri. Petit bémol, la mise en avant de la Cuisine a tendance à «vider» les filières liées aux métiers de la Salle. Mais qu’est ce qu’un excellent Chef sans un Maitre d’Hôtel qui sait parler de ses plats et les servir avec professionnalisme ? Le profil des jeunes apprentis, élèves, étudiants a-t-il changé ? Cela fait maintenant plus de 10 ans que j’enseigne et je n’ai pas réellement vu de changements sur les nouveaux entrants en Ecole Hôtelière. Les motivations sont peut être différentes car nos métiers, nos filières ont évolué et ce dans le bon sens. La profes sion s’est modifiée, la gestion des ressources humaines est beaucoup plus adaptée et les attentes des professionnels également. Depuis une dizaine d’année, beaucoup de diplômes ont été créés et de nombreuses filières deviennent accessibles (Licence, Master...) liés à la cuisine, nous sommes alors bien loin du CAP ou BEP qui constituaient l’unique référence autrefois !! Le secteur Restauration reste continuellement en recherche de candidatures, la gestion des apprentis/ patrons n’est elle pas trop complexe ? Comme je le dis toujours aux «première année» qui entrent à l’Ecole Hôtelière : «vous choisissez une filière qui recherche des candidats en permanence, donc celui qui veut travailler ne sera jamais sans emploi. Nous sommes dans un secteur porteur et c’est un atout majeur». Les rythmes scolaires (école/entreprise pour les apprentis, école/stages pour les élèves et étudiants) ne tiennent pas toujours compte des contraintes des entreprises et cela constitue un jonglage permanent pour les Chefs, savoir qui est présent cette semaine, le mois prochain... Il serait intéressant de réfléchir à un système plus adapté mais est ce possible ? Maitres restaurateurs, Tradi, gastro.... Comment le choix s’opère-t-il ? En tant qu’enseignant, il est de notre ressort de guider les jeunes et de tenir compte de leur potentiel, désirs, volonté... pour les orienter dans la bonne voie. Tout le monde n’est pas apte à travailler dans un trois étoiles au Guide Michelin ou dans un traditionnel avec un grand nombre de couverts. Tous les labels ont leur importance et sont un faire valoir non négligeable. On le sait tous, un apprentissage ou un stage réussi dans une grande maison ou dans un réseau type «Maitre Restaurateur» constituera un élément déterminant du CV du futur jeune. J’ai toujours essayé de tenir compte des aptitudes de mes élèves et de les envoyer dans des maisons qui pouvaient leur correspondre, avec le recul, ces choix se sont avérés pour la plupart, judicieux, et les Chefs nous en sont reconnaissants. Lycée - CFA Storck Lycée des métiers de l’hôtellerie et des services Rue Jules Ferry - B.P. 230 68504 Guebwiller tél. 03 89 74 99 50 [email protected] www.lycee-storck.org p a g e•1 9 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Christophe Girerd Lycée Storck — Guebwiller — L’interview ! Doit on aujourd’hui miser sur les réseaux pour obtenir les meilleurs places ? Je ne ferais pas de cela une généralité mais notre métier fonctionne encore beaucoup sur recommandations. La cuisine est une profession difficile dans laquelle il faut faire ses preuves, si elles sont positives, le Chef gardera une bonne image du jeune et aura même plaisir à l’envoyer chez un confrère. Il n’est pas rare non plus qu’en tant qu’enseignant, certains Chefs habitués à collaborer avec une Ecole, fassent appel au professeur pour l’aider à trouver un commis, un chef de partie... Même l’image d’un lycée est importante auprès de la profession. Professeur...quelle vision de la cuisine donne-t-on aux jeunes recrues ? Il est de mon devoir d’enseigner les bases de la cuisine laissées par nos anciens (A Escoffier...) car nous le savons bien, sans ces fondements, il n’est pas possible de progresser. Cependant, je me dois, en tant que professeur, de transmettre aux jeunes les méthodes de travail actuelles (utilisation du sous vide, cuisson basse température...). Il est impensable pour ma part de laisser sortir un étudiant de BTS par exemple, sans avoir utiliser un «Pacojet», un «Thermomix»... suite... Nous formons des jeunes pour travailler avec les méthodes et matériels actuels et non à ce qui se faisait il y a quelques années. Comme tout enseignant, un professeur de cuisine se doit d’être en veille technologique et en adéquation avec ce qui se fait aujourd’hui dans les restaurants. Ils sont sortis, et ils sont devenus des «chefs»... quels sont vos souvenirs de quelques espoirs ? C’est un des aspects de mon métier d’enseignant les plus passionnants. Quel bonheur de suivre le parcours des anciens !! Certains sont Chefs dans des Ambassades, certains ont ouvert leur propre restaurant, d’autres sont devenus Chef de collectivités, ou encore après un beau parcours en cuisine, ils se sont dirigés en pâtisserie et sont repartis de zéro pour entamer une belle carrière. u Pierre-Alain, passionné de cuisine à son entrée à l’Ecole Hôtelière, pour qui la pâtisserie est apparue comme une véritable révélation. Après avoir décroché un Bac Technologique et un BTS, être passé par des maisons 2 et 3 Macarons Michelin, a décidé de repartir en apprentissage en Pâtisserie (Chez F. Fresson à Jarny). CAP pâtissier et Chocolatier en poche, il intégre la Brigade de Arnaud Lahrer, à Paris, en septembre. En observant le parcours de ces anciens élèves, étudiants... cela me donne force et envie de poursuivre cette mission. J’ai le sentiment du devoir accompli et cela me pousse à me dépasser toujours plus pour mes «loulous», comme je les appelle... Je prendrais deux exemples atypiques : u Aurélie, qui après un BEP, BAC PRO Cuisine puis un BTS, à été Chef de cuisine de son propre établissement au sortir de l’Ecole et qui dirige actuellement 42 personnes dans un centre de réadaptation sur Mulhouse et est devenue responsable de la restauration. p a g e•2 0 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Pascal Favre d’Anne créateur de «Version Française» — Nantes & Angers — L’interview ! Pascal Favre d’Anne, a décroché sa première étoile en 2008. Après ses débuts chez Marc Veyrat à Annecy, Pascal s’envole pour Bogota où il dirige les cuisines de l’Ambassade de France. De retour au pays, il pose son balluchon en Anjou où, avec son épouse Mathilde, il crée l’Auberge de Mozé à Champigné. En 2006, ils ouvrent leur restaurant éponyme «Le Favre d’Anne» au cœur d’Angers , face au château et à la cathédrale. Avec une cuisine inventive et créative, le Favre d’Anne décroche une étoile et les titres de «jeune chef de l’année» et «jeune talent». Il est également jury à l’émission «Un dîner presque parfait - Le combat des régions». Entrepreneur dans l’âme, Pascal crée également la Fastronomie, concept de restauration rapide à la française ou l’art de rendre accessible la gastronomie... avec, pour le moment, deux restaurants «VF» (Version Française), à Angers et Nantes. Comment vous est venue cette idée de fastfood français ? Lorsque j’avais 18 ans, je suis parti aux états-Unis. J’avais une formation en école hôtelière, j’avais travaillé avec Marc Veyrat et je me destinais déjà à la gastronomie. De l’autre côté de l’Atlantique, j’ai été surpris de voir que beaucoup de cultures culinaires, hormis la France, possédaient leurs entités fastfood. Je me suis aperçu que contrairement aux autres, nous n’avions jamais rendu notre restauration «rapide». C’était en 1992 et 20 ans après j’ai pu réaliser ce second rêve professionnel, après avoir reçu ma première étoile : ouvrir une chaîne de restaurants, même si je n’aime pas ce terme... Dans votre esprit, restauration rapide et qualité ont tout de suite été compatibles ? Oui, c’est une question de conviction. On peut faire de la cuisine rapide avec conviction. En utilisant, comme nous le faisons, uniquement des produits frais et locaux de la même façon que dans mon restaurant étoilé. Par exemple, le pain que j’utilise est le même. Il est fait avec la farine du moulin de Sarré près de Saumur. Et non... parce qu’il n’est pas possible d’utiliser des produits de luxe dans le fastfood. Je ne mets pas des filets de bœuf de race bovine dans mes burgers mais plutôt du rôti ou de la macreuse. Si du foie gras poilé pouvait être dans un burger, il n’y aurait plus de gastronomie. Vous avez l’ambition d’ouvrir d’autres restaurants. Vous souhaitez donc valoriser les produits locaux avec des burgers différents dans chaque établissement ? Exactement. à Angers nous avons un burger qui s’appelle le «49», fait avec des rillauds et du galet de Loire, à Nantes, le «44» fait avec du fromage Curé nantais et de la mâche nantaise. L’idée est d’avoir un menu qui respecte l’identité de chaque région. Comment choisissez-vous vos producteurs ? Il ne faut pas mentir, certains produits sont identiques dans les «Version Française»... les sauces, par exemple. La bière, par contre, n’est pas la même. à Angers, nous nous fournissons dans une brasserie artisanale qui s’appelle La Piautre et à Nantes à La Mélusine. Je m’appuie sur mon réseau d’amis restaurateurs pour m’imprégner d’une région. Le critère de sélection le plus important est la qualité. Ensuite nous demandons de la réactivité, un producteur trop petit ne pourra pas nous fournir mais un trop gros producteur aura moins d’intérêt pour nous car cela ne correspondrait plus à notre volonté d’acheter local. A quels fournisseurs pensez-vous en particulier ? Sans aucun doute à la famille Lauriou, nos producteurs de farine pour les deux «Version Française». Ils travaillent dans un vieux moulin du 15e siècle. Cela créé un contraste très intéressant avec le burger qui est typiquement un plat du 20e siècle. Sa farine est véritablement inégalable. D’ailleurs, ce sont eux qui livrent la farine à Washington pour le petit déjeûner du Président américain. Je pense également à La douceur Angevine, à La Membrole, qui nous fournit le fromage blanc. Et enfin à notre Freshcola, que nous avons créé et qui est fait à Cholet. Il nous semblait bien sûr incohérent de servir des boissons gazeuses industrielles ! Nous avons la chance d’avoir d’excellents producteurs dans la région et cela nous aide beaucoup. Restaurants «Version Française» 12, allée de Tanneurs 44000 Nantes tél. 02 40 47 57 57 21, boulevard Foch 49100 Angers tél. 02 41 42 91 29 www.restaurantvf.fr p a g e•2 1 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Ludovic Bisot fromager à «Tout un Fromage» — Rambouillet — Pourquoi cet attrait pour le fromage ? Je n’ai pas toujours travaillé dans le fromage mais cela à toujours été une passion. Toute ma vie j’ai été curieux de nouvelles saveurs et à la recherche de nouveaux fromages. A 43 ans, après une carrière dans le conseil en industrie, j’ai décidé de me reconvertir pour réaliser ce vieux rêve, travailler à mon compte et être au quotidien au contact du fromage. Comme certains veulent prendre du temps pour peindre ou pour écrire, j’ai toujours dit qu’un jour je m’installerai pour nourrir ma fromagerie. J’ai suivi une formation sur un an dispensée par la Fédération française des fromagers. Ensuite, j’ai parcouru la France à la rencontre de producteurs et de détaillants pour compléter mon apprentissage. Puis j’ai trouvé un établissement à reprendre à Rambouillet suite à un départ à la retraite. Ludovic Bisot A l’enseigne Tout un Fromage, dans le centre de Rambouillet, Ludovic Bisot propose une sélection de 120 fromages authentiques, affinés et artisanaux. Certains fromages sont affinés sur place (pâtes molles, chèvres...), les autres arrivent directement des caves de producteurs soigneusement sélectionnés. Quelques spécialités : fromages de Bourgogne (dont le Soumaintrain), d’Auvergne, beurre Bordier, Fontainebleau maison (mousse de fromage blanc et crème fleurette). Comment sélectionnez-vous les produits que vous vendez ? Je me déplace régulièrement à la rencontre des producteurs, soit pour partir à la découverte de nouveaux fromages, soit pour entretenir le contact avec des amis. Je tiens beaucoup à continuer à chercher, à détecter les bons produits, mais aussi à comprendre les évolutions du métier en amont. Même si nous mettons les fromages en avant dans nos boutiques, l’essentiel du mérite revient évidemment aux éleveurs laitiers et aux producteurs. La qualité du produit est primordiale, mais je suis également attentif à la démarche du producteur. L’authenticité de son travail, comment il élève les animaux, ce qu’il leur donne à manger... L’interview ! Vos recherches s’orientent-elle plus vers les appellations d’origine contrôlée ? Oui, mais les AOP ont un label qui leur permet d’accéder à une certaine notoriété. C’est important de proposer ces fromages en boutique mais notre travail est aussi de faire découvrir des fromages moins connus, plus rares, plus confidentiels, parfois même en voie d’extinction à l’inverse des innovations. Pour obtenir une AOP, les producteurs doivent s’organiser entre eux, constituer une association et se mettre d’accord sur un cahier des charges. Il arrive que de petits producteurs n’arrivent pas à faire cette démarche. Il existe 48 AOP en France, il y en aura quelques autres mais nous avons presque atteint une limite alors qu’il existe entre trois cent et quatre cent fromages dans notre pays. De plus il n’y a qu’une centaine de fromages qui sont fabriqués par plus d’un producteur. Donc tout le reste ce sont des fromages mono-producteur. Vous participez à beaucoup d’évènements autour du fromage, pouvez-vous nous en dire plus ? Oui en effet. Je participe et j’anime localement des soirées dégustations vin / fromage. J’invite un sommelier ou un caviste, et nous convions des groupes à une séance de découverte gustative en fournissant des explications techniques. J’ai également créé «Rolland Claquos», les internationaux de France du fromage. Ce tournoi est réalisé sur un mode humoristique mais avec un vrai fond de sérieux. Tous les ans, 128 fromages s’affrontent jusqu’à la finale par le vote des internautes. C’est une façon décalée de promouvoir le fromage et de faire découvrir des variétés moins connues. Une personne moyenne connait tout au plus une quinzaine de fromages, le tournoi permet donc d’en découvrir beaucoup d’autres. Tout se déroule sur la page facebook Rolland Claquos. Pouvez-vous nous parler de votre dernier coup de cœur ? J’aimerais vous parler du «Sounal». C’est un fromage à pâte molle, cerclé d’épicéas, fait au lait cru de brebis, en Lozère sur le Causse Méjean. Il possède une texture onctueuse, avec un goût de brebis très marqué et des notes aromatiques végétales de pâturage. Pour conclure, je voudrais inciter les lecteurs à être curieux. Le fromage est un produit riche et varié qui nous invite à explorer sa diversité. C’est important de savoir sortir de ses habitudes de consommation et le meilleur moyen de le faire est de se faire accompagner d’un artisan fromager compétent. Notre pays est riche de nombreux produits et tous méritent d’être découverts. «Tout un Fromage» 87, rue du Gal de Gaulle 78120 Rambouillet tél. 01 34 83 08 12 www.toutunfromage.com p a g e•2 2 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Maroussia Wilk Tatin vigneronne au Domaine Tatin — Brinay — L’interview ! Chantal Wilk et Jean Tatin, sont tous les deux ingénieurs agronomes. Ils ont créé leurs domaines il y a 20 ans dans une période de restructuration et de renouvellement de l’A.O.C Quincy. Maroussia, leur plus jeune fille, âgée de 25 ans, les a rejoint en 2010, au mois de septembre. Quincy est une appellation historique du Val de Loire, qui a fêté, en 2006, ses 70 ans d’Appellation contrôlée. Le décret conférant à Quincy sa qualité d’Appellation fût en effet promulgué le 6a août 1936, à la suite d’un long travail de sélection du Sauvignon au sein du vignoble. Ce fût ainsi la première A.O.C. reconnue en Val de Loire. Pouvez-vous vous présenter et nous raconter votre passion pour le vin ? Après un bac S (bac scientifique), je m’oriente en fac AES (Administration économique et sociale) à Tours. Je n’ai pas fait tout de suite d’études agricoles ni viticoles, peut-être par esprit d’opposition au départ. Je me suis vite rendu compte que cette voie qui prépare au concours de l’administration ne me plait guère : le mot «social» n’est pas placé en dernier pour rien ! Je m’oriente finalement en BTSA Viti Oeno à Tours-Fondettes : mes premiers pas en viticulture. J’effectue mes stages à Ménetou-Salon et chez un pépiniériste. La vie étudiante et l’envie de continuer me mènent vers un diplôme d’ingénieur agronome à Toulouse. Etudes intéressantes par la diversité des voyages et des stages : Californie, Espagne, Argentine. J’obtiens mon diplôme en 2010 et je reviens directement travailler sur l’exploitation viticole et agricole familiale ; mes parents approchent de l’âge de la retraite et il est temps de commencer à me transmettre l’exploitation. J’aurais bien aimé rouler ma bosse un ou deux ans de plus mais avec du recul je me rends compte que c’est quand même long de reprendre et de gérer une exploitation. Je m’occupe aujourd’hui des vinifications, du commerce -notamment à l’export-, un peu de vignes quand j’en ai le temps, et je commence à appréhender la partie administrative. J’ai toujours aimé le vin, mais de là à faire le même métier que mes parents, vivre à Vierzon... Il y avait un pas, voire même un précipice ! Puis, l’idée a fait son chemin, le fait d’aller à la fac, de voir autre chose, m’a permis de me rendre compte de l’intérêt du métier de viticulteur : vignes, vins, administration, commerce, social, voyages ! Aujourd’hui, je suis contente de ce choix et de la richesse de cette vie. si on est prêt à faire un peu de route. «Le Prieuré» à Vignoux-sur-Barengeon, «Le Cercle» à Bourges ou encore «La Forge» à Lys-Saint-Georges, et j’en passe ! On trouve des associations de vigneronnes dans chaque région viticole française, à votre avis pourquoi le Val de Loire en est dénué ? Je ne suis pas très au fait de ce qui se fait mais effectivement je n’ai pas connaissance de ce type d’associations dans le coin. Je connais des groupes de dégustations féminines, sur Tours par exemple, mais pas forcément ici. La raison ? Je ne sais pas, peut-être sommesnous moins nombreuses qu’ailleurs. Personnellement, je ne ressens pas le besoin de me fédérer avec des viticultrices en particulier. Hommes ou femmes, le métier est le même, l’approche diffère peut-être mais c’est surtout une question de sensibilité et de caractère pour moi, avant de faire une différence homme/femme. Pouvez-vous nous parler d’un coup de cœur gastronomique local, un accord mets et vin, ou encore une bonne table que vous recommanderiez ? Côté gastronomie locale, les fromages de Murielle Bard ou «mumubiquette», avec un bon verre de Quincy à l’apéritif au premier soleil de printemps, un régal ! On ne manque pas de bons restaurants dans le coin Domaines Tatin «Le Tremblay» 18120 Brinay tél. 02 48 75 20 09 tél. 06 08 60 55 66 www.domaines-tatin.com [email protected] p a g e•2 3 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Franck Dépériers La Petite Boulangerie Saint-Félix — Nantes — Franck Déperiers, normand d’origine, fut en 1994, à seulement 26 ans, l’un des plus jeunes «Meilleur Ouvrier de France». Depuis, il tient le haut du pavé sur la place nantaise avec «La Petite Boulangerie», située face à l’église Saint-Félix. La clientèle n’hésite pas à faire parfois un long trajet pour découvrir les pains au levain, la couronne, la «savoureuse» au blé noir, le pain aux céréales, les viennoiseries, le kuggelhopf ou le kouign aman... un bombe calorique venue de Bretagne mais au combien délicieuse ! S’il se cache derrière les pétrins de son échoppe, on peut toutefois rencontrer cet exceptionnel boulanger sur le marché de Talensac, à Nantes. Quelle est votre philosophie du pain ? Symbole du partage fraternel, le pain suit l’évolution des civilisations depuis 8 siècles. Il a accompagné les divers soubresauts des sociétés (épidémies, guerres, crises, disettes...). Il s’est adapté : d’abord gris, il est devenu noir, blanc... À La Petite Boulangerie, nous essayons quotidiennement de le faire bon. La qualité passe par l’utilisation de matières les plus naturelles possibles. La recherche de partenaires animés par la même conviction est une de nos priorités. Le premier ingrédient du pain est la farine. Nous choisissons nos meuniers, nos farines. Nous privilégions les farines saines et de type élevé afin d’améliorer les qualités nutritionnelles de nos pains. Nous mélangeons céréales issues de l’agriculture biologique (blé noir, seigle, épeautre, engrain, kamut...) et graines (millet, sésame, lin...) afin d’explorer des arômes et goûts originaux. Le sel, un ingrédient de choix ? Nous l’achetons à Joël, notre paludier-artisan à Guérande. Le sel entre dans la composition de tous nos pains. Même s’il est essentiel au bon équilibre de notre organisme, il ne faut pas en abuser. Une surconsommation n’est pas bonne et peut provoquer de l’hypertension. C’est pourquoi, depuis 2004, nous avons abaissé le taux de sel dans tous nos pains. Nous compensons cette baisse du sel par des méthodes de travail traditionnelles (levain naturel) qui mettent en valeur les arômes et le goût du pain. Comment parleriez-vous de votre travail ? Pas de machines «miracles», pas de grandes inventions... entre le pétrin et la sortie du four, la pâte passe dix fois entre les mains des boulangers. À La Petite Boulangerie, on sait prendre son temps et plus on en donne à la pâte, plus elle pourra laisser le levain diffuser ses arômes particuliers. Tous nos pains nécessitent au moins 12 heures de travail. Élément vivant, le levain est l’objet de soins quotidiens. Nous le nourrissons chaque jour d’eau tempérée et des meilleures farines afin d’entretenir sa fermentation. La Boule Biologique... une longue histoire pour votre produit star ! À La Petite Boulangerie, c’est la star... Sous sa forme bien ronde et sa croûte dorée à point, elle cache bien son jeu. Depuis 14 ans, nous la «bichonnons» chaque jour pour proposer un concentré de nature. Sa composition apporte à notre organisme une quantité plus importante de fibres qui ont un rôle essentiel dans le fonctionnement digestif et une teneur accrue en minéraux (phosphore, magnésium, fer, zinc). Dans un contexte où la consommation de sel est montrée du doigt, nous avons baissé de 30 % sa teneur par rapport à un pain blanc classique (éléments attestés par l’IDAC, laboratoire nantais à qui nous avons confié l’analyse de la boule biologique). La Petite Boulangerie 1, place Saint-Félix 44000 Nantes tél. 02 40 74 36 38 www.lapetiteboulangerie.fr La Petite Boulangerie est également présente au marché de Talensac, à Nantes (02 51 82 39 51). p a g e•2 4 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Sébastien Chevallier Créateur de pains décoratifs — Vesoul — Enfant, l’odeur des desserts de sa maman lui a donné l’envie de devenir boulanger. A l’âge de 15 ans, il découvre la boulangerie par la voie du pré-apprentissage. A 16 ans, il effectue son apprentissage au Centre de Formation d’Apprentis de Vesoul où il obtient mon CAP Boulanger en 1992. Son patron d’apprentissage l’embauche en tant qu’ouvrier. Il décide alors de passer son CAP Pâtissier en 2001 puis son Brevet de Maîtrise Boulanger en 2003 qu’il obtient avec succès. La passion se décuplant et l’envie de toujours aller de l’avant l’amène à découvrir les concours régionaux, nationaux et européens. Une expérience riche en rencontres humaines et professionnelles. En 2009, il obtient le titre de Champion de France en décor artistique et celui de Vice Champion de France par équipe. Il est sélectionné pour représenter la France au championnat d’Europe, à Nantes, en catégorie artistique et où il termine Vice Champion d’Europe par équipe. En 2010, en Suisse, il devient Champions d’Europe avec l’équipe de France. Suite à ces bons résultats et son expérience, il décide de s’inscrire au Concours d’un des Meilleurs Ouvriers de France (un rêve d’enfant), ce titre prestigieux tant admiré dans le monde entier. Il réussit à décrocher le titre dès sa première tentative. Cette expérience représente 2 années de travail, de gros sacrifices familiaux. Une réussite qu’il doit à son entourage familial et professionnel. Le but du concours MOF n’est pas une fin en soi, la transmission et le partage restent essentiels pour ce passionné. Depuis, l’enfant a bien grandi, à 39 ans, formateur en boulangerie au CFA de Vesoul depuis 2009, il accompagne les jeunes apprentis afin de leur transmettre la passion du métier de boulanger. p a g e•2 5 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Abdel Alaoui Radioscopie d’un gourmand télévisuel — Paris — Abdel Alaoui, une figure qui nous rappelle un coin de cuisine sur Canal +. Et pas n’importe quel coin, un coin inspiré, un coin structuré, un coin agité ! l’art de réaliser un défi culinaire où gourmandise et combinaison font le jeu d’un plat exécuté en quelques minutes... un homme pressé ? non, un chef qui navigue des étoiles au streetfood ! Un coucou sur France 5, des rendez-vous sur Cuisine TV, Abdel se révèle au sein de son restaurant le B.A.B. (le Bar à Burger), avec ses complices Greg et Yannick. Nourri de cette expérience, de son regard sur le produit, Abdel nous distille une cuisine truffée d’originalités et de saveurs. C’est un chef qui a grandi dans le serail de Michel Roustand, de Pierre Gagnaire, toujours orienté vers une tradition culinaire. Le burger fumé au foin, l’art du spectacle, l’art du plaisir gourmand consommé avec envie et désir. Son burger est une invitation, un témoignage d’ingéniosité superposée : pain, fromage, viande, fromage, pain... Streetfood ? Simple, riche et délicieux, c’est la radioscopie d’un hamburger qui étonne et qui détonne. Que dire encore ? Goûtez-le ! Abdel Alaoui Alors qui c’est Abdel Alaoui ? né en 1987, un jeune qui a couru le monde de la cuisine, des rues aux plateaux de TV, Abdel restitue dans ses plats la dynamique d’une vie d’enfant du monde. Un table, cela se partage. Un coup de cœur sur le burger au pulpe... Octopus Sentation, black tentacules, devenez le popeye du burger, croquez ce décile super vitaminé à pleines dents. Alors maintenant c’est sûr, on sait pourquoi on va chez Abdel, l’homme qui marque ses Burger d’un B comme Bar à Burger, le Zorro de l’avenue Claude Vellefaux, Paris 10. On y va parce que l’on a faim, on y va parce que l’on aime ça. Ce burger là, c’est un petit bijou. Il arrive sous sa cloche en verre, cagoulé de buée. Et quand le serveur le dé-cloche, on hume : une pointe de paprika fumé au foin, des touches de truffe noire, un bouquet de carottes caramélisées... C’est la cérémonie du Burger qui fume. Sûr du bon goût, l’originalité de sa cuisine sublime la qualité de ses produits, huile d’olive de haute qualité, beurre de Jean-Yves Bordier... Des retrouvailles gourmandes qui se partagent entre amis et en famille. Petite idée du soir : apportez votre bouteille et partagez-la avec la table d’à côté, la convivialité est de mise au B.A.B. Le Bar à Burger Le Bar à Brunch 18, Av. Claude Vellefaux 75018 Paris tél. 01 42 00 19 68 www.le-bab.com Ouvert du mardi au samedi, le midi, de 12h à 15h, le soir de 19h30 à 23h. Ouvert le dimanche, brunch de 11h30 à 16h. p a g e•2 6 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Pierre-Alain Rouchon Entré à l’école hôtelière à l’âge de 15 ans, j’avais déjà en tête depuis tout petit de devenir cuisinier. Je m’oriente alors vers un Bac Technologique Hôtellerie-Restauration. Durant cette formation j’ai eu la chance d’obtenir deux stages dans des établissements étoilés en Alsace et dans les Alpes. Ma dernière année de formation est une réussite. J’obtiens non seulement le bac mais je remporte également le trophée de la Glace «Carte d’Or». Avec mon binôme, nous avons réalisé un dessert sur le thème de la Saint-Valentin. Par la suite, je me dirige vers un BTS Hôtellerie-Restauration. J’avais déjà comme objectif de réaliser mon stage dans un établissement «trois macarons» Michelin. Objectif atteint car j’intègre le restaurant l’Arnsbourg chez J.G. Klein, en Lorraine. J’ai la chance de travailler aux côtés de N. Multon qui renforce mon goût pour la pâtisserie et m’apprends la rigueur, l’association des saveurs et le design. Puis, Christophe Girerd, mon professeur de cuisine m’incite à participer à un concours destiné aux professionnels, le trophée Duval-Leroy «Dessert of the year». Du haut de mes 18 ans et de mon peu d’expérience, je m’entraine avec acharnement durant mon stage et obtient avec stupeur la seconde place. J’avais pour but de réaliser un dessert qui devait être en accord avec un des champagnes présélectionné par Duval Leroy. J’ai choisi d’allier la pêche de vigne, le thé et le géranium avec le champagne «Lady Rose». Comme quoi tout est possible ! Par la suite, j’obtiens mon BTS HôtellerieRestauration option Art culinaire. Mon attirance pour le sucre me pousse à passer un CAP Pâtisserie afin d’apprendre toutes les bases du métier. J’ai l’opportunité d’acquérir de la rigueur, de la précision, le respect des produits et le travail bien fait auprès de Franck Fresson, Meilleur Ouvrier de France et classé dans les 12 meilleurs chocolatiers de France par le Guide des Croqueurs de Chocolat. Je poursuis la pâtisserie deux années à ses côtés, puis je complète mes formations avec une mention complémentaire chocolatier-confiseur. Après l’obtention de cette mention, je m’apprête aujourd’hui à me lancer dans la vie active pour une nouvelle aventure encore plus gourmande. p a g e•2 7 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Aurélie Bernard Centre de réadaptation — Mulhouse — Aurélie Bernard Après l’obtention de son BTS Cuisine, un parcours dans la restauration classique et la gérance avec son mari d’un hôtel-restaurant, Aurélie Bernard a choisi la cuisine de collectivité au Centre de réadaptation de Mulhouse. Rencontre avec un chef de 31 ans animé par la passion pour son métier. Le Centre de réadaptation de Mulhouse est un établissement de rééducation, de soins et de formation professionnelle qui accueille quelques 400 personnes en situation de handicap, après des accidents ou des opérations chirurgicales. Sa mission consiste à accompagner la personne dans son projet d’autonomie à la fois fonctionnelle, professionnelle et psychosociale. Pourquoi avez-vous choisi la cuisine de collectivité ? Après la naissance de mon deuxième enfant en 2010, je souhaitais consacrer plus de temps à ma famille en ayant une activité moins contraignante qu’en restauration classique, en termes d’horaires notamment. Mon embauche au centre de réadaptation est le fruit du hasard et d’un peu d’audace. Début 2011, j’ai appelé le chef de cuisine en lui disant que j’avais appris qu’un poste s’ouvrait – ce qui était faux ! Il a semblé intéressé par mon profil et m’a demandé un CV et une lettre de motivation que je me suis empressée de lui déposer. C’était un vendredi ; le mardi suivant je commençais comme cuisinière. Après une période d’intérim, un CDD puis un CDI, on m’a confié le poste de second de cuisine, puis en janvier 2013 celui de chef de cuisine et en juillet 2013 le poste de responsable de restauration. En quoi consiste votre travail ? J’encadre vingt personnes en cuisine et autant en service. Je gère les plannings et les commandes de matières premières. Je prépare les menus en collaboration avec la diététicienne du centre en veillant au Plan nutrition national santé. Nous servons environ 580 couverts par jour le midi et environ 200 le soir, soit 11 500 couverts sur les 365 jours de l’année. Chaque mois, nous proposons un repas thématique et une fois par an une «Journée sport pour tous» avec un barbecue géant pour mille personnes. Nous organisons aussi le repas des médaillés du travail, du jury d’examens et des repas d’entreprises. Quelles satisfactions tirez-vous de votre activité ? Le contact avec les patients et stagiaires du centre de réadaptation (c’est ainsi qu’on appelle les résidents du centre ndlr) est source d’épanouissement et de belles rencontres. Dans un restaurant classique, le client n’est que de passage. Ici, les résidents séjournent jusqu’à 18 mois. Le centre est leur deuxième maison, il est aussi un peu la mienne. Chaque jour, j’essaie avec mon équipe de leur faire plaisir et de leur procurer du bienêtre en concoctant de bons plats. Justement, quelle est l’originalité de votre cuisine ? Contrairement à beaucoup de collectivités, nous ne sommes pas soumis aux contraintes des fiches techniques et de leurs recettes très précises. Mon équipe cuisine avec beaucoup de liberté et surtout de créativité. Éclairs aux coquelicots, tortillas aux chorizos et autres... sont parfois au menu. Nous privilégions tant que possible les produits frais et les producteurs locaux. Nous cuisinons du poisson frais chaque semaine. Notre seule restriction est l’absence d’alcool dans nos plats afin de respecter les contreindications médicales auxquelles sont soumis les résidents. Comment dirigez-vous votre équipe ? J’essaie d’être exemplaire et impartiale. J’accompagne mon équipe dans toutes les tâches, y compris le nettoyage et la vaisselle. Je cherche à lui transmettre ma passion pour mon métier. Je veille également à améliorer ses conditions de travail et la pousse à se dépasser. Mon équipe est d’ailleurs régulièrement félicitée par la direction du centre pour son investissement. Il n’y a pas de plus belle récompense. Centre de Réadaptation de Mulhouse 57, rue Albert Camus 68093 Mulhouse tél. 03 89 32 46 46 www.arfp.asso.fr p a g e•2 8 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Yummy Atelier «Cakedesign» — Paris — Rencontre ! Yummy Atelier est parti d’une passion pour le cakedesign née il y a 2 ans lors d’un voyage à Londres. Enceinte, je bavais devant les incroyables vitrines gourmandes des cupcakeries d’Harrods. De retour en France, je me suis équipée et lancée dans cette aventure. Une fois mon fils endormi, je passais des nuits entières à créer toutes sortes de gâteaux pour épater famille et amis. Autodidacte, il me manquait beaucoup de techniques. J’ai donc cherché à intégrer une école parisienne de Cakedesign. Financièrement peu accessible, j’ai dû abandonner l’idée. Je me suis donc tournée vers de petits ateliers à thèmes qui me permettraient de combler mes lacunes. En cherchant, je me suis rendue compte qu’il n’en existait pas tant que cela en Ile-de-France. Le projet est donc parti de là : si je ne pouvais aller aux formations et bien ce serait les formations qui viendraient à moi. J’ai contacté quelques filles du métier pour leur exposer mon projet, et leur enthousiasme a confirmé mon idée. J’ai donc trouvé un local, créé une page Facebook où je postais chaque jour l’avancement de l’atelier. J’ai reçu beaucoup d’aide moral, matérielle, et ressenti énormément d’engouement autour de ce nouveau concept. En effet le plus souvent dans ce genre d’atelier le cours est donné exclusivement par la gérante qui, une à deux fois par an, crée un évènement en invitant un Cakedesigner de renom. Moi, à l’inverse, j’accueille, pour la quasi totalité des cours, des Cakedesigner de toute la France (Marseille, Paris, Lyon, Bordeaux...) mais aus- si d’Europe (Espagne, Italie, Royaume-Uni, Bulgarie, Portugal...) pour offrir aux passionnées, comme moi, un panel de cours allant de la découverte aux cours plus techniques (modeling, aérographe, weddingcake, fleurs en sucre, dentelle en sucre...). Les cours étant à la carte, il y en a pour tous les goûts et tous les portefeuilles. J’ai voulu construire ce projet autour de l’humain, de l’échange, sans barrière d’âge ni de culture, accessible à tous, et articulé par thèmes. Je propose des ateliers Parents/Enfants mais aussi des thèmes Saint-Valentin ou encore Noël avec les ateliers «Sweet table» (décorations gourmandes et ludiques de table). J’offre à chacun une opportunité de faire connaître son travail, son talent et de le partager en petit groupe de 4, 6 ou 10 personnes, pas plus, pour créer une atmosphère de travail plus conviviale et chaleureuse. J’ai voulu un local à mon image, plein de couleur et de joie de vivre, une bulle de gourmandise où il fait bon échanger trucs et astuces, sans pression académique, un lieu tranquille où chacun se sente comme à la maison. Yummy Atelier 63, rue du Colonel Fabien 94110 Arcueil www.yummyatelier.com p a g e•2 9 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Laurent Lalvée MOF Charcutier 2007 Re-créateur de l’Académie Gourmande des Chaircuitiers — Essey-lès-Nancy — La recette du MOF ! Mon pâté de campagne... Ingrédients pour 4 personnes u 500 g de foie de porc + 500 g de gorge de porc + 500 g de poitrine de porc u 80 g de lait u 2 œufs u 150 g d’oignon, 30 g d’échalote, huile d’ail u 100 g de vin blanc u 50 g de champignons de Paris u 50 g de Cognac u 1 crépine Préparation Assaisonner le foie avec 9 g de sel nitrite, 3 g de sucre et 1 g de poivre. Assaisonnement des viandes séparées avec 4 g de sel nitrite, 4 g de sel de Guérande, 1 g de sucre et 1 g de poivre. Après deux de mise au sel, mariner les viandes avec le vin blanc, 15 g d’échalote et couvrir d’huile d’ail. Laisser reposer 2 jours. Faire une compote avec les oignons. Suer les champignons et ajouter le reste des échalotes, déglacer au Cognac, flamber et refroidir. Fabrication Pocher la gorge de porc et refroidir. Hacher le foie et les viandes, ajouter tous les éléments puis bien lier la mêlée. Mouler et couvrir de la crépine. Cuire au four à 150°C pendant 15 mn puis au bain-marie à 100°C jusqu’à 80°C à cœur. Couvrir d’un bon jus et refroidir au moins 48 heures. p a g e•3 0 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Marie de Metz Noblat «L’épicerie du Goût» — Nancy — Rencontre ! Elle porte un nom qui fleure bon la Lorraine. De Metz c’est sûr, cela remonte au 13e siècle, de Meuse, où se trouve son port d’attache encore aujourd’hui, de Nancy où elle a créé une épicerie fine de terroir il y a presque 5 ans... et des Vosges où elle aime se ressourcer... ce qui permet à certains de la surnommer malicieusement «la Jeanne d’Arc des fromages». Diplômée en Analyse Sensorielle et Dégustation, Marie de Metz Noblat est experte en fromage, «docteur ès fromages» dit même un de ses amis Meilleur Ouvrier de France, incollable sur les alliances fromages & breuvages, intarissable sur les terroirs, les traditions, les savoir-faire. Cela fait maintenant 25 ans qu’elle parle avec amour des fromages AOP de France... et d’ailleurs (les fromages suisses n’ont pas de secret pour elle !). Au fait, savez-vous comment se dit fromage en latin ? Ceux qui ont répondu «fromagium» ont tout faux... c’est caseus, qui a donné caséine, puis, par extension : cheese, käse, quesos... L’épicerie du Goût 4, Place de Vaudemont 54000 Nancy tél. 03 83 20 28 21 www.epicerie-du-gout.fr Installée depuis 2010 à deux pas de la Place Stanislas, l’épicerie recèle des trésors parmi ses 1400 produits de terroir issus à 60% de Lorraine, mais aussi d’ailleurs. La mirabelle règne en duchesse -normal- mais aussi la truffe mésentérique (de Meuse), la brimbelle (myrtille sauvage des Vosges), la bergamote et les macarons (de Nancy), sans oublier le rayon bière. Normal pour une région où l’on comptait autant de brasseries que de fromageries au début du 20e siècle ! Vous y trouverez des bières à la mirabelle et à la bergamote, des bières fermières, des bières artisanales... des trappistes, de superbes bières aromatiques, amères ou douces, bref, un sympathique voyage au cœur du monde de la bière. p a g e•3 1 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Mona Fajal «Il était une fois la cuisine au Maroc» — Les itinéraires — Nouveauté ! Jeune Chef française d’origine marocaine, Mona Fajal possède son restaurant «Dar Mona» près de Perpignan, au cœur du pays Catalan. Imprégnée des saveurs de son enfance passée dans la région de Meknès puis à Casablanca, elle excelle dans une cuisine méditerranéenne d’influence marocaine mélant tradition et innovation. Mona vous révèle un univers de créations, magie de saveurs, rêves d’exotisme, âme d’une tradition sans cesse renouvelée. Mona est l’invitée régulière d’émissions culinaires sur Radio France Bleue. Shérazade était toquée Ce livre est à l’image du pays qu’il décrit –le Maroc– une magnifique mosaïque composée bout à bout de différentes régions, d’une multitudes de tribus avec rites, origines et mœurs différents. C’est ce brassage réussi, ce culte du bien manger et ce patrimoine précieux que cet ouvrage veut transmettre au lecteur au fil des pages. Un soupçon de fantaisie et d’intrigue conduit le lecteur à un univers similaire à celui des contes des mille et une nuits, sous une approche plus contemporaine. C’est un voyage intemporel ponctué de chaleur humaine et d’humour pour se rapprocher au mieux de la société marocaine à travers dix villes, théâtres de dix histoires authentiques romancées avec des personnages hauts en couleurs et agrémentées de dix recettes revisitées par l’auteur. Native de la région de Meknès, le chef Mona Fajal vous emmène loin du décor lisse et rodé évoqué sans cesse par les voyagistes. u 224 pages illustrées, tout en couleur u format beau livre 20x25 cm - plus de 150 photos u 10 histoires romancées, 10 recettes traditionnelles, 10 villes emblématiques u Prix public : 26,90 u ISBN : 978-2-369370-45-1 p a g e•3 2 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Michel Sarran Restaurant Michel Sarran — Toulouse — La formation Sa maman a beau tenir une auberge dans le Gers, territoire ô combien important dans la gastronomie française, le jeune Michel Sarran veut devenir médecin. Mais tout ne se déroule pas comme il l’a prévu, et il se retrouve en cuisine à l’auberge, auprès de Pierrette Sarran qui l’encourage. Il fait donc ses armes avec les meilleurs : commis de cuisine pour Alain Ducasse (Le Juana à Juan-les-Pins) et Michel Guérard (Les Prés d’Eugénie à Eugénie-les-Bains), il devient Portrait : Deux étoiles pour mille histoires second de cuisine avec Jean-Michel Lorain (La Côte Saint-Jacques à Joigny), pour finalement devenir chef de cuisine au Mas du Langoustier à Porquerolles, où il obtient également sa première étoile. Le passeur d’histoires En 1995, il ouvre son restaurant à Toulouse : il a choisi de s’installer dans un hôtel particulier à la décoration élégante et aux matériaux nobles créant une ambiance intime et chaleureuse, et où il peut être aux petits soins avec ses convives. Le signe particulier du restaurant : la brique, mise en valeur ici et là sur les murs blancs, et que l’on peut retrouver… dans son assiette. C’est grâce Top Chef diffusée depuis janvier 2015 que le grand public a découvert la gouaille et le naturel de Michel Sarran. Ce chef deux fois étoilé qui dirige en chef d’orchestre ses cuisines à Toulouse, Barcelone ou Paris a bien des histoires à nous raconter… p a g e•3 3 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Michel Sarran Restaurant Michel Sarran — Toulouse — Il propose des plats originaux, ancrés tout autant dans le Sud-Ouest qu’inspirés des pays dans lesquels le chef aime à voyager, notamment le Japon où il s’est rendu à plusieurs reprises, et dont il admire la gastronomie. Parce qu’il aime raconter justement des histoires, il a décidé d’en raconter jusqu’à Barcelone, et s’est associé à Romain Fornell pour ouvrir le Café Emma, où les deux chefs proposent une cuisine de bistrot français au pays des tapas. Portrait suite... Le petit écran Il fallait bien que le petit écran découvre ce passeur d’histoires. Tout commence en 2014 avec la série documentaire de France 5 Cuisine sauvage : pendant trois jours, de grands chefs vivent et cuisinent en pleine nature dans leur région de prédilection, aux côtés de John C. Puis M6 le contacte pour un casting, qu’il hésite à passer parce qu’il ne regarde pas vraiment les émissions de cuisine… Heureusement, le naturel et l’aisance dont il fait preuve nous montrent combien il a apprécié ces sept semaines de partage avec les autres jurés et les candidats ! Entre télévision, restaurant et café, tout cela donne envie de voyager dans la formidable galaxie Sarran. Crédits photos Laurent BARRENCO (cuisines), JeanStéphane CANTERO (bureau noir et blanc), Jean-Jacques GELBART (portrait et restaurant), Jacques VIEUSSENS (plats), et crea2f.com (agneau allaiton). Michel Sarran 21, boulevard Armand Duportal 31000 Toulouse Tél. +33 (0)5 61 12 32 32 Fax. +33 (0)5 61 12 32 33 [email protected] Et aussi : le café Emma à Barcelone http://www.afe-emma.fr/le-cafe/ p a g e•3 4 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Thomas Planchot MOF Boulanger 2015 — Les Herbiers — Annonce ! I l y a comme un air de déjà vu à la Maison Planchot, depuis ce jeudi 5 mars 2015, où Thomas Planchot a été récompensé lors de la finale du 25ème concours Meilleur Ouvrier de France de Boulangerie ! Le jeune Herbretais de 30 ans, boulanger-pâtissier à La Tresse Dorée, dont le talent n’est plus à démontrer, s’est vu attribuer ce titre, marque du professionnel accompli, sous l’œil de son père Dominique Planchot qui, vingt ans auparavant, a lui aussi obtenu ce titre : « Ce concours exigeant et prestigieux nécessite réflexion, anticipation, précision et organisation. C’est le défi remarquable d’un boulanger, agissant avec conviction, qui récompense l’excellence et son savoir-faire. » Un parcours prometteur Thomas Planchot a déjà à son actif un palmarès généreux, à commencer par son titre de Meilleur Apprenti de France Boulangerie en 2000. Par la suite, en 2005, il est médaillé d’or aux Olympiades Nationales des Métiers (catégorie Boulangerie) ; en 2007, un 1er prix lors de la Coupe de France, et un 1er prix lors de la Coupe d’Europe par équipe de boulangerie lui sont décernés. Il obtient ensuite le Trophée Lesaffre en Viennoiserie puis le 1er prix lors de la Coupe du Monde de la Boulangerie par équipe en 2007. En 2008, il est récompensé par le titre de Champion du Monde de la Boulangerie (catégorie viennoiserie) ; enfin, en 2010, il obtient son master Boulangerie (catégorie viennoiserie). Un titre mérité Passionné et investi, Thomas Planchot a passé les épreuves qualificatives du MOF en octobre dernier avec 68 autres candidats. Il s’est ensuite préparé pendant de longs mois, comme les 11 autres qualifiés, pour cette finale de haut niveau. L’épreuve dure 19 heures réparties sur 3 jours. p a g e•3 5 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Thomas Planchot MOF Boulanger 2015 — Les Herbiers — Lorsque la profession récompense le boulanger, avec ce titre envié hors de nos frontières, cela signifie plus concrètement que le candidat doit maîtriser la réalisation des pains classiques et fantaisies de tradition française, des pains au levain, des pains régionaux ou européens. Il doit réaliser une création personnelle : un pain à caractère nutritionnel. Il lui faut également préparer des viennoiseries classiques et fantaisies, et un produit de restauration nomade. Enfin, il doit présenter une pièce artistique avec un thème. Ce qui a inspiré Thomas Planchot : Annonce ! suite... Thomas Planchot a donc obtenu cette haute distinction de Meilleur Ouvrier de France, gage de l’excellence professionnelle, respectée de tous, aujourd’hui reconnue du grand public. La récompense ultime est de faire perdurer cette passion de la tradition au travers de ces réalisations, jusque dans les yeux de son père, comme ce dernier envers ses aînés, il y a vingt ans. Y aura-t-il un MOF dans la sixième génération ? « Paris, son histoire, son patrimoine, ses célébrités ». Cette réalisation a débuté il y a déjà quelques semaines dans le fournil de La Tresse Dorée d’Origine Halle, puis a été assemblée et fignolée pendant l’épreuve du concours. Après le titre L’ensemble des pièces réalisées sont visibles à l’heure actuelle à La Tresse Dorée d’Origine Halle aux Herbiers où la pièce artistique sera exposée avant de commencer sa tournée dans toutes les boulangeries La Tresse Dorée. Maison Planchot 17, rue de l’Industrie ZI Guerche 85500 Les Herbiers tél. 02.51.92.00.22 [email protected] www.tressedoree.com p a g e•3 6 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Christophe François Restaurant Les Chants d’avril — Nantes — Rencontre ! Une vocation Christophe, c’est le C de « C&V », Christophe et Véronique – dits aussi « le Chef et le Vin ». Leur collaboration a commencé en 1998 lorsqu’ils se sont mariés… et depuis, Véronique épaule Christophe. Celui-ci, passionné de cuisine grâce à ses grands-mères, affirme : La reconnaissance Les Chants d’avril ont reçu deux toques au Gault & Millau 2014 et ont été Coup de Cœur Tables de Nantes 2013. « Depuis l’âge de 7 ans, je veux être cuisinier ! ». Les restaurants Lorsqu’il ouvre son premier restaurant, Les Épis d’Or à Champagne-sur-Oise, Christophe n’a que 27 ans, mais déjà des idées plein la tête, comme le menu mystère. En 2008, direction Nantes pour ouvrir leur deuxième restaurant : Les chants d’avril. Le chef y propose une cuisine « bistronomique », dans un cadre de vieux bistrot de quartier avec la déco « chaises en bois » des années 40… Il y propose toujours le menu mystère, qui lui permet de régaler les clients avec des créations quotidiennes. « Pour une cuisine de produits vrais, associés de façon inattendue, originale pour créer des plats très appréciés par les clients sous la forme du menu mystère. » p a g e•3 7 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Christophe François Restaurant bistronomique Les Chants d’avril Les produits — Nantes — L’accent est mis sur les produits de qualité, ceux du terroir : les produits maraîchers (Saint-Hilaire-de-Riez et Sainte-Luce-surLoire), le poisson de la criée (La Turballe et Les Sables d’Olonne), les volailles d’Ancenis (les fermiers d’Ancenis), les vins de vrais vignerons de la région nantaises, mais aussi des autres régions de France, les huiles d’un maître huilier Vigean (Clion-sur-Indre (36), près de Châteauroux)… La passion du vin Le vin leur permet de rencontrer des professionnels passionnés, et de découvrir des vins délicieux de la région, comme le muscadet. « On n’a jamais fini de découvrir et d’apprendre ! C’est ça aussi qui est magique. Toujours compléter ses bases et sa culture culinaire : c’est la richesse de notre pays, de nos régions. » Rencontre ! suite... Ces créations sont le fruit d’un travail à deux : ils partent d’une idée de Christophe, qui a le mélange en tête et en bouche, et qui transcrit ses idées de goûts et sensations à Sylvie, laquelle connaît tous les poivres par leur goût. « [C’est] comme un parfum : de l’idée finale, on arrive à une composition et un ajustement si besoin. » Les (premières) créations « Nous travaillons avec des personnes Rouge tomate pour les légumes ; qui sont passionnées par leur métier et Poisson d’Avril pour les poissons ; qui sont fières de leurs produits. La La création d’épices Ces deux gourmands, « une Épicière et un Ben quoi mon cochon pour le porc et les qualité du produit acheté pour faire une Chef de Bistrot », avaient envie de créer terrines faites maison ; qualité de plat aux clients. » depuis longtemps des mélanges d’épices, Mon poulet et sa cocotte pour les voafin de pouvoir créer des plats et proposer aux particuliers qui ne connaissent pas les épices des mélanges prêts à l’emploi, permettant d’agrémenter la cuisine familiale comme « un chef à la maison ». « On parfume un plat par un tour de moulin pour régaler la famille. » lailles (pintade, poulet, dinde…) avec un goût fumé ; Effet bœuf pour les viandes rouges. L’utilisation de ces poivres de finition est donc vraiment simple : il suffit d’un tour de moulin au moment de servir. « Un support à moulin, une corbeille contenant toute la ligne (...) et chaque membre de la famille utilise son préféré selon l’assiette faite et son humeur ! » Idées de plats épicés façon « Chants d’avril » ӭӭ Déstructuré de tête de veau, noix de saint-jacques sur crème de butternut, huile d’arachide Vigean et Coquillages & crustacés ӭӭ Pressée de tomates green zebra et tomate ananas, pavé de vache bio de la ferme de la panetière et Rouge tomate ӭӭ Dos de lieu jaune, condiment d’algue palmeria et citron confit, purée de panais, bouillon de citron et bigorneaux et Poisson d’Avril ӭӭ Suprême de pintade d’Ancenis, maquereau fumé et Mon poulet et sa cocotte ӭӭ Banane confite accompagnée de crumble de Petit Lu salé, caramel laitier, sorbet mangue maison et Rouge tomate Les Chants d’avril 2, rue Laënnec 44000 Nantes tél. 02 40 89 34 76 www.leschantsdavril.fr p a g e•3 8 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Paul Bouhélier Compagnon vigneron — Baune, Champagne, Alsace — La vocation Jeune vigneron originaire de Beaune, Paul Bouhélier nous raconte sa vocation pour ce beau métier ainsi que sa formation grâce aux Compagnons du devoir. D e parents vignerons dans le vignoble châtillonnais en Bourgogne, mon intérêt pour la viticulture est venu de façon naturelle mais plutôt tardive. À 14 ans, mes professeurs ont souhaité que je me réoriente pour cause de difficultés scolaires : je voulais alors devenir compagnon menuisier ! L’arrivée chez les Compagnons N’ayant pas 16 ans, je ne pouvais pas encore accéder à l’apprentissage chez les compagnons du devoir et j’ai donc passé un brevet des collèges agricole réussi avec succès, qui m’a motivé pour continuer sur un bac agricole puis finalement un BTS VO. Je suis arrivé en septembre 2013 chez les compagnons du devoir après un BTS Viticultureœnologie à Beaune. La formation proposée par les compagnons du devoir m’a donc permis de concilier mon vieux rêve de devenir compagnon et la viticulture. Au coeur de la Champagne Cette année [en 2015], je suis arrivé en Champagne au domaine de Sousa dans la côte des blancs. Au contraire de l’Alsace, la Champagne est un vignoble plus simple à appréhender ; la complexité se trouve plutôt dans le savoir-faire en vigne et surtout en cave. Découverte de l’Alsace En 2014, j’ai réalisé une première année en Alsace chez un petit vigneron (Albert Seltz). Ce fut une année très enrichissante et qui m’a permis de prendre confiance en moi car c’était la première année où je travaillais véritablement aux vignes et en cave. L’Alsace est un vignoble passionnant mais tellement complexe qu’il faut bien une année pour commencer à le comprendre correctement ! En savoir plus http://www.compagnons-du-devoir.com/ http://www.bouhelier-vigneron.com/accueil/index.html http://www.albert-seltz.fr/seltz.html http://www.champagnedesousa.com/fr/ p a g e•3 9 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Fabien Pairon Douceurs charcutières Douceurs charcutières 224 pages • • isbn 978-2-369370-47-5 — Les itinéraires — Nouveauté ! Depuis la Bourgogne... riginaire du nord de la Bourgogne et fils de charcutier, Fabien Pairon travaille depuis l’âge de 15 ans dans le milieu des métiers de bouche, avec une formation initiale de cuisinier. O ... Au reste du monde Il a travaillé en France et à l’étranger sur différents postes, principalement dans des entreprises à caractères gastronomiques mais également dans des restaurants et pour des traiteurs internationaux. Transmettre sa passion Installé pendant 5 ans à son compte dans sa région natale, en tant que traiteur et organisateur de réceptions, il a également enseigné en parallèle durant 8 ans en lycée hôtelier après avoir obtenu sa certification auprès de l’Éducation nationale. MOF 2011 Entré en 2011 dans le cercle très fermé des Meilleurs Ouvriers de France, il donne depuis une nouvelle dimension à sa carrière professionnelle en transmettant son savoir et son savoir-faire en tant que Maître d’enseignement senior - Arts pratiques Direction de l’enseignement & de la recherche dans la prestigieuse École Hôtelière de Lausanne (EHL), en Suisse. « La nature sème et c’est à nous de récolter. Ou plutôt, dans le cadre de nos futures recettes, de transformer ces dons en des produits élaborés avec respect. Puisse ce livre nous faire nous réapproprier une nutrition goûteuse et maîtrisée. (...) mon objectif est celui de réunir ces deux métiers afin de transmettre une passion et rendre la charcuterie accessible aux adeptes que vous êtes. Car si la cuisine et le retour au « fait maison » sont tendances, je suis intimement persuadé que la réalisation de ses propres produits, terrines, pâtés et autres rillettes, l’est tout autant. J’ai toujours eu le goût du beau et du bon, défendu les valeurs du manger moins, mais manger mieux, qui m’apparaissent juste, comme du bon sens sous nos latitudes et dans notre société. Ce livre est fait pour recevoir de belles taches de graisse, des poussières de farine, des gouttes de saumure. Bref il est fait pour servir et pour vous servir. Vous régaler et régaler vos invités. Je vous souhaite à la fois de prendre, et de donner beaucoup de plaisir. Car du dictionnaire et de tous ses mots, le verbe « Partager » est sûrement le plus beau... » Maison d’édition Tourisme & Découverte Collection Meilleurs Ouvriers de France Parution printemps 2015 Format 20 x 25 cm - 224 pages Couverture rigide pelliculée + garde Prix public 29.90 € ISBN 978-2-369370-47-5 p a g e•4 0 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Aubin Boutin Boucher-charcutier La suggestion de Pascal Batagne En quête d’un métier C omme beaucoup de jeunes (...), je voulais entrer rapidement dans la vie active. Sans réel but, je me suis lancé à la recherche d’un apprentissage après avoir obtenu mon brevet des collèges en 2011. Sorti du cycle scolaire et ne trouvant pas ma vocation, le CIO (centre d’information et d’orientation) m’a recommandé de prendre contact avec le DAIP (dispositif d’aide à l’insertion professionnelle). Première tentative Dans nos colonnes du n°3, nous avions accueilli avec grand plaisir Pascal Batagne, membre de l’Association gourmande des Chaircutiers. Il nous fait la gentillesse aujourd’hui de nous présenter Aubin Boutin, jeune apprenti boucher-charcutier. Après réflexion, j’ai voulu m’orienter vers le montage vidéo. J’ai participé à un concours audiovisuel intitulé « Je filme le métier qui me plaît » créé par Le Canal des Métiers. Ce projet consistait à mettre en avant les préjugés répandus dans les professions. (...) C’est à ce moment que j’ai découvert un reportage sur une femme exerçant dans la boucherie. Mes pensées se sont vite orientées vers ce domaine. Avec le soutien du DAIP, j’ai rencontré M. George à Saint-Max, où j’ai effectué un stage en charcuterie-traiteur. J’ai alors découvert ce métier créatif, passionnant et débordant de ressources. J’étais déjà conquis! La découverte d’une passion Suite à cela, M. George a accepté de devenir mon maître d’apprentissage pour une formation en CAP charcutier-traiteur. Cette entreprise est labellisée Qualichef, c’est à dire que 80 % minimum des produits de charcuterie vendus sont fabriqués par nos soins. Les terrines, les saucisses et saucissons, les rillettes, les ballottines, le foie gras, les jambons... sont faits maison. J’ai appris auprès de mon chef les fabrications charcutières, et nous les réalisons ensemble au quotidien. Nous élaborons chaque jour des plats cuisinés et assurons un service traiteur. Apprendre la fabrication d’un produit de A à Z est très important pour moi, cela me procure de la fierté. Être au service et au contact de la clientèle est une facette de ce métier qui me plaît particulièrement. Lorsque nous élaborons un repas, un buffet ou un banquet, nous avons des échanges avec les clients, et cela me donne la possibilité d’aborder un aspect relationnel. Chaque client a sa propre exigence, ce qui permet à cette profession de bénéficier d’un champ de possibilités très large. Cela ne laisse pas place à la routine. La recherche de l’excellence Lors de ma deuxième année de CAP, j’ai été encouragé à m’inscrire au MAF (concours du Meilleur Apprenti de France). Malgré quelques appréhensions, j’ai finalement relevé le défi. Épaulé par mon chef, je me suis entraîné, j’ai écouté ses conseils, ce qui m’a permis de remporter la qualification régionale. Je me suis rendu à Paris pour la finale. N’ayant pas remporté le concours, je suis revenu encore plus motivé pour faire de mon mieux par la suite. Après avoir obtenu mon CAP, une nouvelle opportunité s’est présentée à moi pour me pousser vers l’avant, le challenge ANTA à Lyon (association nationale des traiteurs de l’alimentation). (...) Ce rassemblement a l’avantage de valoriser les jeunes apprentis et prend en compte le comportement, la discipline, ainsi que le parcours scolaire des élèves. Cela m’a permis de revoir M. François, meilleur ouvrier de France en charcuterie, qui a été juge lors du MAF à Paris. p a g e•4 1 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Aubin Boutin Boucher-charcutier La suggestion de Pascal Batagne Le brevet professionnel Désormais en première année de BP en charcuterie et de plus en plus investi, je poursuis fièrement afin d’atteindre mon objectif : devenir chef à mon tour, et transmettre ma passion. C’est pourquoi je suis très motivé pour passer d’autres concours afin de développer mes capacités, après l’examen du brevet professionnel. En attendant, j’assiste régulièrement à des démonstrations aux côtés de mon chef. Ainsi, nous nous sommes rendus au salon lorrain de la gastronomie à Toul (...). Nous cuisinons en direct un plat devant le public, et parfois même certains participent. Et l’avenir ? Ce métier a un bel avenir. Malgré la recrudescence de la grande distribution, l’artisanat local aura toujours un atout inégalable : la qualité des produits vendus en magasin traditionnel sera toujours recherchée par les gastronomes. Chaque jour, j’ai envie de faire du beau et du bon, et de satisfaire la clientèle. En effet, au-delà du côté technique, je compte conserver l’aspect artistique de la charcuterie. Nous pouvons en conclure que cette profession, qui n’est pas encore la mienne, m’a permis de voyager et de ren- contrer des personnes qui m’ont accordé du temps et m’ont appris énormément de choses comme la gestion du temps, le travail soigné, l’organisation et le travail bien fait. Tourte de pommes de terre au munster - 800g de pommes de terre - 30 cl de lait - 30 cl de crème liquide - 150g de lard fumé - 2 oeufs - 200g munster - ciboulette qsp - sel qsp - poivre qsp - cumin qsp - pâte brisé - pâte feuilletée - jaune d’oeuf pour la dorure Préparation : Éplucher et laver les pommes de terre, les couper en rondelles. Couper le munster en cube Couper le lard et le faire rissoler. Faire infuser le lait et la crème avec le cumin. Saler, poivre. Ajouter les pommes de terre, laisser cuire 10 à 12 minutes. Hors du feu, ajouter les oeufs, la ciboulette, le munster et les lardons frits, puismélanger. Disposer cette préparation refroidie au centre du disque de la pâte feuilletée en laissant 2cm de libre au bord. Badigeonner le tour de jaune d’oeufs, refermer la tourte et badigeonner de nouveau. Disposer le disque de pâte brisée pour finaliser la préparation, jaunir une dernière fois. Préchauffer le four à 200°C et faire cuire à 180°C. Après obtention d’une coloration de la pâte, terminer la cuisson à 160°C. p a g e•4 2 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Thomas Marie MOF Boulanger — Ville — Vous avez peut-être découvert Thomas Marie aux côtés de Stéphane Bern… Découvrez avec nous le parcours de ce surdoué de la boulangerie. Une vocation sans appel Ses parents étant propriétaires d’une boulangerie-pâtisserie, Thomas Marie savait qu’il voulait lui aussi devenir boulanger : à l’âge où les petits garçons dorment à poings fermés, lui s’échappait de sa chambre pour aller jouer avec la pâte… Le début de sa scolarité ne le motive guère, jusqu’à ce qu’il comprenne que meilleures seraient ses notes, plus vite il en sortirait ! Il décroche son bac avec mention avant d’entrer en formation en alternance au CFA de Rouen avec l’INBP (institut national de la boulangerie pâtisserie) : toujours passionné, entre 2001 et 2003, apprenti dans le Rhône puis le Nord, il empoche CAP, BEP, BP et brevet de maîtrise Boulanger. Après avoir ouvert une boulangerie avec ses parents, il part au Québec découvrir de Portrait gourmand nouveaux outils de travail. À son retour, ce boulanger surdoué qui n’a pas peur des kilomètres devient formateur itinérant à l’INBP. Un palmarès impressionnant Il met alors tout en œuvre pour réaliser un autre de ses rêves : devenir MOF (meilleur ouvrier de France). Il s’inscrit au concours MOF dès ses 24 ans (l’âge minimum requis), et fait ses armes en remportant en 2005 la coupe de France de Boulangerie (catégorie « pain ») ; sélectionné dans l’équipe de France de Boulangerie, il est vice-champion d’Europe en équipe toujours en 2005. En véritable boulimique de savoir, il obtient l’année suivante le CAP Pâtisserie. C’est en 2007 qu’il obtient enfin le titre de MOF Boulanger, un an avant la sortie de son premier livre. Depuis, Thomas Marie continue de voyager à travers le monde pour exercer son activité de formateur et de consultant, apparaissant même sur les plateaux de télévision. Un secret… Il participe, aux côtés de 29 autres MOF, au nouveau livre de l’Équipe de France de boulangerie, dont la parution est prévue pour fin 2015. Il paraîtrait que parmi les deux recettes présentées par Thomas Marie, il y en aurait une de « burger comtois »… Crédits photos : J. Lanier/INBP Site officiel de Thomas Marie thomas-marie.com Institut national de la boulangerie pâtisserie www.inbp.com p a g e•4 3 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Reine & Nadia Sammut de mère en fille Auberge la Fenière — Vaucluse — Une grande année pour la famille Sammut puisque Nadia, la fille, rejoint l’auberge familiale aux côtés de ses parents, Reine et Guy. Un peu de sang neuf pour faire vivre la maison. Le goût de la cuisine se transmet de mère en fille depuis des années, et la Fenière est aujourd’hui le lieu de trois générations de femmes aux fourneaux. Actu Gourmande Une tradition familiale L’histoire de l’auberge la Fenière, c’est le goût des bonnes choses qui se transmet d’une génération à l’autre. Tout d’abord, Claudette, d’une cuisine basée sur les épices et les saveurs méditerranéennes, transmet le plaisir de cuisiner à sa fille Reine tant elle a été bercée par la nourriture généreuse de sa mère. Pourtant destinée à un avenir tout autre, la médecine, Reine est inspirée elle aussi de la cuisine du sud. Elle y ajoute technique et exigence et devient Chef. Elle fait d’ailleurs rapidement entendre son nom sur la grande scène gastronomique française. En plus de la cuisine, c’est aussi la « personnalité de feu » qui se transmet dans les gènes chez les Sammut. Et c’est ce trait de caractère qui a permit à Nadia, plus tard, de mettre, elle aussi, la main à la pâte. La cuisine pour tous À l’aube de ses 29 ans, la situation de Nadia ne s’améliore pas. Mais le caractère vibrant des Sammut lui permet de ne pas baisser les bras. Elle reprend les recettes de sa mère, retirant les aliments allergènes, que ce soit pour elle ou pour d’autre, et les remplace, si besoin est, par un substitut. C’est ainsi qu’est née, à l’auberge familiale, «La cuisine pour tous», une cuisine qui rassemble. Chacun peut désormais prendre place autour d’une des tables de la Fenière, et déguster les plats sans craintes ni restriction. Elle retrouve l’appétit, de manger et de cuisiner aux côtés de sa mère. Vous pourrez désormais y déguster, entre autres, cet inédit pain maison si gourmand et sans gluten. L’intolérance au gluten Nadia grandit dans les cuisines de sa mère, entre les marmites et les amoureux de la gastronomie. Mais le tableau n’est pas parfait, car Nadia ne peut pas prendre part à cette jolie tradition familiale : elle est intolérante au gluten, et très vite, la nourriture n’est plus qu’un besoin. Elle ne peut donc partager la passion familiale qui la lie à ses deux parents et à sa grand-mère. Auberge La Fenière Route de Lourmarin - D943 84160 Cadenet tél. 04 90 68 11 79 p a g e•4 4 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Stephen & Ivana Guermeur Crêperie Ô Crêp’uscule — Savenay — S ur la place de Savenay, se tient Ô Crêp’uscule, une crêperie aux saveurs mêlées, produits ligériens avec une pincée de Slovaquie… Ivana et Stephen Guermeur nous ont accueillis pour nous raconter leur histoire et celle de ce restaurant. Amoureux des bons produits, ils détaillent aussi quels sont leurs valeurs et projets. Leur formation Stephen a reçu une formation de sommelier et Ivana est diplômée d’une école hôtelière en Slovaquie, pour laquelle elle a fait deux ans de stage en France. C’est au cours de ses années à Roscoff qu’elle et Stephen se sont rencontrés. La crêperie Ce projet leur tient à cœur depuis longtemps ; après leurs études et plusieurs années d’expérience auprès de chefs étoilés, ils ont décidé de se lancer. Ils suivent une formation de crêpier à l’école de Maure-de-Bretagne (www. ecole-maitre-crepier.fr/ [désormais à Rennes, NDLR]), puis entament de longues recherches du lieu idéal à Nantes, pour finalement arriver à Savenay, dans ce local qu’ils ont refait entièrement une première fois. Dès que l’on entre, on est accueilli par la gigantesque ardoise sur laquelle figurent des noms de producteurs : que l’on savoure fromage, miel, confiture, jus de fruits ou légumes frais, on découvre ici qui en est le fournisseur. Trois d’entre eux ont même leur portrait, joliment crayonné, fièrement accroché sur un mur dédié… en attendant la dizaine d’autres portraits qui devraient les rejoindre. Les jeunes restaurateurs me racontent leur passion de l’excellent produit, leur envie de partager leurs coups de cœur avec leurs clients : «grâce aux étoilés Michelin avec qui nous avons travaillé, nous avons appris l’excellence». Rencontre gourmande Ainsi, lorsque le ramasseur de champignons passe en automne avec ses fabuleuses cueillettes, on peut déguster une galette aux cèpes ; en fonction de la pêche, on peut également savourer une galette aux noix de saint-jacques… Les plats varient donc en fonction du marché. Amateurs de cidres, ils proposent une carte qui ne cesse de s’étoffer : crus bretons, normands, et même le Cidre Glace arrivé tout droit du Québec… Chaque bolée est accompagnée de son histoire. Au-delà du bonheur de cuisiner d’excellents produits, il leur paraît essentiel d’éduquer leurs clients à la provenance des produits qu’ils servent. D’où l’importance attachée au fait de faire connaître leurs fournisseurs, grâce aux tableaux, à l’ardoise et aux produits en vente. Les projets Entre nouvelle décoration (début 2016), vitrine d’épicerie fine et de livres, élargissement de la carte des cidres (avec des crus normands), ajout de boules de glace sur les galettes… les projets sont nombreux, et participent tous de cette passion du partage. Ô’ Crêp’uscule 22, place de l’Hôtel de ville 44260 Savenay tel. 02 40 56 88 04 Une carte très spéciale À côté des crêpes et galettes dont les clients choisissent eux-mêmes leurs ingrédients, figurent des spécialités : « notre volonté est de sortir les crêpes et les galettes des sentiers battus ; on garde les classiques, mais on peut se lâcher sur les spécialités ! ». Ils prennent plaisir à revisiter de grands classiques, telle la crêpe Suzette dont ils ont fait la crêpe « crème d’orange, suprême d’oranges marinées, espuma limoncello ». Ivana s’exclame combien elle aime travailler la pâte : « c’est si créatif, on peut tout imaginer ! », et nous évoquons la pavlova, cette meringue australienne revisitée par la chef. Ces deux passionnés créent au gré des saisons. p a g e•4 5 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Stephen & Ivana Guermeur Crêperie Ô Crêp’uscule — Savenay — Rencontre gourmande recettes gourmandes... suite... Mille-feuilles DE crêpes dentelles, crème pâtissière, fraises ET pavlova au citron vert Crêpes dentelles u beurre u sucre u crêpes dentelles Tourner les crêpes, découper 12 disques de taille égale, les beurrer et les sucrer. Les sécher au four à 120° C 20 min. Réserver. Pavlova (meringue) au citron vert 2 blancs d’oeuf u 120 g de sucre en poudre u 1 cuillère à café de maïzena u 1 cuillère à café de vinaigre blanc u Zestes de citron vert u Battre les blancs d’œuf en neige ferme. Les serrer au sucre. Rajouter la maïzena et le vinaigre blanc. Incorporer les zestes de citron vert. Disposer des dômes sur une plaque de cuisson et cuire 30 min à 100° C. Laisser refroidir dans le four éteint. Réserver. Crème pâtissière u 40 cl de lait entier u 1 gousse de vanille u 80 g de sucre en poudre u 30 g de maïzena u 4 jaunes d’oeuf u 25 g de beurre doux Chauffer le lait et la gousse égrainée. Mélanger le sucre et la maïzena dans un récipient, ajouter les jaunes et mélanger. Rajouter un tiers du lait dans la préparation en mélangeant. Verser cette préparation dans la casserole de lait. Mélanger à feux doux jusqu’à épaississement. Laisser refroidir 10 min, incorporer le beurre doux et mélanger. Montage 500 g de fraises u Sucre glace u Égaliser les fraises. Dresser en disposant dans une assiette une crêpe dentelle, étaler la crème pâtissière et disposer sur les pourtour les fraises tête en haut. Mettre une crêpe dentelle par-dessus, étaler une autre couche de crème pâtissière. Disposer les meringues et les fraises. Saupoudrer de sucre glace. p a g e•4 6 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Pascal Batagne Président de l’Académie Gourmande des Chaircuitiers — Saint-Max — Rencontre ! J’ai découvert le métier en 1976, suite à un stage en entreprise dans une boucherie hippophagique. Dès lors, j’ai décidé d’orienter mon apprentissage vers la charcuterie. Avec l’obtention du CAP de charcutier, j’ai poursuivi ma formation avec l’obtention du CAP de boucher, du Brevet Professionnel et du Brevet de Maîtrise de charcutier. En 1982, j’obtiens mon premier poste de chef de laboratoire chez Marcel Bacher. Je travaille dans cette entreprise de boucherie-charcuterie jusqu’en 1988. En mai de cette même année, j’intègre une nouvelle structure, chez Jean Baumann, rachetée en 1992 par Alain George, une entreprise un peu plus conséquente avec un service traiteur et toujours avec la responsabilité du laboratoire. Cela fait maintenant 26 années que j’exerce ma profession avec délectation au sein du même établissement ! Durant 7 années, j’ai été membre de jurys d’examen de CAP, MC et BP charcutier au CFA «le CEPAL», à Laxou. J’ai formé plus d’une trentaine d’apprentis, avec la chance de préparer 3 apprentis à la finale nationale du concours MAF (Meilleur Apprenti de France). J’ai eu l’honneur et la joie de participer à une finale MAF en tant que juré de travail ! Je suis heureux d’avoir transmis la passion du métier à mon fils qui est formateur au Centre Européen des Professions Culinaires, à Paris. J’ai eu la chance d’être invité à des émissions télévisuelle (France 3, AIR TV, Nancy Web TV), et je participe régulièrement à l’émis- sion «Les Cordons Bleus» sur France Bleu Lorraine. Je suis administrateur à l’association Nancy Tourisme et Événements. Je suis et reste un grand passionné par mon métier et je suis heureux de partager cela avec mes amis !» uuu L’association L’Académie Gourmande des Chaircuitiers a été créée en 1987 à l’initiative de bouchers et de charcutiers de Meurthe et Moselle. En sommeil depuis l’année 2000, elle fut réactivée en 2008 sous l’impulsion de Laurent Lalvée, MOF 2007, et avec une jeune génération de professionnels, désireux de porter haut et fort les couleurs d’un métier qu’ils aiment, défendent et souhaitent ardemment promouvoir. Dés lors, l’association s’est fixée une règle de déontologie, de rigueur et trois objectifs fondamentaux, à savoir : La tradition : l’association souhaite utiliser une expérience professionnelle fondamentale acquise et transmise par ses pères, certifiant d’un patrimoine artisanal. L’innovation : l’association se fait fort d’employer une technologie contemporaine pour servir la recherche, la création et l’anoblissement de nouveaux produits. La formation : l’association s’engage à permettre l’accès à d’autres connaissances ou expériences professionnelles, en éduquant ses étudiants à ses valeurs : le savoir-faire et le savoir-être charcutier. p a g e•4 7 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Pascal Batagne Président de l’Académie Gourmande des Chaircuitiers — Saint-Max — Mes défis Concernent la formation initiale de nos jeunes étudiants et ceux de notre association ! En effet, nous avons une profession qui attire peu ou pas les jeunes, car nous pâtissons d’une mauvaise image. Je considère l’apprentissage bien plus que l’idée que l’on imagine. A mon sens, c’est un moyen de progresser professionnellement et socialement. L’apprentissage suscite des vocations et transmet, par la pratique, un savoir-faire entre les générations. Il enseigne le goût de la création dans le respect des traditions, car les artisans sont bien plus que les dépositaires d’un savoir-faire ancestral, ils développent sans cesse ce savoir-faire, le font fructifier et sont très souvent à la pointe de l’innovation. Je suis conscient que la pérennisation de nos métiers est indubitablement liée à la formation par l’alternance. Les apprenants d’aujourd’hui seront probablement les chefs d’entreprises de demain et ils seront à leur tour pourvoyeur d’emplois pour l’économie locale. J’ai une noble profession, et je ne veux pas la laisser disparaître par négligence ou par mépris. J’encourage donc mes collègues de l’Académie Gourmande à s’unir, à mobiliser nos forces, à assumer pleinement notre avenir et à agir pour la postérité. Je suis attaché au corporatisme et au fédéralisme. Il est plus simple de défendre une noble cause à plusieurs que de mener le combat seul, mes actions vont dans ce sens. Ma vision Je suis optimiste et je suis convaincu, que seul le travail assidu aura raison de mon avenir. Avec la sagesse de mon âge et mon expérience, je suis plus pondéré dans mes ambitions. Cependant, j’ai envie de partager ma passion avec d’autres personnes, j’ai envie de rendre à ma profession ce qu’elle m’a transmis ; à mon tour, je veux continuer à transmettre nos valeurs de savoir-faire, de savoir-être et de savoirdevenir charcutier. J’encourage les apprentis à la rigueur et au respect des matières premières ; à faire du beau et du bon ; à ne pas mépriser le client ; à s’épanouir dans l’exercice de la fonction ; à définir le métier de charcutier-traiteur dans sa noblesse et dans sa créativité. Ma vie professionnelle n’est pas terminée, j’ai encore de belles aventures à vivre avec elle, j’irais au bout des choses avec mes moyens, mon avidité et ma détermination. J’ai un beau projet en préparation, que j’espère pouvoir réaliser d’ici trois ans, mais pour l’heure il est un peu tôt pour en dévoiler son contenu...» Rencontre ! L’E.X.C.U.S.E En Lorraine, les festivités de la Saint Nicolas sont un grand moment de célébration et d’animation pour les enfants (pour les adultes aussi). L’histoire nous rappelle qu’à cette période, un boucher aurait découpé en petits morceaux et remisés au saloir trois frères perdus dans la campagne. Ils durent attendre sept années avant que saint Nicolas, protecteur des enfants, ne vienne leur redonner vie. Impossible de pardonner l’abominable comportement de ce maudit boucher ! Mais pour en adoucir le souvenir et pour remercier le protecteur des enfants, l’Académie Gourmande des Chaircuitiers a imaginé un met exquis, précieux et raffiné : L’E.X.C.U.S.E. Chaque année, une nouvelle version de L’E.X.C.U.S.E est proposée ; c’est une pièce unique avec un cahier des charges rigoureux et une commercialisation exclusive (du 6 décembre, fête de la Saint Nicolas à l’épiphanie, le 1er dimanche de janvier). La première version a vu le jour à occasion du 25e anniversaire de l’association. Comme tout trésor a son écrin, l’Académie Gourmande des Chaircuitiers a fait appel à une désigner de talent, Céline Lhuillier, pour créer un packaging de qualité. p a g e•4 8 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Pascal Batagne Président de l’Académie Gourmande des Chaircuitiers — Saint-Max — C’est une question qui me taraude en premier lieu, une Académie Gourmande ? Ne serait-ce pas là un «avant Paradis» ? Si ce n’est l’avant Paradis cela y ressemble, en tous cas nous essayons de rendre notre association digne et respectueuse de nos valeurs charcutières, avec l’attrait de poursuivre l’aventure le plus longtemps possible et bien au delà de nos espérances. Je considère nos engagements utiles et indispensables pour nos métiers ; le marasme économique et les difficultés récurrentes du recrutement de nouveaux apprentis sont aujourd’hui un problème sociétal, malgré cela nos professions évoluent sans cesse. Toutefois je reste convaincu qu’il faut appréhender notre avenir avec sérénité, sérieux et anticiper notre futur avec philosophie, l’Académie Gourmande des Chaircuitiers et aussi là pour nous le rappeler. Les membres de l’Académie, nourris de la tradition et du savoir-faire, réalisent une charcuterie traditionnelle et moderne. Quelle est la vision charcutière de l’Académie gourmande ? La vision charcutière et son concept reste liées à nos valeurs ancestrales, avec leur savoir-faire et leurs techniques, cependant nos créations évolues dans le design, dans la présentation, dans l’innovation et dans la recherche. Je souhaite, avec mes collègues, proposer une charcuterie surprenante et innovante, mais non déstabilisante pour le consommateur. La charcuterie doit véhiculer des sensations, de l’émotion et du fun, le modernisme est selon moi un atout de valorisation et de rajeunissement des idéologies. Après 27 années d’existence, quels sont les grands moments, les grands évènements qui marquent l’histoire de l’Académie ? Les temps forts, furent la création de l’association en 1987 par des professionnels du département avec une volonté de proposer à leur clientèle une charcuterie innovante. En 2008, Jean-Pierre Jacquot, Président du syndicat professionnel des bouchers-charcutiers de Meurthe et Moselle a souhaité donner une seconde chance à l’Académie Gourmande des Chaircuitiers avec le titre de MOF de Laurent Lalvée. Depuis, nous avons changé d’orientation, de politique d’organisation et de gestion de la structure, nous œuvrons pour la démocratisation et la mise en valeur de nos métiers. Nous exposons nos créations, nous allons à la L’interview ! rencontre du public, nous organisons des dégustations, nous organisons des soirée de gala, nous mettons en scène L’E.X.C.U.S.E, nous communiquons dans la presse, sur la radio, via notre site internet (www.academie-gourmande.com), sur les réseau sociaux... Nous avons développé un réseau de partenariats publics et privés nous permettant de réaliser nos projets : nous avons le soutien de la CNCT (Confédération Nationale des CharcutiersTraiteurs et Traiteurs) et de son Président M. Joël Mauvigney, de l’association des MOF charcutier et de son Président, M. David Bret, de l’association Anta Challenge avec M. Bernard François Marie, de la ville de Nancy, de France Bleu Lorraine... Les membres, tous charcutiers, souscrivent à une charte de qualité, pouvez-vous nous en donner les axes forts ? Nos engagements sont multiples. Pour adhérer, chaque membre doit s’acquitter d’une cotisation, participer aux actions menées par l’Académie Gourmande, promouvoir l’association auprès de sa clientèle, arborer une tenue vestimentaire réglementaire, respecter le délai de commercialisation de vente de certains produits créés pour des événements. Pascal, vous portez la Présidence de l’Académie Gourmande, quelles seront vos actions, vos projets sur cette fin d’année ? Je prépare notre participation au salon Plaisirs Culinaires les 21,22 et 23 novembre au parc des expositions de Nancy, les membres de l’Académie Gourmande, disposeront de l’espace du stand dédié à notre collectif, pour promouvoir leurs entreprises. Je dispenserais une démonstration culinaire différente chaque jour et une dégustation sera organisée le dimanche pour promouvoir L’E.X.C.U.S.E. Pour le nouvel opus de L’E.X.C.U.S.E, j’ai proposé nos services à la ville de Nancy, afin d’offrir aux personnes en difficultés, un buffet pour les festivités de Saint-Nicolas. Une présentation plus intime sera organisée avec nos partenaires, quelques invités et des élus du département. L’E.X.C.U.S.E symbolise l’Académie Gourmande. Pouvez-vous nous apporter des éléments de découverte ? L’E.X.C.U.S.E a vu le jour pour l’anniversaire des 25 ans de l’association, en 2012. Lorsque nous avons repris la direction de l’association (Laurent Lalvée et moi-même), nous nous sommes lancés un défi, nous voulions marquer les esprits et créer l’événement autour des festivités de Saint-Nicolas. Pas facile quand on connait l’histoire ! Cependant, en 2012, un événement notoire était prévu à Nancy, la célébration de l’année de la Renaissance où les festivités allait durer plusieurs mois ! J’ai donc pris contact avec Mission Renaissance et notamment Mme Sylvie Liotet, à qui j’ai présenté notre projet, qui consistait à créer une spécialité et à marquer l’événement significativement. uuu p a g e•4 9 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Pascal Batagne Président de l’Académie Gourmande des Chaircuitiers — Saint-Max — Nous avons travaillé dans deux directions pour élaborer notre nouveau produit : l’histoire de l’alimentation et l’histoire de la Lorraine. Il a été soumis au directoire qui ensuite l’a validé. L’idée même consistait à élaborer un produit original utilisant des matières premières de l’époque, notamment le boudin noir (le boudin de Nancy est d’ailleurs référencé dans le code des usages), nous l’avons associé à l’artichaut (ancêtre du chardon Lorrain et mets dont raffolait Catherine de Médicis), au foie gras qui regagne ses lettres de noblesse sur les tables raffinées, et au chocolat. Le nom déposé à l’INPI, le packaging réalisé par une jeune désigner, l’imagination d’un produit de fête pétri d’influences Renaissance réalisé, une présentation réussie dans le Grand Salon de l’Hôtel de Ville de Nancy devant plus de 200 invités, le trio Académie Gourmande des Chaircuitiers, Renaissance Nancy et Céline Lhuillier était ainsi réuni pour le plus grand plaisir des papilles et des pupilles ! Pari gagnant, dorénavant nous retrouvons L’E.X.C.U.S.E chaque année, sous une présentation différente. J’oubliais, la Renaissance, c’est aussi l’époque d’apparition du métier de chaircuitier dont l’Académie Gourmande a gardé l’étymologie. Une expérience culinaire qui vous a marqué, par son originalité, par sa saveur, un secret... que vous aimeriez partager ? L’interview ! suite... Entremets de fromage de tête aux légumes croquants Ingrédients pour le fromage de tête u Tête de porc salée, langue salée, couennes u Gelée de cuisson clarifiée u Herbes fraîches( persil, cerfeuil...), ail, échalote, garniture aromatique u Épices (poivre, cardamome...) u Vin blanc sec u Vinaigre balsamique Ingrédients pour le biscuit u 5 jaunes d’œufs, 5 blancs montés en neige u 75 g de sucre + 10 g pour serrer les blancs u 6 g de sel Lorsque j’étais enfant, je passais beaucoup de temps u 100 g de farine avec mes grands parents, ma grand-mère cuisinait u 50 g de céréales admirablement. Inconsciemment, c’est peut être elle qui m’a donné le Ingrédients pour la finition goût à la gastronomie ! u 100 g de carotte, 100 g de courgette Je me souviens de ses petits plats mijotant toute u 30 g de beurre la matinée sur son vieux poêle à bois, l’odeur du u 40 g de sucre ragoût, le parfum des viandes en sauces, le fumet de ses potages, et que dire de son «riz au gras», comme elle s’amusait à l’appeler. J’en garde un souvenir inoubliable, son secret était semble t-il dans la justesse de la cuisson, dans la préparation et dans son savoir-faire. Son amour immodéré pour la cuisine était partagé par et avec toute la famille. Préparation Rincer puis blanchir la tête, les couennes et la langue. Mettre en cuisson avec la garniture aromatique (carotte, oignon, branche de céleri, poireau, laurier, poivre en grains, clou de girofle...). Vérifier la cuisson, puis désosser la tête et la couper en dès. Clarifier le bouillon et cuire le fromage de tête avec le vin blanc. Réaliser un confit d’échalote avec vin blanc et vinaigre balsamique. Assaisonner, ajouter le confit, les herbes et refroidir. Réaliser une émulsion de couennes (50% de couennes et 50% de jus de cuisson clarifié). Filtrer et assaisonner avec du poivre, un peu de confit d’échalote et de la moutarde à l’ancienne. Étaler et laisser prendre au froid. Clarifier les œufs et monter les blancs en neige avec le sucre. Blanchir les œufs avec le sucre. Ajouter la farine, le sel et les céréales. Mélanger délicatement les éléments. Coucher sur une plaque et cuire 7 minutes à 180°C. Tailler en brunoise la carotte et la courgette. Les glacés à blanc et refroidir. Montage Chemiser votre cercle de l’émulsion de couennes. Placer un disque de biscuit au fond. Remplir à hauteur de fromage de tête. Terminer par les légumes et un glaçage. p a g e•5 0 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire Les couteliers Basques — Bidart - Pyrénées-Atlantique — C outeliers artisans d’art riches d’un savoir-faire ancestral, la passion commune de Rachel & Pascal Exposito, frère et sœur, les a amenés à créer des couteaux à l’image du Pays Basque. Nous vous présentons aujourd’hui leurs techniques et leurs modèles, respectueux des traditions et de l’originalité de la région. Plus que de simples couteaux, chacune de leurs créations est une véritable oeuvre d’art, unique et personnalisée, de la plus épurée à la plus luxueuse, toujours fidèle au Pays Basque. Les matériaux sont choisis parmis les plus nobles : essences de bois, cornes, os, fibres de carbone, corail, ivoire de mammouth, nacre, incrustation d’or et de diamants,... Leurs modèles ont séduit des tables de renommée à travers la France, et même jusqu’à Tokyo. Leur savoir-faire leur permet également de proposer la rénovation d’ancien couteaux, redonnant littéralement vie à de magnifiques pièces qui ont parfois traversé plusieurs générations. Ils promettent de redonner l’aspect originel à ces couteaux. Richesses du terroir «Le fruit du néflier» « L’épicé » Alliant élégance et authenticité, Mizpira est un couteau fidèle à ses origines. Il est en effet inspiré du célèbre bâton des bergers basques, le Makila, avec son manche en néflier et sa croix basque sculptée à la main. Il est fruit d’un travail minutieux et d’un véritable savoir-faire. «Le berger» Encore une fois inspiré du Makila, dont il reprend le profil effilé, Artzaina est un compagnon de route fiable et robuste, tout en restant précieux et élégant. Il se décline en version table et poche, réhaussera les plus belles tables et séduira les convives. Le piment d’Espelette, devenu épice emblématique du pays Basque à travers le monde, a clairement inspiré cette création. En plus de sa forme, Bixia en a également le caractère et le piquant. Il est représentatif des traditions et du terroir basque riche en saveurs. Décliné dans une multitude de couleurs et matériaux, ce couteau trouve naturellement sa place dans les poches, et égaye les tables par son originalité. Il se pare de diamants avec le joaillier Amestoy. LES COUTELIERS BASQUES Ferme Etxettoa - Rue Oyhara 64210 Bidart tel. 05 59 50 12 47 www.lescouteliersbasques.fr p a g e•5 1 les itinéraires Le mag c h r o n i q u e culinaire — Les itinéraires éditions — LES PARU TION S DE L’AU TOMN E Découvrez cette série de beaux livres pour agrémenter vos journées de belles saveurs et de découvertes. p a g e•5 2