Gérer l`élevaGe des canards et des oies Prêts-à

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Gérer l`élevaGe des canards et des oies Prêts-à
CEPSO, Chambres d’Agriculture Départementales d’Aquitaine et Midi-Pyrénées
Gérer l’élevage des canards et des oies
Prêts-à-Gaver sur parcours
Règles à respecter et préconisations complémentaires pour un meilleur respect de l’environnement.
Les points clés de la réglementation
Selon l’importance de la production sur l’exploitation, l’élevage des palmipèdes destinés au gavage est soumis, soit
au Règlement Sanitaire Départemental (RSD), soit à la réglementation des Installations Classées, dont les règles sont
définies par l’arrêté du 4 février 2005, basé sur le livre V du code de l’environnement.
A quelle réglementation est soumis mon élevage ?
RSD
Déclaration
Installations classées
Autorisation
Effectif maximum d’animaux
en présence simultanée
- de 5 000 AE*
De 5 000 à 30 000 AE*
+ de 30 000 AE*
Chargé de l’application
Mairie + DDASS
Préfecture et DSV
Préfecture et DSV
Dépôt d’un dossier de
déclaration en préfecture
Dépôt d’une demande
d’autorisation en préfecture
Etude d’impact et enquête
publique
Passage devant le CODERST**
(Décret du 10 août 2005)
Conditions d’installation
*Animal équivalent :
1 canard PAG = 2 AE 1 oie PAG = 3 AE
1 canard ou une oie en gavage =7 AE
**Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques
L’élevage des PAG : une production de tradition
Dans le Sud Ouest de la France, bassin historique de production de foie gras, l’élevage des canards et des oies destinés
au gavage se pratique toujours selon un même cycle de production :
- une mise en élevage à l’âge de 1 jour
- une phase de démarrage où les animaux restent à l’intérieur d’un bâtiment chauffé pendant 3 à 6 semaines pour les
canards et environ 6 semaines pour les oies
- une phase de croissance-finition durant laquelle les animaux ont accès à un parcours extérieur. Cette phase dure
jusqu’à la mise en gavage des oiseaux, vers 12 semaines pour les canards et 13 semaines pour les oies.
Pour cette dernière phase, il existe 2 modes de gestion différents :
- Les animaux sont déplacés depuis le bâtiment de démarrage vers un parcours pouvant être équipé d’abris.
Ces parcours doivent procurer une surface par animal d’au moins 5 m² par canard et 12 m² par oie. Les trémies
d’alimentation et les points d’abreuvement sont généralement disposés à l’extérieur du bâtiment.
- Les animaux accèdent à un parcours depuis le bâtiment de démarrage. Les trémies d’alimentation et les points
d’abreuvement sont disposés à l’intérieur du bâtiment et les oiseaux bénéficient d’au moins 3 m² par canard et 10 m²
par oie sur le parcours.
Gérer l’élevage des palmipèdes et des oies
L’Implantation des parcours
Les bâtiments d’élevage, avec ou sans fondations sont implantés :
- Au moins à 100 m des habitations des tiers ou des locaux habituellement occupés par les tiers, des stades ou
des terrains de camping, hors camping à la ferme
Les clôtures des parcours de PAG doivent être implantées :
- Au moins à 50 m des habitations des tiers ou des locaux habituellement occupés par les tiers, des stades des
ou des terrains de camping, hors camping à la ferme
- Au moins à 20 m des cours d’eau, des puits et forages, des sources, des aqueducs en écoulement libre ou de
toute installation enterrée ou semi-enterrée de stockage des eaux.
Choix du terrain
Eviter les terrains en forte pente qui favorisent le ruissellement et les parcelles proches des cours d’eau.
Pour les parcours en bordure de cours d’eau, l’installation de bandes végétalisées (enherbée ou boisée) d’au
moins 5 m entre la clôture et la berge, réduira le risque d’écoulement d’eau polluée vers les cours d’eau.
Privilégier les terres ayant une perméabilité suffisante pour éviter au maximum la stagnation des eaux.
Choix du couvert végétal
Les parcours de PAG doivent être herbeux ou ombragés et
maintenus en bon état.
- Le couvert doit être bien implanté au moment de la mise en
place des animaux. Les anciennes prairies permanentes sont
de très bons supports pour un parcours de PAG
- Pour la mise en place d’un couvert végétal, choisir la
variété en fonction de la période de semis et du type de terre
constituant les parcours. Par exemple :
En semis de printemps privilégier un RGI mais qui demandera
un entretien plus fréquent notamment dans les zones très
fréquentées
En semis d’automne privilégier un Dactyle ou une fétuque qui
sont plus résistants mais qui ont un temps d’implantation plus
long.
En semis tardif on peut réaliser un semis de Brome, qui semble bien se comporter sur sol sableux avec une
bonne capacité de repousse, mais la semence est coûteuse et son implantation est déconseillée en zone humide
et peu drainante.
D’autres espèces comme la navette ou un mélange orge/avoine peuvent présenter des caractéristiques
intéressantes selon le type de sol (prix, rapidité d’implantation, croissance...).
Lors de semis de plusieurs espèces, attention à la compétition entre plantes.
- Les parcours sont maintenus en bon état par un entretien régulier :
Réimplanter un couvert végétal dans les zones les plus dégradées.
Faciliter le redémarrage du couvert végétal en limitant la concurrence
avec les espèces non désirées (Rumex, prêle..) par des actions de
désherbage sélectif.
Éliminer par nivellement les zones sur lesquelles se sont formées des
cuvettes.
Faucher et exporter le couvert avant la mise en place des animaux.
Prêts-à-Gaver sur parcours
l’Aménagement stratégique des parcours
Toutes les dispositions doivent être prises pour intégrer l’élevage dans le paysage et favoriser la fréquentation des
parcours sur toute leur surface par les animaux.
Implanter des arbres
- La mise en place de haies paysagères le long des parcours en bordure de route et le long des habitations est
préconisée pour :
Apporter une protection visuelle : limite l’impact visuel négatif des
parcours en fin de bande lors des périodes humides
Éviter la dissémination des plumes
Limiter le ruissellement vers l’extérieur du parcours et permettre
l’exportation d’une partie de l’azote.
Offrir des zones ombragées en période estivale pour le bien être des
animaux : favorise le couchage et le déplacement des animaux sur les
pourtours des parcours, habituellement peu fréquentés
En fonction des espèces plantées, il peut y avoir une diminution de
l’impact olfactif provoqué par l’élevage.
- Créer des zones d’ombre sur les parcours
Installer des arbres ou des arbustes à vocation sylvicole (production de
bois) ou fruitière sur les parcours (agroforesterie).
Par extension les parcours peuvent être localisés dans des plantations forestières peu dense (notamment des arbres à coques).
Pour les parcours libérés en Mars/Avril on peut planter du maïs sous couvert
végétal sur les parcours (voir schéma ci-dessous).
Il est possible également d’implanter (sur ou en bordure des parcours) des
végétaux particulièrement gourmand en azote et en phosphore (exemple
miscanthus), qui peuvent être récoltés annuellement pour la production de
bio matériaux ou de combustibles pour le chauffage.
La station expérimentale de
l’Oie pratique l’élevage des
oies sous noyers…
Exemple d’implantation du maïs
Bâtiment
20 m
Bande enherbée
20 m
Les oies profitent de l’ombre procurée par les arbres et les noyers
valorisent les éléments nutritifs
fournis par les déjection.
On observe un gain de 10% sur
la circonférence des arbres des
rangs les plus proches du bâtiment et une production de fruit 2
à 3 fois supérieure.
Quelques règles sont toutefois
à respecter comme celle d’enlever les animaux 1 à 2 mois avant
récolte pour garantir un bon état
sanitaire des fruits.
Maïs
Ces pratiques présentent plusieurs avantages :
Création de zones d’ombre donc diminution du piétinement
Exportation de l’azote par la plante lors de sa phase de croissance
Revenu supplémentaire obtenu lors de la récolte (maïs, fruits, bois…)
Optimiser l’occupation des parcours
- Limiter les zones de forte occupation dans le temps :
Alimentation : Si présence de bâtiments privilégier l’alimentation en bâtiment. Cette
méthode de travail permet de diminuer la quantité d’azote non maîtrisable sur parcours,
évite en période humide de créer des zones de « bourbier » par piétinement des canards ou
lors du remplissage des nourrisseurs avec le tracteur.
Sinon changer les nourrisseurs de place lors de leur remplissage.
Eau de boisson : Installer des branchements d’eau à différents points du parcours pour
pouvoir déplacer régulièrement les abreuvoirs.
Protéger les flotteurs pour que les canards ne puissent pas faire déborder les abreuvoirs et
vérifier leur réglage régulièrement.
Aménager l’abreuvoir pour que les animaux ne puissent pas aller se baigner dedans.
Vérifier régulièrement l’absence de fuites.
Installer des protections au sol sous les abreuvoirs pour éviter la formation de « bourbiers »
(caillebotis, « bacs à sable »…).
Installer des pipettes extérieures pour éviter le gaspillage.
Le Palmipôle expérimente la rotation…
Rotation zone par zone
1
BATIMENT
2
2
4
3
La rotation des parcours fait
actuellement l’objet d’études à la
station expérimentale du Palmipôle. Les
premiers résultats seront disponibles
dans le prochain numéro de la Gazette
du Palmipôle, éditée en juin 2009 et
disponible auprès de votre Chambre
d’Agriculture.
3
Ou couplage des zones
pour rotation
1
4
4
Zone d’abreuvement
Séparation
2
2
3
3
Zone d’alimentation
A noter ! La filière envisage une évolution des cahiers des charges. Une demande d’avenant a été déposée pour
autoriser une diminution de la durée de vide sanitaire des parcours à condition qu’elle soit au moins égale à la durée
de présence des canards sur ces mêmes parcours. Ceci permettrait à la fois de réduire le temps de présence des
canards sur une même surface et de maintenir une densité en accord avec les exigences du cahier des charges.
L’Insertion des parcours dans une rotation culturale
Dans la mesure où le terrain le permet, pratiquer un élevage raisonné en alternant parcours et culture est un bon
moyen de valoriser l’azote non maîtrisable des déjections émises sur le parcours.
- Pour la culture implantée après le passage des animaux, on préférera une espèce végétale valorisant bien
l’azote organique des déjections de palmipèdes comme par exemple le maïs. Eviter les céréales sensibles à la
verse par excès d’azote.
- Tenir compte de l’azote organique apporté par les animaux lors du calcul de la fertilisation de la culture
suivante. Cela permet de faire de réelles économies d’engrais minéral.
CEPSO : 05 58 85 43 99
[email protected]
www.cepso.chambagri.fr
MINISTÈRE
DE L'AGRICULTURE
ET DE LA PÊCHE
Réalisé avec le concours financier du
CASDAR et de l’Union Européenne.
Copytel MdM - Février 2009
1
Conception & impression
Exemple d’aménagement
de parcours
- Crédit photos : Photothèque des Chambres d’Agriculture, P. Laurantin, CEPSO, Chambres d’Agriculture des Landes et de la Dordogne
- La rotation des animaux sur parcours, qui consiste à créer des séparations à l’intérieur
de celui-ci pour faire circuler les oiseaux toutes les 2 à 3 semaines sur une partie différente du parcours, peut être
envisagée (voir exemple ci-dessous). Toutefois, si cette technique induit une réduction de la durée de présence des
animaux sur une même surface, elle implique aussi une diminution de la surface disponible par canard à un instant t
et ne permet plus de respecter les cahiers des charges des signes de qualité.