Les bonnes pratiques d`ouverture à la diversité sexuelle et de genre
Transcription
Les bonnes pratiques d`ouverture à la diversité sexuelle et de genre
* Atelier: les enjeux et les défis * LGBTQ : lesbiennes, gais, bisexuel.le.s, transsexuel.le.s/transgenres/trans, en questionnement/queer - Dès 1977, l’orientation sexuelle est un motif interdit de discrimination dans la charte des droits et libertés - En 2009, adoption de la Politique québécoise de lutte contre l’homophobie visant à assurer la pleine reconnaissance des LGBT dans toutes les sphères d’activités - En 2011, mise en place du Plan d’action gouvernemental de lutte contre l’homophobie qui propose des mesures afin de concrétiser les orientations de la politique * * Plusieurs recherches ont été faites afin de documenter les manifestations de l’homophobie, tout comme la violence, l’intimidation et la cyber-intimidation qui revêtent souvent un caractère homophobe. * Plusieurs initiatives témoignent d’une volonté d’agir - notamment : Adoption d’un plan d’action ministériel La violence à l’école, ça vaut le coup d’agir ensemble La loi 56, visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école La table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation La table provinciale de concertation sur la violence Etc. * * Milieu secondaire très médiatisé, beaucoup de recherches sur le sujet, etc. * Les milieux collégiaux et universitaires sont souvent oubliés - Visibilité médiatique moindre - Homophobie semble de moindre gravité * Pourtant comportements homophobes présents et réalité hétérosexiste dans l’organisation et le fonctionnement des institutions toujours présente. * Étude menée en 2008 auprès de 1844 cégépien.ne.s (Chamberland et coll. 2011) - Le quart rapporte avoir subi au moins un incident à caractère homophobe (Potins, rumeurs, insultes, rejet, etc.) - 7/10 étudiants rapportent entendre souvent ou à l’occasion des remarques dénigrantes (c’est fif, c’est tapette) * On sait également que les manifestations d’homophobie ne visent pas uniquement les personnes LGBT mais également toute personne qui est non-conforme à son genre (Richard et Chamberland, 2014) * Les jeunes trans vivent homophobie et transphobie * Ils sont confrontés à : - Être étiquetés comme gais ou lesbiennes - Refus des autres de reconnaître le genre auquel ils s’identifient - Vivre du rejet, du harcèlement, des agressions verbales et physiques. (Chamberland, Baril et Duchesne, 2011) * * Lorsque mesurée à partir d’une échelle d’homonégativité, - l’attitude des garçons est significativement plus négative que celle des filles envers les personnes gaies et lesbiennes. Les programmes à forte concentration masculine représentent donc une plus grande problématique face au comportements homophobes. (Chamberland et coll. 2011) * Activités sportives particulièrement problématiques - Manifestations d’homophobie diffèrent selon le sexe : - hommes, craignent d’être considérés comme incompétents et femmes étiquetées comme lesbiennes Les trans sont marginalisés lorsque les activités et les infrastructures sont séparées selon le sexe (Lajeunesse, 2008) * Le climat scolaire varie donc d’une réalité à une autre selon les programmes, le type d’activité et les personnes concernées * - Réussite scolaire : absentéisme, insécurité, difficultés de concentration, faible sentiment d’appartenance et aspirations scolaires plus limitées. Effets annonciateurs de décrochage et de moindre persévérance scolaire… (Chamberland, Richard et Bernier, 2011) - Santé mentale : troubles de l’humeur (tristesse, repli sur soi, anxiété), détresse psychologique, sentiments de honte, faible estime de soi, épisode dépressif, risque accru d’idéation et de tentatives de suicide. (Cénat et coll. 2015) * Les impacts à victimisation égale sont plus prononcés chez les étudiants LGBTQ, car moins susceptibles de compter sur le soutien de leurs proches. * - Facteurs personnels (acceptation de soi, coming out) - Facteurs interpersonnels (soutien des étudiants et du personnel) - Facteurs communautaires (présence de groupe de soutien) * La création d’un environnement scolaire accueillant et sécurisant demande donc, non seulement la prévention de l’homophobie/transphobie, mais également la reconnaissance et la valorisation de la diversité sexuelle et de genre. * * Les personnes LGBTQ vivent des réalités fort différentes les unes des autres qu’il est important de prendre en compte lors de la conception et de l’implantation de pratiques d’ouverture à la diversité sexuelle et de genre. Exemple : Les lesbiennes confrontées à L’invisibilité du lesbianisme, coming out plus tardif, davantage de violences sexuelles qui les visent comme femmes et lesbiennes. Les gais, plus de violences physiques * Les bisexuel.le.s confrontés à l’invalidation de leur orientation sexuelle, au stéréotype de promiscuité sexuelle, etc. * Les trans vivent des difficultés dans les activités et les lieux sexués, l’absence de mesures inclusives les force à raconter leur vie à plusieurs personnes et à s’en remettre à leur bon vouloir concernant l’utilisation des pronoms, etc. * Les LGBTQ issus des minorités ethnoculturelles peuvent vivre des tensions et des conflits identitaires entre leurs groupes d’appartenance, etc. * Les LGBTQ qui veulent devenir parents également vivent des difficultés face aux institutions qui n’ont le plus souvent pas changé leurs formulaires et leurs services afin de reconnaître leur différence. * * Constat : Les études menées sur l’homophobie ne s’intéressent en général qu’aux interventions qui ont lieu dans les cours, très peu d’entre elles abordent la question des bonnes pratiques adoptées à l’extérieur des classes. * But du guide Dresser un portrait des mesures qui peuvent être instaurées avec profit dans les milieux collégiaux et universitaires en vue de réduire les manifestation d’homophobie. Guide concret. * Ce guide s’adresse : - Aux intervenants de première ligne - Aux gestionnaires des affaires étudiantes - À la direction/administration - Aux enseignants - Aux étudiants, aux parents - Tous les acteurs du milieu de l’éducation supérieure * - Recherche documentaire - Série d’entrevues • 9 collèges/ 2 universités • 18 professionnel.le.s * * Mettre en place des actions pratiques de façon concertée * Rendre les politiques institutionnelles facilement accessibles, parfaitement compréhensibles et inclusives (nommer les personnes LGBTQ de façon explicite) * Définir des cibles précises, tangibles et réalistes * En attribuer la responsabilité à des personnes spécifiques * Sonder les étudiant.e.s directement * S’informer directement auprès du personnel pour les besoins de formations * Sensibilisation et formation primordiales * (Faire connaître les actions pro-LGBTQ, diffuser des ressources, rendre accessibles les connaissances sur le sujet…) * * Les attitudes générales * Les politiques institutionnelles * Les résidences et accès aux infrastructures * La vie étudiante et associative * La prévention et la formation * * Comportements et attitudes à adopter - Agir dans le respect - Assurer la confidentialité - Utiliser les pronoms et prénoms choisis - Ne pas présumer de l’orientation sexuelle… * Visibilité - Diffuser les initiatives anti-homophobie - Poser des affiches - Informer sur les espaces sécuritaires * * Politique de non-discrimination à l’échelle institutionnelle * Diverses formes : - Politique de lutte à l’homophobie - Code de conduite - Déclaration contre l’homophobie…. * Y inclure l’identité et l’expression de genre et l’orientation sexuelle * Les rendre inclusives et cohérentes entre elles * Les faire connaître de diverses façons (internet, agenda, courriel, etc. * * Incidents de nature hostile ou discriminatoire envers les personnes de minorités sexuelles et de genre - Mettre en place une procédure afin de rapporter les incidents ayant lieu envers les minorités sexuelles - S’assurer qu’elle soit connue, simple et facile - Garantir la confidentialité - Inclure les personnes concernées dans la recherche de solution - Ne pas imposer la conciliation - Assurer un suivi des deux côtés * Aide et soutien institutionnels au personnes LGBTQ - Mettre en place une coordination LGBTQ - Donner des mandats spécifiques à des personnes spécifiques pour soutenir les personnes LGBTQ (ex: conseiller.ère en éducation, travailleur de milieu, ressources humaines…) - Harmoniser les interventions des différentes unités administratives - Faire connaître les ressources - Travailler avec les organismes qui soutiennent les LGBTQ - Favoriser l’accès à des conseiller.ère.s compétent.e.s, sensibles et disponibles * Aide spécifique aux personnes trans : - Procédure simple permettant d’utiliser le prénom et pronom choisis dans les documents internes (Si les documents d’identité à l’état civil n’ont pas été modifiés, les documents officiels ne pourront être changés. Cependant, dossier connexe facile) - S’assurer que l’information concernant ces changements soit acheminée à l’ensemble des personnes et services concernés - Développer un guide comprenant : • Accès aux salles de bain, vestiaires • Photo et carte étudiante • Demande de relevés de notes • Questions de harcèlement…. * Bibliothèques et accès à la documentation - Mettre à disposition des livres traitant des minorités sexuelles - S’assurer que les œuvres de fictions reflètent la diversité sexuelle - S’assurer que ces documents soient repérables via les moteurs de recherche * Formulaires - Modifier les formulaires afin de les rendre inclusifs - Case sexe: masculin, féminin, transgenre, autre - Case parents: Parent 1 et Parent 2 * Salle de bain et vestiaires - Permettre aux trans d’utiliser la salle de bain du sexe auquel ils s’identifient - Aménager des salles de bain neutres ou mixtes et s’assurer de leur disponibilité partout sur le campus - Aménager des espaces-vestiaires et douches individuelles * * Assignation des résidences et des colocataires - Permettre au trans d’être logé selon leur genre - Mettre en place des résidences mixtes - Aider les LGBT à changer de colocataires s’il y a situation hostile * Climat - Que le personnel soit accueillant et aidant - Que celui-ci confronte les comportements homophobes - Personnel former aux questions LGBT - Afficher des signes de soutien aux LGBT - Établir les attentes en terme de comportements lors des rencontres d’accueil et offrir une introduction aux enjeux LGBT - Envisager la possibilité de résidences ouvertes aux LGBT (personnes résidentes sensibilisées aux enjeux) * Les associations LGBT ou en appui aux personnes LGBT - Soutenir la mise en place de groupes étudiants ou de soutien aux LGBT qui peuvent : • Organiser des activités • Briser la solitude • Prendre en charge l’inclusion des nouveaux arrivés • Mettre en place un système de mentorat • Lancer des campagnes de lutte à l’homophobie… * * Facteurs favorisant la pérennité de tels groupes - Accès facile et rapide à un local - Ligne téléphonique directe - Recevoir un soutien financier de l’institution ou de l’association étudiante - Recevoir du soutien d’un membre du personnel - Inclure un membre permanent afin d’assurer la transition d’année en année - Que l’institution ait conscience de l’importance de la pérennité du groupe… * Activités parascolaires et sportives - S’assurer de l’absence d’obstacles pour les personnes LGBT à participer aux activités - Permettre aux personnes trans de joindre l’équipe sportive de leur genre sans avoir à dévoiler leur transidentité s’ils ne le souhaitent pas * Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie * Journée officielle 17 mai déplacée au 17 avril - Idées d’activités • Projeter des films et documentaires LGBT • Présenter une conférence sur le sujet • Monter une table d’information • Activités de sensibilisation avec les étudiants internationaux • Activités ludiques (ex : assermentation contre l’homophobie) • Fabriquer des affiches maison présentant des personnes connues * Prévention - Sonder les étudiants afin de connaître leurs besoins - Élaborer un plan stratégique avec des actions et des cibles précises - Créer des espaces sécuritaires et soutenir les groupes pro-LGBT - Développer un programme d’allié.e.s * * Formation - S’informer directement auprès du personnel par rapport à leurs besoins de formation - Besoin souvent rapportés : • Personnes trans • LGBT-phobie dans les sports • Interventions concrètes dans une situation d’homophobie • Interventions hétérosexistes • Formation du personnel des cliniques et des services médicaux face aux LGBT - Offrir une diversité de formules de formation : ateliers, cours, conférences, etc. - S’assurer que le personnel le plus directement impliqué auprès des LGBT ait accès à ces formations - Distribuer des études et des publications sur les enjeux LGBT au personnel…. * Pourquoi avoir des formations ? - Pour auto-évaluer nos propres pratiques - Pour se tenir au courant des avancées faites au Québec - Pour découvrir davantage de ressources - Pour repenser les choses et les améliorer au sein de notre propre établissement * * « Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans la paix et la dignité. » - Kofi Annan – Questions ? Merci!