La Belgique est un pays précurseur au niveau des droits des LGBT

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La Belgique est un pays précurseur au niveau des droits des LGBT
La Belgique est un pays précurseur au niveau des droits des LGBT (lesbiennes, gays,
bisexuels, transgenres). La famille socialiste a toujours porté le combat pour les droits
de cette communauté, qu’il s’agisse du droit au mariage ou du droit à l’adoption (Ficheinfo LGBT : fonder une famille). Cependant, si un cadre juridique existe, un fléau frappe
toujours la communauté homosexuelle : l’homophobie. Les Jeunes Socialistes entendent
s’attaquer à ce problème qui est avant tout lié aux mentalités et aux stéréotypes qui ont
la peau dure.
Attitude négative pouvant mener au rejet et à la discrimination, directe et indirecte, envers les gays,
les lesbiennes, les personnes bisexuelles, ou à l’égard de toute personne, quelle que soit son
orientation sexuelle, dont l’apparence ou le comportement déroge aux stéréotypes de la masculinité
ou de la féminité préétablis dans un contexte social donné. (Plan d’action interfédéral contre les
violences homophobes et transphobes, 31/01/2013)
L’homophobie est, avant tout, un problème culturel et
d’éducation. Certes il faut des lois pour punir les actes et propos
homophobes, mais il faut aussi réaliser un travail éducatif pour
faire évoluer les mentalités et combattre les stéréotypes qui sont
à la base de l’homophobie.
- En Belgique, le 17 mai est une journée
nationale de lutte contre l’homophobie.
Cette date a été choisie parce que, depuis
le 17 mai 1993, l’Organisation Mondiale de
la Santé ne considère plus l’homosexualité
comme une maladie mentale.
- Au Moyen Age, avec le christianisme, l’homosexualité est considérée comme
un crime (persécutions, condamnation à mort, bûchers). La révolution française
décriminalise les relations homosexuelles dans nos régions.
- Au XXe siècle, il y a eu des déportations homosexuelles. Hitler et son régime nazi se sont
attaqués massivement aux homosexuels. Environ 100.000 hommes furent arrêtés, par les nazis,
pour homosexualité : la moitié fut envoyée en prison, et près de 15.000 d’entre eux furent envoyés
dans des camps de concentration. Beaucoup sont morts là-bas. Ils devaient porter le triangle
rose sur leur uniforme de prisonniers. Les lesbiennes portaient le triangle noir des «asociales»
ou «socialement inadaptées». Cette persécution a longtemps été tenue sous silence. Franco en
Espagne et Staline en URSS ont également emprisonné les homosexuels. En Italie, Mussolini les
a poursuivis comme «opposants politiques».
- Aujourd’hui, de nombreux pays condamnent encore les homosexuels : plus
de 70 pays dans le monde les emprisonnent et 5 pays leur infligent la peine de mort.
2000 : adoption d’une Directive européenne interdisant la discrimination sur base de la conviction
religieuse ou philosophique, du handicap, de l’âge et de l’orientation sexuelle. Cette directive a
pour objectif de garantir un traitement égal dans le domaine de l’emploi.
2007 : transposition en Belgique de cette directive - loi anti-discrimination du 10 mai 2007,
interdisant la discrimination fondée sur l’âge, l’orientation sexuelle, l’état civil, la naissance, la
fortune, la conviction religieuse ou philosophique, la conviction politique, conviction syndicale, la
langue, l’état de santé actuel ou futur, un handicap, une caractéristique physique ou génétique ou
l’origine sociale. Tous les domaines d’application : loisir, emploi, formation, enseignement, biens et
services, logement…
L’orientation sexuelle est relative au genre des personnes pour lesquelles
l’individu éprouve de l’attirance (lesbiennes, gays, bisexuels)
L’identité de genre (ou identité sexuelle) est la perception qu’a une
personne ou la société de son genre (homme, femme ou identité plus
complexe, telle que l’identité transgenre).
Une personne transgenre est quelqu’un qui a et/ou exprime une identité
de genre qui diffère du sexe qui lui a été attribué à la naissance.
Malgré les lois, l’homophobie est une triste réalité… En 2012, les forces de l’ordre ont enregistré
157 plaintes pour des faits de discrimination homophobe, un nombre qui serait cependant bien
en-dessous de la réalité. En effet, beaucoup de personnes victimes d’agressions homophobes ne
portent pas plainte pour diverses raisons :
- peur de devoir faire un coming out non prévu
- peur des préjugés des policiers
- peur des représailles
- méconnaissance de la loi anti-discrimination de 2007 et du Centre pour l’égalité des
chances
- manque de temps, efforts à déployer…
Il y a un vrai problème de « sous-rapportage des actes homophobes » selon le Centre pour l’égalité
des chances. Le Centre invite à signaler toute discrimination ou homophobie sur son site www.
signale-le.be. Il n’y aurait qu’une centaine de signalements envoyés par an. Ce « sous-rapportage »
est un frein à la mise en place d’une politique efficace de lutte
contre l’homophobie. Chaque signalement aide à adapter la
politique en la matière.
En Belgique, les hommes homosexuels n’ont toujours pas le droit de faire don de leur sang.
Les Jeunes Socialistes dénoncent cette discrimination et ont interpellé la Ministre de la Santé à
ce propos : terriblement humiliante, cette interdiction participe à l’homophobie en stigmatisant une
partie de la population sur base de son orientation sexuelle. Comment faire évoluer les mentalités, si
nos institutions cautionnent encore des idées préconçues sur les homosexuels ? Cette interdiction
vise à combattre le virus du SIDA : 3 nouveaux cas de séropositivité sont détectés par jour en
Belgique. Avec 1.000 à 1.200 nouveaux cas par an, notre pays est l’un des Etats européens qui
compte l’un des nombres les plus élevés d’infections diagnostiquées. Si le virus VIH responsable
du SIDA est très présent chez les gays, nous insistons sur le fait que les gays sont tout aussi
capables de s’investir dans une relation durable ou de se protéger lors des relations sexuelles que
des personnes hétérosexuelles !
La Belgique s’est dotée d’un « Plan d’action interfédéral de lutte contre les discriminations
homophobes et transphobes 2013-2014 ». Ce Plan comprend 2 volets :
- le premier s’attaque aux discriminations structurelles (législation, documents administratifs…)
- le deuxième est axé sur le changement de mentalité et la lutte contre les stéréotypes (enseignement
et jeunesse, sensibilisation de la société (dont le secteur sportif), emploi, bien-être et santé).
Dans le cadre de ce Plan, une première enquête nationale sur l’homophobie, le sexisme et la
transphobie a été lancée le 7 octobre 2013 (Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le
racisme et Institut pour l’égalité des femmes et des hommes).
• Continuer à soutenir les projets de sensibilisation et de prévention dans la lutte contre
l’homophobie et la transphobie à tous les niveaux de pouvoir (UE, fédéral, régional,
provincial, communal) afin de faire évoluer les mentalités et de faire tomber les stéréotypes.
UNE ÉCOLE, gay friendly !
- Démystifier l’homosexualité auprès des jeunes en allant dans les écoles et dans les organisations de
jeunesse. Il faut garantir, à ce type d’activité, une place de choix dans toutes les écoles.
- Lutter contre la présence de stéréotypes dans les outils pédagogiques (manuels scolaires…)
- Exercer un contrôle sur l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) au sein des
écoles. EVRAS est une obligation légale depuis 2012. Elle doit être un vrai moyen de lutter efficacement
contre les discriminations envers les LGBT : n’ayons pas peur des tabous. Il faut sensibiliser à la diversité
des orientations sexuelles et modifier la perception stéréotypée des minorités sexuelles. Cette éducation
doit permettre, à chaque enfant, d’être informé sur les réalités LGBT quel que soit le réseau d’enseignement.
Il est évidemment essentiel que les intervenants EVRAS aient une formation sur la thématique LGBT.
- S’appuyer sur la richesse de la diversité du personnel enseignant : faire tomber les tabous et inviter les
profs qui sont gays à pouvoir ouvertement être gay sans qu’on ne les accuse de prosélytisme.
- Créer un label pour les écoles qui luttent contre l’homophobie au travers de projets, d’animations,
d’activités... Il existe un label « Ecole sans racisme ». Pourquoi ne pas créer un label «Ecole arc-en-ciel»,
«Ecole sans homophobie» ou «Ecole Gay Friendly»? Cela inciterait le monde enseignant et les élèves
eux-mêmes à prendre des initiatives dans le domaine.
DES MÉDIAS RESPONSABLES: inciter les médias à améliorer l’image des personnes LGBT en
encourageant des débats publics, en évitant de diffuser des images stéréotypées…
DES RESPONSABLES POLITIQUES ET RELIGIEUX OUVERTS… Amener le monde politique à avoir un
dialogue constructif avec les dirigeants religieux en ce qui concerne les questions LGBT. Les déclarations
de certains représentants religieux peuvent être homophobes et dangereuses pour le bien-être et la
sécurité des LGBT. On ne peut tolérer qu’en Belgique, des responsables religieux ou politiques propagent
publiquement des propos homophobes. Les déclarations de Monseigneur Léonard sont, par exemple,
inadmissibles. Il ne faut pas donner la possibilité à certains de s’appuyer sur des déclarations de l’Eglise
pour justifier leur violence et leurs actes homophobes. Nos politiques doivent avoir des discussions avec
les représentants religieux afin d’éviter toute incitation à l’homophobie.
UN SECTEUR SPORTIF LIBÉRÉ DES STÉRÉOTYPES: sensibiliser le monde du sport (et notamment
les clubs de sport) et combattre les insultes homophobes : le vocabulaire injurieux et rempli de préjugés
(« tapettes », « sport de fille », …) est à proscrire.
• Soutenir les services psycho-sociaux à destination des LGBT. Les difficultés rencontrées
(psychologiques, familiales…) par les lesbigays, qu’ils aient fait leur coming out ou pas,
sont nombreuses. Exclusion, mépris, moquerie, stigmatisation peuvent entrainer une perte
d’estime de soi et de confiance dans l’avenir… Quand les mots, si ce ne sont les actes,
deviennent trop blessants, un soutien est nécessaire pour permettre aux jeunes et aux moins
jeunes de s’en sortir surtout s’ils ne bénéficient pas d’un soutien familial. Rappelons que le
taux de suicides chez les LGBT est 2 à 7 fois plus élevé que chez les hétérosexuels
• Autoriser les homosexuels à faire don de leur sang.

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