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Transcription

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Guide de
ressources lgbtq
pour la vie en résidence
Guide de
ressources lgbtq
Personnes trans, intergenres et intersexes en résidence
Comprendre ce qu’est la transition
21
Comment cela peut-il se manifester en résidence?
Quels sont les obstacles à l’accès?
pour la vie en résidence
Soutenir les personnes en transition dans des résidences distinctes
22
23
Appui des campus et de la communauté
23
Comment devenir un allié des étudiantes et étudiants trans, intergenres et intersexes
4
Au sujet du Fonds Égale Canada pour les droits de la personne
Éviter les présomptions ! 4
Qu’entend-on par espace plus sûr et quelle en est l’importance?
Respect de la vie privée des gens
4
Éduquez-vous
Pourquoi dit-on « espace plus sûr »? 4
25
Politiques institutionnelles et de logement respectueuses
de l’identité et de l’expression du genre
Les écoles secondaires d’où vient la population étudiante
8
Accès aux toilettes Hétéronormativité et cisnormativité en résidence
Comprendre l’inégalité en résidence
27
11
Scénarios
Comment la situation se présente-t-elle en résidence?
26
26
Participation aux activités de la résidence
Suicide chez les jeunes LGBTQ et les jeunes du postsecondaire
12
14
Combattre le harcèlement et la discrimination en résidence
28
Mise en œuvre des scénarios 12
Scénario 1
28
Scénario 2
28
Scénario 3 29
Scénario 4
29
28
15
Manifestations de la discrimination 15
Vie en résidence inclusive pour les personnes LGBTQ
30
Connaître les ressources sur le campus et communautaires
31
Faut-il vraiment intervenir à chaque occasion? 15
Comment traiter le harcèlement en 3 minutes ou moins
Le continuum des alliés
17
16
Services sur le campus
Ressources LGBTQ31
F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
31
Ressources communautaires
Ressources unies 24
25
L’intégration des personnes trans, intergenres et intersexes en résidence
5
31
24
24
Respecter les choix des personnes quant aux termes employés pour les décrire Qui habite votre résidence? 4
Définitions
21
22
Fournir du soutien aux personnes intersexes Introduction
21
31
26
Identité
Personne en pain de Gingenre
Identité
Féminité
Masculinité
Sans genre
identifié
L’identité de genre désigne votre conception et votre
expérience du genre ainsi que votre interprétation de ce
que cela signifie dans un contexte social.
Introduction
Expression
Masculin
Féminin
Sans genre
identifié
L’expression du genre désigne la manière dont vous
manifestez votre genre (selon les rôles traditionnels)
par la façon dont vous vous comportez, vous habillez et
interagissez.
Au sujet du Fonds Égale Canada pour les
droits de la personne
Qui habite votre résidence?
Que savez-vous du joueur de football de votre étage? Ou de
l’étudiante en études culturelles féminines déclarée et sa
copine?
Il est facile de dire que l’on connaît une personne en se
fondant sur des présomptions et des stéréotypes, ou en ne
sachant qu’un seul aspect de son identité sociale – c’est
un athlète, un adepte de jeux vidéo ou une étudiante en
sciences. Tout membre du personnel de la vie en résidence
sait à quel point il importe de bien connaître tous les
résidents et résidentes. Pour cela, il faut se demander ce que
l’on sait réellement à leur sujet et comment on l’a appris.
Prend-on le temps de connaître les différents aspects de leur
identité et de leur personnalité, ou s‘appuie-t-on sur des
présomptions?
Savez-vous que des personnes LGBTQ exceptionnelles
habitent vos résidences? Si oui, bravo! Il se peut que vous
soyez vous-même un membre du personnel LGBTQ. Bien!
Dans le présent guide, nous examinons les enjeux liés à la
sécurité et au manque d’inclusion que vivent les personnes
LGBTQ en résidence ainsi que certaines façons de mieux les
soutenir et les intégrer.
4
sexe/sexe assigné
Qu’entend-on par espace plus sûr et quelle
en est l’importance?
L’espace plus sûr est un lieu où chaque résident se sent à
l’aise et en sécurité, peu importe sa race, sa religion, son
sexe, son orientation sexuelle, sa taille, son âge, son statut
socioéconomique ou toute autre intersection d’identité.
Pour les personnes LGBTQ, cela signifie un lieu accueillant,
positif et sûr, exempt de toute forme de discrimination à leur
égard. Tout le monde a le droit de se sentir en sécurité et
inclus. L’espace plus sûr est un lieu où chacun se sent libre
de s’exprimer et de participer pleinement sans crainte d’être
attaqué, ridiculisé ou rejeté. La création et la promotion de
ces lieux permettent à leurs occupants de réaliser leur plein
potentiel – ce qui ne peut que renforcer la communauté en
résidence dans son ensemble.
Pourquoi dit-on « espace plus sûr »?
L’espace sûr absolu est assorti des défis et des limites liés à
la tentative d’atteindre la perfection, ce qui est impossible à
toutes fins utiles (en effet, comment garantir qu’un lieu sera
toujours sûr pour tout le monde?). Il vaut mieux travailler
à rendre les lieux plus sûrs pour tous, population étudiante
et personnel inclus. Par conséquent, l’ « espace plus sûr »
est un concept qui reconnaît que ces lieux sont des projets
« évolutifs » qu’il faut constamment surveiller pour qu’ils
restent sûrs, inclusifs et accueillants pour les personnes
LGBTQ et leurs alliés. Cela signifie qu’il faut instaurer
des politiques appropriées, ne pas tolérer et réprimander
les attitudes, les commentaires et les comportements
homophobes, biphobes et transphobes. Qu’il faut rejeter
systématiquement toute forme de discrimination dans un
espace donné, y compris la discrimination fondée sur la race,
la capacité physique, la classe, le sexe ou le poids ainsi que la
xénophobie. L’espace plus sûr est un lieu où l’apprentissage
(même l’appretissage inconfortable qui peut contester les
connaissances ou hypothèses préexistanes) se font de façon
respectueuse et bienveillante.
F o n d s Ég a le C an a d a pour les d roi ts d e la pe rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
Expression
Attirance
Féminité
Masculinité
Asexué
Le sexe ou sexe assigné désigne les organes, hormones
et chromosomes mesurables de façon objective. Chez la
femme : vagin, ovaires, chromosomes xx. Chez l’homme :
pénis, chromosomes xy. Chez la personne intersexe : une
combinaison des deux.
itspronouncedmetrosexual.com
Fonds Égale Canada pour les droits de la personne (FECDP) a
été créé en 1995 à titre d’organisme de bienfaisance voué à la
promotion des droits des personnes LGBT grâce à l’éducation,
à la recherche et à la mobilisation communautaire.
attirance
Personne
Sexe/Sexe Assigné
L’attirance sexuelle désigne un désir émotionnel et
physique envers une autre personne selon le sexe ou
le genre de celle-ci.
Hommes/
Masculin/
Masculinité
Femmes/
Féminin/
Féminité
Définitions
le genre est
Les définitions qui suivent servent à établir un langage
commun, à répondre aux questions et à fournir des
précisions. Comme tout langage, ces termes et
expressions ont évolué et continuerons d’évoluer dans
le temps. Nous employons tous des étiquettes et des
identités pour nous décrire. Il importe que celles-ci
désignent des identités qui sont choisies par les personnes
elles-mêmes et respectées par autrui.
Une remarque au sujet de la langue des définitions
Les définitions incluent les expressions « qui s’identifie
au sexe féminin » et « qui s’identifie au sexe masculin ».
Ces expressions reconnaissent que le genre est une
forme d’identification personnelle qui ne correspond
pas nécessairement au sexe assigné à une personne;
l’apparence physique et les organes génitaux ne sont
pas les seuls déterminants du genre. Elles reconnaissent
également qu’il existe de nombreuses façons de vivre
et d’exprimer le genre et incluent le vaste éventail des
identités et des expressions liées au genre (consultez
les définitions liées à l’identité de genre pour en savoir
plus). « Qui s’identifie au sexe féminin » désigne la
personne qui se reconnaît femme, et « qui s’identifie au
sexe masculin », la personne qui se reconnaît homme.
une forme
Voici cinq exemples
de différentes identités
de genre
d’identification
personnelle qui
femme
homme
ne correspond pas
nécessairement au
sexe assigné à une
bispirituel
personne
intergenre
sans genre
d éf in it io n s
5
définitions
LGBTQ Acronyme qui désigne les personnes «
lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres,
transsexuelles, bispirituelles, queer
(allosexuelles) et en questionnement ».
Allié Personne qui croit à la dignité et au
TERMES GÉNÉRAUX
Sexe/sexe assigné Classification
biologique selon laquelle une personne
est un homme, une femme ou intersexe.
En général, le sexe est assigné par un
professionnel de la santé à la naissance
en se fondant sur une évaluation
visuelle de l’anatomie extérieure.
Genre Classification sociale selon laquelle
une personne est masculine ou féminine.
Le sexe est une classification assignée
de l’extérieur, tandis que le genre se
manifeste dans un contexte social.
Orientation sexuelle Capacité d’une
personne d’éprouver une profonde
attirance émotionnelle et sexuelle pour
une autre personne, selon le sexe ou le
genre de celle-ci.
Identité de genre Sentiment personnel
et profond d’appartenir à un genre –
être un homme, une femme ou autre.
L’identité de genre peut correspondre
ou non au sexe assigné à la naissance.
Puisque l’identité de genre est interne,
elle n’est pas nécessairement manifeste.
respect de tous et mène des actions en
soutenant et en faisant du plaidoyer
avec les groupes de personnes victimes
d’injustice sociale. Les alliés ne se
considèrent pas comme des membres
du groupe qu’ils défendent. Par exemple,
une personne hétérosexuelle peut
être solidaire des personnes LGBTQ et
leurs communautés, et une lesbienne
cisgenre, des communautés trans.
Intersectionalité Un objectif de l’analyse
des rapports sociaux et des structures
au sein d’une société donnée. Le
concept d’intersectionalité reconnaît
la façon dont chaque personne existe
et se chevauche simultanément dans
de multiples catégories d’identités (y
compris mais sans s’y limiter: le sexe,
le genre, la race, l’ethnicité, la classe
sociale, l’identité de genre, l’expression
de genre, l’orientation sexuelle, la
capacité, la forme corporelle, la
nationalité, la religion, la croyance). Les
institutions sociales et les relations de
privilèges marginalisent différemment
ces identités et créent des moyens
différenciés d’accès aux ressources.
SEXE
Expression du genre Façon dont une
personne présente et communique
son identité de genre à la société par
la tenue vestimentaire, le langage, le
langage corporel, la coiffure, la voix,
l’accentuation ou l’atténuation de
traits ou de comportements physiques
utilisés en public pour exprimer son
identité masculine, féminine ou autre.
Les traits et les comportements liés à la
masculinité et à la féminité sont d’ordre
culturel et changent avec le temps.
L’expression du genre n’est pas une
indication de l’orientation sexuelle.
Fluidité du genre Reconnaissance
que les notions sociales d’identité et
d’expression du genre sont distribuées
sur un spectre et ne peuvent se limiter
à deux genres; sentiment que son genre
se distingue des notions sociales de la
binarité des genres.
Binarité des sexes et des genres
Notion voulant qu’il n’y ait que
deux sexes (masculin et féminin)
et deux genres (homme et femme),
de catégories opposées, distinctes
et uniformes, et que le genre soit
déterminé par le sexe.
6
Intersexe (adj) Désigne une personne
dont les charactéristiques sexuels
chromosomiques, hormonaux
ou anatomiques échappent aux
classifications conventionnelles de
mâle ou de femelle. Beaucoup de
gens approuvent que l’appellation
‘‘intersexe’’ est stigmatisante. En
effet l’histoire nous apprend que les
médecins imposent le diagnostique
aux nourrissons, les enfants et les
jeunes adultes (certaines personnes ne
peuvent être indentifiées ‘‘intersexes’’
avant la puberté). Comme tous les
êtres humains, l’identité de genre des
personnes intersexuées peut être très
complexe.
FAAB Cet acronyme fait référence à une
personne à qui le sexe féminin a été
assigné à la naissance. Cela représente
un genre féminin attribué à la naissance
MAAB Cet acronyme fait référence à une
personne à qui le sexe masculin a été
assigné à la naissance. Cela représente
un genre masculin attribué à la
naissance
F o n d s Ég a le C a n a d a pour les d roi ts d e la pe rs on n e | guide de r esso ur ces lgbtq
ORIENTATIONS SEXUELLES
Asexuel (adj et n) Personne qui n’éprouve
pas l’attirance sexuelle ou qui n’a que
peu ou pas d’intérêt pour l’activité
sexuelle.
Bisexuel (adj et n) Personne qui éprouve
une attirance émotionnelle et sexuelle
pour des personnes qui s’identifient au
sexe masculin et au sexe féminin.
Gai (adj et n) Personne qui éprouve une
attirance émotionnelle et sexuelle
pour des personnes du même sexe ou
genre. L’adjectif désigne les personnes
qui s’identifient au sexe masculin ou
féminin, ou au sexe masculin seulement.
Hétérosexuel (adj et n) Personne qui
éprouve une attirance émotionnelle et
sexuelle pour des personnes du sexe ou
du genre opposé. Variante : hétéro.
Lesbienne (adj et n) Personne qui
s’identifie au sexe féminin et qui
éprouve une attirance émotionnelle et
sexuelle pour d’autres personnes qui
s’identifient au sexe féminin.
Pansexuel (adj et n) Personne qui éprouve
une attirance émotionnelle et sexuelle
pour des personnes de diverses identités
ou expressions du genre ou de divers
sexes assignés.
IDENTITÉS DE GENRE
Cisgenre (adj) Désigne une personne
dont l’identité de genre correspond à
son sexe assigné. Par exemple, un mal
cisgenre est une personne d’identité
de genre masculine dont le sexe a été
assigné à la naissance.
un genre entre les deux, ou rejeter
entièrement les notions de binarité
des sexes et des genres. La personne se
déclarant intergenre peut également
s’identifier ou non comme trans.
Intergenre (gender diverse) (adj)
Désigne une personne dont l’identité
ou l’expression du genre diffère des
attentes culturelles et sociales fondées
sur le sexe ou le genre assigné.
Mt F ou femme trans Désigne une
personne dont le sexe assigné à la
naissance est masculin, mais qui se
reconnaît femme ou de sexe féminin.
Il arrive souvent que la personne
s’identifie simplement comme femme,
sans le préfixe « trans »
Transgenre (adj et n) Personne qui
ne s’identifie ni entièrement ni
partiellement au genre associé à
son sexe assigné à la naissance. Il
sert souvent de terme général pour
désigner un vaste éventail d’identités et
d’expressions du genre. Les personnes
transgenres (comme les cisgenres)
peuvent se déclarer hétéros, gais, etc.
Transsexuel (adj et n) Désigne une
personne dont le sexe assigné à
la naissance ne correspond pas à
son identité de genre. La femme
transsexuelle éprouve le besoin de vivre
en femme, et l’homme transsexuel, de
vivre en homme. Nombre de personnes
se déclarent transgenres plutôt que
transsexuelles parce que les origines
psychiatriques du mot « transsexuel »
les gênent. Certaines personnes
transsexuelles transforment leur corps
(p. ex. grâce à la réassignation sexuelle
chirurgicale ou à l’hormonothérapie)
et leur expression du genre pour mieux
exprimer leur identité de genre.
Trans (adj) terme souvent utilisé pour
désigner diverses identités transgenres,
transsexuelles ou intergenres; souvent
utilisé comme terme général. Certaines
personnes se reconnaissent simplement
trans.
F t M ou homme trans Désigne une
personne dont le sexe assigné à la
naissance est féminin, mais qui se
reconnaît homme ou de sexe masculin.
Il arrive souvent que la personne
s’identifie simplement comme homme,
sans le préfixe « trans ».
Intergenre (genderqueer) (adj)
Désigne une personne dont l’identité
de genre peut ne pas correspondre
aux attentes sociales. La personne se
déclarant intergenre peut s’identifier
aux genres masculin et féminin, à
TERMES ASSOCIÉES À LA
FOIS À L’ORIENTATION
SEXUELLE ET À
L’IDENTITÉ DE GENRE
Allosexuel (queer) (adj et n) Le
terme anglais queer a longtemps
été employé péjorativement pour
désigner l’homosexualité et insulter les
personnes LGBT. Bien qu’encore utilisé
comme insulte par certains, le terme a
été réapproprié par les communautés
LGBT, particulièrement les jeunes, et
est devenu un symbole de fierté et
d’affirmation de la différence et de la
diversité, ou comme moyen de remettre
en question les catégories identitaires
rigides.
En questionnement (locution) Désigne
une personne qui n’est pas certaine
de son orientation sexuelle ou de son
identité de genre.
Bispirituel (adj) Certaines personnes
autochtones se reconnaissent
bispirituelles plutôt que, ou également,
lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans
ou allosexuelles. Avant la colonisation
européenne, les personnes bispirituelles
étaient des membres respectées de
leurs collectivités. On leur accordait
souvent un statut particulier en
raison de leurs aptitudes uniques à
comprendre les perspectives masculines
et féminines. Elles étaient souvent
visionnaires et guérisseurs. L’adjectif
affirme l’interdépendance de tous les
aspects de l’identité – y compris le
genre, la sexualité, la communauté,
la culture et la spiritualité. Il sert
de substitut aux nombreux termes
employés par les diverses collectivités
autochtones pour désigner cette réalité.
DISCRIMINATION
FONDÉE SUR
L’IDENTITÉ DE GENRE
ET L’ORIENTATION
SEXUELLE
Biphobie Peur ou haine de la bisexualité,
qui se manifeste souvent par
l’injure, l’intimidation, l’exclusion, la
discrimination ou des actes de violence.
Quiconque est bisexuel, ou présumé
l’être, risque d’être la cible de biphobie.
Cisnormativité Préjugé culturel ou social,
souvent implicite, selon lequel tout
le monde est cisgenre, qui privilégie
par conséquent les identités cisgenres
et néglige ou sous-représente les
divergences de genre. Le questionnaire
de la page 13 contient des exemples de
cisnormativité.
Cissexisme Préjugé et discrimination en
faveur des identités et des expressions
cisgenres – y compris la présomption
selon laquelle être cisgenre est
l’identité de genre supérieure et la plus
souhaitable.
Hétéronormativité Préjugé culturel ou
social, souvent implicite, selon lequel
tout le monde est hétéro, qui privilégie
par conséquent l’hétérosexualité et
néglige ou sous-représente les relations
entre personnes de même genre. Le
questionnaire de la page 13 contient des
exemples d’hétéronormativité.
Hétérosexisme Préjugé et discrimination
en faveur de l’hétérosexualité
– y compris la présomption que
l’hétérosexualité est l’identité de genre
supérieure et la plus souhaitable.
Homophobie Peur ou haine de
l’homosexualité, qui se manifeste
souvent par l’injure, l’intimidation,
l’exclusion, la discrimination ou des
actes de violence. Quiconque est LGB
(ou présumé l’être) risque d’être la cible
d’homophobie.
Identité de genre perçue
Présomption qu’une personne est trans,
cisgenre ou intergenre sans connaître
sa véritable identité de genre. Les
perceptions de l’identité de genre se
fondent souvent sur des stéréotypes liés
à l’expression du genre (p. ex., à quoi
« devrait » ressembler un homme trans).
Orientation sexuelle perçue
Présomption qu’une personne est
lesbienne, gaie, bisexuelle ou hétéro
sans connaître sa véritable orientation
sexuelle. Les perceptions de l’identité
de genre se fondent souvent sur des
stéréotypes liés à l’expression du genre
(p. ex., à quoi « devrait » ressembler un
homme hétéro).
Transphobie Peur ou haine de la
transgression perçue des normes
fondées sur le genre, qui se manifeste
souvent par l’injure, l’intimidation,
l’exclusion, les préjugés, la
discrimination ou des actes de violence.
Quiconque est trans (ou présumé l’être)
risque d’être la cible de transphobie.
d éf in it io n s
7
4 Lieux non sécuritaires pour les élèves
2 Sentiment d’insécurité
Les écoles secondaires d’où vient
la population étudiante
5 Fréquence des commentaires homophobes
(élèves LGBTQ/ élèves non-LGBTQ)
(élèves avec/sans parents LGBTQ)
Vestiaire
Sentiment d’insécurité à l’école
à cause de l’orientation sexuelle
réelle ou perçue
Toilettes
(tous les élèves)
Corridors
1.9%
Remarques comme “tapette”,
“Goine”, “Homo”
6.2%
61.3%
21.5%
48.8%
36.1%
43.1%
5.3%
42.5%
28.4%
70.4%
17.4%
Nombre de jeunes qui entreprennent des études
postsecondaires viennent d’écoles secondaires où ils ne
se sentaient pas en sécurité pour une foule de raisons. En
2009-2010, le FECDP a parcouru le pays et demandé aux
jeunes de la 7e à la 12e année s’ils se sentaient en sécurité
à l’école. Nous leur avons demandé de parler notamment de
leur sécurité au regard de leur orientation sexuelle et de leur
identité de genre. Voici ce que nous avons découvert.
1 Sentiment d’insécurité
(élèves LGBTQ/non LGBTQ)
Orientation sexuelle ou
réelle perçue
64.2%
Totale
Identité de genre
ou expression de
l’identité de genre
52.7%
29.1%
15.2%
4.1%
3.1%
élèves lgbtq
élèves non–lgbtq
Sentiment
d’insécurité en général
au moin un parent lgbtq
& Brown, 2001; et Hostile
Hallways: Bullying, Teasing,
and Sexual Harassment in
School, [Corridors hostiles :
intimidation, taquineries et
harcèlement sexuel à l’école],
American Association of
University Women, Lipson
2001.
30.1%
La figure 1 indique que la sécurité est un enjeu majeur
au secondaire tant pour les élèves LGBTQ que les élèves
non LGBTQ. Les élèves LGBTQ se sentent toutefois moins
en sécurité que leurs pairs non LGBTQ : 64 % d’entre eux
déclarent ne pas se sentir en sécurité à l’école. La figure
révèle également un niveau d’insécurité supérieur à l’école
chez les élèves dont les parents sont LGBTQ.
En répartissant les résultats des élèves LGBTQ, on constate
que les élèves trans se sentent encore moins en sécurité
que leurs pairs LGB. En effet, 78 % d’entre eux indiquent ne
pas se sentir en sécurité à l’école d’une façon ou d’une autre,
contre 63 % des élèves LGB. Ce résultat n’étonne pas si l’on
tient compte de la surveillance qu’exerce la société sur les
normes fondées sur le genre (masculinité pour les hommes
et féminité pour les femmes) qui définissent notre société. À
l’école secondaire, cette surveillance fait des jeunes trans et
intergenres, qui se sentent moins en sécurité que leurs pairs,
des cibles bien visibles de discrimination et de harcèlement..
Sentiment d’insécurité
3
(minorité sexuelle masculine/minorité sexuelle féminine/trans)
61.5%
Sentiment
d’insécurité à lécole
à cause de l’identité
ou expression de
genre
23.6%
minorité sexuelle masculine
44.4%
65.9%
54.9%
8
47.5%
sans parents lgbtq
27.4%
1 Voir Hatred in the Hallways:
Violence and Discrimination
against Lesbian, Gay, Bisexual
and Transgender Students in
the U.S. Schools [Haine dans
les corridors : violence et
discrimination à l’endroit
des personnes LGBT], Human
Rights Watch, Bochenek
15.3%
F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
minorité sexuelle féminine
trans
Sentiment
d’insécurité à
lécole à cause
de l’orientation
sexuelle réelle ou
perçue
élèves lgbtq
27.8%
31.9%
25.1%
Remarques
comme “Fif”
élèves non–lgbtq
L’intimidation, le harcèlement et la discrimination se
manifestent davantage dans certains lieux, en fonction
de divers facteurs : l’occasion, l’exposition, la présence
de témoins potentiels ainsi que le type d’activité associé
à l’endroit. Les toilettes et les vestiaires sont souvent
mentionnés comme étant des lieux non sécuritaires pour
les élèves LGBTQ, mais les corridors, lieux en apparence
inoffensifs, sont également mentionnés comme étant
des endroits aussi peu sécuritaires que les toilettes et les
vestiaires. La fréquence du harcèlement dans les corridors
a mené à des enquêtes nationales sur les droits de la
personne1. Ces lieux ont été désignés comme étant des aires
de violence contre les élèves LGBTQ. Que l’on trouve autant
de harcèlement et de violence contre les jeunes LGBTQ
dans les corridors – endroits où les pairs se surveillent
mutuellement au lieu d’être sous supervision directe –
indique qu’il est urgent d’axer le travail positif à l’égard
des élèves LGBTQ sur le changement de la culture scolaire
hétérosexiste et cissexiste, de sorte que les élèves soient
solidaires et participent à la création de communautés
scolaires plus sûres.
Nous avons examiné la provenance de l’homophobie, de
la biphobie et de la transphobie, mais sous quelles formes
se présentent-elles à l’école pour les élèves LGBTQ? Il
n’est pas nécessaire d’être la cible directe de harcèlement
homophobe, biphobe et transphobe pour y être exposé. Les
élèves le vivent au quotidien. Cela est notamment vrai pour
la jeunesse canadienne, et les résultats montrent que les
commentaires homophobes, biphobes et transphobes sont
très répandus à l’école. Ainsi, 70 % des élèves déclarent
entendre des remarques comme « c’est trop gai » et
48 %, des termes comme « tapette », « fif », « gouine » et
« butch » lancés par leurs pairs à l’école. Ce genre de
chaque jour
souvent (chaque semaine)
chaque mois
jamais
commentaires désobligeants ont une incidence non
seulement sur les personnes LGBTQ mais aussi sur les
personnes qui ont des amis et des proches LGBTQ et
celles qui sont perçues comme LGBTQ. Cela crée un climat
d’insécurité pour tout le monde
L’homophobie, la biphobie et la transphobie se manifestent
aussi sous forme de harcèlement verbal et physique. Les
résultats du sondage national montrent que les jeunes
LGBTQ sont des victimes directes plus souvent que les
jeunes hétérosexuels. Les prochains graphiques illustrent la
différence – en jaunes pour les élèves LGBTQ et rose pour les
élèves non LGBTQ.
6 Harcèlement verbal
(élèves LGBTQ/Non-LGBTQ)
Orientation sexuelle
49.2%
50.8%
92.0%
8.0%
Orientation sexuelle ou identité de genre perçue
51.4%
48.6%
91.5%
8.5%
Genre
63.8%
36.2%
82.7%
17.3%
Expression de genre
43.0%
57.0%
74.5%
25.5%
jamais (lgbtq)
1+ fois (lgbtq)
jamais (non-lgbtq)
1+ fois (non-lgbtq)
Le s é c o le s s ec o n dai re s d’ o ù v ie n t l a p o p ul at io n ét ud ia n te
9
7 Harcèlement verbal
Suicide chez les jeunes LGBTQ et
les jeunes du postsecondaire
(trans/minorité sexuelle féminine/minorité sexuelle masculine)
Expression de genre
trans
25
.8
%
minorité
sexuelle
féminine
74.2%
39
.6
%
48
.7
%
minorité
sexuelle
masculine
51.3%
60.4%
Genre
trans
25
.8
%
minorité
sexuelle
féminine
74.2%
39
.6
%
60.4%
48
.7
%
minorité
sexuelle
masculine
51.3%
Orientation sexuelle ou identité de genre perçue
trans
25
.8
%
minorité
sexuelle
féminine
74.2%
39
.6
%
48
.7
%
minorité
sexuelle
masculine
51.3%
60.4%
prochaine section. L’orientation sexuelle et l’identité de
genre ne sont que deux aspects de l’identité sociale d’une
personne. La race, la classe sociale, les compétences, le
sexe, la citoyenneté et autres identités sociales influent
également sur les occurrences de harcèlement et de
discrimination à l’égard des personnes LGBTQ. Par exemple,
nombre de termes désobligeants font allusion à plusieurs
aspects identitaires comme l’âge, la classe sociale,
l’éducation, l’origine géographique, les aptitudes physiques
et intellectuelles, la race, la religion ainsi que l’orientation
sexuelle. Souvent ficelées ensemble, les insultes attaquent
l’identité de la personne sur plus d’un front..
Autres formes de harcèlement
8
(élèves LGBTQ/non LGBTQ)
Rumeurs et mensonges
malicieux
Graffiti
homophobes
47.3%
8.0%
55.8%
28.2%
52.7%
92.0%
44.2%
71.8%
Orientation sexuelle
trans
25
.8
%
minorité
sexuelle
féminine
74.2%
39
.6
%
60.4%
jamais
48
.7
%
minorité
sexuelle
masculine
51.3%
1+ fois
Les occurrences quotidiennes et hebdomadaires de
harcèlement et de sentiment d’insécurité nuisent à la
réussite scolaire. Pour certains jeunes LGBTQ, cela se
traduit par un rendement inférieur au secondaire, ou
l’inachèvement voire l’abandon des études, de sorte
qu’ils ne peuvent accéder à des études postsecondaires.
En outre, les effets sur le bien-être affectif et mental de
l’élève peuvent être dévastateurs comme on le verra à la
lgbtqnon-lgbtq
lgbtqnon-lgbtq
Rumeurs et mensonges
répandus oar texto et
internet
Nommé dans graffiti
homophobes
27.7%
5.7%
15.1%
4.7%
72.3%
94.3%
84.9%
95.3%
lgbtqnon-lgbtq
jamais
10
F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
1+ fois
lgbtqnon-lgbtq
jamais
Les milieux que nous
créons en résidence sont
Au Canada, quelque cinq cents jeunes s’enlèvent la vie
chaque année (Statistique Canada, 2008)1. Pourquoi
certains groupes, y compris les jeunes LGBTQ, courent-ils
un plus grand risque de suicide que d’autres? Au Canada
et aux États-Unis, les jeunes LGBTQ sont très vulnérables
aux idées et aux comportements suicidaires, notamment
en comparaison avec leurs pairs non LGBTQ : presque la
moitié des jeunes LGBT ont songé au suicide, et ils sont
plus de quatre fois plus susceptibles que leurs pairs non
LGBT de faire une tentative (Eisenberg et Resnick 2006;
Scanlon et al., 2010; Massachusetts Youth Risk Behavior
Survey [Sondage sur les comportements à risque des
jeunes, 2009). Il faut comprendre que les jeunes LGBTQ ne
sont pas intrinsèquement plus vulnérables au suicide ou
à l’automutilation parce qu’ils sont LGBTQ, mais que ce
sont plutôt la maltraitance, l’isolement, le rejet de leurs
communautés et le sentiment d’indignité subséquent qui les
rendent plus vulnérables. Cela est très inquiétant et illustre
à quel point les milieux que nous créons en résidence – tant
informels (environnements sociaux) que formels (lois et
politiques) – sont essentiels au bien-être de la population
étudiante LGBTQ.
Nous avons tous un rôle important à jouer pour aider les
jeunes LGBTQ à se sentir en sécurité, acceptés et valorisés
au sein de nos collectivités. La meilleure stratégie pour
prévenir les idées et comportements suicidaires consiste
à être proactifs et à faire des résidences et des campus
des lieux inclusifs. Être proactif veut dire ne pas attendre
que des personnes LGBTQ se manifestent, mais examiner
sérieusement la situation et créer des occasions de montrer
que la résidence est un lieu où toutes les personnes sont
acceptées et valorisées pour ce qu’elles sont. C’est peut-être
ce que vous faites déjà, ou il se peut que vous ne sachiez
pas par où commencer. Le reste du présent document vous
servira de guide, de première conversation sur la façon de
créer des espaces positifs et inclusifs en résidence pour les
membres de nos communautés LGBTQ.
essentiels au bien-être de
la population étudiante
LGBTQ
2 Dans le présent document,
et pour le Sommet sur la
prévention du suicide chez
les jeunes LGBTQ, « jeune »
désigne toute personne âgée
de moins de 25 ans.
1+ fois
S uic id e c h e z le s je un e s L GB T Q
11
Comment la situation se
présente-t-elle en résidence?
\ 1 Aucun étranger ne me demande mon « vrai
nom » [nom donné à la naissance.
Hétéronormativité et cisnormativité en résidence
Habiter loin de son domicile peut s’avérer une expérience
particulièrement difficile pour les personnes LGBTQ qui
fréquentent un collège ou une université. À l’instar de
nombre de résidentes et de résidents hétéros ou cisgenres,
les personnes LGBTQ vivant en résidence sont loin de leurs
réseaux de soutien habituels, et la résidence est le premier
endroit vers lequel la plupart se tournent pour en créer de
nouveaux. La personne LGBTQ qui vient d’un domicile où elle
cachait son orientation sexuelle ou identité de genre, ou qui
n’est pas acceptée par sa famille à cause de cela, tient pour
acquis qu’on ne l’acceptera pas non plus en résidence. C’est
pourquoi il faut trouver des façons de communiquer l’idée
que la résidence est un lieu sûr et tolérant.
Les bureaux de logement collégiaux et universitaires
s’efforcent déjà de fournir des milieux de vie sûrs et
tolérants pour tous les résidents grâce à des programmes
de formation du personnel de la vie en résidence, à des
protocoles d’intervention en cas de crise et à des activités
sociales et en matière de sécurité. Il n’en demeure pas
moins que le personnel attitré ne peut pas toujours savoir
qui ne se sent pas en sécurité et pourquoi. Comme membre
du personnel de la vie en résidence, vous savez à quel point
il importe de trouver sa place, de se sentir accepté et de
vivre une expérience agréable au collège ou à l’université.
Vous devez vous assurer que les résidents LGBTQ, comme
tous les autres, se sentent appuyés comme membres de
la communauté dans son ensemble, ce qui accroîtra les
chances de réussite. Prenez quelques instants pour vous
demander : quels gestes est-ce que je pose pour que les
résidentes et résidents LGBTQ de mon étage se sentent en
sécurité et soutenus?
L’hétéronormativité et la cisnormativité dans nos écoles
et nos sociétés font en sorte qu’il est difficile de discerner
l’exclusion des personnes LGBTQ, surtout lorsqu’on est
hétéro ou cisgenre. Pour combattre l’inégalité vécue par les
personnes LGBTQ, il faut en comprendre le visage. Comme
d’autres formes de discrimination, l’homophobie, la
biphobie et la transphobie sont ancrées dans le privilège et
le pouvoir. Bien qu’une notion complexe, le privilège désigne
l’avantage systématique dont jouissent certaines identités,
et le pouvoir, l’exercice de ce privilège. Pour les personnes
non LGBTQ, comprendre la discrimination ou l’exclusion
des personnes LGBTQ commence par saisir cette notion. La
personne qui n’appartient pas à un groupe marginalisé aura
de la difficulté à discerner l’inégalité parce qu’elle n’en fait
pas l’expérience au quotidien. À la section des définitions,
nous avons présenté les notions de cisnormativité et
d’hétéronormativité. Ces formes de discrimination et
d’exclusion découlent du fait que la société tient pour
acquis que tout le monde est hétéro et cisgenre. Voici
quelques exemples.
Parcourez les énoncés suivants et encerclez ceux qui vous
concernent. Placez un astérisque (*) à côté des énoncés qui
vous étonnent ou qui ne vous ont jamais traversé l’esprit..
L’homophobie, la biphobie
et la transphobie sont
ancrées dans le privilège et
le pouvoir. Bien qu’une
notion complexe, le privilège
désigne l’avantage
systématique dont jouissent
pouvoir, l’exercice de
ce privilège.
F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
\ 2 Les gens ne tiennent pas pour acquis qu’ils ont
le droit de m’appeler par mon « vrai nom » [nom
donné à la naissance].
\ 3 Les gens ne me manquent pas de respect s’ils
utilisent les mauvais pronoms, même si je les ai
corrigés.
Exemples d’hétéronormativité
\ 1 Je peux parler librement de mon orientation
sexuelle avec mon coloc ou en sa présence.
\ 4 Cela ne me gêne pas de cocher mon sexe dans
une case pour déterminer la résidence qui me
sera assignée.
\ 2 Je ne suis pas obligé d’expliquer les tenants et
\ 5 Aucun étranger ne tient pour acquis qu’il peut
\ 3 Je suis mal à l’aise de tenir la main de ma
\ 6 Je n’ai pas à me demander si je trouverai des
les aboutissants de mon hétérosexualité.
copine ou mon copain actuel ou potentiel à la
cafétéria, au salon et dans les aires communes de
la résidence.
\ 4 Je ne laisserai jamais mon hétérosexualité
servir de raison pour m’expulser de ma chambre.
\ 5 Je ne suis pas obligé de penser à mon
certaines identités, et le
12
Exemples de cisnormativité
orientation sexuelle avant de prendre part aux
activités sociales en résidence.
\ 6
Je me sens à l’aise de tenir la main de ma
copine ou mon copain, ou de l’embrasser dans les
aires communes de la résidence.
s’informer de mes organes génitaux et de mes
pratiques sexuelles.
toilettes qui me conviennent ou si je serai en
sécurité dans un vestiaire.
\ 7 Mon système de soins de santé (ou
fournisseur d’assurance-maladie) ne m’exclut
pas expressément des avantages ou des soins
dispensés en raison de mon identité de genre.
\ 8 Je n’ai pas reçu de diagnostic de trouble mental
pour avoir exprimé ce que je suis ou ce que je ressens.
\ 9 Je commence ma vie en résidence
postsecondaire et viens d’une famille qui accepte
mon identité de genre.
\ 7 Lorsque je me présente à la clinique médicale
du campus, je sais qu’on ne refusera pas de me
soigner ou qu’on ne m’intimidera pas en raison de
mon orientation sexuelle.
\ 8
Je commence ma vie en résidence
postsecondaire et viens d’une famille qui accepte
mon orientation sexuelle.
\ 9 Quand je réponds « non » à la question « Avez-
vous un copain? » ou « Avez-vous une copine? », on
tient pour acquis que je suis célibataire.
Les quelques exemples du questionnaire illustrent comment
on peut être la cible de discrimination simplement à cause
de son orientation sexuelle ou identité de genre. Vous avez
peut-être remarqué que dans bien des cas, la discrimination
n’est pas intentionnelle. Certains énoncés auront peut-être
indisposé ou culpabilisé les personnes qui ne se reconnaissent pas LGBTQ; cela arrive souvent. Il importe toutefois de
se rappeler que la culpabilité ne rendra pas les résidences
plus sécuritaires pour les personnes LGBTQ. Ce qu’il faut,
c’est une détermination à remettre en question certaines
normes susmentionnées. Si vous avez placé un astérisque
à côté de certains énoncés, gardez-les à l’esprit tandis que
vous apprendrez à devenir un allié des résidents LGBTQ.
H é t é ro n o r m at iv it é et c is n o r m at iv it é
13
Comprendre l’inégalité
en résidence
Dans nos efforts de créer des résidences sécuritaires
les étudiants LGBTQ, il est important d’être en mesure
d’identifier : ce qui rend les espaces dangereux pour les
personnes LGBTQ. Un climat de sécurité et d’acceptation
est créé grâce à l’énergie que nous investissons dans le
travail que nous faisons et les actions que nous menons.
Le silence et la stigmatisation La stigmatisation et le
silence se renforcent mutuellement comme suit : la société
en générale continue de stigmatiser les personnes LGBTQ.
Les références culturelles présument que la majorité des
gens veulent se déclarer hétéros ou cisgenres, et c’est
pourquoi l’on entend si souvent le mot « gai » utilisé
comme insulte. La stigmatisation se poursuit en partie
en raison de la réticence persistante à parler de la vie des
personnes LGBTQ d’hier et d’aujourd’hui; ça, c’est le silence,
lequel renforce l’idée qu’il y a une stigmatisation associée
au fait d’être LGBTQ. Souvent, lorsque nous entendons
des commentaires homophobes, biphobes, transphobes,
hétéronormatifs ou cisnormatifs, nous préférons en faire
abstraction ou en minimiser la portée. Ce silence crée
une culture où persistent l’homophobie, la biphobie et
transphobie.
Le manque d’intervention L’homophobie, la
biphobie et la transphobie sont répandus dans les écoles
secondaires, les rues et les médias sociaux ainsi que dans les
conversations courantes. Elles se manifestent par les modes
de présentation de l’information ou par des blagues ou des
commentaires au sujet de personnes qui ne répondent pas
aux attentes traditionnelles quant au genre, et par le manque
d’intervention quand ces commentaires sont faits.
Le manque de visibilité des personnes LGBTQ Il est
possible d’étudier pendant une douzaine d’années avant
le collège ou l’université sans jamais entendre parler de
personnes ou d’expériences LGBTQ à l’école. Cette tendance
se poursuit dans les établissements postsecondaires si l’on
ne présente que des activités à caractère cisgenre, des
règles et politiques en place, (rencontres « brise-glace »,
14
Combattre le harcèlement
et la discrimination
en résidence
jumelage des nouveaux résidents à des colocs du même
sexe ou affectation à des étages où l’on ne trouve que
des résidents du même sexe, imposition de couvre-feux
relativement à la présence d’une personne de sexe différent
dans une chambre ou absence de renseignements sur
les activités ou services offerts aux personnes LGBTQ en
résidence).
Créer un climat de sécurité et d’acceptation dans
les résidences
Combattre efficacement les remarques et les
comportements homophobes, biphobes et transphobes fait
partie intégrante de la création de lieux plus sécuritaires et
accueillants pour tous les résidents. Cela indique clairement
qu’il s’agit d’un lieu où prime le respect de tous. Rappelezvous que les personnes LGBTQ ne sont pas les seules à être
la cible de harcèlement homophobe, biphobe ou transphobe.
En effet ce type d’intimidation est souvent fondé sur des
perceptions au sujet de l’orientation sexuelle ou de l’identité
de genre des personnes.
Questions à examiner
Manifestations de la discrimination
Silence et stigmatisation. Que sais-je sur les
organisations et activités LGBTQ sur le campus? Suis-je à
l’aise d’aborder la question des identités LGBTQ? Est-ce que
j’inclus des ressources et des informations LGBTQ dans mon
programme d’orientation sur la vie en résidence?
Le harcèlement et la discrimination peuvent être actions
manifestes, mais cela n’est pas toujours le cas. Les formes
manifestes d’homophobie, de biphobie et de transphobie
tendent à être des gestes publics, flagrants et souvent
individuels – injures à l’endroit d’une personne, menaces
ou actes de violence contre un individu ou un groupe de
personnes en raison de leur orientation sexuelle ou identité
de genre perçue ou réelle.
Manque d’intervention efficac. Suis-je à l’écoute
des comportements et des langages anti-LGBTQ, actifs et
passifs? Est-ce que j’interviens à chaque occasion? Sinon, de
quel soutien ai-je besoin pour intervenir efficacement?
* La page 16 contient des conseils pratiques sur la façon
d’intervenir efficacement en cas de harcèlement homophobe,
biphobe et transphobe.
Invisibilité et exclusion. Mon programme d’orientation
à l’intention des étudiantes et des étudiants inclut-il des
ressources et des organismes ouverts aux personnes LGBTQ
ou à leur service (sur le campus et dans la communauté)?
Est-ce que je connais ces organisations et sais où elles
se trouvent (centres pour femmes, trans et personnes de
toutes identités de genre; services de santé ouverts aux
personnes allosexuelles et trans)? Mon établissement
possède-t-il une politique de logement non discriminatoire
(plus de renseignements à la page 26)? Est-ce que j’inclus
des représentations visuelles de personnes LGBTQ dans la
promotion des activités en résidence ou sur le campus?
Est-ce que je souligne les événements LGBTQ importants
(comme les célébrations de la fierté gaie)?
F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
La discrimination peut être aussi plus subtile et n’est pas
toujours évidente ou apparente. Elle se fonde souvent
sur des généralisations au sujet de groupes d’Individus,
lesquelles alimentent les préjugés qui perpétuent les
attitudes et les comportements discriminatoires (comme
la discrimination active). L’homophobie, la biphobie et la
transphobie font partie de nos interactions quotidiennes sur
les campus et dans les résidences, et sont renforcées par le
silence et l’absence d’interventions destinées à combattre
le langage ou les comportements discriminatoires, les
politiques et les systèmes.
La présomption de l’identité de genre des personnes,
le manque de reconnaissance des identités qui
n’appartiennent pas au modèle binaire traditionnel hommefemme ainsi que la surveillance qu’exerce la société sur les
normes fondées sur le genre accroît souvent le risque de
discrimination active et passive pour les personnes trans et
intergenres.3
3 Adapté du «Défiez l’homophobie & la
transphobie: Un guide sur le campus”.
Fédération canadienne des étudiantes et
étudiants-Ontario et Lesbian Gay Bi Trans
Youth Line, 2011.
Faut-il vraiment intervenir à chaque occasion?
On est parfois tenté de fermer les yeux sur certains
commentaires pour bien des raisons – « je n’ai pas le temps
de m’occuper de ça maintenant »; « j’ignore comment m’y
prendre exactement »; « personne n’a entendu de toute
manière »; « ils n’ont rien voulu dire de mal », « tout le
monde sait que “c’est trop gai” est juste une expression et
qu’elle ne sert pas vraiment à dénigrer les homosexuels ».
Parce que vous êtes une figure d’autorité de la résidence, il
importe que vous interveniez à chaque occasion. En fait, une
des conclusions les plus choquantes du sondage national
sur le climat à l’école est que presque 89% des élèves
LGBTQ ont déclaré entendre des remarques homophobes
de la bouche de leurs pairs sur une base quotidienne ou
hebdomadaire. Il faut que les personnes LGBTQ sachent
qu’en tant que figure d’autorité et non pas seuleument leur
pair, vous utiliserez votre pouvoir pour appuyer l’inclusion
et le respect de tous les résidents et résidentes. Autrement,
nous risquons d’envoyer le message suivant.
A) Les résidences promettent d’assurer la sécurité et le
respect de tout le monde.
B) Les étudiantes et les étudiants sont témoins au
quotidien du manque de respect à l’endroit de leurs pairs qui
appartiennent à des minorités sexuelles, et ils constatent
souvent que le personnel de la vie en résidence et d’autres
personnes ferment les yeux.
Le message : « Les droits de la personne s’appliquent à tout
le monde, sauf aux personnes LGBTQ, car s’ils s’appliquaient
également à elles, le personnel de la vie en résidence
interviendrait pour que cessent tous les abus dont elles font
les frais. »
A+B = Des droits pour tout le monde, sauf les personnes LGBTQ
Pensez-y bien : beaucoup d’étudiantes et d’étudiants LGBTQ
ont reçu ce message leur vie entière de leurs pairs, leurs
professeurs, leurs familles, leurs collectivités et des médias.
Il faut combattre ce message en combattant efficacement
et systématiquement les comportements homophobes,
biphobes et transphobes. Quand on a plusieurs réponses
dans son sac, il est alors plus facile de réagir sur le champ
et de ne pas être pris de court. La carte qui suit contient des
conseils sur la façon d’intervenir efficacement.
C o m b att re le h a r c èle m e n t et l a d is c r im in at io n
15
Initiative et prévention
Comment traiter le harcèlement
en 3 minutes ou moins
Questionnement et dialogue
Soutien et encouragement
\ N’insinuer pas que la personne qui a fait le
commentaire est transphobe, biphobe, raciste, sexiste,
capacitiste, etc.. Concentrez-vous sur le comportement
non la personne.
1
Faire cesser le harcèlement immédiatement
\ Mettre un terme au harcèlement verbal ou physique (en
cas de harcèlement physique, demander de l’aide.
\ Éviter de prendre la personne à part pour lui parler en
privé à moins que cela ne soit absolument nécessaire;
la gravité et la nature publique de la situation exigent
une intervention immédiate et publique, et il faut
éviter de régler la question en privé ultérieurement.
\ Idéalement, faire en sorte que toutes les personnes
se trouvant sur les lieux entendent la réponse. Cela
indique clairement que ce type de comportement
est inacceptable en résidence et démontre votre
détermination à faire de la résidence un lieu sûr et
inclusif pour tout le monde. Sachez toutefois que
l’humiliation publique peut conduire la personne à
se replier sur elle-même ou être défensive au lieu
d’écouter votre point de vue, et à ne pas exprimer ce
qu’elle pense ou ressent d’une manière constructive
par crainte d’être humiliée en public. Il s’agit ici de
réprimander des commentaires ou des comportements,
et non d’attaquer ou d’humilier la personne en
question. Il faut faire preuve de jugement et tenir
compte de sa relation avec la ou les personnes
concernées ainsi que du contexte.
2
3
Élargir la réponse
Auto-apprentissage
Reconnaissance et interruption
Reconnaissance mais aucune action
\ Éviter de personnaliser la réponse à ce stade. « Ici, on
ne harcèle personne. » « La résidence et l’ensemble
des bâtiments sont des lieux inclusifs et à tolérance
zéro pour les comportements discriminatoires ou
blessants. »
Déni ou indifférence
Participation active
\ Nommer de nouveau le comportement offensant.
« Cette injure risque de blesser tous ceux qui
l’entendent. »
4
Le continuum des alliés
Les alliés sont
Exiger un comportement différent à l’avenir
\ Personnaliser la réponse. « Alex, pourrais-tu respecter
les autres membres de la résidence et réfléchir avant
d’agir. »
\ À présent, aborder la ou les personnes ciblées par le
harcèlement. « Veuillez m’avertir si ce comportement
se répète. Nous pourrons prendre des mesures pour
régler le problème. Ici, nous voulons que tout le monde
se sente en sécurité et respecté. »
Identifier le harcèlement
\ Nommer le type de harcèlement. « C’était un
commentaire transphobe (homophobe, biphobe,
raciste, sexiste, etc.) »
\ Ne pas insinuer que la personne visée par le
harcèlement appartient au groupe identifié.
Les alliés sont des gens qui reconnaissent les privilèges
immérités qu’ils reçoivent de la part des habitudes
qui découlent de l’injustice de la société et de prendre
la responsabilité de changer ces habitudes. Les alliés
comprennent les hommes qui travaillent pour mettre fin
au sexisme, les blancs qui travaillent pour mettre fin au
racisme, les cisgenres qui travaillent pour mettre fin à la
transphobie, des personnes valides qui travaillent pour
mettre fin à la capicité pbysique, ainsi de suite.4
Les alliés sont essentiels à la création de lieux plus sûrs et
inclusifs pour les personnes LGBTQ. Être une personne alliée
exige beacoup de courage et d’éducation. Les alliés sont
préparés à affronter leurs privilèges et remettre en question
les structures qui maintiennent ces privilèges en place.
(Rappelez-vous des exemples à la page 13). Il y a beaucoup
de façons d’agir comme alllié. Le continuum des alliés n’a
qu’une seule façon de penser au sujet de votre rôle en tant
qu’allié. Alors que notre objectif est d’être un allié pour les
personnes et les communautés LGBTQ, mais ce continuum
pourrait être utilisé pour explorer le concept des alliés dans
d’autres contextes.
4 Anne Bishop “Becoming an Ally”.
16
Le continuum des alliés
F o n d s Ég a le C an a d a pour les d roi ts d e la pe rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
essentiels à la création
de lieux plus sûrs
et inclusifs pour les
personnes LGBTQ
Le continuum des alliés
Le continuun des alliés représentent huit formes
d’actions qu’une personne peut prendre en réponse à la
discrimination contre les personnes LGBTQ. Ces actions
varient de s’engager activement dans l’homophobie, la
biphobie, la transphobie, l’hétérosexisme, le cissexisme
à initier et soutenir des actions qui défi et perturbent ces
formes de discrimination. Il est important de reconnaître
que des personnes peuvent se situer à plusieurs étapes sur
le continuum en même-temps selon les communutautés, les
individus et les situations avec lesquelles elles travaillent.
Devenir un allié est un processus et un cheminement.
L e c o n t in uum d e s a lliés
17
le continuum
Efforcez-vous de mieux
connaître les personnes
Participation active Cette réponse décrit la participation
active à des comportements homophobes, biphobes et
transphobes. Généralement manifestés ouvertement, ils
incluent :
| se moquer de personnes LGBTQ ou faire des plaisanteries
qui les dénigrent
| se moquer de personnes qui n’obéissent pas aux
stéréotypes de genre traditionnels
| décourager autrui et éviter les comportements personnels
qui ne sont pas stéréotypés
| empêcher la tenue d’activités LGBTQ sur le campus
Reconnaissance, mais aucune action Cette réponse
se caractérise par une réconnaissance des actions
homophobes, transphobes ou biphobes et les éffets néfaces
de ces actions. Cette reconnaissance n’entraîne cependant
pas des mesures pour interrompre l’homophobie, la biphobie
et la trasphobie. Les gens ne peuvent agir en raison de leurs
propres préjugés ou à cause d’un manque de connaissance
sur la façon de réagir. Cette étape est souvent accompagnée
d’un incomfort de reconnaitre la discrimination et de ne pas
agir malgré cette reconnaissance.
Comment cela se manifeste-t-il en résidence?
| Corrine, nouveau membre du personnel de la vie en
Comment cela se manifeste-t-il en résidence?
| Steve, un étudiant de première année vivant en résidence,
appelle son collocataire Azir «pédé» parce que Azir n’a pas
de petite amie
| François dit à ses amis qu’il ne dérange pas les personnes
LGBTQ, il ne veut tout simplement pas les voir s’embrasser
Déni ou indifférence Cette réponse est caractérisé par
une attitude qui consiste à se comporter comme si de rien
n’était. Ici, l’homophobie, la biphobie et la transphobie sont
plus difficiles à discerner car elles sont souvent déguisées :
on se dit que « c’est comme ça depuis toujours ». Cela
inclut le déni, l’indifférence ou la dédramatisation du
langage ou du comportement homophobe, biphobe et
transphobe. Par exemple :
transphobie ainsi que du cissexisme et de l’hétérosexisme
Reconnaissance et interruption Cette réponse implique
non seulement de reconnaître les actions homophobes,
biphobes et transphobes, mais aussi de prendre des mesures
pour les arrêter. Bien que la réponse peut aller plus loin que
l’arrêt de l’action, cette étape est souvent une importante
transition d’accepter passivement les actions homophobes,
transphobes et biphobes ou à prendre des mesures pour y
remédier. Par exemple :
Comment cela se manifeste-t-il en résidence?
| s’abstenir de prendre part à des activités ou d’avoir des
| Olive, membre du personnel de la vie en résidence, dit à la
comportements hétérosexistes, cissexiste ou dérogatoire
des personnes LGBTQ et de parler contre elles
| hésiter à contester les normes fondées sur le genre
établies
| nier l’existence de l’homophobie, de la biphobie, et de la
résidente Zoé que ce n’est pas si terrible que ça qu’une autre
résidente l’ait traitée de « gouine » à une activité sociale la
veille, que cette dernière « blaguait » et que Zoé devrait se
décrisper.
| Keisha décide de ne pas placer d’affiche annonçant le
prochain barbecue LGBTQ du campus parce qu’il n’y a pas
d’étudiantes ou d’étudiants LGBTQ à son étage
18
résidence, arrive dans la salle commune pour assister à
la discussion d’un groupe de personnes qui s’identifient
au sexe féminin concernant une réunion prochaine liée
à la campagne d’accès aux toilettes visant à en assurer
l’accès sécuritaire pour les personnes trans et intergenres
sur le campus. Elle entend des participantes dire que les
personnes trans sont dégoutantes et que jamais elles
partageront « leurs toilettes » avec elles. Le groupe entame
une discussion sur les moyens à prendre pour s’opposer
à la campagne. Mal à l’aise, Corinne ne sait pas comment
intervenir et, comme les membres du groupe semblent du
même avis, elle sort de la salle sans rien dire
| participer à des activités auxquelles on hésitait de prendre
part auparavant en raison de leur lien à la communauté
LGBTQ
Comment cela se manifeste-t-il en résidence?
| Herman indique à son ami Aarti que l’expression « c’est
trop gai » utilisée pour décrire quelque chose d’indésirable
l’embarrasse parce que cela sous-entend que c’est mal .
F o n d s Ég a le C an a d a pour les d roi ts d e la pe rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
LGBTQ au lieu de vous
concentrer seulement sur
leur orientation sexuelle.
d’être LGBTQ. Il demande à Aarti de s’abstenir d’employer
l’expression en sa présence.
| Maïva aperçoit dans le corridor de la résidence une affiche
de l’alliance gaie-hétéro (AGH) annonçant la tenue d’un
barbecue de bienvenue. Elle décide d’y assister sans jamais
avoir pensé qu’il y avait des personnes LGBTQ à son collège
avant de voir l’affiche
Auto-apprentissage Ce stade est crucial pour devenir
un allié efficace. Il comprend la prise de mesures pour en
savoir plus sur les personnes LGBTQ personnes ainsi que
l’hétérosexisme, le cissexisme, l’homophobie, la biphobie
et la transphobie. L’allié efficace est responsable de son
propre apprentissage. Cela peut inclure la lecture de livres,
participer à des ateliers, parler aux autres, rejoignant des
organisations, regarder des films, ou toute autre action qui
peut accroître la sensibilisation et les connaissances.
Points importants à retenir en matière
d’auto-apprentissage
| L’éducation est votre responsabilité, non celle des
personnes LGBTQ. Celles-ci ne sont pas toutes à l’aise de
raconter leur vie ou d’éduquer autrui.
| Chaque personne, y compris les personnes qui
s’identifient comme LGBTQ, a une histoire de vie unique
– de sorte que la vie d’une seule n’est pas représentative
de ce que d’autres ont vécu. Il est injuste de demander à
une personne LGBTQ de répondre à des questions au nom
de toutes les personnes LGBTQ de la « communauté »
LGBTQ (notamment parce qu’on dénombre beaucoup de
communautés LGBTQ), comme il est injuste de demander
à une personne hétérosexuelle ou cisgenre de parler au
nom de toutes les personnes hétéros ou cisgenres, ou de la
communauté hétéro ou cisgenre.
| L’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une
personne ne représente qu’un aspect de celle-ci. Efforcezvous de mieux connaître les personnes LGBTQ au lieu de
vous concentrer seulement sur leur orientation sexuelle ou
identité de genre
Comment cela se manifeste-t-il en résidence?
| Hamid habite le même étage que Yuri. Ils suivent
également le même cours et il leur arrive d’échanger leurs
notes. Hamid sait que Yuri s’identifie comme intergenre,
mais c’est la première fois qu’il rencontre une personne
intergenre qui s’assume et il ne sait pas trop à quoi cela
rime. Au lieu de demander à Yuri de l’informer au sujet des
identités intergenres, Hamid consulte des articles sur le
Web rédigés par des personnes intergenres et des alliés
pour en savoir davantage. Lorsque les deux se rencontrent
de nouveau pour étudier, Hamid ne fait de l’identité de
genre de Yuri aucune histoire et continue d’interagir avec
lui en tant qu’ami tout simplement plutôt qu’en tant qu’ami
intergenre, et demande à Yuri : « Comment se déroule ta
semaine jusqu’à présent? »
Questionnement et dialogue Il s’agit non seulement
d’interrompre les expériences personnelles de comportements
discriminatoires, mais aussi de s’interroger sur les
politiques et pratiques (y compris vos propres pratiques)
qui renforcent l’hétérosexisme et le cissexisme. À ce stadeci, les alliés se connectent et discutent avec les autres de
comment contester ces pratiques dans leurs communautés:
| en réfléchissant à leurs propres comportements et à ceux
de leur entourage
| en invitant d’autres personnes à réfléchir aux
répercussions de leurs gestes
| en s’efforçant de sensibiliser autrui sur l’homophobie et
l’hétérosexisme grâce à la conversation et au dialogue
Comment cela se manifeste-t-il en résidence?
| Jérémie, étudiant de troisième année en résidence,
s’informe auprès de Nathan, coordonnateur des activités
sociales, au sujet de la prochaine activité annuelle, un rituel
d’initiation où les étudiants de sexe masculin doivent porter
des vêtements féminins. Jérémie indique à Nathan que
l’activité embarrasse, irrite et insécurise beaucoup de
personnes. Il ajoute qu’il consentirait à aider à organiser une
activité qui remet en question les idées sur l’expression du
genre d’une manière qui affirme et célèbre la diversité de genre,
et qui évite les comportements transphobes et misogynes.
L e c o n t in uum d e s a lliés
19
m alliés
des
Soutien et encouragement Cela suppose d’agir en faveur
des campagnes, des évènements, des politiques, ect, pour
l’inclusion des personnes LGBTQ, ainsi que d’encourager
les autres à prendre des mesures contre l’homophobie, la
biphobie et la transphobie, l’hétérosexisme et le cissexisme.
Comment cela se manifeste-t-il en résidence?
| Katie fait partie du groupe d’alliés du campus depuis deux
ans. Elle prend la peine d’inviter de nouvelles personnes
à s’y joindre et discute avec elles lorsqu’il s’agit de peur
première participation, pour qu’elles se sentent bien à l’aise.
Son sac à dos arbore un macaron arc-en-ciel et elle en a
expliqué la raison à ses parents et amis.
Initiative et prévention Cette réponse implique
d’anticiper activement et d’identifier les pratiques
institutionnelles hétérosexistes et cissexistes ou des
actions individuelles et de travailler à les prévénir ou à
la modifier. Cela implique de travailler en collaboration
avec d’autres pour contester les causes profondes de
l’hétérosexisme et du cissexismes ainsi que de promouvoir
l’inclusion. À ce stade, les allies continuent à être conscients
et à prioriser une auto-réflexion/education critique pour
eux-mêmes et pour les autres. Cette perception du concept
des allies l’organisation d’évènements, d’éduquer les autres
ou de mener des campagnes pour s’assurer que les espaces
sont positifs et valorisants pour les personnes LGBTQ.
Comment cela se manifeste-t-il en résidence?
| Trina, membre du personnel de vie en résidence,
Être un allié exige de
l’humilité, ainsi qu’un
engagement à écouter,
organise une soirée cinéma où elle présente un film à
thématique LGBTQ. Elle a invité une conférencière pour
parler d’homophobie, de biphobie et de transphobie ainsi
que de leur impact. Elle renseigne ses étudiantes et ses
étudiants sur la façon de s’impliquer sur le campus afin
de mettre un terme à ces formes de discrimination, y
compris la campagne pour l’accès aux toilettes. Elle indique
que sa résidence appuie l’accès aux toilettes sécuritaire
et non discriminatoire, et prend le temps d’expliquer la
signification et l’importance de la démarche.
d’apprendre et de défier
vos propres préjugés et
privilèges
Personne ne devient un allié du jour au lendemain.
Les alliés travaillenet en permanence à développer
une compréhension des expériences personnelles et
institutionnelles de ceux avec qui ils s’alignent. Être un
allié exige de l’humilité, ainsi qu’un engagement à écouter,
d’apprendre et de défier vos propres préjugés et privilèges.
Acceptez que vous aller faire des erreurs; propre à eux,
apprendre d’eux et faites de votre mieux pour ne pas les
répéter. Chacun de nous peut agir comme un allié pour les
autres et jouer un rôle crucial pour contester l’oppression
sociale et construire des communautés justes et inclusives.
Personnes trans, intergenres
et intersexes en résidence
Les personnes trans et intergenres subissent un niveau
inquiétant de discrimination et de harcèlement partout au
pays. Le sondage national sur le climat à l’école, Chaque
classe dans chaque école, illustre cette triste réalité :
| 78 % des étudiantes et étudiants trans ne se sentent pas
en sécurité à l’école, et 44 % se sont absentés à cause de cela
| 74 % des étudiantes et étudiants trans ont été l’objet de
violence verbale pour avoir exprimé leur genre
| 9 % des étudiantes et étudiants trans ont été l’objet de
violence sexuelle au cours de la dernière année
| 37 % des étudiantes et étudiants trans ont été l’objet de
violence physique ou d’agression pour avoir exprimé leur
genre
L’un des facteurs les plus efficaces d’appuyer la santé
mentale de bien des étudiants trans et intergenres consiste
à leur fournir un accès à des soins médicaux compétents,
efficaces et valorisants. Pour ceux qui souhaitent faire la
transition, que ce soit physiquement et / ou socialement,
l’accès à l’affirmation de soins peut être critique à la
sécurité et le bien-être.
Comprendre ce qu’est la transition
La transition désigne le processus d’affirmation grâce
auquel une personne change son expression du genre (son
apparence ou son corps) pour que celle-ci corresponde à son
identité de genre. La transition ne représente pas la même
chose pour tout le monde, en partie pour des raisons d’accès,
de sécurité et de préférence personnelle. Librement consentie,
elle peut inclure la modification de l’apparence physique, de
la façon de se présenter ou de certaines fonctions grâce à
des interventions médicales, chirurgicales ou autres.
Les personnes qui optent pour la transition le font parce
qu’elles désirent éprouver un sentiment de bien-être et de
plénitude. Elles estiment que ce changement améliorera
leur qualité de vie. Pour certaines gens, la transition de
genre est le seul traitement thérapeutique efficace pour
vaincre les stress réels et intenses.
Comme membre du personnel de la vie en résidence, vous
pouvez prendre certaines mesures afin d’appuyer la sécurité
physique et émotionnelle des personnes en transition en
résidence
Comment cela peut-il se manifester en résidence?
| Il se peut que les personnes qui remettent en question leur
identité de genre changent aussi leur expression du genre.
| Certaines personnes ont un sens aigu de leur identité
de genre, mais viennent de familles ou de collectivités
où elles n’affirmaient cette identité et où l’affirmation de
celle-ci présentait des dangers. À présent qu’elles sont loin
de leur famille, elles voient l’occasion de commencer ou de
continuer à explorer l’expression du genre qui correspond à
leur identité de genre.
| D’autres ont le même sens aigu de leur identité de genre
et l’expriment depuis déjà un bon moment.
20
F o n d s Ég a le C an a d a pour les d roi ts d e la pe rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
P e rs o n n e s t ran s , i n tergen r e s et in te r s e xe s e n r és id e n ce
21
| Parce que la société privilégie différemment les corps,
Quels sont les obstacles à l’accès?
Voici quelques points clés à connaître et considérer
quand vous pensez à l’accès aux soins. Ces obstacles sont
souvent amplifiés par le racisme, l’handicape, la forme
corporelle, l’âge, la nationalité, les priviléges de classes, la
criminalisation et d’autres formes d’injustice sociale.
| Pour qu’une personne ait accès aux soins médicaux
nécessaires dans un système de financement public dans
le but de transformer son corps afin qu’il corresponde à
son identité de genre (grâce à l’hormonothérapie ou à la
réassignation chirurgicale), elle doit obtenir un diagnostique
de dysphorie de genre (anciennement, trouble de l’identité
de genre), qui figure dans le Manuel de Diagnostique et de
Statistiques (MDS), guide employé par les professionnels
de la santé mentale pour diagnostiquer les états
psychologiques. Parce que l’identité de genre est un aspect
inaliénable de l’identité humaine plutôt que comme un
indicateur de santé mentale, certaines personnes mal à
l’aise de recevoir l’information selon laquelle leur identité de
genre fait d’elles des personnes malades. Cependant, sans
un tel diagnostic, il n’est souvent pas possible d’accéder aux
soins médicaux.
| Trouver un médecin capable de fournir des soins
respectueux et valorisants peut s’avérer une tâche ardue.
En outre certaines personnes sont confrontées à des défis
par rapport à l’accès aux rendez-vous ou des espaces (par
exemple, ceux qui éprouvent des difficultés à déplacer,
comme la mobilité différenciée ou l’anxiété). Beaucoup
de médecins ne sont pas suffisamment sensibilisés aux
questions LGBTQ (5 heures de formation en moyenne5).
En raison d’une formation inadéquate ou de préjugés
personnels, il arrive souvent que les médecins utilisent des
noms et des pronoms inappropriés lorsqu’ils s’adressent à
des patients trans ou qu’ils parlent de leur corps.
5 On trouvera des articles sur la sensibilisation aux questions LGBTQ que les médecins en
préclinique reçoivent (ou ne reçoivent pas) dans
les facultés de médecine américaines et canadiennes sur les sites suivants : http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1104294
ou www.huffingtonpost.com/andrew-silapaswan/lgbt-health-care_b_1184931.html.
22
les fournisseurs de soins santé considèrent parfois les
problèmes de santé comme un handicap, la santé mentale,
la forme corporelle comme argument pour réfuser à
certaines personnes l’accès aux hormones et d’autres soins
valorisant le genre. En outre la puissance des prestataires
de soins médicaux (ainsi que les tribunaux) pour juger la
capacité d’un individu de consentir (ce qui a des répercutions
sur l’autonomie d’une personne sur son propre corps) peut
bloquer l’accès à la transition médicale et autres soins de
santé. Même quand les gens peuvent accéder à des soins de
santé valorisant, ceux qui vivent avec certaines conditions
médicales peuvent faire face à de grands risques pour leur
corps en accédant à la thérapie hormonale (par exemple,
certains organismes sont résistants aux hormones).
| Il faut tenir compte du fait que les professionnels et les
établissements de santé ont causé du tort aux personnes et
aux communautés trans, intergenres et intersexes – ce qui
complique l’accès aux établissements de santé. Malgré cela,
nombre de personnes trans, intergenres et intersexes sont
rassurées par un diagnostic officiel. Il importe que la maltraitance et la stigmatisation des personnes trans, intergenres
et intersexes par les professionnels de la santé soient
reconnues sans ostraciser ou juger les personnes et les
communautés que ces catégories et étiquettes rassurent.
| L’accès ne concerne pas toujours seulement les soins
médicaux, mais aussi la coiffure et les vêtements servant
à exprimer l’identité de genre de la personne. Parce que
l’expression du genre est souvent surveillée par les membres
de la société, jeunes et adultes, si le corps de la personne ne
correspond pas entièrement aux attentes sociales quant à ce
qui est « masculin » ou « féminin », il se peut que celle-ci
subisse de la violence verbale, voire physique, si l’on considère
que ses vêtements ou que sa coiffure sont inappropriés.
Soutenir les personnes en transition dans
des résidences distinctes
Certains étudiants et étudiantes entreprennent leur
processus de transition pendant qu’ils vivent en résidence,
dans une aile ou sur un étage où ils sont séparés selon le
genre. Si tel est le cas, il faut s’assurer que leurs conditions
de vie satisfont à leurs besoins. Chaque personne a des
besoins et des aspirations qui lui sont propres de sorte
qu’il est important d’avoir une conversation avec elle
F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
pour trouver les solutions les plus appropriées. Certains
refuseront de vivre dans une résidence ou une aile, ou sur
un étage séparé en fonction du genre qui n’est pas conforme
à leur identité de genre et devront emménager dans une
aile ou sur un étage mixte de la résidence. Pour d’autres, il
sera peut-être nécessaire de modifier le langage utilisé pour
désigner la résidence, l’aile ou l’étage, ou leur présence (en
évitant par exemple d’employer un langage sexospécifique).
Dans tous les cas, il est essentiel que les personnes aient
accès à des espaces et à des toilettes où ils se sentent à l’aise.
Fournir du soutien aux personnes intersexes
Le diagnostic et les soins médicaux sont très éprouvants
sur le plan physique et affectif pour nombre de personnes
intersexes, qui sont aux prises avec la stigmatisation des
traces laissées par les diverses interventions qu’elles ont
subies sans leur consentement. Beaucoup abandonnent
l’idée de vivre en résidence parce qu’elles ne s’y sentent
pas en sécurité, surtout que les toilettes et les vestiaires
communs sont des lieux potentiels de discrimination
ou de violence à l’endroit des personnes intersexes.
Dans bien des résidences, le manque d’intimité dans les
toilettes et les vestiaires, mixtes ou séparés selon le genre,
procure un sentiment d’insécurité chez bon nombre de
personnes intersexes qui risquent d’être exposées à la
surveillance sociale de leur corps – qu’il s’agisse de regards
réprobateurs, de commentaires déplacés ou des demandes
d’informations au sujet de leur corps, de harcèlement ou de
violence. Ce sentiment d’insécurité peut se manifester de
maintes façons chez les résidentes et résidents intersexes
– qui s’abstiendront de prendre une douche durant les
heures d’affluence pour éviter de se trouver face à face
avec d’autres dans les salles de bain, ou de participer à
des activités séparées en fonction du sexe (comme les
danses) ou à des équipes intramurales. Pour les membres
du personnel de la vie en résidence, appuyer les personnes
intersexes veut dire être conscients des traumatismes
passés que celles-ci ont potentiellement vécus. Cela
signifie également reconnaître que certaines personnes
ne s’identifient pas du tout au terme « intersexe ». Nous
examinerons plus en détail la façon de devenir un allié des
personnes intersexes à la page suivante.
Pour obtenir la liste des
programmes et services de
votre région destinés aux
personnes LGBTQ, allez à
campus.monagh.ca
Appui des campus et de la communauté
Comme membre du personnel de la vie en résidence,
connaître les ressources de soutien sur le campus et dans
la communauté constitue un excellent moyen d’appuyer
les étudiantes et les étudiants intergenres et trans. Les
personnes vivant en résidence sont souvent de nouveaux
arrivants dans la communauté où elles étudient, et elles
ignorent où se trouvent des services de santé ou des
fournisseurs de soins qui accueillent les personnes trans.
Renseignez-vous auprès des organisations LGBTQ sur le
campus et demandez-leur si elles ont de l’information à ce
sujet, ou effectuez votre propre recherche en vous rendant
au centre de santé sur le campus pour savoir si celui-ci est
en mesure de fournir des soins respectueux et valorisants aux
personnes trans et intergenres. La section des ressources
à la fin du présent document contient un répertoire des
fournisseurs de soins aux personnes LGBTQ en Ontario.
Il se peut que certaines personnes soient intéressées à
obtenir d’autres services de la communauté dans le cadre
de leur processus de transition. Savoir où elles peuvent se
procurer des vêtements et des chaussures de leur grandeur
ou obtenir des soins esthétiques comme l’épilation est
une autre façon positive d’appuyer les personnes trans et
intergenres comme un personnel de la vie en résidence.
P e rs o n n e s t ran s , i n tergen r e s et in te r s e xe s e n r és id e n ce
23
Comment devenir un allié des
étudiantes et étudiants trans,
intergenres et intersexes
il vaut mieux
demander poliment
L’ouverture par vos gestes et paroles est un élément clé
pour devenir un allié des personnes trans, intergenres et
intersexes de votre résidence. Dans le continuum des alliés,
vous avez appris ce qu’agir en tant qu’un allié des personnes
LGBTQ veut dire à titre de membre du personnel de la vie
en résidence. Ici, nous voulons mettre l’accent sur certains
aspects clés de l’appui aux étudiants trans, intergenres et
intersexes.
Éviter les présomptions!
Ne tenez pas pour acquis que vous pouvez deviner du seul
regard le genre d’une personne, quelle toilette elle doit
utiliser et comment s’adresser à elle. Si vous ne savez pas
trop comment vous y prendre, demandez-le-lui poliment et
respectueusement, par exemple, quel pronom elle préfère
employer. Vous pouvez aussi découvrir des indices de
personnes qu’elle connaît et leur demander quel pronom
elles utilisent pour parler d’elle. Quels pronoms la personne
utilise-t-elle pour se décrire? Ce sera votre point de départ.
Au bout du compte, il vaut mieux demander poliment et
respectueusement que se baser sur des présomptions quant
à la façon de s’adresser à la personne.
Plusieurs langues non pas de pronoms personnels
spécifiques au genre. Dans d’autres langues, il existe des
pronoms personnels singuliers neutres (par exemple en
Allemand). Un pronom neutre de genre n’est pas associé à
un genre particulier et n’implique ni le mâle ni la femelle.
Certaines personnes par exemple celles qui s’identifient
en tant qu’intergenre, préfèrent ne pas utiliser un pronom
qui spécifie un genre. Cela leur impose une identification
qui ne correspond ni à leur personne ni à la façon dont
elles s’expriment. Dans le contexte Anglais, les pronoms
personnels singuliers neutres, en particulier le pronom
singulier ‘they’, sont de plus en plus utilisés. Vous trouverez
ci-dessous une charte des pronoms personnels singuliers
neutres en cours d’utilisation en Anglais.
Comment utiliser les pronoms personnel neutre (en anglais)
Subjet Objet Adjectif possessif
Pronom Pronom
possessifréfléchi
et respectueusement
She She laughed I called her Her eyes gleam That is hers She likes herself
He
He laughed
I called him
His eyes gleam
That is his
He likes himself
que se baser sur des
Singular they They laughed I called them Their eyes gleam That is theirs They like themself/themselves
Spivak Ey laughed I called em Eir eyes gleam That is eirs Ey likes emself
présomptions
Ze and hir Ze laughed I called hir Hir eyes gleam That is hirs Ze likes hirself
Zie Zie laughed I called zir Zir eyes gleam That is zirs Zie likes zirself
Respecter les choix des personnes quant
aux termes employés pour les décrire
Si une personne veut que
Cela inclut les pronoms et les noms. À quoi cela
ressemble-t-il?
vous utilisiez le pronom
| Si une personne veut que vous utilisiez le pronom
personnel neutre pour vous
personnel neutre pour vous référer à elle, utilisez-le. Il
n’est pas important que vous parliez d’un point de vue
grammaticale de sa forme incorrecte ou du fait que vous
trouvez cela bizarre ou difficile à faire. Même si c’est moins
commun, vous devez le respecter.
| Ne demandez pas son « vrai » nom à une personne trans
ou intersexe (c.-à-d. son nom à la naissance). Et si vous
connaissez ce nom, gardez cette information pour vous.
Si la personne désire dévoiler ce nom, cette décision lui
appartient. Par contre, vous pouvez lui demander quand
et où vous pouvez utiliser en toute sécurité le nom et les
pronoms qu’elle a choisis. Par exemple, si elle n’a pas dévoilé
son identité à certaines personnes, demandez-lui comment
l’appeler dans ce cas.
| Que vous connaissiez la personne depuis 10 ans ou 2
semaines, si elle vous demande d’employer le nom qu’elle a
choisi, respectez ce choix. À l’instar des pronoms, les noms
choisis sont souvent étroitement liés à l’identité. Si vous
avez de la difficulté à faire le lien entre la personne et son
« nouveau nom », faites un effort. Faites un exercice mental.
Si vous commettez une erreur, efforcez-vous de ne pas la
faire de nouveau. Le nom que la personne a choisi importe à
ses yeux; n’en minimisez pas l’importance.
Respect de la vie privée des gens
Chacun a droit à la vie privée, et il importe que le personnel
de la vie en résidence garde confidentiel le statut des
personnes trans, intergenres ou intersexes. Il ne faut
jamais dévoiler ce statut sans la permission explicite de la
personne (p. ex., si la personne vit comme femme, traitez-la
comme tel et non comme une personne trans).
Éduquez-vous
Apprenez ce qu’on entend par identité de genre. Le sexe et
l’identité de genre sont deux éléments importants de ce
qu’une personne est, et certaines personnes ont un sexe ou
une identité de genre qui ne s’inscrit pas dans le concept
de binarité des sexes et des genres (voir la définition
d’intergenre). Il y a des moments opportuns pour poser à
une personne trans, intergenre ou intersexe des questions
respectueuses sur son identité et ses expériences (p. ex., à
un atelier sur les expériences des personnes trans ou peutêtre auprès d’un membre de la famille ou d’un ami trans qui
vous a donné la permission de poser des questions), mais
rappelez-vous ce qui suit
référer à elle, utilisez-le
toutes vos questions. Cela est épuisant et envahissant pour
qui que ce soit. Par exemple, on ne s’attendrait jamais à ce
qu’un membre du personnel de la vie en résidence s’exprime
au nom de l’ensemble du personnel. Nous avons tous des
identités et des expériences différentes, et les personnes
trans, intergenres et intersexes ne font pas exceptons. Elles
ont droit au même respect de la vie privée que les personnes
cisgenres.
| Faites vos devoirs et votre propre recherche. La section
des ressources à la fin du présent guide peut vous aider à
démarrer.
| Trouver des informations écrites par les personnes trans,
intergenre et les personnes intersexes. Renseignez-vous sur
comment la stimatisation, la discrimination et l’injustice
sont contestée, ainsi que les façons dont vous pouvez agir
en tant qu’alliéy.
| Il n’appartient pas aux personnes trans, intergenres ou
intersexes – même à des amis intimes ou à des membres
de la famille – de faire votre éducation et de répondre à
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F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
P e rs o n n e s t ran s , i n tergen r e s et in te r s e xe s e n r és id e n ce
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Comment rendre les
L’intégration des personnes
trans, intergenres et intersexes
en résidence
Quels lieux peut-on rendre plus sûrs? Comment le salon ou
bureau du personnel de la vie en résidence peut-il devenir
un lieu sécuritaire pour tout le monde? Comment rendre
les lieux plus sûrs pour les personnes trans, intergenres et
intersexes? Quelles mesures peut-on adopter pour que les
personnes trans, intergenres et intersexes se sentent mieux
intégrées en résidence?
Politiques institutionnelles et de logement
respectueuses de l’identité et de l’expression
du genre
Pour créer des milieux inclusifs en résidence où les
étudiantes et les étudiants passent la majeure partie de
leur temps, il est essentiel d’établir des politiques explicites
qui favorisent la sécurité et l’inclusion des personnes trans,
intergenres et intersexes. Les politiques de logement de
la plupart des collèges et universités se fondent sur le
sexe des personnes assigné à la naissance, et nombre de
bâtiments, d’étages et de chambres sont destinés à des
personnes d’un sexe déterminé. En conséquence, on observe
souvent une pénurie de possibilités de logement sécuritaire
et confortable sur le campus pour les personnes, trans,
intergenres et intersexes.
Les établissements d’enseignement commencent à
s’occuper de ce dossier de diverses façons. Par exemple,
certains campus américains ont mis en œuvre des
politiques qui aident les personnes trans, intergenres et
intersexes à se loger convenablement et en toute sécurité
en fonction de leur identité ou expression du genre.
L’Université de Californie Riverside dispose d’une politique
en ce sens, que vous pouvez consulter sur le site out.ucr.
edu/ourcampus/Pages/Housing.aspx. En plus de mettre
en œuvre des énoncés de politique de soutien, un nombre
croissant de collèges et d’universités, particulièrement
26
de graves problèmes de santé. Rendre sécuritaires les
toilettes publiques pour les personnes trans, intergenres
et intersexes ou dont le genre ne correspond pas aux
stéréotypes n’est pas un problème distinct de celui de les
rendre sécuritaires et dignes pour tous.
aux États-Unis, offrent des possibilités de logement
neutres, où les personnes sont jumelées sans égard à leur
genre. Les types et la variété de logements neutres varient
d’un campus à l’autre et peuvent inclure des chambres
individuelles, une salle ou un étage, des bâtiments ou
des aires en particulier, ou la majorité des salles d’une
résidence. Pour obtenir plus de renseignements, rendez-vous
sur le site de la National Student Genderblind Campaign, à
www.genderblind.org.
Les organisations, y compris les établissements
postsecondaires, sont chargées de mettre en œuvre des
politiques et des pratiques conformes aux codes des droits
de la personne. Cette responsabilité inclut l’obligation
juridique d’accommoder les personnes et de leur fournir un
accès égal aux services, à l’éducation et au logement, ainsi
qu’au travail. La Fédération canadienne des étudiantes et
étudiants a élaboré un document à l’appui des personnes
qui sont intéressées à organiser des campagnes en vue
d’examiner et de combattre les causes profondes de
l’homophobie, de la biphobie et de la transphobie sur les
campus postsecondaires. Une façon de participer à la
campagne consiste à élaborer des politiques de logement
non discriminatoires. Le document se trouve en ligne, à
cfsontario.ca/fr/section/193.
Accès aux toilettes
Les deux endroits les plus souvent désignés comme non
sécuritaires pour les personnes trans, intergenres et
intersexes sont les lieux sexospécifiques : les vestiaires
et les toilettes. L’accès à des vestiaires et à des toilettes
sécuritaires n’est ni un luxe ni un droit spécial. Pour nombre
de personnes, trouver des toilettes sûres représente un défi
quotidien. Des personnes trans, intergenres et intersexes
ou dont le genre ne correspond pas aux stéréotypes
déclarent avoir été harcelées, agressées et questionnées
par les autorités tandis qu’elles tentaient d’aller aux
toilettes. Nombre de personnes évitent carrément les
toilettes publiques, et certaines vont jusqu’à développer
F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
L’aménagement de toilettes (à une place ou multiplaces)
neutres et accessibles à tous facilite la vie de bien des gens
et peut réduire le risque de victimisation des personnes
trans, intergenres et intersexes parce qu’elles ne ciblent
personne en particulier. Même si l’accès à des toilettes
neutres et accessibles pour tous est susceptible de répondre
aux besoins de certains (étudiantes, étudiants et membres
du personnel inclus), au bout du compte, quiconque
fréquente un établissement postsecondaire devrait avoir
accès à des toilettes en fonction de son identité de genre
déclarée.
lieux plus sûrs pour
les personnes trans,
intergenres et intersexes?
Un certain nombre de campus postsecondaires commencent
à se mobiliser pour faire respecter les droits des personnes
trans et intergenres, et dont le genre ne correspond pas
aux stéréotypes en organisant des campagnes en faveur de
l’élaboration de politiques explicites et de l’accès universel
aux toilettes sur le campus, et pour créer une culture de
respect et d’inclusion. Le collège George Brown de Toronto
est un des campus à l’avant-garde de cette lutte grâce à une
initiative menée par un groupe d’étudiantes, d’étudiants et
de membres du personnel et appelée Free to Pee @GBC (Uriner librement au GBC) : www.freetopeegbc.com.
Participation aux activités de la résidence
Les activités sociales en résidence doivent être inclusives
et, si possible, neutres. Ainsi, au moment d’organiser des
jeux ou des activités sportives pour les résidentes et les
résidents, évitez de former des équipes en fonction du sexe
(hommes c. femmes). Si vous concevez des affiches pour
des activités, officielles ou autres, faites en sorte que si l’on
présente des couples, ceux-ci ne soient pas exclusivement
hétérosexuels ou cisgenres. Enfin, si vous devez organiser
des activités distinctes, permettez aux personnes de se
joindre à n groupe en fonction de leur identité de genre
déclarée.
P e rs o n n e s t ran s , i n tergen r e s et in te r s e xe s e n r és id e n ce
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Scénarios
La meilleure stratégie
pour créer des résidences
Scénario 3
La meilleure stratégie pour créer des résidences plus
sûres et inclusives pour les résidents LGBTQ consiste
à être proactif et à agir avec détermination. Préparezvous en explorant divers scénarios. Les scénarios
suivants s’appuient sur des expériences réelles en
résidence. Certains portent sur le soutien des personnes
LGBTQ, d’autres suggèrent des façons de répondre à
des manifestations d’homophobie, de biphobie et de
transphobie.
Mise en œuvre des scénarios
Posez-vous les questions suivantes : quels sont les
enjeux en cause? À qui dois-je faire appel pour résoudre
le problème? Quelles ressources me faut-il? Que dois-je
faire pour agir de façon proactive (c.-à-d. m’assurer que
ce n’est pas une situation à laquelle je devrai faire face à
ma résidence) et réactive (c.-à-d. à présent que cela s’est
produit, comment gérer la situation?).
Comme point de départ, utilisez les ressources du présent
guide, à la section du continuum des alliés (p. 17 à 20) et à
celle sur la façon de devenir un allié des personnes trans et
intergenres (p. 24). Cela vous aidera à bien vous familiariser
avec les scénarios. N’oubliez pas qu’il y a bien d’autres
ressources à votre disposition!
Scénario 1
Quinn, une étudiante de deuxième année, habite un étage
où il n’y a que des femmes. Au cours des derniers mois,
Quinn a commencé à porter des vêtements de moins en
moins féminins et demandé à sa famille, à ses amis et à ses
camarades de classe d’utiliser des pronoms masculins pour
le désigner. Quinn ne se reconnaît pas femme, mais n’a pas
l’impression d’être un homme non plus. Quinn est de moins
en moins certain de sa participation à la vie en résidence
à cet étage, étant donné qu’il s’agit d’un espace « pour
femmes seulement » et cherche du soutien pour s’assurer
qu’il peut continuer d’y être inclus.
| Comme membre du personnel de la vie en résidence,
comment pouvez-vous appuyer la démarche de Quinn?
Comment travailleriez-vous avec Quinn et les autres résidentes
pour faire en sorte qu’il connaisse l’expérience de vie la plus
positive possible en résidence?
Scénario 2
Rachel et Yasmin sont deux femmes de votre résidence
et elles forment un couple. Il arrive que des garçons de
leur étage se réunissent et parlent des femmes qui leur
plaisent. Tandis que vous passez devant la porte d’une
des chambres en faisant votre ronde, vous entendez des
garçons faire un pari pour savoir qui réussira à séduire et
à « convertir » Yasmin (c.-à.-d. changer son orientation
sexuelle). Le vainqueur méritera des points bonis s’il réussit
à « convertir » les deux.
| Que diriez-vous à ce groupe de garçons? Comment assurerez-
vous la sécurité de Rachel et de Yasmin? Quelles mesures
prendrez-vous pour créer une culture de sécurité et de respect à
votre résidence?
Aditya est un étudiant international vivant en résidence.
Il est gai et a un copain qui vit hors campus mais qui lui
rend souvent visite. Ses parents, qui lui fournissent une
aide financière, lui rendent visite et vous apercevez les trois
dans le corridor. Un autre résident, qu’Aditya connaît bien,
l’aperçoit également et lui demande (sur un ton sincère) :
« Est-ce qu’ils vont rencontrer ton nouveau copain? » Aditya
a l’air terrifié et reste bouche bée.
plus sûres et inclusives
consiste à être proactif et
à agir avec détermination
| Que pouvez-vous dire sur le coup pour aider Aditya? Que
répondrez-vous à l’étudiant qui, sans le vouloir, a dévoilé
l’orientation sexuelle d’Aditya à ses parents? Comment auriezvous pu empêcher qu’Aditya se trouve dans cette situation?
Comment facilitez-vous la conversation à votre résidence pour
vous assurer que tous les étudiants et étudiantes se sentent en
sécurité?
Scénario 4
Vous assistez à la réunion de planification des activités
liées à la semaine d’orientation sur la vie en résidence. Un
de vos collègues suggère de ternir le concours de lip sync
annuel dans votre salle commune spacieuse. L’activité,
une des plus populaires de la semaine, attire un grand
nombre de personnes. Vous avez remarqué que beaucoup
d’étudiants qui participeront au concours se travestissent
souvent pour faire rire – mais que ces rires sont provoqués
par d’immanquables comportements et commentaires
transphobes. Le prix est constitué de « points maison ».
Vous avez remarqué que presque chaque année, le groupe
vainqueur est essentiellement celui dont les costumes
sont les plus « hilarants ». Vous indiquez que la nature
transphobe de l’événement vous rend mal à l’aise. Malgré
cela, vos collègues défendent l’activité en soulignant qu’elle
a lieu tous les ans et que c’est l’une des plus populaires de la
semaine. Ils ne croient pas qu’elle indispose qui que ce soit
parce qu’on ne dénombre aucun étudiant ou étudiante trans
dans l’établissement.
| Qui la transphobie indispose-t-elle? Comment expliquer
que l’activité rend bien des gens mal à l’aise ou les perturbe
carrément? Comment obtenir le soutien d’alliés potentiels? Le
comité compte-t-il d’autres alliés potentiels dans ses rangs?
28
F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
s c én a r io s
29
Vie en résidence inclusive
pour les personnes LGBTQ
La vie en résidence est une partie importante de l’expérience
collégiale et universitaire des personnes qui vivent sur le
campus. Ces lieux servent souvent de pôles d’interaction
communautaire et sociale avec les pairs jouent un rôle
primordial dans le bien-être. C’est pourquoi faire en sorte
que chacun se sente en sécurité et accepté est une priorité
importante. Vous trouverez ci-dessous quelques suggestions
pour élaborer des activités positives à l’égard des personnes
LGBTQ qui vous aideront à créer des communautés
résidentielles où chacun peut participer librement sans
discrimination.
Soirée d’orientation
Au moment de planifier le programme d’orientation de votre
résidence, assurez-vous d’inclure la population LGBTQ en
intégrant de l’information sur les ressources et les services
à son intention sur le campus. Reconnaître la présence des
organisations et des services LGBTQ sur le campus et dans
la collectivité dans votre programme d’orientation présente
rapidement le message positif que la résidence est un
lieu sûr. En gardant cela à l’esprit, il importe de maintenir
ce milieu en continuant de s’assurer que les activités de
la résidence s’adressent à tout le monde, y compris les
personnes LGBTQ.
Souper à la résidence
Le souper en résidence est un excellent moyen de créer
un lieu où les résidents et les résidentes ont l’occasion
d’exprimer leurs préoccupations et qui vous permet de
mieux les connaître. Un soir de semaine, organisez une
activité où les gens se rassemblent, commandent de la
nourriture et participent à la discussion. Une bonne façon
d’entamer la discussion en douceur sur l’expérience et les
préoccupations des personnes LGBTQ consiste à préparer
un certain nombre de questions sur comment on se sent
en résidence. Cela permet aux personnes LGBTQ de ne pas
craindre de s’exprimer.
30
Connaître les
ressources sur
le campus et
communautaires
Soirée cinéma
La majorité des films manquent cruellement de
représentants de la communauté LGBTQ, et lorsqu’ils en
présentent, ces personnages obéissent la plupart du temps
à des stéréotypes. La projection d’un film à thématique
LGBTQ est un excellent moyen de créer un espace sécuritaire
pour les membres LGBTQ de votre résidence. Vous pouvez
même ouvrir la discussion à la fin de la projection pour créer
un dialogue sur l’inclusion des personnes LGBTQ et sur la
façon de devenir un allié. Pour trouver des films appropriés,
consultez : MyGSA.ca/educators/movies, Out on Screen
(www.outonscreen.com), Inside Out (www.insideout.ca),
ou renseignez-vous sur les festivals de cinéma LGBTQ. Vous
pouvez aussi consultez des sites web comme:
http://www.vodkaster.com/Listes-de-films/Le-meilleur-ducinema-queer
http://www.allocine.fr/tags/default_gen_tag=homosexualit
%E9+%2F+gay&filtre=film&tri=&page=2.html
Sports intramuraux
Lorsqu’on sait que 49 % des étudiantes et des étudiants
LGBTQ ne se sentent pas en sécurité dans des lieux comme
les vestiaires, il n’est pas étonnant que les sports aient
toujours intimidé ceux-ci. Si votre collège ou université
tient un événement sportif, indiquez clairement que tous
les étudiants et étudiantes sont invités à y participer sans
égard au sexe, à l’orientation sexuelle, à l’identité ou à
l’expression du genre – et que l’événement sera exempt de
discrimination et d’irrespect.
F o n d s É g a l e C an a d a p our l e s d roi t s d e l a p e rs onne | guide de r esso ur ces lgbtq
Services sur le campus
Renseignez-vous sur les organisations,
groupes ou lieux LGBTQ sur le campus. Il
peut s’agir :
| de centres pour la diversité des genres et
sexuelle
| d’initiatives en faveur d’espaces sûrs
et positifs (souvent gérées par un centre
étudiant)
| de centres pour femmes ou personnes trans
| de clubs ou de groupes étudiants (on trouve
souvent des clubs ou groupes étudiants
facultaires sur le campus, selon la taille de
l’établissement)
| de services étudiants
| d’associations de diplômés
Services de santé, de santé mentale
et de consultation
| Renseignez-vous pour savoir si les services
de consultation sur le campus offrent un
soutien spécifique aux personnes LGBTQ
| Rendez visite aux organisations LGBTQ
sur le campus – ou effectuez votre propre
recherche en vous rendant au centre de
soins de santé sur le campus – pour obtenir
de l’information sur les pourvoyeurs et les
services de soins qui fournissent des services
respectueux et valorisants aux patients LGBTQ.
Ressources communautaires
Outre les services offerts sur le campus, on
dénombre de nombreuses ressources pour les
personnes LGBTQ au sein des communautés.
Pour obtenir la liste des organismes de votre
région, consultez le site campus.monagh.ca.
La Fédération canadienne des étudiantes
et étudiants a également rassemblé une
excellente liste de ces organismes dans
un document intitulé Défiez l’homophobie
& la transphobie, qu’on trouve en ligne à
cfsontario.ca/downloads/QTCampusGuide.pdf
(en anglais seulement).
Ressources LGBTQ
2-Spirited People of the 1st Nations
(personnes bispirituelles des
Premières nations)
www.2spirits.com (en anglais seulement)
2-Spirited People of the 1st Nations est
un organisme sans but lucratif dont les
membres sont des personnes autochtones
gaies, lesbiennes, bisexuelles et transgenres.
Pour en savoir davantage sur l’histoire des
personnes bispirituelles en Amérique du
Nord, consultez le rapport intitulé We Are Part
of Tradition: A Guide on Two-Spirited People for
the First Nations Communities.
Association canadienne des
professionnels de santé pour les
personnes transsexuelles (CPATH )
www.cpath.ca | En français :
www.cpath.ca/home/?lang=fr
L’Association canadienne des professionnels
en santé des personnes transsexuelles
(CPATH ) est un organisme professionnel voué
aux soins de santé des personnes à l’identité
de genre variable.
Chaire de recherche sur l’homopobie
www.chairehomophobie.uqam.ca
La Chaire de recherche sur l’homophobie
associe des partenaires gouvernementaux,
communautaires et universitaires
souhaitant contribuer à la reconnaissance
des réalités des minorités sexuelles par
l’approfondissement des connaissances
les concernant et la mobilisation des
connaissances acquises dans l’élaboration,
l’implantation et l’évaluation de programmes
et de mesures de lutte contre l’homophobie.
Fondation Émergence
www.fondationemergence.org
La Fondation Émergence propose
des programmes d’information et de
sensibilisation pour favoriser le bien-être et la
défense des droits des personnes lesbiennes,
gaies, bisexuelles et transgenres (LGBT)
Intersex Society of North America
(Société intersexe de l’Amérique du Nord)
www.isna.org (en anglais seulement)
L’Intersex Society of North America (ISNA)
travaille à apporter des changements
systémiques pour mettre fin à la honte, au
secret et aux chirurgies génitales non souhaitées
pour les personnes dont l’anatomie à la
naissance, selon quelqu’un, était hors norme
pour un homme ou une femme
PFLAG Canada | www.pflagcanada.ca
En français : www.pflagcanada.ca/fr/
PFLAG (parents, familles et amis de personnes
lesbiennes et gaies) est un organisme qui
regroupe des membres de la famille et
des amis de personnes lesbiennes, gaies,
bisexuelles et transgenres. L’organisation
possède des groupes affiliés dans de
nombreux pays. PFLAG Canada soutient
et informe les parents, familles, amis et
collègues qui ont des questions ou des
préoccupations au sujet de l’orientation
sexuelle et de l’identité de genre et sur la
façon d’appuyer leurs proches qui sont LGBTQ,
et leur fournit des ressources
Transpride Canada | www.transpride.ca
Trans Pride Canada est un réseau non
partisan de partenaires et d’alliés qui
travaillent en collaboration pour faire
respecter les droits des personnes trans.
TransPULSE Resource Guide
(Guide de ressources de Trans PULSE)
transpulseproject.ca
Le guide de ressources de Trans PULSE est
une compilation de ressources actuellement
offertes aux personnes trans partout au
Canada. Le guide se trouve en ligne à
transpulseproject.ca/resources/resource-guide
(en anglais seulement).
Ressources unies
Fédération canadienne des étudiantes
et étudiants | www.cfs-fcee.ca
Fondée en 1981, la Fédération canadienne
des étudiantes et étudiants est un syndicat
national bilingue composé aujourd’hui
de plus d’un demi-million de membres
représentés par plus de 80 syndicats
étudiants dans des collèges et universités du
Canada. La Fédération donne une voix efficace
et unifiée à la population étudiante auprès
des gouvernements provincial et national.
College Student Alliance
www.collegestudentalliance.ca | En français :
www.cfs-fcee.ca/html/french/home/
La College Student Alliance (CSA) est un
groupe d’action géré par ses membres au
service des personnes qui fréquentent les
collèges et les universités de l’Ontario.
La CSA se concentre sur des activités de
sensibilisation au nom de ses membres
concernant des enjeux liés à l’éducation
postsecondaire comme les droits de scolarité,
l’accessibilité, la qualité et la transférabilité.
L’Alliance canadienne des associations
étudiantes (ACAÉ) | www.casa-acae.com
L’Alliance canadienne des associations
étudiantes (ACAÉ ) est une alliance de
24 associations étudiantes et syndicats
d’étudiants de partout au Canada. La mission
de l’ACAÉ consiste à défendre les intérêts des
étudiants par l’élaboration de politiques et
recherche, les campagnes de sensibilisation,
les relations gouvernementales et les
partenariats avec d’autres intervenants,
en utilisant une approche centrée sur les
membres et la communauté
re s s o u rce s s ur le c a m p us et c o m m un a uta ir e s
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graphisme : Zab Design & Typography
© 2013 fonds égale canada pour les
droits de la personne. Le Fonds Égale
Canada pour les droits de la personne
(FECDP) est le seul organisme de
bienfaisance canadien voué à la promotion
des droits des personnes lesbiennes, gaies,
bisexuelles et trans (LGBT) grâce à la
recherche, à l’éducation et à la mobilisation
communautaire.
This booklet is also available in English
1-888-204-7777 | www.egale.ca
campus.monagh.ca