Maus résumé

Histoire des arts. « MAUS ».
I- Présenter.
« Maus » est un roman graphique (une bande dessinée s'adressant aussi à un public adulte, avec la
même ambition qu'un roman) dont l'auteur est Art Spiegelman, un New-yorkais. « Maus » est paru
au début des années 1990 et a obtenu le Prix Pulitzer, la plus haute récompense pour une œuvre
littéraire aux États-Unis.
« Maus » fait partie des domaines des arts du langage et des arts visuels.
II- Décrire.
Il s'agit de maîtriser le vocabulaire spécifique à la Bande Dessinée. L'évocation du contexte
historique pourra être abordée en même temps que la description ou plus tard.
• L'extrait présenté est une planche (une page en BD) divisée en deux strips (bandes
horizontales ou verticales qui structurent le récit).
• Le strip de gauche montre l'auteur avec son père (reconnaissable à ses lorgnons) dans les
années 70. Art Spiegelman s'efforce de recueillir le témoignage de son père, survivant
d'Auschwitz.
• Le strip de droite montre les souvenirs du père à son arrivée à Auschwitz.
• La description concerne surtout le strip de droite.
• Dans la première case, on voit au 1er plan des SS allemands ( en uniforme et à têtes de
chats) et des kapos ( des déportés qui aident les SS). Les kapos sont reconnaissables à leur
« pyjamas » rayés et leur matraque. Certains sont juifs ( têtes de souris, Maus en allemand)
d'autres sont polonais ( têtes de cochon). A l'arrière-plan, des hommes encore habillés à
têtes de souris, les juifs qui viennent d'arriver à Auschwitz. Le chef des SS leur ordonne en
hurlant de se déshabiller.
• Dans la 2ème case, les déportés sont nus, certains sont frappés. Le dessin comme le texte
nous apprennent qu'ils ont froid et peur de ce qui va leur arriver.
• Dans la 3ème case, le SS au 1er plan leur hurle qu'ils vont aller à la douche. Les juifs à
l'arrière-plan apprennent la réalité d'Auschwitz : ils sont là pour travailler avant d'être tués.
L'un d'eux s'inquiète du sort des femmes et des enfants.
III- Le contexte historique.
• Auschwitz est le plus grand camp d'extermination où l'Allemagne nazie a déporté et
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assassiné plus d'un million de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
A l'arrivée au camp, les déportés subissent la sélection : les hommes et femmes capables de
travailler sont rasés, vêtus d'uniformes rayés et perdent toute identité (tatoués d'un numéro).
Affamés, battus, ils travaillent jusqu'à l'épuisement et la mort. Tous ceux qui ne peuvent pas
travailler (trop vieux, trop jeunes...) sont immédiatement tués dans les chambres à gaz
camouflées en douches.
IV- Analyser.
• « Maus » est avant tout une œuvre de mémoire témoignant du génocide dont les juifs ont été
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victimes pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est pas un travail historique parce que
l'auteur a choisi de s'appuyer sur le seul témoignage de son père, sur son point de vue
subjectif (ses émotions du moment). Mais « Maus » montre la réalité vécue, c'est ce qui fait
sa force. En un seul strip, l'essentiel est montré.
Le rapport de forces, la cruauté et la terreur : d'abord par la représentation chats/ souris
( le jeu cruel avant la mise à mort). Les SS sont armés, hurlent, frappent. Les juifs sont nus,
ont froid, chuchotent.
• La déshumanisation. Les déportés ont tout perdu, papiers, vêtements, objets personnels,
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cheveux. Ils ne sont plus que des « outils de travail ».
Le racisme. Dans l'univers concentrationnaire, le sort de chacun dépend de son classement
en « races » : chats, souris, cochons...Les juifs ne sont plus que des « youpins » (injure
raciste).
L'organisation du génocide. . « Vues êtes là pour travailler ». « Ils n'ont pas encore décidé
de vous tuer ». « A la douche » fait allusion à la chambre à gaz qui les attend tous. « Et nos
femmes et nos... » renvoie au sort des plus faibles à l'arrivée à Auschwitz.
Les moyens artistiques : l'auteur utilise le noir et blanc qui accentue les contrastes et
contribue à dramatiser la scène. De plus, le noir et blanc fait référence au passé.
V- Rapprocher.
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On peut rapprocher « Maus » de « Si c'était un homme », écrit par Primo Levi en 1947.
« Si c'était un homme » est le témoignage de Primo Levi, juif italien, sur sa déportation à
Auschwitz. C'est donc aussi un travail de mémoire.
Comme dans « Maus », l'extrait montre la déshumanisation subie par les déportés : il n'est
plus que le matricule 174517. Le racisme : « Son regard ne fut plus celui d'un homme à un
autre homme... ». La réalité du génocide : les deux dernières phrases.
Comme le père d'Art Spiegelman qui fait des cauchemars chaque nuit, Primo Levi nous
rappelle la souffrance des survivants : il finira par se suicider.
On peut aussi rapprocher « Maus » de l'installation de Menashe Kadishman : « Feuilles
mortes » au musée juif de Berlin.