HDA 2016 3E 3 Français Étude de Marjane Satrapi, Vincent

HDA 2016 3E 3 Français
Étude de Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud, Persépolis, 2007
C'est ici le film d'animation (et non la BD) qui a été étudié.
Axe d'étude : raconter son enfance (autobiographie) en utilisant le film d'animation
Synopsis du film : En France, à l'aéroport d'Orly, une jeune femme hésite à prendre l'avion à destination
de Téhéran. Elle se souvient...
1978 : en Iran, Marjane Satrapi (8 ans) vit heureuse avec ses parents et sa grand-mère. Ceux-ci
soutiennent la révolution contre le Shah (1979), mais leurs espoirs sont vite déçus : la mise en place de la
République Islamique instaure une nouvelle forme de dictature dont est victime en particulier l'oncle
Anouche, révolutionnaire déjà emprisonné sous le Shah. Privation de liberté, port du voile obligatoire,
guerre contre l'Irak... Pour protéger Marjane qui a alors 14 ans, ses parents l'envoient en Autriche.
L'adolescente y découvre une autre culture, la liberté, l'amour, mais aussi la solitude, la fin de l'enfance, et
la nostalgie. Elle revient en Iran, connaît une période de dépression, puis se marie. Mais le mariage est un
échec, et Marjane finira par repartir en Europe, en France cette fois.
1. Persepolis et le genre autobiographique :
Le film de M.J s'inscrit dans le genre autobiographique : l'auteure y raconte sa propre enfance. Dans
la littérature, ce genre remonte aux Confessions de J. J. Rousseau (XVIIIe siècle), dont le projet est non
seulement de raconter sa vie, mais aussi de tout dire sur lui, le bon et le mauvais (points communs avec
Satrapi). Au XXe siècle, plusieurs écrivains écrivent aussi leur autobiographie (Romain Gary), mais sous
une forme romanesque qui peut prendre des libertés avec la réalité.
L'originalité de Persépolis est qu'il s'agit à l'origine d'une bande dessinée en 4 tomes, publiée entre
2001 et 2003. Avec la collaboration du dessinateur Vincent Paronnaud, M. J. adapte sa BD au cinéma
sous forme d'un film d'animation (2007). Il ne s'agit pas d'une oeuvre littéraire, mais on retrouve des
thématiques rencontrées dans la littérature, traitées ici par l'art visuel :
– Alternance de séquences en couleurs (les moments où Marjane, adulte, se souvient) et de
séquences en noir et blanc (souvenirs de l'enfance) : allers-retours entre le présent et le souvenir.
– Caméra subjective qui montre le point de vue de la fillette ou de l'adolescente.
– Symbolique du voile que Marjane enlève à Orly (qui rappelle aussi l'obligation du port du voile en
Iran)
– Distanciation par l'humour, l'auto-dérision (caricature, références à Bruce Lee, Hulk...) ;
autocritique
Quelques rapprochements possibles (non exhaustifs) avec des oeuvres lues en classe (en extraits) :
- Philippe grimbert, Un secret, 2004
- Georges Perec, extrait de Je me souviens, 1978 ; le candidat peut lire sa propre version de Je me
souviens
2. Quelques thèmes (non exhaustifs, le candidat peut en développer d'autres) :
- L'importance de la famille (le candidat peut partir de l'affiche du film) ; en particulier les relations avec
la grand-mère (qui apprend à Marjane l'importance de l'intégrité) et avec l'oncle (militant emprisonné sous
le Shah, exécuté sous le régime de la République Islamique)
- Grandir dans un pays en guerre, dans un régime totalitaire.
- Vivre entre deux cultures.
Frida Kahlo, Mis abuelos, mis padres y yo (1936)