HIDA

Transcription

HIDA
HIDA Français
Domaines : Arts du langage, arts du visuel
Thématique : Arts, états, pouvoir
Persepolis, la bande dessinée Elle comporte 4 tomes qui ont été réalisés par Marjane Satrapi entre 2000 et 2003.
Persepolis, le film Date de sortie : 2007
Le film a été réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, d'après la bande­dessinée Les réalisateurs
Marjane Satrapi
Elle est née en 1969, en Iran. Elle subit dans son enfance la restriction des libertés individuelles liées à la révolution islamique et à la guerre Iran­Irak. Elle étudie au lycée français de Téhéran puis, à quatorze ans, est envoyée par ses parents en Autriche, loin de la guerre et du régime. Elle revient en Iran pour étudier, puis, par opposition au régime, elle rejoint la France où elle termine ses études et réside encore actuellement.
Elle se lance dans la bande­dessinée en publiant entre 2000 et 2003 les quatre tomes de Persepolis pour lesquels elle obtiendra un large succès. Avec Vincent Paronnaud, ils réalisent l'adaptation au cinéma de Persepolis en 2007, film d'animation qui sera récompensé à plusieurs reprises.
Le contexte historique
•Persepolis était la capitale de l'empire Perse de 521 à 331 avant JC, et symbolise la grandeur de cette civilisation qui rayonnait sur le monde antique. Le titre de la bande dessinée de Marjane Satrapi porte donc un regard critique et ironique sur l'Iran d'aujourd'hui.
•Depuis 1953, l'Iran vit sous le régime du Shah, qui se durcit de plus en plus, notamment à l'encontre des religieux islamistes et des communistes. En 1978, le peuple mécontent manifeste contre le pouvoir en place. L'Ayatollah Khomeiny, religieux très influent en exil en France, revient à Téhéran et devient très populaire. Une fois le Shah renversé par la révolution, l'Ayatollah Khomeiny se hisse au pouvoir et installe un état islamique rigoureux, où les droits civiques et les libertés sont de plus en plus limités.
Le genre : Persepolis est une œuvre autobiographique. Marjane Satrapi raconte son enfance, son adolescence et sa vie de jeune adulte.
Les caractéristiques du genre autobiographique :
­l'auteur, le narrateur et le personnage sont la même personne (Marjane Satrapi),
­le narrateur adulte se souvient de son passé (narrateur enfant).
Dans la bande dessinée, les cartouches laissent place aux commentaires de la narratrice adulte tandis que la narratrice enfant s'exprime dans les bulles.
Sur l'affiche du film, apparaissent la narratrice adulte et la narratrice enfant. De profil, les yeux clos, la narratrice adulte se souvient de son enfance, comme le suggère le nuage dans lequel sont représentés la narratrice enfant et sa famille.
Au début du film, à l'aéroport d'Orly, la narratrice adulte hésite à retourner en Iran et repense alors à
son enfance. C'est ainsi que l'on voit sur une même image la narratrice adulte (moment de l'énonciation en couleur) et la narratrice enfant (souvenir en noir et blanc).
Premiers mots de la voix off de Marjane adulte : « Je me souviens. À cette époque, je menais une vie tranquille et sans histoire. J'adorais les frites avec du Ketchup, Bruce Lee était mon héros préféré, je portais des Adidas et j'avais deux grandes obsessions : pouvoir un jour me raser les jambes et devenir le dernier prophète de la galaxie. »
Dénonciation de la dictature et de l'absence de liberté
La jeune Marjane associe dans ses vêtements deux univers, celui de l'islamisme qui lui impose d'être en jupe et de porter un foulard et celui de la jeunesse occidentale, veste en jean avec une inscription « punk », baskets Nike et badge de Mickael jackson. Ces objets symbolisent la culture jeune mais également la culture occidentale, c'est­à­dire une culture à laquelle la jeune Marjane n'a pas accès dans son pays.
Les gardiennes de la révolution portent un voile qui leur descend jusqu'aux pieds et qui ne laisse passer aucune mèche de cheveux. Leur visage est sévère et hostile, elles sont une menace pour Marjane qu'elles peuvent arrêter. Elles lui reprochent sa tenue vestimentaire, non conforme aux lois imposées par les islamistes. Ces objets sont frappés d'interdiction car pour les islamistes ils symbolisent l'ennemi américain et sont le signe d'une culture laïque forcément décadente.
Conclusion
La bande dessinée et le film appartiennent au genre autobiographique et racontent le passage de la narratrice de l'enfance à l'âge adulte dans un contexte très particulier, celui de l'Iran des années 1978­1994.
Cette œuvre est engagée car l'auteure témoigne et donne son point de vue sur son pays qui, encore aujourd'hui, est privé de libertés. Marjane Satrapi montre aussi la dure réalité que vit la population iranienne au quotidien : la mort de son oncle Anouche, son ami d'enfance victime de la guerre et handicapé... Mais l'humour se met au service de cette dénonciation.