Centres Financiers - CFDT F3C Communication Conseil Culture
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La Banque Postale Achat d’une banque patrimoniale ? La CFDT dit oui, mais… Le contexte Le développement de la clientèle patrimoniale est l’une des 13 priorités immédiates du Plan Statégique 2012-2015. C’est aussi une source de financement de notre mission de service public. Le marché est attractif : 20% des ménages les plus aisés génèrent 80% de l’épargne. La Banque Postale, avec ses 500 000 clients patrimoniaux, n’est pas une débutante dans ce secteur. Cependant, notre offre pour cette clientèle est actuellement limitée et la fin annoncée pour avril 2013 du partenariat avec la société Oddo ont conduit La Banque Postale à s’interroger sur la façon d’éviter la perte de ces clients : développement interne ou nouveau partenariat ou croissance externe ? Le candidat Le développement interne a très vite été écarté : pas le temps d’ici avril prochain de développer pour ces clients de nouveaux produits relutifs (c'est-à-dire améliorant) du coefficient d’exploitation. C’est une solution hybride qui a été retenue : l’achat de la Banque Privée Européenne (BPE) au Crédit Mutuel Arkéa (CMA) ainsi qu’un contrat de prestation de services informatiques aux filiales de CMA. La clientèle patrimoniale de BPE dispose d’une offre complète de produits et prestations bancaires et de placement, complémentaires de la gamme de La Banque Postale pour ces clients. BPE a un fonctionnement autonome de CMA et est autoportante financièrement. Son réseau est intéressant car réparti sur toute la France : 32 agences plus 8 bureaux spécialisés dans la Gestion de Fortune (appelées délégation), 321 salariés. Quelques chiffres clés sur BPE (2011) : plus de 60 000 clients dont 4 000 nouveaux par an, PNB de 60M€, soit 2 800€ par client (à comparer avec les 1 500€/client pour La Banque Postale), Résultat Net supérieur à 7M€, 3Md€ d’encours de prêts aux clients, coût du risque plutôt faible à 12 bps. La position de la CFDT La Banque Postale malgré les nouvelles activités, est toujours en recherche de PNB. La crise est une explication mais elle n’est pas suffisante. L’activité de crédit aux entreprises est décevante et le départ de son Directeur n’est sans doute pas une coïncidence. Il reste donc du chemin à faire pour atteindre les 7Md€ de PNB prévus en 2015 par le Plan Stratégique. L’activité de financement de la sphère locale semble être une réussite au moins pour les crédits à court terme. BPE devrait rester rentable dès son arrivée dans notre Groupe. L’opération semble peu risquée aussi bien financièrement qu’opérationnellement grâce à l’autonomie de BPE et à sa bonne santé. Son intégration dans le Groupe La Banque Postale est annoncée par la Direction comme simple et sans implication sur les personnels. L’opération de croissance externe La Banque Postale achète 100% du capital de BPE et les droits de vote correspondants. Il n’ y a pas « goodwill ». Le prix est encore en négociation, environ à la hauteur de ses fonds propres. La garantie de passif est de 24 mois. La majorité des clients est reprise. Les clients historiques de CMA et globalement la gestion de fortune située sur les territoires Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central du Crédit Mutuel restent sous le contrôle de CMA. Ce sont donc les 32 agences, 278 salariés sur 300, ainsi qu’une partie des délégations (c'est-à-dire des agences spécialisées sur la gestion de fortune) qui feront partie de la nouvelle venue dans le Groupe La Banque Postale. En complément, un contrat sera conclu avec CMA pour des prestations informatiques ainsi que des services bancaires et financiers rendues par ses filiales. Le contrat est prudent puisqu’il engagerait La Banque Postale pour 5 ans et CMA pour 13 ans . La sortie de CMA de ce contrat ne devrait pas être possible avant qu’une solution de remplacement ne soit en place. Faut-il y voir les leçons apprises des démêlés avec Oddo ? Le montage Pour La Banque Postale, BPE – dont le nom sera changé- sera une plateforme d’assemblage de l’offre patrimoniale. Intégrée au Groupe, elle gardera son autonomie de fonctionnement et il ne devrait pas y avoir de recouvrement avec les activités de LBP GP et LBP IC, chacune de ces entités gardant ses clients (pas de transferts de clientèle), ses salariés (pas de transferts annoncés), ses commerciaux. Seuls les produits proposés aux clients seront mis en commun. Le calendrier est serré, puisque en cas d’accord une signature devrait intervenir en novembre 2012 pour une bascule opérationnelle au 1er avril 2013. La CFDT s’est donc exprimée dans les instances de gouvernance de la Banque, en faveur de cette opération. Mais nous considérons que le dossier n’est pas complet. En effet, malgré les affirmations d’absence de recouvrement d’activités entre BPE, LBP IC et LBP GP, nous n’avons pas le détail de l’articulation entre BPE et nos filiales ni entre les commerciaux et les forces de ventes. Nous avons donc demandé un Comité d’Entreprise supplémentaire sur les modalités d’intégration de BPE dans le Groupe La Banque Postale. De plus, même si les impacts sociaux sont annoncés comme minimum, nous attendons des informations complémentaires sur les aspects humains de cette opération : réorganisations éventuelles, évolutions professionnelles, formations aux nouveaux produits, processus, … Enfin, l’arrivée de BPE ne fait que confirmer que La Banque Postale est un Groupe Bancaire structuré. Mais elle ne l’est toujours pas au sens social puisqu’il n’existe toujours pas, malgré nos demandes répétées, de Comité d’Entreprise de Groupe et plus généralement d’instance représentative du personnel au niveau du Groupe. Pour la CFDT, ce point est maintenant un impératif. Laurent LE BOTERVE [email protected] Thierry FRESLON [email protected] Véronique MONTAUD [email protected] Michel Derenne [email protected] Fédération CFDT F3C 47/49 avenue Simon Bolivar 75950 Paris cedex 19 12t1017 - 15/10/2012