INFOS INFO S

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INFOS INFO S
Lutte contre le tabagisme
INFOS
N°14 - Juin 2007
ÉDITO
La lutte contre le tabac progresse et continue sur le plan national, régional et
départemental.
Le décret du 15 novembre 2006 fait « un tabac » pour reprendre les termes du Professeur Lagrue.
L’application du 1er volet le 1er février 2007 s’est passée dans de bonnes conditions compte tenu d’un
fort soutien populaire.
Le 2ème volet reporté au 1er janvier 2008 concerne la protection des personnels et des clients dans les
cafés, hôtels, restaurants, discothèques et casinos : il faut veiller à l’application des exigences sur les
caractéristiques des fumoirs ; Le lobby des buralistes n’est pas désarmé, la vigilance s’impose.
Le conseil d’Etat vient de rejeter les recours contre l’interdiction de fumer.
Au niveau régional :
Le Programme Régional de l’Assurance Maladie (PRAM) Tabac a proposé et soutient la régionalisation
de l’aide à l’arrêt du tabac sur le modèle « TAB’AGIR ».
Le financement de la régionalisation est effectif pour 2007, 2008 et 2009 grâce à la Dotation Régionale
du Développement des Réseaux (DRDR).
L’objectif du réseau régional est de permettre un accès équitable aux consultations d’aide à l’arrêt du
tabac sur la région Bourgogne auprès d’un généraliste formé le plus proche et si besoin d’un recours à
un(e) psychologue ou un(e) diététicien(ne).
La coordination régionale sera assurée par :
- Un médecin coordinateur à mi temps
- Une secrétaire temps plein dont 4/5 temps sur le réseau et 1/5 temps sur la prévention.
- Une coordinatrice régionale à temps plein dont 3/4 temps sur le réseau et 1/4 temps sur la prévention
- Des vacations « animation préventions » sont prévues pour un 1/2 temps
Le Groupement Régional de Santé Publique (GRSP) avec son conseil d’administration a conservé
l’identification d’une thématique spécifique « tabac ».
Le responsable du PRAM tabac « réfèrent thématique » est membre du comité des programmes du
GRSP.
Enfin la conférence régionale de santé a validé le thème du « tabagisme » lors de sa séance plénière du
31 mai 2007 comme un des 3 thèmes de travail pour 2008, thème proposé au bureau par le Président
de TAB’AGIR.
Au plan départemental le Président de TAB’AGIR rencontrera prochainement le directeur de la
DDASS et l’Inspecteur d’Académie pour re-déterminer leur soutien dans les actions de prévention
de TAB’AGIR.
Une bonne nouvelle de dernière minute, TAB’AGIR vient d’obtenir « l’agrément d’organisme de
formation pour la tabacologie ».
Merci à vous tous qui participez à ce combat pour la santé publique dont le tabac est l’ennemi public
numéro un !
Le Président, Serge TCHÉRAKIAN
INFOS
Lutte contre le tabagisme
Pourquoi un nouveau produit dans le tabagisme ?
CPAM de l’Yonne
Service Médical
C R A M
bourgogne - Franche-comté
COMITÉ DÉPARTEMENTAL DE LA
LIGUE NATIONALE FRANÇAISE
CONTRE LE CANCER
Un propos sur la VARENICLINE
Depuis le début de l’année, les médecins disposent d’un outil nouveau dans l’aide à l’arrêt. Cela
assure aux acteurs de terrain de posséder un médicament facile à manier, facilitant le dégoût et
initiant l’absence d’attrait au tabac pour les fumeurs. Il prendra probablement le relais du BUPROPION qui était un traitement efficace mais avec de nombreuses précautions d’emploi et donc une
sécurité d’emploi difficile.
Comment cela marche t’il ?
Dans la réalité, ce que le médicament a prouvé.
On sait que la nicotine stimule la production de dopamine par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques au
niveau cérébrale ce qui aboutirait à des sensations de
plaisir et de satisfactions à court terme.
- La VARENICLINE est un agoniste partiel des fameux
récepteurs de la Nicotine, ce qui veut dire que ce
médicament prend la place de la nicotine au niveau de
ces récepteurs (acétylcholine α4 β2). C’est ce qui soulage les besoins impérieux et le syndrome de manque.
- Le traitement est aussi un traitement antagoniste,
c'est-à-dire qu’il s’oppose à la fixation de la nicotine sur
les récepteurs, ce qui signifie que si le patient fume, le
plaisir est diminué voir contrarié et l’effet de récompense atténué.
Le produit s’est comparé au Bupropion et au Placebo
(mais non aux dérivés nicotiniques sous forme de timbre en particulier). Etude pour un traitement sur 12
semaines suivi de 40 semaines sans traitement.
L’obtention de l’arrêt s’est fait sur les résultats du
Co Testeur à la 9ème semaine et 40ème semaine.
Résultats 1,5 fois supérieurs à ceux du Bupropion et
2,5 fois supérieurs à ceux du placebo. Ce qui s’exprime autrement, nous avons 43 % d’arrêt avec la VARENICLINE, nous avons 30 % d’arrêt avec le BUPROPION et 17,5 % d’arrêt avec le placebo.
A un an, on se retrouve avec 23 % d’arrêt contre
14,5 % pour le BUPROPION et 10 % pour le placebo.
Bien entendu il faut attendre, ce produit est de toute
évidence plus maniable que son concurrent, il aura
moins d’effets secondaires graves, mais il aura des
effets secondaires qui sont déjà connus (comme pour
tous les médicaments efficaces) dont les nausées légères à modérées dans 28% des cas qui s’atténuent et
disparaissent.
Comité départemental
contre les
Maladies Respiratoires
MISSION INTERMINISTERIELLE
DE LUTTE CONTRE
LA DROGUE ET LA TOXICOMANIE
Il nous manque donc la comparaison aux
dérivés nicotiniques.
Le coût n’est pas négligeable mais équivalent à un
paquet de cigarettes quotidien.
Pas d’indication donc mais contre indication dans la
grossesse, attention avec les anti-coagulants, prudence dans les antécédents psychiatriques, absence de
données cliniques pour les patients atteints d’épilepsie, parfois il faut diminuer progressivement (3% d’irritabilité à l’arrêt).
Il est délivré en Europe depuis 2006. A noter qu’il
n’est pas conseillé au volant comme de nombreux produits…
Donc un produit nouveau à utiliser comme tous les
médicaments avec discernement PRIMO NON NOCERE (d’abord ne pas nuire !)
URCAM Bourgogne
UNION REGIONALE
DES CAISSES
D’ASSURANCE MALADIE
Direction départementale
des Affaires sanitaires
et sociales
MINISTERE DE L’EMPLOI
ET DE LA SOLIDARITE
Dr DUROS
CENTRE HOSPITALIER
D’AUXERRE
CENTRE HOSPITALIER
DE SENS
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Etienne ANDRÉ, un précurseur
Parrain du réseau TAB’AGIR, le docteur Etienne André est aussi
un pionnier. Comme l’a rappelé le docteur Tchérakian dans son
introduction, le docteur André s’est lancé dans la lutte anti-tabac
dès 1976, une époque où ce combat n’était pas encore très
« valorisant ». Cette année-là, il ouvre la consultation de tabacologie à Grenoble. Pour Etienne André, son engagement relève
presque du hasard. « En 1974, j’étais encore étudiant, racontet-il. Déjà très intéressé par la prévention, j’ai rencontré le professeur Delormasse, patron de pneumologie et véritable précurseur. C’est lui qui m’a proposé d’animer la consultation en
tabacologie. »
En 1980, le Dr André étend son champ de compétences et gère
l’unité fonctionnelle en alcoologie. Puis, en tant que tabacologue, alcoologue et conseil en santé publique, il participe à de
très nombreux programmes d’actions, de recherches et de formations. Aujourd’hui conseil en santé publique pour les laboratoires Pierre Fabre, il est plus particulièrement chargé de mettre
en relation les priorités de santé dans le monde et les axes de
recherche et de développement de l’entreprise.
Séminaire du 22 mai 2007 :
bilan de santé positif pour TAB’AGIR
La loi interdisant de fumer dans les lieux publics était au cœur de cette réunion. Ce fut également l’occasion de faire
un point sur la situation de TAB’AGIR.
« Est-ce grave, docteur ? » Telle fut la question posée par
Etiennette Berrouet, sous-directeur CPAM 89, à la fin de son
intervention. A bien des égards, le séminaire du 22 mai avait des
allures de bilan de santé pour l’association TAB’AGIR. 57 personnes venues d’horizons très différents – médecins, infirmières, psychologues, diététiciennes, conseillères d’éducation,
gendarme, chefs d’entreprise – étaient ainsi réunies à l’Hôtel
Mercure d’Appoigny pour prendre le pouls du réseau, après huit
années d’existence. Et pour établir le diagnostic, un expert avait
fait le déplacement : le docteur Etienne André, tabacologue grenoblois, vice-président de Tabac et Liberté et parrain de TAB’AGIR. Compte-rendu de la « consultation ».
Après l’introduction du docteur Serge Tchérakian, président de
TAB’AGIR, Etiennette Berrouet prend la parole pour brosser
l’historique du réseau. Il y a huit ans, rappelle-t-elle, « les symptômes d’une drôle de maladie » apparaissent : quelques per-
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INFOS
Lutte contre le tabagisme
sonnes expriment le désir de travailler ensemble à un
projet départemental de prévention et d’aide à l’arrêt
du tabac. Peu à peu, « la fièvre s’étend » et « un traitement de fond » est préconisé. Ce sera TAB’AGIR,
un réseau d’abord informel, structuré en association
en 2003, qui agit à deux niveaux : la prévention et l’aide à l’arrêt, avec pour composants essentiels la formation et la communication. Etiennette Berrouet
évoque ensuite les différentes actions menées par
l’équipe : la formation de 200 personnes, les interventions en milieu scolaire qui, de 12 classes en
2004, en concernent 29 en 2006 ou encore les programmes développés en entreprise. Sur trois sociétés icaunaises, 30 personnes se sont engagées dans
des groupes d’aide à l’arrêt et à ce jour, 21 ont arrêté de fumer.
exercice professionnel de santé, l’interdiction de
fumer dans les lieux publics. » Il rappelle alors l’importance capitale du « conseil minimal » dans le cadre
de toute consultation. Autre arme fondamentale dans
la lutte contre le tabac : la communication. « Il faut
commencer par écouter le patient pour lui donner
ensuite des informations qui correspondent à ses
besoins », conseille-t-il. De la même manière, le docteur André recommande au thérapeute de « rechercher la dimension affective qui se cache derrière le
raisonnement » pour déterminer la motivation du
fumeur. Toujours dans cet esprit, il faut aussi rassurer
le patient sur l’efficacité des moyens d’aide à l’arrêt.
Des principes qui doivent également être appliqués
dans les entreprises. L’idée étant de combattre le
tabac et non les fumeurs, il est important d’aider ces
derniers. Pour ce faire, une action doit être concertée
par tous les acteurs de l’entreprise et là encore, la
communication constitue l’élément clé de la réussite
d’une telle démarche.
Fort de tous ces éléments, le docteur Etienne André
peut alors faire un point sur la situation. « TAB’AGIR
est l’exemple parfait d’un fonctionnement en réseau »,
analyse-t-il. Ses acteurs partagent les mêmes valeurs,
se rendent service mutuellement et viennent en aide
aux autres. Seule réserve émise par Etienne André :
« On ne parle pas assez de TAB’AGIR à l’extérieur. Il
faut être capable de dégager de grands principes
théoriques pour pouvoir les mettre à disposition d’autres personnes. » D’autant qu’avec le décret du 15
novembre 2006 qui interdit de fumer dans les lieux
publics, la demande risque d’augmenter.
Mutualité Sociale
Agricole
Pour illustrer les propos théoriques du matin, l’aprèsmidi est consacré à trois expériences concrètes : celles menées par la MGEN, le Centre Leclerc d’Auxerre
et l’Hôpital d’Auxerre. Trois récits où se font jour les
difficultés d’application de la loi, les changements
bénéfiques qu’elle implique et l’importance du partenariat avec TAB’AGIR. Pour le réseau, le bilan est
donc globalement positif. Une bonne santé qui lui
permettra de relever le défi de la régionalisation.
La loi est ainsi au cœur de l’exposé du docteur André
dont l’intitulé exact est : « Savoir valoriser dans son
Les entreprise s’investissent dans la lutte
Ils ont pris les devants. Le Centre Leclerc et l’Hôpital
d’Auxerre ont anticipé le décret. Pour éradiquer le
tabac de leurs locaux et aider leurs salariés fumeurs,
ces entreprises ont fait appel à TAB’AGIR. Notamment
pour l’information et l’organisation des groupes d’aide
à l’arrêt. De même, la mutuelle MGEN d’Auxerre a
lancé une vaste opération visant à aider ses adhérents
à décrocher de la nicotine. Ils furent 107 à tenter le
coup.
Ces trois expériences ont été relatées dans le cadre du
séminaire du 22 mai. Dans chaque cas, il s’est agi d’un
investissement, au sens figuré comme au sens propre.
Car toutes ces sociétés ont mis la main à la poche pour
fournir aux accros décidés à en finir, patchs et autres
Bureau Information
Jeunesse Yonne
substituts tels que le Champix ou le Zyban. Un coût de
près de 20 000 euros pour la MGEN, 2190 euros pour
Leclerc.
Une dépense qui en valait la peine, selon Franck
Chaufournais, directeur de la grande surface. Très
impliqué dans les questions de santé publique, il estime qu’aider son personnel à arrêter de fumer s’inscrit
dans une démarche qualité pour son magasin. Après
de nombreuses réunions d’informations destinées
aussi bien au personnel qu’aux clients, huit salariés
ont suivi une aide personnalisée à l’arrêt et deux ont
dit adieu à la nicotine. Un début encourageant
pour Franck Chaufournais qui souhaite renouveler
l’opération.
Maisons Familiales Rurales
de l’Yonne et de la Nièvre
Conseil de l’Ordre
des Chirurgiens-Dentistes
Mission Locale Rurale
de Migennes
UFSBD
Comité 89
Pour les jeunes de l’Auxerrois
Mission Locale Rurale
du Sennonais
Mission Locale Rurale
Du Tonnerrois et de l’Avallonnais
4
Cité scolaire des Chaumes :
exclusion définitive pour la cigarette
Dans cet établissement, le proviseur n’a pas attendu le 1er février 2007
pour bannir totalement le tabac.
Jean-Régis Veniant est un récidiviste. Le proviseur de
la Cité scolaire des Chaumes, à Avallon, n’en est pas à
sa première bataille anti-tabac. « J’avais tenté de faire
appliquer la loi Evin dans un autre établissement », ditil. Une entreprise ardue vu la résistance d’une partie
du personnel. Mais M. Veniant persiste. En 2005, il
lance un nouveau projet en collaboration avec le
Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté
(CESC) dont TAB’AGIR fait partie : faire des Chaumes
une zone non-fumeur à la rentrée 2007.
La méthode : élaboration d’une enquête « état des
lieux tabac » (949 réponses) puis multiplication des
actions de sensibilisation, aussi bien auprès des élèves que du personnel. Un tabacologue du réseau
TAB’AGIR est sollicité. Une dizaine de réunions d’information destinées aux classes de seconde et de pre-
mière sont organisées.
Résultat : trois adultes
s’engagent dans le processus d’aide à l’arrêt proposé
par TAB’AGIR. Les élèves,
eux, n’ont pas suivi. « Avec
les jeunes, il aurait peut-être fallu plus de souplesse »,
concède Francine Rigaud, l’infirmière qui a participé à
ce programme.
Mais le message est passé. Et cette action préventive
a sans doute facilité l’application du décret, le 1er
février 2007. Les élèves ont joué le jeu sans rechigner.
Même les internes, désormais privés de leur pause
cigarette après les cours. « Certains sont venus me
voir pour me dire qu’ils étaient heureux de moins
fumer », se réjouit le proviseur. Un début de victoire.
Concours TAB’AGIR :
l’imagination au pouvoir !
Kamishibaï contre cigarette géante. Un choc de titans
pour le concours des collèges TAB’AGIR 2007. Et la
victoire revient à la cigarette géante conçue par le collège Bienvenue Martin.
Cette année, le concours s’adressait aux élèves de
sixième et non plus, comme les années précédentes,
aux classes de cinquième. Un changement qui
explique en grande partie le nombre inférieur de participants. Cette action est en effet plus difficile à insérer dans le programme de sixième. Deux collèges seulement ont ainsi participé à l’opération : le collège
Bienvenue Martin d’Auxerre et La Croix de l’Orme, à
Aillant-sur-Tholon.
Mais qu’importe la quantité, la qualité était au rendezvous. Les enfants ont rivalisé d’imagination pour sensibiliser leurs camarades aux dangers du tabac. Ceux
5
d’Aillant-sur-Tholon sont allés puiser leur imagination
du côté du Japon, en créant un kamishibaï, soit un
théâtre d’images. Il s’agit d’un support visuel généralement fixé sur le porte-bagages d’une bicyclette.
Derrière ce support se cache un conteur qui insère
des images au fur et à mesure de son récit. Chaque
planche du kamishibaï TAB’AGIR abordait une question spécifique de la lutte contre le tabagisme.
Tout aussi créative, la petite équipe de Bienvenue
Martin a pour sa part élaboré deux outils de prévention : une cigarette géante qui, une fois ouverte,
donne à voir tous les poisons qu’elle contient et un
bonhomme tout aussi géant. Des boîtes sont disposées sur son corps. Chacune contient une ou plusieurs fiches techniques sur les méfaits du tabac sur
les différentes parties du corps. Très pédagogique, ce
projet a remporté les suffrages du jury et la remise des
prix a eu lieu le vendredi 15 juin.
Espérons que l’an prochain, les propositions seront
plus nombreuses. Mais toujours aussi originales.
INFOS
Lutte contre le tabagisme
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Lutte contre le tabagisme
TAB’AGIR passe à l’échelle régionale
D’ici trois ans, le réseau devrait être étendu à toute la Bourgogne.
Petit à petit, TAB’AGIR grandit. Départemental à l’origine,
le réseau est en passe de devenir régional. Désireux d’étendre l’action de lutte contre le tabac à l’ensemble de la
Bourgogne, le Programme Régional de l’Assurance
Maladie (PRAM) a souhaité prendre appui sur l’association icaunaise pour cette mission.
L’objectif : mobiliser 58 médecins et 36 autres professionnels de santé (diététiciens, psychologues…) à l’échelle de la région, et ce d’ici trois ans. L’idée est d’assurer la même prise en charge sur l’ensemble du territoire
bourguignon, même dans les zones les plus reculées.
« Atteindre cet objectif ne sera pas forcément facile, prévient Françoise Amelot, coordinatrice administrative de
TAB’AGIR. Il faut prendre le temps de préparer les médecins, de leur apprendre notamment à intégrer la consultation tabacologique dans leur pratique quotidienne. »
Pour tisser sa toile, le réseau a déjà pris contact avec des
tabacologues référents dans chaque département. Pour
Mme Amelot, il serait également intéressant que TAB’AGIR se rende dans ces départements pour présenter
son fonctionnement, si possible en présence de médecins de l’association. « Ils pourront faire part de leur
expérience à leurs confrères. Ce sera plus concret. »,
insiste-t-elle. Des rencontres sont également prévues
avec tous les acteurs de la lutte anti-tabac de la région :
associations, institutions… Une façon de fédérer toutes
les forces en présence.
A terme, devrait émerger un comité de pilotage régional
qui se réunira chaque année pour faire le point sur la
situation. Le tout sous l’égide de TAB’AGIR. Une belle
preuve de reconnaissance pour l’association.
Chez Yoplait, on sucre le tabac
L’usine de produits laitiers a choisi d’aider ses employés à arrêter de fumer. Une façon de mieux
faire passer l’interdiction.
Perrot. L’idée n’était pas de malmener les fumeurs mais
de protéger les non-fumeurs. » Un projet qui a demandé
du temps. Les partenaires sociaux n’y ont pas été immédiatement favorables. « Ils le considéraient comme une
sanction venue d’en haut », analyse Mme Perrot. Il a
donc fallu convaincre, communiquer. Et faire appel à
TAB’AGIR. Après une réunion d’information, 19 salariés
ont bénéficié d’un suivi personnalisé d’aide à l’arrêt, sur
leur lieu de travail. Pour les encourager, Yoplait a financé
le premier mois de traitement. Soit 1189 euros de patches et autres substituts offerts à ces employés motivés.
Pour ceux qui n’ont pas encore voulu décrocher, il faut
désormais fumer à l’extérieur, dans deux espaces bien
identifiés. Si certains, comme Patrick, ont l’impression
d’être « traités en parias », l’ensemble du personnel semble apprécier ces nouvelles conditions de vie, plus
« respirables ». « Beaucoup de gens nous ont remerciés », assure Manuelle Perrot. Même des fumeurs.
Les consultations d'aide au sevrage dans l'Yonne
• Réseau TAB’AGIR : 25, rue du Clos - 89000 Auxerre - ☎ 03 86 52 33 12
• Centre Hospitalier de Sens : 1, av Pierre de Coubertin - 89100 Sens - ☎ 03 86 86 15 15
• Centre Hospitalier de Joigny : 3, quai de l’Hôpital - 89300 Joigny - ☎ 03 86 86 14 28
• Centre Hospitalier d’Avallon : rue de l’hopital - 89200 Avallon - ☎ 03 86 34 67 59
• Centre d'Examens de Santé : 25, rue du Clos – 89000 Auxerre - ☎ 03 86 72 14 80
• Association Nationale de Prévention de l'Alcoologie et de l'Addictologie 89 (ANPAA 89) :
2, rue de Preuilly - 89000 Auxerre - ☎ 03 86 51 46 99
• Antenne de l'ANPAA 89 : 72, rue Alix - 89100 Sens - ☎ 03 86 95 10 71
• CCAS de Sens : 1, place E. Dolet - 89100 Sens - ☎ 03 86 65 80 40
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STUDIO YVONNEAU - AUXERRE - 03 86 18 06 06 - I450607
Une affichette collée à l’entrée du bâtiment rappelle la
consigne : « A compter du 1er mars 2006, l’usine de
Monéteau devient un site non-fumeur ». Yoplait fait donc
partie de ces entreprises qui ont devancé la loi.
Une fois le seuil franchi, l’odorat est saisi par un parfum
doux et sucré. Ce sont les effluves de yaourts qui
remontent de l’atelier. Avant que les locaux soient décrétés non-fumeurs, d’âcres volutes se mêlaient à la légère
senteur de fraise.
« C’était vraiment désagréable de respirer l’odeur du
tabac, se remémore ainsi Manuelle Perrot, responsable
des ressources humaines de l’entreprise. Malgré l’existence de la loi Evin, il était difficile de demander aux personnes de ne pas fumer. »
La direction prend donc la décision, dès la fin de l’année
2005, d’interdire la cigarette au sein de l’entreprise.
« D’abord dans un souci de qualité, explique Mme

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