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Les Chinois en Afrique avant les Européens ? Une pièce de monnaie pourrait réécrire l’histoire des relations
entre les deux continents
Afrik.com
Nairobi, Kenya, 2010-10-24 (Afrik.com) - Untitled 1
Les Chinois en Afrique avant les Européens ? Une pièce de
monnaie pourrait réécrire l’histoire des relations entre les deux
continents
Source: Afrik.com
Mercredi 20 octobre 2010
Une pièce de monnaie chinoise datant du 15e siècle a été découverte
sur la côte nord du Kenya. Elle révèle l’existence d’échanges et de
contacts poussés entre la Chine et l’Afrique, bien avant l’arrivée des
Européens.
Certaines découvertes changent le cours de l’Histoire. En voici une qui
permettra sans doute de réécrire un page de celle des relations entre la
Chine et l’Afrique. Une équipe d’archéologues chinois et kényans,
dirigée par le professeur Qin Dashu du département d’archéologie de
l’université de Pékin, aurait découvert au nord de ville de Malindi, au
Kenya, une pièce de monnaie chinoise datant du XVe siècle, rapportait
la BBC ce lundi. La présence de l’inscription „ Yongle Tongbao «,
correspondant à la période 1403 et 1424, a mis la puce à l’oreille des
archéologues. „ Ces pièces étaient émises seulement sur décisions de
l’empereur Chengtzu (de la dynastie des Ming) «, affirme le
professeur Qin. Pour lui, la pièce était probablement „ un cadeau de
l’empereur «.
Zheng He
Cette découverte est liée à l’épopée de Zheng He. Cet eunuque Hui
(musulman chinois) du Yunnan, nommé amiral de la flotte impériale
par l’empereur Zhu Di (Yong Le), de la dynastie Ming, aurait traversé
l’Océan Indien en 1418 à la tête d’une flotte impressionnante de plus
de 200 bateaux, longeant les côtes d’Afrique orientale et commerçant
avec les hommes de Tanzanie, du Kenya, de Somalie. Considéré
comme le premier grand explorateur maritime moderne, il conduira en
1417-1419 et en 1431-1433, deux grandes expéditions sur la côte
africaine.
Ce n’est pas la première découverte faisant état d’une présence chinois
en Afrique, antérieure à celle des Européens. Il y a quelques années,
toujours au Kenya, des pécheurs de la ville de Lamu, ramassèrent dans
leurs filets un vase chinois du 15e siècle. L’histoire raconte qu’un
navire de la flotte de Zhen fut victime d’une tempête destructrice. Les
survivants s’échouèrent sur les côtes du Kenya, et tissèrent des liens
avec la population locale, allant pour certains jusqu’au mariage. Des
tests ADN ont même confirmé les dires de certains pécheurs qui
affirment avoir des ancêtres chinois.
La côte du Kenya recèle quelques-uns des plus beaux sites
archéologiques d’Afrique orientale, miroirs d’une culture tournée vers
les échanges maritimes à travers l’océan indien, particulièrement avec
la Chine. Les activités commerciales dans l’océan indien se sont
intensifiées sous les Song, à partir du XIIe siècle, avant d’atteindre sa
plus grande expansion sous les Ming. Ces activités ont permis le
développement des contacts entre les deux continents. En 1414, une
ambassade de la ville de Malindi, au Kenya, se rendait à la cour de
Chine. Des textes anciens affirment de leur coté que l’empereur Zheng
aurait visité le Sultan de Malindi, le souverain côtier le plus puissant
de l’époque. Des pièces et céramiques chinoises ont été retrouvées
dans les ruines du Grand Zimbabwe, indication ampliative des
relations commerciales suivies entre l’Afrique de l’Est et la Chine.
Ces échanges ne survivront pas à la disparition de l’amiral Zhen en
1433. La Chine se replia alors sur elle-même, abandonnant ses
ambitions maritimes, et laissant l’Afrique aux Portugais. Les relations
entre l’Afrique et la Chine ne reprendront que dans la seconde moitié
du XIXe siècle.