665.2 ko - La France au Portugal

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665.2 ko - La France au Portugal
Focus : Presse écrite portugaise
Semaine du 22 au 29 octobre 2014
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I. Une victoire du Portugal
énergie/interconnexions.
au Conseil européen des 23-24 octobre, sur le volet
Principaux titres : « les leaders européens arrivent à un accord sur le paquet « énergie/climat » pour 2030 » Radio
TSF, 24/10), « l’accord sur le climat et l’énergie représente une grande victoire du Portugal » (site du gouvernement,
24/10), « Pedro Passos Coelho obtient une meilleure intégration du Portugal au réseau énergétique européen » (O
Observador, 24/10)
Selon le ministre de l’Environnement, Jorge Moreira da Silva, l’accord sur le « paquet Climat - Énergie 2030 » trouvé
lors du Conseil Européen des 23 et 24 octobre 2014 représente une victoire du Portugal. Aux yeux de la presse
portugaise, le volontarisme portugais du Premier ministre Pedro Passos Coelho en matière énergétique ainsi que la
menace d’utilisation de son droit de véto ont joué un rôle décisif dans l’obtention d’un accord ambitieux. L’UE
« conduira les débats sur l’après protocole de Kyoto à Paris en 2015 » a affirmé le Premier ministre sur le site du
gouvernement. L’un des négociateurs climat pour le Portugal au sommet européen, Pedro Martins Barata, considère
que le « monde sera proche d’obtenir un accord global sur le climat à la prochaine Conférence Paris Climat en
2015 ». Pour lui, avec des objectifs à la fois ambitieux mais réalistes, la COP 21 effacera l’échec du sommet de
Copenhague en 2009 (Radio Renascença, 24/10).
Au sujet de l’énergie, l’accord obtenu « crée les conditions nécessaire à la mise en place d’un vrai marché européen
avec des bénéfices attendus pour l’économie et pour les consommateurs » (site du gouvernement, 24/10). Plus
précisément, le gouvernement portugais se targue d’avoir imposé à l’Union européenne son point de vue sur les
interconnexions en l’incluant comme l’un des quatre objectifs de l’accord. Déjà en 2002, le Portugal avait obtenu de
l’Union européenne un objectif de 10% d’interconnexions pour l’année 2012 (reconduit pour 2020). Le nouvel
objectif de 15% d’interconnexions pour 2030 garantit les intérêts portugais en matière énergétique. Il limitera
l’obstacle des Pyrénées « dont la France se sert comme une manière d’isoler la péninsule ibérique du marché
européen de l’énergie » (Radio TSF, 24/10). À l’heure actuelle, les interconnexions entre la France et la péninsule
ibérique sont de 1,5%.
La presse a largement couvert les aspects du Conseil européen climat et énergie, soulignant le rôle décisif du
Portugal dans la mise en place de mécanismes coordination et de responsabilisation dans ce domaine et ne rapporte
que très peu d’éléments négatifs. Seul l’aspect non contraignant de la réalisation des interconnexions apparait
comme regrettable à ses yeux.
Globalement, l’accord obtenu sur le climat lors du sommet européen et les positions portugaises sur le partenariat
transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) indiquent une volonté accrue de placer le pays dans une
position géostratégique de « hub » gazier et électrique à long terme. Le Portugal se veut être une alternative
crédible à la réduction de la dépendance du gaz provenant de Russie permettant ainsi de participer à l’indépendance
de l’Europe en matière énergétique (DN, 23/10).
II. Daech : le ministre des Affaires Étrangères, Rui Machete, au cœur d’une polémique à la
suite de révélations sensibles
Principaux titres : « haute tension au Conseil des Ministres à cause de Rui Machete » (DN, 24/10), « le PS accuse Rui
Machete de faire des déclarations irresponsables sur l’État Islamique » (Publico, 24/10), « Rui Machete ouvre une
guerre au sein du gouvernement » (CM, 24/10)
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Sans avoir informé l’ensemble des responsables compétents au sein du gouvernement, ni les services de
renseignement, ni les services de sécurité, le ministre des affaires étrangères, Rui Machete, a révélé mardi 22
octobre 2014, des données sensibles sur l’EI, impliquant des citoyens portugais. Le Ministre a déclaré que de douze à
quinze ressortissants ont rejoint des filières djihadistes établies en Syrie et en Irak, parmi lesquels des adolescents au
nombre de « deux ou trois », réfléchiraient à un retour au Portugal. Il est à noter qu’aucun de ces djihadistes
portugais n’est directement parti du territoire portugais mais que leur processus de radicalisation s’est effectué dans
d’autres pays de l’Union européenne comme la France, les Pays-Bas ou le Royaume-Uni même si l’ensemble de ces
djihadistes gardent des liens, proches ou lointains, avec leur famille au Portugal.
L’ensemble des services de sécurité et de renseignement se sont dit « sous le choc » après les déclarations du
ministre car elles remettaient en cause l’action du Portugal et la stratégie, basée sur la discrétion, des services de
renseignement en matière de terrorisme international. Dans la presse, certains journalistes évoquent un « nonministre » (DN, 24/10) Au sein du gouvernement l’attitude du ministre a causé un malaise. Plusieurs membres du
gouvernement et des services d’ordre ont fait part de leur préoccupation suite à ces déclarations soulignant le fait
qu’elles n’ont pas été transmises à l’ensemble des autorités compétentes (certains ayant appris la nouvelle le jour
des déclarations). Pour autant, la démission du ministre n’est pas à l’ordre du jour, pas même au sein de
l’opposition.
Par ailleurs, le gouvernement portugais n’a toujours pas établi de stratégie précise dans la prise en charge du retour
possible de djihadistes portugais sur le territoire, contrairement à la majorité des pays concernés par ces retours. La
presse portugaise continue dans ce sens en affirmant que les propos du Ministre relèvent d’un manque de stratégie
globale sur le sujet. Seul un projet de loi est actuellement en débat et concerne l’emprisonnement des djihadistes à
leur retour. Une peine de huit à quinze ans de prison pourrait être prononcée à l’égard de ceux qui commettent des
crimes au service de Daech ou qui mettent la vie d’autrui en danger (DN, 23/10).
De son côté, le PS, à travers l’un des vice-présidents du groupe parlementaire à l’Assemblée Marcos Perestrello,
décrit comme « irresponsables » les déclarations du ministre des Affaires étrangères. Dans le même temps, le même
député a demandé au ministre de la Défense, José Pedro Aguiar-Branco, une réponse claire sur la forme que prendra
la participation du Portugal à la lutte contre l’EI. Ce dernier exclut une participation militaire du Portugal tout en
affirmant qu’il soutient la coalition internationale.
III. France : débats autour du changement de nom du parti socialiste
Principaux titres : « Valls souhaite que le PS abandonne le nom de parti socialiste » (I – Publico, 24/10), « le PS est un
parti si divisé qu’il en vient à douter de son propre nom » (Publico, 25/10)
La presse portugaise s’est focalisée sur le changement de nom du parti plus que sur les propositions d’ouverture du
Premier ministre Manuel Valls. Elle apparait divisée sur le traitement à accorder aux prises de position du Premier
ministre sur un éventuel changement de nom. Certains journaux analysent les propos de Manuel Valls comme un
constat réaliste en s’appuyant sur l’histoire du parti socialiste français qui aurait cessé de l’être depuis l’arrivée au
pouvoir de François Mitterrand et plus encore depuis la chute de l’URSS (correspondant en ce sens à une « mort
naturelle » - DN, 24/10). D’autres émettent l’idée d’une volonté de prise de contrôle du parti (Publico, 24/10).
Dans les deux cas, la presse évoque un parti fortement divisé en interne et en perte de vitesse à la suite de ses
échecs électoraux. Elle rappelle par ailleurs que dans la social-démocratie, il n’existe pas une tradition de
changement nom au sein des partis politiques. Seule la convergence ou la fusion des partis est une pratique
courante. Le parti socialiste portugais n’a jamais connu de débats autour d’un éventuel changement de nom. La
seule hésitation sur le sujet remonte à 1973 et portait sur l’ajout du mot, « portugais » au nom « parti socialiste »,
mais le sigle PSP désigne, pour le public portugais, la « police de sécurité publique ».
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive mais une sélection ponctuelle, sous forme de résumés
synthétiques et limitée à deux pages, de quelques sujets saillants de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle)
développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise [quotidiens : Público, Diário de Notícias (DN), i, Diário
Económico (DE), Jornal de Negócios (JDN), Correio da Manhã (CM) ; hebdomadaires : Expresso, Visão, Sábado].
Le contenu du Focus presse n’engage pas la responsabilité de l’ambassade.
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