L`attachement à l`Afrique malgré l`exil L`attachement à l
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L`attachement à l`Afrique malgré l`exil L`attachement à l
AMéRIQUE DU nord L’attachement à l’Afrique malgré l’exil C omme le dit un proverbe africain, « l’eau chaude n’oublie jamais qu’elle a été froide ». Ainsi, les Africains, quel que soit leur style de vie dans leur nouveau pays, n’oublient jamais la terre qui les a vus naître. C’est le cas d’Hamidou Mamadou Abdou, Canadien originaire du Niger, associé senior, vice-président et directeur de la section internationale de CIMA+, une des plus importantes firmes d’ingénierie au Canada et en Amérique du Nord. Soucieux de contribuer au développement de son continent d’origine et en particulier de son pays natal, Hamidou Mamadou Abdou parvient, dès sa prise de fonction à CIMA+, à convaincre le conseil d’administration de cibler les affaires de la compagnie essentiellement vers l’Afrique, car c’est, selon lui, le continent qui a le plus besoin d’infrastructures et qui importe beaucoup d’expertise. Ainsi, à partir de son pays d’accueil, il souhaite soutenir les siens. « Ils ont aidé au financement de mes études par le biais de la bourse gouvernementale dont l’argent provient des taxes payées par les contribuables. C’était une façon de les remercier », soutient-il. l’intérieur du Village olympique durant les Jeux olympiques 2012 de Londres. L’idéal pour elle serait que cela devienne systématique. Renvoi d’ascenseur à l’Afrique L’Afrique, un continent que le jeune économiste et entrepreneur Youmani Jérôme Lankoandé, qui réside dans la métropole québécoise, n’oublie pas non plus. Il a créé dans son pays natal un Centre burkinabé pour l’entrepreneuriat social lancé avec le soutien de jeunes Burkinabés de l’intérieur et de la diaspora et collabore également à un projet qui aura pour mission de soutenir la diffusion du cinéma africain dans le monde. Cependant, les Africains nés en Afrique et immigrés en Amérique n’ont pas le monopole de l’attachement au continent. Souvent, leurs enfants se mettent en quête de leurs racines, en particulier lorsqu’ils sont issus, comme Michael Maquet Diafouka, d’une union mixte. Ayant grandi aux Etats-Unis sans connaître son père reparti dans son pays d’origine, le Congo, peu de temps après sa naissance, l’homme qui « a toujours vécu dans des quartiers majoritairement blancs avec Hamidou Mamadou Abdou. Créer une plateforme une mère et des sœurs blanches », n’a commune jamais mis de côté cette partie de son C’est donc naturellement au Niger, à Niamey, qu’il a identité. Et cela grâce à sa mère, qui « a toujours insisté ouvert le premier bureau de CIMA+ international. Une sur le fait que j’étais un descendant direct d’Afrique, centaine de professionnels nigériens qui travaillent décontrairement aux autres African Americans ». Une sormais un peu partout en Afrique ont ainsi été recrutés. mère qui lui a pourtant fortement déconseillé d’avoir « Créer ces emplois m’a conforté dans ma décision de un quelconque contact avec le Congo. C’est à l’âge rester travailler au Canada après mes études, car je pense adulte que la rencontre tant désirée avec le continent va que j’aide mieux mon pays que si j’y étais retourné. » se faire, à l’occasion d’un voyage d’affaires en Afrique Depuis, CIMA+ international, présent dans 27 pays du Sud en 1996. africains, est devenu la firme d’excellence presque 100 % Se rapprocher du continent axée sur l’Afrique. Et Hamidou Mamadou Abdou se « En tant qu’économiste, j’aidais les grandes sociétés sent aujourd’hui « épanoui sur les plans professionnel américaines d’investissement à choisir des lieux où inet personnel ». vestir partout dans le monde. Et j’avais Il n’est pas le seul à vouloir aider le une mission pour mes plus grands clients continent. « Communiquer sur le meildans ce pays peu de temps après l’arrivée leur de l’Afrique, toujours promouvoir au pouvoir de Nelson Mandela. » Même le continent sous différentes formes », si l’Afrique du Sud n’est pas le Congo, ce c’est la mission que s’assigne Mariam Sy voyage signifie beaucoup pour lui, dans la Diawara, une Ivoirienne installée à Monmesure où il symbolise concrètement sa tréal depuis 2000. A cet effet, elle crée en première rencontre avec le motherland. En2004 la Maison de l’Afrique, une platecore aujourd’hui, en attendant de pouvoir forme de convergence et de rencontre poser les pieds sur le sol congolais, Michael ouverte à tous. Elle souhaite ainsi aider Maquet, qui ne porte pas le nom de son les Canadiens à mieux connaître la terre père, cherche, en tant que directeur général qui l’a vue naître en espérant d’éventuelles et président d’une société d’investissement, retombées, notamment économiques, filiale de la société d’assurances New York pour le continent. Elle veut par la même Life, à se rapprocher de l’Afrique. « Avec occasion montrer à ses compatriotes que ma société, nous n’avons presque pas d’in« nous pouvons faire ce travail de promovestissements sur ce continent alors que tion, même si cela demande beaucoup nous investissons partout dans le monde. d’efforts. Il ne faut pas toujours attendre Je m’efforce donc de monter une équipe que les autres le fassent pour nous ». La Mariam Sy Diawara. au sein de mon entreprise ou de trouver dame au boubou voit plus loin encore : une société que je pourrais éventuellement « Mon but aujourd’hui, c’est de parvenir racheter et qui se spécialiserait dans l’investissement des à fédérer toutes les initiatives et projets sur l’Afrique qui actions en Afrique. » sont mis en place actuellement à travers le monde afin de créer une sorte de plateforme commune. » Elle cite Vitraulle Mboungou pour cela l’exemple de la présence du Village africain à DR © Gavin Hellier/Robert Harding World Imagery/Corbis DR Ils ont gardé un pied sur le continent, qui leur permet épanouissement professionnel et personnel. 056 août / octobre 2012 AFRICA24 MAGAZINE N°7 AFRICA24 MAGAZINE N°7 août / octobre 2012 057