la lettre - ADR BNP Paribas
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la lettre - ADR BNP Paribas
Archives & Histoire Groupe LA LETTRE JUILLET 2014 // N°9 ZOOM SUR 5 PLAQUES DE VERRE Sommaire 3 questions à René Brion et Jean-Louis Moreau de l’équipe Art collections & Historical Archives de BNP Paribas Fortis.............................. p2 u BNP Paribas Real Estate fête un double anniversaire............................ p2 u Une récente acquisition a fait entrer dans les collections des Archives Historiques du Groupe, un fonds photographique remarquable du Studio Chevojon, à Paris. Dans ce lot de plus de six cent clichés, cinq négatifs sur plaque de verre au collodion humide*, sont l’œuvre du photographe Louis-Emile Durandelle (18391917), dont l’atelier est repris en 1890 par son assistant Paul-Joseph-Albert Chevojon. Ces plaques de verre correspondent à une partie de la commande faite en 1881 par l’architecte Edouard Corroyer (1835-1904) alors qu’il termine les travaux de construction du nouveau siège du Comptoir national d’escompte de Paris, 14 rue Bergère à Paris. Edouard Corroyer, éduqué dans le deuxième tiers du 19e siècle qui connaît les découvertes photographiques fondamentales du daguerréotype au collodion en passant par le calotype, s’est très tôt présenté comme le défenseur de l’usage de la photographie dans la pratique professionnelle de l’architecte. Pour lui, la photographie est le « témoignage réel de l’édifice », car elle ne peut pas mentir, à l’inverse du dessin d’architecture. Ces cinq plaques, de grandes dimensions 46 cm x 36 cm, sont tout autant des épreuves photographiques historiques que des témoignages émouvants de ce qu’était l’immeuble du 14 rue Bergère à la fin des travaux : l’atrium, le fronton et son campanile, mais aussi l’étonnante structure qui soutient la grande verrière chargée d’éclairer le grand hall du public. La technique du collodion humide, avec sa finesse et sa gamme de gris inégalées, laisse entrevoir des détails qui nous renseignent sur l’organisation de l’accueil du public avec les guichets en périphérie et en alcôve entre les grandes colonnes. On aperçoit aussi des ouvriers sur les toitures et sans doute Edouard Corroyer lui-même au milieu de l’innovante charpente métallique de la verrière. Pierre Ledoux (1914-2005) : une figure marquante du Groupe BNP Paribas ................................................. p3 u Série «Banquiers, mais pas seulement» : Charles Reed Bishop (1822-1915), un banquier philanthrope à Hawaii .................................. p4 u La parole aux correspondants Archives et Histoire : Brésil............... p4 u Les plaques et leur tirage contemporain sur papier baryté, ont été présentés lors de la journée marquant les cinq ans du métier Investment Partners rue Bergère, le 22 mai 2014. *Collodion humide : cette technique photographique, inventée en 1851 par Frédéric Archer, photographe britannique, produit un négatif sur verre. Elle permet d’obtenir une finesse de grain, une précision des tons qui a fait son succès jusque dans les années 1880. Contact : [email protected] 1 3 QUESTIONS À René Brion et Jean-Louis Moreau, de l’équipe Art collections & Historical Archives chez BNP Paribas Fortis René Brion et Jean-Louis Moreau, historiens de métier, s’attachent à préserver et valoriser le patrimoine historique de BNP Paribas Fortis. Ils nous décryptent le parcours singulier de cette banque. d’envergure européenne ou mondiale dans les secteurs des non ferreux, de l’électricité, du ciment, de la sidérurgie… 1. Dans quelle mesure la Société Générale, ancêtre de BNP Paribas Fortis, a-t-elle contribué à l’essor financier, industriel et social de la Belgique ? La Société Générale a été le principal animateur du développement industriel national pendant plus d’un siècle. Elle fut le moteur du développement du capitalisme en Belgique dès les années 1830, vulgarisant l’organisation des entreprises sous forme de sociétés anonymes. Entre 1835 et 1838, elle en créa 40 ! Elle est le prototype de la banque mixte et de la banque d’affaires. La concentration de l’industrie belge est en bonne partie son œuvre : dès la première moitié du 19e siècle, elle plaide pour les économies d’échelle et la rationalisation des entreprises. Elle a contribué à créer des entreprises Patronnant de nombreuses entreprises, elle leur a fourni les fonds nécessaires pour surmonter les crises les plus sévères : en 1848, en 1886, en 1930. Elle participa aussi à la « maritimisation » de l’industrie lourde au 20e siècle (elle a puissamment contribué au développement économique de la Flandre) ; au rattrapage technologique de l’industrie belge, après la Seconde Guerre mondiale (notamment dans le secteur du nucléaire) ; à la recherche d’investisseurs en joint venture ; etc. 2. Le parcours de la Société Générale de Belgique est-il original ? Il n’y a pas d’exemple, à notre connaissance, d’une entreprise privée qui ait joué un rôle comparable dans le développement d’un pays et pendant un aussi long laps de temps. Des banques de développement ont été créées sur le modèle de la Générale, en France et en Allemagne mais ce qui fait incontestablement l’originalité du « cas belge », ce sont les accointances que la société a nourries avec le politique. Des relations d’amour-haine qui font de l’histoire de la Générale celle d’une institution proprement nationale. Que l’on songe par exemple à l’affrontement entre la Générale et Frère-Orban, en 1848, qui allait entraîner la cessation des activités de la Générale comme Banque d’émission ; ou la scission des banques mixtes dans les années 1930. Voyez aussi le rôle joué par le gouverneur de la Générale lors des deux guerres mondiales… 3. Que représente le patrimoine d’archives de BNP Paribas Fortis ? La Société Générale de Belgique (holding) a déposé à plusieurs reprises des archives aux Archives de l’État. Cela représente environ deux kilomètres d’archives, en cours de tri et de classement. Mais la Banque créée en 1934 par scission des activités bancaires de la Société Générale de Belgique dispose de ses propres archives historiques. Celles-ci représentent également quelque 2 km linéaires de documents, classés et inventoriés à 75%. De très belles séries existent pour toute la durée de l’histoire de la Société Générale. C’est ainsi que les procès-verbaux et la comptabilité sont conservés sans interruption depuis 1822. Légende photo : Jean-Louis Moreau à gauche et René Brion à Droite Contacts [email protected] [email protected] BNP PARIBAS REAL ESTATE FÊTE UN DOUBLE ANNIVERSAIRE BNP Paribas Real Estate a célébré ses 10 ans d’existence et les 40 ans de sa filiation avec le Groupe BNP Paribas, à l’occasion d’une cérémonie organisée le 16 juin dernier, en présence de Baudouin Prot. Retour sur sa genèse et son développement. (« Vendôme Gestion » côté BNP, et « AntinGérance » côté Paribas). Au fil des années, les filiales immobilières de BNP et de Paribas se sont développées. En 2000, avec la fusion des deux banques, elles ont été rassemblées au sein d’une ligne de métier unique, à l’exception de l’immobilier d’exploitation du Groupe. L’entreprise n’était alors présente qu’en France et rassemblait 3 métiers : la Promotion, l’Administration de Biens et l’Asset Management au travers de SCPI. En 1974, lorsque la BNP a acheté « Meunier », ce n’était qu’un petit promoteur de logements, qui employait une trentaine de personnes. Avait également été créée une petite société d’administration de biens, « Comadim », qui gérait des logements, tandis que la Banque possédait des sociétés de gestion de SCPI En 2004, il y a donc 10 ans, BNP Paribas Immobilier, qui allait devenir BNP Paribas Real Estate, achetait Atisreal, société de transaction, de conseil et d’expertise dans 7 pays européens. En 10 ans, les honoraires et résultats ont été multipliés par 3, dont la moitié à l’internatio- nal. La couverture géographique s’est étendue à une quinzaine de pays, avec des positions de leader dans plusieurs lignes métier, notamment en France et en Allemagne. BNP Paribas Real Estate est ainsi devenu l’un des grands acteurs européens en Immobilier d’Entreprise et la plus importante filiale immobilière d’une Banque en Europe. Retrouvez la landing page consacrée aux 10 ans de BNP Paribas Real Estate u Pour en savoir plus sur l’histoire de BNP Paribas Real Estate u Contact [email protected] 2 PIERRE LEDOUX (1914-2005), une figure marquante du Groupe Pierre Ledoux, ancien directeur général et président de la BNP, aurait 100 ans cette année. C’est l’occasion de se pencher sur l’itinéraire de ce grand banquier qui a marqué l’histoire de BNP Paribas. Pierre Ledoux est né à B o r d e a u x (France) en 1914. Peu après ses études supérieures (HEC et droit), il est mobilisé pour la seconde guerre mondiale, puis entre au Ministère des Finances où il devient inspecteur des Finances en 1943. Souhaitant rejoindre les Français libres, il gagne Alger par l’Espagne. Il sert d’abord dans l’administration des Finances du gouvernement provisoire, puis participe aux campagnes militaires de France et d’Allemagne en 1944-1945, qui lui valent la croix de guerre. La paix revenue, il participe à la mission financière française en Extrême-Orient, dans le contexte difficile des débuts de la décolonisation ; Il est ensuite attaché financier à l’ambassade de France à Washington, où il travaille à l’exécution du Plan Marshall. En janvier 1951, il entre comme secrétaire général à la Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI). C’est alors la plus petite des grandes banques françaises de dépôts, fraichement nationalisées, mais c’est aussi la plus dynamique. Elle est encore peu internationale et Ledoux apporte son expérience et son goût des horizons lointains. En 1956, il est nommé directeur général de la BNCI Afrique où il donne la mesure de ses qualités opérationnelles : cette filiale rayonne alors, avec une très grande autonomie, sur un vaste territoire comprenant le Maghreb, mais aussi le Liban, la Syrie, l’Irak et… le Canada et Panama. La période est marquée par le bouillonnement politique de la décolonisation. En 1963, il devient directeur général de la BNCI. Le 4 mai 1966, le ministre français de l’Economie et des finances annonce la fusion de la BNCI et du Comptoir national d’escompte de Paris (CNEP) pour former la Banque nationale de Paris (BNP), nouveau leader bancaire français. Pierre Ledoux est nommé directeur général de la nouvelle banque et va être l’artisan de sa réussite, grâce à son entente avec le président Bizot, qui venait du CNEP. Pour réussir la fusion de ces deux banques très complémentaires, mais aux cultures d’entreprise radicalement différentes, Ledoux a mis en place des principes et actions qui ont créé une culture du rapprochement à la BNP, et ont pu servir par la suite pour effectuer d’autres observations d’envergure ; en ne considérant pas la fusion comme une absorption, mais comme un nouveau projet et une nouvelle banque ; en allant vite dans la constitution des équipes et le lancement des premiers projets ; en brassant les équipes pour créer un nouvel état d’esprit. Pierre Ledoux est resté directeur général de la BNP jusqu’en 1971, puis est devenu président jusqu’en 1979. Il a multiplié les voyages et recherché une position internationale conforme à son rang national. Le réseau international a été renforcé sur des points clé du développement futur de la banque en Asie (Hong-Kong, Singapour, rapprochement avec la Chine) et aux Etats-Unis, notamment en Californie où les initiatives de constitution d’un réseau (1971) puis de rachat de Bank of the West (1979) ont eu une belle postérité. Pierre Ledoux a assumé pleinement la campagne publicitaire « Votre argent m’intéresse », qui brisa le tabou de l’argent en France en 1973. Il a également signé en 1973 un partenariat avec le tournoi de tennis de Roland Garros qui n’a fait que s’amplifier depuis. Il partit en retraite en 1979. Passionné par la jeunesse, la formation et l’ouverture internationale, il fonde en 1997 la « Fondation Pierre Ledoux – jeunesse internationale », pour faciliter la formation des jeunes par les voyages internationaux. C’est un président d’honneur heureux qui assiste à la création de BNP Paribas en 2000, l’opération lui rappelant la hardiesse de la création de la BNP en 1966. En savoir plus sur Pierre Ledoux : Pierre Ledoux, Journal imprévu d’un banquier – Une aventure, un métier (1943-2000), Paris, Odile Jacob, 2001. Quelques dates qui ont marqué les années 1950-1970 1950 : début de la guerre de Corée 1951 : création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier 1953 : fin de la guerre de Corée, opposant le Nord du pays, soutenu par la Chine, et le Sud du pays, allié des Etats-Unis 1956 : en Egypte, Nasser nationalise le canal de Suez 1957 : signature du Traité de Rome, créant la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l’énergie atomique (EURATOM) 1959 : la révolution Castriste à Cuba 1961 : le premier homme dans l’espace 1962 : indépendance de l’Algérie 1965 : L’américain Ted Nelson invente le mot hypertexte et imagine un immense hypertexte planétaire, une anticipation du www. 1968 : printemps de Prague, la Tchécoslovaquie refuse de la domination de l’URSS 1969 : première marche sur la Lune Découvrez un extrait de ses mémoires relatant sa rencontre en 1978 avec Georges Bush, futur président des Etats-Unis u Contact [email protected] 3 SÉRIE «BANQUIERS, MAIS PAS SEULEMENT» Parmi les fondateurs ou dirigeants éminents des banques constituant aujourd’hui le Groupe BNP Paribas, beaucoup ne furent pas uniquement des financiers, mais se distinguèrent aussi par leur engagement dans la sphère publique. Nous proposons une série de portraits évoquant ces figures. Charles Reed Bishop (1822-1915), un banquier philanthrope à Hawaii Né en 1822 à Glens Falls, dans l’Etat de New York, Charles Reed Bishop ne se destinait pas à une carrière de banquier à Hawaii. C’est en accompagnant son ami William Little Lee en 1846 dans un voyage vers le territoire de l’Oregon, voyage qui se faisait alors par mer via le Cap Horn, qu’il s’arrêta à Honolulu et s’y fixa, devenant citoyen hawaiien en 1849. Il investit dans une plantation de sucre, fut collecteur général des Douanes de 1849 à 1853. Il épousa en 1850 Bernice Pauahi Paki, descendante de la maison royale de Kamehameha ; si cette union fut difficilement acceptée au départ dans la famille de la mariée, elle détermina une partie de la carrière de Charles. Bishop créa une société commerciale de shipping avec William Aldrich, mais il recevait aussi des dépôts d’argent et pratiquait le change. Lorsqu’Aldrich céda sa société en 1858, Bishop ouvrit avec lui une banque sous le nom de Bishop and Co : c’est la première banque établie à Hawaii et l’une des banques ancêtres du Groupe ; elle se développa, changea de mains, et prit en 1969 le nom de First Hawaiian Bank puis, par fusion avec Bank of the West, rejoignit le Groupe BNP en 1998. Bishop vendit la banque en 1895 ; entre temps, il avait développé une grande activité au service de la collectivité. Elu député en 1853, il occupa diverses charges au service de la monarchie hawaiienne et fut même brièvement ministre des Affaires étrangères en 1873-1874. Il fut président de la chambre du commerce d’Honolulu presque continûment entre 1883 et 1894. Lorsque sa femme Bernice mourut en 1884, Charles s’occupa de la mise en place des Ecoles primaires Kamehameha qu’elle avait fondées et richement dotées par testament. Il fonda le musée Bernice Pauahi Bishop dont les collections d’arts et traditions populaires polynésiennes sont parmi les plus riches. Après la chute de la monarchie hawaiienne en 1893, Bishop s’installa à San Francisco où il devint vice-président de la Bank of California. Il mourut à 93 ans en 1915 et ses cendres furent transportées au Mausolée royal d’Hawaii. Pour en savoir plus sur l’histoire de First Hawaiian Bank u Prochain banquier à découvrir sur EchoNet : Alexis Rostand u Contact [email protected] LA PAROLE AUX CORRESPONDANTS ARCHIVES ET HISTOIRE Roger Monteiro, Correspondant Archives & Histoire pour le Brésil et Responsable juridique, travaille à la mise en place du projet de valorisation historique et de gestion des archives dans ce pays. Il partage avec nous le bilan de ses premières actions. 1. Depuis quand le Groupe est-il implanté au Brésil ? Le Groupe est présent depuis 1970, date à laquelle BNP ouvre un Bureau de représentation. Mais, en réalité, le Groupe est actif au Brésil depuis bien plus longtemps, puisque Paribas, dès la fin du XIX° siècle, a participé ou a organisé des financements pour l’Etat de São Paulo et l’Etat du Minais Gerais, ou encore pour des compagnies minières ou des compagnies de chemin de fer. 2. Avez-vous commencé à réunir des archives historiques ? Oui, nous avons rassemblé de nombreux documents et de nombreuses photographies, qu’il s’agisse de la banque ou de la Fondation BNP Paribas Brasil. Nous avons près de 700 photographies que nous sommes en train de classer. 3. Est-ce que les collaborateurs de la banque au Brésil sont intéressés par ce projet archives historiques ? Ma perception est que cette culture historique a encore besoin d’être mieux connue en interne. Je pense néanmoins que ceci se produira naturellement lorsque nous commencerons à partager ces informations avec les collaborateurs de la banque. Contact [email protected] Pour rester informé de l’actualité d’Archives & Histoire Consultez les pages Histoire sur Echo’Net et abonnez-vous en ligne à la Newsletter. Le nombre d’abonnés progresse : 7326 collaborateurs ont reçu ce numéro contre 5400 pour la précédente édition u Pour s’abonner en un clic Communication Groupe – Archives et Histoire 16, rue de Hanovre - 75002 Paris - [email protected] 4