Biladi n°732

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Biladi n°732
Politique nationale
N° 732 du 26 Décembre 2013 - hebdomadaire d’informations générales Prix : 200 UM
B’ IL A DIT…
Guerou la foudre
du président
B’il a dit et redit des tas de choses. B’il
dira et redira des tas d’autres choses. Le
président Mohamed Ould Abdel Aziz ne
badine pas avec certains parmi ses soutiens qui ont choisi délibérément de battre son bébé à lui, l’UPR, lors de son
baptême de feu : les dernières élections
législatives et municipales.
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MUNICIPALES À NOUADHIBOU
Le coup d’état
permanent
Le candidat du parti Al Karama pour les
municipales à Nouadhibou, Qassem
Ould Bellali, arrivé en tête du premier,
loin devant ses concurrents, a été battu
au cours du second tour par le candidat
de l’UPR, un illustre inconnu qui avait
récolté moins de 20% de suffrages du
premier tour. Une victoire inattendue fortement contesté par le parti Al Karama
qui y voit pas moins qu’une conspiration
contre la volonté des citoyens de la capitale économique.
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LÉGISLATIVES ET MUNICIPALES
Victoires
de justesse !
Au cours du second tour des législatives et municipales du 21 décembre
dernier, certaines formations politiques
ont gagné ou perdu des postes électifs
précieux par des écarts très réduits,
quelques voix seulement!
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Rideaux sur les élections
L
ÉDITO
e rideau est tombé, samedi dernier, sur la
dernière séquence des interminables élections législatives et municipales. Elles ont
confirmé ce qui était attendu : la victoire du partiétat et ses satellites qui ont récolté plus des ¾ des
postes à pourvoir à la chambre basse et dans les
mairies. Au niveau de l’opposition participante, en
dépit de la joie qui anime certains de ses membres
qui continuent de se délecter des scores qu’ils ont
enregistrés dans ses élections boycottés par la majorité des partis de l’opposition traditionnelle, le
bilan global n’est pas particulièrement brillant :
des miettes. Juste de quoi à justifier le montage politique et donner l’impression qu’il tient et qu’il répond à quelque chose. Il ne faut donc pas se
tromper sur le sens réel des élections qui viennent
de se dérouler chez nous et qui sont largement saluées par les partenaires étrangers. Le pouvoir est
loin d’être gagné par une soudaine tentation démocratique. Il n'a toujours pas l'intention de gouverner autrement que par la force militaire plus ou
moins habillée d'un vernis légal.
Le président veut la réussite d'un de ses grands
projets personnels : le renouvellement de la classe
politique. Il n’a jamais caché sa volonté de remodeler cette classe politique de manière à ce qu’elle
soit plus soumise, plus malléable.
Commentant les résultats des élections à sa sortie
du bureau où il a accompli son droit de vote, lors du
second tour, il a mis l’accent sur le fait que le scrutin qui venait de se dérouler a permis, en grande
partie, le renouvellement de la classe politique. Il
est certainement ravi de voir ses propres partis et
ses propres hommes, à lui, créés de toute pièce, accéder au parlement. Mais en quoi cela peut-il avancer le pays ? Le véritable problème de la
Mauritanie, le plus important et le plus insupportable, se situe ailleurs, au niveau de sa gouvernance.
Depuis plus de trois décennies une classe de hauts
gradés de notre armée se succède à la tête du pays.
Sans boussole, sans objectifs, sans programme
autre qu’exercer le
Suite en page 7
Hebdomadaire d’informations
et d’analyses
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N° 732 du 26 Décembre 2013
INSOLITES
2
François Bayrou se casse
la main : un jeu vidéo
se moque de sa chute
Un poids lourd provoque une
omelette géante sur le périphérique
INSOLITES
Intitulé "Aidez François Bayrou à sauter les barrières !", ce
jeu est sorti dimanche après-midi.
François Bayrou, président du Modem et candidat à la mairie de Pau (Pyrénées-Atlantiques), a été opéré samedi dans
la soirée de multiples fractures et de lésions à la main gauche
suite à une chute un peu bête.
Dès lors, les internautes n’ont pas manqué de détourner de
manière humoristique cette histoire. Ainsi, dès dimanche un
jeu vidéo intitulé "Aidez François Bayrou à sauter les barrières!" était mis en ligne, comme l’a repéré Europe 1.fr.
L’animation met en scène le corps d’Homer Simpson et la
tête du président du Modem, courant sur un fond orange et
sautant des obstacles. Tout simplement l’internaute doit
aider François Bayrou a éviter les barrières en cliquant sur
sa souris ce qui fera faire des bonds au candidat à la mairie
de Pau. Amusez-vous bien à Atlantico.fr on a fait 49… (le
jeu en lien ici).
Pour rappel, François Bayrou a voulu samedi escalader un
grillage du stade du Hameau à Pau pour voir un match de
rugby et ne pas louper le début du match. Selon l’équipe du
service de traumatologie qui l’a opéré, "François Bayrou
avait des lésions très sévères à la main gauche, des fractures
ouvertes aux doigts et des atteintes aux tendons et aux nerfs
ainsi qu’une blessure plus légère à la jambe".
De son côté, François Bayrou a déclaré non sans humour à
La République des Pyrénées avoir fait "une connerie d'adolescent". "Quand je suis supporter de la Section, j’ai l’âge
que j’avais quand j’allais faire signer des autographes aux
Moncla, Saux, Capdouze, Piqué (ndlr, les cadres de l'équipe
championne de France en 1964). J’étais de bonne humeur",
raconte-t-il. L'homme explique aussi son accident : "J’ai
glissé. J’ai d’abord été suspendu par la jambe. Elle a fini par
céder, et là je suis resté accroché à la grille par la main. Puis,
j’ai fait un roulé-boulé. J’ai crié mais personne ne m’entendait. Je saignais beaucoup.
Ce n’était pas du tout agréable comme sensation". Preuve
qu’il a de l’humour, François Bayrou s’est même laissé photographier sur son lit d’hôpital.
Un Picasso pour 100 euros !
Nous vous parlions de cette tombola inédite au début du
mois ! Et bien, c'est un Américain, Jeffrey Gonano, 25 ans,
qui a remporté le très, très, très gros lot.
Il a en effet gagné hier soir un véritable Picasso d'une valeur
d'un million de dollars (environ 750.000 euros). Rappelons
que son ticket ne lui avait coûté que 100 euros.
Le tirage au sort parmi quelque 40.000 participants s'est déroulé à Paris chez Sotheby's.
Le gagnant, domicilié en Pennsylvanie, travaille dans une
société de sécurité incendie. La toile de Pablo Picasso, période cubiste, "L'Homme au gibus" (1914), avait été acquise
par un collectionneur anonyme dans une galerie new-yorkaise qui l'a offerte à l'Association pour la sauvegarde de
Tyr, ville libanaise classée au Patrimoine mondial par
l'Unesco. Les fonds récoltés serviront à financer deux projets
socioculturels : la création d'un centre d'artisanat pour offrir
du travail aux jeunes, femmes et handicapés de Tyr, et celle
d'un institut d'études phéniciennes à Beyrouth.
Un poids lourd chargé d’œufs a provoqué dimanche une
omelette géante sur le périphérique toulousain en se renversant sur la bretelle d'accès en provenance de l'autoroute A64 (Tarbes-Toulouse), a constaté un journaliste de
l'AFP. Selon les pompiers, l'accident survenu en fin de
matinée n'a fait qu'un blessé léger, le chauffeur du poids
lourd, touché à un coude.
Le semi-remorque s'est renversé dans le virage, sans
doute pour avoir abordé trop vite la courbe serrée de la
bretelle et est resté couché plusieurs heures avant d'être
relevé en début d'après-midi par deux gros camions grue.
L'accès au périphérique par l'autoroute a été fermé et
seule une voie du périphérique extérieur restait praticable
pendant les travaux de relevage et de nettoiement des milliers d’œufs répandus sur la chaussée.
Vers 15H00, on comptait encore deux kilomètres de ralentissement sur le périphérique en amont de l'accident.
Un ex-crooner devenu islamiste
sort une chanson sur... Jésus
Un ex-crooner libanais devenu un islamiste recherché par
les autorités, a sorti cette semaine une chanson louant
Jésus-Christ, qui a été mise en ligne sur ses comptes Twitter et YouTube. Fadel Chaker, chanteur à succès jusqu'à
ce qu'il mette fin à sa carrière en 2011, est en cavale depuis l'été, après des affrontements sanglants ayant opposé
l'armée libanaise aux partisans de son mentor, le cheikh
radical Ahmad al-Assir. "Le Messie est béni et nous
sommes ses bien-aimés, il est le porteur de la vraie religion", chante Fadel Chaker, dans un style musical proche de
celui des chants islamiques. Mise en ligne mercredi, la
chanson qui dure un peu plus de quatre minutes avait été visionnée près de 50.000 fois jeudi sur son compte YouTube.
Accompagné d'un chœur qui entonne le refrain, Fadel
Chaker y évoque également la conception virginale de
Jésus ("Elle l'a portée, enceinte du Créateur de l'univers,
sans le sperme d'un homme"). "On n'est pas un vrai musulman s'il l'on ne croit pas au Messie, que la paix soit
avec Lui", a tweeté mercredi l'ex-crooner, connu pour sa
voix chaleureuse. Dans l'islam, Jésus, connu sous le nom
d'"Issa, fils de Marie", est considéré comme l'un des prophètes de Dieu et non pas comme son fils. La Vierge est
particulièrement estimée et une sourate (ensemble de versets du Coran) lui est consacrée. La chanson lui a valu
des critiques comme des éloges sur son compte YouTube.
"Le Christ pour lequel tu chantes a prêché pour la paix et
l'amour, pas pour le meurtre", commente un internaute,
reprochant à Fadel Chaker son engagement auprès d'un
cheikh dont les partisans ont fait usage des armes. "Que
tu sois sous l'influence de la drogue ou que tu essaies de
faire un come-back dans la société (...) c'est un coup mesquin. Va au diable!" "Que Dieu te bénisse, nous sommes
tous avec toi", écrit un autre. Fadel Chaker, décrit par son
entourage comme une personne extrêmement sensible et
influençable, avait connu la gloire avec des chansons
d'amour dans les années 90. La révolte contre le régime
lancée en Syrie en mars 2011, qu'il soutenait, a révélé son
rapprochement du cheikh Assir, un religieux sunnite radical hostile au régime de Damas et au Hezbollah chiite
libanais qui combat les rebelles syrienne aux côtés de l'armée de Bachar al-Assad.
L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs
qui détiendraient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie
Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler
à la direction du journal.
Merci
3
À LA UNE
POLITIQUE NATIONALE
Rideaux sur les élections
Avec un fichier électoral d’un peu moins de 1,2
millions d’inscrits, et à la suite de deux tours
de scrutins organisés les 23 novembre et 21
décembre, les mauritaniens ont désigné 144
députés à l’assemblée nationale et les membres
de 217 conseils municipaux, pour les cinq
prochaines années. Les électeurs de quelques
rares circonscriptions, à l’image de Kaédi
pour les municipales, dont les résultats
ont été annulés soit par la Cour Suprême,
soit par le Conseil Constitutionnel, attendront
encore quelques semaines, voire trois mois,
pour retourner aux urnes.
(UPR), principal parti de la mouvance présidentielle, qui a fait élire
74 députés au sein d’une Assemblée nationale de 147 élus, soit une
majorité absolue (50%+1).
Cependant au-delà de ce premier
constat à propos des chiffres, ce
parti et ses alliés de la coalition majoritaire, dont certaines formations
créées de toutes pièces et reconnues
rapidement pendant la période immédiate précédant les élections en
pleine débat sur un possible boycott
de l’opposition radicale, réussissent
une véritable razzia avec un total
confortable de 108 députés élus.
ette bataille électorale a été repoussée 2 fois
dans le passé, pour des raisons liées à la situation
de l’état civil et le climat délétère caractérisant
les rapports entre le pouvoir du président Mohamed Ould
Abdel Aziz et la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD).
Un collectif qui a finalement boycotté les élections législatives et municipales pour protester contre « l’agenda
unilatéral » du pouvoir et « l’absence de garanties de
transparence ».
La forte présence de députés favorables au pouvoir est de bonne augure pour le président Mohamed
Ould Abdel Aziz, qui malgré son
silence actuel, devrait briguer un
deuxième et dernier mandat (limitation constitutionnelle) à l’occasion de l’élection présidentielle
prévue en juin 2014 (suivant le timing du calendrier républicain).
C
Dans ce contingent, les islamistes du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD/Tawassoul /islamiste), désormais première force de
Quant
aux
partis
de
l’opposition
participationniste,
ils
Pour la moisson des uns et des autres, on note les bonnes
l’opposition, se taille la part du lion
ont
fait
élire
un
total
de
37
députés.
performances relatives de l’Union Pour la République
avec 16 représentants à l’Assemblée Suite en page 6
Majorité renforcée
Tawassoul, l’opposition gagnante
N° 732 du 26 Décembre 2013
ACTUALITÉ
B’ il a dit
Guerou la foudre du président
B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira des
tas d’autres choses. Le président Mohamed Ould Abdel
Aziz ne badine pas avec certains parmi ses soutiens qui
ont choisi délibérément de battre son bébé à lui, l’UPR,
lors de son baptême de feu : les dernières élections législatives et municipales. Bien sûr la colère du président est
sélective –le président fait ce qu’il veut et personne n’a le
droit de s’en offusquer s’il espère réellement rester en
paix, couler de douces journées dans ses fonctions- selon
qu’on est à Mederdra ou à Guérou.
A Mederdra, le président soutient la liste municipale de
son ministre de l’Economie Sidi Ould Tah. Celle du sursaut patriotique qui a remporté la mairie haut la main
contre le grand frère, l’Union pour la République. C’est
vrai que Ould Tah est différent des autres pour le président. C’est un homme qui tient et entretient les chiffres et
les lettres. Spécialiste de la gestion de l’invisible (une spécialité héritée des ancêtres), il passe bien chez les Toubab
et chez les arabes. Et apporte les financements, beaucoup
de financements pour faire vivre les pauvres. Et au-delà,
les riches. Tout cela lui donne la latitude ou le privilège de
soutenir autre chose que le numéro un des partis présidentiels.
Mais il faut noter à son avantage le fait qu’il n’est pas allé
très loin de sa base initiale et n’est pas sorti de l’écurie
présidentielle, contrairement aux gens terribles de Guérou
partis engraisser le bétail des autres, les pires ennemis de
Tawassoul qui veulent du mal au chef et au pays, prient
plus que nécessaire dans les mosquées, implorent Dieu,
pas les autres, et appellent leurs militants à penser et à
être conscients et responsable. Penser est, n’est-ce pas ?,
N° 732 du 26 Décembre 2013
un acte subversif passible de graves sanctions… Pour revenir à nos gens de Guérou, il
faut dire que leur acte consistant à soutenir le
candidat du diable contre celui de l’UPR a
suscité l’ire du président qui avait pourtant dépêché pendant la campagne plusieurs ministres pour les mettre en garde contre la
tentation, très forte chez eux, de voter contre
le candidat officiel et député sortant du département, le greffier Slama Ould Abdellahi.
L’homme, il est vrai, fait l’unanimité contre
lui à Guérou, mais c’est un élément important de la rectification qui devrait conserver
son poste à l’Assemblée pour continuer d’illuminer les débats parlementaires par ses interventions et sorties rectificatives qui calent
bien avec les orientations du chef souverain
et bien aimé.
Pour avoir dévié des orientations officielles,
Yahya Ould Sid El Moustaph (conseiller à la
présidence) et Moctar Ould Dahi (ambassadeur à Rome) ont été tout simplement chassés
sans ménagement, mardi, de leurs postes respectifs. D’autres insoumis comme eux, ressortissants de Guérou, vont
les suivre et perdre, eux aussi, leurs confortables responsabilités. Le président est réellement décidé à sévir contre
ceux qui sont responsables de la déroute électorale de
Slama et son coéquipier battu à plate couture par les candidats de Tawassoul. C’est là un message de fermeté
adressé à tous ceux qui hésitent ou songent à braver l’interdit : se rebeller contre les choix du parti.
Mais qui est ce Slama auquel le président parait très attaché à tel point qu’il risque, à la veille de l’échéance présidentielle, capitale pour lui, de courir le risque de se
mettre sur le dos d’aussi importantes personnalités qui
n’auront plus d’autre choix que d’émigrer avec armes et
4
bagages vers l’autre camp hostile au chef et prêt à fêter
tous les ralliements. Particulièrement ceux qui arrivent de
l’autre bord, celui de la majorité ?
Il faut bien que Slama soit très important pour qu’il soit
troqué contre ces hommes. Il a certainement un secret,
pour ne pas dire un soutien bien placé à côté de l’oreille
présidentielle. Et même plus que cela : des intérêts communs avec cet ancien supplétif de la justice converti à la
politique et devenu à la faveur du putsch contre Ould
Cheikh Abdellahi un adepte et soutien sûr de la rectification. Paradoxalement les voies de la réussite dans le système azizien sont à la fois ouvertes et impénétrables. Elles
requièrent une boussole, beaucoup de savoir faire et, parfois, de la veine… Avis aux intéressés !
B’...
5
MUNICIPALES À NOUADHIBOU
ACTUALITÉ
Le coup d’état permanent
Le candidat du parti Al Karama pour les municipales gande ont été mobilisés
à Nouadhibou, Qassem Ould Bellali, arrivé en tête du pour cette mission passée
pour une affaire d’état.
premier, loin devant ses concurrents, a été battu au
Dans ce cadre, des ministres
cours du second tour par le candidat de l’UPR, un il- de la République ont élu dolustre inconnu qui avait récolté moins de 20% de suf- micile à Nouadhibou, d’aufrages du premier tour. Une victoire inattendue tres se reliaient sans cesse
dans la ville pendant le mois
fortement contesté par le parti Al Karama qui y voit d’entre deux tours et beaupas moins qu’une conspiration contre la volonté des coup de personnalités de
tout ordre ont contribué
citoyens de la capitale économique.
dans la réalisation de la
‘’mission’’.
uassem Ould Bellali est plus qu’un homme poli- Sur le plan financier, il patique tout court. A Nouadhibou, c’est un phéno- rait que la campagne de
mène, un homme aimé et très populaire au sein l’UPR à Nouadhibou a
de la population stéphanoise, comme aimaient-ils s’ap- amassé une grande somme
peler dans l’ancien et bon vieux temps. Ses va et vient d’argent pour ‘’détourner’’
entre les partis politiques n’ont en rien entamé cette po- les électeurs de Ould Belpularité qui tient à une seule chose : l’homme, au court lali, particulièrement ceux
d’un bref passage à la tête de la mairie, a fait un bilan po- d’autres partis qui ne sont
sitif que personne à Nouadhibou n’a oublié.
pas présents au second tour.
Surtout que tous les maires qui s’étaient succédé sur le Les militants de l’AJD/MR
poste de maire n’ont réellement rien fait pour une ville étaient des cibles bien désignés, eux et les autres perqui se meurt complètement.
sonnes ‘’vulnérables’’ de la ville de Nouadhibou.
Mais il faut quand même accepter que Ould Bellali n’a A côté de cela, la campagne de l’UPR à Nouadhibou a
pas que des soutiens à Nouadhibou. Il a aussi des adver- développé des discours franchement sectaires tel que le
saires, voire des ennemis dans cette ville qui ont réussi, en vote pour un Hartani contre un maure blanc, l’intérêt des
2006, à le priver d’être le premier magistrat de Nouadhi- tribus d’Ehl Sahel ‘’choyées par le président Aziz’’, les
bou et qui, aujourd’hui, récidivent pour l’empêcher d’ac- exigences de la zone franche qui serait menacée par la
céder à un poste pour lequel il a tout donné, tout investi. victoire de quelqu’un ‘’incontrôlable’’ –allusion à Ould
Comment ce ‘’coup d’état’’ a-t-il pu se réaliser ?
Bellali- qui ferait fuir les investisseurs étrangers…
‘’Abattre Ould Bellali’’ à tout prix était le mot d‘ordre En plus de cela, toutes les pressions ont été exercées sur
donné aux soutiens du pouvoir à Nouadhibou et ailleurs. les cadres de la fonction publique et particulièrement ceux
Beaucoup de moyens financiers humains et de propa-
Q
de la société nationale industrielle et minière (SNIM) menacés de licenciement, tout simplement.
A travers ces pratiques et bien d’autres, l’UPR a réussi
son coup de force à Nouadhibou en faisant passer un inconnu devant un homme qui dispose d’une aura certaine
à Nouadhibou. En dépit de cela, on continue de chanter la
réussite des dernières élections et leur transparence. Mais
ceux qui agissent de ces manières peu orthodoxes ignorent certainement qu’ils agissent dans le mauvais sens en
abusant de la volonté du citoyen qui un jour, tôt ou tard,
leur fera payer leur comportement.
N°732 du 26 Décembre 2013
6
ACTUALITÉ
POLITIQUE NATIONALE
nationale. Du coup, les camarades de Mohamed Jemil
Ould Mansour acquièrent le statut de première force de
l’opposition présente au parlement et placent leur leader
sur la station de chef de file de l’opposition démocratique.
Le Parti pour l’Entente Démocratique et Sociale ((El
Wiam) de Bodiel Ould Houmeid, a réussi son baptême de
feu en plaçant dix (10) représentants à la chambre basse
du parlement.
Au sein de cette formation, on retrouve de nombreux dignitaires du régime du président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya (1984/2005).
Rideaux sur les élections
à quand le renouvelle de l’oligarchie militaro affairiste sous les bottes de laquelle
gémit la Mauritanie depuis le coup d’état
du 10 juillet 1978.
Comme l’a si bien dit Jamil Ould Mansour, président du parti Tawassoul, lors
de sa première sortie devant la presse au
lendemain du second tour, les élections
municipales et législatives n’ont pas réglées la crise politique née du putsch
2088 et qui demeure là présente. Surtout
que des partis de l’opposition traditionnelle restent en dehors du dispositif politique légal et exigent de nouvelles
élections.
Grande perdante des élections législatives et municipales
2013, l’Alliance Populaire Progressiste (APP) de Messaoud Ould Boulkheir, président sortant de l’Assemblée
nationale, avec une portion congrue de sept députés, et
est reléguée au rang de troisième force de
l’opposition parlementaire, en dépit de l’absence du Ras- Ahmed Ould Daddah, président de la COD a affirmé lors
semblement des Forces Démocratiques (RFD) et de d’un point de presse tenu mardi que le pays « s’enfonce
l’Union des Forces de Progrès (UFP).
dans la crise »après les deux tours d’élections législatives
et municipales.
Dernière formation dans cette catégorie, l’Alliance pour
la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconci- «La mascarade électorale qui vient de se dérouler ne règle
liation (AJD /MR), de Sarr Ibrahima, elle décroche qua- en rien la crise politique. Elle enfonce plutôt le pays datre postes de députés et représentera la mouvance vantage dans la crise », a-t-il déclaré.
Pourtant, les partenaires étrangers se sont félicité de l’ornationaliste négro africaine au parlement.
Après ce vote, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a ganisation des dernières élections dans notre pays. L a
salué « un renouvellement de la classe politique ». Alors, France a salué mardi « le bon déroulement » de ces élec-
N° 732 du 26 Décembre 2013
Suite de la page 3
tions et « la forte participation », selon le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Vincent Floréani. Il a estimé que «
la mise en place du nouveau Parlement, attendue depuis
2011, marque une étape dans le processus de démocratisation en cours. » ! Même son de cloche chez les américains et l’Espagne.
Il reste maintenant à savoir que fera Aziz de cette nouvelle victoire. Va-t-il continuer sur la même lancée excluant ses adversaires de la COD ou est-ce qu’il va
songer à les amadouer à la veille de tenue de l’élection
présidentielle ?
Ould Bladi
7
ACTUALITÉ
RFD
LÉGISLATIVES ET MUNICIPALES
Communiqué
Les deux sociétés " Kinross Tasiast" et "MCM", qui exploitent l’or et le cuivre en Mauritanie dans des conditions
plus qu’avantageuses, ont procédé, d’un seul coup, au licenciement de 293 travailleurs pour la première, et 163
pour la seconde.
Les deux entreprises ont justifié ces licenciements abusifs
par les conditions économiques difficiles qu’elles traversent, sans tenir compte de la situation désastreuse dans
laquelle ces décision mettraient un aussi important nombre de travailleurs, et au mépris total des lois en vigueur,
notamment l'article 55 et suivants du Code du travail et
l'article 30 de la Convention collective, relatifs au licenciement pour des raisons économiques. Les deux entreprises ont annoncé avoir «informé les services
gouvernementaux» de leurs décisions arbitraires, comme
pour s’absoudre de leurs responsabilités ... Face à ces
actes iniques, le pouvoir en place ne fait rien, ni pour protéger les travailleurs concernés, ni pour défendre la loi
dont il est supposé être le protecteur.
Le Rassemblement des Forces Démocratiques, fermement
attaché à la solidarité inconditionnelle avec les opprimés
et au respect des lois et règlements du pays, notamment
ceux liés aux droits acquis de la classe ouvrière, au prix
desquels elle a consenti d’énormes sacrifices :
- Condamne fermement ces actes arbitraires, tout en mettant
en garde contre leurs conséquences économiques et sociales
dangereuses, aussi bien pour les travailleurs concernés et
leurs familles que pour l’ensemble du tissu social,
- Exige que les travailleurs licenciés soient réintégrés immédiatement, que leurs droits soient entièrement préservés, que cesse leur exploitation brutale, que les conditions
adéquates de travail, telles que prévues par la loi, leurs
soient garanties, en particulier celles relatives à la protection contre l'intoxication due aux résidus de substances
utilisées dans l'extraction et la purification de d'or, et que
les soins appropriés leurs soient apportés au besoin,
- Attire l'attention des organisations des droits de l'homme
et les institutions en charge de la protection des êtres humains et de l’environnement contre les dommages liés à
l'exploitation de l'or, sur la gravité des procédés utilisés
par ces entreprises, maintes fois dénoncés,
- Fait porter aux autorités en place l’entière responsabilité
des conséquences graves, dans le présent et à venir, de
leur politique de dilapidation systématique des ressources
nationales et leur bradage à de vils prix au premier venu,
à condition qu’il soit de connivence avec les corrompus
du pouvoir.
Nouakchott, le 20 Safar 1435 – 24 Décembre 2013
Le Département de la Communication
Suite de la page 2 éditorial
pouvoir, le savourer et… s’enrichir ! Une classe militaro-affairiste s’est installée bêtement au sommet de
l’Etat qui tourne en rond depuis tout ce temps. C’est à ce niveau là que se situe le mal qui ronge la nation.
Aziz aurait été plus convaincant s’il avait fait ce constat. Lui plus que les autres parce qu’il a mis fin à une
expérience démocratique qui s’annonçait prometteuse et qui allait réellement nous faire sortir du carcan
dans lequel nos militaires nous maintiennent depuis ce triste jour du 10 juillet 1978. Mais il n’est jamais trop
tard de bien faire. A tout moment, le président de la République peut se ressaisir et corriger le tir en œuvrant
à la mise en place d’un système politique consensuel qui n’exclut personne et dans lequel chacun se sentira
concerné et libre. Un tel geste agrandira cet homme qui chérit les performances et marquera son nom l’histoire. Il pourrait sembler inopportun de maintenir cette analyse ou ce discours au lendemain de ce que nos
partenaires étrangers saluent unanimement et qualifient de grande réussite pour la Mauritanie. C’est juste
un leurre. Nos partenaires n’ont-ils pas salué l’élection de Ould Taya en 2003 avant de soutenir, moins de
deux années plus tard, ceux qui l’ont renversé ?
Victoires de justesse !
Au cours du second tour des législatives et municipales
du 21 décembre dernier, certaines formations politiques
ont gagné ou perdu des postes électifs précieux par des
écarts très réduits, quelques voix seulement!
Cela s’est produit dans une circonscription électorale au
Hodh Chargui où l’Union pour la République (UPR) a
remporté les législatives par huit voix seulement devant
le parti Al Wiam de Boidjel Ould Homeïd. Dans la même
région, à Néma ville, Tawassoul, le parti islamiste, a remporté l’élection municipale face à l’UPR par seize voix
d’écart.
Toujours dans le Hodh Charghi, seron a remarqué une situation étrange dans l’un des bureaux réservés au vote
des forces armées. Il s’agit du bureau 15 dans la ville de
Néma. Au premier tour, le nombre de votants dans ce bureau a atteint 76 personnes. 46 personnes parmi eux, la
majorité écrasante, a préféré voter pour les listes de Tawassoul. Un choix qui, semble-t-il, n’était pas politiquement correct.
Pour parer à cette ‘’faute’’, on ne sait pas exactement quel
dispositif a-t-il été mis en place, mais l’on sait quand
même que pendant le second tour, l’effectif des votants
dans ce bureau était limité à trois personnes, dont l’un a
voté pour Tawassoul, un autre a voté pour son concurrent
et le troisième a voté blanc… Où sont-ils passés les autres ? Sont-ils partis réellement en mission ? Ou fallaitil tout simplement les empêcher de commettre la
‘’même erreur’’ ?
Pas loin de Néma, au Hodh Charbi et en Assaba, dans les
communes de Dev’a et de Oueyd Ejrid, les municipales
ont été remportées par des majorités très réduites : 30
voix dans le premier et 20 voix dans le second.
Mais quelques soient la justesse des écarts, les élections
se remportent tout simplement par là a majorité, faible
ou forte. C’est ça la règle… Il faut un gagnant et un perdant. C’est tout !
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N°732 du 26 Décembre 2013
8
ACTUALITÉ
TASIAST MAURITANIE
Tasiast Mauritanie est passé à l’action en renvoyant
272 personnes de sa mine de et 21 personnes à Nouakchott.Ces compressions s’inscrivent dans un plan global de réduction d’effectifs et de charges qui
provoque déjà tous les bruits au sein des centrales syndicales qui accusent l’entreprise de vouloir compasser
son nouveau régime fiscal à travers le renvoi massif
de ses travailleurs. Une mesure qui annonce un hiver
social chaux, d’autant plus que le gouvernement ne
semble pas concerné par ce grave conflit qui vient
d’éclater.
“
ea
u
Au cours des douze derniers mois, le prix de l'or a
chuté d'environ 30 %. Les entreprises minières sont
amenées à prendre des décisions difficiles. Nous devons tous être en mesure de prendre les décisions de sorte
à garantir la pérennité de nos activités dans nos mines
pour les années à venir”, indique le Président de Tasiast
Mauritanie, M. Patrick Hickey.
Il poursuit : « En Juillet, Kinross a effectué un examen
global de coûts pour faire face aux aléas résultant de la
chute du prix de l'or. En conséquence, Kinross a réduit
les coûts de ses activités, notamment une réduction de
200 millions de dollars des dépenses sur les immobilisations pour 2013, des coupures dans son programme d'exploration, l’unification des deux régions d’Amérique du
Nord et du Sud en une seule région, et des réductions de
personnel dans l'entreprise ».
TRANSPORTS
ou
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SALAM
Nouvelle Ligne
Nouakchott-Dakar
et
Dakar-Nouakchott
Départ Nouakchott: tous les
dimanche à 7 heures du matin.
Départ de Dakar: tous les
lundi à 23 heures.
N° 732 du 26 Décembre 2013
Renvoi massif de travailleurs
Sur la base de ces facteurs, Kinross et Tasiast Mauritanie
devait « prendre des mesures pour s'assurer que la taille
de la main-d'œuvre correspond à nos besoins réels, et,
plus important encore, que nos activités en Mauritanie
restent viables pour le long terme ».
« Il s'agit d'une réduction des effectifs pour aligner le
nombre d'employés avec l’activité. En fait, Kinross a réduit le nombre de ses employés partout à travers le
monde, y compris d'environ 10% à Las Palmas (Espagne), où se trouve le siège régional de Kinross », a précisé le président de Kiross.
Les postes ont été supprimés en fonction de leur nécessité
ou pas par rapport à l’activité actuelle. La réduction des
effectifs est une décision économique basée sur l'activité
actuelle à Tasiast, sur le report à 2015 de sa décision sur
l'expansion de l’usine, et sur la baisse du prix de l'or.
« La réduction d’effectifs de cette année est le résultat de
deux facteurs : premièrement, la réalisation de l'infrastructure du site cette année, et deuxièmement, le report
à 2015 de la décision sur l'expansion de notre usine.
Elle n'affecte pas les opérations ou la production actuelle.
Tasiast Mauritanie continuera à produire de l'or à la mine
existante de Tasiast avec les installations de traitement
existantes », a clarifié Patrick Hickey, Président de Tasiast
Mauritanie.
Selon le patron de Kinross, « la Mauritanie demeure très
importante pour Kinross. Tasiast Mauritanie est l'une des
plus grandes entreprises et l’un des plus grands em-
ployeurs du pays. Nous avons fait un investissement
conséquent à Tasiast, identifié une ressource aurifère significative, et croyons qu’aussi bien la mine que ses alentours constituent un grand potentiel à long terme ».
« En plus de notre investissement, notre activité minière
a généré une importante valeur économique pour les employés, les entreprises locales et le gouvernement. De
2010 à nos jours, Tasiast Mauritanie a versé près de 120
millions de US dollars en salaires, créé plus de 3300 emplois, payé environ 750 millions de US dollars aux fournisseurs en Mauritanie, et environ 175 millions de US
dollars ont été versés au gouvernement en impôts et taxes.
Sans parler du capital total investi qui a été de 2.3 milliards de dollars US », a-t-il estimé.
« Notre investissement s'étend au-delà de la mine. Ainsi,
au travers de nos engagements à soutenir les communautés, nous avons investi plus de 12 millions de dollars US.
Tasiast Mauritanie continuera de soutenir de nombreuses
initiatives de développement communautaire, y compris
les projets locaux, visant à développer des compétences
pouvant mener à des moyens de subsistance et des revenus durables », a-t-il conclu.
Peu convainquant…
Les arguments avancés par Tasiast sont balayés d’un revers de main par le secrétaire général de la Confédération
générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM), Mohamed Abdellahi dit Nahah. S’exprimant mardi sur les
ondes de Radio Sahara Media a dénoncé la mesure de
compression prise par Tasiast à l’égard d’une grande partie de ses travailleurs et estime qu’elle est tout simplement illégale, car, dit-il, elle n’est pas justifiée par la
situation économique de l’entreprise. Il explique que les
travailleurs de Tasiast-Mauritanie étaient engagés à un
moment où le prix de l’or sur le marché international était
moins important qu’aujourd’hui et que la valeur de l’ouguiya a continué depuis de se déprécier par rapport au
dollar. Des facteurs qui, de l’avis du numéro 1 de la
CGTM, démentissent fortement l’approche de problèmes
économiques invoqués par l’entreprise aurifère. Pour lui,
il y a d’autres raisons ‘’inavouées et inavouables’’, particulièrement la fin de la période d’exemption de paiement des impôts par Tasiast. Celle-ci, conclut-il, cherche
plutôt à compenser le versement des impôts par la réduction des charges salariales.
Ould Nahah n’est pas l’unique syndicaliste qui s’insurge
contre la mesure de compression des travailleurs de Tasiast. Toutes les autres centrales syndicales dénoncent la
mesure, l’estiment illégale et se mettent en ordre de
marche pour la combattre. Elles promettent de se battre
fortement pour défendre les droits ‘’bafoués’’ des travailleurs. Une mobilisation qui risque bien de se renforcer
d’autant plus que l’autre entreprise minière d’Akjoujt,
MCM, vient, elle aussi, de renvoyer dans la rue 167 travailleurs. De quoi à raviver les tensions sociales dans
cette période où les pouvoirs publics brillent par leur absence injustifiée par rapport à ce dossier. Sont-ils en
mèche avec les entreprises comme les accusent certains,
ou sont-ils tout simplement impuissants face à des multinationales véreuses ?
9
DIAKITÉ
SPORT
Le TAS déboute la FFRIM et l’ASAC
Les espoirs de la FFRIM et du sélectionneur national de
revoir Ismaël Diakité au sein des Mourabitoune locaux
viennent de s’envoler. L’optimisme de la partie mauritanienne vient de se briser avec la sentence du Tribunal Arbitral du Sport (TAS).
Le tribunal Arbitral du Sport vient de débouter la FFRIM
et l’ASAC, suite à la saisine concernant l’affaire Ismaël
Diakité. Dans une délibération rendue publique ce 23 décembre, le TAS a rejeté l’appel déposé le 10 octobre par
la partie mauritanienne.Dans sa délibération, le TAS
tranche sans ambages : « la décision du 19 septembre
2013 du juge unique de la commission du statut du joueur
de la FIFA est confirmée ». Les frais de l’arbitrage dont
le montant sera communiqué par le TAS par décision séparée, sont à la charge des appelants, indique le communiqué. C’est un bon montant qu’on aurait du injecter dans
la promotion du football mauritanien. La FFRIM cassera
ainsi sa tirelire pour s’acquitter des frais de greffes.
« Chaque partie supportera ses propres coûts et autres dépenses engagées en relation avec le présent arbitrage »,
estime le communiqué. La cour rejette enfin toutes autres
ou plus amples conclusions des parties.
La FFRIM vient de perdre une manche importante dans
le bras de fer l’opposant au club tunisien. Ce revers
constitue un mauvais coup de publicité pour la FFRIM
aveuglée par l’acharnement incompréhensible d’un de ses
membres qui entendait se racheter. C’est la FFRIM sur
insistance de son trésorier général, mordu dans la poussière, après le départ de Ismaël, qui s'est acquittée des
frais judiciaires en lieu et place de la plaignante (l'ASAC)
dépourvue de ressources financières suffisantes afin d'intenter un procès. Elle escomptait le paiement du "préju-
timisme vient de s’effriter. Quelques heures, le natif de
Hassi Bagra avait clairement précisé à Rimsport.net qu’il
n’allait nullement revenir en Mauritanie et rejoindre les
locaux. Maintenant, Neveu et la FFRIM devront faire le
deuil de Ismël.
Adversaire du FC,
le Horoya AC de Guinée
espère franchir le cap
dice subi", après le départ de Diakité, enrôlé par le CSHL
en aout 2013. C’est peine perdue.Maintenant, il va falloir
ranger le transfert de Ismaël dans le chapitre « pertes et
profits ». La formation mauritanienne avait adressé une
correspondance à la FIFA dans laquelle elle conteste la
légalité du transfert du joueur de 21 ans avait réclamé
une compensation estimée à 70 975 euros au CSHL.
Le Lundi déjà, le club sportif Hammam Lif se réjouissait,
sur sa page face book, d’avoir remporté la première
manche judiciaire dans l’affaire Ismaël Diakité l’opposant
au tandem FFRIM –ASAC Concorde, devant le Tribunal
Arbitral du Sport (TAS) de Laussane.
Les tunisiens estiment que le TAS ne rendra sa sentence
qu’au début de 2014. Wait and see. En conférence de
presse, le jeudi dernier, le sélectionneur national avait fait
savoir que le TAS allait rendre sa délibération, au cours de
cette semaine.Sur la base des confidences de l’avocate de
la FFRIM, établie à Marseille, le sélectionneur national
était confiant quant à l’issue de cette affaire. Mais cet op-
Le Horoya AC de Conakry, auteur du doublé coupechampionnat en Guinée, espère vaincre le signe indien
cette saison en franchissant le cap du premier tour préliminaire de la Ligue africaine des champions 2014
contre les Mauritaniens de FC Nouadhibou.
Interrogé peu après le tirage au sort des joutes africaines, le meilleur joueur de la Ligue 1, l'attaquant camerounais Dipita du Horoya, est confiant. "Nous avons
des ambitions dans cette compétition. Et quelque soit le
club tiré, nous voulons juste passer les tours les uns
après les autres". Même si son adversaire, le FC Nouadhibou, est méconnu en Guinée, l'attaquant du Horoya
le prend très au sérieux. "Que ce soit contre le Barça
où le Baraka FC, tout les matchs sont jouables".
En Ligue africaine des champions la saison dernière,
le Horoya AC de Conakry avait été éliminé dès les
tours préliminaires par son adversaire ivoirien, le Sewé
Sport de San Pedro. En stage de préparation au Sénégal
depuis le 24 novembre dernier, le triple champion
consécutif guinéen, a disputé 7 matchs amicaux pour
un total de 6 nuls et seulement une victoire.
Rassemblés par Saydou Nourou T.
N°732 du 26 Décembre 2013
10
ÉCONOMIES
CHINE
Les taux interbancaires s'envolent malgré la banque centrale
De vives tensions persistent sur le marché interbancaire
chinois, en dépit d'injections de centaines de milliards de
yuans par la banque centrale dans le système financier,
ravivant le spectre de la grave crise de liquidités de juin.
Après un brusque coup de fièvre la semaine dernière, les
taux interbancaires chinois --auxquels les établissements
financiers se prêtent quotidiennement de l'argent entre
eux--, ont poursuivi leur flambée lundi.
Référence du marché, le taux de refinancement à sept
jours a grimpé jusqu'à 9,8%, un sommet depuis la sévère
pénurie de liquidités survenue en juin, et un net bond par
rapport au niveau de 8,2% atteint vendredi, selon des chiffres de Dow Jones Newswires.
"Cette nouvelle envolée des taux montre que la défiance
des marchés aggrave le resserrement de la liquidité", les
banques rechignant de plus en plus à se prêter de l'argent
entre elles, a expliqué Wendy Chen, analyste de Nomura
Securities basée à Shanghai.
A l'origine des tensions des derniers jours, un énième
coup de vis des autorités: soucieuse d'enrayer l'accroissement persistant du crédit dans le pays, la Banque populaire de Chine (PBOC) a suspendu sur les deux
premières semaines de décembre ses opérations de marchés régulières visant à injecter de nouvelles liquidités.
Ce resserrement a exacerbé la nervosité des établissements bancaires, les rendant encore plus réticents à céder
des fonds dans un tel environnement.
La PBOC s'est finalement décidé à agir pour tenter d'apaiser leurs inquiétudes, en procédant en fin de semaine dernière à des injections massives de liquidités.
Dans un message diffusé tard vendredi sur son compte
officiel de microblogs, l'institution a annoncé avoir injecté
plus de 300 milliards de yuans (36 milliards d'euros) dans
le système financier sur une période de trois jours, à travers "des opérations de liquidités à court terme (SLO)".
Introduites en janvier dernier, ces SLO sont menées sans
être rendues publiques, et seules en bénéficient 12
banques au rôle jugé crucial pour l'équilibre du système
financier. Les SLO sont destinées à compléter les opérations régulières réalisées deux fois par semaine par la
PBOC. "En ce moment, le système bancaire possède des
réserves excédentaires dépassant 1.500 milliards de
yuans, un niveau relativement élevé pour cette période
(de l'année)", a ajouté la PBOC. Dans un message précédent, l'institution avait assuré vendredi "avoir offert de
ITALIE
façon appropriée des liquidités" au marché sans préciser
de montant.
Mais ces interventions de la PBOC n'ont pas suffi à rasséréner les marchés: après un bref répit lundi matin, où il
est descendu à 5,57%, le taux interbancaire de référence
a rebondi de plus belle. "Il faudra un assouplissement
accru et des mesures supplémentaires de la part de la
PBOC pour que le marché reprenne confiance et que les
taux se stabilisent", a indiqué Mme Chen à l'AFP.
Selon des analystes cités lundi par le quotidien financier
Zhengquan Shibao, la banque centrale a tenté d'afficher
une position "neutre mais tendant légèrement à un resserrement" de la liquidité, en cessant ses opérations régulières et en choisissant de n'avoir recours qu'à des SLO
pour apaiser les tensions.
Pour les experts, la PBOC ne devrait donc pas rouvrir trop
largement et trop longtemps les vannes aux liquidités car
elle désire continuer à contrôler le vif envol du volume
des crédits bancaires. Mais l'institution devrait avoir "tiré
les leçons" de la crise de juin dernier.
Ce mois-là, l'intransigeance de Pékin, qui souhaitait endiguer la spéculation et assainir un secteur financier miné
par les créances douteuses, avait provoqué un asséchement des liquidités disponibles et une flambée des taux
interbancaires. Alors que cette situation mettait en péril la
capacité des banques à se financer et à accorder des prêts
--menaçant de ce fait l'activité économique--, la banque
centrale avait finalement cédé et accepté "d'ajuster le niveau global des liquidités".
La stabilité politique allège le service de la dette
La stabilité politique depuis huit mois en Italie lui a apporté "un dividende" de quelque cinq milliards d'euros, a
affirmé lundi le président du Conseil italien Enrico Letta
dans sa conférence de presse de fin d'année. "La stabilité
des huit derniers mois a apporté un dividende", a dit le
chef du gouvernement, en assurant que l'an prochain sera
l'année du retour à la croissance en Italie.
M. Letta a rappelé le poids croissant du service de la dette
italien au cours des dernières années. Pour 2013, les intérêts de la dette auraient dû être de 89 milliards d'euros
mais en raison des "choix importants" adoptés par le gouvernement, ce poids a pu être allégé de quelque 5 milliards d'euros, à 83 milliards d'euros, a-t-il dit.
Par ailleurs, les ressources tirées de la lutte contre la
fraude fiscale et de la compression des dépenses publiques "serviront à réduire l'imposition sur le travail", at-il promis, assurant qu'il envisage un mécanisme
permettant l'automatisme entre les entrées de ces ressources et leur affectation à la réduction des impôts.
Introduisant la conférence de presse, le président du
Conseil avait estimé que les Italiens "ont derrière eux la
partie la plus importante" des difficultés dues à la crise. Il
N° 732 du 26 Décembre 2013
a aussi promis que
2014 serait l'année
où les réformes institutionnelles,
y
compris la réforme
électorale, seraient
accomplies. Il a demandé pour cela à
l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, déchu de
tout mandat parlementaire, et à sa formation Forza Italia,
de "ne pas faire l'erreur" en "choisissant la voie populiste"
et en s'opposant aux réformes institutionnelles et électorales. M. Letta s'est félicité d'un "basculement générationnel sans précédent dans l'histoire de l'Italie", avec l'arrivée
de jeunes générations de 30 ou 40 ans dans la classe politique (dont lui-même et le nouveau chef du Parti démocrate Matteo Renzi). "En 2013, nous avons récupéré
trente ans. Auparavant le pays était confié aux générations
de 60 et 70 ans", a-t-il observé. Ce changement "met à
l'épreuve une nouvelle génération pour résoudre des problèmes irrésolus depuis des années. Nous avons une occasion à saisir, nous n'avons plus d'alibi", a-t-il dit.
SNCF
Prévoir 901 suppressions
nettes de postes en 2014
L'entreprise
prévoit au
total de supprimer 1 432
postes l'an
prochain et
de compenser en partie
ce chiffre par
des recrutements en emplois d'avenir. Les effectifs de la SNCF seront de nouveau réduits en 2014, l’opérateur ferroviaire
prévoyant de supprimer 1 432 postes, soit au final 901
compte-tenu des embauches de 531 jeunes en emplois
d’avenir également programmées, selon le projet de budget obtenu par l’AFP.
Depuis 2009, environ 6 100 postes ont disparu pour arriver en 2013 à un effectif moyen estimé à 150 333 personnes dans la maison-mère, l’établissement public
SNCF.
Selon le projet de budget 2014, présenté la semaine dernière au Conseil d’administration et au Comité central
d’entreprise, la baisse prévue pour 2014 (-901 postes précisément, -0,6%) est un peu plus élevée que celle estimée
pour 2013 (-319 postes, -0,2%), après une année stable en
2012.
Hors embauches prévues au titre des emplois d’avenir,
les 1 432 suppressions de postes prévues correspondent
à une baisse de 1% des effectifs.
En 2014, la SNCF ne remplacera pas tous les départs. En
moyenne, sept agents sur dix sont remplacés, a affirmé
vendredi son président Guillaume Pepy. La maison-mère
prévoit ainsi 3 500 recrutements, contre 5 000 en 2013, a
précisé une source interne. Au total, au sein du groupe
(SNCF et filiales, 250 000 personnes), 7 000 recrutements sont prévus en 2014.
La SNCF présente toujours «un niveau très fort de recrutement même si de façon générale il y a un redéploiement
et une diminution sur ses différentes fonctions», a commenté le ministre des Transports Frédéric Cuvillier à la
sortie du Conseil des ministres.
CANAL+
Le Conseil d'Etat annule
l'autorisation du rachat de D8
Le Conseil d'Etat a annoncé lundi qu'il annulait l'autorisation délivrée par l'Autorité de la concurrence au rachat
par Canal+, filiale de Vivendi, de la chaîne D8 du groupe
Bolloré.
La juridiction administrative estime que ce feu vert, octroyé à l'été 2012, est entaché d'un vice de forme et est
"partiellement illégal sur le fond".
Dans sa décision, le Conseil d'Etat précise toutefois que
cette annulation n'a pas d'effet rétroactif et s'appliquera
seulement à compter du 1er juillet 2014.
Le rachat de l'ex-chaîne du groupe Bolloré par le groupe
de télévision payante avait été validé en septembre 2012
après avoir reçu les feux verts de l'Autorité de la concurrence puis du Conseil supérieur de l'audiovisuel qui l'ont
toutefois encadré d'une série de conditions.
Ces décisions ont été contestées par les groupes de télévision concurrents TF1 et M6.
11
INTERNATIONALES
CENTRAFRIQUE
AFGHANISTAN
Mis en cause dans plusieurs incidents, le contingent tchadien de la force africaine en Centrafrique (Misca) va être
redéployé et quittera prochainement Bangui, capitale toujours au bord de l'embrasement où des incidents à répétition éclatent dans de nombreux quartiers.
"Tout le contingent tchadien va être envoyé pour sécuriser
le nord dans les prochains jours", a annoncé mercredi à
l'AFP un porte-parole de la Misca, le lieutenant-colonel
Ndong Toutoune.
Ce porte-parole n'a donné aucune précision sur les modalités ou la localisation exacte de ce redéploiement.
Cette annonce intervient alors que l'attitude du contingent
tchadien (850 hommes sur les 4.000 au total de la Misca)
suscite des interrogations grandissantes depuis plusieurs
jours, avec notamment des tirs fratricides au sein même
de la force africaine entre militaires tchadiens et burundais. Mardi, le chef du contingent burundais a révélé que
ses hommes avaient été la veille la cible d'une attaque de
soldats tchadiens, avec tirs d'armes automatiques et jet de
grenade. Les Tchadiens, dont trois ont été blessés, ont été
repoussés "sans aucun problème" par les militaires burundais qui ont indiqué n'avoir "aucune responsabilité
dans ces incidents", a-t-il affirmé.
Le matin même, une patrouille tchadienne avait brièvement ouvert le feu --sous l'oeil des journalistes-- sur des
manifestants anti-Séléka devant l'aéroport, faisant un
mort. Ces incidents à répétition suscitent un ressentiment
croissant chez de nombreux Banguissois, qui voient les
soldats de N'Djamena comme des "complices" des ex-rebelles Séléka, coalition de groupes armés à dominante
musulmane venus du nord du pays qui a pris le pouvoir
en mars 2013.
Tirs près de l'aéroport
Un millier de personnes ont été tuées depuis le 5 décembre à Bangui et en province, dans les attaques des milices
chrétiennes d'autodéfense "anti-balaka" (anti-machette,
en langue sango) et dans les représailles de la Séléka
contre la population.
A Rome, le pape François a demandé mercredi dans son
message de Noël l'arrêt des violences en Centrafrique.
"Donne la paix à la République Centrafricaine, souvent
oubliée des hommes.", a affirmé Jorge Mario Bergoglio
depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre. Sur le terrain,
le contingent tchadien, aguerri et bien équipé, est l'un des
principaux partenaires des 1.600 soldats français déployés
depuis début décembre dans le pays pour tenter d'éteindre
ces violences.
Traditionnellement très influent en Centrafrique, le Tchad
du président Idriss Déby Itno, incontournable allié de la
France dans la région, est omniprésent dans Bangui. Il y
joue le rôle de protecteur de la minorité musulmane, mais
également du pouvoir du président (et ex-chef rebelle)
Michel Djotodia, et des ex-Séléka coupables d'innombra-
Deux roquettes
lancées par des
talibans
sont
tombées dans
l'enceinte
de
l'ambassade
américaine
à
Kaboul
mercredi, a indiqué
l'ambassade, des
tirs qui n'ont pas fait de victime mais qui soulignent les
problèmes de sécurité dans la capitale afghane.
"Vers 6H40 à Kaboul, environ deux séries de tirs indirects
ont eu un impact sur l'enceinte de l'ambassade américaine", a déclaré la mission dans un communiqué.
"Aucun Américains ne manque à l'appel et il n'y a eu
aucun blessé", a-t-elle ajouté.
Les talibans, qui combattent le gouvernement afghan soutenu par les Américains, ont revendiqué ces attaques sur
l'ambassade et dans un autre endroit de la ville.
Les tirs de mortier ont déclenché les sirènes et les appels
aux abris lancés par des hauts-parleurs dans l'ambassade,
un bâtiment fortifié situé au centre de Kaboul.
Les attaques à la roquette ont été peu fréquentes ces dernières années à Kaboul mais les rebelles ont promis de
renforcer la pression sur les Etats-Unis et les autorités afghanes avant les élections prévues l'année prochaine et
le retrait de toutes les forces de la coalition internationale
menée par les Américains.
Une autre roquette est tombée près d'une colline où sont
enterrés les monarques et des membres de l'ancienne famille royale, dans un mausolée, a indiqué à l'AFP un
porte-parole du directoire national pour la sécurité
(NDS). Une roquette "a atterri près de la colline Maranjan
à environ 1,6 km du palais présidentiel. Il n'y a pas eu de
victimes selon les informations", a déclaré Lutfullah
Mashal. Dans un message envoyé à l'AFP, les talibans affirment avoir fait de nombreuses victimes. Mais les insurgés exagèrent fréquemment l'ampleur de leurs
attaques. "Aujourd'hui, vers 6H00, quatre roquettes ont
été lancées vers l'ambassade américaine à Kaboul. Toutes
ont atteint leur cible et causé de nombreuses victimes", a
écrit Zabihullah Mujahid, le porte-parole des talibans,
dans ce message.
Les précédentes attaques au mortier sur Kaboul ont la
plupart du temps manqué leur cible, mais ces attaques du
jour de Noël suggèrent que les talibans ont appris à être
plus précis.
En 2013, des attentats spectaculaires ont visé la Cour suprême, l'aéroport, des bâtiments d'agences étrangères et le
palais présidentiel.
Les Tchadiens de la Misca vont quitter Bangui
TURQUIE
bles exactions et honnis de la population -très majoritairement chrétienne- de la ville. De l'avis de nombreux observateurs à Bangui, le contingent tchadien était sur le
point de devenir un facteur d'instabilité. Son redéploiement vers les confins du nord, régions frontalières du
Tchad et du Soudan, devrait se faire sans aucune difficulté
avec les populations locales, majoritairement musulmanes et parmi lesquelles vivent de nombreux Tchadiens.
Il marque sans doute un recul de l'influence de N'Djamena sur les évènements en cours dans la capitale centrafricaine, où la situation reste toujours explosive.
Après un court répit, les violences ont repris en fin de semaine dernière à Bangui. Chaque jour, des échanges de
tirs et incidents d'origine indéterminée éclatent à intervalles réguliers dans certains quartiers chauds, alimentant
la confusion et le sentiment d'insécurité généralisée.
Mercredi matin, après une nuit de Noël ponctuée de rafales isolées, des tirs d'armes automatiques et des détonations ont été entendus en début de matinée au PK12,
dans les quartiers de Gobongo, Galabadja, à la sortie nord
de la ville, selon des habitants.
Peu après l'incident, des éléments burundais de la force
africaine patrouillaient dans le secteur, où l'on pouvait
croiser sur les grands axes des miliciens anti-balaka avec
des machettes à la main. Un cadavre gisait sur une avenue
du quartier.
En milieu de matinée, des tirs nourris ont éclaté dans le
secteur de l'aéroport, à proximité du centre de déplacés
Don Bosco, selon un témoin. Là encore, les belligérants
n'étaient pas clairement identifiés. Les tirs ont ensuite
cessé, et la situation est revenue à peu près à la normale.
Le dispositif français a été renforcé devant l'entrée de l'aéroport, où se pressaient des dizaines de ressortissants
tchadiens et camerounais en attente de vols commerciaux
pour quitter la ville.
Un 3ème ministre démissionne et appelle Erdogan à faire pareil
Le ministre turc de l'Environnement, Erdogan Bayraktar,
a annoncé mercredi sa démission et lancé un appel au Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ébranlé par un scandale financier, à faire de même.
"Je démissionne de mon poste de ministre et de député,"
a déclaré M Bayraktar sur la chaîne d'information NTV,
invitant M. Erdogan à présenter lui aussi sa démission.
M. Bayraktar a affirmé n'avoir "rien à se reprocher" dans
l'enquête menée autour de projets de construction cités
dans un vaste scandale financier et avoir agi "en toute
connaissance du Premier ministre".
"De ce fait, je crois que le Premier ministre devrait aussi
démissionner", a-t-il conclu. M. Bayraktar est le troisième
ministre turc à démissionner mercredi après ceux de
l'Economie, Zafer Caglayan, et de l'Intérieur, Muammer
Güler. Les fils de ces trois ex-ministres ont été arrêtés le
17 décembre dernier lors d'un vaste coup de filet anticorruption de la police avec de nombreuses autres personnalités proches du pouvoir turc.
Le fils de M. Bayraktar a été relâché après son interrogatoire par les juges, qui ont inculpé et placé en détention préventive samedi les fils des deux autres ministres
démissionnaires pour malversation, fraude et corruption
active notamment.
2 roquettes visent
l'ambassade américaine
à Kaboul, pas de blessés
EGYPTE
Un groupe jihadiste revendique
l'attentat meurtrier
Ansar Beit al-Maqdess, groupe jihadiste basé dans le
Sinaï égyptien qui dit s'inspirer d'Al-Qaïda, a revendiqué
mercredi dans un communiqué l'attentat qui a fait la veille
15 morts, en majorité des policiers dans le nord de
l'Egypte.
Les attaques contre les forces de l'ordre se sont multipliées en Egypte depuis la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi début juillet. Ansar Beit
al-Maqdess a revendiqué plusieurs d'entre elles, dont la
plus spectaculaire avait été en septembre une opération
suicide contre le convoi du ministre de l'Intérieur qui en
était sorti indemne.
N°732 du 26 Décembre 2013
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DERNIÈRE
MAURICHRONIQUE
Maurichronique : La campagne bat son vide…
La campagne électorale bat son vide. Son vide le bat.
Surtout. Chaque jour. Chaque soir. C’est un peu une
lutte entre le vide et le vide. La vacuité contre la vacuité.
Un match nul. A tous les coups. Un match nul à tous les
sens. Aussi. Le combat se fait entre des frères. Qui se
réclament du même père. Le père, lui, qui a perdu
toute sensibilité paternelle – qui n’en a jamais eue très
probablement- les observe, avec un mépris partagé
équitablement entre tous. Mais, il les observe tout de
même. Juste pour découvrir le gagnant parmi eux. Il
sera son futur vrai fils. Les autres se répartiront entre
demi-fils, à tiers-fils, à quart-fils…
Son vrai amour paternel, ou ce qui en tient lieu, il le
garde quelque part, en lui, si bien protégé, enfermé jalousement, dans une gangue hermétique, qu’il n’ouvrira qu’à la dernière année de son second et ultime
mandat. Il l’ouvrira, ce jour-là, en présence d’un expert constitutionnel. Et il distribuera ses amours à ses
fils, ses fils devenus alors députés, sénateurs, maires,
conseillers.
On entendra leurs cris d’allégresses et de joies, dans la
haute et la basse chambre, dans les métropoles et dans
les coins et recoins les plus improbables du pays. Fleuris des nouvelles amours présidentielles, ses fils, en législateurs, en représentants, majoritaires, de toutes les
voix du peuple, devront, ce jour-là, rendre la monnaie
au généreux de la dernière heure.
N° 732 du 26 Décembre 2013
Un mandat. Un troisième mandat. Autant d’amours
présidentielles, si généreusement réparties entre la
marmaille vaut plus qu’un troisième mandat anticonstitutionnel. La présence de l’expert constitutionnel sert
justement à l’évaluation des amours. Une évaluation
traduisible constitutionnellement en mandat présidentiel supplémentaire. La joie sera bien présente pour
réunir les deux chambres, dans l’allégresse la plus totale, afin d’amender la Constitution et introduire la nécessité d’un troisième mandat présidentiel.
C’est dire que du vide à tous les coups de la campagne
en cours naîtra un grand vide national. Privé de l’énergie passionnel, ce vide restera, quatre années durant,
en phase de reptation. Il rampera dans toutes les
sphères publiques. Face, devant, sous et derrière l’exécutif. Il rampera derrière le wali le plus insignifiant, le
général le plus falot, le hakem le plus évanescent. Il
rampera, rampera, en bébé vide, qui aura tété le vide,
et se sera nourri du vide et de la vacuité, durant sa
prime et vide enfance. Il ne parlera point. Il acquiescera éternellement de sa petite tête vide jusqu’à sa cinquième année.
Le jour où la gangue sera ouverte, il se tiendra, débout,
trébuchera quelque peu, puis se maintiendra, sautillant, sur les sièges du Parlement, des conseils municipaux, joyeux, gai, prononçant les premiers phonèmes
du langage. De son langage encore balbutiant, rudi-
mentaire, tentant une résurrection, une réédition après
sa dernière mort, à la suite de sa victoire contre le vide,
dont il ne s’en remettra jamais avant ce jour-là.
Ce jour-là, où il devra apprendre son nom, pour la première fois. Le baptême, en compagnie de sa fratrie, la
fête, en l’attente du choix du nom, le vrai nom, pour
un bébé vide qui se lève et qui s’initie aux premiers sons
de langage. En assemblée constituante de la fratrie, le
nom sera tout trouvé. L’expert constitutionnel, témoin
de l’ouverture de la gangue des amours présidentielles,
enfin partagées, prononcera un laïus pour l’occasion.
‘’ Vous êtes chère fratrie, députés, sénateurs, nés du
vide. Quatre années durant, vous aviez porté ce nom,
dans la reptation la plus humiliante, dans l’acquiescement le plus déshonorant. Vous aviez rampé.
D’autres, comme vous, ont rampé, je pense à ces centaines de conseillers municipaux et maires qui ont
rampé dans des conditions difficiles, entre monts et
vals, devant et derrière les walis et les hakems, qu’ils
soient remerciés, ici, de leur reptation. Aujourd’hui,
vous vous êtes réunis en assemblée constituante pour
amender la constitution afin d’intégrer la possibilité
d’un troisième mandat à votre père de toujours. Vous
n’êtes plus des bébés vides. Vous êtes désormais majeurs. Et vous portez désormais un nom. Un nom complet je veux dire : Un vide constitutionnel.”
Mouna Mint Ennas