Biladi n°784

Transcription

Biladi n°784
Dialogue politique
N° 784 du 04 Mars 2015 - Hebdomadaire d’informations générales
B’IL A DIT…
Président à vie…
Lors de sa dernière rencontre avec ses
parlementaires, le président de la République s’est prononcé à deux reprises
sur l’amendement constitutionnel.
L’agence mauritanienne d’information
n’a pas occulté ces passages relatifs à
la Constitution. Elle mentionne : ‘’ Le
Président de la République a indiqué
que la constitution ne peut être modifiée que par referendum, ajoutant qu'il y
a des partis de l'opposition qui ont demandé la révision de la constitution.
Lire en page 4 et 6
SNIM
Grève Totale
Déclenchée depuis plus d’un mois à
Zouerate, la grève des travailleurs de la
SNIM s’est étendue à ceux de Nouadhibou qui, en solidarité avec leurs amis de
cité minière, ont déclaré une grève illimitée à partir d’hier mardi (3 mars).
Lire en page 5
BACOMAB
Un financement
durable de la
Biodiversité en RIM
C’est un fonds fiduciaire dont l’objectif
premier est d’assurer un financement durable pour la préservation et la conservation de l’environnement marin sur le
littoral mauritanien. ‘’La fiducie est un
transfert de propriété soumis à des conditions d’usage ou de durée’’, peut-on lire
dans l’encyclopédie Wikipédia.
Lire en page 6
Saut dans l’inconnu ?
Prix : 200 UM
O
ÉDITO
n continue de s’interroger sur les raisons
profondes qui poussent le président Mohamed Ould Abdel Aziz d’appeler ses opposants les plus irréductibles à la table du dialogue.
Un comportement et un style nouveaux chez
l’homme de la rectification qui ne ratait pas d’occasion pour dénoncer ‘’un conglomérat’’ de ‘’vieillards séniles’’ et de ‘’gabegistes’’ responsables, à ces
yeux, de tous les maux du pays…
Non seulement ces gens paraissent être devenus
brusquement des partenaires fréquentables, mais
l’homme fort du pays fait tout pour les embarquer
avec lui dans une nouvelle ‘’aventure’’ d’un dialogue ‘’sans tabous’’. Et semble patient et prêt d’attendre, et d’attendre encore, leur ‘’réponse’’, qui
tarde vraiment à arriver…
Cela est d’autant plus intrigant qu’il a la réputation d’être un homme toujours pressé –précipitédans toutes ses actions. Un homme ‘’suffisant’’ qui
n’accorde pas un grand intérêt aux autres. Tout le
monde a, en effet, en tête le dédain ou du moins
l’indifférence avec lesquels il recevait les grands
électeurs à la veille de la présidentielle, réalisée au
forceps, de 2009.
Qu’est-ce qui explique la patience et la retenue qui
caractérisent le comportement du président Aziz
actuellement avec ses adversaires politiques les plus
irréductibles ? Il semble bien certain qu’il y a un
fort intérêt qui fait courir actuellement le président
qui donne l’impression d’être prêt à tout donner
pour réussir son obsession du moment : le dialogue.
Certains n’hésitent pas de jurer que Ould Abdel
Aziz ne croit point, et n’a jamais cru, aux vertus du
dialogue, mais mijote un scénario ‘’satanique’’ en
vue de rester au pouvoir après la fin de son actuel
mandat. D’autres estiment qu’il est en train de
s’aménager une porte de sortie ‘’sécurisée’’.
Les uns et les autres oublient que le dialogue brandi
pourrait être juste un projet de la rectification,
exactement comme l’aéroport, les routes, la production de l’électricité à partir du gaz de Banda…
, qui sera abandonné en cours de route à la faveur
d’un autre projet plus à la mode.
Hebdomadaire d’informations
et d’analyses
BP : 1122 Nouakchott
Tél : 00222 524 02 75 - 00222 524 02 75
Fax: 00222 524 02 75
e-mail : [email protected]
www.rmibiladi.com
DIRECTEUR DE PUBLICATION :
Moussa Ould Hamed Tél : 22- 41-28-68
REDACTEUR EN CHEF:
Abdelvetah Ould Mohamed : 44 30 14 40
COMITE DE REDACTION :
Abdoulaye Ciré Bâ
Mohamed Mahmoud Ould Targui
Coulibaly Nouhoum
Mohamed Mahmoud Ould Taleb
Moussa Ould Hamed
Ould Bladi
RESPONSABLE COMMERCIAL :
Mohamed Ould Naji Tel: 44 43 34 44
CORRESPONDANT A ATAR:
Gueye Ahmet Tel: 4640 99 67
COLLABORATEURS
Cheikh Sidya
Charly
MAQUETTE :
Cheikh Oumar
Tel: 46 74 67 35 / E-mail: [email protected]
Siége: Immeuble BMCI, 5eme Etage, Apt: 508
TIRAGE : Imprimerie Nationale
N° 784 du 04 Mars 2015
2
INSOLITES
INSOLITES
Etats-Unis: l'ombre de Monica
Lewinsky dans un portrait
de Bill Clinton
Le tableau contenait un secret: une ombre glissée dans un
portrait de Bill Clinton, un temps exposé à la National Portrait Gallery de Washington, est symboliquement celle de la
robe bleue de Monica Lewinsky, vient de révéler l'auteur de
la toile. Bill Clinton "est le plus célèbre menteur de tous les
temps. Lui et son administration ont fait des bonnes choses
mais je ne pouvais pas oublier cette histoire de Monica et
elle est subtilement incorporée dans la peinture", a affirmé
au Philadelphia Daily News, le peintre Nelson Shanks.
L'ombre en forme de silhouette qui obscurcit le manteau
d'une cheminée, devant laquelle se tient le président, "représente vraiment l'ombre d'une robe bleue qui était sur un mannequin", a ajouté le peintre de Philadelphie (est), fondateur
du Studio Incamminati. "Le mannequin était là quand je peignais mais pas quand il (le président Clinton 1993-2001)
était là", dit-il. Le studio de l'artiste a confirmé les déclarations du peintre au journal de Philadelphie mais M. Shanks
lui-même n'a pu être joint par l'AFP.
Le tableau, qui représente Bill Clinton debout devant une
cheminée, la main gauche sur la hanche, n'est plus accroché
depuis environ deux ans et se trouve dans les réserves, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la National Portrait Gallery. Le musée n'était pas au courant de ce message secret:
"C'est la première fois que nous entendons parler de cela",
a ajouté Bethany Bentley, qui rappelle que le tableau a été
exposé pour la première fois en 2006, en présence du couple
Clinton. Le musée détient 55 portraits du président, toiles,
photos, sculptures dont une dizaine sont accrochés par rotation. Monica Lewinsky, ancienne stagiaire à la Maison
Blanche âgée aujourd'hui de 41 ans, est à jamais associée à
l'ancien président Bill Clinton pour leurs jeux sexuels dans
la résidence présidentielle. Une de ses robes, une robe bleue,
avait servi de pièce à conviction pendant l'enquête menée
par le procureur Kenneth Starr travaillant sur la procédure de
destitution de Clinton en 1998. Le président avait été mis en
accusation par le Congrès en 1998, soupçonné d'avoir menti
au sujet de sa relation avec Mlle Lewinsky. Acquitté par le
Sénat en février 1999, il avait pourtant été poursuivi par le
scandale tout au long de son second mandat.
Didga, le chat qui fait du skateboard, héros d'une publicité
Après s'être offert les services d'un
chien à deux pattes, la marque GoPro a publié, lundi 2 mars,
une nouvelle vidéo promotionnelle dont le héros est Didga,
un chat qui fait du skateboard. Ce félin, qui réside en Australie, s'était déjà fait remarquer en janvier avec une précédente vidéo, rappelle le magazine américain Time (en
anglais). Dans cette nouvelle vidéo d'une minute et quarante
secondes, on voit notamment Didga monter sur le skateboard et dévaler les reliefs d'un skatepark. Il franchit
quelques obstacles, prend des virages, change ses appuis et
récolte quelques caresses entre deux runs.
Sur la chaîne YouTube du maître de Didga (en anglais), des
indications sont données à celles et ceux qui rêvent de voir
leur matou réaliser des prouesses similaires. Mais d'autres
conseils sont également disponibles pour que votre tigre de
canapé soit capable de vous taper dans la main ou encore
d'utiliser les toilettes.
Un parc tente de réconcilier
les hommes avec les loups
C'est une excursion étonnante. Le parc Alpha, à SaintMartin-Vesubie, propose aux visiteurs d'aller à rencontre
des loups, en toute sécurité. Ici, les animaux vivent en
semi-liberté. Cindy Richoux est la responsable animalière
du parc. C'est elle qui vient nourrir les trois meutes. "Le
nourrissage est constitué de boeuf et de poulet, à peu près
un à deux kilos de viande par loup et par jour", expliquet-elle, au micro de France 2.
Un mal-aimé
Les douze kilos de viande sont alors disposés au coeur
de l'enclos de 7 000 m2. Les animaux ne tardent pas à
venir se servir, sous le regard amusé ou inquiet des visiteurs du parc. "Je ne rentrerai pas dans le parc tout seul",
admet un homme pas très rassuré. En France, le loup est
encore un mal-aimé et souffre de nombreux préjugés.
L'objectif du parc est de réconcilier les Français avec cet
animal, revenu sur le territoire en 1992.
Il saute en parachute
et s'évanouit en plein vol
À 2 740 mètres d'altitude, le parachutiste est victime d'un
malaise et perd connaissance pendant 30 secondes de
chute libre. Les images font froid dans le dos. Dans une
vidéo postée dimanche 1er mars sur YouTube et qui avait
déjà été vue plus de 3 millions de fois lundi matin, Christopher raconte cet incident qui lui est arrivé en novembre
dernier. "C'est probablement le moment le plus effrayant
de ma vie. J'ai frôlé la mort. À 2 740 mètres d'altitude,
j'ai fait un malaise en faisant un tour sur la gauche. J'ai
passé 30 secondes de chute libre, inconscient."
Alors que l'on voit le parachutiste tourbillonner sur luimême au-dessus du paysage, comme un poids mort, son
instructeur redouble ses efforts pour tenter de s'approcher
de lui. La première tentative est visiblement un échec.
Puis, le professionnel parvient finalement à ouvrir le parachute de l'homme inconscient qui finit par recouvrer
ses esprits à 900 mètres d'altitude. Avant d'atterrir, certes
effrayé, mais sain et sauf.
Ecosse : des bonnets
en forme de téton
pour promouvoir l’allaitement
L'Ecosse a lancé une campagne publique pour inciter les
femmes à allaiter leurs enfants. Les habitants du village
de Tolsta Chaolais, sur l’île de Lewis ont confectionné
des bonnets pour bébés en forme de tétons. Pour inciter
les femmes à allaiter leurs enfants, les habitants du village
de Tolsta Chaolais, sur l’île de Lewis en Ecosse, ont eu
une idée originale. Ils ont pris leur fil et leur aiguille et ont
confectionné des bonnets pour bébés en forme de tétons.
Leur objectif, mettre en avant les femmes qui allaitent
leur enfants, explique The Guardian.
Des démonstrations publiques
L’Ecosse a lancé une campagne publique en faveur de
l’allaitement. Dans ce cadre des démonstrations publiques ont lieu dans les villes écossaises, pour montrer comment nourrir le nouveau-né de la meilleure
des manières.
L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs
qui détiendraient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie
Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler
à la direction du journal.
Merci
3
DIALOGUE POLITIQUE
On est finalement unanime, au sein du forum national
pour la démocratie et l’unité FNDU, sur le principe
du dialogue. On s’est même entendu, dit-on, sur la
discussion, sinon l’évocation avec quelque atténuation
près de la question des préalables. Les pôles constituant le FNDU devront se réunir après une semaine
– le temps que les autres pôles non politiques étudient
le document cadre- pour avancer vers le dialogue proprement-dit. C'est-à-dire entrer dans le vif du sujet.
T
À LA UNE
Saut dans l’inconnu ?
out n’est pas gagné. La rencontre que le président
a organisée, mardi dernier, avec les parlementaires a suscité bien des inquiétudes et beaucoup
d’interrogations. Elle aurait permis au moins de donner
une piste, désormais, bien possible à la raison même tant
méditée, sans réponse évidente, à l’intérêt pour un tel dialogue. La question d’un amendement constitutionnel,
selon le président de la République, cité par l’agence
mauritanienne d’information ( AMI), serait bien envisageable. L’organe de presse gouvernemental rapporte que
‘’le Président de la République a indiqué que la constitution ne peut être modifiée que par referendum…’’ et
d’ajouter, par la suite ‘’ qu’en tant que garant de la constitution, il promet de ne modifier ce document que pour
l'intérêt suprême de la Nation.’’
Sans trop faire dans l’exégèse de la Constitution, les
choses, pour l’homme dont le mandat présidentiel arrive
à échéance en 2019, sont assez clairs. ‘’ Un intérêt suprême de la Nation’’ lui donne droit, à lui en tout cas,
d’amender la Constitution. S’entendre, alors, sur la notion de l’intérêt suprême de la Nation est une autre af-
faire. Chacun y va de son entendement. En tout cas, il a bien dit qu’il
promet de ne pas modifier ce document (la Constitution, ndlr) que
pour l’intérêt suprême de la Nation.
C’est comprendre qu’il en a la capacité. Le référendum serait, peutêtre, le moyen.
L’évocation de la question de
l’amendement constitutionnel n’a
pas échappé aux opposants du
FNDU. Pour eux, ‘’Mohamed
Ould Abdel Aziz doit parachever
son dernier mandat et déguerpir.
Toute autre option serait tout simplement assimilable à un coup de
force. Elle porterait un seul nom et
un seul : Un coup d’Etat.’’ Mais, au
sein du FNDU, on n’est pas trop
pressé de savoir. ‘’Le temps finirait
bien par dévoiler ses cartes.’’
Jouer, manœuvrer :
Un Sport favori
Peut-être, aussi, c’est encore plausible, pour certains, que Mohamed
Ould Abdel Aziz serait en train de
jouer. Juste manœuvrer pour son
passage à l’après présidence. Lever la barre très haut, en
suggérant tacitement son droit à faire prévaloir ‘’ l’intérêt
suprême de la Nation’’, pour amender la Constitution.
Dont l’amendement ouvre le boulevard à tous les sché-
mas. Question de faire craindre le pire à une opposition,
qui n’a pas trop su le supporter, ni le porter dans son cœur,
deux mandats de suite. Et par-delà,
serait-elle, pourquoi pas, selon lui,
Suite en page 7
encline à lui offrir une sortie sans
N° 784 du 04 Mars 2015
4
ACTUALITÉ
B’ il a dit
Président à vie…
Lors de sa dernière rencontre avec ses parlementaires, le président de la République s’est
prononcé à deux reprises sur l’amendement
constitutionnel. L’agence mauritanienne d’information n’a pas occulté ces passages relatifs
à la Constitution. Elle mentionne : ‘’ Le Président de la République a indiqué que la constitution ne peut être modifiée que par
referendum, ajoutant qu'il y a des partis de l'opposition qui ont demandé la révision de la
constitution.’’ Et d’ajouter, cette officine officielle de l’information, dans ce qu’elle ajoute
et ce qu’elle sait toujours ajouter, depuis des
temps immémoriaux que ‘’ Il a rappelé, à ce
sujet, qu'il n'a pas demandé cette révision et n'a
pas le désir de l'entreprendre. Il a ajouté qu'en
tant que garant de la constitution, il promet de
ne modifier ce document que pour l'intérêt suprême de la
Nation.’’
On retient, dans ce qu’on retient, deux énoncés, rendus
d’évidence, sur la langue présidentielle : ‘’ la Constitution
ne peut-être modifiée que par référendum.’’ Et ‘’ sa promesse de ne pas modifier ce document – qu’est la constitution, ndlr- que pour l’intérêt suprême.’’ Et au passage,
le président rappelle que l’amendement de la Constitution
est une requête de certains partis de l’opposition.
C’est la plus belle, celle-là. Puisque, le président sait plus
que quiconque, - ironie du sort - au sein même de cette
opposition sur laquelle il aime s’appuyer pour évoquer
l’amendement de la Constitution qui est à l’origine de cet
intérêt pour ce document des Lois de la République. La
question n’émane pas, en tout cas, du forum national pour
la démocratie et l’unité. Une autre opposition a bien déjà
N° 784 du 04 Mars 2015
vécu son dialogue assorti d’élections et bien d’autres Nation ! Génial ! Et qui décide de l’intérêt suprême de la
choses. Et cette rencontre avait comme ordre apparent du Nation ? Voyons, c’est le président de la République, le
garant des institutions.
Il a, depuis son accession au pouvoir, à l’entendre discourir, œuvrer pour l’intérêt suprême de la Nation. Il n’allait
pas surseoir, ni renoncer, à cet intérêt parce qu’il risque de
conduire le pays à un statu quo permanent. A quelque
chose qui s’apparenterait à une présidence à vie.
Président avide…
jour la question du dialogue. L’amendement de la constitution était l’ordre du jour latent. Cet ordre du jour sur lequel devra zoomer et l’agence officielle d’information
relayée par ses filles de langue de bois et la radio et la télévision nationales.
Cette fameuse rencontre avec les parlementaires a permis, au moins au président, de mettre sur la table la question constitutionnelle. Et, il a avancé deux axes possibles
pour un amendement de la Constitution.
La voie référendaire et l’intérêt suprême de la Nation. Le
premier axe se rapporte à l’aspect technique et au moyen
possible pour un amendement. Le second axe renvoie au
mobile, le motif pouvant conduire à un amendement.
Voyons alors. Posons les bonnes questions, ou mauvaises.
Qui décide du référendum ? C’est l’intérêt suprême de la
B’...
Les choses commencent à s’éclaircir quelque peu.
S’éclaircir, sans pour autant, apporter une lumière salvatrice. Dans les ténèbres les plus épaisses et cruelles, la
netteté se prononce. Ce n’est pas antinomique. On a longtemps devisé sur cet intérêt subit chez le président pour un
dialogue presque sans raison évidence, ni objective. Luimême, il l’a dit. Le pays se porte à merveilles. Juste une
affaire de stratégie, stratégique pour le redire. Le président s’envisage déjà dans l’après son ultime mandat. La
question le hante, l’habite et l’obsède. Il se démange. Se
démange à savoir.
A jauger l’opinion. A rester, tout simplement. A demeurer,
là. Accrocher coûte que coûte. Et ce n’est pas un document fait par des hommes qui l’en dissuaderait. Il ne se
voit pas en dehors de son Palais de président. Il en a, on
peut le dire, le palais fin.
C’est une affaire de goût et d’insatiabilité face à laquelle
toutes les Lois terrestres s’anéantissent et meurent de leur
tragique mort de lois humaines et bassement terriennes.
Pour lui, l’affaire n’est pas si compliquée que cela. Les
choses lui ont réussi, jusqu’ici. Il y a qui en face ? Les
choses lui ont réussi avec la même classe politique. Il n’y
en pas d’autres ! Avec la même armée. On n’en pas une
autre ! Il n’y pas de raison pour un départ Constitutionnel. Et une Constitu- Suite en page 6
5
SNIM
Déclenchée depuis plus d’un mois à Zouerate, la grève
des travailleurs de la SNIM s’est étendue à ceux de
Nouadhibou qui, en solidarité avec leurs amis de cité
minière, ont déclaré une grève illimitée à partir d’hier
mardi (3 mars).
Même si la direction de la SNIM, apparemment appuyée par les hautes autorités, minimise la portée de
la grève sur son fonctionnement, elle est quand même
bien suivie et pourrait, à terme, provoquer un arrêt
total des activités du fleuron de l’industrie nationale.
Du jamais vu !
Z
ouerate. Lundi soir, au moment où la fête organisée par les grévistes de la SNIM battait son plein,
tombe la nouvelle de l’entrée en grève des travailleurs de l’entreprise dans la capitale économique. Les applaudissements et youyous fusent de toute part. 33 jours
d’arrêt de travail n’ont pas entamé l’enthousiasme des
grévistes de Zouerate. Chez eux, le mouvement de grève
est carrément entré dans les mœurs.
Tous les matins, les travailleurs de chaque secteur sillonnent la ville pour rallier le point de regroupement désigné
par les autorités de la Wilaya. Là, ils écoutent religieusement leurs délégués développer les dernières nouvelles
du mouvement, avant de partir calmement pour regagner
les tentes d’animation dressées par les gens de chaque département dans différents coins de Zouerate.
Au cours de la cérémonie de lundi soir à Zouerate, le délégué des travailleurs avait pris la parole pour noter que
pendant toute la période déjà écoulée, il n’y a pas eu le
moindre incident. Fait sans précédent dans le monde,
ajoute-t-il, ‘’tant il est difficile que des milliers de travailleurs marchent tous les jours sans provoquer le moindre
désordre’’. Un constat réel et vérifié, mais qui, explique
un syndicaliste, n’a pas été apprécié à sa juste valeur au
ACTUALITÉ
Grève Totale
sein du gouvernement. Ce dernier est de plus en plus
sévèrement critiqué par les travailleurs grévistes. Particulièrement après les déclarations prêtées au chef de
l’Etat pendant sa rencontre avec les parlementaires de
la majorité, la semaine dernière. Il semble que celuici avait traité la grève de ‘’crime contre la Nation’’ qui
n’a pas eu d’effet sur la production. Pas moins qu’un
soutien ferme aux thèses ‘’surréalistes’’ développées
par les hauts responsables de l’entreprise. Des thèses
qui paraissent vraiment éloignées de la réalité. D’autant que tout cela n’a pas empêché les travailleurs de
la SNIM à Nouadhibou d’emboiter le pas à leurs
frères de Zouerate en déclarant la grève ouverte.
Fuite en avant…
Comme à son habitude, l’entreprise minière s’obstine
à minimiser la portée du mouvement de grève au sein de
ses employés. Son responsable à la communication, cité
par nos confrères d’Al alakhbar.info, a déclaré que le
mouvement n’a point affecté la production ni le travail à
Nouadhibou. Une position qu’il n’a cessée de répéter depuis plus d’un mois et qui, selon beaucoup d’observateurs
sur place, est loin de refléter la situation d’une entreprise
qui est presque aux arrêts. Et qui tente par tous les moyens
de donner l’impression qu’elle fonctionne normalement.
Mais ce qui est le plus grave, dit le secrétaire général de
la CGTM, c’est l’alignement aveugle du gouvernement
sur les thèses de la SNIM. Celui-ci s’est manifesté,
ajoute-t-il, à travers les manipulations tentées par l’inspecteur de travail à Nouadhibou et par son ministère de
tutelle. Les deux avaient essayé, à travers la confection
d’un procès verbal de non réconciliation, de convaincre
les travailleurs de Nouadhibou de l’illégalité de leur mouvement. Intraitables sur la question et vexés par le comportement de l’administration de leur entreprise, ces
derniers ont décidé d’aller en grève. Surtout après la
volte-face de la SNIM qui avait accepté, lundi, de transmettre des convocations aux délégués des travailleurs de
Zouerate pour l’ouverture de concertation le jeudi prochain, avant de se rétracter le soir et dire, sur la voix de
son directeur des ressources humaines, l’impossibilité
pour elle d’informer les gens de Zouerate. Il ne fallait que
cela pour provoquer l’ire et la grève des travailleurs de
Nouadhibou. Dans la journée de mardi, le préfet de Nouadhibou est allé rencontrer les grévistes. Il avait une seule
et unique chose à leur dire : ‘’votre grève est illégale…
Elle est manipulée par le MND –UFP, ndlr-‘’.
Cette manière de voir les choses énerve les travailleurs et
les pousse à persévérer dans leur grève. Mais que gagne
le gouvernement à vouloir s’entêter aux côtés d’un directeur général qui a carrément échoué dans sa mission et
qui parvient à faire l’unanimité contre lui. Pourtant il n’y
a point de solution à cette dangereuse crise avant la démission de celui qui l’a provoquée…
Abderrehmane Ould Targui
N°784 du 04 Mars 2015
6
ACTUALITÉ
B’ IL A DIT...
B’ il a dit
Suite de la page 4
tion, si elle n’envisage que le départ pour un président
dont le mandat arrive à échéance, n’en est vraiment pas
une. Elle serait même injuste, dans son entendement et
dans son instant et son instinct présidentiel du moment.
C’est dire, que dans sa tête, le premier magistrat du pays,
se projette déjà dans ce futur insupportable et presque
surréaliste. Qu’il doit préparer, maintenant. Qui ose ou
peut l’en empêcher. De l’autre côté, il y aurait, peut-être,
un homme, deux ou trois, pas beaucoup en tout cas. Avec
le temps, en 2019, ils seront frappés par l’impossibilité
d’un âge. Les autres sevrés pendant deux mandats seraient bien devenus plus sages et plus conciliants. Les
prébendes refusées régleraient bien le reste.
Le président pourrait bien, lui qui, jusqu’à présent, n’entrevoit, officiellement, il l’a dit et redit, la couleur d’aucune crise qui couve, songer à tous les scénarii possibles
pour l’après 2019. Il n’a, en tout cas, pas fait d’efforts
pour un départ apaisé. On lui attribue, en dépit de ses envolées de lutte contre la gabegie, une richesse devenue,
jour après jour, depuis son avènement, croissante. On le
verrait mal partir sans fracas. Bien de zones d’ombres se
dévoileront, après un départ constitutionnel.
Donc, l’homme, dans sa logique de calculateur, a tout intérêt à s’accrocher encore quelque temps. Tenter, essayer.
Ça vaut peut-être la peine. Une présidence à vie, pour un
président avide, ça colle bien. Le pouvoir c’est en
quelque sorte, pour le maréchalissime de Rachid Mimouni, une peine…à vivre. Bonne vie. Et bonne peine.
B’...
N° 784 du 04 Mars 2015
BACOMAB
Un financement durable de la Biodiversité en RIM
C’est un fonds fiduciaire dont l’objectif premier est
d’assurer un financement durable pour la préservation et la conservation de l’environnement marin sur
le littoral mauritanien.
“La fiducie est un transfert de propriété soumis à des
conditions d’usage ou de durée’’, peut-on lire dans l’encyclopédie Wikipédia. Elle existe dans le droit musulman
sous le nom de Waqf. Ce mécanisme de financement, chic
et nouveau, est désormais entré dans notre pays en 2009
avec l’avènement du BACoMaB.
Il s’agit d’une Fondation de droit anglais, reconnue «
Œuvre de bienfaisance » au Royaume Uni, avec un accord de siège lui permettant d’exercer ses activités en
Mauritanie, où elle est reconnue d’utilité publique depuis
décembre 2010. Son objectif premier est de préserver la
biodiversité dans le littoral mauritanien grâce à l’utilisation judicieuse du bénéfice généré par le placement de ses
fonds dans domaines ‘’propres’’ et fortement lucratifs.
Le capital du BACoMaB provient de l’Etat mauritanien,
la Fondation MAVA, la Coopération Allemande (KFW),
et la Coopération Française (AFD/FFEM). Ce capital est
investi sur les marchés financiers éthiques ou socialement
responsables, générant des bénéfices qui seront utilisés
pour financer durablement des activités de conservation
et développement durable au bénéfice du Parc National
du Banc d’Arguin et d’autres Aires Marines et Côtières en
Mauritanie. Ce Fonds a été officiellement créé le 23 janvier 2009 sous le nom « Banc d’Arguin, and Coastal and
Marine Biodiversity Trust Fund limited ». Sa reconnaissance d’utilité publique en Mauritanie, validée au Conseil
des Ministres du 02 Décembre 2010, lui permettant de re-
©Hellio & Van Ingen
cevoir des dons et legs, et de gérer des fonds publics,
constitue un acte fort, par lequel l’État mauritanien a
montré son attachement, valorisé et légitimé l’activité de
la Fondation au bénéfice de la conservation de la biodiversité côtière et marine. Le BACoMaB est désormais
soutenu par les autorités techniques et politiques de la
Mauritanie au plus haut niveau.
Ce fonds, o combien important, est encore presque inconnu en Mauritanie. Pourtant il s’apprête à tenir les assises des instances de sa gouvernance, fin mars, à
Nouakchott. Notons que BACOMAB a déjà accordé une
première subvention de 69 000 euros au Parc National du
Banc d’Arguin en 2014 pour couvrir les coûts récurrents
de la surveillance maritime du PNBA au cours du dernier
semestre de l’année écoulé. Et compte entreprendre d’autres actions en faveur des populations autochtones, généralement tenues à l’écart de la réalisation et de la conception
de programmes pompeusement initiés pour elles.
7
COURRIER
RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE
Le tribunal de Rosso vient de condamner, ce jeudi 15 janvier, Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’IRA
(Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste) et deux autres responsables, à deux ans de prison
pour « offense et désobéissance à la force publique ». En
réalité, ces militants anti-esclavagistes faisaient partie
d’une caravane pacifique organisée par diverses organisations de défense des droits humains pour protester contre
l’esclavage foncier dans les palmeraies du pays et dans la
vallée du fleuve Sénégal.
Il s’agissait pour eux de sensibiliser les populations sur
la nécessité d’une réelle réforme agraire en faveur des esclaves et descendants d’esclaves (Harratines). Ils dénonçaient l’accaparement des terres agricoles par des lobbies
politico-tribaux d’hommes d’affaires, de fonctionnaires,
de religieux et de militaires qui profitent des expropriations : ainsi, sur 250 litiges fonciers opposant les Harratines à cette oligarchie, la justice a-t-elle toujours tranché
en faveur de cette dernière, notamment dans les adwabâ,
villages d’esclaves ou villages de culture.
L’adoption par le gouvernement en mars 2014, en collaboration avec l’ONU, d’une feuille de route pour l’« éradication de l’esclavage dans une période d’un à deux ans
», comprenant en particulier l’accès à la propriété foncière, prouve la résilience de l’institution. En fait, Biram
Ould Dah Ould Abeid paie aujourd’hui l’addition de
l’élection présidentielle du 21 juin 2014 : arrivé en
deuxième position avec 8,6 % des voix, très loin des 81
% de l’actuel président, il avait pu cependant présenter
un programme libérateur et faire entendre la voix des opprimés.
La répression généralisée du mouvement anti-esclava-
DIALOGUE POLITIQUE
Charia et Esclavage
giste s’inscrit dans un contexte de montée de l’islam radical, relayé ou instrumentalisé par le pouvoir politique,
et porté par divers mouvements intégristes : Ansar Charia,
Ahbab Rasoul, Initiative pour la défense des Oulémas et
textes sacrés, Mouvement Hawa…
Le 24 octobre 2014, l’imam de la grande mosquée de
Nouakchott, dite mosquée saoudienne, Ahmedou Ould
Lemrabott Ould Habibou Rahmane, avait traité les militants anti-esclavagistes d’« impies » et d’« apostats » et
décrit l’organisation IRA comme « la cinquième colonne
du judaïsme et de l’impiété en Mauritanie ».
Ce même imam, gros propriétaire terrien et possesseur
d’esclaves (à Ammara et Houbeïra, région du Trarza)
selon l’IRA, est également le mufti officiel de la République islamique de Mauritanie.
Lors de l’élection présidentielle, il affirmait dans ses
prêches que le soutien au président Mohamed Ould Abdel
Aziz était une obligation religieuse, accusant l’opposition
d’être « égarée et anti-islamique par son alliance avec les
démocraties sataniques, l’Occident et les Nations Unies,
impies et croisés ».
Or, dans ce pays, l’accusation d’impiété et d’apostasie
peut conduire à une condamnation à mort. Ainsi fut fait,
le 24 décembre 2014, pour Mohamed Cheikh Ould
M’Kheitir par le tribunal de Nouadhibou.
La justice lui reproche un article publié sur les réseaux
sociaux jugé « attentatoire à l’islam et à la personne du
prophète ». Le jeune ingénieur, appartenant à la caste des
forgerons, y dénonçait dans un arabe savant l’« iniquité »
subie par les « couches marginales » de la société mecquoise au VIIe siècle et établissait un parallèle avec la
perpétuation d’un « ordre social inique » actuellement en
Mauritanie au détriment des groupes d’origine servile ou
castée.
L’énoncé du verdict, condamnation à mort par peloton
Saut dans l’inconnu ?
risque. Doublée d’une
impunité irrévocable.
Possible. Il y a beaucoup d’intérêt en jeu,
qu’il est difficile de
ressortir avec une lisibilité nette de la situation. En tout cas, avec
tant de scénarii envisageables, on ne saurait
prédire de l’issue d’un
tel dialogue. Il aurait
bien de longues journées devant lui. On
n’est qu’au début
d’une période qui en
dirait bien long sur les
lendemains. On ne sait
si la conjoncture est favorable aux jeux de hautes voltiges. Il y a bien risque de
dérapage. C’est d’autant plus évident dans un scénario où
la Constitution du pays serait remise en cause.
Puisque toute remise en cause, même au niveau du débat,
dit serein et apaisé, ne prémunirait pas contre une autre
plus musclée. On serait là parti dans des appréciations
toutes subjectives, les unes, les autres.
De toutes les façons, on n’en pas connu vraiment, ou très
peu en tout cas, hélas, de président africain issu de l’univers militaire intelligible dans son exercice du pouvoir.
C’est comme si on perd la raison de fait, une fois installé
d’exécution, fut
accueillie par
des scènes de
liesse, tandis
que le célèbre
prêcheur Mohamed Ould Sidi
Yahya diffusait
une nouvelle
cassette dans laquelle il félicite le pouvoir mauritanien pour son application de la charia. La militante pour l’égalité sociale, contre
l’esclavage et le droit des femmes, présidente de l’Association des femmes chefs de famille (AFCF), Aminetou
Mint El Moctar qui avait apporté publiquement son soutien à Ould M’Kheitir fut à son tour accusée d’apostasie.
Le dirigeant d’un courant islamiste radical Ahbab Rasoul
(les amis du prophète), Yadhih Ould Dahi, s’empressa
d’édicter une fatwa de mort, relayée par plusieurs mosquées : « Cette malveillante qui défend M’Kheitir et dit
qu’il est un détenu d’opinion et qui a demandé sa libération et qu’on lui rende son épouse, celle qui décrit le
groupe des ‘amis du prophète’ comme des Boko Haram et
des Takfiri car ils n’ont fait que demander de l’équité pour
le prophète et le respect de son honneur, qu’elle soit damnée par Allah, les anges et les gens réunis. Aujourd’hui
j’annonce avec la bénédiction d’Allah son apostasie pour
avoir minimisé les atteintes à l’honneur du prophète.
C’est une infidèle dont [verser] le sang [est] licite. Quiconque la tue ou lui arrache les deux yeux sera rétribué
chez Allah. »
C’est avec inquiétude pour la vie d’Aminetou Mint El
Moctar que l’on constate la liberté laissée à un individu de
lancer un tel appel au meurtre sans qu’aucune autorité administrative ou politique ne réagisse.
Suite en page 8
Suite de la page 3
à la plus haute hiérarchie du pouvoir. On pense même
mieux l’être. Si bien installé qu’on prétend avoir tout
l’appareil militaire sous sa botte.
Mohamed Ould Abdel Aziz serait-il dans cette psychologie, là ? On ne sait pas. Pas encore. Même si en ce moment même, où se boucle ce papier, il est en train
d’effectuer une visite à l’Etat-major militaire. Une réunion ! Oui, mais pour dire ou ne pas dire quoi ?
On dirait bien que les choses bougent dans sa tête. Se
bousculent. C’est tant mieux, si elles ne bougent encore
que dans sa tête !
AVT
Consultez
notre site
en français:
WWW.rmibiladi.com/fr/
N°784 du 04 Mars 2015
8
ACTUALITÉ
Suite de la page 7
KING DORY, LE "BOA" DES OCÉANS:
RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE
Le navire King Dory épinglé par l'organisation
internationale Greenpeace pour ses capacités
destructrices est signalé dans les eaux territoriales mauritaniennes, apprend-on de plusieurs
sources concordantes. Selon certaines sources,
il bénéficierait même d'une autorisation de
pêche. Surnommé le "Boa" des Océans le King
Dory est de la stature des navires de pêche pelagique pourchassés en Afrique de l'Ouest et
dans le monde pour leurs effets destructeurs
sur la biomasse et la concurrence des communautés locales qui vivent de ces poissons. Traqué par des organisations comme Greenpeace,
ce bateau présent en Mauritanie apparait
comme un "fantôme". Il pourrait éteindre délibérément AIS (système d'identifcation automatique)
pour noyer ses déplacements. Toujours est-il que le
même navire russe d'origine bat pavillon Saint-Vincentet-les-Grenadines. Un pavillon de complaisance.
Le "Boa" des océans fait partie des 29 navires russes à
l'origine d'un énorme scandale au Sénégal voisin.
Chassés des eaux sénégalaises, ces bateaux ont pu trouver affectation en Mauritanie.
Ces navires seraient consignés au profit de la société
Inok NV, Belgium/Urais Energy, Russia, par une société
dont les patrons sont proches de l'ancien délégué à la
surveillace des pêches et au contrôle en mer (Dspcm),
Au fond, ces stigmatisations viennent à point nommé
pour détourner les Mauritaniens des difficultés économiques : retard dans l’exécution de grands projets, chute
du prix du fer dont l’exploitation sert de caisse noire au
régime, non-reconduction de l’accord de pêche avec
l’Union européenne, série d’énormes scandales financiers
qui portent sur le détournement de plusieurs milliards
d’ouguiyas.
Mais le pouvoir joue un jeu dangereux en instrumentalisant la religion pour consolider son hégémonie et tenter
d’endiguer les mouvements sociaux contre l’esclavage et
pour les droits civiques des groupes considérés comme «
subalternes ».
La perpétuation d’un ordre statutaire et hiérarchique
vieux de plusieurs siècles désormais adossé à un islamisme radical risque de provoquer l’implosion de la
Mauritanie et son basculement aux mains des fanatiques
religieux.
Dans ce pays, la concomitance de l’érection de la charia
en unique source de droit (mai 1980) et la proclamation
de l’abolition de l’esclavage (juillet 1980) alimente une
résistance politique, juridique et religieuse multiforme à
la suppression définitive de l’assujettissement.
De fait, pour la quasi totalité du corps religieux et pour
tous les esclavagistes, la charia légitime l’institution servile — malgré sa criminalisation en 2007 — et conforte
ainsi tous ceux qui font une interprétation rétrograde des
textes religieux.
Dernier ouvrage paru : « Esclavages et abolitions en
terres d’islam : Tunisie, Arabie saoudite, Maroc, Mauritanie, Soudan », Bruxelles, André Versaille éditeur, 2010.
Traqué par les organisations internationales,
il trouve refuge dans nos eaux!
Cheikh Ould Baya, présentement conseiller technique
du ministre des pêches. De même le mastodonte King
Dory propriété de la société LYNTOWN OVERSEAS
LIMITED est consigné par la BCDP en Mauritanie. A
l'issue du dernier conseil des ministres, le ministre des
pêches prétendaient que les autorités mauritaniennes
étaient lancées dans une dynamique de pêche responsable dans nos eaux territoriales. Le président Mohamed
Ould Abdelaziz avait lui-même promis en janvier dernier de hisser la transparence dans le secteur des pêches
à celle des industries extractives.
Mauriweb (Mauritanie)
Charia et Esclavage
ROGER BOTTE, anthropologue, Institut des
mondes africains (IMAF).
Le griot de l’emir
ea
u
VIENT DE PARAÎTRE
TRANSPORTS
ou
v
N
SALAM
Nouvelle Ligne
Nouakchott-Dakar
et
Dakar-Nouakchott
Départ Nouakchott: tous les
dimanche à 7 heures du matin.
Départ de Dakar: tous les
lundi à 23 heures.
N° 784 du 04 Mars 2015
Gardien de traditions séculaires et de rythmes ensoleillés, héritier d’une tribu
légendaire et désormais
dispersée, un griot erre, un
luth à la main, entre des
campements
inconnus,
dans un Sahara des temps
anciens où les haines tenaces côtoient les violentes
passions. Révolté par l’affront fait à son amie, la
belle Khadija, poussée à la
mort par l’émir souverain,
le griot de la grande tribu
quitte la terre des nomades
et s’exile à Tombouctou,
cité des savoirs et des marabouts. Il y retrouve la paix, la générosité et l’amour.
Mais son destin l’appelle ailleurs, au pays des Maures
où il porte haut sa voix afin de semer les graines de la
révolte. Car, dans ces espaces infinis, c’est la musique
des pères qui réveille l’orgueil des hommes et les fureurs du désert. Tel un chant lyrique, ce roman nous
transporte dans la poésie des sables, en un temps où les
poètes-griots, par la seule force de leur verbe ont le
pouvoir de renverser le cours de l’histoire.
Viennent à nous les légendes d’un monde qui, aujourd’hui, s’évanouit.
9
CAN U17
SPORTS
Le Mali champion !
Le Mali s’est adjugé dimanche la 11è édition de
la CAN U17 de la CAF
(Confédération africaine
de football). Les Aiglonnets se sont imposés 2-0
devant l’Afrique du Sud.
C’est la première fois que
le Mali se hisse sur la plus
haute marche du podium
dans la compétition après
sa 2è place en 1997.
Dans cette finale très disputée, il faut attendre la
seconde période de jeu
pour débloquer les compteurs. Siaka Bagayoko
ouvre le score à la 67è minute. derrière, les Amajimbos d’Afrique du Sud tentent de recoller au score mais
les tentatives d’Eric Mayo et Luvuyo Mkatshana n’inquiètent pas Alou Traoré, le goal du Mali. A 10 minutes,
du terme du match, Aly Malle (homme du match) se défait de deux défenseurs en enfonce le clou.
Image de prévisualisation YouTube
Le Mali savoure son sacre. Un peu plus tôt, la Guinée a
décroché la médaille de bronze après le succès 3-1 devant
le Nigéria en match comptant pour la 3è place.
En octobre prochain, au Chili, ces 4 équipes défendront
les couleurs de l’Afrique à la Coupe du monde U17.
. La Guinée a terminé la compétition avec une place de
troisième sur huit équipes participantes. Opposé au Ni-
géria pour la finale de la consolation, le Syli cadet s’est
imposé (1-3) dimanche au stade Général Seyni Kountché
de Niamey.
Piqués au vif par l’ouverture du score de Victor Osimhen
(29e), désormais meilleur buteur de la compétition avec
quatre buts, les poulains d’Hamidou Camara ont réagi
dans la foulée grâce à un but d’Aboubacar Touré et d’Abdoulaye Jules Keita.
Le Nigéria encaissera le troisième but de la partie à la
53ème. Bien servi par Naby Bangoura à la rentrée de la
surface nigériane, Abdoulaye Jules Keita ne rate pas l’offrande et double la mise en marquant son deuxième but de
la rencontre.
MAURITANIE
Journées de concertation
sur la jeunesse et les sports
Des journées de concertation sur la jeunesse et les sports
se tiendront prochainement,à Nouakchott.
Ce conclave permettra au département d'initier une large
concertation avec les acteurs des deux secteurs, en vue
de la mise sur pied de stratégie dans ces domaines.
C'est ainsi que Mme Coumba Ba a évoqué à cette occasion, les mesures prises par le département, pour l'organisation de ces journées, lors de l'audience accordée à
l'ambassadeur de France en Mauritanie.
Au cours de cet entretien, elle a rappelé l'adoption, lors de
l'avant dernière réunion du conseil des ministres d'un projet de loi relatif à la redynamisation des sports et des loisirs dans le milieu scolaire.
Avec Joel Meyer, Dr Coumba Ba a abordé « les moyens
de renforcement de la coopération mauritano-française,
particulièrement dans le domaine de la jeunesse et des
sports ».
De son côté, le diplomate français a exprimé au cours de
cette audience, « la disponibilité de son pays à soutenir
les activités liées à la promotion de la jeunesse et des
sports que le département compte organiser, indiquant
que la jeunesse est une force vive qui doit être mise à
contribution dans les opérations de développement », indique l'AMI.
Abondant dans le même sens, l'ambassadeur du Japon
en Mauritanie, Yushida Juin, a exprimé, suite à l'entretien avec la ministre de la Jeunesse et des Sports, « la
disponibilité de son pays à soutenir le secteur de la jeunesse et des sports qui se charge de plus de 70% des
habitants du pays ».
Rassemblés par Saydou Nourou T.
N°784 du 04 Mars 2015
10
ÉCONOMIES
BOURSE PARIS
ZONE EURO
La Bourse de Paris était en timide hausse mardi à la
mi-journée (+0,29%), restant prudente faute de rendez-vous notable au programme et avant une fin de
semaine chargée.
A 12H00, l'indice CAC 40 prenait 14,25 points à
4391,57 points, dans un volume d'échanges de 1,0
milliard d'euros. La veille, il avait perdu 0,69%.
"Le marché reste en mode appétit au risque, porté
à la fois par la bonne tenue des indices américains,
notamment du Nasdaq, et par la perspective des rachats d'actifs publics et privés par la BCE à partir
de mi-mars", résume Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
Wall Street a fini en hausse lundi permettant au
Dow Jones de battre un record de clôture et au Nasdaq de dépasser les 5000 points.
Ces performances s'expliquent principalement par les politiques monétaires très généreuses des banques centrales
à travers le monde. Le soutien le plus notable viendra de
la Banque centrale européenne (BCE) qui a annoncé en
début d'année un vaste programme de rachats d'actifs.
La BCE pourrait donner plus de détails sur ces mesures
lors de sa réunion de jeudi, d'autant que les rachats de titres doivent débuter en mars.
La fin de semaine sera particulièrement chargée pour les
marchés, qui surveilleront, outre la BCE, les chiffres
mensuels de l'emploi américain vendredi.
En attendant, "la séance du jour sera la plus calme de la
semaine au niveau des statistiques attendues", note le
courtier Aurel BGC.
Les investisseurs se contentés de la forte progression de
2,9% des ventes de détail en Allemagne pour janvier.
"Très peu d'indicateurs macroéconomiques vont ponctuer
la séance du jour donc tout porte à croire qu'elle sera assez
peu volatile", remarque M. Dembik.
Parmi les valeurs, Technicolor bondissait (+4,62% à 5,77
euros) après avoir conclu un accord avec son principal
actionnaire Vector Capital, mettant fin à des procédures
Bruxelles
(awp/afp) Les prix à la
production industrielle ont
diminué de
0,9% en janvier par rapport
à
décembre
dans la zone euro, après une baisse de 1,0% le mois précédent, selon les données publiées mardi par l'office européen de statistiques Eurostat.
Sur un an, les prix à la production industrielle ont diminué de 3,4% dans la zone euro.
En janvier par rapport à décembre, le recul de 0,9% s'explique par des baisses de 3,2% dans le secteur de l'énergie, de 0,5% pour les biens intermédiaires et de 0,2%
pour les biens de consommation non durables.
Les prix ont en revanche augmenté de 0,2% pour les
biens d'investissement et de 0,3% pour les biens de
consommation durables.
Les prix dans l'ensemble de l'industrie à l'exception du
secteur de l'énergie ont reculé de 0,2%.
Les prix à la production industrielle ont diminué dans
presque tous les Etats de la zone euro. Les baisses les plus
marquées ont été observées aux Pays-Bas (-3,6%) et en
Lituanie (-3,1%), ainsi qu'en Irlande (-2,6%). Les prix à
la production industrielle ont augmenté uniquement en
Lettonie (+0,4%), au Luxembourg et à Malte (+0,1% chacun) et sont restés stables en Slovénie.
Dans l'ensemble de l'Union européenne, les prix à la production industrielle ont baissé de 1,2% en janvier par rapport à décembre. Ils ont reculé de 4,1% sur un an.
Le CAC 40 avance prudemment, en l'absence de rendez-vous notable
PÉTROLE
judiciaires. Safran était sous pression (-0,44% à 63,48
euros), après la vente par l'Etat de 3,96% du capital pour
un milliard d'euros.
De même, Veolia souffrait (-2,18% à 17,06 euros), alors
que l'assureur mutualiste français Groupama a cédé
5,05% du capital.
Numericable-SFR était pénalisé (-0,19% à 58,22 euros)
par un abaissement de recommandation de Goldman
Sachs à "neutre", contre "acheter" précédemment.
Ipsen reculait (-1,27% à 45,38 euros) après avoir publié
un bénéfice net 2014 en légère hausse de 0,7%, soutenu
par les ventes de médicaments de spécialité.
Vivendi était bien orienté (+3,11% à 21,39 euros). Bolloré
(-0,32% à 4,96 euros) a acquis 40,5 millions de titres supplémentaires, faisant passer sa participation dans le
groupe de médias de 5,15% à 8,15%.
Vallourec bondissait (+6,14% à 23,00 euros), profitant
d'un intérêt spéculatif après une note évoquant un possible rachat. Technip prenait 2,65% à 59,23 euros après
avoir remporté un contrat d'au moins 500 millions d'euros
au Brésil, portant sur le développement en cours du
champ de Lula Alto.
Le brut grimpe aidé par des achats spéculatifs
Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole grimpaient de
nouveau mardi en cours d'échanges européens, aidés par
des achats spéculatifs mais dans un marché restant inquiet
sur la surabondance d'offre d'or noir.
Vers 11H15 GMT/12h15 HEC, le baril de Brent de la mer
du Nord pour livraison en avril valait 60,76 dollars sur
l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse
de 1,22 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude"
(WTI) pour la même échéance gagnait 71 cents à 50,30
dollars. Les prix de la référence européenne du brut se reprenaient mardi, après avoir perdu près de 5% de leur valeur la veille. Le Brent avait pourtant terminé sur une
bonne note en février, gagnant près de 18% sur le mois,
une performance plus vue depuis mai 2009.
Mais les analystes de Commerzbank demeuraient sur
leurs gardes, prévenant que les gains du mois dernier
avaient été en partie liés à la spéculation.
"La faiblesse des prix lundi a été vue par une majorité
d'opérateurs comme une bonne opportunité d'acheter", ce
qui a soutenu les cours du Brent mardi pendant les
échanges asiatiques et en début d'échanges européens,
selon les analystes. "Il est impossible de savoir combien
de temps ce schéma (spéculatif) va continuer", notaienton chez Commerzbank. Le WTI grimpait lui aussi, aidé
par un rebond technique mardi mais la surabondance d'offre sur les marchés continuait de peser sur les cours, la
plupart des analystes n'entrevoyant pas de rebond ferme
N° 784 du 04 Mars 2015
des prix avant le
deuxième semestre 2015, voir la
fin de l'année.
"Les réserves de
Cushing peuvent
encore accueillir
plus de 20 millions de barils et
l'on s'attend à ce
qu'elles soient remplies, ce qui va mettre sous pression le
WTI", notaient les analystes de PVM.
Les statistiques hebdomadaires du Département américain de l'Énergie américain (DoE) qui sortent le mercredi
devraient donc continuer à influencer les cours du WTI.
Les marchés prêtaient également attention aux négociations sur le nucléaire iranien qui ont repris lundi.
Les puissances occidentales, qui ont imposé à l'Iran un
arsenal de sanctions économiques, y compris contre le
secteur pétrolier, sont engagées dans de difficiles négociations avec Téhéran pour le convaincre d'abandonner son
programme nucléaire controversé.
"Il y a une chose dont le marché du pétrole n'a pas besoin:
c'est le pétrole Iranien", constataient les analystes de
PVM. D'autant plus que les analystes notaient que la production en Libye avait grimpé au dessus des 400,000 barils par jour, d'après la compagnie nationale de pétrole
libyenne, et que la production irakienne augmentait après
avoir été affecté par des intempéries en février.
Les prix à la production industrielle
en baisse de 0,9% en janvier
ESPAGNE
Le nombre de chômeurs
repart à la baisse en février
Le nombre de
chômeurs est
reparti à la
baisse en février en Espagne mais
reste élevé à
4,512
millions, a annoncé mardi le
ministère de l'Emploi, après une hausse au mois de janvier traditionnellement mauvais pour l'emploi.
Le pays comptait à fin février 13.538 chômeurs de moins
qu'un mois plus tôt. Sur un an, le nombre de personnes
inscrites sur les listes des agences pour l'emploi a diminué
de 300.333, soit "la plus forte baisse interannuelle depuis
1999", selon un communiqué.
Le ministère ne donne pas de taux de chômage. Selon
l'Institut national de la statistique (INE) qui prend en
compte les personnes recherchant activement un travail,
qu'elles soient inscrites ou non sur les listes des demandeurs d'emploi, ce taux s'élevait à fin 2014 à 23,7%.
L'INE à cette date comptait 5,46 millions de chômeurs.
L'Espagne est sortie de cinq années de récession ou de
croissance nulle en 2014, avec une croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 1,4%. Mais cette reprise ne
suffit pas à régler la question de l'emploi et l'Espagne
reste sur ce point en queue de peloton de la zone euro,
seule la Grèce faisant pire.
11
INTERNATIONALES
NUCLÉAIRE IRANIEN
NIGERIA
Le discours de Benjamin Netanyahou, mardi devant le Congrès américain, est une épine dans le
pied du président Barack Obama, qui défend un
accord avec l'Iran sur son programme nucléaire.
Le Premier ministre israélien ne cache pas son
désaccord.
La mauvaise qualité de leurs relations n'est pas
un secret. Barack Obama et Benjamin Netanyahou ne se sont jamais vraiment entendus, et la visite du Premier ministre israélien, qui n'a pas
prévu de rencontrer le président américain, ne
fait qu'attiser l'irritation de la Maison Blanche.
C'est que les démocrates américains voient d'un
mauvais œil le choix de la date de cette visite, à
quelques semaines des législatives en Israël et
alors même que Washington essaie de conclure
un accord avec l'Iran pour encadrer le programme nucléaire de la République islamique, ce à quoi Netanyahou
s'oppose farouchement.
Comble de l'affront, Benjamin Netanyahou doit s'exprimer, mardi 3 mars, devant le Congrès américain, à l'invitation des élus républicains et sans consultation avec la
Maison Blanche. Barack Obama a cependant tenu à souligner qu'il n'avait pas de "problème personnel" avec le
dirigeant israélien. "D'un point de vue politique, nous
pensons que c'est une erreur de la part du Premier ministre de n'importe quel pays de s'exprimer devant le
Congrès, quelques semaines avant de se présenter à une
élection", a-t-il expliqué, ne voulant pas donner l'impression que les États-Unis - où plus de cinq millions de juifs
résident - soutiennent le Premier ministre israélien sortant
dans sa campagne.
"Mission historique" pour faire échouer l'accord avec Téhéran Plus que la politique interne israélienne, c'est la
question du nucléaire iranien qui cristallise les tensions.
Benjamin Netanyahou a fait clairement savoir qu'il ne
soutenait pas l'initiative occidentale de traiter avec Téhéran. Il s'est même dit "en mission historique" en terre
américaine pour torpiller l'accord. Il en va de la "survie"
de l'État hébreu, a-t-il tonné lundi devant 16 000 délégués
du puissant lobby pro-israélien Aipac (American Israel
Public Affairs Committee).
"Benjamin Netanyahou a fait toutes sortes de déclarations", a critiqué Barack Obama dans un entretien à
L'armée
tchadienne a
mené une
offensive
contre Boko
Haram au
Nigeria et
repris la ville
de Dikwa,
dans le nordest du pays. Dikwa était aux mains du groupe islamiste
Boko Haram depuis plusieurs semaines. Selon l'étatmajor de l'armée tchadienne, il y a eu un mort et trentequatre blessés du côté tchadien et il y a des morts
également dans les rangs des islamistes. Un important
matériel militaire a été récupéré au cours de l'opération.
Notre correspondant au Tchad, Madjiasra Nako, a pu se
rendre à Dikwa où l'armée tchadienne continue son ratissage. L'armée tchadienne qui venait de Gambaru a attaqué les islamistes au nord de la ville.
« La bataille a été intense, il nous a fallu près d'une heure
pour entrer dans Dikwa », racontent des officiers qui ont
pris part à la bataille.
« Nous nous sommes rendu compte que les islamistes défendaient leur poste de commandement, une grande villa
située à l'entrée de la ville », ont-ils ajouté.
Dans la villa, une grande bâtisse avec des murs hauts où
sont plantés les drapeaux de Boko Haram, les traces des
combats sont encore visibles. Des murs éventrés, des
motos brulées, des marmites renversées ainsi que des
corps des islamistes entassés dans des chambres où ils se
sont réfugiés pendant l'attaque, en témoignent.
Après avoir pris le camp, les forces tchadiennes ont
avancé rue après rue, tuant un nombre important d'islamistes. Certains ont réussi à fuir la ville. Il n'y a pas de
chiffres disponibles ce lundi soir sur le nombre d'islamistes tués.
Après avoir sécurisé la ville, les militaires tchadiens se
sont retirés sur une plaine hors de Dikwa comptant dans
leurs rangs un mort et trente-quatre blessés.
Le torchon brûle entre Obama et Netanyahou
ACCORD D'ALGER
l'agence Reuters. "Cela allait être un très mauvais accord.
Cela allait permettre à l'Iran de récupérer 50 milliards de
dollars. L'Iran ne respecterait pas l'accord. Rien de cela ne
s'est vérifié", a-t-il dénoncé.
"À de nombreux égards, l'Iran a fait machine arrière sur
certains éléments de son programme", a insisté le président américain qui veut, comme les autres pays du groupe
5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et
Allemagne), signer d'ici au 31 mars un accord politique
définitif avec l'Iran.
Au moment même où Netanyahou s'exprimera devant les
élus, républicains ou démocrates, dont nombre sont hostiles à la politique d'Obama sur l'Iran, les chefs des diplomaties américaine et iranienne, John Kerry et Mohammad
Javad Zarif, se retrouveront en Suisse pour poursuivre les
négociations en vue d'un accord. "Israël et les États-Unis
sont d'accord pour que l'Iran n'ait pas d'armes nucléaires.
Mais nous ne sommes pas d'accord sur la meilleure manière de l'empêcher de développer ces armes", a reconnu
le dirigeant israélien.
Bien que les deux côtés ont joué l'apaisement à l'arrivée
de Netanyahou sur le sol américain, les deux parties campent sur leur position. La conseillère du président Barack
Obama, Susan Rice, a enjoint lundi le Congrès à ne pas imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran, pour préserver
les chances d'un accord. Le Premier ministre israélien,
même s'il a promis que son discours ne serait pas "irrespectueux", ne devrait pas manquer de critiquer devant les élus
américains le rapprochement entre Washington et Téhéran.
Bamako va devoir expliquer sa position
Les différentes délégations maliennes qui étaient présentes à Alger ces derniers jours ont commencé à consulter leurs bases. Le gouvernement de Bamako se dit plutôt
satisfait de l'accord validé dimanche matin, même si la
Coordination des mouvements de l'Azawad a refusé d'approuver le document. Ses militants ne veulent pas d'un
accord qui ne parle ni d'autonomie de l'Azawad ni de fédéralisme. La cérémonie de signature officielle de ce texte
est prévue dans un mois et d'ici là, il va falloir convaincre.
Le gouvernement va devoir expliquer pourquoi il considère que le projet d'accord de paix est une bonne chose.
De retour d’Alger, la délégation officielle malienne se dit
plutôt satisfaite après avoir paraphé le projet d’accord. «
Pour nous, c’est un compromis, pas une compromission,
a déclaré Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires
étrangères et chef de la délégation. Un compromis qui
permet aux Maliens de s’engager dans un cadre qui leur
permettra de retrouver la paix, la sécurité, l’entente, la réconciliation nationale. » Néanmoins, il a très rapidement
reconnu que l’accord n’était pas suffisant pour faire la
paix. « Comprenant qu’il n’y a pas de paix sans accord
[...], le paraphe met fin à la phase des négociations. En-
suite interviendra la signature et ensuite suivra la phase de
la mise en œuvre qui va être encore beaucoup plus difficile et complexe. »
Le gouvernement malien, a rappelé le ministre des Affaires étrangères, espère que toutes les parties signeront
bientôt à Bamako, l’accord de paix. En attendant, il est
question de mener ici une vaste campagne d'explications
sur le texte paraphé et de calmer la colère de certains partis politiques et associations tels que le Collectif des ressortissants du Nord (Coren) qui rejette ce qu’ils appellent
« les importantes concessions faites aux groupes armés».
L’armée tchadienne
a repris Dikwa aux mains
de Boko Haram
ÉGYPTE
Deux morts et neuf blessés
dans un attentat devant
la Cour suprême
Deux personnes sont mortes et neuf autres ont été blessées lundi, dans l'explosion d'une bombe au Caire, près de
la Cour suprême égyptienne. La déflagration s'est produite en pleine heure de pointe dans un quartier très
animé du Caire. Un premier bilan de sources médicales
faisait état de onze blessés, dont un grave. Un homme âgé
de 22 ans "a succombé à des blessures à la colonne vertébrale" et un second, âgé de 24 ans, est décédé d'une hémorragie interne et de blessures à la tête, a précisé le
porte-parole du ministère Hossam Abdel Ghaffar.
Neuf autres personnes, dont sept policiers, ont blessées
dans l'explosion, a-t-il ajouté.
La bombe, dissimulée sous une voiture, visait vraisemblablement des policiers qui stationnent habituellement près
de la Cour. La police a bouclé le secteur et des démineurs,
accompagnés de chiens, ont passé le secteur au peigne fin,
les ambulances essayant de rejoindre le site en se frayant un
chemin parmi la foule de passants agglutinés. En octobre
2014 déjà, douze personnes avaient été blessées dans l'explosion d'une bombe dans le même quartier, près de la Cour
suprême. Dimanche soir encore, deux personnes sont
mortes dans un attentat comparable près d'un commissariat
de la ville d'Assouan, en Haute-Égypte.
N°784 du 04 Mars 2015
12
DERNIÈRE
MAURICHRONIQUE
Maurichronique : La mort d’un nom…
…’’Le nom est mort. Mort depuis longtemps et son bec. Tu sais pourquoi ? C’est pour colmater courrions derrière ses traces. Il est mort. Auau fil des temps. Je n’en ai rattrapé qu’un la brèche béante de ce nid, défait par l’usure.
jourd’hui, il est mort. Nous lui avons fait porter
soupçon d’ombre. Une ombre diaphane, cor- Tu as vu, un peu plus vers le haut. Le nid juste nos déboires, nos échecs, nos colères folles et
rompue et défigurée par mille et une échan- au-dessus. Juché sur un autre rameau. Tu as insensées. Il a trop porté. C’était lourd. Trop
crures. Le nom a entamé sa fin et depuis, il a vu comment les oiseaux se déplacent d’un nid lourd. Il a rendu l’âme. C’est une mort partacessé de finir. Il a assez porté. Il a transporté à l’autre. Et vivent depuis toujours et chaque gée par nous tous.
assez. Aujourd’hui, il est bien mort.
jour dans une paix équilibrée et sensée.
Chacun a apporté son coup. Chacun a trop en-
Et il ne saurait porter quoi que ça. Tu as vu ce Le soleil me tape à la calvitie. Le froid au flanc. foncé. Aucun et à aucun instant n’a songé ap-
rameau qui tangue. Tu as vu le nid qu’il berce. Il n’y a plus de nom protecteur. J’en ai hérité, porté une herbe morte pour refaire le nid. Le
Les oiseaux qui y fondent et fécondent. Et re- quand j’ai hérité, une syllabe d’ancien quelque rameau a vacillé. Il a essayé de tenir un peu
prennent leurs envols d’oiseaux heureux et chose, d’un rien éternel. J’ai été injuste. Nous contre les courants qui soufflaient de partout
gais d’avoir un nid quelque part sur lequel ils étions injustes. Tous chacun de sa position a et de nulle part. Rien à faire. Les tresses se sont
sauraient faire empire. Tu as vu la colombe, là- creusé, a puisé jusqu'à fond dans ce nom. Il a défaites. Les œufs tombèrent et s’éclaboussè-
bas, agrippée à une herbe morte. Et qui fait gémi. Pleuré mille nuits. Il a supplié. Il a crié sa rent sur le sol. Le nom se désagrégea en mille
ses petits pas. Et doucement, sûrement, avec fin. Insensibles étions-nous. Eternel, avions- morceaux. Mourut mille et une morts…’’
tact et prudence, elle tient l’herbe morte dans nous pensé. Tant que l’ombre était là, nous
N° 784 du 04 Mars 2015
Mouna Mint Ennas