Biladi n°674
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Biladi n°674
MOUSSA FALL À BILADI N° 674 du 19 Septembre 2012 - hebdomadaire d’informations générales FEIL OULD LEHAH : Prix : 200 UM Bienvenue à moi… Feil Ould Lehah, le nouveau riche, devenu ex nihilo homme d’affaires qui brasse des milliards, vient d’acquérir, auprès de la SNIM, l’hôtel Marhaba. L’hôtel, parmi les plus anciens de Mauritanie, qui était cédé, en gérance à un groupe international, DECAPOLIS, a été repris par la SNIM, principal actionnaire. Lire en page 4 L’ENER De l’entretien des routes à l’entretien du doute… L’Etablissement National pour l’Entretien Routier de Mauritanie ( E.N.E.R) semble avoir oublié sa mission principale, consistant à entretenir les routes mauritaniennes. PÊCHE Lire en page 4 Grosse inquiétude chez les marins Plus de 2700 marins mauritaniens ont été débarqués le mois dernier par des dizaines de bateaux européens qui pêchaient dans nos eaux territoriales et qui ont décidé de prendre le large après l’entrée en vigueur de nouvelles mesures qu’ils jugent inacceptables. Lire en page 5 “Aujourd’hui, une nouvelle génération spontanée d’intermédiaires, ayant tous pour dénominateur commun, la proximité avec le chef de l’Etat, se livrent a un monopole systématique d’accumulation de richesses par voie de marchés de gré-à-gré…” ÉDITO A la télévision nationale, on assiste depuis moins d’un mois à la diffusion de débats contradictoires entre des représentants de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition dite radicale qui réclamaient, il n’y a pas longtemps, pas moins que le départ du président Aziz, ‘’guide ‘’éclairé et bien aimé’’ pour les autres. Subitement les deux camps, qui se livraient une guerre sans merci, se sont mis à débattre à la télévision comme si de rien n’était. Que s’est-il donc passé pour amener ces protagonistes à échanger sur la même table de débat avec un peu plus de civilité que d’habitude ? Est-ce qu’on peut conclure à un début de dégel entre ces deux camps qui se regardaient en chiens de faïence ? Ou se sont-ils, tout simplement, lassés d’un vain et futile combat ? Sur le terrain, objectivement, rien ne semble avoir changé dans les rapports des deux camps. Lors de sa dernière sortie médiatique, le président Aziz n’a pas raté l’occasion pour s’en prendre à l’opposition. Laquelle, opposition, dans ses conférences de presse, la seule activité politique qu’elle a entreprise, depuis la veille du Ramadan, lui a bien rendu la monnaie. Pourtant, quelque chose a changé aussi bien au sein de la majorité qu’au sein de l’opposition. Même si, pour ne pas s’avouer vaincu, chaque camp veut laisser l’impression qu’il tient bon pour continuer sur la même lancée, des signes de lassitude et d’essoufflement paraissent çà et là. Il est évident quand même qu’aucun des protagonistes n’a réussi à vaincre l’autre pour gagner la partie. Un match nul. Au sens propre et figuré… N’est-il pas temps de se rendre à l’évidence, et tirer la conclusion qui s’impose et s’accepter mutuellement ? Hebdomadaire d’informations et d’analyses BP : 1122 Nouakchott Tél : 00222 524 02 75 - 00222 524 02 75 Fax: 00222 524 02 75 e-mail : [email protected] www.rmibiladi.com DIRECTEUR DE PUBLICATION : Moussa Ould Hamed Tél : 22- 41-28-68 REDACTEUR EN CHEF: Abdelvetah Ould Mohamed : 44 30 14 40 COMITE DE REDACTION : Abdoulaye Ciré Bâ Mohamed Mahmoud Ould Targui Coulibaly Nouhoum Mohamed Mahmoud Ould Taleb Moussa Ould Hamed Ould Bladi RESPONSABLE COMMERCIAL : Mohamed Lemine Tel: 4640 69 76-3307 99 00 CORRESPONDANT A ATAR: Gueye Ahmet Tel: 4640 99 67 COLLABORATEURS Cheikh Sidya Charly MAQUETTE : Cheikh Oumar Tel: 46 74 67 35 / E-mail: [email protected] Siége: Immeuble BMCI, 5eme Etage, Apt: 508 TIRAGE : Imprimerie Nationale N° 674 du 19 Septembre 2012 2 INSOLITES INSOLITES Cette maison est venue François Hollande se prend pour s'encastrer entre deux immeubles Super Mario sur le plateau de TF1 Cette oeuvre surréaliste a fait son apparition entre deux Sujet à de nombreuses parodies depuis son investiture, le président de la République prend cette fois-ci l'apparence de Super Mario. Invité du 20 heures de Claire Chazal sur TF1 le 2 septembre dernier, François Hollande s'est exprimé pendant plusieurs minutes sur ses nombreux projets de réformes fiscales. Il a notamment été question de cette fameuse taxe de 75% des plus hauts revenus que le président de la république souhaiterait mettre en place. Interrogé sur les modalités de cette réforme, François Hollande explique qu'elle pourrait ainsi s'ajouter à une autre mesure, qui vise à taxer à hauteur de 45% les revenus supérieurs à "150.000 euros par part". Et retenez bien cette phrase, car visiblement, ce n'est pas son contenu et ce qu'elle impose qui ont été discutés. Non, c'est son intonation qui a rappelé à un internaute malicieux les plus belles heures du jeu Super Mario. Les plus belles heures, mais aussi la bande son du célèbre jeu vidéo. Car avec cette phrase, le président de la République a inspiré un geek, qui a détourné la phrase pour en faire un remix haut perché et très drôle. Regardez plutôt... Sans le savoir, ces chefs d'Etat ont joué à pierre-feuille-ciseaux Les plus grands chef d'État du monde s'affrontent en jouant à pierre-feuille-ciseaux devant les caméras. En un geste, on peut alors découvrir qui d'Hugo Chavez ou du Pape est le plus fort. Les chefs d'État des quatre coins du monde ont un jour ou l'autre joué à pierre-feuille-ciseaux devant les caméras. Alors pour savoir qui du Pape ou de Barack Obama est le plus fort, pas besoin de se faire la guerre. En effet, une simple bataille à ce jeu suffit de déterminer un gagnant. Ce montage impressionnant a été réalisé par l'internaute Rpstournament avec une musique électro de Davide Cairo. Il met en scène les plus grands chefs d'État et les fait jouer à ce jeu en utilisant leurs mimiques. Ces hommes parlent avec les mains et il n'est pas rare de retrouver un geste qui fait immédiatement penser à ce jeu. En associant deux hommes politiques différents avec deux mouvements différents, on obtient alors une brève séquence de ce jeu de ces politiques installés derrière leur pupitre. A ce jeu-là, le Pape Jean-Paul II était assurément le plus fort puisqu'il écrasait tous ses adversaires. Cette compilation devrait donc faire réfléchir ces chefs d'État internationaux qui adorent parler avec les mains. L'internaute à l'origine de cette vidéo a, pour la réaliser, dû faire défiler des heures d'images pour retrouver des instants précis pouvant donner l'illusion de ce jeu. On notera que même la reine Elisabeth II fait partie des adeptes de ce jeu. immeubles situés dans le nord de l'Angleterre et nous questionne sur la place des traditions. Elle nous interpelle aussi sur le sentiment de se sentir étranger au sein d'une culture qui n'est pas la sienne. Imaginée par l'artiste sud-coréen Do-Ho Suh, cette installation nous invite à découvrir comment une maison coréenne typique est un beau jour venue s'encastrer entre deux immeubles de style britannique. Installée dans une ville du nord de l'Angleterre, cette oeuvre atypique créée par cet artiste exilé à New York nous interroge sur les questions d'expatriation et de sensation d'étrangeté dans une culture qui n'est pas la nôtre. En confrontant les traditions architecturales sud-coréennes avec deux bâtiments typiquement britanniques, Do-Ho Suh réalise un travail de réflexion sur la place que tiennent la culture et les traditions chez tout individu. Un très joli travail sur la malléabilité de l'espace, tant physique que métaphorique, et qui questionne les passants sur leur identité, la collectivité ou encore l'anonymat. Regardez le magnifique but de Thierry Henry sur corner Dans la nuit de samedi à dimanche, Thierry Henry, l'attaquant des New York Red Bulls, a marqué un but fantastique face à Colombus. Voyant le gardien mal placé, le Français a en effet réalisé un corner direct! A 35 ans, Thierry Henry a de beaux restes. Dans la nuit de dimanche à lundi, l'attaquant français des New York Red Bulls a marqué un superbe but face à Colombus (31). Et pour cause, il s'agit tout simplement d'un corner direct ! Tiré rentrant côté gauche, le coup de pied de coin de l'ancien joueur d'Arsenal et du FC Barcelone, qui avait vu que le gardien adverse était avancé, a terminé sa course dans les filets après avoir percuté le poteau opposé (à partir d'1min sur la vidéo). Intervenu dans les arrêts de jeu de la seconde période, ce but a permis à Thierry Henry d'inscrire un doublé après un premier marqué en début de première période dans un style plus habituel. Avec 13 buts inscrits et neuf passes décisives délivrées, le meilleur buteur de l'équipe de France, devrait aisément dépasser ses statistiques de la saison dernière, lors de laquelle il avait inscrit 14 buts pour quatre passes décisives. Cet artiste dessine avec des câbles De loin, on pourrait croire que ces oeuvres ont été réalisées à l'aide d'un crayon à papier. En réalité, ces illustrations sont tout simplement l'oeuvre... de câbles. Impossible en les regardant de loin d'imaginer que tous ces dessins sont en réalité des sculptures réalisées à l'aide de câbles électriques! Pourtant, c'est exactement ce qu'a entrepris de créer l'artiste espagnol David Moreno au moment de se lancer dans son travail intitulé Drawing with Wire (dessins avec des câbles). À l'aide de câbles et de fils noirs semi-rigides, cet artiste s'est ainsi employé à réaliser des oeuvres que l'ont dirait avoir été crayonnées au crayon de papier. Annonce L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs qui détiendraient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler à la direction du journal. Merci 3 À LA UNE MOUSSA FALL À BILADI “Aujourd’hui, une nouvelle génération spontanée d’intermédiaires, ayant tous pour dénominateur commun, la proximité avec le chef de l’Etat, se livrent a un monopole systématique d’accumulation de richesses par voie de marchés de gré-à-gré…” Moussa Fall, homme politique, leader de la Coordination de l’Opposition Démocratique, livre, dans un entretien exclusif, à Biladi, sa lecture de la situation économique du pays. Et, répond, au passage, à la dernière sortie médiatico politique du président de la République, dans le cadre de la troisième édition de la fameuse ‘’rencontre avec le peuple’’, à Atar, en août dernier. Biladi : Au cours de sa troisième sortie médiatique ‘’rencontre avec le peuple’’ à Atar, le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a présenté un tableau exaltant de la situation économique du pays. Un mois après, personne n’a jamais pu réfuter ses exploits économiques. Sauriez-vous lui apporter la contradiction ? pouvoir en place. Les rapports du FMI qui déplorent le retard dans la réalisation des enquêtes sur les conditions de vie des ménages censés suivre l’évolution des indices sur la pauvreté, soulignent à chaque fois la très forte inégalité dans la répartition des richesses. Ils notent à chaque fois les manquements dans l’exécution des programmes spécifiques dédiés à la lutte contre la pauvreté. L’indice de prévalence de la pauvreté en milieu rural s’est, selon le dernier rapport du FMI, fortement dégradé pour atteindre 59% de la population. Depuis, la sècheresse dans ses effets sur les cultures et le bétail et la hausse des prix n’ont cessé d’aggraMoussa Fall (MF) : Le Président Aziz a effectivement ver cet état des choses. déclaré en introduction à cette cérémonie que vous évoquez qu’il a, en deux ans, réalisé 70% de son programme. L’inflation qui côtoie, selon les chifTout le monde se souvient que le programme du candidat fres officiels, les 7% est la plus éleAziz était focalisé sur deux points : la lutte contre la cor- vée dans la sous région. Au Mali elle ruption et l’éradication de la pauvreté. Faisons le point, si se chiffre à 1,6% et à 2,5% au Sénégal. Et le taux de chômage des jeunes vous le voulez bien, sur ces deux questions. est des plus élevé au Monde : 52% en taux de 13% en Afrique sub saharienne, de 17% au Maroc - Prenons la question de la gabegie et de 30% en Tunisie. (source FMI) “Aujourd’hui, une nouvelle génération spontanée d’intermédiaires, ayant tous pour dénominateur commun, la proximité avec le chef de l’Etat, se livrent a un monopole systématique d’accumulation de richesses par voie de marchés de gré-à-gré…” Le candidat Aziz promettait, dans une conférence de presse à Nouadhibou, de construire autant de centres pénitenciers qu’il en faut pour séquestrer tous les auteurs de malversations. Actuellement, seules 3 ou 4 personnes, qui ne sont pas particulièrement étiquetées comme des symboles de la gabegie, croupissent en prison. Toutes ayant commis les actes incriminés après le coup d’état de 2008. Aujourd’hui, on ne parle plus des rapports de la cour des comptes et de l’IGE. Ils sont systématiquement classés sans suite quelle que soit la gravité des actes délictueux soulevés. Aujourd’hui la quasi totalité de ceux qu’on vouait aux gémonies pour malversations sont casés ou en attente de placement dans des fonctions étatiques en guise de récompense de leur allégeance au pouvoir en place. Aujourd’hui une nouvelle génération spontanée d’intermédiaires, ayant tous pour dénominateur commun leur proximité avec le chef, se livrent a un monopole systématique d’accumulation de richesses par voie de marchés de gré-à-gré comme la convention de pèche avec la Chine, les agréments d’établissements bancaires selon le bon vouloir du prince, les marchés réservés auprès des sociétés minières pour des entreprises de prestation de services. Autant de sujets qui méritent qu’on y revienne plus tard avec plus de détails. L’autre soir, j’ai assisté à une conférence-débat sur la crise politique en Mauritanie où tous les intervenants se réclamant de la majorité ont mis en exergue la persistance et la centralisation marquée du phénomène de la corruption. - Venons-en à l’éradication de la pauvreté Tout le monde s’accorde à dire que la situation sociale du pays n’a cessé de se détériorer depuis l’avènement du Mauritanie contre une moyenne mondiale de 12%, Un CLIN D’ŒIL Impensable occidentalisation Cinquante ans après les indépendances, les africains se cherchent encore. Nous n’avons pas su en cinquante années nous découvrir vraiment, nous avons laissé volé en éclats nos cultures, nous avons fait de nos traditions des attractions touristiques, nous avons voulu embrasser le monde sans nous comprendre nous même…et nous avons failli. Bien sûr, c’était la faute du colonialisme ! Bien sûr c’était une conspiration impérialiste destinée à nous asservir encore ! Mais bien sûr ! C’était facile durant ces premières années : tout était la faute du colonisateur. Et c’est vrai.la colonisation nous avait légué des Etats aux frontières ingérables, des cultures asservies, une élite corrompue et aliénée et des mots, des concepts que nous n’avons jamais su vraiment domestiquer. Seulement ; après les indépendances, nous n’avons pas su poser les vraies questions, nous interroger vraiment sur notre devenir, asseoir notre futur, non pas sur des concepts venus d’ailleurs, mais sur la réalité culturelle de nos peuples. Aujourd’hui encore, l’écriture des langues africaines reste balbutiante, la culture, le savoir se transmet encore dans les langues étrangères. Et c’est même valable pour les très vieilles langues. Combien y a-t-il chaque année de traductions vers l’Arabe ? Très très peu, comparé aux traductions occidentales. Nous avons considéré définitivement que le savoir appartient aux autres et que nous devons seulement nous mettre à leur école,. D’ou le peu d’intérêt que nous accordons à la recherche ! Sur le plan politique nous avons également fait de l’imitation servile un art de gouverner. Communistes, nationalistes, ou libéraux, nos gouvernants se sont contentés de reproduire à l’identique les institutions et le discours d’Occident. Même si cette transposition sent souvent très fort le ridicule. Sur le plan économique nous avons laissé de faux experts, imbibés de la culture du marché occidentale nous inculquer des préceptes ineptes qui condamnent nos Suite en page 6 peuples à la faim ou à la mendicité. Et les peuples bien sûr n’ont vraiment pas suivi ! Face aux cultures envahissantes, ils ont développé un contrevirus qui ,lui, a investi les concepts venus d’ailleurs, les a condamné à n’être que discours ,les a évacué du terrain du réel. Ainsi, ils ont « africanisé » les langues venues d’ailleurs, ils y ont introduit des mots une grammaire nouvelle ils leur ont imposé silence, et le français par exemple ,tel qu’il est enseigné dans les écoles, tel qu’il est écrit dans les livres est devenu « parler de blanc » pour des millions d’africains. Sur le plan politique, les tribus, les clans, véritables institutions africaines ont réinvesti le champ de la démocratie (un homme, une voix) et ont démenti tous les chantres de l’individualisme occidental. Sur le plan économique, face à la déstructuration des économies traditionnelles, face à la mort de l’agriculture vivrière, face au tout à l’exportation, les africains se sont serrés les rangs pour ne pas mourir de faim ;et ont appelé à la vielle solidarité de clan ;à la famille élargie ,interdisant l’émergence d’une « classe moyenne » pouvant être catalyseur d’une « modernisation « impensable » car mortelle. Il y a donc comme il a déjà été dit il y a quelque années, que l’Afrique « refuse le développement ».Elle refuse en réalité le modèle qu’on lui offre et qui n’est pas,à ses yeux, le bon. Aux intellectuels africains de se redécouvrir, de recréer une culture, des institutions, une économie qui répond à leur valeurs. Ce n’est pas tâche aisée, c’est vrai. C’est un appel mille fois entendu, c’est vrai. C’est un peu utopique, c’est vrai. Mais face aux périls qui menacent, face à l’Occident qui veut toujours rester le maître, et à la Chine qui s’introduit, il faut bien que l’Afrique se découvre une destinée qui serait la sienne propre. Et pour cela elle aura fort besoin de nouvelles utopies ! N° 674 du 19 Septembre 2012 4 ACTUALITÉ Feil Ould Lehah : Bienvenue à moi… B’... Feil Ould Lehah, le nouveau riche, devenu ex nihilo homme d’affaires qui brasse des milliards, vient d’acquérir, auprès de la SNIM, l’hôtel Marhaba. L’hôtel, parmi les plus anciens de Mauritanie, qui était cédé, en gérance à un groupe international, DECAPOLIS, a été repris par la SNIM, principal actionnaire. L’affaire de désengagement de DECAPOLIS demeure encore assombrie par quelques zones d’ombres. Mais, Ould Lehah, proche du président de la République saurait, peut-être, bien faire dissiper tous les nuages dans le ciel des affaires. Dans une vie antérieure relativement récente Feil était un transitaire ordinaire, un intermédiaire des douanes. Après la révolution azizienne, marquée par la lutte contre la gabegie et les passe-droits, fléaux qui ont mis à genoux l’économie mauritanienne, pendant les trois dernières décennies, Feil se dresse en déni de la crédibilité supposée du président de la République, dans le domaine d’assainissement du climat des affaires publiques et privées. Il est à la fois dans les banques, le transport, les assurances, le tourisme et dans bien d’autres secteurs de l’économie nationale. Feil suit, pas à pas, ses prédécesseurs dans les affaires. Il les suit, un peu partout. Ici, en Mauritanie, en profitant de la proximité parentale avec le premier citoyen du pays. Il les suit même ailleurs. Dans leurs frasques et fantaisies dépensières. A Las-Palmas, en Espagne, où Feil Ould Lehah joue dans la cour des grands et des petits, aussi, au Casino, où il peut perdre en une soirée des centaines de milliers d’euros. Marhaba est, ne l’oublions pas, le nom donné à cet hôtel, depuis sa naissance. Marhaba, en arabe, est également synonyme de ‘’bienvenue’’. Marhaba à Feil dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie ; on peut le dire, n’est-ce pas, aujourd’hui. Son Marhaba dans les affaires, on l’a déjà dit, depuis le coup d’Etat de 2008. L’ENER: De l’entretien des routes à l’entretien du doute… B’... L’Etablissement National pour l’Entretien Routier de Mauritanie ( E.N.E.R) semble avoir oublié sa mission principale, consistant à entretenir les routes mauritaniennes. Avec l’arrivée, au ministère tutelle, d’un ancien d’ATTM, l’ENER a inauguré un nouveau créneau. Il s’est vu attribuer, au titre de conventions signées avec le ministère de l’équipement et des transports, la petite somme d’aux alentours de 10 milliards d’ouguiyas. Pas, accroître l’opération d’entretenir des routes nationales de plus en plus désolantes, de plus en plus, chaotique et mortelles, mais pour la construction d’autres infrastructures. Ou N° 674 du 19 Septembre 2012 B’ il a dit pour, plutôt, lancer des appels d’offres, dans le cadre d’une commission spéciale des marchés, née à l’issue de la générosité de la tutelle, au moment où on s’évertue à vanter le nouveau code des marchés publics et l’émergence de nouvelles commissions sectorielles spécialisées. Pour un établissement qui n’a pas vocation de construction d’infrastructures routières, on bien imaginer le débordement et les dégâts collatéraux. Et, les débordements conduisent, semble-t-il, la commission très spéciale d’octroyer des marchés dans des conditions bien douteuses. Et, les débordements se traduisent également par des routes dont la construction traîne toujours. Le tronçon Kiffa-Tintane, la bretelle d’Awayfia, sur la route de Rosso, entre autres travaux inachevés, attestent le niveau du débordement signalé. Quant à l’adjudication des marchés elle pourrait bien se faire comme le souhaitent les membres de la commission, qui ne craignent aucune autorité ou contre expertise. Mais, cela n’empêche pas Yahya Ould Hademine de faire une sortie médiatique, en louant les réalisations gigantesques de son département, en, pourquoi pas, en annonçant l’amorce d’autres chantiers qui allaient même être objet d’une inauguration officielle, en grande pompe et en tintamarre. Et, qui vont commencer même en pratique. Mais, commencer ne veut pas dire parachever. Avec lui, les projets connaissent souvent un démarrage solennel pour finir à quelques pas du commencement. L’accomplissement n’est pas une vertu chez le ministère de l’équipement et des transports. Un commencement, uniquement, un commencement. Dans quelques mois, le ministre de l’équipement et des transports oubliera ses interminables commencements et en annoncera davantage. C’est toujours comme ça, chez ce ministre, révèle un responsable de la délégation européenne à Nouakchott, à Biladi. d’une liste qui a été élaborée, mais qui manquait d’intérêt politique. On a même évoqué le nom de Mohamed Lemine figurant sur un projet de liste de graciés. Elle serait, dit-on, remise sur table et présenté au premier magistrat du pays, à l’occasion de la fête de Tabaski, dans quelques semaines. On verra bien, si la fête de sacrifice des moutons devait également l’être les personnes ? Et, si Ould Dadde allait continuer à être sacrifié, aujourd’hui, pour le compte de ce qui se résume, tout simplement, en une véritable fanfaronnade du pouvoir en place et qu’on se plait à appeler, en haut lieu, la lutte contre la gabegie? Les agriculteurs en colère… B’... Les représentants des agriculteurs mauritaniens ont été reçus, au cours de la semaine, par le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz. L’audience s’est déroulée en présence du ministre en charge du département de l’agriculture et du développement rural. Les agriculteurs qui sont venus auprès du président étaient déjà en colère. Ils sont repartis, très en colère, selon une source présente à l’audience. L’ordre du jour portait, entre autres, sur les difficultés éprouvées par les agriculteurs, en l’absence de ce qu’ils appellent non assistance de l’Etat à un secteur qui ne saurait, c’est connu mondialement, dit-on, décoller, sans les subventions publiques. Parmi, les problèmes évoqués, figure, en tête, celui relatif aux engrais. Qui rappelle une autre source ont été l’objet d’un marché octroyé à un proche du président de la République et qui s’est permis de se livrer à des atermoiements et dérobades pour ne pas livrer à temps le produit. Un litige latent l’oppose, jusqu’à ce jour, au ministère, en L’affaire Ould Dadde: dépit de concessions inacceptables et contre toute forme Des organisations de rigueur faite par ce département. On y a également évoqué le fameux crédit agricole. Cerde la société civile se mobilisent… tains, les plus petits, parmi les agriculteurs, souhaitent la L’affaire de l’ex commissaire aux droits de l’homme et création d’une mutuelle regroupant, au moins les petits de l’action humanitaire, Mohaagriculteurs, à défaut de les rassembler, tous. med Lemine Ould Dadde, revient En tout cas, le président n’a pas rassuré les agriculteurs, sur scène médiatique. Plusieurs surtout les plus faibles de la corporation. organisations des droits humains ‘’ Sous Maaouya Ould Taya, le crédit agricole et le déont organisé, hier, onze heures, partement du développement rural et de l’agriculteur devant le ministère de la justice, fonctionnaient aux bonheurs de tous les clients du sysun sit-in de protestation contre tème. Aujourd’hui, c’est un outil entre les mains de trois l’incarcération de cet ancien achommes d’affaires, pas plus. Et, les trois sont des cousins tiviste des droits humains. Arrêté, germains de Mohamed Ould Abdel Aziz, rapporte un il y a presque deux ans, suite à un rapport de l’inspection agriculteur à Biladi.’’ générale de l’Etat, Mohamed Lemine croupit toujours en prison. Le verdict qui a été annoncé, à son encontre, il y Carburant: se faire rouler... a deux mois, était, tout simplement, inique et fallacieux L’augmentation des prix du carburant a intégré la banalité criaient le collectif d’avocats de défense. Un appel demauritanienne. Elle se fait comme se font remuer les savrait-être déposé par la défense, mais celle-ci reste tout bles mouvants du désert. Sauf que les sables mouvants de même prisonnière de la rédaction du verdict qui tardait sont, quelquefois, prémices des pluies, des pâturages verencore. D’atermoiements à report sin die, l’affaire comdoyants, d’une production laitière en bonne forme et de la mence à dégager de forts relents d’acharnement doublé viande bien grasse. Une augmentation du prix du carbud’un règlement de comptes injustifiable et injustifié. rant, sous le règne du président, Mohamed Ould Abdel Le sit-in d’hier a vu la mobilisation, en plus des militants Aziz, est annonciatrice d’une autre augmentation. De des droits de l’homme, comme l’ONG de Minetou Mint l’argent qu’on soutire, irrémédiablement, progressiveMoktar, Touche pas à ma nationalité et tant d’autres, des ment, aux automobilistes. parlementaires. Les nouvelles autorités françaises de la Dans une blagué quelque peu ratée, le président de la Régauche suivent avec intérêt l’évolution de cette affaire. publique a dit une fois que cette cherté serait bénéfique Aujourd’hui, le verdict étant, au moins prononcé, la grâce pour les Mauritaniens. Et qu’elle finirait par les empêcher présidentielle devient loisible. Loisible et probable, peutde rouler. Peut-être que le président n’apprécie pas quel être, dans une occasion proche. On se souvient qu’à l’ocles Mauritaniens roulent de leur propre chef. Mais, il aime casion de la fête d’Elfitr, pour une fois, il n’y a pas eu de les faire rouler, lui. Peut-être. grâce présidentielle en faveur des détenus. On a parlé B’... B’... B’... 5 PÊCHE ACTUALITÉ Grosse inquiétude chez les marins Plus de 2700 marins mauritaniens ont été débarqués le mois dernier par des dizaines de bateaux européens qui pêchaient dans nos eaux territoriales et qui ont décidé de prendre le large après l’entrée en vigueur de nouvelles mesures qu’ils jugent inacceptables. Le gouvernement à dépêché, dans la capitale économique, une mission présidée par un conseiller du premier ministre afin de gérer cette situation qui porte les germes de beaucoup de problèmes. C ’est une situation catastrophique. Tel le constat que font tous les observateurs avertis du secteur de la pêche, à Nouadhibou. Après l’expiration, le 31août dernier, de l’accord de pêche entre la Mauritanie et l’Union européenne, la majorité des bateaux européens qui pêchaient dans nos eaux, en vertu dudit accord, et d’autres navires qui jouissaient du régime des licences libres, ont décidé de cesser leurs activités chez nous. Résultat : un peu moins de trois mille mauritaniens perdent, de facto, leur job et débarquent à Nouadhibou. Leur première réaction, toute légitime, était d’exiger leurs droits auprès des consignataires mauritaniens ou de leurs partenaires étrangers. Mais de quels droits s’git-il ? Une question à laquelle tout le monde n’a pas les mêmes réponses, ni les mêmes approches. Ce qui a crée une situation de tension à Nouadhibou dans la mesure où on craignait beaucoup au niveau des autorités que la situation ne dégénère et se transforme en émeutes provoquées par des marins qui avaient perdu leurs boulots et qui pourraient difficilement supporter qu’ils ne soient pas payés le plus vite possible. La crainte était d’autant plus justifiée que les marins débarqués, très nerveux, se sont regroupés en masse devant Petite annonce Hadja Okiki Tradi praticienne confirmée Adresse : 6 ème arrondissement près de la mos- quée du Qatar, en allant vers le marché du 6 ème arrondissement soigne de nombreuses maladies. Tél: 36 170 200 la direction régionale maritime à Nouadhibou pour faire entendre leur voix à qui de droit. Un message qui a été vite capté par les services de pêche et par le gouvernement. Ce dernier ne voulait rien entendre et cherchait une seule chose: calmer les marins en demandant avec insistance aux opérateurs de verser aux marins tous leurs droits. Et même plus… Après quelques jours de fortes tensions, certains consignataires ont décidé de passer à la caisse et de payer, fermant les yeux, toutes les réclamations des marins. Ceux-ci ont même pris en considération les augmentations des salaires prévues depuis décembre 2011 sur la base d’un procès verbal entre les partenaires sociaux, mais qui n’a pas encore fait l’objet de convention dûment signée et enregistrée à la greffe. Un groupe de consignataires a commencé à payer ses marins en fonction de la nouvelle grille salariale uniquement à partir du mois de juin et refuse toujours de régler les autres mois allant de décembre 2011 jusqu’à juin. Ceux-ci ont été sommés de mobiliser des cautions bancaires pour pouvoir libérer leurs bateaux. Et attendent… Une source proche du dossier a affirmé à Biladi que s’ils n’acceptent pas d’obtempérer aux injonctions de payer aux travailleurs les mois restants, l’administration pourrait mobiliser leurs cautions pour libérer leurs marins. Un troisième groupe de consignataires, dont les bateaux (principalement les crevettiers et les céphalopodiers) étaient partis de nos eaux avant que le problème ne soit posé, oppose l’argument défendable qu’il n’a pas les moyens de régler la situation des marins du fait que ses partenaires avaient ‘’oublié’’- ou l’ont sciemment fait- de verser les droits des marins. Pourtant, ces derniers sont engagés par les consignataires et non pas par les propriétaires des bateaux. Leur responsabilité est entière et ne peuvent en aucun cas, jure un marin, se dérober. Par conséquent, ils doivent d’abord commencer à payer les marins, dit-il. Avenir incertain Jusqu’ici on n’évoque encore que le paiement des droits des marins débarqués des bateaux européens. On ne parle point de leur insertion parce que ces derniers viennent de percevoir ou attendent de percevoir leurs salaires. Mais ces sommes consommées, ils reviendront exiger du travail. Se posera alors un problème délicat qui risque de ne pas trouver de solution, dans l’immédiat. Pourtant, tout dernièrement, lors de la signature préliminaire de l’accord de pêche à Nouakchott entre la Mauritanie et l’Union européenne, le chef de notre délégation n’a pas manqué de signaler les avantages de cet accord pour notre pays. Particulièrement en matière d’augmentation de la main d’œuvre mauritanienne sur les bateaux européens. Que s’est-il passé donc pour qu’on se retrouve un mois plus tard avec plus de la moitié de l’effectif de nos marins sur le carreau, sans emploi ? Il faut préciser que le fameux accord n’est pas encore entré en vigueur. Il attend l’approbation de la commission et du parlement européens. Une procédure longue qui peut prendre jusqu’à six mois. Et on n’est même pas sûr de leur aval. Surtout que les espagnols, les premiers bénéficiaires européens, ont déjà retiré leurs bateaux et sont partis en croisade contre l’accord… En attendant la suite des événements, on peut tout de même dire déjà que la Mauritanie a perdu beaucoup d’emplois dans la pêche et qu’elle va certainement perdre sur le plan strictement financier parce que le nombre de bateaux européens a largement diminué. Ould Bladi WWW.Beyrouk.Com C’EST LE NOUVEAU SITE QUE VIENT DE LANCER NOTRE CONFRERE Mbareck Ould Beyrouk et qui est consacré exclusivement à la culture. Il s’agissait d’abord, a-t-il dit, « d’un site d’auteur destiné avant tout à me présenter, à présenter mes œuvres et mes activités Mais j’ai vite décidé d’en faire une vitrine de notre culture et de notre rapport au monde » On y retrouvera une rubrique quotidienne et des articles de haut niveau écrits par des spécialistes et des hommes de lettres. www.beyrouk.com N° 674 du 19 Septembre 2012 6 ACTUALITÉ MOUSSA FALL À BILADI Suite de la page 6 “Aujourd’hui, une nouvelle génération spontanée d’intermédiaires, ayant tous pour dénominateur commun, la proximité avec le chef de l’Etat, se livrent a un monopole systématique d’accumulation de richesses par voie de marchés de gré-à-gré…” rait été supérieur. On constate en effet que, au premier seBiladi : Pourtant, il a présenté des tableaux sur la ma- mestre de 2012, sur un potentiel de financement de procroéconomie du pays, en bonne santé disait-il, en pre- jets sur ressources extérieures de 25MM d’ouguiyas seuls nant même à témoin les institutions financières 12 MM, soit moins de 50%, ont été utilisés. internationales qui attestent, semble-t-il, ces chiffres. Biladi : On peut quand même dire que son bilan écoM.F : Je ne conteste pas ces chiffres. Encore que le taux nomique est positif, n’a-t-il pas axé son action sur la de croissance 4,8% avancé à Atar a été rectifié par le tout mise en chantier des infrastructures de routes, hospitadernier rapport du FMI publié en Août 2012. Ce taux a été lières et éducatives, qui sont là, du concret, en somme ; et s’emploie à régler définitivement l’épineuse question ramené à 4%. des gazras, au bonheur des laissés pour comptes et auCe que je conteste c’est que ces chiffres soient le résultat tres populations, jadis, marginalisées ? de la gestion de l’actuel chef de l’Etat. Prenons les indicateurs fondamentaux : le taux de croissance de l’écono- M.F : Il ne suffit pas d’exhiber des chiffres en progression mie, l’état des finances publiques, les réserves de change. pour attester du succès d’une politique. Allons au fond des choses et analysons objectivement les réalisations Le taux de croissance de l’économie est estimé à 4% en présentées comme des exploits. 2011. Le premier constat est que ce chiffre n’est pas une performance en soi, ni par rapport à la situation d’avant le - L’AEP (Adduction d’eau potable) de Magta Lahjar, ce coup d’état de 2008 où l’économie affichait un taux de plus projet vital pour les populations de cette Mougataa avait ces équipements soient opérationnels. Or la norme pour assurer le fonctionnement d’un service radiologique prévoit la disponibilité de 5 radiologues par service. La Mauritanie ne compte à ce jour que 10 radiologues au total et pour le public et pour le privé. Juste de quoi faire fonctionner 2 services. Dans de telles conditions ou bien les services rendus seront de qualité médiocre, ou alors les équipements seront sous utilisés. En outre les prévisions budgétaires pour l’achat régulier de consommables et l’entretien n’ont pas été assurées. Enfin ces dépenses massives ont été faites au détriment de la santé de base qui concerne les populations les plus pauvres et qui se trouve actuellement en état de paralysie quasi complète. - Dans le domaine de l’électricité deux centrales ont vu le jour : une de 36 MW à Nouakchott et une autre de 22 MW à Nouadhibou. A Nouakchott la puissance disponible est de 79MW pour une demande estimée à 117MW. L’exécutif envisage de mettre en œuvre un programme d’investissement qui échappe à toute rationalité. Un pro- “Ce que je conteste est que ces chiffres soient le résultat de la gestion de l’actuel chef de l’Etat…” de 6% en 2007. Ni par rapport à l’année 2010 où on avait fait l’objet d’une requête de financement auprès du gouatteint 5,1%, encore moins par rapport à l’Afrique en géné- vernement espagnol. Une suite favorable a été donnée à cette requête et Son Excellence L’Ambassadeur d’Esral où la croissance moyenne annuelle est de 5,5%. pagne en Mauritanie est venu l’annoncer à qui de droit. D’un autre coté, tous les analystes et, en particulier ceux Mais comme on ne voulait lier cette réalisation au nom du FMI, savent et disent que cette croissance est princi- d’un Président autre que l’actuel, l’Etat a renoncé à ce fipalement tirée par les secteurs miniers qui bénéficient nancement pour réaliser ce projet sur ressources natiod’une conjoncture particulièrement favorable en matière nales. Pour des raisons subjectives l’exécutif a commis de prix. Le cours du fer est passé de 61,6$/T en 2008 à des erreurs inacceptables : Il renonce à un financement 170$/T en 2011. Celui de l’or de 700$ en 2008 à 1700$ extérieur avantageux avec un apport substantiel en del’once aujourd’hui. Où peut-on voir l’action de l’actuel vises dont le pays a grand besoin. Il mobilise des ressources intérieures qui auraient pu être consacrées à exécutif dans cette évolution? d’autres projets. Il fait appel au Génie militaire pour des Les recettes budgétaires sont constituées pour l’essentiel travaux qui devaient être confiées à des entreprises natiopar : les recettes fiscales (impôts et taxes) et les recettes nales dont l’expérience dans le domaine est avérée. Le non fiscales (dividendes et revenus de la propriété). Des Génie militaire ayant une mission bien définie, il ne doit efforts ont certes été déployés par l’administration fiscale porter ombrage au secteur privé qu’en cas de catastrophe en matière de recouvrement. Certains de ces efforts ont naturelle. donné des résultats d’autres ont été abandonnés en cours de route. Mais ces efforts sont loin d’être déterminants - Les infrastructures routières : Un programme très ambidans les performances obtenues car l’essentiel des re- tieux est en cours de réalisation dont : une voierie à cettes fiscales provient de la TVA des Droits à l’importa- Nouakchott d’une longueur de 113Kms confiée à ATTM, tion, de la TPS et de l’IMF qui sont des prélèvements des voieries dans les capitales régionales, des routes interobligatoires ayant une forte corrélation avec l’évolution mougataas. Ce programme ne saurait être mis en totalité des prix. Les rendements de cette fiscalité augmentent au- à l’actif du pouvoir actuel. Plusieurs projets ayant été initomatiquement avec la hausse des prix qui tire vers le haut tiés bien avant son avènement. Les questions que l’on les valeurs nominales des assiettes. Ce qui a été catastro- pose à ce niveau sont : la pertinence de certains éléments phique pour le consommateur et pour le pouvoir d’achat de ce programme et la priorisation de ses composantes. des populations, en 2011 et au premier semestre de 2012. Le plus urgent dans ce secteur est la reconstruction de Pour les recettes non fiscales elles sont dominées par l’ap- l’axe Kiffa-Tintane. On sait que les travaux, qui sont port des dividendes exceptionnels de la SNIM qui ont at- confiés en sous-traitance, en violation de la règlementateint pour les raisons indiquées plus haut le montant de tion des marchés, à une entreprise sans référence, enregis45 MM d’ouguiyas. Là aussi, on ne voit pas où se situe trent des retards pénalisants pour le trafic intense sur ce tronçon. La reconstruction de la route Nouakchott-Rosso l’action de l’actuel exécutif dans ces performances. n’arrive pas à démarrer en dépit de la disponibilité des fi- Le niveau des réserves extérieures résulte quand à lui nancements qui lui sont destinés. Pendant ce temps nous de l’activité du secteur minier : la SNIM d’abord avec un avons des voieries construites qui connaissent des taux chiffre d’affaires en nette progression du fait de la hausse de fréquentation nuls comme à l’entrée de Rosso et dans des prix du fer alors que l’on constate sur la même pé- certains quartiers de Nouakchott. riode un net ralentissement de sa production ; le développement des activités des sociétés minières et la - Dans le domaine de la santé il y a effectivement 4 scandomiciliation, dans le système bancaire mauritanien, des ners et un IRM acquis dans le cadre de marchés de gré-àavoirs destinés à leurs dépenses locales. Je note à ce ni- gré. Un 5ème scanner sera installé dans le cadre de la veau que si l’administration était efficace et si la capacité coopération mauritano-chinoise à l’hôpital de Riadh. Nod’absorption des financements extérieurs, qui est un cri- tons aussi l’existence de 5 scanneurs dans les cliniques tère fondamental de bonne ou de mauvaise gestion, était privées à Nouakchott. C’est une excellente chose d’équiau rendez vous, le solde brut des réserves extérieures au- per les établissements hospitaliers mais à condition que N° 674 du 19 Septembre 2012 gramme qui comprend une centrale duale de 120MW, une centrale à gaz de 700MW, une centrale éolienne de 130MW, une centrale solaire de 30MW et un apport en hydroélectricité de 35MW. Le montant total de ces investissements se chiffre à 1270000000 de $ (un milliard deux cent soixante dix millions de dollars). Compte tenu de l’évolution de la deSuite en page 7 mande en électricité la réalisation de Pour avoir des informations sur la Mauritanie, consultez: www.mauritanidees.fr 7 ACTUALITÉ MOUSSA FALL À BILADI Suite de la page 6 “Aujourd’hui, une nouvelle génération spontanée d’intermédiaires, ayant tous pour dénominateur commun, la proximité avec le chef de l’Etat, se livrent a un monopole systématique d’accumulation de richesses par voie de marchés de gré-à-gré…” Biladi : Avez-vous des propositions concrètes ou alterna- ments extérieurs et d’inverser le rapport des contributions tives plus porteuses que celles résumant le bilan de réa- respectives des ressources nationales et des ressources exlisation du président de la République ? térieures au financement des projets. Actuellement ce rapport est de 25,5% pour les financements extérieurs contre M.F : Vous comprendrez que je ne me lancerai pas dans 74,5% sur fonds propres. des développements sur des stratégies économiques que je ne maitrise d’ailleurs pas. Une politique économique Les reformes d’avenir supposent, en premier lieu, la créa-Venons-en à l’accord de pêche avec l’Union Européenne. digne de ce nom est forcement une œuvre collective mo- tion d’un environnement favorable pour le développeL’impact financier présenté comme étant un résultat ma- bilisant un ensemble de compétences et de connaissances ment des affaires. Plutôt que de régler des comptes pour jeur de cet accord a été mal expliqué. Cet impact est qu’il faudra, le moment venu, mettre à contribution. Ce évincer l’ancienne classe d’hommes d’affaires et promouque je peux faire, à ce stade, c’est d’exposer certaines voir de nouvelles figures, il faudrait encourager le secteur constitué par : Un montant fixe annuel alloué par l’Union Européenne idées dans le but d’introduire et de susciter une réflexion privé dans son ensemble en établissant des règles qui qu’on appelle compensation financière qui est versée in- sur les grands défis auxquels nous sommes confrontés. s’appliquent à tous et qui ont pour objet de garantir la dépendamment du nombre de navires opérant dans les A mon avis toute stratégie économique doit s’édifier sur transparences et la libre compétition entre opérateurs. la base des 3 priorités suivantes : La reconstruction de Le pays doit promouvoir une destination Mauritanie par eaux mauritaniennes. Un montant versé par les armateurs de l’Union Euro- l’Etat et de ses institutions ; la diversification du tissu éco- des formules de partenariat et d’investissement direct afin péenne et qui varie suivant le nombre de navires et les nomique du pays ; le redressement du système éducatif d’encourager les opérateurs étrangers à investir en Maunational. quotas pêchés. ritanie. Cela suppose la mise en œuvre d’un nouveau code Ce dernier montant était indexé sur le tonneau de jauge La reconstruction de l’Etat: Le drame de l’hypercentrali- des investissements assurant des avantages incitatifs une brute des navires. Dans le dernier accord l’indexation est sation et de personnalisation du pouvoir est l’effet des- sécurité dans l’exercice des activités, une protection par tructeur qu’il exerce sur toutes les institutions du pays. un système judiciaire professionnel et équitable et une alignée sur les tonnages effectivement péchés. Or en comparant les compensations financières de ce der- Aujourd’hui nous nous trouvons en présence d’un Etat protection contre toutes les formes d’interventions et de nier accord avec ceux qui l’on précédé, on se rend compte léthargique, absent, ne jouant qu’un rôle passif pour ne pressions indésirables. “Tous ces exemples mettent en évidence une politique d’amateurisme marquée par l’improvisation, le surdimensionnement, la mauvaise allocation et le gaspillage de ressources…” ce programme se traduira par un excédent sur les besoins de 163 MW en 2018. Cet excédent ne cessera d’augmenter au fil des ans pour atteindre 585MW en 2024. Comment comprendre cette logique qui consiste à dépenser tant de ressources pour produire une puissance trois fois supérieure à nos besoins prévisionnels. que le montant de la compensation fixe passe de 70 Millions à 67 Millions d’€. La part revenant aux armateurs est un leurre dans la mesure où il est aléatoire et ce, d’autant qu’il soulève déjà de fortes contestations. Il faut aussi, pour obtenir une juste évaluation de la politique de pêche suivie par les autorités, tenir compte des avantages indus accordés à la société chinoise Poly-hondone Pelagic fisheries Co Ltd qui se traduiront par l’aggravation de la surexploitation du poisson de fond ; des avantages fiscaux excessifs pour une durée de 25 ans, l’alignement des redevances à payer sur celles des nationaux et le flou entretenu sur les zones de pêche, les maillages des filets, les quotas maxima à pêcher, les taux de la fausse pêche autorisés, les tailles des espèces autorisées pour chaque pêcherie. pas dire parasite. Or, en amont, pour la conception, et en aval, pour l’exécution, toute politique économique a besoin de cet outil central. L’une des priorités est d’investir pour donner de l’efficacité et de la vitalité aux services publics. Il faut désengager l’état des activités marchandes qui peuvent être exercées par le privé, réduire les établissements publics et les organismes à caractère administratif dont l’objet n’est pas essentiel pour la vie de la nation. Il faut réduire sensiblement le budget destiné aux transfert et subvention pour investir massivement dans le redressement des services publics ; réduire et rationnaliser les effectifs, rétablir les critères de mérite et de compétence dans les choix, bannir le clientélisme, instaurer l’équité et améliorer sensiblement les conditions de travail des fonctionnaires sur tous les plans : responsabilisation, conditions de travail et conditions de rémunération. Une réflexion doit être engagée pour développer le secteur rural. Dans le domaine agricole en particulier il sera nécessaire de revoir, dans un climat apaisé serein et consensuel, le délicat problème de la réforme foncière pour pouvoir libérer toutes les potentialités dans ce domaine : Ainsi pourrons-nous réaliser les nombreux arbitrages entre toutes les formes d’exploitation de la terre dans l’intérêt des agriculteurs traditionnels, des exploitants de grands périmètres aménagés et de l’introduction de partenaires étrangers pouvant ouvrir des opportunités sur le marché extérieur. Dans le domaine de l’élevage il y a lieu de mettre en œuvre une stratégie axée sur la sécurisation du bétail contre les aléas naturels. - Le redressement du système éducatif national. A la base “Plutôt que de régler des comptes pour évincer l’ancienne classe d’hommes d’affaires et promouvoir de nouvelles figures, il faudrait encourager le secteur privé dans son ensemble…” - Dans un autre chapitre, on assiste à un interventionnisme de l’état dans tous les domaines avec une frénésie de création de nouveaux établissements et organismes publics. On estime à 43 le nombre des nouvelles créations avec leurs dépenses en capital, les subventions de fonctionnement et les prises en charge des nombreux déficits. Cette politique est économiquement contre productive dans son essence et couteuse dans ses conséquences. Ainsi pouvons nous observer une progression phénoménale des dépenses au titre des transferts et subventions qui passent de 2,7% en 2009 à 8,6% du PIB en 2012 ; Notons que sur la même période les rémunérations des employés chutent de 10,2% à 8% du PIB. Tous ces exemples mettent en évidence une politique volontariste marquée par l’improvisation, le surdimensionnement, la mauvaise allocation et le gaspillage de ressources. Des dérives qui s’expliquent, entre autres raisons, par l’absence de stratégies et de schémas directeurs rationnels qui résulte de la marginalisation des compétences et de l’hypercentralisation des pouvoirs de décision. Elles résultent également de la mise en avant de calculs démagogiques au détriment de la planification rigoureuse fondée sur les avis des professionnels et des experts des domaines concernés. Moins de fonctionnaires, mais des fonctionnaires compé- de tout développement il y a le facteur humain dont la tents, efficaces et motivés. Tel est le premier objectif que qualité dépend du système éducatif. Depuis la reforme de l’on doit se fixer. 1979 notre école est en crise. Entre autres effets négatifs, cette reforme a crée une division nette entre les différentes - La diversification du tissu économique : L’économie du composantes de notre pays qui sont à l’origine des regretpays est totalement dépendante des industries extractives. tables évènements de 89 à 91. Aujourd’hui nous avons Elle est de ce fait extrêmement vulnérable. Nous avons des générations qui ne se comprennent pas qui n’ont pas les mines de fer exploitées par la SNIM dont la durée de fréquenté les mêmes classes et qui n’ont pas cultivé cette vie est estimée à 20 ans. Nous avons l’or de Tasiast dont complicité qui nous a été inculquée par notre vie comla production commencera à décliner à partir de 2014 mune dans les internats des collèges et lycées. Aupour s’épuiser en 2030. Nous avons l’or et le cuivre d’Ak- jourd’hui, allons visiter les écoles publiques à Nouakchott joujt qui n’iront pas au delà de 2020. Une politique éco- on n’y trouvera que les enfants de familles pauvres avec nomique judicieuse et responsable doit gérer de façon une nette prédominance de couches sociales particulières. rationnelle les ressources générées par le secteur minier Le reste des élèves suivent leurs études dans les écoles pour investir dans l’enrichissement, la diversification et la privées. Nous sommes en train de poser des bombes à resophistication du tissu économique du pays en vue de tardement qui exploseront un jour ou l’autre. Il est plus créer les conditions d’une croissance durable impliquant que jamais urgent de revoir cette question. En Mauritanie tous les secteurs d’activité. le budget consacré à l’éducation est de 3,5% du PIB seulement pour une norme allant de 5,6 à 6,5 dans les pays Une rectification de la politique suivie pour les investis- de la sous région (Maroc, Sénégal, Tunisie). Il est impésements peut permettre de dégager des fonds pour finan- ratif d’atteindre et même de dépasser la norme internatiocer ces reformes d’avenir. Il s’impose de mieux nale dans ce domaine pour améliorer la qualité de dimensionner les projets pour les adapter aux besoins ra- l’enseignement public et pour promouvoir la mixité dans tionnels réels du pays. Il y a lieu, avec la reforme de les écoles. l’Etat, d’améliorer la capacité d’absorption des financeBiladi N°674 du 19 Septembre 2012 8 ACTUALITÉ SUPPRESSION DE LA LOCATION DE LA MAIN D’ŒUVRE La CGTM se félicite Le communiqué du Conseil des ministres a publié un projet de décret portant sur la suppression de la location de la main d’œuvre qui était devenue une pratique courante observée par l’Etat lui-même, dans son administration tant centrale que territoriale, les secteurs miniers et industriels. Le secteur des BTP réalisait, quant à lui, une forme de sous-traitance dans une désorganisation totale et assujettissait les travailleurs à une surexploitation qui frisait l’esclavage. taine confusion a été faite car cette pratique de la location de la main d’œuvre n’est pas concernée par ce texte.’’ D’autre part, en vue de garantir la réussite de ce projet, le gouvernement se doit de revoir sa politique de gouvernance vis-à-vis des partenaires sociaux pour créer une dynamique de concertation avec les organisations syndicales représentatives et dont les décisions engagent les travailleurs concernés par cette mesure. A cet effet, il ya lieu de revoir la composition des instances sociales consultatives La CGTM, tout en saluant cette mesure prise par le gou- dont la CGTM a été délibérément exclue, situation qui ne vernement car elle émanait de l’une de nos plus vieilles favorise pas un véritable dialogue social. revendications, souligne-t-elle, met en garde contre les risques liés à son application et à sa mise en œuvre. Il est Il est temps que l’on prenne le taureau par les cornes et de notoriété publique que toutes les velléités prises dans que l’on reconnaisse aux travailleurs le droit de choisir ce sens durant les années 1980, jusqu’à celles de mars librement leur appartenance syndicale et de la respecter. 2011 pour les journaliers de la SNIM, ont été bloquées C’est à ces conditions que l’on peut disposer et mettre en par des résistances fortes de la part de certains entre- place des mécanismes fiables de gestion, de contrôle et preneurs véreux qui trouvaient en cette location de de suivi des mesures rectificatives qui concernent les tramain d’œuvre, non seulement une forme de blanchi- vailleurs. ment de certaines pratiques néfastes, mais aussi une fuite des charges fiscales et sociales ainsi que des assu- La CGTM estime que la mise en place d’un observatoire rances maladies. pour le pilotage de cette mesure est de nature à lui garantir ‘’Par ailleurs, nous rappelons que dans certains commen- une meilleure application et un respect scrupuleux. Cette taires faits par les membres du gouvernement et relatifs à instance doit être composée de tous les acteurs concernés cette mesure, il a été fait cas des dispositions du code de en particulier des organisations syndicales les plus reprétravail qu’il faut revoir et réajuster, et à ce sujet, une cer- sentatives des travailleurs. N ou v ea u SALAM TRANSPORTS Nouvelle Ligne Nouakchott-Dakar et Dakar-Nouakchott Départ Nouakchott: tous les dimanche à 7 heures du matin. Départ de Dakar: tous les lundi à 23 heures. N° 674 du 19 Septembre 2012 PEINTURE Mamadou Anne expose à la galerie Sina L’artiste Mamadou Anne est l’invité d’honneur à l’ouverture de la saison d’exposition à la galerie Sina ce 22 septembre à partir de 17 h. Plasticien confirmé, il appartient à la première génération de peintres mauritaniens. Pour parler de son travail magnifique, le directeur adjoint de l’Institut français M. Jany Bourdais avait souligné avec éloquence les grands aspects de son œuvre à l’occasion de l’exposition qu’il avait organisée en janvier dernier à l’Institut français de Mauritanie : « De sa peinture, se dégage une atmosphère poétique où le surnaturel se conjugue avec une peinture réaliste dans une composition équilibrée. Les figures s’estompent dans la lumière qui transforme la narration en une allégorie mystérieuse”. Dans ses tableaux, Mamadou Anne met en scène des personnages qu’il entraîne dans un univers ténébreux, dans les méandres d’une vie, de sa vie, avec mille et une références personnelles sécrètes. Il faut faire un effort. Au fur et à mesure que l’on se promène dans l’exposition, que l’on s’arrête sur les peintures c’est comme si on devient fasciné, hypnotisé par tous les détails qui surgissent sans nous y attendre. Alors il faut se laisser aller et glisser dans un nouveau monde, celui de Mamadou Anne. » Qui mieux que M. Bourdais pourra pénétrer l’énigme Anne ? A ce grand connaisseur de l’art de poursuivre : « Il y a des thèmes qui reviennent, comme une obsession dans les peintures de Mamadou Anne : les animaux (chat, pigeon, serpent, chameau, poisson, papillon…) le thème de l’eau et du fleuve, de l’Afrique, de la femme, de l’adultère, de la maternité, de l’être aimé et perdu, du vieux sage africain transmettant son savoir, de la musique et aussi la mort. Bref la vie ! Tout se mélange, dans des histoires magnifiques, tout se retrouve dans l’exposition. Mamadou Anne est un conteur, un raconteur d’histoires. Des histoires peintes, dessinées mais aussi racontées ou encore chantées. Yero Amel Ndiaye 9 SPORT UEFA CHAMPION’S LEAGUE 1ère journée (phase de poule) La succession aux Blues de Chelsea s’ouvre, ce soir ! La plus prestigieuse des compétitions de clubs sur le vieux continent, l’UEFA Champion’s League reprend ses droits pour la saison 20122013, avec la phase de poule. Les Blues de Chelsea, derniers vainqueurs de la coupe aux grandes oreilles, remettent leur titre en jeu, à partir de ce mardi 18 septembre 2012. Logé dans le groupe E, Chelsea entrera en lice, le mercredi 19 septembre, à Stamford Bridge, face à la Vieille dame, la Juventus de Turin. Idem pour le finaliste malheureux de l’édition précédente, le Bayern de Munich qui accueillera Valence à l’Allianz Arena. Pour cette phase de poule, huit rencontres sont au programme, ce soir. Le champion de France, Montpellier, fera son baptême du feu à domicile face à Arsenal de l’Ivoirien Yao Kouassi Gervais, dans le groupe B. Toujours dans ce groupe, l’Olympiakos recevra Schalke 04. Le Paris SaintGermain avec ses stars défiera le Dynamo de Kiev au Parc des Princes et le Dinamo Zagreb sera aux prises avec le FC Porto, dans le groupe A. Le choc de ce top départ reste le match au sommet dans le groupe D, entre le Real Madrid et Manchester City. Les Merengue qui connaissent un début de saison catastrophique en Liga (une victoire, un nul et deux défaites), ont besoin d’un nouveau souffle en Champion’s League pour éviter une crise sans précédent. Mais le champion espagnol devra se méfier du champion anglais. L’antre du Real Madrid, Santiago Ber- nabeu sera donc sous pression, ce soir. Le Borussia Dortmund essaiera de dompter l’Ajax Amsterdam, dans l’autre opposition de ce groupe de la mort. Enfin, dans le groupe C, l’AC Milan en plein doute en série A, tentera de se donner une bouffée d’oxygène, à San Siro, devant Anderlecht. Malaga – Zénith Pétersbourg boucle la boucle dans ce groupe. Demain mercredi, huit rencontres seront aussi au programme. Le FC Barcelone accueillera au Camp Nou, le Spartak Moscou et le Celtic Glasgow se mesurera au Benfica pour le compte du groupe F. Manchester United éliminé à l’issue de la phase de poule la saison écoulée, tentera de prendre un excellent départ, à Old Trafford, devant Galatasary. PHASES FINALES NATIONALES DE BASKET-BALL Ça démarre Nouakchott abrite, depuis le 13 septembre et ce jusqu’au 29 courant, les traditionnelles phases finales nationales (coupe et play off ) de basket-ball, avec la participation de 500 joueurs répartis entre les 35 équipes participantes (seniors, junior cadets) des catégories messieurs et dames. En match inaugural, la formation de Chemama Basket-Club a disposé celle de Teyaret sur la marque de 55 à 46. L’équipe fanion de Sebkha prend le meilleur, en deuxième heure, sur celle de Rosso 52 points à 52. Du coté des filles, l’Armée s’est imposée devant le Nasr de Sebkha 53 à 24. Du coté des cadets, l’équipe de Tevragh Zeïna bat celle de Kédia de Zouerate 31 à 28 points. Tandis que Riyadh défait la formation de Boghé sur la marque de 41 à 34.Du coté des cadettes, l’équipe de Tevragh Zeïna dispose de celle de Feu Lemir 24 à 14. E n juniors garçons d’abord sur le terrain central, Riadh prend le meilleur sur Rosso 45 à 35 et Tevragh Zeïna étrille l’équipe de Kiffa (55-27). Chez les seniors, l’équipe de Base dispose de celle de Nasr de Sebkha 43 points à 36. Tandis que la formation de Tevragh Zeïna en filles a battu celle des Imraguens de Nouadhibou sur le score de 43 à 31. Enfin, la dernière recrue Tasiast a largement dominé la Snim ( 51 à 25). Rassemblés par Saydou Nourou T. N°674 du 19 Septembre 2012 10 ÉCONOMIES RUSSIE MERKEL Russie annonce la vente longtemps attendue de 7,58% de Sberbank L'Allemagne mise sur la demande La Russie a annoncé lundi la vente de 7,58% du capital de la banque semi-publique Sberbank dont elle va garder le contrôle, profitant d'une embellie sur les marchés financiers après avoir retardé pendant longtemps ce projet qui s'inscrit dans le cadre de nouvelles privatisations. Cette opération doit ramener la participation de la Banque centrale de Russie (BCR), premier actionnaire dans Sberbank, à 50% plus une voix, ont indiqué les deux institutions dans un communiqué. Prévue dès 2010 dans le cadre d'une nouvelle vague de privatisations destinée à apporter au budget russe près de 1.000 milliards de roubles (24 milliards d'euros), cette vente avait été retardée en raison de la forte volatilité sur les marchés financiers provoquée notamment par les troubles dans la zone euro. "Nous avons soigneusement suivi ce qui se passait sur les marchés" depuis l'annonce du projet de vente, a déclaré lors d'une conférence de presse Sergueï Chvetsov, viceprésident de la BCR. Il a observé que le moment choisi était "plutôt pas mal", les marchés ayant repris confiance après les mesures annoncées ces dernières semaines par la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE). "Cette décision a été prise à un très bon moment", a renchéri Bella Zlatkis, vice-présidente de Sberbank, soulignant par ailleurs que les résultats de la banque étaient "exceptionnellement favorables à une mise en Bourse" de ses actions. Les analystes ont aussitôt salué cette nouvelle. "Cette offre de la BCR est faite au moment opportun", estime Alfa-Bank dans une note. "Nous pensons que l'opération sera un succès compte-tenu du fort appétit (des investisseurs, ndlr)" après les annonces de la BCE et de la Fed, juge de son côté VTB Capital. Concrètement, la vente de 1.712.994.999 actions, soit 7,58% du capital de Sberbank, s'effectuera en dollars sous forme de Global Depositary Shares (GDS, paquets d'actions ordinaires libellés en dollars) à la Bourse de Londres et en roubles sous forme d'actions ordinaires à la Bourse de Moscou (Micex). Le prix initial est fixé à 91 roubles (2,96 dollars, 2,26 euros) minimum par action sur la place de Moscou. Le livre d'ordres doit être clôturé en principe mardi soir. LVMH pour contribuer à la croissance Le paquet d'action est actuellement valorisé à 5,4 milliards de dollars. "Cette vente représente pour nous une opportunité de diversifier un peu plus la base d'investisseurs de Sberbank et d'être coté sur une place boursière internationale", a commenté Guerman Gref, le PDG de la banque, cité dans le communiqué. "Nous voyons cela comme une étape déterminante dans notre plan plus large visant à renforcer la position de Sberbank comme institution financière russe majeure et à en faire l'une des principales banques mondiales en termes de profitabilité, d'efficacité opérationnelle et de qualité de services", a-t-il ajouté. Sberbank, créée en 1990, est un acteur majeur en Russie, où elle détient près de la moitié des économies de la population et délivre environ un tiers des crédits. Avec près de 19.000 agences dans le pays, elle emploie environ 240.000 personnes. La banque a ces derniers mois mené une politique d'expansion tous azimuts. En septembre, elle a finalisé la création de sa coentreprise avec le français Cetelem, filiale de BNP Paribas, spécialisée dans le crédit à la consommation en Russie, après avoir acquis en juin la filiale turque de Dexia, Denizbank. En 2011, elle avait racheté la banque Troïka Dialog et VBI, la filiale internationale de la banque autrichienne Volksbank ÖVAG. Groupe de Bernard Arnault possède 4 milliards d’euros d’actifs en Belgique La Banque centrale belge a révélé que le groupe de luxe LVMH avait triplé ses actifs en Belgique depuis 2008. 4 milliards d'euros. C'est le total des actifs que détient l'empire LVMH chez nos voisins belges. Selon des données de la Banque centrale belge publiées par l'agence de presse Bloomberg, ces actifs sont répartis entre douze sociétés et une fondation privée. Les sociétés en question seraient des sociétés de placement installées en Belgique afin de profiter d'une fiscalité plus avantageuse. Le groupe basé à Paris a choisi de faire de la Belgique son "centre opérationnel financier", selon Olivier Labesse, porte-parole. Ces douze sociétés d’investissement détiennent chacune des actifs allant de 100.000 euros à plus de 2,6 milliards d'euros. Depuis 2008 les actifs du géant du luxe en Belgique ont triplé passant de1,3 milliards d'euros à 4 milliards d'euros.Le groupe tient à préciser que ces placements n'ont rien à voir avec la récente décision de Bernard Arnault de demander la nationalité belge. A la tête d’une fortune personnelle estimée à 20 milliards d’euros, le président de LVMH est domicilié dans la banlieue de Bruxelles depuis plusieurs mois. Les impôts sur le revenu et sur la succession sont plus faibles en Belgique qu'en France. Par ailleurs, en Belgique, les biens N° 674 du 19 Septembre 2012 personnels ne sont pas imposables. Outre ces 12 sociétés, Bernard Arnault a créé en décembre 2008 une fondation privée : Protectinvest. L'objectif étant de "protéger les intérêts de ses enfants" après son décès. Le groupe qui a engrangé 630,4 millions de bénéfices en 2009, n'aurait payé que 24,2 millions d'euros d'impôts. David Pestieau, un membre du Parti du travail de Belgique (PTB), estime que ces sociétés ne sont que "des boîtes aux lettres" qui permettent l'évasion fiscale du groupe. En 2011, le groupe de luxe avait enregistré un chiffre d'affaires de 23,6 milliards d'euros. La chancelière allem a n d e Angela Merkel a affirmé lundi que l'Allemagne misait sur la consommation pour soutenir la croissance du pays dans un "environnement incertain", lors d'une conférence de presse. "L'Allemagne soutient une politique qui n'est pas seulement basée sur une réduction des dépenses et sur la rigueur budgétaire (...) Nous voulons freiner notre niveau d'endettement, mais si nous menons trop de coupes budgétaires, alors l'Allemagne augmenterait ses déséquilibres et pénaliserait la consommation", a affirmé Mme Merkel devant la presse. Nous essayons d'aborder la question de la "consommation, à travers notamment une réduction des cotisations de retraite et une réformes de la fiscalité, tout ce qui permet de renforcer la croissance et de réduire les déséquilibres" avec les autres pays européens, a poursuivi Mme Merkel. Mais elle a exclu de laisser s'envoler le coût du travail en Allemagne, sinon le pays "perdrait sa compétitivité à l'export". Sur la question de la politique européenne, Mme Merkel a estimé que "nous devons montrer que nous avons tiré les leçons du passé, qui n'a pas été bon, et qu'à l'avenir nous respecterons le pacte budgétaire", ajoutant que "quand le niveau d'endettement est si haut, les marchés financiers sont inquiets de savoir s'ils peuvent investir leur argent en Europe". "Notre polique doit être dirigée en direction de la croissance, ce qui doit nous mener à des réformes de structures, car ces réformes ne coûtent pas d'argent, mais ouvrent des perspectives économiques", a souligné Mme Merkel. GRÈCE Les juges et les procureurs craignent une réduction de 50% de leur salaire net Jusqu'à la fin du mois de septembre, juges et magistrats ne vont ni présider les séances, ni publier de jugements, pour prostester contre les nouvelles mesures de rigieurs. Celles-ci réduiraient les salaires nets d'au moins 50% en deux ans. Juges et procureurs en Grèce ont appelé lundi à une grève pour protester contre des coupes prévues dans leurs salaires dans le cadre du nouveau plan d'économies que le pays s'apprête à adopter sous contrainte de ses créanciers. La grève dans les tribunaux civils et pénaux doit durer jusqu'à la fin de la semaine, "le 22 septembre", tandis que dans les tribunaux administratifs elle doit se prolonger "jusqu'au 30 septembre", selon des communiqués des unions des juges. Durant cette période, juges et magistrats ne vont "ni présider les séances", ni "publier de jugements", selon leurs communiqués respectifs. Selon l'union des juges administratifs "les nouvelles coupes sont exagérées et au total la réduction pourrait dépasser 50% sur les salaires nets en deux ans". Le mouvement des juges s'inscrit dans le cadre de grèves sectorielles entamées depuis début septembre par différentes catégories de fonctionnaires, juges, universitaires, médecins hospitaliers, pompiers, militaires ou policiers. L'ensemble de ces catégories sont frappées par les nouvelles coupes prévues dans le paquet de mesures de plus de 11,5 milliards d'euros, réclamées par la troïka des créanciers du pays UE, BCE, et FMI, en échange de la poursuite de leur aide financière au pays. 11 INTERNATIONALES AFGHANISTAN 12 morts dans un attentat à Kaboul en réponse au film anti-islam Douze personnes, dont neuf étrangers, ont perdu la vie mardi à Kaboul dans un attentat suicide à la voiture piégée revendiqué par des insurgés affirmant vouloir ainsi venger la diffusion du film dénigrant le prophète Mahomet qui agite le monde musulman. L'attaque à la voiture piégée a été perpétrée tôt dans la matinée sur une large avenue menant à l'aéroport de la capitale afghane, par une femme kamikaze, selon le groupe rebelle Hezb-e-Islami, qui affirme en être l'auteur. "A environ 06H45 (02H15 GMT) un kamikaze a fait exploser sa voiture sur la route de l'aéroport. Neuf travailleurs étrangers et trois Afghans sont morts, deux policiers ont aussi été blessés", a indiqué la police dans un communiqué. Huit des douze personnes tuées mardi à Kaboul dans un attentat suicide à la voiture piégée sont des Sud-Africains travaillant pour une compagnie d'aviation privée, a indiqué à l'AFP Nelson Kgwete, porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain. Les victimes sudafricaines "travaillaient pour une compagnie d'aviation privée", a ajouté le porte-parole, sans préciser le nom de cette société. Sur place, la carcasse du minibus était calcinée et entourée des corps des victimes dont certaines avaient les cheveux blonds, selon un photographe de l'AFP qui a vu au moins six dépouilles reconnaissables d'Occidentaux. L'attaque a eu lieu à proximité du palais des mariages, où les Afghans se rendent en masse pour célébrer des unions religieuses. "Mais cela ne veut pas dire que ces palais des mariages étaient la cible, car il n'y avait pas de mariage à cette heure de la journée", a souligné une source sécuritaire. "Il n'y avait pas eu d'attentat suicide depuis longtemps dans ce quartier". Hezb-e-Islami a affirmé avoir perpétré cet attentat en réponse à la diffusion d'un film caricatural produit aux Etats-Unis, "L'innocence des musulmans", qui dénigre le prophète Mahomet. "L'attentat a été perpétré par une femme prénommée Fatima. Il s'agit d'une mesure de représailles à l'insulte de notre prophète", a déclaré à l'AFP par téléphone Zubair Sidiqi, un porte-parole de ce groupe, le deuxième le plus important au sein de l'insurrection afghane, après les talibans, et dirigé par Gulbuddin Hekmatyar, un ancien chef de la résistance à l'invasion soviétique (1979-1989) et acteur de premier plan de la sanglante guerre civile qui a suivi. CHINE Le Hezb-e-Islami, présent notamment dans l'est de l'Afghanistan et autour de Kaboul et qui s'est déjà montré ouvert à des pourparlers de paix, entretient des liens ambigus avec les talibans, s'alliant à eux dans certaines provinces, les affrontant dans d'autres, tout en continuant de combattre les forces internationales. De nouveaux heurts ont opposé mardi des policiers à des centaines d'étudiants afghans qui ont brûlé des photos du président américain Barack Obama et scandé "Mort à l'Amérique" lors d'une manifestation à Kunduz (nord), selon un journaliste de l'AFP sur place. L'Otan limite ses opérations conjointes Cet attentat est le second en dix jours à Kaboul, mais le premier lié à la diffusion du film hostile à l'islam. Le 8 septembre, un adolescent s'était fait exploser à proximité du QG de l'Isaf, la force armée de l'Otan en Afghanistan, faisant cinq morts et six blessés. Par ailleurs, l'Otan a annoncé mardi qu'elle allait limiter le nombre de ses opérations conjointes avec les forces afghanes après que 51 de ses soldats ont été tués cette année par leurs alliés policiers ou soldats afghans. Cette décision est un revers pour la stratégie de la coalition occidentale qui forme les forces locales dans l'espoir qu'elles puissent assurer elles-mêmes la sécurité du pays après le retrait des soldats étrangers à la fin 2014. Elle intervient après un week-end noir pour l'Isaf, qui a notamment vu des policiers et militaires afghans tuer six de ses soldats (deux Britanniques et quatre Américains). Le procès de Wang Lijun est terminé, le verdict sera annoncé "plus tard" Le procès de Wang Lijun, l'ancien chef de la police de Chongqing et bras droit du dirigeant déchu Bo Xilai, s'est terminé mardi devant un tribunal de Chengdu (sud-ouest) et le verdict sera annoncé "plus tard", a annoncé un porteparole du tribunal, soulignant que l'accusé n'avait pas contesté les charges portées contre lui. "L'accusé Wang Lijun n'a pas contesté les faits et les accusations fondamentales de détournement de la loi à des fins personnelles, de défection, d'abus de pouvoir et de corruption", a déclaré le porte-parole, Yang Yuquan, lisant un communiqué devant la presse. Les accusations les plus graves, celle d'avoir fait défection et celle d'abus de pouvoir, avaient fait l'objet d'une session à huis clos du tribunal la veille. L'accusation de corruption peut valoir la peine de mort en Chine, mais son avocate, Wang Yuncai, a fait valoir que son client devrait s'attirer la bienveillance des juges pour avoir "fourni une importante contribution à la résolution" de l'affaire Bo Xilai. Secondant Bo Xilai, alors secrétaire général du Parti communiste de Chongqing, adepte d'un néo-maoïsme, il avait dirigé une campagne musclée contre la corruption dans la mégalopole, une opération marquée par de graves accusations de violation des droits de l'Homme. En février dernier, Wang Lijun, brutalement tombé en disgrâce auprès de son mentor, avait tenté de trouver refuge dans un consulat américain, à Chengdu, un événement qui a passionné les internautes et suscité les spéculations les plus folles. "Wang Lijun avait quelque raison de choisir de faire défection et il n'est pas allé jusqu'au bout de son crime", a déclaré l'avocate, citée dans le communiqué lu par le porte-parole. "Il a quitté volontairement le consulat américain après avoir fait défection et a rendu compte de bonne foi des faits majeurs concernant cette défection, ce qui devrait être considéré comme une reddition", ajoute encore le communiqué citant l'avocate et lu par le porteparole. "La cour étudiera soigneusement et intégralement les éléments de preuve de l'affaire et prendra en complète considération les avis de l'accusation comme ceux de la défense", ajoute encore le communiqué. L'ancien chef de la police de Chongqing assurait également la fonction de maire-adjoint de cette mégalopole de 33 millions d'habitants. MALI Des islamistes ont détruit le mausolée d'un saint au nord de Gao Des islamistes ont de nouveau détruit le mausolée d'un saint musulman, samedi dans le nord du Mali sous leur contrôle, à quelques centaines de kilomètres au nord de Gao, a-t-on appris lundi auprès de sources concordantes, élus et islamiste de la région. "Les islamistes ont détruit samedi le mausolée de Cheik El Kébir, à 330 kilomètres au nord de Gao. Ils sont arrivés sur les lieux à douze. Avec des marteaux, des pioches, ils ont démoli le mausolée", a affirmé à l'AFP un élu de la région de Gao qui n'a pas souhaité être cité. "Aujourd'hui à Gao, les islamistes se sont vanté d'avoir détruit le mausolée de l'érudit Cheikh El Kébir. Ils ont affirmé avoir cassé le mausolée samedi. C'est un crime", a par ailleurs déclaré à l'AFP un notable de la ville de Gao, sous couvert de l'anonymat. Selon ces sources, cette destruction a été commise par des hommes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Oumar Ould Gaddy, un ressortissant de la localité de Gao, réputé très proche du Mujao, a confirmé l'information: "Le mausolée de Cheik El kébir a été détruit au nord de Gao. C'est vrai. Les islamistes ont confirmé ça. Il y a un autre mausolée qu'ils vont bientôt détruire", a-t-il dit, sans autres précisions. Le mausolée de Cheik El Kébir est très important pour la communauté des Kounta, considérés comme la communauté maraboutique des arabes. On les rencontre notamment au Mali, en Algérie, en Mauritanie et au Niger. En juillet, les islamistes du groupe armé Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) avaient suscité un tollé international en détruisant des mausolées de saints musulmans, dans l'enceinte de la plus grande mosquée de la ville de Tombouctou (nord-ouest), classée patrimoine mondial en péril. Ils promettaient alors de détruire tous les mausolées de la région. AFRIQUE DU SUD Lonmin propose aux mineurs grèvistes de Marikana augmentation et prime Le groupe Lonmin a proposé mardi matin une prime ponctuelle de 1.500 rands (140 euros) aux mineurs en grève de Marikana, au nord de l'Afrique du Sud, s'ils acceptent les propositions d'augmentation salariale déjà sur la table et reprennent le travail mercredi. Mardi matin, alors que les mineurs du site -- où la police a tué 34 grévistes le 16 août --se rassemblaient pour prendre connaissance du résultat des dures négociations de la nuit, des feuilles au logo de Lonmin portant la proposition étaient distribuées à l'entrée du stade où devait avoir lieu l'assemblée des grévistes, a constaté une journaliste de l'AFP. La grille de salaires imprimée sur ce document prévoit une hausse de 1.875 rands (173 euros) mensuels, ce qui porterait la plupart des salaires à plus de 9.000 rands (830 euros). En lettre rouges au bas de la feuille est imprimée la phrase suivante: "Prime unique de 1.500 rands SI cette offre est acceptée ET si le travail reprend mercredi 19 septembre" La proposition faire par Lonmin n'inclut pas les primes, mais elle inclut le salaire de base brut, plus l'allocation logement, plus la couverture médicale. N° 674 du 19 Septembre 2012 12 DERNIÈRE MAURICHRONIQUE Maurichronique : Les retrouvailles… Le visage était imprégné d’une vive émotion, les joues rougissantes, les membres engourdis, la langue perdue, collée, quelque part, au palais asséché du président de la République, en ce jour de grande rencontre amoureuse. Elles étaient là. Toutes. Presque, il n’en manquait que soixante-treize sur les quatre cent soixante-dix. Il en restait suffisamment de quoi convoquer tous les tourments présidentiels. La dépêche de l’agence mauritanienne d’informations (A.M.I), qui rapportait la nouvelle de la visiterencontre, était rédigée, pour une fois, d’une manière prudente et distante. La visite avait, certes, un coté officiel qu’il fallait souligner. Juste pour la consommation locale et pour justifier, aux yeux de l’opinion, le déplacement du président de la République, dans le garage administratif de l’Etat à Arafat. Où séjournent toutes les belles choses qui font transporter le président de la République vers le firmament. Station de laquelle, il admire le cliquetis des vilebrequins, le crissement des pneus, la senteur de la viscosité des huiles à moteurs… Pour l’aspect privé de la chose, la consigne était évidente. Pas question de susciter la jalousie présidentielle. Il était, hors de question, pour les rédacteurs de l’AMI, sans doute assistés, dans la rédaction de la dépêche, de quelques conseillers politiques de l’uni- N° 674 du 19 Septembre 2012 vers présidentiels, de se faire dans le dithyrambe habituel du média public. Au quel cas, on imagine bien la catastrophe qui allait s’abattre sur les pauvres journalistes et au-delà, à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à l’écriture de cette dépêche. Mais, il faut dire que la tâche n’était pas facile. Il s’imposait, bien entendu d’éviter l’éloge des voitures, en suspendant, pour ne pas s’attirer le courroux d’un passionné, jaloux, possédé et possessif, les épithètes laudatrices de l’agence de presse étatique. Et, présenter l’information avec des mots neutres, inoffensifs, détachés, sans pour autant, et c’est là, la véritable prouesse, donner une fausse image des amours présidentielles. J’ai lu la dépêche sur le site de l’AMI. Et, j’avoue qu’ils sont braves. La dépêche était conçue avec toute la prudence nécessaire. Elle ne dégageait aucun sentiment, aucune émotion qui pourrait causer un chagrin républicain. Mais, elle n’était pas banale, tout de même, pour le président amoureux. Restituons-en l’essentielle, de cette dépêche : “Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a effectué, mercredi, une visite d'information au garage administratif à Arafat. A cette occasion, le Président de la République s'est rendu dans toutes les composantes du garage, notamment dans l'espace de stationnement des véhicules réservés aux missions de l'Etat à l'intérieur du pays…’’ L’entame est faite sans excès de zèle. Aucun mot qui décrit la rutilance des voitures, aucun émerveillement, respect bienveillant d’un moment de la vie privée présidentielle. Or, pour ne pas confiner dans la banalité les hauts lieux des amours, on se fait dans l’allusion littéraire : “Il a, sur place, entendu des explications présentées par les responsables du garage sur la situation générale du contenu de cette infrastructure publique…’’ ‘’…Du contenu de cette infrastructure publique…’’ Un lecteur au premier degré de la langue de bois trouverait inapproprié l’usage du mot ‘’ contenu’’ dans ce contexte. Il aurait préféré des mots plus adapté au contexte du genre, équipements, engins, patrimoine roulant…Il se serait, tout bonnement trompé d’appréciation. Puisque l’agencier rédacteur était surtout bien inspiré dans son choix sémantique. C’est du contenu. Pour le Président de la République ; ce n’est pas seulement des machins en ferraille pour assurer la mobilité des humains. Mais, c’est d’abord du contenu. Le contenu au sens linguistique, au sens artistique et sociologique. Mouna Mint Ennas