Outre-mer, - L`ADEME en Guadeloupe
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Outre-mer, - L`ADEME en Guadeloupe
bonne année 2015 ! N° 81 - décembre 2014 - janvier 2015 Le magazine à destination des entreprises et des collectivités territoriales La consommation des Français en 2030, par Bruno Lechevin / P. 02 04 / Réseau de chaleur Nouveau cap pour les Bassins à flot 05 / Bâtiment Logements sociaux basse consommation 05 / Valorisation Des serres chauffées par cogénération 06 / Longueur d’avance Soutenir les réseaux électriques intelligents 14 / Tableau de bord Outre-mer, le grand potentiel / P. 07 > 02 Décryptage ADEME & VOUS / Réduire de 17 % l’empreinte carbone totale de la consommation d’ici à 2030, c’est possible ! BRUNO LECHEVIN a Président de l’ADEME Vous venez de rendre publique une étude prospective sur l’impact environnemental des évolutions de la consommation. Qu’apporte-t-elle de nouveau par rapport aux précédents travaux prospectifs de l’Agence ? Bruno Lechevin : Cette étude constitue le quatrième volet de nos travaux prospectifs 2030-2050, que nous avons initiés en 2012 et qui ont largement contribué à enrichir le débat sur la transition énergétique. Elle est consacrée aux changements techniques, économiques et sociaux souhaitables sous l’angle moins étudié de la consommation des ménages. Par rapport aux précédents travaux, il s’agissait aussi d’établir un état des lieux de l’ensemble des impacts environnementaux dus à la consommation, en intégrant ceux générés hors de France par les produits importés. En fonction des hypothèses retenues, le résultat d’ici à 2017 serait une réduction globale de l’empreinte carbone de 17 %. N’est-on pas loin de l’objectif de réduire par 4 les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 ? B. L. : Ce résultat peut paraître en deçà de certains engagements comme le Facteur 4 d’ici à 2050, mais notre périmètre d’étude inclut pour la première fois les impacts des importations (qui représentent plus de 40 % des émissions), alors que les engagements ne portent que sur les émissions qui ont lieu sur le territoire français. De plus, notre année de référence étant 2007, l’estimation d’une baisse de moins de 17 % a été calculée sur une période de moitié inférieure à celle de l’objectif du Facteur 4. De fait, en tenant compte de l’augmentation démographique, cette baisse correspond à une diminution de près de 25 % de l’empreinte carbone par personne. Les autres impacts environnementaux évalués dans cette étude sont quant à eux faiblement décroissants ou stables : - 2 % pour l’acidification des sols et de l’eau, - 4 % pour l’oxydation photochimique et une relative stabilité pour la production de déchets. Dans quels secteurs la réduction de l’empreinte carbone est-elle la plus sensible, selon vos hypothèses ? B. L. : Dans l’habitat et la mobilité, les secteurs les plus énergivores, on enregistre respectivement une baisse conséquente de l’ordre de 35 % et de 25 %. Dans l’alimentation et la consommation de produits non alimentaires, la diminution Scénario pour 2030, ambitieux mais réaliste L’ADEME a publié un scénario à l’horizon 2030 d’une consommation plus respectueuse de la planète et plus économe en ressources. À partir d’hypothèses ambitieuses, mais réalistes par rapport aux tendances de consommation observées actuellement et en référence aux objectifs fixés par la loi de transition énergétique, ce scénario montre qu‘il est possible de réduire d’environ 17 % l’empreinte carbone totale de la consommation des Français d’ici 2030. Ce qui, du fait de l’évolution démographique, correspond à 25 % par ménage. + www.ademe.fr/publications www.ademe.fr/presse est inférieure à 10 %. Pour le secteur de l’habitat, nous avons retenu les objectifs annuels de 500 000 logements rénovés et de 500 000 logements neufs et performants d’ici à 2017. Nous avons également prévu le doublement des constructions neuves en bois d’ici à 2030, ainsi que la réduction à 50 % de la part des maisons individuelles au profit du petit collectif. Dans le domaine de la mobilité, nous prévoyons une part de marchés de 10 % de véhicules électriques et de 22 % de véhicules hybrides. Nous misons sur le développement des transports en commun (28 % des déplacements en 2030) et sur celui des véhicules en autopartage, en location ou en covoiturage (10 % des déplacements urbains en 2030). En matière d’alimentation, le gaspillage alimentaire, qui représente aujourd’hui un tiers tout au long du cycle de vie, devrait être réduit de 60 % et le rééquilibrage des régimes alimentaires devrait favoriser les produits de saison et les ressources locales. La consommation des produits non alimentaires serait, elle, marquée par l’allongement de la durée de vie des équipements électriques et électroniques (+ 20 %) et par une diminution de la consommation électrique (- 22 %). Les hypothèses renvoient à des changements profonds de mentalité et à de nouvelles pratiques d’organisation sociale. Comment voyez-vous la généralisation de ces évolutions encore marginales ? B. L. : Le passage d’une culture du quantitatif à une culture du qualitatif, du durable et du recyclage implique un changement de notre rapport à l’objet et à sa possession. Nous n’en sommes qu’au début et beaucoup de progrès restent à faire pour rompre avec la logique productiviste. Mais sous le double effet de la prise de 03 N°81 - DÉCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 c < L’ADEME ORGANISE JUSQU’AU 19 MARS 2015 PLUSIEURS RÉGIONS DE FRANCE DÉCHETS ET MATIÈRES PREMIÈRES : UN ENJEU ÉCONOMIQUE POUR LES ENTREPRISES L’ADEME et le ministère du Développement durable ont souhaité proposer aux entreprises un cycle de conférences gratuites dans plusieurs régions de France. Objectif : démontrer l’intérêt économique à réduire ses déchets d’activité en s’appuyant sur des retours d’expériences concrets. Rendezvous sur www.reduisonsnosdechets.fr pour consulter le programme et vous inscrire. 18-19 MARS 2015 PALAIS DU PHARO - MARSEILLE (13) COLLOQUE NATIONAL ÉNERGIE INDUSTRIE L’ADEME organise son tout premier colloque national de la performance énergétique dans l’industrie. Cet événement a pour objectif d’offrir aux acteurs concernés un espace de rencontres et d’échanges sur l’innovation, les bonnes pratiques énergétiques, les démarches de management (SMEn), l’obligation d’audit énergie... Alternant plénières et ateliers, ce colloque privilégiera les retours d’expériences et les échanges, pour contribuer à identifier les réponses possibles. © Bernard Tribondeau L’ADEME PARTICIPE 27-28 JANVIER 2015 PARIS LES RENCONTRES DE LA MOBILITÉ INTELLIGENTE - CONGRÈS NATIONAL DES SERVICES DE TRANSPORTS INTELLIGENTS (STI) Cette édition aura pour thème : les défis de la mobilité pour tous. Ces rencontres réuniront les grands acteurs de l’exploitation durable des systèmes de transport terrestre : acteurs économiques, décideurs politiques et institutionnels, scientifiques et médias. « L’interdiction de l’obsolescence programmée constitue une avancée symbolique. » Bruno Lechevin conscience environnementale et de la crise, nous sommes en train de changer de paradigme en douceur. L’interdiction de l’obsolescence programmée, prévue dans le projet de loi sur la transition énergétique, constitue en ce sens une avancée symbolique. Indépendamment des évolutions technologiques vertueuses en matière environnementale, le refus du gaspillage au profit de la durabilité des produits (recyclage, réparation…), le développement du multi-usage et des services mutualisés préfigurent un mode de consommation durable et solidaire bénéfique au plus grand nombre. Le développement de ces pratiques implique l’émergence concomitante d’un nouveau modèle économique, où l’on produira et consommera différemment et plus sobrement. D’ores et déjà, l’ADEME travaille à leur généralisation en favorisant les expérimentations de terrain, qui enrichissent sa réflexion sur une nouvelle forme d’ingénierie sociale. / , Toutes les manifestations sur www.ademe.fr/manifestations Avec le Fil d’actu, suivez l’info par mail. Inscription sur www.ademe.fr projets qui démarrent OÙ ? Sur une ancienne friche industrielle du nord de Bordeaux. QUI ? La Ville de Bordeaux, la Communauté urbaine de Bordeaux, l’ASL Bassin à flot, Mixener et l’ADEME. POURQUOI ? Utiliser des solutions propres et durables pour alimenter un réseau de chaleur de 10 km. © Eden Promotion 3 ADEME & VOUS / 70 % des besoins en eau chaude sanitaire et chauffage des nouveaux bâtiments seront couverts par ces solutions. 1 ©ANMA / image 01Plan > Réseau de chaleur Nouveau cap pour les Bassins à flot Situé à Bordeaux, le quartier des Bassins à flot est une ancienne friche industrielle. « Son projet de réaménagement est d’autant plus intéressant qu’il prévoit de développer un écoquartier à part entière, largement alimenté à l’aide d’énergies renouvelables ou fatales », précise Éric Aufaure, ingénieur Bâtiment à l’ADEME. L’aménageur entend en effet utiliser un vaste réseau de chaleur (long de 10 km) structuré en deux parties : l’une, alimentée par des énergies fatales issues d’une usine de traitement des eaux, l’autre par une chaufferie bois. « La partie liée à l’usine de traitement sera par ailleurs équipée d’une plateforme d’échangeurs associée à une boucle d’eau tempérée, reliée à 55 pompes à chaleur (elles-mêmes rattachées à 55 bâtiments), afin de rehausser la chaleur issue de l’eau et couvrir une large partie des besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire des logements », poursuit Alain Mestdagh, ingénieur Énergie renouvelables à l’ADEME. Au total, 750 000 m2 de surface (logements, équipements…) seront desservis par ce réseau. « Sa mise au point a demandé du temps et l’ADEME a travaillé aux côtés des partenaires pour définir les meilleures solutions techniques, affiner le dimensionnement du réseau et ainsi optimiser son fonctionnement », ajoute Éric Aufaure. Ce projet a également bénéficié d’un soutien financier global de plus de 2,5 millions d’euros, accordés par l’Agence dans le cadre du Fonds Chaleur. / @ [email protected] [email protected] + www.bassins-a-flot.fr 2 OÙ ? À Royan, en Charente-Maritime. QUI ? Le bailleur social Habitat 17, Eden Promotion, la communauté d’agglomération de Royan, le CG de Charente-Maritime et l’ADEME. POURQUOI ? Construire les premiers logements sociaux à énergie positive de la région. ©ANMA / image 01Plan 120 ¤ par an, c’est le montant – très modeste – de la facture énergétique pour l’habitant. 3 Bâtiment Logements sociaux basse consommation Lauréat du Programme de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment (PREBAT), le projet mené par Eden Promotion affiche des objectifs ambitieux : construire les 15 premiers logements sociaux collectifs à énergie positive de la région Poitou-Charentes. « La performance énergétique de ce bâtiment sera de 30 kWhep/m²/an sur les cinq usages réglementaires. Une installation photovoltaïque de 36 kWc permettra au bâtiment d’être à énergie positive, note Guillaume Dufil, ingénieur à l’ADEME Poitou-Charentes. Les choix structurels, l’isolation par l’extérieur et par l’intérieur ont permis de limiter les ponts thermiques, le triple vitrage a été implanté sur la facade nord et le confort d’été a été traité. » Quatorze panneaux solaires thermiques assureront la production de chauffage et de l’eau chaude sanitaire des appartements ; l’appoint sera garanti par une chaudière à granulés de bois. « Très efficace, ce projet ne fait appel à aucune innovation particulière et est donc facilement reproductible », souligne Guillaume Dufil. L’ADEME a effectué un accompagnement technique en vue d’étudier plus précisemment l’éclairage naturel, d’optimiser l’acoustique des bâtiments et de prendre en considération l’énergie grise du bâtiment. Elle a par ailleurs soutenu le projet à hauteur de 237 000 euros (sur les 2,2 millions du coût total). Cette aide permettra de limiter les surcoûts induits par certains choix techniques. / @ [email protected] OÙ ? À Bessières, en Midi-Pyrénées. QUI ? Le centre de traitement/valorisation Econotre (filiale de SITA), l’entreprise maraîchère SAS FIBAQ et l’ADEME. POURQUOI ? Récupérer la chaleur fatale issue d’un centre d’incinération pour chauffer 10, voire 15 hectares de serres. 3 650 t équivalent pétrole et 7 800 t éq. CO2 seront évitées par cette valorisation. Le saviezvous ? APPEL À PROJET Vers des bâtiments responsables à l’horizon 2020 L’ADEME a lancé, dans le cadre du PREBAT, un second appel à projets de recherche (APR) pour soutenir et accélérer l’innovation technologique et organisationnelle dans le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire). L’APR est décliné en cinq thématiques : solutions packagées industrialisées pour la rénovation ; mesures des consommations d’énergie et des impacts environnementaux ; autoconsommation et mutualisation énergétique ; traitement du confort des usagers ; et études socioéconomiques visant la massification de la rénovation. Priorité est donnée à la rénovation en site urbain et aux bâtiments neufs précurseurs (à énergie positive). Date limite de dépôt des dossiers : 20 janvier 2015, à 16 h. + www.prebat.net www.ademe.fr/appels-propositions < Valorisation Des serres chauffées par cogénération ©Horconex © Eden Promotion 05 Situé à 30 kilomètres de Toulouse, le centre de traitement et de valorisation Econotre a trouvé un partenaire qui exploitera la chaleur fatale issue de ses installations. « Le défi à relever était triple, rappelle Gérard Bardou, ingénieur à l’ADEME Midi-Pyrénées. Il s’agissait de trouver une entreprise ayant besoin d’un volume de chaleur important, en mesure de s’implanter au cœur d’une zone rurale et, enfin, capable d’apporter un gros investissement initial nécessaire à ce projet. » L’entreprise maraîchère SAS FIBAQ répondait à ces trois exigences. Construites sur 10 puis 15 hectares, ses serres seront chauffées grâce à la chaleur, jusqu’alors perdue, produite par l’incinérateur de déchets ménagers implanté à quelque 300 mètres de là. « Econotre assurera le raccordement entre le centre de traitement et les serres et fournira jusqu’à 34 000 MWh par an. À terme, les serres produiront 4 000 tonnes de légumes, en priorité destinées au marché régional, et recruteront 80 employés pour assurer leur bon fonctionnement. » D’un coût total de 2,4 millions d’euros, ce projet de chauffage répond en tous points aux exigences du Fonds Chaleur. Il reçoit donc de l’ADEME une aide de 800 000 euros. / @ [email protected] + www.ademe.fr 06 Longueur d’avance ADEME & VOUS / © Robert Decelis Ltd > c Soutenir les réseaux électriques intelligents AMI Investissements d’Avenir - Recyclage et valorisation des déchets Les réseaux électriques intelligents sont une condition au développement des EnR et à leur insertion harmonieuse dans le réseau. Cet AMI traite de la gestion, du recyclage et de la valorisation des déchets. CLÔTURE : Prometteurs, les réseaux électriques intelligents (smart grids) font l’objet d’un nouveau programme de financement. Aux côtés d’une vingtaine d’agences européennes, l’ADEME soutient cette initiative. Objectif de cet appel : soutenir des technologies qui ne sont pas encore diffusées à grande échelle mais existantes à une échelle industrielle ou quasi industrielle, en France ou à l’étranger. ENCOURAGER LE DÉVELOPPEMENT DES SMART GRIDS CLÔTURE : Intitulé ERA-Net SmartGrids Plus, ce projet européen s’inscrit dans le cadre du fonds de recherche et d’innovation H2020. « Prévu pour durer cinq ans, ERA-Net SmartGrids Plus est financé par la Commission européenne et les agences régionales ou nationales, comme l’ADEME, issues de vingt pays de l’Union, explique Marion Bertholon, ingénieur Réseaux électriques intelligents à l’Agence. Il vise notamment à renforcer la coopération des pays européens en la matière et à construire une filière européenne à part entière. » 13 FÉVRIER 2015 À 16 H Appel à projets de recherche CIDe 2014 - Connaissance des Impacts de la Gestion des Déchets - Impacts sanitaires et environnementaux globaux de la gestion des déchets 02 UNE ENVELOPPE DE 45 MILLIONS D’EUROS Au total, ERA-Net SmartGrids Plus bénéficie d’un budget de l’ordre de 40 millions d’euros, qui permettra d’accompagner quinze à vingt projets. « L’ADEME participera à hauteur de 10 millions d’euros, dont trois de subventions. L’Agence prendra également part à la sélection nationale des projets. À cette occasion, elle pourra échanger avec leurs porteurs afin, le cas échéant, de les aider à affiner leur proposition pour accroître leurs chances de bénéficier de ce soutien financier. » La troisième édition de CIDe concerne autant les impacts sanitaires que les impacts environnementaux globaux. CLÔTURE : 03 , , CONSTRUIRE UNE VISION EUROPÉENNE * L’appel à projets ouvrira en janvier 2015 et sera clos en juin 2015. 16 JANVIER 2015 Appel à projets Nouvelles technologies émergentes 01 L’Agence s’intéresse de longue date à la question des réseaux électriques intelligents. Elle a initié quatre appels à manifestations d’intérêt sur le sujet et financé 16 projets de démonstrateurs avec les Investissements d’Avenir ; un cinquième appel étant par ailleurs en cours. « De nombreuses questions restent encore à approfondir. La dimension européenne des projets sera particulièrement utile aux industriels français dans leurs choix de solutions », constate Marion Bertholon. Les porteurs de projet français ont jusqu’au 8 avril 2015* pour envoyer à l’ADEME leur première ébauche et proposer un consortium solide, dans lequel figurera au moins un partenaire issu d’un autre pays européen. Dans l’idéal, les projets devront à la fois proposer une solution technologique innovante, un modèle d’affaires pertinent et veiller à ce que la solution proposée soit acceptable pour le public qui en bénéficiera ou les mettra en œuvre. / APR – APPELS À PROJETS / @ [email protected] [email protected] + http://eranetsmartgridsplus.eu/ 6 MARS 2015 À 12 H Retrouvez tous les appels à projets sur www.ademe.fr/appels-propositions @ Avec le Fil d’actu, suivez l’info par courriel. Inscription sur www.ademe.fr/ ademe-et-vous-abonnement N°81 - DÉCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 11 % des effectifs et 9 % du budget d’intervention de l’ADEME (hors Investissements d’Avenir) sont alloués aux Outre-mer. Source : ADEME C’est le moment d’agir 22 % C’est le taux de pénétration des énergies renouvelables dans la production électrique en Outre-mer (totale brute, soit 7,6 TWh). 80 % 07 > environ, c’est le taux de dépendance des Outre-mer en matière d’énergie. Source : ADEME © Aleksandr Lazarev et Fruttipics/Thinkstock, Imaton, SDLR et Pakhnyushchyy/Fotolia / Vignette : CoraMax/Shutterstock Source : ADEME Outre-mer, le grand potentiel 08 • CONTEXTE À la pointe des énergies renouvelables et résolument orientés vers la maîtrise des consommations, les territoires d’Outre-mer participent à la transition énergétique. 10 • ACTIONS Catherine Luciani et Jean-Michel Bordage présentent les résultats des initiatives de maîtrise des consommations d’énergie et les perspectives d’action en Guadeloupe et Martinique. 12 • TERRAIN Exemples en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie, en Guyane, en Martinique et à La Réunion. 08 C’est le moment d’agir ADEME & VOUS / © McPhoto/Agefotostock > 01 Outre-mer, l’avant-garde de Des Antilles à l’Amérique du Sud, du Pacifique à l’Océan indien et jusqu’à l’Antarctique, la France d’Outre-mer est plurielle, associant de multiples spécificités culturelles, géographiques, climatiques et politiques. À la pointe dans les énergies renouvelables et résolument orientés vers la maîtrise des consommations, ces territoires participent pleinement à la transition énergétique. 01 Avec un coût de production cinq à dix fois plus élevé qu’en Métropole, le coût de revient de l’énergie est un élément majeur en Outre-mer. ussi divers soient-ils, les territoires d’Outre-mer* ont cependant une caractéristique commune : ce sont tous des îles, excepté la Guyane, à la frontière du Brésil et du Suriname. « C’est un environnement très spécifique, car ces territoires ne sont pas interconnectés avec d’autres pays ou régions pour assurer leur approvisionnement énergétique. La Guyane est elle-même séparée des États qui l’entourent et doit aussi compter sur des ressources produites localement ou, pour les hydrocarbures, importés », détaille Guy Fabre, directeur de l’Action régionale Sud et Outre-mer de l’ADEME. L’approche des questions énergétiques dans les départements et collectivités d’Outre-mer (DOM-COM) est donc radicalement différente de celle de la Métropole, où près de 80 % de l’électricité est issue du nucléaire. « Les DOM-COM sont encore largement dépendants des “fossiles” (fioul et charbon) pour produire de l’électricité, constate Guy Fabre. A Ce qui induit un contenu carbone très élevé : de 300 à 800 mg CO2/kWh, contre 50 en Métropole. Ceci explique les exigences très fortes du Grenelle de l’Environnement, qui fixait comme objectif pour ces territoires d’atteindre l’autonomie énergétique en 2030. » MAÎTRISER LA DEMANDE EN ÉNERGIE Au-delà du contenu carbone, le coût de revient de l’énergie est aussi un élément majeur. Le kilowattheure produit dans les Outre-mer est, selon les territoires, cinq à dix fois plus cher qu’en Métropole. Grâce aux dispositifs fiscaux mis en place, notamment la Contribution aux Charges de Service Public de l’Électricité (CSPE), les Ultramarins peuvent ainsi payer le courant au même tarif que les consommateurs de l’Hexagone. Autres facteurs différenciants : la situation géographique et le climat. La quasi-totalité des habitants des territoires © Hamilton/REA la transition énergétique 09 N°81 - DÉCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 1/3 65 % des consommations d’énergie en Guyane sont destinées au froid et à la climatisation. Source : ADEME C’est le poids du secteur des transports dans les consommations finales d’énergie en Guadeloupe, par exemple, contre 29 % dans le bilan national. © McPhoto/Agefotostock Source : ADEME 02 Malgré les contingences techniques, le taux d’énergies renouvelables en Outre-mer dépasse largement celui de la Métropole. des Outre-mer (excepté Saint-Pierre-et-Miquelon et certaines zones de la Réunion) vit sous des latitudes où le besoin de « froid » – issu de systèmes fonctionnant à l’électricité – prime largement sur les nécessités de chaleur. La mobilité est un autre facteur déterminant avec, compte tenu des caractéristiques locales, des réseaux de transports collectifs qui restent à développer. Face à ces problématiques, la maîtrise de la demande en énergie (MDE) est impérative et l’ADEME la favorise. « Nous travaillons au plus près des consommateurs – particuliers, entreprises, collectivités – avec, comme nous le faisons en Métropole, des relais tels que les Espaces Info-Énergie (EIE), les chambres de commerce et d’industrie, les chambres d’artisanat, les acteurs du secteur agricole, etc. », commente Guy Fabre. Les actions de l’Agence se doublent de programmes 02 Contexte Repères > 67 familles ont participé au Défi Familles à Énergie Positive en Martinique pendant cinq mois en 2014 (20 % d’économie d’énergie réalisées, soit 130 € gagnés sur la facture annuelle). Source : ADEME de sensibilisation, notamment dans le secteur du bâtiment, pour encourager des pratiques ancestrales de rafraîchissement de l’air (ventilation naturelle transersante, entre autres), alternative à la climatisation fortement énergivore. FAIRE VALOIR LES RESSOURCES NATURELLES La maîtrise de la demande en énergie est associée au développement des énergies renouvelables (EnR). L’enjeu est double : consommer moins d’énergie, et surtout une énergie plus sobre. Dans ce domaine, les territoires d’Outre-mer bénéficient de nombreux atouts. Les ressources éoliennes sont présentes sur l’ensemble des DOM-COM, sauf en Guyane, qui compense par des capacités de production hydrauliques massives lui permettant d’atteindre près de 70 % d’énergies renouvelables dans son bouquet énergétique. L’énergie des mers est exploitée à la Réunion, en Guadeloupe et en Polynésie Française, en particulier pour produire du froid en tirant profit des eaux profondes à très basse température. Dans les Caraïbes, la géothermie est une ressource essentielle, tandis que la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion et la Nouvelle-Calédonie peuvent compter sur la biomasse. , © Hamilton/REA UNE VITRINE TECHNOLOGIQUE ZOOM SUR / Habilitation énergétique en Guadeloupe et en Martinique Depuis respectivement 2009 et 2011, les Régions Guadeloupe et Martinique sont habilitées, au titre de l’article 73-3 de la Constitution, en matière de maîtrise des consommations d’énergie et de développement des énergies renouvelables. Cette habilitation leur a permis d’adapter les dispositions nationales en fonction de leurs spécificités locales : par exemple, de créer des réglementations thermiques et un diagnostic de performance énergétique adaptés, de réglementer l’installation de chauffe-eau solaires et la qualité des climatiseurs importés, ou encore de fixer les critères de développement des énergies renouvelables sur leur territoire. , + www.ademe.fr @ [email protected] « Chacun des territoires ultramarins bénéficie donc de fortes potentialités. Cependant, la production d’électricité renouvelable est aussi dépendante de la structure du réseau, qui n’accepte que 30 % d’EnR intermittentes, afin de ne pas fragiliser la qualité de service », souligne Guy Fabre. Malgré ces contingences techniques, le taux d’énergies renouvelables en Outre-mer dépasse largement celui de la Métropole. « Nous avons, en France métropolitaine, beaucoup à apprendre des initiatives prises dans ces territoires, qui sont très concernés par les enjeux climatiques, les problématiques de réchauffement de la planète. Ainsi, la maîtrise des consommations d’énergie ainsi que des ressources et de la matière à travers l’économie circulaire relève déjà de comportements nécessaires », conclut Guy Fabre. Enfin, pleinement engagés dans la transition énergétique et écologique, les Outre-mer sont aussi vecteurs de développement économique, en faisant partager aux États voisins le savoir-faire français en matière d’efficacité énergétique et de production d’énergie « verte ». L’Outre-mer, une vitrine technologique sur le monde. / * L’ADEME est présente dans six départements et collectivités d’Outre-mer, via ses directions régionales (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion) ou via des représentations territoriales (Mayotte, Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon et Nouvelle-Calédonie). @ [email protected] > 10 C’est le moment d’agir ADEME & VOUS / Catherine Luciani / directrice d’ADEME Guadeloupe Jean-Michel Bordage / directeur d’ADEME Martinique “Des résultats très encourageants” Catherine Luciani et Jean-Michel Bordage présentent les résultats des initiatives de maîtrise des consommations d’énergie et les nouvelles perspectives d’action en Guadeloupe et en Martinique. Comment les Régions ont-elles contribué à ces performances ? J.-M. B. : L’implication de la Région dans les questions énergétiques est essentielle. Elle couvre le domaine réglementaire, avec l’habilitation énergétique. Le dispositif se conjugue avec la création d’une agence de l’énergie dont l’ADEME est membre fondateur. Enfin, une société d’économie mixte régionale a été créée afin de développer prioritairement les projets EnR. Les autres collectivités se dotent d’outils d’intervention. C. L. : L’engagement de la Région Guadeloupe est très fort, particulièrement depuis 2009 où elle est devenue la première région habilitée dans le domaine de l’énergie. Son engagement se traduit par des décisions réglementaires fortes et par sa participation active à la stratégie partenariale ADEME-Région-EDF. Quelles ont été les initiatives emblématiques ? C. L. : En Guadeloupe, la Région et l’ADEME ont sensibilisé les particuliers à la MDE grâce à une communication régionale de grande Aller plus loin PUBLICATIONS / a L’habilitation énergétique en Guadeloupe sur www.guadeloupe-energie.gp a Le PRERURE en Guyane sur www.cr-guyane.fr a Charte Soley’Eko partenariat Région/EDF/ADEME (chauffe-eau solaires) a Opticlim, Batipéi présents à la Réunion, à Mayotte, en NouvelleCalédonie… www.nouvelle-caledonie.ademe.fr a Agricultures d’Outre-mer : améliorer la performance énergétique des exploitations sur www.presse.ademe.fr SITES / a guadeloupe.ademe.fr, ademe-guyane.fr, martinique.ademe.fr, polynesie-francaise.ademe.fr et nouvelle-caledonie.ademe.fr a www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens les aides pour l’Outre-mer a www.iedom.fr/iedom publications, rapports annuels, lettres et études a www.afd.fr/home/outre-mer la stratégie de l’Agence française de Développement a www.outre-mer.gouv.fr OUTILS / a Travaux d’économies d’énergie au centre commercial Village de Jarry guadeloupe.ademe.fr/mediatheque/videos a Fiche pratique Comment réduire la consommation électrique de vos meubles frigorifiques ? (2014) sur www.polynesie-francaise.ademe.fr ampleur. La mise en place d’une véritable mobilisation territoriale et le portage de nos messages auprès des communautés d’agglomération est aussi un axe de travail important. De plus, nous menons depuis deux ans des projets de maîtrise des consommations dans les bâtiments tertiaires et les hôpitaux. Ceci se concrètise entre autres par des programmes de rénovation énergétique et l’accompagnement de constructions HQE (haute qualité environnementale). J.-M. B. : La réglementation a permis de progresser, avec une forte implication des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) dans le domaine de l’énergie, et l’intégration de cette problématique dans le cadre de Plans Climat-Énergie territoriaux (PCET) accompagnés par l’ADEME. Des programmes comme Cit’ergie sont déployés en pilote en Martinique avec succès auprès des collectivités. Par ailleurs, les bailleurs sociaux ont aussi été sensibilisés à la MDE. © ADEME Quels sont les résultats de la politique Énergie lancée par l’ADEME en Guadeloupe et Martinique ces dernières années ? Catherine Luciani : Les résultats sont très encourageants en Guadeloupe, puisque nous observons depuis 2010 une stabilisation des consommations d’électricité et de carburants, alors que celles-ci étaient en croissance de 4 % par an en moyenne sur la période 20002010. Ces performances dépassent notre objectif, qui consistait à limiter cette hausse à 2 % annuels. Elles résultent de l’accompagnement technique et financier de l’ADEME, mais aussi de l’engagement du FEDER, d’EDF et du rôle moteur de la Région. Par ailleurs, la part des énergies renouvelables (EnR) dans le mix énergétique de l’archipel est passée de 8,6 % en 2010 à plus de 20 % en 2014. Jean-Michel Bordage : La Martinique est sur la bonne voie, avec plus de 7 % d’EnR contre 2,7 % en 2010, grâce notamment aux efforts accomplis dans le domaine du solaire. La politique de maîtrise de la demande en énergie (MDE) a également porté ses fruits avec une demande d’électricité en baisse. Les GWh économisés représentent près de 6 % de la consommation électrique de l’île. Ces résultats démontrent que la dynamique est engagée, mais également que nous devons maintenir nos efforts et tenir compte des différents facteurs explicatifs et notamment de l’évolution du PIB. > Actions Bien sûr, c’est même une priorité pour rafraîchir sans climatiser ou climatiser économe ! En Guadeloupe, par exemple, 45 % des logements et la quasitotalité des bâtiments tertiaires sont équipés en climatisation, ce qui représente 30 % de la consommation électrique des bâtiments. Les priorités portent sur l’isolation du toit et la protection des façades exposées et l’installation d’eau chaude solaire, d’une climatisation très performante quand c’est indispensable ou d’une ventilation efficace. La rénovation thermique concerne aussi la précarité énergétique et la réhabilitation des logements insalubres, encore très nombreux en Outre-mer. La formation est également un levier de progrès essentiel… J.-M. B. : Oui, et l’ADEME soutient des formations de différentes natures. Selon les besoins des acteurs, il peut s’agir de sessions sur la HQE, la norme ISO 50001 – un système de management de l’énergie –, l’approche de la MDE dans les entreprises ou encore des formations plus spécifiques sur les transports. C. L. : La formation se concrétise en Guadeloupe par des journées techniques, des séminaires et des cursus de formation. Les derniers concernaient le bâtiment bioclimatique en milieu caribéen et l’ISO 50001. En parallèle, deux diplômes universitaires se sont créés à l’Université des Antilles et de la Guyane, sur l’architecture durable et l’efficacité énergétique dans les bâtiments, ainsi que deux diplômes d’ingénieurs sur les systèmes énergétiques et les matériaux, auxquels l’ADEME participe. Enfin, la mise en place de formations pour les professionnels du bâtiment, sur la pose de chauffe-eau solaires et l’isolation, est un objectif prioritaire pour 2015. Quelles sont les nouvelles perspectives d’action ? C. L. : Nous devons, en Guadeloupe, accentuer nos efforts sur le transport, qui représente 65 % de la consommation finale d’énergie de l’archipel. Il nous faut également poursuivre nos efforts de réduction des consommations d’électricité auprès des grands consommateurs et dans le bâtiment. Enfin, concernant les EnR, l’enjeu est de tirer pleinement profit de toutes nos ressources (PV, éolien, géothermie, biomasse, énergies des mers…), qui offrent un potentiel de développement économique local mais aussi à l’export. J.-M. B. : Nos objectifs consistent à maintenir en continu l’évolution des consommations, auprès de tous les acteurs et dans tous les Le véhicule électrique : une bonne idée en Outre-mer ? , En Outre-mer, l’électricité est produite en grande majorité par des énergies fossiles : en Martinique, par exemple, un véhicule électrique rechargé à partir du réseau émet autant de CO2 qu’un véhicule thermique ! De plus, la recharge rapide et simultanée d’un grand nombre de véhicules risque de déséquilibrer les réseaux électriques, qui sont fragiles dans les zones non interconnectées. Le coût global d’usage du véhicule électrique rechargé écologiquement doit être évalué. Ainsi, en Outre-mer, l’ADEME soutient les opérations expérimentales de véhicules électriques rechargés par des énergies renouvelables, associées à une démarche d’optimisation des déplacements. / secteurs, et à diffuser les bonnes pratiques et les formations adaptées au contexte local. La MDE est source de création d’emplois et de richesse, un aspect fondamental à mobiliser et à démultiplier pour la Martinique, où une importante partie de la population et des entreprises connaîssent des difficultés économiques. / @ [email protected] [email protected] © ADEME VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES / La rénovation thermique des bâtiments est-elle aussi un enjeu en Outre-mer ? © ADEME gp , « L’engagement de la Région Guadeloupe est très fort, particulièrement depuis 2009 où elle est devenue la première région habilitée dans le domaine de l’énergie. » Catherine Luciani « Nos objectifs consistent à maintenir en continu l’évolution des consommations et à diffuser les bonnes pratiques et les formations adaptées au contexte local. » Jean-Michel Bordage > 12 C’est le moment d’agir ADEME & VOUS / Des SMS pour économiser l’énergie en Nouvelle-Calédonie Afin de mieux gérer les pics de consommation énergétique durant la saison chaude, la Nouvelle-Calédonie a mis en place un système d’alerte par SMS aux habitants inscrits, afin de les inciter à réduire leur consommation immédiate. En Nouvelle-Calédonie, 80 % de l’électricité produite est d’origine thermique. Le territoire ne disposant pas de ressources fossiles, il est fortement dépendant des importations. Le prix de l’électricité et donc l’économie de l’archipel sont ainsi particulièrement vulnérables à la volatilité des coûts du pétrole et du charbon. D’où la nécessité d’utiliser l’énergie de manière rationnelle, avec sobriété. C’est l’objectif de l’opération Energ’éco, lancée fin 2012 par Synergie (syndicat des producteurs d’énergies renouvelables) avec le soutien financier du Comité territorial pour la maîtrise de l’énergie (CTME), composé de l’ADEME et de la Direction de l’industrie, des mines et de l’énergie (DIMENC). Concrètement, Energ’éco vise à atténuer les pics de consommation en faisant appel à la participation volontaire des Calédoniens. Au final, l’enjeu est d’équilibrer la production d’électricité en évitant le démarrage de moyens de production coûteux. L’opération est basée sur l’envoi d’alertes SMS lors des pics, incitant les participants à réduire leurs consommations. En 2014, plus de 2 000 habitants s’étaient inscrits sur le site www.energeco.gouv.nc. L’ambition pour 2015 est d’aller plus loin dans la démarche, en promouvant un message simple : la bonne gestion de l’énergie est avant tout une attitude de tous les instants, et pas seulement en cas d’alerte SMS ! / @ [email protected] + www.nouvelle-caledonie.ademe.fr https://maitrise-energie.nc/energeco L’hôpital polynésien rationnalise ses consommations énergétiques Après un diagnostic énergétique, le Centre hospitalier de la Polynésie française a entrepris différentes actions dans le but de réaliser des économies d’énergie. calorifique issue de trois chaudières d’une puissance unitaire de 500 kW… Des caractéristiques impressionnantes avec, à la clé, une consommation de 26 113 MWh en 2013 (soit 5 % de la demande totale d’électricité de l’île), dont 44 % exclusivement dédiés à la production de froid. Le tout pour une © Isabelle Com © Isabelle Com Inauguré en 2009, le Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF), situé sur l’île de Tahiti, possède de multiples spécificités énergétiques : réseau de distribution électrique structuré par une boucle haute tension, climatisation assurée par cinq groupes « froids », production facture d’environ 7,8 millions d’euros. Pour accompagner le CHPF dans une meilleure gestion de ses consommations, l’ADEME, dans le cadre du partenariat avec la Polynésie française, a soutenu techniquement et financièrement la réalisation d’un diagnostic énergétique sur les 38 400 m2 de l’établissement. À la suite de cette initiative, l’hôpital a mis en place de multiples actions permettant de réduire de 10 % ses besoins électriques et de 21 % la consommation de fioul. Le programme doit se poursuivre, avec la mise en place d’une installation de chauffe-eau solaire collectif et d’un dispositif de climatisation par eau de mer (Sea Water Air Conditioning ou SWAC) devant couvrir l’intégralité des besoins de froid du CHPF. Le SWAC est un système innovant qui permet de refroidir l’air grâce à de l’eau de mer pompée à 900 mètres de profondeur. Ces deux actions bénéficient de subventions au titre du Fonds Chaleur. / @ [email protected] [email protected] + www.polynesie-francaise.ademe.fr 13 N°81 - DÉCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 > Terrain La consommation d’électricité maîtrisée en Guyane Le projet d’électrification de hameaux isolés dans le Haut Maroni en Guyane a été associé à un plan d’action de maîtrise de l’énergie. Une opération exemplaire et reproductible. La communauté de communes de l’ouest guyanais (CCOG) a lancé un projet d’électrification de cinq écarts amérindiens (hameaux isolés non reliés au réseau), grâce à des centrales hybrides solaire-Diesel qui devraient être installées pour fin 2015. Pour préparer le plus en amont l’arrivée de cette électricité domestique, la CCOG et EDF ont lancé, avec l’ADEME et ses partenaires début 2014, un plan d’action de maîtrise de l’énergie sur le Haut Maroni. Il s’agit de favoriser des modes de consommation électrique sobres, respectueux de l’environnement et des habitudes socioculturelles des populations. De La Martinique, région pilote pour Cit’ergie® La CACEM* a obtenu en décembre 2014 le label Cit’ergie® qui récompense le processus de management de la qualité de la politique énergétique et climatique de la collectivité. Dans la continuité de son Plan Climat Énergie Territorial (PCET), la CACEM s’est engagée en 2013 dans le processus de labellisation Cit’ergie®, déclinaison du label European Energy Award (eea®), portée au niveau français par l’ADEME. L’ambition de la CACEM était double : devenir une communauté pilote en termes d’efficacité énergétique et de lutte contre le changement climatique tout en renforçant son PCET grâce aux outils mis à disposition par Cit’ergie. Via son PCET, la CACEM mène en effet différents projets innovants et transverses : formalisation de l’Approche Environnementale de l’Urbanisme pour tous les nouveaux projets, coopération internationale avec Haïti pour l’électrification à base de photovoltaïque, engagement contre la précarité énergétique par le biais notamment des Espaces Info-Énergie, développement des transports en commun et des modes de déplacement doux… Avec le label Cit’ergie®, la CACEM voit récompensées douze années de politique environnementale et de développement durable menées avec l’accompagnement de l’ADEME. / * La Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique rassemble les villes de Fort-France, Lamentin, Saint-Joseph et Schoelcher. nombreuses actions ont déjà été mises en place en 2014 : création d’un poste de médiateur interculturel « énergie » formé aux techniques de sensibilisation à la maîtrise de l’électricité, publication d’un dépliant thématique édité à 5 000 exemplaires en langue wayana, formation sur la mise aux normes des installations auprès d’une ou deux personnes par hameau… Enfin, ce projet doit aussi contribuer au développement local avec la structuration de filières professionnelles de MDE et d’énergies renouvelables. / @ [email protected] + www.ademe-guyane.fr À la Réunion, la grande distribution gère son énergie La Réunion a mis en place un système automatisé de management d’énergie pour les grandes et moyennes surfaces. Destiné aux acteurs du secteur des grandes et moyennes surfaces, grosses consommatrices d’énergie, le projet SEGA* a été lancé par l’éditeur de logiciels TEEO, expert dans la mesure et le management de l’énergie, en collaboration avec l’ADEME et la Région Réunion. TEEO et le bureau d’études Optinergie ont proposé de développer une solution automatisée de collecte et d’analyse des informations énergétiques adaptée au secteur de la grande distribution, à La Réunion, et à destination de ces décideurs. Cette solution s’appuie sur l’outil Smart Sime de TEEO, un système d’information de management de l’énergie. Les principaux atouts du projet ? Mettre en œuvre un système de management de l’énergie dans le cadre d’une démarche ISO 50001 et promouvoir l’image de l’entreprise, engagée dans un projet reconnu de maîtrise de l’énergie. Pour atteindre cet objectif, l’ADEME anime un réseau de la performance énergétique. Sur l’île de La Réunion, 18 magasins sont déjà engagés dans cette démarche. / * Signature Énergétique pour une Gestion Automatisée @ [email protected] + www.cacem.org @ [email protected] + www.teeo.fr 14 Tableau de bord Réemploi et réutilisation 940 000 tonnes de biens ont été réemployés et réutilisés en France en 2013, soit environ 10 % du gisement potentiel de produits en fin d’usage. 250 1Md d'euros 16 C’est le chiffre d’affaires estimé et 36 extrapolé lié aux pratiques de réemploi et de réutilisation. De même, 22 000 emplois Équivalents temps plein (ETP), hors bénévoles, seraient liés à ces pratiques. 97 % des Français ont déjà pratiqué le réemploi de quelque manière que ce soit. 100 94 76 56 50 27 24 10 % Donner un produit, un objet dont vous ne vous servez plus Acheter un produit, un objet, qui a déjà servi, d’occasion Vendre un produit, un objet dont vous ne vous servez plus Glaner, c’est-à-dire récupérer des objets abandonnés sur la voie publique Troquer, échanger un produit, un objet dont vous ne vous servez plus contre un objet déjà utilisé 87% des Français pensent, en 2013, que la réparation est une façon de consommer malin en temps de crise, 94 % que le réemploi est un mode de consommation qui a de l’avenir et 81 % que les produits d’occasion sont tendance (6 points de plus qu’en 2012). Source : Étude Perception et pratiques des Français en matière de réemploi et de réparation des produits, menée par l’IFOP pour l’ADEME ADEME & VOUS / salariés C’est le seuil au-dessus duquel les entreprises sont soumises à l’obligation de mettre en place une stratégie d’efficacité énergétique. Dans le cadre du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte*, l’audit énergétique permet de repérer les gisements d’économies d’énergie chez les plus gros consommateurs professionnels (tertiaires et industriels). Si les investissements préconisés par l'audit sont réalisés, les économies d'énergie peuvent permettre jusqu’à 30 % d’économies, voire 50 % pour la part de la consommation liée au bâtiment, et ces investissements contribuent à créer des emplois. Le premier audit devra être réalisé avant le 5 décembre 2015, puis renouvelé tous les quatre ans. Il devrait concerner près de 5 000 entreprises. Les sociétés couvertes par un système de management de l’énergie certifié (norme NF EN ISO 50001) en sont exemptées. L’ADEME et la Banque Publique d’investissement peuvent aider les entreprises à réaliser les études et à financer les travaux nécessaires. * Décret du 26 novembre 2014 sur l’audit énergétique dans les grandes entreprises Source : Ministère de l'Environnement, du Développement durable et de l'Énergie Bois énergie 55 millions de mètres cubes de bois sont consommés chaque année pour le chauffage collectif et domestique, les chaufferies industrielles, etc. Pour une maison individuelle sur trois, le bois est une source de chauffage principale ou d’appoint. Lors du choix d’une chaudière, les points clés si l’on veut conjuguer efficacité énergétique et réduction de l’impact carbone sont le rendement (au moins 80 %) et les émissions de particules (moins de 90 mg/m3). Pour s’y retrouver, le consommateur peut se fier au label « Flamme verte », qui impose en outre des exigences sur les émissions polluantes (CO et COV). L’amélioration des performances des appareils de chauffage au bois a permis de diminuer globalement leurs émissions polluantes : ainsi, l’émission de particules assez fines (PM10) est passée de 200 000 tonnes par an en 1990 à moins de 90 tonnes en 2012. Les émissions polluantes (gaz et particules) de ces appareils diminuent encore s’ils sont bien dimensionnés, installés par un professionnel qualifié et bien utilisés. Enfin, le couplage avec une installation solaire, qui prendra le relai en été, est idéal. / Source : Guide pratique Se chauffer au bois, ADEME coll. Agir ! © Aduro > 15 N°81 - DÉCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE DANS LE BÂTIMENT RÉSIDENTIEL EN 2010 ET 2030, PAR USAGE En % 44,3 Mtep 40 32,6 Mtep 30 Scénarios énergétiques 11,7 Mtep C’est la baisse de la consommation énergétique 20 10 0 2010 Chauffage Eau chaude Cuisson 2030 Éclairage Climatisation Électricité spécifique dans le bâtiment résidentiel entre 2010 et 2030, selon le scénario de l’ADEME permettant d’envisager le facteur 4 en 2050 (émissions de gaz à effet de serre divisées par 4). Le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) représente plus de 40 % de l’énergie finale consommée en France aujourd’hui. Pour réduire les consommations dans ce secteur clé, l’hypothèse d’un plan ambitieux de construction neuve et de rénovations thermiques des bâtiments résidentiels et tertiaires est retenue pour 2030. Les 350 000 logements construits chaque année atteindront en 2030 une proportion inverse entre habitat collectif (40 % aujourd’hui) et individuel (40 % en 2030). Et 500 000 logements par an devront faire l’objet d’une rénovation thermique. Pour le bâtiment tertiaire, on passerait de 22,1 Mtep en 2010 à 18,6 Mtep en 2030. Source : Contribution de l'ADEME à l'élaboration de visions énergétiques 2030-2050 Scénarios énergétiques De 44 à 15 Mtep C’est la baisse de la consommation énergétique dans les transports entre 2010 et 2050. Avec le secteur du bâtiment (lire ci-dessus), c’est principalement grâce au secteur des transports que le scénario de l’ADEME envisage d’atteindre en 2050 le facteur 4 (émissions de gaz à effet de serre divisées par 4). La consommation énergétique française globale diminuera dans le même temps de 50 %. À noter que le secteur de l’agriculture et de la forêt joue un rôle clé dans le scénario, par son impact sur l’évolution des émissions de gaz à effet de serre et sa contribution déterminante à la production d’énergie renouvelable. / Source : Contribution de l'ADEME à l'élaboration de visions énergétiques 2030-2050 BILAN DE LA CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE EN 2010, 2030 ET 2050, PAR SECTEUR En Mtep 50 ,3 44 40 ,5 36 ,2 33 30 ,7 26 20 44 ,8 35 ,6 32 ,9 21 ,1 22 6 , 18 ,6 15 15 10 9 3, 3 3 0 Industrie 2010 2030 Résidentiel 2050 Tertiaire Transports Agriculture Consommation 80 % des sapins vendus en France sont cultivés dans l’Hexagone. Chaque année, six millions d’unités sont vendus pour Noël, dont cinq millions de sapins végétaux. Les plantations sont faites spécifiquement pour Noël, pour la plupart dans le Morvan et le Jura. Si vous achetez un sapin en pot, il devra être replanté dans les jours qui suivent l’achat. Qu’il soit naturel ou artificiel, évitez les arbres colorés, couverts de neige artificielle ou de dorure : le flocage est en général fait à partir de produits chimiques qui émettent des composés organiques volatils (COV) risquant de polluer votre logement, et ils ne sont pas recyclables. Une fois les fêtes passées, pensez à l’apporter dans une déchèterie ou dans un des points de collecte mis en place dans les espaces verts municipaux, si votre ville organise leur valorisation. Les modèles artificiels (en plastique, en métal ou en bois) devront être choisis solides, de façon à pouvoir être gardés suffisamment longtemps pour limiter l’impact environnemental dû à leur fabrication. / Source : ADEME © By-studio/fotolia 50 < > 16 le kiosque ADEME & VOUS / Publications c FORMATIONS / Ambassadeurs prévention Déchets Acquérir une culture commune partagée de la prévention, aborder la prévention dans vos actions locales de sensibilisation à la gestion des déchets, mettre en place des indicateurs de moyens et de résultats. Alléger l’empreinte environnementale de la consommation en 2030 DU 2 AU 4 FÉVRIER 2015, LYON, GRATUIT Animateurs plans et programmes Déchets Pour maîtriser la méthode et les outils de mise en œuvre opérationnelle des plans et des programmes, et être en mesure de coordonner leurs différentes étapes constitutives. + www.ademe.fr/publications Dans le but de contribuer à la réflexion sur une consommation durable, l’ADEME a réalisé un exercice de prospective, s’attachant à donner une vision à l’horizon 2030 des changements technologiques, économiques et sociaux nécessaires à la réduction de l’empreinte environnementale de la consommation des ménages français. Le rapport de synthèse et le résumé présentent les hypothèses et enseignements principaux de ce travail. / Réf. 8356 (résumé) et 8357 (rapport de synthèse) - Téléchargeables gratuitement DU 3 AU 5 MARS 2015, PARIS, GRATUIT AEU2, L’URBANISME DURABLE : ASSISTANTS À MAîTRISE D’OUVRAGE Comprendre la démarche AEU2, pouvoir l’adapter à un territoire, comprendre le rôle de l’intervenant, identifier les enjeux et être en mesure de formuler des stratégies. Stratégie Transport et Mobilité période 2014-2017 DU 10 AU 12 MARS 2015, PARIS, 1425 € NET L’ADEME a souhaité préciser ses orientations stratégiques prioritaires en matière de transport et de mobilité pour la période 2014-2017, en se focalisant sur ses domaines de compétence et ses métiers et en renforçant la cohérence et la lisibilité de ses actions. Téléchargeable gratuitement www.ademe.fr/publications CEP module 1 : prise de poste Ce module vise à fournir aux conseillers en énergie partagés prenant leurs fonctions une vision opérationnelle de leur métier, du contexte et des jeux d’acteurs dans lesquels ils vont opérer. + Emballages ménagers, données 2013 DU 28 AU 29 SEPTEMBRE 2015, PARIS, GRATUIT Cette synthèse présente les principales données pour 2013 issues du tableau de bord réalisé par l’ADEME, qui fournit des données sur la mise en marché, le recyclage et la valorisation des emballages ménagers, ainsi que sur l’activité des sociétés agréées. / Réf. 82266 - Téléchargeable gratuitement www.ademe.fr/publications + Retrouvez en ligne toutes les publications payantes ADEME sur la Librairie Eyrolles : www.eyrolles.com À LIRE SUR LE SITE ADEME & VOUS Rendez-vous sur le portail ADEME & VOUS ! Accessible à partir du site www.ademe.fr, ou à l’adresse www.ademe-et-vous.ademe.fr, il vous présente la version en ligne du magazine ADEME & VOUS, le Fil d’actu, la Lettre internationale, les lettres Recherche et Stratégie & études. ADEME & VOUS RECHERCHE N° 9 Ce numéro fait le point sur les avancées en matière de produits biosourcés et de chimie du végétal, qui peuvent avoir un réel impact en matière de dépendance au pétrole et d’amélioration du bilan environnemental de l’industrie, tout en étant créateurs d’emplois. STRATÉGIE & ÉTUDES N° 40 Orienter les capitaux vers une économie « bas carbone », un appui des pouvoirs publics nécessaire : tel est le thème de ce numéro, après le lancement, le 23 juin, de la conférence bancaire et financière pour la transition énergétique. @ Abonnez-vous au Fil d’actu, www.ademe.fr/ ademe-et-vousabonnement , Renseignements par mail : [email protected] Retrouvez toute l’offre de formation de l’ADEME sur www.ademe.fr/formations ADEME & VOUS / 20, avenue de Grésillé BP 90406 49004 Angers Cedex 01 Tél. 02 41 20 41 20 Directrice de la publication : Valérie Martin / Rédactrice en chef : Catherine Séguin-Jacques / Couverture : © Aleksandr Lazarev et Fruttipics/Thinkstock, Imaton, SDLR et Pakhnyushchyy/Fotolia / Vignette dossier : © CoraMax/Shutterstock / Conception et réalisation : www.specifique.com Réf. 8191 – Décembre 2014 - Janvier 2015/ ISSN 1957-1992 (imprimé) - ISSN 1955-2742 (en ligne) Imprimé par Imprimerie Vincent sur papier Reprint 40 % pâte FSC / 60 % pâte recyclée, avec des encres végétales. / Abonnement : www.ademe.fr/ademe-et-vous-abonnement