« Non aux retouches photo » : une nouvelle tendance?
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« Non aux retouches photo » : une nouvelle tendance?
« Non aux retouches photo » : une nouvelle tendance? Par STÉPHANIE CARION Publié le mardi 08 mai 2012 MODE ET BEAUTÉ La retouche photo est un phénomène de mode de plus en plus controversé. Même les mannequins s’insurgent contre ce procédé exploité à outrance. Furax, le mannequin canadien Coco Rocha proteste contre sa photo en couverture du magazine Elle Brésil de ce mois de mai. La jeune femme y apparaît nue et recouverte d’étranges tatouages. Or, ces photos ont été prises alors qu’elle était vêtue d’un body sous une robe transparente. « Je suis très déçue que mes souhaits et mon contrat aient été ignorés. Je pense que tous les mannequins ont le droit d’établir des règles sur la manière dont elles sont prises en photo et dans mon cas, ces règles ont clairement été contournées », explique-t-elle sur son blogue. En Angleterre, le combat contre Photoshop fait rage avec pour première cible le poids des modèles. En quelques clics, ce logiciel permet en effet de gommer un ventre considéré comme « trop rond » et des hanches « larges ». Les dérives de cette mode ont d’ailleurs alimenté la polémique lorsque la marque London Fog a affiché une Gisèle Bünchen à demi nue exhibant un ventre plat alors qu’elle était enceinte de plusieurs mois. Même constat lorsque l’enseigne de cosmétique Olay a présenté le visage de Twiggy (âgée de 60 ans) sans la moindre ride. On se souvient également de la retouche grossière d’une photo de Filippa Hamilton à ses dépens. La maison Ralph Lauren a diffusé un cliché sur lequel le mannequin franco-suédois apparaissait anormalement maigre. La jeune fille était extrêmement choquée, d’autant qu’elle aurait été licenciée pour son poids jugé trop important aux yeux du couturier. Dernièrement, une ballerine de 14 ans, Julia Bluhm, a déposé une pétition dans les bureaux newyorkais de la publication Seventeen. « Je voudrais voir des filles normales qui me ressemblent dans ce magazine qui est censé m’être destiné », a-t-elle écrit. La pétition a recueilli 48 000 signatures en quelques jours. Si en Angleterre les règles sont plus strictes en matière de publicités trompeuses, d’autres pays commencent à s’insurger contre ce fléau qui gomme l’identité et la féminité des femmes. On l’a vu, certains mannequins n’apprécient guère que leur image soit déformée par des logiciels informatiques. Cette année, le magazine Glamour a d’ailleurs annoncé qu’il communiquerait des consignes strictes à ses photographes. Désormais, ils devront s’abstenir de retoucher les clichés des mannequins qui ne le souhaitent pas. Malgré ces bonnes intentions, les dérives persistent dans la majorité des magazines féminins et pour bon nombre de marques. Mais, une nouvelle vague de plaintes voit le jour, ce qui est plutôt bon signe… Source : La Libre.be. « Non aux retouches photo »: une nouvelle tendance?, [En ligne] http://www.lalibre.be/culture/mode/non-auxretouches- photo-une-nouvelle-tendance-51b72d1ae4b0de6db97491c7, (Page consultée le 20 septembre 2013). De l'importance du choix des mannequins pour le commerce Par HORTENSE LASBLEIS Publié le 18 mai 2012 « Il est important de vivre sainement quand on est une jeune femme et que l'on se construit psychologiquement. Il ne faut pas se laisser prendre par les diktats de minceur », estime Emannuelle Alt. | AP/LUCA BRUNO Les marques vont-elles abandonner le modèle unique du mannequin jeune, très mince et blanc? Pour Ben Barry, elles y auraient tout intérêt. Le fondateur et président d'une agence de mannequinat « pro-diversité » a conduit une thèse sur le sujet à l'université de Cambridge. Dans la version canadienne de Elle, il résume les résultats de son étude – à paraître en juin. Sur le site Internet du magazine féminin, il explique vouloir contrer le raisonnement marketing qui conduit les marques à n'utiliser que des mannequins taille 34 dans leurs publicités. La logique de ces derniers étant de montrer volontairement une image que les femmes ne peuvent atteindre. Ils supposent alors que la mauvaise estime de soi et la recherche d'adéquation à cet idéal les pousseraient à acheter davantage. Une théorie qui, selon Ben Barry, ne résiste pas à l'épreuve des faits. POIDS, ÂGE ET COULEUR DE PEAU Son enquête porte sur 2 500 femmes, différentes par l'âge (14 à 65 ans), la taille de vêtements (34 à 48) et l'origine ethnique – l'étude se déroule au Canada et aux États-Unis. Après avoir observé des publicités pour une même robe et dont seul le mannequin changeait, les participantes ont livré leurs impressions, puis elles en ont discuté lors de focus group. Le résultat est sans appel : l'intention d'achat augmente de 200 % lorsqu'une femme regarde une publicité dont le mannequin fait la même taille qu'elle ou une taille supérieure. À l'inverse, lorsque le modèle est plus mince, la volonté d'acheter diminue de 60 %. Quelles sont les raisons de ces variations? Une participante explique qu'elle achèterait la robe « dans l'instant » si cette dernière était présentée par un mannequin qui lui ressemble : elle peut plus facilement se représenter avec le vêtement. L'étude dément la croyance selon laquelle le mal-être est facteur d'achat. « C'est en fait ce qui les détourne du produit », souligne Ben Barry. L'une des participantes explique ainsi se sentir « exclue » du monde de la mode lorsqu'elle voit des mannequins qui ne lui correspondent pas. « Les femmes n'ont pas besoin d'aspirer à un idéal inatteignable pour acheter les produits de la mode », résume le chercheur. Ce qui vaut pour le poids vaut également pour l'âge et la couleur de peau. L'intention d'achat augmente de 175 % si le modèle correspond à l'âge de la participante ou le dépasse. Si le modèle est plus jeune, cette intention diminue de 60 %. La conclusion de l'étude n'est pas de remplacer un modèle unique par un autre, mais bien de diversifier les types de mannequins dans les publicités et les défilés. L'objectif est simplement de mettre en scène « des modèles qui reflètent tout le panorama de la beauté féminine », résume Ben Barry. Source : Le Monde.fr. De l'importance du choix des mannequins pour le commerce, [En ligne] http://www.lemonde.fr/style/article/2012/05/18/de-l-importance-du-choix-des-mannequins-pour-le-commerce_1704007_1575563.html, (page consultée le 20 septembre 2013). H&M « COLLE » DE VRAIS VISAGES SUR DES SILHOUETTES VIRTUELLES Publié le 6 décembre 2011 Des jambes interminables, une peau lisse, une taille de guêpe… Difficile de distinguer les corps des modèles visibles sur le site de H&M. Si ce n’est peut-être la couleur de la peau qui diffère légèrement. Et pour cause, la marque de prêt-à-porter suédoise a reconnu auprès du tabloïd suédois Aftonbladet avoir utilisé des silhouettes virtuelles sur lesquelles ont été collées, à l’aide de photoshop, de vrais visages de mannequins. Objectif du détaillant suédois : attirer l’attention sur la lingerie et les maillots de bain disponibles sur son site e-commerce et non pas sur la plastique des modèles. H&M se défend d’imposer une image trop parfaite du corps de la femme. « Le but n’est pas de véhiculer un « idéal physique » mais simplement de présenter nos articles comme le font d’autres marques. Les têtes de mannequins virtuels sont des têtes de vrais modèles, bien conscients de la manière dont nous les utilisons », explique Julien Aries du bureau de presse parisien de la marque suédoise. Par ailleurs, le géant du textile précise que ce procédé n’est utilisé que sur le net, « aussi bien pour les femmes, que pour les hommes ». Les autres campagnes publicitaires diffusées en télévision, en presse et en affichage, elles, ne font appel qu’à de vrais modèles, ajoute l'attaché de presse. Mais Helle Vaagland, journaliste féministe suédoise, ne l’entend pas ainsi, ironisant dans le journal Aftonbladet sur la portée de ces clichés. « Cela illustre très bien les exigences esthétiques exorbitantes imposées aux corps féminins. Elles sont si grandes que H&M n’a pas réussi à trouver quelqu'un répondant à ses critères de perfection (corps et visage) afin de vendre ses bikinis », a-t-elle déclaré. Source : Elle. H&M « colle » de vrais visages sur des silhouettes virtuelles, [En ligne] http://www.elle.fr/Societe/News/H- M-colle-de-vraisvisages-sur-des-silhouettes-virtuelles-1829602, (Page consultée le 20 septembre 2013). Karl Lagerfeld: « Personne ne veut voir des femmes rondes dans la mode ! » S’il y en a un qu’on ne peut pas accuser d’être consensuel ou hypocrite, c’est bien Mr Lagerfeld ! Alors que le rédacteur en chef du magazine de mode allemand BRIGITTE a décidé de ne plus employer des mannequins professionnels mais des amatrices pour ses séances photos, et alors qu’une loi doit être votée pour que les retouches Photoshop soient systématiquement signalées sur les photos, voilà que le directeur artistique de la maison Chanel dit tout haut ce que la planète mode pense tout bas. Dans une entrevue accordée au magazine allemand Focus et datant du 11 octobre 2009, voici ce qu’il a déclaré: « Vous avez de grosses bonnes femmes assises avec leur paquet de chips devant la télévision qui disent que les mannequins minces sont hideux! [...] Ce débat sur la maigreur des mannequins est absurde, le monde de la Haute-Couture est là pour vendre du rêve et de l’illusion! » . Cela m’a fait penser à une autre phrase prononcée il y a déjà quelques mois par un certain créateur: « La plupart des clientes qui consomment le luxe sont des femmes mûres qui rêvent de la jeunesse éternelle. Raison pour laquelle on fait défiler des jeunes filles, car non seulement les vêtements tombent mieux sur elles mais en plus, la cliente qui regarde le défilé se dit qu’elle aura l’air tout aussi jeune en portant nos vêtements. » Dans ce sens-là, je dois dire que je comprends son raisonnement. Arrêtons l’hypocrisie, si du jour au lendemain, une femme avec des bourrelets défilait dans un fourreau Alaïa, je peine à croire qu’elle donnerait autant envie de le porter que si c’était Naomi Campbell qui l’avait porté. D’ailleurs, les lectrices sont contradictoires: d’une part, elles réclament des mannequins moins maigres, d’autre part, quand un magazine publie une série MODE avec des filles « bien proportionnées », le numéro se vend clairement moins… L’extrême maigreur NON, mais faire défiler des filles « normales » me semble démago. Soit toutes les marques l’imposent du premier coup, soit on laisse tomber le débat. Quoi qu’il en soit, si vous avez des problèmes d’éthique personnelle, vous pouvez vous rabattre sur les d e u x Stella (Cadente & Mc Cartney ), qui elles, ont pour principe de ne pas embaucher des mannequins maigres. Ou alors, écrire à Mme Wintour pour qu’elle change la donne (puisque c’est elle qui a imposé la taille zéro des mannequins dès les années 90). Source : L’Entre-Deux par Fashizblack Magazine. Karl Lagerfeld: « Personne ne veut voir des femmes rondes dans la mode ! », [En ligne] http://www.iam.fashizblack.com/fashiznews/karl-lagerfeld-personne-ne-veut-voir-des-femmes-rondes-dans-la-mode/, (Page consultée le 20 septembre 2013). Le complexe d’Adonis : La crise cachée de l’homme obsédé par son corps (traduction libre) Par CLAIRE SENÉCAL The Adonis Complex: The Secret Crisis of Male Body Obsession (2000) Authors: Harrison G. Pope, Jr., MD Katharine A. Phillips, MD Roberto Olivardia, PhD. Beaucoup ont écrit sur le problème de perception de l’image corporelle chez les femmes anorexiques mais ce n’est que depuis peu qu’il a été reconnu qu’un problème semblable affligeait l’homme. L’obsession reliée à la perception du corps est la même et les psychiatres parlent alors d’anorexie nerveuse inversée. Pour la femme anorexique, le corps est toujours trop gros tandis que pour l’homme anorexique, la masse musculaire de son corps n’est jamais assez grosse. Dans le livre The Adonis Complex : The secret Crisis of male Body obsession, Harisson Pope Jr. docteur en psychiatrie au Havard Medical School parle ouvertement de tous les problèmes reliés à la perception de l'’image corporelle chez l’homme. Dans les dernières décades les petits problèmes d’apparence jusqu’aux cas psychiatriques semblent se développer de façon épidémique (Pope et al 2000, Psychiatrique Tines March 2001,) tant chez le jeune garçon que chez l’homme adulte. Le terme Complexe d’Adonis n’est pas un terme médical. Il a plutôt été utilisé pour décrire la variété des problèmes masculins reliés à l’image corporelle. Le terme provient de la mythologie grecque qui décrit Adonis comme moitié homme et moitié dieu. Adonis était considéré comme le summum de la beauté masculine. Il était tellement beau qu’il gagna le cœur de la reine Vénus, reine de tous les dieux. Les critères de beauté ont changé depuis ces temps. À cet effet, les auteurs ont remarqué que dans les dernières décades la poupée Barbie avait tendance à maigrir tandis que G.I. Joe devenait plus musclé. Pour illustrer ce phénomène prédominant que l’homme porte sur ses mesures corporelles et sa musculature, les auteurs Pope, Phillips et Olivardia utilisent le terme de « Dysmorphie musculaire ». Elle implique que les fixations peuvent rapidement devenir obsessionnelles et compulsives. Source : C l a i r e S e n é c a l , Collège Édouard-Montpetit. L e c o m p l e x e em.qc.ca/prof/csenecal/articles/adonis.htm, (Page consultée le 20 septembre 2013). d’Adonis, [En ligne] http://ww2.college- L’image corporelle véhiculée dans l’espace public et médiatique a une influence sur l’image personnelle, sur l’estime de soi et, indirectement, sur la santé de la population. Nous reconnaissons que les idéaux de beauté basés sur la minceur extrême peuvent nuire à l’estime personnelle, particulièrement chez les filles et les femmes. Nous croyons que les comportements alimentaires et les pratiques de contrôle du poids sont influencés par des facteurs tant biologiques que psychologiques, familiaux et socioculturels. Nous préconisons l’engagement des partenaires de tous les milieux, gouvernementaux, associatifs et corporatifs pour, ensemble, contribuer à faire diminuer les pressions socioculturelles au bénéfice d’une société saine et égalitaire. Nous avons la conviction que les secteurs de la mode, de la publicité et des médias peuvent assumer un véritable leadership par leur vitalité et leur créativité afin d’exercer une influence positive sur le public. Nous désirons suivre le courant international du milieu de la mode dans ses initiatives de conscientisation sur les problèmes liés à la préoccupation excessive à l’égard du poids, à l’anorexie nerveuse et à la boulimie. Nous avons résolu, à l’instigation de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, de participer collectivement à la rédaction de cette charte et de lancer un appel à l’action pour transmettre, dans notre collectivité, une image corporelle saine et diversifiée. En conséquence, nous souscrivons à la vision d’une société au sein de laquelle la diversité des corps est valorisée et c’est pourquoi nous, personnes soussignées, dans le cadre de nos missions respectives, nous engageons à : 1. Promouvoir une diversité d’images corporelles comprenant des tailles, des proportions et des âges variés. 2. Encourager de saines habitudes autour de l’alimentation et de la régulation du poids corporel. 3. Dissuader les comportements excessifs de contrôle du poids ou de modification exagérée de l’apparence. 4. Refuser de souscrire à des idéaux esthétiques basés sur la minceur extrême. 5. Garder une attitude vigilante et diligente afin de minimiser les risques d’anorexie nerveuse, de boulimie et de préoccupation malsaine à l’égard du poids. 6. Agir à titre d’agents et d’agentes de changement afin de mettre de l’avant des pratiques et des images saines et réalistes du corps. 7. Faire connaître la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée auprès de nos partenaires, de nos clientèles et de nos relations professionnelles tout en participant activement à l’adhésion à ses principes et à leur respect.