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Le mannequinat
Made In Côte d'Azur
L
'agence « Hourra ! Models » fait
figure de pionnière sur la Côte
d'Azur. Elle existe depuis 1989 et a
réussi à vivre et à se développer depuis
presque 20 ans. « La maison mère a été
ouverte à Nice. L'agence de Marseille a
été créée il y a 12 ans, celle de Lyon
depuis 8 ans et nous venons d'en ouvrir
une à Paris le mois dernier » nous
explique Valérie Robin, responsable du
booking pour Hourra depuis 7 ans. Après
avoir été journaliste à Paris, Valérie s'est
lancée dans cette profession grâce
à une opportunité et sûrement
parce qu'elle était elle aussi mannequin étant plus jeune. Elle travaille aujourd'hui au plus près
d'Eric Lafont, le directeur général d'Hourra Models, lui-même
ancien mannequin chez Glamour
pendant 10 ans.
« Notre fonction est de trouver des
mannequins hommes, femmes ou
enfants pour des publicités,
photos et défilés. Cela arrive que
l'on nous demande conseil pour
trouver des personnes pour tourner un film mais c'est plutôt rare ». Avec
ses 4 agences, Hourra ne compte pas
moins de 1500 mannequins, sans compter les enfants. Alors pour faire le tri dans
ce panel extraordinaire, les 8 bookeurs de
l'agence ont accès à toutes les photos et
informations des mannequins sur leur site
internet. Et c'est ainsi qu'ils peuvent
répondre au mieux aux attentes de leurs
clients.
« Pour les enfants, nous travaillons par
exemple avec Tartine et Chocolat.
Nous avons été partenaires pendant
longtemps du concours Elite Model
Look. Dernièrement, nous avons fourni
des mannequins à Jean-Paul Gaultier, La
Perla, Guess, Prada, Gucci, Vuitton,
3 Suisses, Leroy Merlin, Décathlon…
A Nice et Marseille, les clients viennent
surtout pour la beauté du littoral et le
climat favorisant les shootings en extérieur ».
Même sur la Côte d'Azur, il y a donc du
travail pour les agences et leurs mannequins ! Les modèles sont souvent demandés pour des défilés qui se déroulent dans
la région comme lors du Cannes
Shopping Festival ou des différents
salons de mode.
Pour les critères, il faut mesurer plus
d'1m72 pour les filles et 1m83 pour les
garçons. Après, c'est au feeling. Tout
en sachant que les critères ne sont
pas les mêmes
pour un défilé ou
une séance photo.
« Mais nous n'avons pas de filles
qui font du 34,
assure Valérie.
Eric Lafont
Ce n'est pas
logique ni harmonieux. Nous
n'avons pas d'anorexique dans
notre agence.
Cela peut se
voir au diamèt- Valérie Robin
re des bras, à
la grosseur des genoux et à la qualité de
la peau. J'ai déjà récupéré des filles qui
étaient poussées par d'autres agences à
perdre des kilos. Je vois mes modèles
comme des êtres humains. Il faut respecter la nature des gens. On voit si une personne est faite pour être mince ou pas car
elle a des attaches plus fines. Je ne
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demande jamais à des mannequins de
perdre des kilos si je vois que c'est un
effort surhumain pour eux. Malgré toutes
ces récentes histoires et dispositions officielles sur la maigreur des mannequins,
j'ai toujours des marques qui me demandent des tailles 34. Je n'ai pas l'impression que ça ait énormément changé.
Pour ma part, j'arrive quand même à
satisfaire les clients sans filles qui s'habillent en 34 ».
Certains mannequins des agences azuréennes réussissent à percer. « Nous n'avons pas de top models dont on connait le
nom mais nous en avons plusieurs reconnaissables visuellement. Un Niçois,
Laurent, a fait des clips pour Optic 2000.
3 de nos mannequins apparaissent dans
les publicités pour la Nintendo DS. Il y a
quelque temps Franck Herbert faisait la
campagne Lapidus et Philippe G. apparaissait dans les publicités Biguine ou
encore Lévis. Nous avons aussi des « new
faces » dans lesquelles nous
plaçons beaucoup d'espoir
comme Praline, Marion et
Morgan qui sont toutes les
trois Niçoises ».
Malgré l'ambiance de crise,
l'agence Hourra continue à
très bien fonctionner selon
Valérie. Mais ils préfèrent ne
pas trop en parler et rester
discret. La faute à un climat
plutôt malsain entre les différentes agences de mannequins de la Côte d'Azur.
L'autre
agence
niçoise
« Enjoy Models » a d'ailleurs
refusé de figurer dans cet article si
Hourra Models était mentionné. « Il n'y a
qu'à Nice que cela se passe comme ça, se
plaint Valérie. Alors qu'il y a de la place
pour tout le monde. Les nouveaux clients
arrivent sans problème. Cela n'a pas
abimé notre réputation. C'est toujours
stimulant d'avoir de la concurrence ! »
© DR
Guillaume Campanacci
© DR
© DR
Le centre névralgique de la mode, on le sait, se trouve à Paris.
Défilés, shooting, casting… La capitale laisse peu de place aux
villes de province dans ce domaine. Pourtant, il existe plusieurs
agences de mannequins dans le Sud et notamment sur la Côte
d'Azur. Comment s'en sortent-elles ? Que font-elles ?
Nous les avons rencontrées pour vous.
PAR MÉLODY VISSIO
Vis ma vie de mannequin…
A
urélie est une très belle jeune fille
de 22 ans. Elle pourrait être une
étudiante en 4ème année de
« Sciences Po » comme les autres si elle
ne gagnait pas jusqu'à 3000 euros par
mois pour quelques journées de travail.
Cette Niçoise est en effet mannequin, en
parallèle de ses études, depuis l'âge de
17 ans. « A 14 ans, j'ai été repérée dans
la rue par l'agence Metropolitan. Ils voulaient travailler avec moi. J'en avais
énormément envie mais mes parents n'étaient pas d'accord. J'ai alors débuté
dans le mannequinat à 17 ans, quand j'ai
passé le concours Elite à Paris où je suis
arrivée finaliste. Hourra Models était en
partenariat avec Elite pour le concours,
ils m'ont demandé de continuer avec eux
en province ».
Aurélie commence à bien gagner sa vie
grâce au mannequinat à 19 ans mais a
toujours refusé de « monter » à Paris.
«Courir les castings est incompatible
avec les études. L'agence Hourra fonctionne heureusement en envoyant les
photos par mail, cela m'arrange.
Et puis dans le Sud, j'ai moins de
concurrence ! »
A 17 ans, Aurélie rêvait de faire du mannequinat son métier. Mais avec l'expérience, ce n'est plus à l'ordre du jour.
« Cela demande beaucoup d'énergie, de
temps pour peu de résultats. Le rythme de
vie est assez épuisant et creux. On ne
côtoie que des personnes qui nous disent
à peine bonjour et nous jugent sur 3
photos. Ça m'ennuie à force. Mais c'est
parfait pour un à-côté ». Aurélie se verrait bien travailler dans la communication… dans le secteur de la mode HauteCouture ou du luxe.
Pour elle, pour faire carrière dans ce
milieu, il faut être un mannequin international et courir les fashion week. « Dans
le Sud, le gros problème est qu'il n'y a pas
énormément de travail. A part pour les
marques étrangères, mais c'est ponctuel.
A cause de cela, les filles, si elles veulent
travailler suffisamment pour gagner leur
vie, doivent s'inscrire dans plusieurs
agences et cela fait perdre de la crédibilité. Les mannequins du sud ne gagnent
pas beaucoup sauf si elles sont très
débrouillardes. Je ne sais pas non plus
comment font les agences de la Côte
d'Azur pour vivre. Elles doivent casser
les prix. On est loin des grosses machines
parisiennes ».
Le problème de la maigreur des mannequins est pour elle un phénomène très
différent entre Paris et la Province.
« Dans le Sud, on ne nous demande pas
d'être maigre. Je mesure 1m81 pour 56
kg et les bookeurs parisiens me regardent
avec des yeux ouverts comme si j'étais
obèse ! Ils veulent que je perde encore
5 kg ! Les Parisiennes sont mesurées toutes les semaines, c'est incroyable ! En
Province, on veut des filles plus saines et
pulpeuses. La différence vient sûrement
de la cible des clients. Les Provinciaux
ont envie de s'identifier et vont être horrifiés de voir une fille trop maigre. Je
peux vous assurer que les mesures prises
contre cela n'ont absolument rien
changé. Pourquoi changeraient-ils
quelque chose d'ailleurs puisque ça marche toujours comme ça ? Les acheteurs
sont toujours les mêmes ».
En attendant, Aurélie continue d'utiliser
sa beauté pour financer ses études.
Et avec un book comme le sien, elle n'a
pas trop de mal à trouver de nouveaux
contrats. La belle Niçoise a en effet déjà
participé à des défilés Givenchy,
Valentino, Fendi et du Salon du
Prêt-à-porter. Elle a aussi fait des
photos pour les collants et la lingerie
Le Bourget ainsi que pour le catalogue
Manoukian.
© DR
Aurélie, 22 ans
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Valérie Delistrie
Et les enfants ?
© DR
V
alérie Delistrie a racheté IPS
Models en 2003. Son agence, qui
est basée à Cannes, s'occupe
exclusivement des enfants, de 3 mois à
16 ans. « Nous cherchons des modèles
pour des séances photos, catalogues,
publicité télé ou parfois figuration de
films. Nous recrutons beaucoup par le
bouche à oreilles mais nous recevons
surtout énormément de mails de parents
qui nous proposent leur enfant, une
dizaine par jour. S'ils nous intéressent,
on leur demande de se présenter »
explique la directrice de l'agence.
Pour les petits, les critères ne sont pas
aussi précis que pour les adultes. « On
demande des enfants beaux, expressifs,
de bonne humeur, pas timide, avec de la
chaleur dans le regard. L'enfant doit
rester naturel. Cela doit rester un jeu.
On fait d'ailleurs attention à ce que les
qui m'a permis de connaitre cette
carrière ». Une carrière qui l'a déjà fait
travailler pour Nike, Hewlett Packard,
Champion, Dockers, Leclerc, Auchan,
Sveltesse et bien d'autres.
La jeune mannequin Marie
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parents ne mettent pas
la pression, ne commencent pas à comparer leur
enfant avec les autres ».
Les enfants sont bien
protégés, moralement et
juridiquement. « Les
règles qui encadrent le
mannequinat pour les enfants sont très
strictes. Il faut par exemple habiter à
moins de 60 km du lieu du shooting ou
du casting et l'agence doit être présente
lors des castings ».
La difficulté de gérer des enfants vient
aussi de l'évolution très rapide de leur
morphologie et de leur visage. « Cela
suppose une mise à jour de tous les dossiers (nous en avons près de 3000) tous
les 3 ou 4 mois ! » Un sacré travail que
Valérie et ses bookeurs ne se lassent
pourtant jamais de faire.
© DR
A
28 ans, Guillaume Campanacci a
la chance d'être un mannequin
international. Celui qui a passé
toute son enfance entre Mandelieu et
Cannes, où il est né, a connu une carrière
fulgurante en l'espace d'à peine deux ans.
« Après avoir fait des études de math sup,
math spé, arts et métiers et une école
d'ingénieur, je me suis rendu compte que
ce que faisaient mes amis ne m'intéressait
pas du tout. Je voulais voyager. J'ai alors
tapé à la porte d'Eric (Lafont) et tout s'est
enchainé ».
Ses premières photos se font à l'hôtel
3.14 à Cannes avec Fred Goudon, le
photographe des « Dieux du Stade ». Le
directeur d'Hourra envoie ensuite les
photos en Grèce où elles sont très appréciées. « J'ai alors passé deux mois là-bas
où j'ai fait des publicités TV pour
Vodafone et Champion par exemple.
Immédiatement, le mannequinat est devenu un travail à temps plein. Je suis ensuite parti vivre à Paris, en Asie, à Hong
Kong, Singapour, Barcelone et je réside
désormais à Miami depuis un an ».
Avec cette multitude d'expériences,
Guillaume a pu observer les différences
dans le monde du mannequinat selon où
l'on se trouve sur la planète. « Alors qu'à
Paris, c'est très fashion et les clients veulent des hommes très jeunes et maigres, à
Barcelone, Miami ou sur la Côte d'Azur,
c'est plus commercial avec des mannequins qui ressemblent davantage à des
gens normaux. Dans le Sud, il y a du travail pour les mannequins. J'aurais pu
faire carrière en restant en France. La
preuve : c'est l'agence Hourra qui m'a
offert ce contrat avec Canon pour une
publicité diffusée dans le monde entier !
Mais il est certain qu'il y a moins d'opportunités qu'il y a 20/30 ans et de toute
façon je voulais voyager ».
« Plus jeune, je n'ai jamais pensé une
seconde faire du mannequinat et aujourd'hui je gagne à peu près 1000 euros par
jour pour faire un catalogue et 5000
euros pour 2/3 jours lorsque je réalise
des pubs TV ! »
Mais Guillaume ne compte pas faire cela
éternellement. Il écrit actuellement un
script…sur sa vie ! « Je sais, c'est un projet un peu fou mais pour l'instant, mon
avenir, c'est ce script ». Le Cannois se
voit bien jouer le rôle principal de ce film
qui raconterait l'histoire d'un mec qui ne
voulait pas faire comme tout le monde.
Qui devient mannequin et se met à aimer
un peu trop les fêtes, l'alcool et les filles.
Qui devient dépressif et se rend compte
qu'il n'est pas vraiment heureux de faire
cela. « Oui c'est mon histoire, mais je
continue quand même le mannequinat, je
ne crache pas dessus ».
Ce qu'il aime ? « Voyager, rencontrer des
gens, avoir la liberté d'aller et de travailler n'importe où dans le monde. Bien
sûr, il y a beaucoup de gens faux, qui
essaient de tirer avantage de vous. Mais
il y a aussi des gens bien comme Eric qui
est aujourd'hui mon ami et qui est celui
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Guillaume, 28 ans
Charlotte G
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Anna
Berti
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Charlotte
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Marion Beaucher
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©Christophe Massa
PAR MÉLODY VISSIO
Gwladys
Tous les mannequins présentés sur
ces photos sont des « new faces »
qui viennent d'intégrer l'agence
Hourra de Nice.
Contacts
Linnea
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Hourra ! Models
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04 93 88 00 99 - www.hourra.net
Morgane
- 23 -
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